Yap.
A l'attention du lecteur et de sa féconde imagination. Voici quelques informations indispensables, si ce n'est pas même capitales, pour la compréhension de l'histoire qui va suivre.
1) Détails relatifs à la situation spatiale :
Saumur. Une bourgade qu'a plus d'allure que ses voisines mainoises et tourangelles ; celle d'une ville entière. En même temps, difficile de tenir encore debout quand on a essuyé la sympathie angevine. C'est que dans la France profonde du XV ème siècle, on n'apporte pas de cookies et de paniers garnis pour fraterniser avec les voisins. C'est déplacé. Lances, piques, dents sales et cris gutturaux, sont bien plus formels. Surtout en Anjou, on déconne pas avec la politesse.
2) Détails relatifs à la situation temporelle :
Temps de merde. La neige c'est chouette, la boue c'est marrant, les deux ensemble, c'est dégueulasse. On est bien loin des paysages somptueux de l'hiver, d'un pays encore vierge des méfaits de l'industrialisation. Où le silence des plaines se cristalise dans l'immobilité d'un jour d'hiver, et où souffle une odeur de mélancolie et un vent de songerie métaphysique. Ah ah. Nan, pour ça, faudrait se sortir les miches du patelin. On est dans une ville médiévale mec, c'est qu'une putain de série de boyaux chargée de pisse et de misère. Les rues sont étroites, sombres, froides et humides, t'as d'ailleurs comme une sale impression de crécher dans une prison à toit ouvert. J'te jure. La neige en ville, c'est vraiment moche.
3) Détails relatifs aux protagonistes de l'histoire :
Comme toute bonne grosse tempête, le monde rejette son lot de détritus sur la grève d'une place fréquentée, élément central pour l'organisation de la vie sociale. Cette fois-ci, ils sont trois. Enfin elles. Mais je vous accorde quand même l'office du doute. Elles nous viennent d'un peu partout : à droite, à gauche, en bas, enfin ça dépend de quel côté tu te trouves. Faut dire qu'elles en ont fait du chemin. Tu le vois à leurs dégaines. Elles avaient en elles la noblesse du primitif. Pas vraiment citadines donc. Et pourtant, les gonzesses allaient faire de leur mieux pour s'intégrer. C'est ce qui m'amène au quatrième et dernier point.
4) Le pourquoi du comment :
Y avait comme un truc qui leur avait échappé. Malgré des stratégies diverses et relativement complexes, les bleusailles étaient aussi à sec que la croûte d'un pain de mie top budget. C'est qu'en fait, les gonzesses avaient pas mal zoné dans la brousse, parcourant monts et vallées pour trouver de quoi se mettre sous la dent. Mais après s'êtres faites agressées par une demi-douzaine d'écureuils qui se réclamaient « les meilleurs brigands du Royaume », pour être finalement résolues à manger des racines, les inconnues en avaient conclus qu'elles ne seraient pas bandits de grand chemin. Et comme y en avait une chez qui ça ne tournait pas rond, d'ailleurs l'une d'elle rejetait leur échec sur la dégénérescence de la première, «j'avons décidé qu'bah tentons nous la chance à la ville hein ! »
Voilà, tu es prêt !
1) Détails relatifs à la situation spatiale :
Saumur. Une bourgade qu'a plus d'allure que ses voisines mainoises et tourangelles ; celle d'une ville entière. En même temps, difficile de tenir encore debout quand on a essuyé la sympathie angevine. C'est que dans la France profonde du XV ème siècle, on n'apporte pas de cookies et de paniers garnis pour fraterniser avec les voisins. C'est déplacé. Lances, piques, dents sales et cris gutturaux, sont bien plus formels. Surtout en Anjou, on déconne pas avec la politesse.
2) Détails relatifs à la situation temporelle :
Temps de merde. La neige c'est chouette, la boue c'est marrant, les deux ensemble, c'est dégueulasse. On est bien loin des paysages somptueux de l'hiver, d'un pays encore vierge des méfaits de l'industrialisation. Où le silence des plaines se cristalise dans l'immobilité d'un jour d'hiver, et où souffle une odeur de mélancolie et un vent de songerie métaphysique. Ah ah. Nan, pour ça, faudrait se sortir les miches du patelin. On est dans une ville médiévale mec, c'est qu'une putain de série de boyaux chargée de pisse et de misère. Les rues sont étroites, sombres, froides et humides, t'as d'ailleurs comme une sale impression de crécher dans une prison à toit ouvert. J'te jure. La neige en ville, c'est vraiment moche.
3) Détails relatifs aux protagonistes de l'histoire :
Comme toute bonne grosse tempête, le monde rejette son lot de détritus sur la grève d'une place fréquentée, élément central pour l'organisation de la vie sociale. Cette fois-ci, ils sont trois. Enfin elles. Mais je vous accorde quand même l'office du doute. Elles nous viennent d'un peu partout : à droite, à gauche, en bas, enfin ça dépend de quel côté tu te trouves. Faut dire qu'elles en ont fait du chemin. Tu le vois à leurs dégaines. Elles avaient en elles la noblesse du primitif. Pas vraiment citadines donc. Et pourtant, les gonzesses allaient faire de leur mieux pour s'intégrer. C'est ce qui m'amène au quatrième et dernier point.
4) Le pourquoi du comment :
Y avait comme un truc qui leur avait échappé. Malgré des stratégies diverses et relativement complexes, les bleusailles étaient aussi à sec que la croûte d'un pain de mie top budget. C'est qu'en fait, les gonzesses avaient pas mal zoné dans la brousse, parcourant monts et vallées pour trouver de quoi se mettre sous la dent. Mais après s'êtres faites agressées par une demi-douzaine d'écureuils qui se réclamaient « les meilleurs brigands du Royaume », pour être finalement résolues à manger des racines, les inconnues en avaient conclus qu'elles ne seraient pas bandits de grand chemin. Et comme y en avait une chez qui ça ne tournait pas rond, d'ailleurs l'une d'elle rejetait leur échec sur la dégénérescence de la première, «j'avons décidé qu'bah tentons nous la chance à la ville hein ! »
Voilà, tu es prêt !