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[RP] Marche ou crève.

Angellus
[Maison haute, aux alentours de 14 heures 30]


Il venait d'arriver le blond, s'étirant, loin de ses habitudes, ce soir il devait bosser et il était réellement crevé. Fallait dire que la Scáthach lui demandait pas mal de chose en ce moment, être dans une armée où il s’ennuyait un peu par manque d'action. Il fallait dire que dans la ville où il se trouvait, quand il n'était pas à l’Aphrodite, cela manquait d'action, aussi bien par les armes que par les femmes, alors quand il était temps de revenir aux lupanars l'ange blond était presque content.
Aujourd'hui il était bien plus en avance que d'habitude, histoire de se dégourdir les jambes dans le bordel, en effet il savait très bien que vers cette heure pour la plupart des courtisans, mais surtout des courtisanes, c'était l'heure du réveil et s'il pouvait se rincer l’œil forcement, il n'allait pas dire non !

C'est donc un peu avant 15 heures, après avoir posé ses affaires et allumé de quoi fumer pour lui donner de l’énergie qu'il commença sa tournée. Commençant bien entendu par l'étage des chambres ou il put voir quelques jolies poupées passer en tenue légère ou revenir de leur toilette, de quoi le mettre en forme et de bonne humeur pour le reste de la journée en somme. En continuant sa garde, dans un couloir, c'est là qu'il le croisa, celui grâce à qui il était ici. Passant devant lui, le frôlant presque sans pour autant qu'il ne réagisse ou même ne remarque sa présence il continua son chemin dans le sens opposé du courtisant. Quelques pas furent fait, puis le blond s’arrêta et se retourna pour regarder Adryan, ou plutôt son dos, qui continuait sa route. L'Angellus plissa des yeux, comme s'il voulait lire dans ses pensées, il fallait avouer que même pour lui qui n'était pas un grand curieux et qui n'aimait pas se mêler des affaires des autres le voir ainsi commençait à devenir intriguant. S’il avait été un poète ou un troubadour il aurait inventé une chanson pour lui :

Je suis un songe un ectoplasme
Juste un mensonge un pléonasme
Je reste de glace face à vos spasme
Je ne trouve pas ma place dans vos fantasme

Sous mon masque de fer
Des larmes qui lacèrent
Mes anciennes blessure

Mon cœur susurre
Mon âme murmure
Sous mon armure
Je me fissure

- Mozart L'Opéra Rock -



Le temps passe un peu, de la maison haute et de ses fenêtres le blond pouvait voir celui qu'il considère comme une vulnérable biche quittait le bordel, il fit une moue insatisfait quand il comprit assez rapidement que celui-ci était suivi de la fouine du lupanar. Cela faisait quelques temps déjà qu'il se doutait de quelques chose concernant cette gamine envers le courtisan, mais là où il fut surpris d'avantage c'est de voir quelques secondes plus tard un autre courtisan, qu'il connaissait nettement moins, aussi réservé et froid que lui au premier abord, suivre la blonde. Levant un sourcil en voyant la scène il secoua la tête trouvant que l'Aphrodite devenait un vrai cirque en ce moment. Lui qui n'aimait pas qu'on se mêlait de ses affaires il avait un gout amer en bouche à voir que trop de gens voulaient se mêler des affaires d'un qui était à ses yeux trop faible et dépressif pour se douter de quoi que ce soit. Mais il fallait reprendre le travail et ce n'est pas lui qui ferait le mouton à suivre, il fixa donc l'extérieur quelques secondes avant de la quitter et d'aller vers son tour à la maison basse.


[17h et quelques, non loin du bar]


Il était en train de s'enfiler quelques verres incognito, comme à son habitude, quand la porte réservée habituellement à la clientèle s'ouvrit rapidement. Le blond quitta immédiatement le bar, s'approchant rapidement et croisa le regard du courtisan dont il espérait qu'il n'avait rien vu concernant sa consommation furtive. Levant un sourcil surpris de le voir passer par cette entrée, c'était très peu les habitudes de la maison, il garda son air neutre avant de répondre simplement à sa question.

Il doit être encore dans son bureau, je ne l'ai pas croisé dans les couloirs en faisant mon tour.

Puis le laissant commencer à partir vers l'endroit où le comptable pourrait se trouver, le blond alluma à nouveau sa pipe et ajouta sans aucune émotion dans la voix :


Mais t'sais, les balances c'pas payant.

