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[rp] Le Chasseur de Dragon et son Étoile.

E_d_acoma_de_chenot


Les chevaux filaient à vive allure dans la campagne lorraine. Une crinière blanche et une crinière noire, cote à cote, engagées dans un galop effréné. Elektra se coucha sur l'encolure de Moonlight, évitant de justesse une branche basse. Elle tourna légèrement la tête pour voir si le second cavalier l'avait également passée sans heurt.

Le vent était froid à cette vitesse, et lui cinglait les joues, les marbrant de rouge vif. Sa cape frappait dans l'air d'un petit bruit sec à chaque effort de sa monture. L'haflinger était taillé pour ce genre de course, son poitrail puissant, ses membres courts et musclés lui donnaient une force considérable. Mais c'était surtout un animal intelligent, volontaire et amical. Le Chevalier et sa monture ne se quittaient jamais.

Lorsqu'ils arrivèrent en vue des ruines de Metz, ils ralentirent l'allure et se dirigèrent à l'abri d'un bâtiment totalement délabré. La jeune femme sauta à terre et tapota l'encolure de Moonlight, puis elle attendit que son compagnon fasse de même et la rejoigne au pied du mur écroulé.


C'est ici mon ange. Enfin ici ...

D'un geste de la main, elle désigna l'ensemble des ruines qui se dévoilaient devant leurs yeux.

On va devoir chercher. Dans la grande bibliothèque de Forbach, j'ai trouvé un vieux récit, la légende de Saint Clément.

Elle s'approcha de lui et prit un ton mystérieux.

La ville était infestée de serpents, tous plus gros et plus moches les uns que les autres, la population était terriblement effrayée. Un jour le Saint est arrivé à Metz et par des prières ainsi que par le signe de croix, il les a fait disparaitre dans la rivière.
Pourtant, un énorme serpent s'est enfui, emportant avec lui le secret pour voir les Dragons invisibles aux yeux des humains.


Son regard plongea dans celui du Ténébreux. Elle lui avait promis un dragon, ils le trouveraient. Elle sortit sa gourde et bu une gorgée avant de lui tendre avec un sourire.

Je pense que nous trouverons des indices dans le vieux château fort. Il est en ruine mais ses souterrains doivent encore être à peu près praticables.

Lui prenant la main, elle l'entraina à ses cotés jusqu'au bâtiment. Il avait vécu, il n'était plus rien, mais dans ses tréfonds se trouvaient un secret qu'ils voulaient découvrir.


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Dacien_de_chenot


“Là où est votre trésor, là aussi sera votre coeur.”

Il menait Nyx tout en toute légèreté, arc-bouté sur ses étriers, courbé sur le dos de sa monture , afin de mieux en équilibrer le poids.

Il savait qu'il poussait l'andalou plus que de raison dans cette folle cavalcade. Par deux fois déjà il avait dû éviter les branches basses des arbres.
Pourtant il ne ralentissait pas l'allure, contraignant sa monture à des changements brutaux de direction qui les faisaient s'enfoncer plus avant à la suite de la cavalière qu'il gardait en ligne de mire.
Il ne savait pas où il allait, ni d'ailleurs si la chevauchée avait un but précis hormis celui du plaisir de la course.

Le souffle court de Nyx le rappela à la raison et lui fit enfin ralentir l'allure. Il le laissa prendre le pas et sauta bas à l'instar de sa compagne.
Nyx rejoignit Monlight à l'attache tandis qu'il observait minutieusement les lieux : les ruines de Metz.
Ardant lecteur, il n'ignorait pas la légende de ce saint fort populaire en Lorraine. D'autant qu'il y était question d'un terrible dragon du nom de Graouilly qui sévissait alors, terrorisant la population.
On disait que son corps était recouvert d’écailles, et qu'il pouvait voler tel un gigantesque oiseau, grâce à une paire d’ailes de chauve-souris géante. Le plus effrayant restait sa gueule, crachant des flammes à l’odeur de soufre et, surtout, lui permettait de happer ses proies en plein vol ; il affectionne particulièrement les jeunes filles.
Il va sans dire, que le chasseur de dragon qu'il était alors, s'était enflammé à ces lignes et qu'il n'avait jamais oublié cette légende resurgit d'entre les pages d'un vieux grimoire retrouvé à Forbach.

Cette chasse sur les chemins de l'enfance qu'elle lui proposait en ce jour, enchantait le maistre d'armes.

- Allons !


Les yeux brillants, il commença à sonder les murs couverts de lierre.



In Saint Matthieu / L’Evangile

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E_d_acoma_de_chenot
Il n'y avait jamais eu l'ombre d'un doute dans son esprit, Dacien était plus qu'enthousiaste à l'idée de poursuivre un dragon, quand bien même il s'avérerait n'être qu'une chimère. Le Ténébreux avait aussitôt posé les mains sur les murs, fouillant le lierre et toute la flore qui avait repris ses droits sur la pierre taillée. Elektra, de son coté, avait contourné l'ancienne tour et suivait les aléas de l'architecture mise à mal par l'abandon, afin de trouver un détail, ou mieux, une porte.

Vous avez trouvé quelque chose ?

Dacien semblait continuer de progresser. Il fallait forcement qu'il y ait quelque chose, mais peut-être que ce quelque chose se trouvait sous un amas de vieilles pierres. De sa botte, Elektra commença à repousser les morceaux de murs effondrés. Un peu de poussière se soulevait ici et là, ne sachant pas trop ce qu'elle devait trouver, ses recherches étaient hasardeuses, lorsque soudain des lettres et des chiffres romains apparurent sur quelques pierres brisées.
Les attrapant à pleines mains, elle commença à les dégager et à les rejeter sur le coté. Une intuition, toute féminine, cela suffisait pour la lancer dans une direction qui aurait pu paraitre à tout autre plus qu'improbable.


