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Info:
Quand la brochette de crasseuse essaye de s'faire de la thune.

[RP] Cliquez ici pour la grosse blague.

Yap.
A l'attention du lecteur et de sa féconde imagination. Voici quelques informations indispensables, si ce n'est pas même capitales, pour la compréhension de l'histoire qui va suivre.

1) Détails relatifs à la situation spatiale :

Saumur. Une bourgade qu'a plus d'allure que ses voisines mainoises et tourangelles ; celle d'une ville entière. En même temps, difficile de tenir encore debout quand on a essuyé la sympathie angevine. C'est que dans la France profonde du XV ème siècle, on n'apporte pas de cookies et de paniers garnis pour fraterniser avec les voisins. C'est déplacé. Lances, piques, dents sales et cris gutturaux, sont bien plus formels. Surtout en Anjou, on déconne pas avec la politesse.

2) Détails relatifs à la situation temporelle :

Temps de merde. La neige c'est chouette, la boue c'est marrant, les deux ensemble, c'est dégueulasse. On est bien loin des paysages somptueux de l'hiver, d'un pays encore vierge des méfaits de l'industrialisation. Où le silence des plaines se cristalise dans l'immobilité d'un jour d'hiver, et où souffle une odeur de mélancolie et un vent de songerie métaphysique. Ah ah. Nan, pour ça, faudrait se sortir les miches du patelin. On est dans une ville médiévale mec, c'est qu'une putain de série de boyaux chargée de pisse et de misère. Les rues sont étroites, sombres, froides et humides, t'as d'ailleurs comme une sale impression de crécher dans une prison à toit ouvert. J'te jure. La neige en ville, c'est vraiment moche.

3) Détails relatifs aux protagonistes de l'histoire :

Comme toute bonne grosse tempête, le monde rejette son lot de détritus sur la grève d'une place fréquentée, élément central pour l'organisation de la vie sociale. Cette fois-ci, ils sont trois. Enfin elles. Mais je vous accorde quand même l'office du doute. Elles nous viennent d'un peu partout : à droite, à gauche, en bas, enfin ça dépend de quel côté tu te trouves. Faut dire qu'elles en ont fait du chemin. Tu le vois à leurs dégaines. Elles avaient en elles la noblesse du primitif. Pas vraiment citadines donc. Et pourtant, les gonzesses allaient faire de leur mieux pour s'intégrer. C'est ce qui m'amène au quatrième et dernier point.

4) Le pourquoi du comment :

Y avait comme un truc qui leur avait échappé. Malgré des stratégies diverses et relativement complexes, les bleusailles étaient aussi à sec que la croûte d'un pain de mie top budget. C'est qu'en fait, les gonzesses avaient pas mal zoné dans la brousse, parcourant monts et vallées pour trouver de quoi se mettre sous la dent. Mais après s'êtres faites agressées par une demi-douzaine d'écureuils qui se réclamaient « les meilleurs brigands du Royaume », pour être finalement résolues à manger des racines, les inconnues en avaient conclus qu'elles ne seraient pas bandits de grand chemin. Et comme y en avait une chez qui ça ne tournait pas rond, d'ailleurs l'une d'elle rejetait leur échec sur la dégénérescence de la première, «j'avons décidé qu'bah tentons nous la chance à la ville hein ! »

Voilà, tu es prêt !
Minah
[Hein ! Quoi ? Comment ?!]

Mais c'pas ma faute à moi !

Et N'a-qu'une-patte de lever son bras et demi au ciel devant tant d'injustice. Et puis tant qu'à faire, elle l'agita dans tous les sens, histoire qu'on comprenne bien la portée de son exaspération (ou au moins filer un bon coup de coude dans la goule à quelqu'un, parce que ça soulage).

Comment j'aurais pu savoir qu'les écureuils du coin y z'étaient puce teigneux qu'la teigne qu'aurait chopé la rage ?!

D'où elle venait, les écureuils se contentaient d'écureuiller tranquillement dans leur coin avant de crever de faim en paumant leurs noisettes, de se faire caillasser par un gamin ou mâchouiller par une bestiole plus grosse puis de finir comme fourrage dans les bottes à Minah. Le cycle de la vie, quoi.

Pis d'abord, c'était ton idée à toi. Moi j'tais peinarde 'vant qu'tu viennes 'vec tes plans à la con.

Peinarde, peinarde, tout est relatif. Bosser pour la Rouge, c'était un peu comme le brigandage en fait. T'es censée tanner le cul aux gens mais c'est le tien qui finit par avoir chaud et t'y gagnes que dalle.
Et puis pour quelqu'un à qui on a forcé la patte, elle était très enthousiaste pour aller faire des counneries...

Enfin bref. Cessons les digressions.

La hiboutée de la cervelle sortit de sa poche un morceau de truc probablement comestible et souffla dessus pour évacuer les bouts d'animaux morts (en tant que Sainte Patronne des Bestioles Crevées, elle se devait de les collectionner) collés dessus avant de croquer dedans.


Bon. Et CHinan, qu'est-CHe qu'on fout là ?

Pluie de miettes.
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Desideratum
[V’nez qu’elles disaient…. On va s’marrez qu’elles disaient….]

La neige lui collait aux basques, détrempant ses poulaines et gelant les moignons qui lui servait d’orteils. Desideratum n’arrivait pas à savoir ce qui était le pire :
- Les chansons de Minah ?
- Les longues heures à guetter l’pigeon pour rien ?
- Les idées toujours plus loufoques les unes que les autres de Yap ?
- Ou le faite qu’elle est salie ses poulaines ?

Surement la dernière en fait...
La voix criarde de la bestiole lui échauffé certes les esgourdes mais elle ne dégradait en rien son apparence. Elle ne tapait que sur son esprit qui n'était déjà pres très sain.
La lépreuse était coquette. Plutôt paradoxal allait vous me dire, mais elle avait fait de son apparence sa priorité numéro une, jusqu’à refuser de porter la robe de ladre dont elle devait être affublé car celle-ci juré avec son teint de pêche.
Dissimulant ses mains nécrosées sous d’épais gants, elle se pavanait dans des tenues bien plus riches que son rang ne le permettait. Seul l'odeur de pourriture nauséabonde qui l'entouré laissait trahir sa maladie si habillement dissimuler. Les bains n'y faisait rien, la mort grapillait son corps à chaque seconde...