Il était bien loin de se douter de ce qui pouvait se passer l'Angellus, à des lieux même il n'aurait peut-être pas la même réaction sinon. Mais trop habitué à la fouine d'Esmée qu'il n'aimait guerre pour cela, il pensait que le ténébreux avait pris de sa trempe.
_________________
Esmee_
J'avais beau avoir avec moi l'effet de surprise, je n'avais clairement pas eu l'avantage face à l'autre italien qui faisait deux tailles de plus que moi et qui n'avait pas hésité à tenter de m'étrangler. Mais sa poigne était coriace et je sentais cette main large et forte plaquée sur ma gorge, et ses doigts s'incruster sur ma peau. Mes propres dents s'incrustaient douloureusement dans la chair tendre de mes lèvres. Je savais que si j'en réchappais, mon cou ne serait certainement pas beau à voir durant plusieurs semaines. Et que je me ferais écharper par mon frère qui n'aimait pas, mais alors pas du tout, me savoir employée à l'Aphrodite. Alors je tentais de garder mon sang-froid, sachant que plus je me débattrai et plus l'étau de la poigne serait implacable. Je sentais mes yeux se mettre à larmoyer. Non pas de peur, mais ce que je ne pouvais hurler, je le laissais filtrer par mes jades. Mais je me sentais partir et j'allais sombrer dans l'inconscience lorsque je vois surgir une vague silhouette que je reconnais près de moi.

Et puis il y a une délivrance brutale qui s'opère. Je ne m'y attendais pas et je me retrouve projetée par une autre poigne derrière le courtisan. La poitrine soulevée par les violents efforts que je dois faire pour retrouver mon souffle. Je n'ai pas le temps de réfléchir mais j'ai celui de m'apercevoir que Dacien recèle une force à laquelle je ne m'attendais pas venant d'un homme comme lui. Et il arbore une expression de fureur indicible sur son visage. Moi qui pensait qu'un courtisan n'est pas un homme de combat. Quoique. Il y a parfois des exceptions, il suffit de regarder la stature du grand patron pour s'en apercevoir. Je reprends mon souffle en regardant l'italien s'effondrer au sol et je reste longuement immobile, sans pouvoir en placer une, parce que ma gorge n'est qu'un amas de douleur qui m'a ôté la parole.

Je vois bien, malgré le brouillard dans lequel je suis, que Dacien me parle mais ma vision et mes sens brouillés n'ont pas saisi ce qu'il ma dit et il s'est dirigé vers les bâtiments. Il faudra plus tard, que j'ai une discussion avec lui. Le remercier. Parce qu'à part mon frère ou mon père, personne n'a jamais eu ce genre de geste de défense envers moi. Lui expliquer. Au moins qu'il n'aille pas s'imaginer que je puisse suivre Adryan pour une histoire de béguin parce que d'une c'est faux, et de deux je n'ai pas envie de me retrouver avec une courtisane sur le dos.
Mais dans l'immédiat, j'ai promis à Alphonse de ne rien dire à personne et je m'y tiendrais. Jusqu'à la fin de ma mission.
D'ailleurs, en pensant au comptable, je me dis que je ferai bien mieux de rentrer à l'Aphrodite et d'aller lui faire mon rapport. Ma vision s'éclaircit quand je rassemble mes forces pour rentrer.
J'ai tout de même échoué dans une partie de ma mission et cela aurait pu être bien pire encore, si Dacien n'était pas intervenu. J'en ai pleinement conscience et je m'en veux. Je devrai pourtant réaliser que même avec la meilleure volonté et toute la hargne requise, je n'aurai pu avoir le dessus sur cet homme. Non. Tout ce que je peux me dire, c'est que j'ai failli et que j'ai perdu la trace d'Adryan aujourd'hui.
J'ignore si Dacien est rentré. J'ai perdu toute notion de temps et mon cou et ma gorge ne sont que tunnels de souffrance muette, mes sens retrouvant doucement leur faculté d'adaptation.

Aphrodite. Retour en début d'après-midi.

Je suis rentrée dans la maison basse par l'une des portes dérobées, ainsi je n'ai pas eu à affronter Angellus. Surtout pas lui. Pas aujourd'hui. Et je m'en prends la direction du bureau du comptable, d'un pas chancelant et bien moins alerte que d'habitude, mais bien décidée à aller lui faire mon rapport, comme il me l'a demandé. Une fois que cela sera fait, je pourrais aller m'effondrer sur ma couche.
Mais le trajet jusqu'au bureau me semble plus long qu'à l'accoutumée et par deux fois je suis obligée de m'arrêter et prendre appui contre le mur pour ne pas tomber au sol.

Et immobile face à la porte, j'essaie de recouvrer tous mes esprits avant de m'annoncer pour lui faire mon rapport.
--Foulque_
[Vers 19h, aux portes de l’Aphrodite]

L’achever ? Comme c’était idiot. Le bonhomme devait déjà être mort depuis belle lurette.