Dacien !! Venez par là ! Je crois que j'ai trouvé quelque chose ...

Les jambes écartées, en équilibre sur deux grosses pierres et tenant une plus petite entre les mains, elle lui sourit, excitée comme une petite fille, les cheveux volant autour de son visage lumineux.

Regardez, mon cœur ....

Elle lâcha la pierre qui tomba sur une planche de bois qui produisit un son creux et réverbérant.

Vous en dites quoi ? Je pense que sous les planches, il y a un passage. Il faut déblayer tout ca.

Ils se remirent au travail, le nez penché dans la poussière, les mains engourdies par le froid qui tombait avec la fin de journée. Parfois, l'un volait un baiser à l'autre et d'un sourire entendu, ils se remettaient à la tache. Après quelques heures, ils eurent tôt fait d'écarter toutes les pierres pour découvrir quatre planches parfaitement rangées les unes à coté des autres.

Elektra passa le revers de sa main sur son front humide et poussiéreux. L'exaltation était grande, mais il fallait être raisonnable.


Il est tard mon ange, il va bientôt faire nuit, je propose qu'on se débarbouille et qu'on dresse le campement pour la nuit. Il y a assez d'anciennes maisons pour s'y abriter et faire un feu.

Elle regarda autour d'eux, le silence envahissait peu à peu les lieux et l'ombre nocturne ne tarderait pas à tomber sur eux. Il fallait espérer que les fantômes de Metz ne viendraient pas leur jouer de tours cette nuit. Au moins, il faisait trop froid pour voir surgir une nuée de serpents affamés.
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Dacien_de_chenot


Chaque infractuosité fut méthodiquement fouillée mais rien n'indiquait qu'ils fussent sur la bonne voie.

- Réfléchis !

S'ils devaient trouver un passage secret celui-ci avait eu une utilité. Or à quoi étaient-ils destinés sinon à protéger la vie de ceux qui se retranchaient derrière les remparts.
Il fallait donc supposer qu'un tel passage traverserait les remparts depuis la place forte de la citadelle.
Il fallait donc plutôt rechercher une cave qui s'enfoncerait sous terre.
Dans ce dédale de ruines, la partie n'était pas gagnée. Sans doute des indices avaient-ils été laissé à l'attention des descendants. Ils devaient en retrouver la trace dans l'espoir d'avancer dans leur quête.
Le château de Metz qui dressait ses ruines avait été bâti sur une colline. Deux côtés étaient naturellement protégés par une rivière et le corps par deux bastions défendus par un pont levis.
En cas d’attaque, ce pont était relevé et le fossé se remplissait d’eau, interdisant le passage ce qui en faisait une forteresse difficile à prendre. Sans nul doute y avait-il un labyrinthe à découvrir dans les entrailles de la terre.

Un cri d'Elektra lui fit comprendre qu'elle venait de mettre à jour un indice ou tout au moins le pensait-elle.

- Je crois que vous tenez quelque chose !

Pris par leurs recherches, ils n'eurent pas conscience du brouillard qui s'était insidieusement levé et plongeait la campagne environnante dans un paysage fantasmagorique.

- Nous reprendrons nos recherches dès demain matin. Mieux vaut pour l'heure établir un bivouac pour la nuit. Elle sera froide.


Il s'agissait de trouver quelques ruines qui leur offriraient de quoi s'abriter du vent sans pour autant mettre leur vie en péril sous quelque chute de pierre.
Le chevalier ramassa assez de bois mort pour entretenir leur feu toute la nuit. Il étala plusieurs couvertures qui les isoleraient du froid et de l'humidité, puis disposa les selles pour reposer leur tête.
Très vite de hautes flammes montèrent à l'assaut de la nuit en crépitant.
Quelques tranches de jambon et autres patisseries vinrent améliorer l'ordinaire qu'ils arrosèrent d'alcool de mirabelle, l'esprit tourné vers ce qu'Elektra avait mis à jour.
Difficile à dire s'ils trouveraient le repos cette nuit-là, trop excités par ce qui les attendait le lendemain matin.
Pourtant quelques soupirs échappés de leurs lèvres laissent supposer qu'ils surent agrémenter leur nuit de tendres caresses et douces promesses.

Un bol de tisane avalé dès prime les réchauffa. La suite de l'aventure les attendait.

- Venez ! Nous allons dégager le passage.

Une à une les planches furent écartées dévoilant un boyau sombre qui s'enfonçait dans les entrailles de la terre.
Le Ténébreux prit alors une pierre qu'il lâcha au bord du trou afin d'en sonder la profondeur.

- On dirait que c'est un puits. Il nous faudrait une corde et de quoi faire un flambeau.
Je dois avoir une corde dans mes fontes quant au flambeau, nous pourrions nous arranger avec un charbon de bois de notre feu.
Prete pour aller voir ce qui nous attend en bas ?

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E_d_acoma_de_chenot
Elle aimait ... Non, elle adorait les soirées avec lui auprès d'un feu de camp. Dacien avait l'art de créer, avec trois fois rien, un environnement et un repas qui égalaient les meilleures auberges. Il avait l'habitude de couper de larges tranches de pain, qu'il complétait de jambon grill'e, voire de cresson frais, qui régalait les papilles. Un gout de liberté que la jeune femme appréciait.

Puis la nuit avait été courte. Ils avaient longtemps parlé de la légende, des dragons, et des quêtes. Puis l'amour les avait emportés dans ses effluves. Enfouis sous les couvertures, leurs rires et leurs soupirs avaient sans doute fait fuir les fantômes de la vieille ville abandonnée.