Reprenant le cours de la conversation elle regarda sa sœur jumelle et la Bestiole discuter d’écureuil et les jaugea de son air dédaigneux.
C’est pas avec ça qu’elle deviendra riche pour sûr...


Bon. Et CHinan, qu'est-CHe qu'on fout là ?

Vl’a plus d'quinze jours qu’on patauge dans la boue, j’espère bien qu’on est pas v’nue en Anjou pour rien !


Elle plongea un regard qui en dit long sur son mécontentement vers Yap avant d’entreprendre de nettoyer la boue qui la souillait avec un petit bout d’bois en grommelant tout bas qu’elle ne trouvait ça pas normal que-personne-ne-lui-déroule-le-tapis-rouge-a-son-arrivé-en-Anjou-après-tout-elles-étaient-natif-de-se-duché-maudit-c’était-quand-même-la-moindre-des-choses…
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Blabla : La Lépreuse. – Blabla : Desideratum.
Yap.
« Arggggh z'avez pas fini d'causer les vilaines, hein ? Frangine, la bouillasse c'est bon pour ta peau et l'maronasse caca t'va à ravir. 'Tout cas, c'te fois j'vous jure, c'est la bonne. J'ai un putain d'plan. »

Comme à chaque fois qu'elle allait énoncer quelque chose de sa propre invention, que ce soit une vanne boueuse ou un plan à la noix, la gueuse prenait cet air plein de noblesse et de prestance ; un truc con qui marchait plutôt bien en général, car il donnait l'impression d'avoir une longueur d'avance sur les autres, bien qu'en fait, tu viens de pondre à l'instant ta connerie. Cependant, ce « truc con » lui donnait l'air véritablement con, puisque même avec des bicycles sur le bout du nez et une plume à la main, Yap n'était pas quelqu'un de crédible. Ainsi, sur un ton complotiste, elle continua :

« En fait, Minah, c'est qu'tu m'inspires. Ouais, toi, là. Et nan j'le r'dirai pas deux fois ! Ton truc 'vec les bestioles, c'est d'enfer. Z'avez vu la bande d'éclopés et d'pouilleux qu'y a dans l'coin ? Cent balle qu'on les plume en deux secondes. Minah, t'as juste à faire ton numéro 'vec tes machins, comme d'hab. Pis toi, frangine, qu'a bossé dans la maison d'couture à paname, j'suis sûre qu'tu trouveras un truc à faire 'vec ces horreurs... »

Observant la foule environnante, la brune pointa un doigt sale vers le parvis de ce qui semblait être une église, la place étant légèrement dégagée et offrant une perspective d'ensemble. Au moins en haut de ces escaliers, elles seraient bien visibles.

« On a qu'à s'foutre là bas. Lésignez pas sur l'côté braillard du truc hein, paraît qu'les gens sont sourds comme des pots ici ! Et j'vous jure qu'c'est pas un plan d'merde, j'met ma main à couper si on r'sort pas d'là 'vec des couilles en or! »


Yap ricana en douce avant de laisser à leur sort les deux affreuses et de plonger dans la foule. Quant à elle, il fallait se fondre dans le paysage en ayant l'air d'un penaud autochtone, ce qui était mal barré.
Minah
Minah aimait bien quand Yap avait des idées, même quand elles étaient plus foireuses qu'un pet après une choucroute pas fraîche. Ça permettait d'éviter de réfléchir soi-même et d'avoir quelqu'un sur qui rejeter la faute quand ça ne marchait pas. Et puis fallait avouer que l'échevelée avait une putain de classe quand elle exposait son génie.

Ouais, chuis GRAVE inspirante !

Si toi tu vas pas le répéter deux fois, t'inquiète pas, Minah le f'ra pour toi !

C'comme si c'tait fait ! Genre tu m'demand'rais d'respirer que j'le f'rais pas mieux !

C'est qu'elle avait l'habitude, la gueuse. Même que bientôt, elle allait réussir à éviter les cailloux.
Enthousiaste, elle trottina vers l'église. Fit une pause. Se retourna vers les sœurs Laterreur.


Mais. Euh. Chuis pas très sûre pour les couilles, quand même. Ça m'paraît vach'ment encombrant comme z'affaire. Et ça va pas faire trop bruit quand elles s'cognent l'une à l'aut' ?

Ses inquiétudes partagées, la voilà à son poste à se racler la gorge. Elle écarta son bras et demi en ce qu'elle espérait une chaleureuse invitation.

Hahum. Oyez Oyez ! Brave populace ! Soyez honoré d'la présence d'la Sainte Patronne des Bestioles Crevées (c'est mouâ !) en vot' contrée ! Les animaux morts sont nos amis ! Et pourtant vous les abandonnez ! Seuls ! Écrabouillés ! Démembrés ! Sur l'bord ch'min comme de vulgaires sacs à tripaille pourrite ! Mais y z'ont pas d'mandé à êt' comme ça ! Et souvent, c'est d'vot' faute ! À VOUS ! Alors, REPENTEEEEEEEEEZ-VOUUUUUUS !

Son moment préféré, celui de gueuler des menaces. Son index, tremblant d'indignation se pointait ça et là sur les passants.

Toi qui fais pô attention aux p'tits hérissons qui traversent la route 'vec ta grosse charrette de merde ! Et toi qui r'garde pô si y'a une chenille dans ta salade ! Et toi ! Oui, toi ! Qui t'es assis sur ton chien quand t'étais bourré ! MOOOOOOOOONSTRES ! Vot' p'tit cœur tout dur est l'caillou dans la godasse au Très-Haut ! Vous finirez à lécher l'fion au Sans-Nom ! Mais l'est pas trop tard pour se REPENTIIIIIIIIIIIIR ! Soutenez la Cause ! Cotisez au Culte d'la Sainte Patronne des Bestioles Crevées qui protège vos âme et celles d'nos amis les machins décédés ! Ach'tez nos reliques sacrées !