Sous la pluie de coups s’étant abattue sur lui, l’homme n’avait rien laissé entendre qu’une respiration se rompant. Parfois même, il avait redressé la tête, pour sourire au Maitre, le regard plein d’une hargne malsaine gravant d’un frisson glacé l’échine de Foulque. Mais à ces sourires, le même regard souverain répondait inlassablement. « Continuez ». Alors, il avait frappé encore, le blond, en cadence avec les poings et les bottes de son frère de carnage, Marcus. Massacre orchestré sous l’auréole du Maitre. Et l’homme n’avait plus souri, il avait juste gémi, acculé au sol ou arraché à lui pour mieux frapper encore. Frapper jusqu’à en être épuisé. Jusqu’à en avoir les poings éclatés. Et il n’y eu plus rien. Plus de râles douloureux. Plus de plaintes inarticulées. Il n’y eu plus qu’un pantin sanguinolent et désarticulé. Et cela avait été pire encore.


Quand enfin, dans ce silence martelé, le Maitre avait daigné lever la main pour faire cesser la boucherie, naïf, le blond avait cru qu’il ne restait plus qu’à balancer la dépouille dans la Seine. Et pourtant il était là, devant les portes de cette saleté de lupanar, un mort déjà brisé à trouer entre les mains. C’était inutile. C’était dangereux. Mais dans l’ombre le coche noir, Foulque sentait ce regard inquisiteur autant qu’inflexible, posé sur lui. Les ordres avaient claqué, précis, et le blond savait que c’est lui qui finirait au fond du fleuve s’il n’obéissait pas. La carcasse avait été déposée là, inerte, renversée sur le contrefort de pierre. Marcus avait disparu dans les ruelles sombres et crasseuses. C’était à lui de porter l’imbécile estocade.


Avec une douceur équivoque, la main gantée redressa la tête martyrisé et écarta une mèche engluée de sang de la joue de l’homme pour, d’un pouce presque tendre, tracer une croix claire au front rouge sombre.

Repose en paix saint Flavien.

D’un geste aussi vif que l’étrange bénédiction avait été lente, les doigts blonds agrippèrent la chevelure maculée pour projeter brusquement la tête brune vers l’arrière et déposer la pointe de l’arme sous le menton ainsi offert. Il faudrait frapper fort. Il faudrait être précis, pour que la pointe effilée du long et fin stylet émerge à l’arrière du crane.

C’était inutile. C’était dangereux. C’était difficile. Mais le Maitre avait ordonné.
--Dacien2
[De maisons en maisons, en début de soirée, quand tout tourne au cauchemar]

La planche en dessous du bar contenait un verre avec une fin d’alcool et une bouteille juste à côté. Il ne s’était pas posé de questions et encore moins émis la moindre pensée de ce que le Portier pouvait faire finalement pendant qu’il faisait sa tournée d’inspection. Comme quoi, tout le monde avait ses secrets. Le bochet avalé d’une traite, Dacien commença à entreprendre sa marche vers le bureau d’Alphonse alors que le Blond énonça une phrase qui l’interpella un soupçon. Il se retourna, observant l’homme en train d’allumer sa pipe, le visage face à lui terne et son vert devenant translucide quand il crut comprendre une accusation avec bien des tords. Il fit quelques pas vers lui, maintenant la froideur dans ses pupilles et avec ce sourire en coin.


T’as peur de quoi au juste….Que j’dise que tu picoles en douce ou alors que tu t’occupes pas assez du Bordel….Mets pas tout l’monde dans le même sac. T’apprendras à faire la différence quand tu verras clair.

Il avait cherché et là, clairement, ce n’était pas le jour. L’Arrogant avait bien d’autres chats à fouetter plutôt que de s’attarder sur le Portier. Le demi-tour se fit et le pas fut remboité pour rejoindre le bureau du Comptable. Il ne savait comment il serait accueilli quand il se doutait que cela ne serait pas avec des honneurs. Pourtant, quand il s’agissait de cette famille boiteuse, le Flamand était toujours présent. Dacien ne comprenait guère grand-chose à toute cette histoire mais, il savait néanmoins que Adryan semblait dans un conflit qui devait le dépasser outre mesure. Il ne fallut que quelques secondes pour se rendre à la Maison Basse, traverser le couloir et…….Tomber sur Esmée. Tiens donc…..Quand le doute laissait place à la consécration. L’Insolent réalisa d’un coup pourquoi elle suivait le Castillon. Le Comptable était donc au courant de ce qui se passait, du moins, certainement dans les grandes lignes, alors qu’il ne fut pas si surpris que cela de la voir à la porte du Chat. Son visage reprit la consistance adéquate pour s’approcher d’elle. Dacien prit le tissu dissimulé quelques instants plus tôt et, quand il fut à la hauteur de la Blonde, lui imposa fortement sur la poitrine. Son regard terne et ferme, il lui jeta un coup d’œil simple.

Donnes ça à Alphonse. T’auras qu’à lui dire que t’as trouvé ça en suivant Adryan. Un soupir. T’as pas b’soin de lui dire que j’étais là. On s’en fout.