Au petit matin, Elektra avait enfilé une laine de plus. Le soleil tardait à se montrer, et elle frottait énergiquement ses bras tandis que son ange lui versait un bol de tisane bien chaude. Elle y trempa un morceau de pain pour caler ce petit creux que leurs ébats avaient créé.


Venez ! Nous allons dégager le passage.

Elle se dépêcha d'engouffrer le reste de la tartine devant l'énergie déployée par Dacien.

Houmchhh ... Fauch'rait des chorches ... Va rien choir là d'dans ...

Le reste du bol de tisane fit passer le pain et rendit à son élocution toute sa joliesse.

Le suivant jusqu'aux planches, elle regarda la béance apparaitre à leurs yeux. Une image lui apparut soudain : la gueule du dragon. Il eut suffit qu'un peu de fumée s'échappe du trou pour qu'elle eut pris ses jambes à son cou.


Prête pour aller voir ce qui nous attend en bas ?

Ah bah, maintenant que sa curiosité l'avait entrainée jusque là, elle ne pouvait décemment pas faire demi-tour. Elle hocha la tête et retourna avec lui vers le campement récupérer tout ce qu'il leur faudrait.

Vous êtes sur que c'est une bonne idée ? Enfin ... Tant que je suis avec vous, peu m'importe.

Elle lui sourit et tacha de confectionner au mieux deux torches. Ils etaient fin prets. Postés au dessus du trou, elle le regarda à nouveau, puisant la confiance dans son regard.

Prête !
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Dacien_de_chenot


Il noua une des extrémités du cordage au tronc d'un arbre séculier et lança la corde dans le boyau qui l'avala sans bruit. Le Ténébreux enfila ses gants de cuir pour empoigner la corde, et se laissa glisser sur quelques mètres le long de la paroi empierrée.
Dans cette position tenir un flambeau était impossible. A moins que.... Suspendu dans le vide, il prit la torche et observa les contours du puits.
Il avait espéré trouver des anneaux qui auraient été le signe que d'autres avant lui avaient emprunté ce passage.
Il n'en fut rien. Tant pis, il faudrait se contenter de la lumière du jour. Il glissa la torche à sa ceinture et se laissa glisser le long de la corde.

Au fur et à mesure qu'il s'enfonçait dans le puits, les bruits lui parvenaient étouffés. Il avait la sensation d'entrer dans un monde ouaté et rassurant.
A la tension de la corde il comprit qu'à son tour, Elektra avait entrepris la descente derrière lui.

- Allons-y lentement.

Il s'efforçait d'accoutumer ses yeux à la pénombre ambiante afin de ne louper aucun éventuel indice laissé là pour les guider.
L'empierrement du puits cessa brusquement pour laisser place à un étayage de planches ce qui le surprit. En effet on s
Le sable qui tapissait le sol était sec lui aussi. Il lâcha la corde et attendit qu'Elektra le rejoigne.
La descente avait été courte contrairement à ce qu'il aurait pu penser. Il enflamma la torche à l'aide de son briquet et observa l'endroit où ils se trouvaient.

- Essayons de voir si nous retrouvons le marquage qui nous a conduit ici.

Il éclaira le contour du puits d'un geste circulaire. Deux cavités avaient été percées.

- Regardez ! Par là !...


Quelques pierres plates posées à même le sol formaient une sorte de flèche qui semblait indiquer une direction à prendre. Les sourcils du maistre d'armes se foncèrent.

- Un peu trop facile non ? Ne trouvez-vous pas ?


D'une main il retint Elektra qui s'apprêtait à emprunter le boyau.

- Attendez !

Il s'accroupit un instant et observa les pierres. Rien. Il ne vit aucun mécanisme prêt à déclencher sur eux les foudres divines.
Sans doute une réminiscence de ses lectures épiques lui avait laisser croire le contraire. Il remit sa brune crinière en place d'un revers de la main commençant à concevoir la difficulté de l'entreprise dans laquelle ils s'étaient lancés avec l'enthousiasme qui les caractérisait mais rien ne les ferait renoncer à l'aventure.

- Je crois qu'on peut continuer...

De sa torche il enflamma celle de sa compagne et prit sa main dans la sienne.

- Suivons ce passage nous verrons bien où il conduit.

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E_d_acoma_de_chenot
Son regard suivit chacun de ses gestes. Sans un mot, elle le vit disparaitre dans la bouche grande ouverte du dragon. Elle patienta quelques minutes, mais n'entendant aucun bruit et immédiatement inquiète pour lui, elle attacha sa besace sur son dos, glissa la torche en travers des bretelles, et attrapa à son tour la corde pour descendre dans l'obscurité.

Un frisson de peur couru le long de son échine. Elle n'avait guerre d'expérience en la matière de spéléologie, pas plus qu'en celle de la stabilité des ruines. Quel degré de confiance pouvait-on accorder à l'édifice qui semblait près à les engloutir définitivement ...

Ses gants, comme il le lui avait bien recommandé avant de descendre, en fronçant les sourcils avec son air de "je parle sérieusement, hein", protégeaient ses mains qui glissaient avec peu de retenue le long de la corde. Heureusement pour elle, son faible poids et sa sveltesse lui permirent d'atterrir avec souplesse.

Dacien pointa sa torche vers elle et leurs regards se croisèrent. Confiance, force, assurance, qu'elle trouvait auprès de lui.


Essayons de voir si nous retrouvons le marquage qui nous a conduit ici.

Elektra regarda autour d'eux, plissant les yeux pour essayer de se faire une idée de l'endroit. Rien ne semblait indiquer autre chose qu'un puits, lorsque Dacien l'interpella.
La jeune femme jeta un œil aux cavités, trouvant leur extrême noirceur plutôt lugubre, puis se pencha sur les pierres qui semblaient indiquer une voie.


Ce n'est peut-être que le hasard de leur chute ...