Par poignées, la hiboutée de la cervelle sortit des bestioles mortes de sa poche et les agita sous le nez de qui ne se trouvait pas assez loin pour l'éviter.


Deux reliques ach'tées, la troisième à moitié-prix ! Et pour seul'ment cinq écus d'plus, faites-les assembler et assortir à vot' vêt'ment du dimanche par la grrrrrrrrande couturière que v'là !

Elle désigna Desi d'un geste triomphal et d'une volée de morceaux de cadavres.
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Desideratum
Pour une fois sa sœur n’avait pas eu une idée complètement stupide. Pour dire même vrai, elle aussi était inspirée par les bestioles crevées de la Bestiole. La fourrure ca coute cher... Pour une fois, le plan foireux de Yap pourrait fonctionner…

Suivant Minah sur les marches de l'église, elle laissa la gueuleuse gueuler et fit ce qu’elle savait faire de mieux :
La potiche.
Mais pas n’importe qu’elle potiche ! THE potiche !
De catégorie 3.
Avec des cheveux peignés et un sourire de faux derche aux lèvres, la totale quoi.
Le genre dont on tombe sous le charme, mais quand on se réveille le matin, la chambre est vide et on a pied de chaise dans l’derche...
Elle aurait pu atteindre le stade de godiche catégorie 4, mais l’odeur qui se dégagé de son corps en putréfaction l’empêcher d’attendre se stade ultime. A son plus grand desespoir.

Se positionnant à côté de la Bestiole, quelques marches en dessous, Desideratum fit son plus beau sourire puis enroula un cadavre entier de Renard autour de son cou et enfila sa main dans le cul d'un blaireau pour montrer l'efficaciter et la classe que peuvent proccuré de se genre de moufle.
Puis elle défila en roulant du cul. Genre :" ouais le renard mort c’est trop la mode cette été..."

Elle tiqua cependant à la dernière phrase de la bestiole.
Hein ? D’la couture ?!
Mais elle jamais cousu quoi que soit ! La gangrène lui bouffe les mains et la lèpre attaque ses tendons. C’est à peine si elle arrive à choper une chope en taverne sans la renverser !
Mais c’est trop tard à présent. On ne contredit jamais la Gueuleuse, c'est mauvais pour le bisnesse. Elle improviserait. Tant pis. Elle était pas à une arnaque prés.

Sourire ultra faux au coin des lévres, elle salua la foule de sa main blaireautait genre Miss France : « Oui je suis pour la paix dans le mondeuh et pour vous chère amis angevins ca sera moins cher c'est promis»...

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Blabla : La Lépreuse. – Blabla : Desideratum.
Maryah
La fille de Tord Fer ... et paraissait même qu'elle avait une sœur. Mouarf ...
P'tain de destinée ! Alors même que Maryah hésitait encore à aller se recueillir sur la tombe du Borgne Pique, pique et pique et colle un gramme, ou deux ou douze ... v'là que la vie lui envoie la progéniture de Tord Fer sur la route.
Parce que si elle arrivait à faire le deuil de cette enfance ratée, à fermer le chapitre, le livre même ... si elle n'associait pas Tord Fer, à sa propre condamnation à mort, la prison, le bordel, la grossesse de Percy, et ce qu'elle est devenue.

Du coup, la présence de la gantée suscite son intérêt. Elle doit savoir où l'Vieux est enterré, elle pourrait l'y mener, faut il encore l'amadouer un peu. Parce que si Tord Fer s'est occupé d'l'éducation ratée et honteuse de Maryah, il ne s'est pas franchement occupé de celle de sa fille ... ses filles. Parce qu'en effet, à la mortellerie, elle n'avait pas connaissance de leur existence. Tord Fer père ... truc inconcevable quand même ... un Tuteur tout tordu, et encore ... tout juste, 'fin non pas juste mais bon vous voyez quoi.

Doooooncccccccccccccc, elle doit amadouer Desi. Et donc ... elle doit aller sur son étale de bestiaux crevés. Oui je sais, dit comme ça, c'est pas appétissant, et encore vous ignorez vous que les bestiaux ne sont même pas vidés.
Du coup Maryah se trouve un prétexte d'y aller, si si faut toujours une bonne raison, genre "ni vu ni connu j't'embrouille" et pour l'occasion ce sera le froid ... Des peaux pour renforcer ses habits, ses bottes, son couchage ou n'importe quoi d'autre. Remarquez que l'excuse est plausible, vu que Maryah n'est toujours pas faite pour ces contrées froides et qu'elle souffre comme chaque hiver.

Ensuite, c'qu'il faut, parce que Desi c'est pas du gateau, 'fin ça ressemble plus à de l'écorchée vive qui, parce qu'elle entend un mot bizarre, vous saute à la gorge et vous arrache la carotide avec les dents ... la mignonne tient de son pôpa .... il faut une escorte. En tout cas, quelqu'un qui a des réflexes, une part instinctive bien prononcée, et quelqu'un bien sur qui ne tombe pas à la vue du sang, ou à l'odeur de la Mort. Quelqu'un aussi qui connaisse les codes de la Cour des miracles, qui dit pas le mot de trop qui vous voit pendu et saigné comme un porc ; pis surtout quelqu'un qui soit pas impressionnable, parce que si la prétention tue là bas, le ridicule non. Et à peine tu as fini de te marrer, que t'es déjà un homme mort.
LA personne idéale, pour l'occasion, c'est Rose. Je vous passe les expressions de "ça ne sent pas la Rose par ici", ce qui de toute évidence va être le cas. Et les Epines de cette dernière n'en seront que plus profitables.

Alors Maryah est venue la chercher de bon matin, pas une explication de plus, pas de bavardage intempestif ni tout ça, vu qu'elle a dit qu'elle s'adaptait. Elle s'est pointée devant sa bicoque, a frappé plusieurs coups avant de la voir apparaître :


B'jour Rose. J'ai besoin qu'on couvre mes arrières ... tu peux prendre tes armes ?