Non, il n’y avait pas besoin. Après, Dacien allait pas écouter à la porte pour savoir ce qu’elle lui dirait au Comptable. Il préféra disparaitre et de se rendre de nouveau au bar pour ingurgiter un nouveau verre afin de se remettre un poil les idées en place. Le Portier essayant d’aiguiser ses yeux à faire le tour du salon. Il soupira de le voir encore. Ne lui prêtant aucune attention, il se dirigea vers le comptoir encore et se servit un verre, encore. Puis, des bruits se firent entendre. Des bruits sourds au dehors. Quelque chose qui cogna sur l’entrée de la Maison Haute qui lui fit redresser son minois vers cette porte avant de poser ses jades sur Angellus. Qu’était-ce encore…Posant le contenant sur le marbre du comptoir, Dacien ne se posa aucune question en prenant le chemin de l’entrée visiteuse. La clenche en main, il tira le lourd battant vers lui en se disant qu’il fallait vraiment tout faire soi-même ici….Mais, une fraction de seconde plus tard, ce fut la stupeur qui l’emporta sur le reste.

Un homme. Une lame à la main, pointée sur le visage d’un homme ensanglanté, la chevelure sombre tombant sur la peau, inerte. Reconnaissant l’accoutrement, Dacien s’aperçut vite que ce fut le Castillon qui gisait à terre, se laissant malmener avec la sentence qui pourrait tomber par le biais de cette lame. La jugulaire était à portée de mains quand l’Arrogant ne se posa aucune question et repoussa l’homme accroupi pour l’empêcher de planter son arme à l’intérieur du crâne du Nobliau. Il ne put non plus s’empêcher de crier….


Le Blond!!!

…Afin qu’il vienne prêter mains fortes. Il ne put non plus s’empêcher de se mettre au dessus du corps inerte se trouvant à ses pieds et d’évincer un coup de lame afin d’éviter l’achèvement dans un but final qui n’avait pas lieu d’être. Son bras fut tendu et de sentir un picotement venir lui brûler la peau quand du rouge coula lentement. Le Portier, qui avait l’air d’un homme d’armes, allait certainement venir lui filer un coup de mains. Dacien savait qu’il ne pourrait s’en sortir tout seul. Et, il était hors de question de laisser le Castillon comme ça. L’Insolent se posta au dessus de lui, avec son corps tout entier afin de s’introduire un peu plus entre les deux hommes. "P’tain, bouges-toi" se dit-il en attendant le Blond. La famille. Voilà ce qui comptait. Et rien ne pourrait déroger à cette règle.

Angellus
" Today's the day, when dreaming ends" *



Première réelle rencontre avec la froideur de Dacien, il était devant lui, le regardant dans les yeux alors qu'il disait des moitiés de menace qui ne faisait pas baisser le regard du blond. Tel deux entiers se fixant pour savoir qui était le dominant et le dominer, pas par les armes, pas par le sang, mais simplement par le regard. Le regard peut être bien plus meurtrier que les armes, les yeux ne sont-ils pas le reflet de l’âme ? Une action peut s’effacer ou s'oublier, être faite par la folie ou la jalousie, mais un regard meurtrier lui, montre que le fond de personne est mauvaise et qu'il recommencera...
Quoi qu'il en soit, le courtisan n'avait pas tort dans ses menaces et s'il l'ouvrait l'Angellus pourrait facilement avoir des problèmes avec le patron, cela ne l’empêcha pas de ne pas baisser le regard jusqu’à que celui-ci lui tourne le dos pour partir. Toujours avoir l'air fier, même si tu as tort, c'était la recette du blond pour "intimider" et avoir le moins d'ennuis possible.

Laissant l'arrogant à ses occupations, le mercenaire à temps partiel retourna aux siennes, quoi qu’à cet instant précis il devait s'en trouver. L'heure n'était pas encore venue d'ouvrir le bordel et son tour de garde était fini depuis bien longtemps, alors ma foi il se dirigea vers le vestiaire, y sortant ses deux dagues qu'il posait toujours là en arrivant et s'installa dans un coin confortable du bordel, pied sur la table, pipe en bouche. Dans le brouillard que la fumée de sa drogue produisait, un ustensile à la main il aiguisait ses armes, histoire de faire passer le temps.
Très vite l'arrogant refit surface dans le salon, se servant un verre alors que le blond ne lui prêta aucune attention, continuant son affaire, chacun sa vie, c'est mieux ainsi n'est-ce pas ?