Bien la première fois que le blond Chevalier se serait fié au hasard, mais quelque part cela la rassurait. Elle fit un pas vers l'ouverture désignée par les flèches mais le Ténébreux la retint.
Il était méticuleux, pointilleux, et elle savait que dans le cas présent, cela pourrait surement leur sauver la vie. Au signal, elle entra finalement la première dans le couloir, avançant lentement au fur et à mesure que la torche marquait le chemin.

Son pieds cogna contre une pierre au sol. Elle posa une main sur le mur pour retrouver son équilibre et la retira aussitôt.


Beurk ! Je crois qu'il y a de la mousse sur les murs.

Elle continua encore quelques mètres lorsqu'il lui sembla que le couloir devenait plus large. La lumière de la torche eut à peine le temps de toucher l'obscurité qu'une nuée de chauve-souris s'envolèrent dans un bruyant bruissement d'ailes. Elektra se retourna et se cacha contre la poitrine de Dacien. Les animaux de l'enfer disparurent et elle se douta que son brun se retenait de rire de sa frayeur.

Pas un mot hein, sinon je vous abandonne ici.

Elle lui sourit à la lueur de la torche, la tendresse se lisant dans ses yeux. Puis elle fit demi-tour pour voir un peu à quoi ressemblait le passage. Le plafond était bas, fait de pierre ; les murs étaient nus mais en suivant celui de gauche, elle découvrit une porte en bois. Devant, s'était effondrée une partie du fronton en pierre qui surplombait la porte. Baissant sa torche, Elektra repoussa les débris pour dégager l'ouverture de la porte et se releva soudain, tendant vivement sa torche à Dacien.

Regardez !

Elle souffla sur la pierre entre ses mains, la poussière s'envola et laissa apparaitre un dessin.

C'est un animal non ? Qu'est-ce que vous croyez que ca représente ?

Ses yeux s'illuminèrent à la lueur dansante des flammes, l'enthousiasme prenant le pas sur l'inquiétude. Laissant Dacien à sa réflexion sur la gravure de la pierre, elle actionna le mécanisme d'ouverture de la porte, omettant toutes les mesures de précautions émises par le brun.


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Dacien_de_chenot


Il promena la torche sur les parois moussues. L'humidité ruisselait sur les murs aux poutres disjointes et moisies. La progression du couple était aisée malgré la surveillance étroite qu'il imposait pour éviter quelques pièges mortels obligeant sa compagne à marcher dans ses pas sur le chemin sablonneux.
Mais elle l'entrainait toujours plus avant dans un enthousiasme qu'il aurait été en peine de canaliser et ses rires perlés enchantaient le Ténébreux qui l'aurait suivie au bout du monde.

Une porte au fronton éboulé leur indiqua qu'ils étaient sur la bonne voix. Depuis combien de temps aucun pas n'avait-il foulé ces lieux, il n'aurait su le dire.
Il la soulagea du flambeau qu'elle lui tendit, lorsque son regard s'arrêta sur une pierre qui sembla attirer son attention. Il s'accroupit près d'elle et posa la main sur la surface froide de la pierre, suivant du bout du doigt chaque ligne du dessin gravé jusqu'à en deviner le tracé.

Abasourdi, il la regarda.

- C'est bien ce que je crois ?

Un corps de dragon ailé aux fortes pattes griffues.

Incrédule, il continuait à caresser le contour du tracé du bout des doigts tandis qu'elle cherchait une issue à tâtons, détaillant chaque aspérité qui aurait pu cacher un quelconque mécanisme secret.
Soudain, dans un grincement lugubre, il vit la paroi pivoter avec lenteur. Trop tard pour lui délivrer un avertissement que le mur l'avait aspirée. Il n'eut que le temps de se redresser avant de la voir disparaitre. Aussitôt, il se glissa à sa suite.
Le passage secret s'ouvrait sur une vaste pièce, haute de plafond, et couverte de rangées de livres dont certains protégés derrière des vitres enchâssées de plomb.
Une épaisse couche de poussière s'était patiemment déposée au fil des ans recouvrant jusqu'au moindre recoins des toiles d'araignées qui s'étiraient dans tous les sens.
Le centre de la pièce était occupé par une vaste table de travail, recouverte pour l'heure d'un drap que le Ténébreux écarta.
Était-ce la solennité du lieu qui le força à parler à voix basse ? On eut dit qu'il répugnait à réveiller les vieux démons.
L'un des grimoires posé à même un lutrin attira son attention. Il approcha et tourna les pages enluminées patinées par le temps. Sur l'une des gravures, saint Clément pointait son doigt vers une église dont il reconnut les contours.
La tour du clocher crevassée, l'escalier de pierre ocre dont la volée de marches menait au presbytère.

- Pensez-vous que le prochain indice nous attendent là ?

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Dacien semblait fasciné par la pierre gravée. Pendant ce temps, sa compagne manipulait toujours la porte afin qu'elle s'ouvre, sauf que ce n'était pas vraiment une porte. Son ange lui avait-il porté chance ? Un léger grincement se fit entendre, et avant qu'elle n'eut le temps de réagir, l'ouverture sombre l'avait happée tandis que la porte pivotait sur elle-même pour se refermer avec un bruit rauque, soulevant un nuage de poussière.

La surprise du mouvement l'avait propulsée de l'autre coté, et pendant un instant elle se retrouva dans le noir complet, le noir le plus sombre qu'elle n'ait jamais imaginé. Avant qu'elle n'eut le temps de crier, le mécanisme se fit de nouveau entendre, et le visage de son Ténébreux apparu dans l'éclat des torches.


Dacien ...

