--Adryan
Ce soir je vous quitte
[ ]
Pour la farce des puants
Je suis sale et plein de tiques
Je prends l'exil des corbeaux blancs
[ ]
Tais-toi ce soir je vous quitte
De cette fièvre romantique
Je rends ma couronne à vos dents
A vos mâchoires robotiques
A vos ventres de géants
Je sais que ce soir je vous quitte
Je vous le dis encore vivant
Je ne reviendrai pas des cimes
De là où la neige se pend
Julien Doré Corbeau Blanc
[4 mai 1463, maison haute, aux alentours de 15 heures]
Gloire au Pape. Il a vaincu.
Ombre grise, glissant dans les couloirs. Castillon nétait plus quun nom flottant au hasard de sa conscience brouillée. Un souvenir. Un mirage. Nuage de cendres, décharné de lui-même autant que des autres. Son temps sétirait, linéaire, usant ses yeux et ses doigts sur des colonnes de bouteilles dont les noms pimentés navaient que la fadeur de leau à son palais quand Osman ne lui faisait pas respirer lopium tout juste bon à le faire sombrer dans un coma aussi vide de rêves que de cauchemars. Avare, sa voix enrouée de ne plus parler, sornait des accents robotiques dun engrenage programmé, sans que ses prunelles absentes, perdues dans un visage trop lisse, ne daignent se poser ailleurs que dans un lointain peuplé de molles volutes incolores.
Jour après jour, mois après mois, à chaque séances, le Pape plantait le clou plus profondément dans le crane nobiliaire. Saccageant les tissus, dépeçant la fierté. Jusquà les briser avec patience. Plus de colère. Plus de révolte. Plus denvies. Plus douleur non plus. Ombre flottante, sa seule surprise était dentendre encore son pas résonner sur le plancher.
Aujourdhui, le Pape, encore, réclamait son du, pour deux heures. Battement implacable dun marteau sur lenclume. Deux heures à se recroqueviller plus profondément encore au fin fond de lui, jusquà séteindre et oublier. Tout. Les chiens navaient plus même besoin de grogner pour quil se salisse, et pourtant, ils mordaient sans relâche sous le regard inassouvi du Pape.
Pourtant, en ce 4 mai 1463, en traversant le salon, une lueur alarmante planait dans le regard défait, au point dembrasser la pièce cramoisie de lesquisse dun sourire soulagé et bienveillant à linstant de sortir.
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Pour la farce des puants
Je suis sale et plein de tiques
Je prends l'exil des corbeaux blancs
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Tais-toi ce soir je vous quitte
De cette fièvre romantique
Je rends ma couronne à vos dents
A vos mâchoires robotiques
A vos ventres de géants
Je sais que ce soir je vous quitte
Je vous le dis encore vivant
Je ne reviendrai pas des cimes
De là où la neige se pend
Julien Doré Corbeau Blanc
[4 mai 1463, maison haute, aux alentours de 15 heures]
Gloire au Pape. Il a vaincu.
Ombre grise, glissant dans les couloirs. Castillon nétait plus quun nom flottant au hasard de sa conscience brouillée. Un souvenir. Un mirage. Nuage de cendres, décharné de lui-même autant que des autres. Son temps sétirait, linéaire, usant ses yeux et ses doigts sur des colonnes de bouteilles dont les noms pimentés navaient que la fadeur de leau à son palais quand Osman ne lui faisait pas respirer lopium tout juste bon à le faire sombrer dans un coma aussi vide de rêves que de cauchemars. Avare, sa voix enrouée de ne plus parler, sornait des accents robotiques dun engrenage programmé, sans que ses prunelles absentes, perdues dans un visage trop lisse, ne daignent se poser ailleurs que dans un lointain peuplé de molles volutes incolores.
Jour après jour, mois après mois, à chaque séances, le Pape plantait le clou plus profondément dans le crane nobiliaire. Saccageant les tissus, dépeçant la fierté. Jusquà les briser avec patience. Plus de colère. Plus de révolte. Plus denvies. Plus douleur non plus. Ombre flottante, sa seule surprise était dentendre encore son pas résonner sur le plancher.
Aujourdhui, le Pape, encore, réclamait son du, pour deux heures. Battement implacable dun marteau sur lenclume. Deux heures à se recroqueviller plus profondément encore au fin fond de lui, jusquà séteindre et oublier. Tout. Les chiens navaient plus même besoin de grogner pour quil se salisse, et pourtant, ils mordaient sans relâche sous le regard inassouvi du Pape.
Pourtant, en ce 4 mai 1463, en traversant le salon, une lueur alarmante planait dans le regard défait, au point dembrasser la pièce cramoisie de lesquisse dun sourire soulagé et bienveillant à linstant de sortir.