Il aurait dû dire cette dernier pensée à voix haute le blond, car quand des bruits sourds se firent entendre à l'extérieur, l'Angellus ne bougea pas, il n'avait aucune raison de le faire. Ce n'était pas l'heure ou la clientèle devait venir et nous étions devant un bordel, il valait mieux pas se mêler de ce qui se passait dehors quand le soleil était couchée, cela permettait de conservait sa propre vie.
Visiblement tout le monde n'était pas du même avis que lui, voilà que Dacien se levait pour se mêler une nouvelle fois de ce qui ne le regardait pas, mais pour une fois, aurait-il bien fait ? Si le blond aurait ouvert cette porte à la place du brun il n'aurait jamais reconnu l'efféminé tant il semblait comme une loque quelques mètre plus loin. Il aurait certainement refermé la porte le temps que l'homme finisse son affaire ou à la rigueur demander au meurtrier de finir son affaire plus loin que devant le bordel de luxe.
Un cri l'interpella : " Le Blond!!!" , l'Angellus soupira se levant, prenant un peu son temps espérant que l'arrogant se fasse légèrement molesté par quelques ivrognes avant l'heure, ça lui apprendra à fouiner dehors. Rangeant ses deux dagues, l'une sur son avant-bras et l'autre à sa ceinture il ouvrit la porte, s'approchant de la scène, ne reconnaissant toujours pas Adryan, pour la simple et bonne raison qu'il ne posait même pas les yeux dessus, il dit d'un ton ironique :


Tiens, une envie de jouer les anges gar..

Il ne finit pas sa phrase, qu'il vit en premier lieu que l'homme de joie était blessé, grognant il dit à l'homme en face de lui, n'ayant pas peur pour l'instant, surement car le blond était bien plus âgé que lui.

Tssk...N’abime pas la marchandise, j'veux pas des problèmes avec le patron.

Angellus s'approcha de Dacien et ce n'est qu'à ce moment-là, que les yeux bleus de l'ange se posèrent sur le mort vivant qui gisait là. Il passa par plusieurs phase, la première, un froncement de sourcil, l'arrogant s'était blessé et ce n'était même pas pour une jolie nana, puis ensuite ses doigts dégagèrent un peu ses cheveux ensanglanté et là, il leva un sourcil, entre la surprise et la colère susurrant à lui-même : " Non mais je rêve..."
Se redressant très calmement, il était qu'a quelques centimètres du jeune presque meurtrier, disant d'un air tout aussi calme.


Bien...la par contre, nous avons un problème.

Sortant la lame de son avant-bras, s'amusant à la faire pivoter entres ses doigts ajoutant d'un air un peu plus froid et sec, ordre destiné de toute évidence à Dacien :

Ramène le à l'intérieur et ferme la porte, je m'occupe de ...ça.

Ne jamais montrer son stress, ni même un soupçon d'hésitation, c'était la première chose que lui avait appris son maitre d'arme dans sa grande jeunesse et il n'avait jamais oublié cette règle. Son calme plus le fait qu'il était plus âgé serait-il suffisant pour faire fuir l’intrus ?
Analyser la situation, deuxième règle apprise, alors que Dacien commençait à s'éloigner pour faire rentrer l’animal blessé à l'intérieur du bordel, le blond zyeuta autour de lui, l'individu était-il venu seul pour accomplir sa besogne ? Angel était certes un bon combattant, mais pas un super héro et si par malheur trois ou quatre hommes sortait de l'ombre il savait qu'il n'aurait aucune chance. Il ne vit personne, mais cela ne voulait pas dire qu'ils étaient seuls, cependant il ne dérogeait pas à la règle numéro un, toujours son couteau en main, fixant l'individu, il annonça.


S'en prendre à une biche c'est facile n'est-ce pas ? A présent tu as deux choix, partir ou mourir. Tu vois je suis encore gentil de te laisser choisir.

S'il avait été payé le blond savait que l'homme ne partirait pas sans finir sa mission, car il serait mort en rentrant dans tous les cas. Mais espérons que cela soit plus simple, cessant de jouer avec sa dague, la tenant fermement, prêt à esquiver ou à répondre à un coup qui viendrait en fourbe, il provoque un peu plus le jeunot espérant ainsi le faire fuir :


Je n'ai pas de patience, donc choisi avant que je le fasse.



*Trad : Aujourd'hui est le jour où le rêve s'arrête.