Un sourire se dessina sur ses lèvres en murmurant son prénom. Même ici, au milieu des araignées et de la poussière, son cœur s'emballait à le voir apparaitre devant elle.
Récupérant une des deux torches, elle se mit à découvrir la pièce à son tour. Elle bougeait la flamme de droite et de gauche pour bruler les toiles d'araignées qui lui barraient le passage, frémissant à la pensée de la taille que devaient faire les "monstres". Elle préférait de loin s'attaquer à un dragon !

Les murs étaient couverts d'étagères, elles-mêmes remplies de vieux grimoires, de tas de parchemins, certains rongés par la vermine, la plupart tombant en poussière, usés et dévorés par le temps. A d'autres endroits, des fioles contenaient des liquides, des poudres, et même une griffe ou une dent que l'on imaginait appartenir à un dragon.
Des armoires plus "luxueuses" possédaient des vitres, peut-être que certaines choses plus intéressantes s'y trouvaient cachées, des secrets jamais encore révélés et dont la dernière trace résidait dans ces objets d'un autre temps.

Elektra, prise dans le tourbillon de son imagination, sursauta en entendant la voix de sa moitié. Il avait soulevé un drap ... chose étrange, c'était apparemment le seul dans la pièce ... et un nuage de poussière s'était élevé dans l'endroit clos, faisant tousser et éternuer la jeune femme.




Elle s'approcha de lui et regarda le grimoire dont Dacien avait commencé à tourner les pages avec précaution. Alors qu'il découvrait un monument qui semblait lui parler, un feuillet se détacha de la page suivante et glissa au sol. Elektra le ramassa et l'éclaira de sa torche.



Je crois que nous tenons une piste ... Je n'ai jamais compris comment la religion pouvait toujours se trouver mêlée aux anciennes légendes.

Elle lui montra la carte, car cela semblait bien en être une.

Nous devrions voir cette église, et je crois qu'il nous faut étudier cette carte de près, sans doute notre périple sera plus long que ce que nous imaginions et nous mènera au delà des frontières de la Lorraine.

Son sourire le caressa. Heureuse de l'instant, elle en profita pour lui dérober un baiser.

Erfff ... Je pense que nous devrions sortir d'ici, j'ai assez mangé de poussière pour le reste de ma vie.

Elle reprit la direction de la porte, puis se retourna à mi-chemin.

N'oubliez pas le grimoire, il pourra sans doute nous servir.
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Dacien_de_chenot


Pourtant un détail attira l'attention du chevalier sur l'un des vitraux patiemment dessiné, et minutieusement coloré qui ornait le mur oriental de l'édifice.

- Regardez ce vitrail. Il me semble étrangement familier mais je ne saurais dire...


Il fronça les sourcils puisant dans les méandres de sa mémoire mais en vain.
Au moment où il pensait que le voile se déchirait, la réalité fugitive lui échappait ne lui laissant que la frustration d'une mémoire qui se dérobe et la pénombre n'aidait pas l'observation.
Son doigt se posa sur la gravure comme si le contact avait pu réveiller un quelconque souvenir.

- Je suis pourtant sûr avoir déjà vu ce vitrail... Regardez ! On voit bien un chevalier et là.... n'est ce pas un dragon ?

De ses nombreuses lectures, il conservait des bribes que sa folle imagination étoffait.

- Je me souviens vaguement que Maistre Haironthe avait évoqué l'histoire d'une ville jamais retrouvée. Se pourrait-il que cette carte nous y conduise ?

Il aurait pu rester là des heures, perdu dans des réflexions sans fin, oubliant jusqu'à la faim et la soif.
Le baiser le ramena à la réalité des lieux lui qui avait perdu toute notion de temps.

- Remontons à l'air libre, je crois que nous n’apprendrons plus rien ici.

Il prit encore le temps de déchirer un bout de drap dont il enveloppa le grimoire qu'il déposa soigneusement dans sa besace.

- Allons !

Dans sa main il étreint celle d'Elektra pour la guider jusqu'au puits.
Sans doute le temps s'est il gâté qu'il sent soudain un vent glacial lui caresser la nuque et éprouve soudain la désagréable impression de ne pas être seul. Un regard par dessus son épaule le conforte dans l'idée que son imagination lui joue encore des tours, quand soudain, un nouveau souffle glacial éteint les torches les plongeant dans le noir le plus total.

Instinctivement, sa main serre plus fort celle d'Elektra pour lui offrir assurance quand de son bras il enlace sa taille.

- Venez, il est temps...

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E_d_acoma_de_chenot
La blonde exploratrice n'y connaissait pas grand chose en édifice religieux. Que pouvaient ils bien avoir caché dans les dessins colorés des vitraux ? Quels genres d'indices pouvaient ils bien en récupérer aujourd'hui? Le chevalier et le dragon étaient des emblèmes courants. Il devait y avoir forcement autre chose. Mais quoi ....

Faisant une grimace devant les toiles d'araignées qu'elle balaya du dos de la main, elle se pencha pour découvrir une inscription.




Elle l'a mémorisa rapidement, répétant les deux mots dans sa tête.

Remontons à l'air libre, je crois que nous n’apprendrons plus rien ici.

Dacien protégea le grimoire et ils reprirent le chemin inverse. Rester si longtemps enfermée sous terre commençait à oppresser la jeune femme. Elle ne lâche pas la main de son ange, elle lui fait confiance, elle dépose aveuglement sa vie entre ses mains, et c'est alors que les torches décident de s'éteindre.

Dacien ...

L'obscurité la plus profonde. Un long frisson la parcourt mais déjà il lui serre la main.

Je suis là ... murmure-t-elle, presque plus pour se rassurer elle-même que lui.

Il enroule son bras à sa taille et la guide dans l'étroit couloir jusqu'à ce qu'une lumière grisâtre leur parvienne. Avec dextérité, il accroche la corde autour d'elle et l'aide à sortir en contrebalançant avec son poids, puis à son tour il émerge enfin du puits.