Rien de plus. Elle grelotte sur place en attendant, dansant d'un pied sur l'autre. Et c'est parti. En silence. Direction la grande Place. Une fois de plus, elle se gratte la tête, tapote hanches et cuisses, vérifiant la présence des ses lames, de jet comme de poing. Elle le dit souvent, on n'est jamais assez prudentes !

Pourtant, elle lance une œillade désolée, en voyant le spectacle qui a pignon sur rue. Une femm.... chose bizarre à la tignasse châtaigne, à la bouille craspouille, sur laquelle règne une sorte de hibou mort ... une aut'plus loin tout en haillons mais crade-le-haillon (Yap) qu'elle n'entrevoit que de dos, et la dernière enfin trouvée qui a un renard mort enroulé autour du coup et un blaireau empalé sur sa main ...
Non mais y a pas à dire, le spectacle vaut le détour ... D'ailleurs, tout le monde le fait le détour, pour éviter de se retrouver avec une bestiole crevée et puante sous le nez. Merdeeeeeeuh ces filles là n'ont pas d'odorat, parce que faut l'avouer, même si la neige blanche ça fait pur, que ça nettoie et tout et tout, il règne quand même là ... tout autour, une odeur pestilentielle ! A la gadouillasse humide, s'ajoute sang et putréfaction, non non c'est charmant, y a pas à dire.
Oh bon sang ! Rose va la crever c'est sûr : elle va la déchiqueter et la faire crâmer à petits feux ! D'jà que Maryah ne marquait pas beaucoup de points, là c'est carrément fichu ! Elle bredouille une vaine excuse genre ...


J'combats mieux quand j'ai pas froid ... pis bon... on trouv'ra p't'êt'un ou deux trucs icy pour mett'l'ennemi en déroute ...

Petit sourire gêné, avant qu'elle aille tapoter sur l'épaule de Desideratum ... euh non sur la queue du Renard ... Et le langage moisi de la Cour des Miracles revient presque instantanément :

Tient tient tient ... r'gardez moi qui voilà là ... Desi la Précieuse en personne ... euh fait gaffe il saigne encore l'roux sur ton cou, on croirait qu'on vient d't'égorger ... c'est p't'êt' ça qui fait peur aux passants .... Mouarf ...

Voilà la tête de hibou qui se rapplique et lui agite des petits bestiaux morts sous les naseaux ... dégueulasse j'vous dis ... 'tention à pas gerber sur ses souliers ...
Dites donc ... pas que j'voudrais faire ma chieuse ... mais si vous les évidiez vos bestiaux ça sentirait moins la mort, la peste l'choléra et tout le tralala ...
Pas non plus que j'veuille faire ma grande, mais euh ... dans la vénerie, on précise bien qu'dans les heures qui suivent la tuerie faut éviscérer hein ...


ça valait bien le coup de s'défoncer pour prendre des cours à l'Université et côtoyer l'instant ou l'instinct d'après, c'genre de "choses"... de gens, pardon ! Bon là, pour le coup, c'est un p'tit regard vers la Rose épineuse, qui va croire qu'elle va s'mettre à réciter une recette de cuisine. Rien qu'à l'échange de regards, elle sent que sa mort est toute proche. Et les reproches, genre "mais qu'est ce que tu m'as emmené là ?".
Moi j'vous dis qu'ça va chauffer en rentrant ... 'fin secouer ou trancher ... si elles ne sont pas déjà mortes, ravagées par les miasmes et l'odeur infecte des bestiaux. La Bridée ne pourra plus jamais dire qu'elle a du flair, là les 3 choses ont tout ravagé, dévasté, en l'espace d'une matinée à peine !


Bref on va pas chipoter ... J'voudrais voir ... non mais de loin je vois mieux hein ... la marchandise, j'me repends et tout le tralala et j'voudrais de la bonne fourrure pour faire recouvrir ma cape et mes bottes. Histoire de faire barrage au froid hein. Alors 2 peaux la troisième offerte c'pas mal, pis si Desi peut s'occuper d'agencer et d'coudre tout ça ... moi ça m' va .... 'fin tout dépend vos prix ...

Elle a l'air sûre d'elle quand elle bave tout ça pour s'attirer les faveurs de Desi ; mais surtout ce qui lui permet de garder confiance, c'est l'instinct de survie en fait ... parce que des bestioles toutes pourries ou du regard assassin de Rose, qui faute d'entendre parler bouffe, en vient à causer mode, elle ne sait pas ce qui est le plus fatal ... C'est un peu être prise entre le marteau et l'enclume ...
Non mais belle journée moi j'vous dis,
Ah bravo ...

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Bannière réalisée par LJD Pépin_lavergne
Rose
C'est pas souvent qu'on vient bourriner à sa porte. Juste parfois après une soirée un peu trop zélée, un inconscient, toujours le même, tente de la franchir mais ça reste exceptionnel. Elle aime pas qu'on l'envahisse, qu'on vienne sur son territoire. Le matin qui plus est... Du coup, elle jette un œil à son plumard, sait on jamais, puis affiche une moue contrariée. Pour qu'on vienne jusqu'au moulin, c'est qu'il se passe quelque chose de grave. Tout lui passe en un instant par la tête, quelque chose en elle sent que c'est pas une visite de courtoisie et si s'en est une, elle est déjà prête à expliquer qu'elle a autre chose à faire qu'à parler du temps qu'il fait devant un bol de lait.

La trogne de Maryah, alors qu'elle ouvre, pu les emmerdes à plein nez. "Viens..." dit elle sans rien expliquer... "Viens, j'ai besoin qu'on couvre mes arrières". Rien d'autre. C'est sur, ça sent pas bon et la suite ne fera que confirmer ce pressentiment.

Juste le temps de choper un truc chaud, de caler contre elle sa dague et elle suit la bridée sans poser de questions. A quoi bon, les réponses vont sans doute la gonfler et elle ferai demi tour, or, à part quelques cartes à étudier et une flopée de courriers à faire partir, elle n'a rien de prévu jusqu'au petit déjeuné. Le petit déjeuné... c'est pas qu'elle n'a pas confiance en Maryah, enfin, c'est pas qu'elle a confiance non plus, mais si elle l'emmène pour lui demander de choisir entre une tourte aux poireaux et une quiche aux champignons, la dague ne sera pas de trop pour lui agrandir le sourire.