_________________
--Foulque_
“Un remords vaut mieux qu'une hésitation qui se prolonge.”
Henry de Montherlant


Son coude s’armait pour déchirer les chairs meurtries quand Foulque perçut des pas précipités dans son dos. Ses pensées s’agitèrent avec la vélocité et la froideur de ceux payés pour tuer. Deux choix s’offraient à lui. Poursuivre sa tâche et égorger l’intrus après, ou inversement. Aucune autre alternative n’était permise. Un éclair suffit à la prise de décision et la lame fusa vers la gorge tendue. Mauvais choix certainement. Fatal à coup sûr. Une masse le heurta, l’envoyant rouler au sol avant de pouvoir terminer son travail. La violence du choc l’assomma à moitié sur le pavé, inconscient que sa lame s’enfonçait dans d’autres chairs que celles désignées. L’alerte déjà sonnait, ricochant dans entre ses tempes sonnées, le laissant un instant avachi avant de secouer la tête et de se redresser. Mais déjà, la cible était couverte d’un corps et devant lui se tenait un blond de toute évidence prêt à en découdre. Foulque pâlit soudainement. La partie était finie, et lui avait perdu par trop de compassion stupide. Il toisa celui qui se posait en adversaire, alors que sournoisement la mort se posait entre d’autres mains. L’homme devant lui était trop bavard pour l’alarmer. Il avait tout d’un coq se pavanant de provocations hasardeuses et rien d’un combattant efficace et sans état d’âme qui aurait attaqué sans attendre ni tergiverser. Le badinage, voilà ce qui toujours faisait tomber. Le planton, ventre ouvert dans les eaux noires de la Seine l’avait appris. Lui-même l’apprenait en cet instant. Le blond face à lui l’apprendrait lui aussi un jour. Quand il serait trop tard.

Les lèvres de Foulque s’animèrent sous la coupole d’un regard résigné et vide.


Ignorant.

La carcasse du mercenaire se tourna lentement, oubliant la menace chimérique dans son dos pour faire face à la vraie. A la seule. Enfouie dans l’ombre d’un coche. Le Maitre, jamais n’était imprudent. Le Maitre, jamais ne laissait de trace. Le Maitre, jamais n’hésitait. Le Maitre, jamais ne cédait à la compassion. Alors, par honneur ou par caprice, ce fut de face que Foulque voulut se soumettre une dernière fois à Son verdict, le stylet rougi pendant de sa dextre mais le menton haut malgré l’échec. Il n’eut que le temps d’enfoncer ses prunelles dans l’obscurité du coche, à peine en retrait, pour y cueillir l’éclat funeste qui y brillait que son corps s’affala sur le pavé dur et sale, un carreau d’arbalète planté en plein front.

La victoire ou la survie n’admettaient aucune hésitation. Amen.

Et dans le silence de la ruelle, les yeux glauques de celui qui un jour avait cru pouvoir décider de son sort, se trouvaient réduits à contempler les roues d’un fiacre noir de mettre en branle pour disparaître dans les méandres parisiens. Sans lui.


Aux yeux et à la barbe de tous, le Maitre du jeu avait gagné.
--Dacien2
"Prends bien ton temps surtout…"Pensa-t’il pendant que l’autre réfléchissait à savoir comment les finir. Protégeant comme il pouvait le Castillon, la porte fut bousculée enfin par Angellus alors qu’il essayait de faire de l’humour. C’était pas l’moment là…..Devait-on dire que heureusement qu’il avait l’œil vif et que chaque image de la scène faisait son action dans sa petite tête juste à cette seconde là, alors que le Blond ne put finir sa boutade du jour. Il se baissa. Dacien sentit son corps se pencher au-dessus des deux hommes et, sûrement qu’il constata à cet instant précis que l’homme en dessous de lui était Adryan. Il en fut même convaincu quand le Portier lui ordonna de le ramener dans le bordel pour qu’il s’occupe de l’autre.

Dacien se redressa, prit le Nobliau par-dessous ses bras, au niveau des aisselles et le tira jusque dans le salon de la Maison Haute. Le posant doucement sur le plancher, l’Arrogant alla refermer la porte, laissant à l’Angellus le soin de s’occuper de l’homme inconscient de s’en prendre aux membres d’une famille bancale. Dacien se remit, accroupi, auprès d’Adryan, dégageant son visage de ses mèches gluantes par le carmin coagulé et de voir son minois boursouflé, sûrement du à l’impact de poings. Ses habits, souillés de rouge et de la saleté des rues de Paris. Comment rester impassible devant une scène aussi tordue que celle-ci. La vision n’était qu’horreur. Les minutes s’égrainaient doucement alors qu’il ne savait pas quoi faire. Ce ne fut qu’en essayant d’entendre son carde battre qu’il remarqua que son bras avait pris un coup de lame. Franchement, quelle importance….Il n’entendait rien. Rien de rien de rien…L’Arrogant l’observait. Paupières fermées. Lèvres légèrement entrebâillées. Les arcades semi-ouvertes où le sang avait séché.
Pars pas maint’nant qu’il prononça tout bas. Ses sentiments s’estompaient peu à peu et pourtant……Il n’en restait pas moins que sa présence ne pouvait pas disparaitre ainsi. Des heures venaient de s’écouler? Non, seulement quelques minutes. Cependant, l’on croyait toujours le temps plus long quand celui-ci semblait devoir se compter.

Angellus!!