C'est sur une gourde d'eau fraiche que se porte le tout premier choix de la jeune femme. L'onde nettoie sa bouche crasseuse et elle s'autorise même à cracher la première gorgée pour ne pas avaler la poussière qui semble avoir élu domicile sur sa langue.


Berk berk berk !

Malgré tout, elle lui sourit. Sa main vient retirer quelques toiles dans les cheveux de Dacien puis efface un peu de poussière sur sa joue.

Nous voila bien à jouer les explorateurs. Alors ... Qu'avons-nous ... Une pierre gravée d'un étrange dragon. Une carte annotée ... "Burgundia Ducatus".

Elektra ronchonne un instant contre ses fichus cours de latin qu'elle n'a jamais fini.

Le duché de Bourgogne ? ... Et ces deux mots sur le vitrail ... Mont Beuvray.

Son regard clair accroche celui de son homme, un sourire heureux aux lèvres.

Prêt à un petit voyage en Bourgogne ? Un dragon nous attend, mon preux chevalier !
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Dacien_de_chenot
[Je te connais aussi bien que je me connais moi-même.
Nous sommes deux morceaux d'une étoile qui s'est brisée en tombant un jour sur la terre.*]




La fatigue commençant à se faire sentir, remonter le long du puits s'avéra plus ardu que ne l'avait été la descente. Les muscles tétanisés par l'effort se contractaient douloureusement et il dut à plusieurs reprises s'arrêter pour reposer ses bras endoloris. Rien dans ses entrainements réguliers ne l'avait préparé à pareil exercice.

- Un dernier effort, courage.

L'après-midi est bien engagée lorsqu'ils émergent enfin du puits. Quelques nuées moutonneuses ont envahi le ciel, et le vent même s'est tu, figeant les cimes dans
un statuaire sacré.

Adossé à la margelle du puits, jambes repliées pour y trouver un appui, il tend la main vers la gourde qu'elle lui offre. La première giclée inonde le visage et trace
des sillons noirs sous l'effet de la poussière accumulée. D'un revers de chemise il essuie son visage noirci.

- Nos indices sont encore bien maigres mais à n'en point douter ils nous conduisent en Bourgogne.




Il déroula la carte et la coinça à l'aide de trois pierres.

- Le Mont Beuvray se trouve quelque part ici.

D'un doigt il pointait le massif du Morvan.

- Voyez...



De l'index il traça une ligne qui convergea vers l'Est jusqu'à se positionner sur l'indication : Basilique de Sion, une autre plus au nord pointa l'Abbaye de Clairveaux.

- Aucun de ces lieux n'a révélé tous ses mystères et moultes légendes racontent qu'un terrible dragon dévastait la région et que son pouvoir destructif était tel qu'il dévorait tout sur son passage. Serait-ce ce dragon dont il est question ?

A nouveau il observa la pierre gravée quand un éclair zébra le ciel colorant la pierre qui sembla s'animer sans doute son imagination lui jouait-elle un tour qu'il lui sembla que l'oeil du dragon s'était un instant éclairé d'une lueur sauvage.

- Je crains que nous ne dussions chercher un abri pour cette nuit. Il est trop tard pour rentrer au Castel avant l'orage.

Et comme pour confirmer ses dires, un nouvel éclair illumina le ciel devenu étrangement sombre.

- Venez ! Mettons-nous à l'abri !

Il prit sa main et l'entraina dans un dédale de murs noircis et de poutres rongées par la vermine.
Les chevaux à la longe renâclaient, essayant d'échapper à la fureur des éléments. Il les détacha pour les conduire non loin de leur point de chute où trois murs encore debout assuraient un abri suffisant.
Il coupa quelques fougères bien sèches qui étalées au sol les isoleraient de l'humidité et alluma un feu qu'il circonscrit de grosses pierres. Malgré l'humidité des flammèches s'élèvent timidement puis prennent vie dégageant assez de braises pour réchauffer un peu de soupe qu'ils partagèrent, frileusement serrés l'un contre l'autre.
Elektra se blottit plus fort contre lui. Au sommet de la crête, un vieil arbre se brise sous l'assaut du vent et s'abat dans un craquement sinistre.
Il la sent frissonner longuement et ses bras se font alors citadelle, s'enroulant autour de son corps de liane qu'il couche doucement au sol, le réchauffant de la chaleur qui monte soudain du sien.


* In Le Grand Coeur (2012)
Jean-Christophe Rufin

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E_d_acoma_de_chenot
Elektra se pencha à ses cotés pour regarder la carte avec plus d'attention. Elle n'avait jamais été très douée pour l'orientation, c'était une femme pour de vrai hein ! Son regard suivit le doigt : est, nord ... Son esprit essayait d'enregistrer les informations au fur et à mesure, bien que la plupart de ces noms lui étaient inconnus.

Aucun de ces lieux n'a révélé tous ses mystères et moultes légendes racontent qu'un terrible dragon dévastait la région et que son pouvoir destructif était tel qu'il dévorait tout sur son passage. Serait-ce ce dragon dont il est question ?

Des mystères, des légendes, autant de secrets qui suscitaient leur intérêt et leur impatience. Mais depuis tout ce temps, ce fameux dragon était peut-être déjà mort. Peut-être qu'ils couraient après un secret totalement éventé. La jeune femme désirait vraiment trouver ce dragon qu'elle avait promis à son Ténébreux.