Avancer dans le froid derrière une Maryah frigorifiée....La jeune femme avait refait surface quelques jours avant, torturée par un passé pas tout à fait terminé, un présent bancale et un futur incertain... Toute une panoplie de préjugés sur ceux qui l'entourent à trop avoir été rejetée. Une candidate toute désignée pour rejoindre l'Anjou en somme... même si Rose émettait quelques réserves à son encontre. C'est qu'elle a besoin de voir, de savoir, de tâter, d'observer et de mettre au pied du mur. Y a pas d'autres moyens pour arriver à inclure quelqu'un pour elle. C'est long, c'est fastidieux, c'est ingrat parfois aussi et faut bien admettre que peu le supporte. Bref, l'idée est quand même de donner pour recevoir et pour l'heure, la bridée, comme certains aimaient l'appeler, avait besoin d'elle.

Au détour d'une rue, elle vit enfin l'objet de ce qui allait bientôt la contrarier. Plus bruyantes que voyantes, pourtant plus voyantes qu'une caravane de cirque, trois gueuzes semblaient se disputer le bout de gras devant un étal dans un état des plus douteux...le pire allait venir rapidement. Plus les deux femmes approchaient, plus un halo de gaz paraissait entourer les trois énergumènes. L'odeur vint rapidement. La putréfaction. Elle la connaissait assez pour la reconnaître entre mille, et le doute ne pouvait pas flotter longtemps, même en restant en arrière de Maryah, elle reconnu des tas de cadavres de petits rongeurs fumer dans leurs propres entrailles.


Bordel, mais où tu m'as emmené ? J'espère que tu as une bonne explication... Souffle t'elle entre ses dents serrées...

Le carnage était odieux, non pas qu'elle puisse avoir de l'empathie pour les écureuils, ratons laveur et autre castors mais les mouches et insectes qui habitaient les lieux offraient un spectacle qu'elle eut du mal à lâcher du regard pour identifier les trois monstres qui perpétuaient de tels actes.

Sous la crasse, elle en reconnait pourtant deux très rapidement. Les jumelles du Piques. L'homme le plus insensé qu'elle ai jamais rencontré, un type complètement perché qui n'avait, de mémoire, réussit qu'à se faire un nom de par sa médiocrité et ses échecs. Pourtant, à ne pas en douter, il avait dut faire quelque chose de sa vie puisque certains lui vouaient un véritable culte...

Tout se mit donc rapidement en place. C'était donc pour ça que Maryah l'avait invité à la suivre. Une pseudo rencontre avec les progénitures de celui qui l'avait élevé, pour peu qu'on puisse en parler dans ces termes. Celui à cause de qui, pour elle, la bridée en était là... Tain, fallait qu'elle la mêle à ça, pire, qu'elle se sente en sécurité en sa présence face à trois frappadingues dont on ne connaissait en rien les réactions. Une sonnette d'alarme intérieure retentit en elle. Cette histoire allait sans aucun doute mal tourner et personne ne savait où elles étaient.

Un regard noir se pose sur sa compagne d'aventure tandis qu'elle lui en offre un, elle, d'excuses, quelques mots sont balbutiés comme s'ils pouvaient faire illusion puis la bridée prend les choses en main en faisant mine de se sentir à l'aise.

Les souvenirs des bas fonds de son enfance affluent, elle plisse le nez pour les rejeter en bloc, elle se l'ai promis, elle ne se laisserait pas prendre à redevenir ce qu'elle était...pire qu'aujourd'hui, et pourtant les images planent, la potence, les cris, les bousculades, les odeurs ... Un instant elle se perd dans ce brouhaha maudit qui lui vrille les sens avant de reculer d'un pas en se pinçant discrètement l'avant bras pour revenir à ce qui les préoccupe...

Silencieuse, terne, froide, elle assiste aux "retrouvailles" des sœurs de Piques sous fonds d'excuses et de marchandages...

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Yap.
Nous en étions à l'autochtone penaud. Enfin, à y jouer. Nous passerons d'une pirouette de style l'épisode déplorable où Yap avait chipé la casquette d'un plus misérable qu'elle, un vieillard à l'air triste dont les savates trouées laissaient apparaître des orteils gangrenés. Le malheureux s'était vu asséné plusieurs coups de bâton après avoir menacé la gueuse de lui péter les dents, afin de, je cite « me faire un nouveau râtelier, salope ! ». C'était moche à voir mais tout le monde s'en foutait, sauf Aristote là-haut qui se demandait s'il n'avait pas oublié quelque chose chez l'échevelée, un truc qu'on appelait "compassion". En tout cas, la noiraude était ressortie de cette sale histoire avec une trace de dent au mollet et une casquette drôlement bedonnante : sa tignasse avait été rassemblée sous le couvre-chef, dans un style purement indéfinissable. Une longue cape en laine couvrait l'ensemble de son corps, bien trop grande pour elle, car elle ne cessait de se ficher les pieds dedans. L'habit avait néanmoins le mérite d'achever son déguisement, son identité et par la même occasion, sa crédibilité.

Ainsi vêtue, la brune replongea dans la foule en ricanant, de ce rire qui annonce le chaos et la conspiration, mais qui ne ressemble pas moins au bêlement d'un agneau malade. A quelques mètres de la scène, Yap admira la vélocité d'une Minah convaincue, et la noblesse d'une Desi pleine de ressources. Voyant que les passants commençaient à s'intéresser à ce cinéma, Yap se dit que c'était le bon moment pour exprimer son talent pour la comédie. Ainsi, écrasant une paire de pieds et cassant au moins trois côtes sur le chemin, la noiraude se précipita devant ses deux complices en gesticulant bien fort.