Cria-t’il quand la panique prenait à moitié le dessus. Espérant qu’il s’était chargé de l’autre rapidement.

J’ai besoin d’toi!

L’affolement de ne rien entendre. L’inquiétude de le sentir inerte.

Angellus
I was a fool to believe
A fool to believe
It all ends today
Yes it all ends today
Today's the day
When dreaming ends...

Another mindless crime.
Behind the curtain, in the pantomime...
Whatever happens
We leave it all to chance
Another heartache
On and on
Does anybody know
What we are living for ?

- Show must go on-



Il parlait, bien plus que d'habitude, bien plus qu'il n'avait dû le faire depuis tous ces mois ou il bossait à l'Aphrodite, c'était si peu son genre et pourtant il voulait honorer une promesse qu'il avait fait à une femme défunte, une des rares qui avait compté.
Dans sa jeunesse la cruauté avait pris le dessus, l'armée puis les mercenaires avaient fait du blond un homme d'une extrême violence et sans aucune pitié, rigolant presque quand une flèche traversait une tête ou que le sang coulait en cascade alors qu'il égorgeait une cible, laissant ceci agoniser à petit feu. Rencontrer une diaconesse, qui l'avait rendu complétement fou, autant par son caractère complétement hors phase avec son poste envers l'église, mais aussi qui avait envouté son cœur, il avait promis, avoir un minimum de remord avant de tuer. Même si cela faisait plusieurs années à présent, même si son âme était bien loin de la terre ferme, à chaque fois qu'il tenait une arme, à chaque fois qu'il savait qu'il devait tuer, il sentait sa présence le hanter. Lina, dans toutes les circonstances elle était là pour le torturer, aujourd’hui comme tous les autres jours de l'année, pour une raison ou pour une autre, se vengeant du mal qu'il avait pu lui faire, en venant torturer son âme.

Alors oui, il parlait l'Angellus, pour se sentir moins coupable quand il viendrait à enfoncer sa dague dans le ventre du jeunot et lui ôter le souffle de vie qu'il aurait pu conserver s'il avait fait de meilleur choix.
La porte du bordel se ferma, la biche blessée était en sécurité et le blond avait assez parlé, il s’avança vers lui alors que celui-ci regardait dans l'obscurité, il avait eu raison de se méfier, il n'était pas seul, comme il l'avait pensé.
Pliant légèrement ses genoux, restant sur ses gardes, il entendit un léger déclenchement, il savait de quelle arme cela provenait, il savait que rien que d'entendre le bruit aucun homme n'était assez vif pour esquiver, était-ce donc ainsi qu'ils avaient décidé d'en finir avec lui ? Comme il l'avait fait si souvent avec d'autres, une flèche en pleine tête avant de partir vers d'autres affaires plus importantes ?
L'Angellus fit un pas sur le côté, au cas où le tireur serait mauvais, l'action en elle-même dura une fraction de seconde avant qu'il sente sur son visage une légère giclée de sang, le touchant de ses doigts avant de constater que le gamin devant lui s’écroula au sol, sa mission échouée, la cible avait visiblement changé. Le blond fit quelques foulé, voyant à son tour le carrosse aussi noir que le cœur de celui qui avait dû tuer partir dans les rues Parisienne. Se tournant vers le corps inerte, se baissant pour lui fermer les yeux, il avait l'impression de vivre un remake entre ce qu'il eut été et ce qu'il était devenu, la vieillesse le ramollirait-il ? Non. Il fallait se débarrasser du corps, ses mains s’agrippèrent donc à ses vêtements, ne prenant même pas la peine de le porter, le trainant vers les bas fond, quelques ruelles seulement de la maison haute et de le laisser la, inerte, il se ferait certainement dépouiller de tout avant que le matin se lève et quelqu'un s'occuperait de son corps. Un dernier regard alors que son ex futur épouse hantait toujours sa tête de pensées toutes aussi déplaisantes que funèbres, il susurra un "amen" puis parti.



[Une quinzaines de minutes plus tard, retour à l’Aphrodite]


Il était passé par la maison basse car cela était plus rapide d’où il venait mais aussi car en toute logique Dacien aurait hésité, voire, ne l'aurait pas entendu pour lui ouvrir la maison haute. Montant les escaliers prenant au passage un plat creux où surement les catins du bordel avait l'habitude de se rafraichir avant de passer au client suivant, il constata que l’eau était encore claire, surement une préparation qui n'avait pas était encore utilisée, parfait.
A peine eut-il mit un pied dans la maison haute, qu'il entendait l'arrogant, qui a cet instant l'était beaucoup moins, crier son nom. S’avançant à pas rapide, faisant tomber quelques gouttes au sol de l'eau qui était dans le plat qu'il tenait sur le trajet il se mit à genoux et dit d'un ton calme, ou du moins aussi calme qu'il pouvait l'être à cet instant espérant faire paniquer le courtisan le moins possible.