L'orage éclata enfin et ils se réfugièrent dans les ruines, s'abritant dans une maison encore relativement protectrice, au moins pour cette nuit. Elle aimait partager les feux de camps avec lui, depuis toujours, depuis leur rencontre. Il n'y avait pas un soir sans qu'ils ne parlent à bâtons rompus, qu'ils partagent un repas frugal mais délicieux, et même la peau d'ours et les couvertures révélaient un attrait tout particulier..
Le seul ennui, ce soir là, c'était cet orage qui semblait vouloir les chasser du lieu fantomatique. Les éclairs zébraient la nuit noire et l'on entendait rouler le tonnerre comme s'il les mettait en garde. La jeune femme trouva refuge entre les bras de son amour, là où elle se savait en sécurité, là où elle avait trouvé son bonheur, mais où il était difficile de trouver le sommeil à l'instant.
La passion et la douceur de Dacien lui firent oublier les éléments rebelles, ses caresses et ses baisers avaient rapidement chassé le froid bien plus surement que le feu, et au cœur de la nuit, leurs gémissements et leurs cris avaient fait taire le tonnerre.

Le lendemain, retournant à Nancy, ils avaient rempli leurs fontes avec le minimum vital, pris suffisamment d'argent pour un voyage assez long, et bien sur leurs premiers indices. Ils n'avaient pas beaucoup étudié le grimoire, simplement cherché quelques détails sur le dragon, en vain. Par contre, les cartes avaient été passées en revue et Dacien avait tracé un itinéraire qui ne pouvait que les mener au bon point de chute.

Quelques jours plus tard, en Bourgogne.

Ils avaient dépasse Autun, bourgade moyenne sans intérêt particulier, mais ils y avaient fait une rencontre pittoresque. Qui mieux qu'un vieil homme du coin pouvait leur donner quelques informations capitales.


Ah ! C'est l'Theureau de la Wivre qu'vous cherchez, boun' gens ! Su' l'Bibracte là haut, parait qu'un serpent volant cache un trésor, rien qu'ca ! Mais c'sont des histoires pour les p'tiots. Pis avec la neige qu'est tombée d'puis que'ques jours, la route est plutôt difficile.

Le couple s'était regardé sans un mot puis avait remercié le brave homme pour son aide. Ils avaient continué leur route jusqu'à la foret qui démarrait au pied du Mont Beuvray et y avait monté leur campement pour la nuit.

Elektra lécha ses doigts en finissant la tartine de jambon grillé que Dacien avait préparé.


Que faisons nous, mon ange ? La neige n'est pas vraiment un obstacle ... n'est-ce pas ?

Elle repensa un instant aux mots du vieil homme.

Une wivre ... n'est-ce pas la même chose qu'un dragon ? Nous sommes si près ...

Mais elle sait déjà que lui aussi est prêt à aller plus loin, jusqu'au bout de leur quête. Elektra prend alors le vieux grimoire. S'installant entre les jambes de son homme, son dos bien calé contre le torse sécurisant, elle l'ouvre et cherche ce qui se rapporterait à la Wivre.

Oh ... j'ai trouvé, Amour !

Et de commencer à lire.



Sur un mont isolé, parmi les arbres, se dressait un immense rocher. Par qui avait-il ete posé là ? Par quelle force mystique, se tenait-il debout depuis tant de temps ? Nul ne sait et nul ne saura jamais.

Sous cette pierre, un serpent volant cachait un trésor qu'il défendait âprement mais une fois l'an, il déplaçait le rocher et étendait sa fortune au soleil, pendant la procession, le dimanche de Pâques. On disait volontiers que si une personne jetait de la mie de pain sur les richesses, tout ce qui serait ainsi touché appartiendrait à l'heureux personnage. Si quelqu'un parvenait à voler le trésor, pour échapper à la wivre, il suffisait de pouvoir franchir de l'eau, ne serait-ce qu'un mince ruisseau.

Certains affirment que le trésor était accessible pendant la messe de minuit de Noël. D'autres enfin disent que pendant les douze coups de minuit la pierre tourne. La légende rapporte donc, qu'une femme pendant ce laps de temps s'empara du trésor mais en oublia son enfant emprisonné sous la pierre. Sur les conseils du curé, elle apporta chaque jour du lait et du miel à l'enfant et au bout d'un an, rapportant les richesses, elle retrouva l'enfant vivant. La wivre avait pris soin de l'enfant.


La jeune femme garda un instant le silence, se demandant comment une mère pouvait oublier son enfant, même pour le plus gros trésor du monde.

Dès l'aube, ils prendraient le chemin de cette pierre à la Wivre, le trésor leur importait peu, mais le secret de ce serpent valait la peine de prendre quelques risques.

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Dacien_de_chenot


Pour un savoyard né au pied des Aravis, le Mont Beuvray méritait à peine son nom de 'mont' qu'il ne culminait pas même à 1000 mètres d'altitude, toutefois, la neige tombée en abondance dans la région allait compliquer son ascension mais rien n'aurait su les faire renoncer surtout après avoir parlé avec ce vieux bourguignon qui n'avait fait que les conforter dans leur quête.
Ils avaient établi un camp au pied du Mont pour la nuit. Le froid avait obligé le Ténébreux à installer une tente qu'il devrait démonter au matin.

- La neige ne nous arrêtera pas, amour, mais elle nous obligera à quelques précautions.


Il quitta la tente le temps de griller quelques tranches de jambon à même la braise du feu qui brûlait pour éloigner les hordes de loups qu'ils entendaient hurler non loin de leur campement puis retourna auprès de sa fiancée.
Allongés l'un près de l'autre sur les peaux installées à même le sol de la tente, il écouta la légende de la wiwre.

- La wiwre est donc un dragon. Un serpent de feu. Nous sommes sur la bonne voie. Demain nous partirons à l'aube si cela vous convient.

Il leur était impossible de laisser leurs montures sur place. Les loups en seraient venus à bout avant le point du jour mais les chevaux ne leur serviraient que de portefaix, il craignait que les monter soit bien trop aléatoires sur les sentes boisées du Mont Beuvray.