« Haaaaaaaaaan mais que vois je !!! MON DIEU ! UNE INCARNATION DE LA DIVINATION ! MAIS REGARDEZ MOI CETTE PATE DE BLAIREAU, ET CETTE QUEUE DE RAT ! JE SENS EN CES OBJETS LA VIBRATION COSMOPOTIQUE ! »


Attrapant le bras d'une pauvre dame qui passait par là et qui essayait de fuir au plus vite la situation :

« NE CROYEZ VOUS PAS QUE NOTRE TRES-HAUT NOUS A ENVOYE UN MESSAGE DE PAIX ET DE FRATERNITE ?!! »

Lâchant le bras affolé, la noireaude pointa un doigt vers sa frangine qui se pavanait :

« JE VEUX DEUX RELIQUES COMME CA, ET COUSEZ MOI LES A MA CAPE MA PTITE DAME !!! »

C'était surprenant que son numéro fonctionne, car la noiraude n'était pas très rassurante quand elle s'emballait. Néanmoins, le sketch avait fait son effet, et Yap fut persuadée que son avenir était déjà tout tracé : elle finira entre quatre planche si elle ne cessait pas immédiatement les idées foireuses. Ainsi, deux jeunes femmes dandinèrent vers le stand, avec l'air de celles qu'on entube pas facilement. D'ailleurs, la noiraude reconnut le bouquet de Rose piquante, et ne put s'empêcher d'étirer un sourire fourbe. Toujours convaincue de son anonymat, la brune vint se flanquer à côté des shoppeuses en passant un bras par dessus leurs épaules, comme si elles se connaissaient depuis des siècles, avec un air bougrement amical. C'était bizarre.

« Hé mes p'tites dames, dévalisez pas tout, l'en faut pour les aut'. Ahah. C'est une blague, hein... 'Tout cas, on veut essayer vot' came. Z'avez une cabine d'essayage ? Et 'tention, nous on s'fait pas arnarquer fastoch. Il faut absolument qu'on essaye, sinon on prend que dalle. Pis, qu'on face pas ça en public, surtout d'vant les yeux d'l'aut' dingue ; c'est normal d'ailleurs son bras en moins ? »

Et sur ce, Yap claqua un énorme clin d'oeil à sa frangine, celui qui veut dire « suis mon plan ».
Desideratum
C’est qu’elle commence à avoir mal au zygomatique à sourire bêtement comme ça la lépreuse. Ce n’est pas l’affluence attendu, au contraire, on dirait presque que les gens fuit… Si si r’gardez la grosse là comme elle court vers son marie. On peut sentir d’ici la peur qui suinte de tous ses ports. Et l’autre la qui les r’gardes, avec son œil qui dit merde à l’autre pendant qu’le premier compte les points. Il n’a pas l’air d’piger c’qui s’passe. Même le cureton a fait d’mi tour en voyant son parvis squatté sauvagement par cette vente à la sauvette.
Heureusement une voix vient la tirer de cette observation pathétique.


Tient tient tient ... r'gardez moi qui voilà là ... Desi la Précieuse en personne ...

Son sourire s’efface et son regard se durcit. V’là qu’la bridée vient la chercher sur ces plats de bande.
Regard en direction de la blonde. Ah ben oui forcement. La bridée sort jamais sans sa blonde de compagnie. Même qu’elle en a plusieurs, pour changer un peu. Comme une cape quoi. Tiens aujourd'hui j’vais prendre la Rose, elle fait mieux r’ssortir mes poulaines…
A peine arrivé qu’elle critique, elle leur fait comprendre que leurs marchandises puent et qu’elles auraient pu la vider ! SACRILEGE !
C’est ça qui fait le charme de leur marchandise. L’odeur, le folklore. Puis des entrailles ça sert toujours ! T’nez imaginez qu’vous voulez connaitre votre avenir. Ben il vous reste plus qu’a trouvé une sorcière, la soudoyer, lui donner les entrailles et lui faire confiance.
Facile. Simple. Efficace.


Bref on va pas chipoter ...

Y’a intérêt.

Alors 2 peaux la troisième offerte c'pas mal, pis si Desi peut s'occuper d'agencer et d'coudre tout ça ... moi ça m' va .... 'fin tout dépend vos prix ...

Ouais ouais vas-y brosse dans le sens du poil, tu as raison, Desi adore ça…
La lépreuse ouvre la bouche, mais la referme. Sa frangine est entrée de le jeux. Tout le monde change de mains, redistribution des cartes.


JE VEUX DEUX RELIQUES COMME CA, ET COUSEZ MOI LES A MA CAPE MA PTITE DAME !!!

Elle prend les dames a partit. Elle se fait passer pour une cliente. Rien de mieux pour faire monter les enchères.
La discrétion du clin d’œil n’échappe pas à la lépreuse.
Reçut 5/5.


Son bras en moins ? Bien sûr que oui c’est normal ! L’Anjou n’est pas encore à la dernière mode parisienne à ce que je vois. Regardez donc.

Se saisissant d’un blaireau aplatit elle lui ouvrit la gueule en grand, lui brisant ainsi les os de sa mâchoire avant de glisser le moignon de la Bestiole dans la gueule ainsi béante.

TADADAAAAAAAAAAAAAAAAA !
Un bras-Blaireau ! Existe aussi avec le modèle, belette, renard et ragondin. Offre limité selon les stocks disponible….

Une grande mode à Paris. Dites-moi, j’vous en coupe un ou deux ?


Ha, ha, ha. J’suis trop drôle, je m’aime.
Sourire commerciale, blague de vendeur, ouais faut charmer les clients pour leur faire bouffer de la merde. Et pour ce qui est des illusions et des paillettes aux yeux, la lépreuse en avait même fait une religion.
‘fin bref, revenons à notre vente de moutons…crevé.


Essayer ? Mais bien sûr, toute est possible pour d’aussi jolies Dames. Surtout lorsqu’elle fait presque partit de la famille. Sœurette.