- Cette légende ressemble à celle de la vouivre que me contait maistre Haironthe. Elle portait au front une escarboucle de rubis.

Tout en parlant, il caressait les boucles blondes, s'égarant parfois sur la nuque qu'il sentait frémir au contact de ses doigts.

- Nous devrions dormir quelques heures mon ange. L'ascension risque d'être périlleuse et nous devrons partir tôt si nous voulons parvenir au sommet avant la nuit.


Il remonta sur eux les couvertures, laissant brûler les bougies qui dispensaient leur lueur tremblotante, projetant contre la toile de tente l'ombre des deux amants.

Ils s'éveillèrent aux premières lueurs de l'aube et tandis qu'il lui abandonnait le soin de rouler les couvertures, il sortit pour attiser le feu et faire chauffer un peu de soupe qu'ils avaleraient avant le départ. Le froid était intense malgré le soleil hivernal qui faisait scintiller la forêt environnante. La journée promettait d'être belle, et le chevalier y vit un signe encourageant.
Il ne leur fallut que peu de temps pour lever le camp et charger les chevaux. Malgré leur bonne condition physique, avancer dans la neige les épuisa rapidement d'autant qu'ils devaient veiller au pas des chevaux afin qu'ils ne versent pas dans la ravine. Ils furent rapidement en sueur et décidèrent d'une première halte dans une clairière.
Peu avant midi, après avoir fait boire les chevaux, ils se remirent en route et durent contourner une tourbière ce qui leur fit perdre assez de temps pour craindre de ne pas atteindre le sommet avant la tombée de la nuit. Ils parlaient peu, économisant leur souffle. Souvent le regard du Ténébreux se posait sur Elektra soucieux de sa fatigue qu'il savait qu'elle tairait. Les sinoples croisaient alors les yeux de sa fiancée et l'échange se terminait par un sourire, comme à chaque fois qu'il la regardait. Elle faisait de sa vie un enchantement quotidien.
Enfin, contrairement à ses prédictions, après le dernier méandre d'une sente pentue, ils débouchèrent sur un plateau balayé par la brise.
Bien que le soir tomba, ils restèrent un moment à profiter de la vue qui s'offrait à leurs yeux. La main du chevalier alla chercher celle d'Elektra et la serra. Moment de partage, qu'ils gravaient l'un et l'autre et qui renforçait leur amour.

- Reposez-vous un peu amour. Je vais monter la tente.

Dresser la tente, ramasser un peu de bois, allumer le feu salvateur et préparer de quoi les rassasier. Demain il serait temps d'explorer les lieux.
Cette aventure dans laquelle ils s'étaient plongés le ravissait et la vivre avec Elektra ajoutait une saveur toute particulière. Il aurait pu la suivre au bout du monde et s'en trouver heureux tant qu'au matin il la trouvait à ses côtés.

Le petit jour les trouva enlacés.

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E_d_acoma_de_chenot
Leur progression était lente. Les chevaux comme les humains peinaient dans le froid et la neige. Pourtant rien n'entamait leur volonté d'aller jusqu'au bout. Les campements se suivaient, les nuits froides se réchauffaient à la flamme de leur passion, les petits matins les trouvaient souriants, amoureux et prêts à affronter leur dragon.

Au détour du chemin forestier, une clairière leur apparu soudainement. Au milieu trônait une petite chapelle et une croix.




Ils se faufilèrent dedans, à l'abri un instant de la neige qui s'était remise à tomber avec force. Elektra frotta le briquet et alluma une torche puis une seconde et la petite pièce sembla prendre vie.

La Chapelle Saint Martin ... Oh ! Un signe mon ange ! Un très bon signe que cette chapelle qui porte le même nom que celle de l'ODL. Trouvons un indice ...

Oubliant le froid et la fatigue, la jeune femme se mit à faire le tour de la minuscule chapelle. Se retournant vers son ange, son regard fut attiré par une arcade au dessus de la porte. Elle était taillée dans un marbre très clair et était gravée de mots qui semblaient d'or tant ils brillaient sous la lumière des flammes.

Qu'est ce que ...

Prenant une torche, elle leva le bras aussi haut qu'elle pu pour déchiffrer les mots usés par le temps.

*Du rocher du roi des serpents trouve le trésor, mais n'en prend que l'or qui ouvrira la porte de la foi.*

Une énigme ! Pfff c'était bien sa chance ! Elle la relu à voix haute avant de se tourner vers Dacien, une lueur d'espoir dans le regard. Lui, trouverait. Ils avaient l'habitude de mettre leur "neurone" en duo quand la situation se corsait.


Rocher ... Roi des serpents ... Trésor
La légende !
On partage, mon cœur, je vous laisse la suite de l'énigme.


Taquine, elle se serra contre lui un instant, volant un peu de sa chaleur et un baiser au passage.

Nous allons réussir, amour !

Un bon moment plus tard, ragaillardis, ils ressortirent de la petite chapelle. Il fallait trouver le sommet de ce mont, le rocher de la Wivre ne pouvait se trouver que tout en haut. La marche reprit, une bonne heure passa, et ils commençaient à croire qu'ils devraient camper de nouveau sans avoir rien trouvé quand, sans réelle explication, le ciel s'éclaircit brusquement. Devant eux, s'étala un long paysage bourguignon qu'ils dominaient depuis le Mont Beuvray.

Là ! Dacien ! Regardez !



Tendant le doigt vers le rocher érigé entre neige et cimes d'arbres, elle avança dans sa direction comme attirée par un aimant.

Le trésor, sous le rocher, il faut creuser ... n'en prendre que l'or qui ouvre la porte de la foi ...

Ils semblaient si près du but, mais comment trouver l'objet qu'ils cherchaient ?
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