Sourire ultra faux aux lèvres. Sœurette. Mon cul ouais… L’a pas l’sang maudit du Borgne qui coule dans ces veines elle. L'a p’être une chance de s’en sortir… Pas comme les jumelles…

Piochant dans la besace de la bestiole elle prit deux, trois cadavre au pif, et accompagnant son sourire d’un geste de la main elle les invita à la suivre dans l’église. Il fallait pas moins que ce motif pour que la Lépreuse foule le sol d’un lieu bénit.
Je précise tout de même qu’elle ne se tord pas de douleur en passant le porche de l’église. Pas d’odeur de cochon grillée, pas de flamme de l’enfer. Rien. Juste une mite qui en profite pour se faire la malle…

L’église est vide. Elle sait que le curé ne viendra pas, elle l’a vue fuir lâchement rappelez-vous.... Mais si au début du RP ! Rooooo...
Elle s’avança vers le parloir et ouvrit le rideau en grand. Une de chaque côté.


Installez-vous donc mesdames, et déshabillez-vous. Je vais prendre vos robes pour leur donnez un petit coup de jeune. Vous serez Magnifyque…
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Blabla : La Lépreuse. – Blabla : Desideratum.
Minah
La Sainte Patronne des Bestioles Crevées n'en revenait pas. Une donzelle venait vers elles. De son plein gré, genre comme si elle l'avait décidé, sans couteau entre les omoplates ni (encore mieux) de caillou à la main. C'était assez inédit et de fait, assez inquiétant.

Surtout que la donzelle en question avait une tronche sacrément bizarre, avec la peau presque comme une Maure et des yeux louches comme quelqu'un après une gueule de bois quand la lumière lui cogne sur le ciboulot. Minah la trouva immédiatement antipathique, parce que c'est ce qu'elle faisait toujours quand elle voyait un étranger qui venait d'on-ne-sait-où et qui aurait dû y rester. Surtout quand ladite étrangère était accompagnée d'une autre donzelle à l'air mal embouché.

Tandis que la lépreuse se faisait alpaguer, N'a-qu'une-patte (qui n'avait toujours pas saisi que c'en était une) se pencha pas franchement discrétos vers elle.


Hé, hé ! Psst ! T'la connais c'te ratée des mirettes ?!

Complètement à l'ouest, la manchote, qui rate toute l'émotion de ces retrouvailles « familiales ».
Par contre, elle ne perdait ni sa Vocation ni le sens des affaires.


Les vider ! Tsseuh !

Le groin crasseux se plissa avec dédain.

La mort schlingue, c't'une vérité et c'est c'qui fait son charme. C'pas prop'. Chu Sainte Patronne, j'fais pas dans l'sac à main pour péteuse ou la... « vainerie ». Chaque relique qu'tu vois là est telle que j'l'ai ramassée, telle qu'elle a crevé. C'est l'au-then-ti-ci-té !

Et par en dessous, la bouche édentée se fendit d'un sourire dangereusement mielleux.

J'vois à tes réflexionnations que t'as vach'ment beaucoup à t'repentir. Pour toi, c'est soixante-quinze écus la peau soit...

Pause.
Air con, regard vide, lippe molle et baveuse.
Elle aurait dû choisir un nombre qu'elle savait additionner, pas un qui avait juste l'air gros.


… tout plein d'écus. Mais c'pour la bonne cause, à c'prix-là quand tu crèveras, l'Très-Haut ira t'masser les pieds lui-même, juré !

Minah cracha par terre et évita de justesse les panards à Yap qui commençait son numéro. Dommage. Elle aurait dû viser sa casquette, sans doute le chapeau le plus moche de l'Histoire du couvre-chef.

Ah ! V'là que'qu'un qu'à tout compris à la vie ! Et à la mort ! Viens don' choisir tes reliques qui t'accompagnerons jusqu'au ch'min Sacré du l'paradis solaire ! P'tit conseil en passant, l'pélican t'irait vach'ment meuh au teint que l'truc que t'as sur la tête, là... Sûr tu connais pas la dernière mode parisienne !

Ouais, c'est du piquage de réplique et alors ? En plus, le blaireau lui seyait à merveille.


Vante le ragondin la prochaine fois, souffla-t-elle à la modiste complice, j'en ai tout plein en stock. (à Yap et à la Bridée, cette fois : ) Allez don' faire les essayages en confessionnal, promis l'Seigneur r'gard'ra pas dans vos chausses !

La hiboutée de la cervelle ne se proposa pas de les accompagner. Un vague instinct lui disait que cette affaire allait tourner comme un tonneau de rats dans lequel on jette une belette.
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avatar : Raw materiel by ti-DESIGN
Maryah
... Cacophonie ... Dysharmonie ... Capharnaüm ...
Hein oui c'est plus joli que Merdier ou Foutoir ...
N'empêche que l'affaire des trois filles là, c'est Bordel Land ; c'est pas les galeries Lafayotte ! Quoique l'autre elle fayotte. Et c'te cougne si elle n'a pas reconnu la Bridée, la Bridée l'a bien reconnu.
Elle a replongé l'espace d'un instant dans le passé, un bond en Franche Comté, le truc des Légendes, Dolgar et ... Yap ! Oui voilà c'est ça son p'tit nom, Yap. L'a pas bien changé la vagabonde. Une carrure de ceux qui n'mangent pas à leur faim, une hygiène plus que douteuse, et une gouaille ... qui la fait toujours autant rire.

Elle regarde la scène des trois Minh-ettes, et finit par se détendre. Une ambiance bien connue, de celle que mettent les gamins des ruelles dans les quartiers malfamés. Là où on encaisse la misère et la tartine de mer** à grand coup de sourires, de taquineries et d'humeurs joviales. Et la Bridée a comme un doute là ... Yap serait la sœur de Desi ? ou c'est l'autre ? C'qui la descendance véritable de Tord Fer ? C'qui qui va l'emmener sur la tombe de Padre Coin-coin ? ...
Non parce que rappelez vous, le but il est là. Juste là. Quoique rester en vie est aussi un objectif, et la présence de Rose n'est pas due au hasard. C'est que les 3 là, elles sont prêtes à n'importe quoi. ON est prêt à tout et n'importe quoi, quand on a rien. Maryah le sait bien.

Bon gré mal gré, ayant besoin d'un petit temps de réaction, Maryah se laisse pousser dans l'église, grognant, parce que dans ce genre d'endroit, à part faire une tuerie, elle n'a pas grand souvenir. Mais le parloir ... elle ne peut pas . Non, elle ne s'installe pas, non elle ne se déshabille pas. Mais concession oblige ...


J'vous prends 3 ragondins pour 25 écus ... pas plus ! C'est d'jà cher payé, vu le ... hum ... prrr ... produit !
Puis regardant Desi :
C'est elle ta sœur ?
Et à Yap :
Tu t'rappelles de moi, la Légende Yapienne ? Tu t'étais perdue qu'tu trainais tes chausses en Franche Comté ? Papa n'a pas été sage avec toi ?

Sourire en coin, et petit regard à Rose. Ce genre d'ambiance, c'est sympa et tout. Mais ça pue et ça peut exploser en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.

J'suis là pour parler d'Tord Fer,
Pas pour faire des affaires.
On est dans une église,
L'honnêteté est d'mise ?
Non ? ...


Mains sur les dagues, les mâchoires se serrent.
Le passé c'est ce goût de vomis qui vous remonte dans l'œsophage et qui s'remet à toquer à vos dents pour sortir ...
Ah à moins que ce soit les odeurs putrides et fétides. Allez savoir ...

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Desideratum
La lépreuse est déçue. Les pigeons sont coriaces, ou méfiant. A voir. Bref, le coup du parloir ne passe pas. Ce n’est pas ainsi que les sœurs terreur les déshabilleront. Faudrait voir à tester autre chose.

J'vous prends 3 ragondins pour 25 écus ... pas plus ! C'est d'jà cher payé, vu le ... hum ... prrr ... produit !

La lépreuse s’offusque.
Cher payer ?! Pour du ragondin d’aussi bonne qualité !
La tend se main pour pas dire la main se tend. Top là d’mi- frangine c’est vendu !


C'est elle ta sœur ?

Ouais.

La réponse est aussi simple que l’implication derrière ce simple « ouais » ne l’est pas.

Tu t'rappelles de moi, la Légende Yapienne ? Tu t'étais perdue qu'tu trainais tes chausses en Franche Comté ? Papa n'a pas été sage avec toi ?

Ainsi elles se connaissent. La bridée enchaine vite. Elle cause de leur père. Elle leur dit qu’elle n’est pas là pour affaire.
La lépreuse ne comprend pas, y sont classe les blaireaux aussi.
Elle cause honnêteté en posant la main sur sa dague. Un sourire mauvais étire les lèvres de la lépreuse. Elle n’aime pas le changement d’attitude de la bridée, ni la menace à peine dissimuler.
Plus besoin d’jouer la pimbêche, l’ambiance à changer. La lépreuse prend le dessus sur Desideratum.

Rentre chez toi Poulette, j’prends les choses en mains.


Vas-y cause. Et vite. On est pas là pour enfiler des perles. Qu’est c’tu lui veux au vieux ?

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Blabla : La Lépreuse. – Blabla : Desideratum.
Yap.
Y avait pas à chier, va falloir lui expliquer le sens du mot crédible. Un concept vague pour Yap, qui mettait grossièrement en action ses stratégies marketting. C'était un sourire idiot collé aux lèvres, terriblement étudié pour avoir l'air sympathique, mais qui donnait en réalité l'envie de lui en coller une. Parce qu'en plus, la noiraude gesticulait du derrière, c'était d'ailleurs assez vulgaire, mais ça avait déjà l'honnêteté de vouloir créer le « contact » avec les deux femmes ; en fait, la gueuse avait déjà vu des groupes de dames se trémousser ainsi : comme si tout le mérite de leur existence se résumait à ces balanchements de hanches incessants, cela semblait être un moyen de communication typiquement féminin. Malheureusement, le charme se brisa lorsque Desi' laissa échapper un « soeurette », révélant la réelle identité des excentriques. Yap ouvrit les mirettes façon soucoupe volante en mimant un égorgement, mais c'était déjà trop tard.

La bridée avait pigé.

Yap poussa alors férocement la petite bande à l'intérieur de l'église, afin de détourner l'attention, tout en baragouinant d'une voix haut perchée  :

« LE RAGONDIN ?! Ah oui ! Euh... J'adore le ragondin !! » l'échevélée leva le pouce discretos en direction de Minah en grognant du coin de la bouche : « t'inquiète on gère ! ».

C'est ainsi qu'un lourd chandelier se retrouva dans sa paluche, et que plantée devant les deux femmes, tandis qu'elle s'apprêtait à menacer les deux donzelles, la brune afficha un air de déconfiture.

La Franche-Comté ? Ce souvenir lui fit plisser le bout du nez, les sourcils et la bouche ; quelques instants pour détailler du regard la bridée. Comment oublier ce visage hors du commun ? La brune se rappela s'être demandée si c'était ainsi qu'on finissait lorsqu'on se prenait une porte en pleine poire ; depuis, elle prenait soin de tendre les bras avant de sortir. Et la Franche-Comté ? Son berceau & son tombeau. Lorsqu'on avait envoyé sa frangine à l'asile à cause de sa maladie, la brune s'était tirée de l'orphelinat qui les avait vues grandir avec la haine au ventre; c'était trop de souvenirs qui vivaient dans un même endroit et qui ne pouvaient plus êtres partagés. Séparée d'une partie d'elle-même, Yap s'était enfoncée dans ses troubles psychotiques déjà en germe à l'époque, roulant sa bosse un partout, traînant vaguement d'un comptoir à l'autre, abrutie par les brûles-gueules qu'elle ingérait à longueur de journée, marquant ainsi d'une empreinte pitoyable sa Franche-Comté. Dolgar, oui, et cette Maryah, en avaient été témoins, et revoir en chair ses mauvais souvenirs, ça ne plaisait pas à Yap. Pas du tout.

Elle se crispa, gonflant les narines et serrant des dents, le chandelier pointé vers l'avant, et elle persifla d'un ton sec :

« Appelle moi 'core comme ça et j'te fous ça ent' les dents ! » dit-elle en s'approchant dangereusement de la Maryah, le nez à quelques centimètres du sien. « Y a rien à dire sur l'daron. Il est mort ».
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