La médecine, c'est pas mon truc.

Un regard vers Adryan, il avait vraiment l'air dans un état de non-retour, trempant sa main dans le baquet d'eau avant de constater que comme un con il avait oublié de prendre une éponge ou autre avec, le blond retira sa chemise la déchira en deux et trempant l'un de deux morceaux pour nettoyer son visage. Cela ne le soignerait pas plus que ça, mais avoir une personne moins ensanglantée devant ses yeux est plus doux pour ses proches. Il ne l'avait pas loupé, Adryan ne réagissait pas à la fraicheur de l'eau, du moins pas pour l'instant mais l'Angellus voyait sa pomme d’Adam bougeait faiblement, signe qu'il était en vie, il fallait prendre les choses en main rapidement avant que son cœur ne cesse de battre.

humm...les empoisonneuses... doivent surement avoir des remèdes pour soigner également...

Empoisonneuses et remèdes dans la même phrases, cela pouvait paraitre débile, mais à cet instant précis le blond n'avait aucune autre idée de génie, et même si leurs compétences pour soigner étaient au minimum ça serait toujours cela de pris avant qu'un éventuel médicastre arrive, n'est-ce pas ? Espérons que la biche survive à ses blessures d'ici-là...Comme à son habitude voulant faire un peu d'humour pour calmer les tensions, il regarda à nouveau le visage inerte d'Adryan et dit :


Toute façon mon gars, va falloir que tu survives, t'me dois une chemise.


Trad :


J'étais fou de croire ...
Fou de croire...
Mais, tout finit aujourd'hui
Oui, tout finit aujourd'hui !
Car aujourd'hui est le jour
Où le rêve s'arrête...

Un autre crime sans esprit
Derrière les rideaux, dans la pantomime.
Quoiqu'il arrive
Nous laissons tout à la chance
Un autre mal de coeur
Encore et encore
Est-ce que quelqu'un sait
Pourquoi nous vivons ?

_________________
Esmee_
[Pendant ce temps, bureau du comptable]

Oh moins maintenant je me savais découverte par Dacien, qui loin d'être idiot, avait très certainement compris pour le compte de qui j'agissais. Et qui venait de me coller la chemise rouge de sang carmin d'Adryan, sur la poitrine. Voilà de quoi compléter mon rapport.

Je n'ai que le temps de regarder Dacien s'en retourner avant de frapper à la porte, sans néanmoins ne pas penser à vérifier si rien ne bouge du côté de la porte du grand patron. Rassurée de ce côté-là et n'obtenant pas de réponse, je me dis qu'Alphonse ne doit pas se trouver en son bureau, et je vais donc faire comme à l'accoutumée lui laisser un rapport écrit. Ce qui n'est pas plus mal, c'est même fait pour arranger mes propres petites affaires personnelles. Lui non plus ne verra pas les affreuses marques de strangulation sur mon cou. J'ai peut-être un peu trop confiance en la discrétion de Dacien qui lui, m'ayant arraché aux pattes de l'Italien, les a sans doute vues.

Je m'avance d'un pas toujours assuré moindrement vers le bureau et je noircis une feuille de ma plume.



Citation:
Monsieur Alphonse,

J'ai aujourd'hui continué comme à l'accoutumé ma filature d'Adryan, mais il est surgi quelques épineux problèmes.

Dacien m'a suivi et sait désormais que j'oeuvre pour vous, car il m'a également surprise juste avant que je n'entre dans votre bureau. Mais il a bien fait de me suivre car j'ai connu quelques difficultés avec l'un des gardes de l'endroit où s'était rendu Adryan. Il se passe des choses graves et je puis vous dire avec certitude qu'Adryan est en danger.
Dacien m'a finalement prêté main forte. Il a pu entrer dans les lieux et voici ce qu'il a pu trouver : une chemise d'Adryan tâchée de sang.

J'ai néanmoins perdu la trace d'Adryan ce jour.


Ceci étant fait, je laisse le tout sur le bureau du comptable. Prenant soin de disposer quelques feuilles en travers du bureau avant d'y déposer la chemise ensanglantée, histoire que le sang ne tâche pas la table de travail du comptable.

Puis me faufilant hors du bureau, il me semble alors entendre des éclats de voix au loin mais je n'ai qu'une envie, celle d'aller trouver la quiétude de ma chambre. Ma vision est toujours troublée et j'ai l'impression que l'on m'arrache la gorge à chacune de mes déglutitions. Alors je ne prête que peu d'attention au brouhaha de voix.

D'un claquement de pied je referme la porte de ma chambrée et je vais m'écrouler sur ma couche.
--Dacien2
L’Arrogant avait cru attendre des heures pour enfin voir Angellus avec un plat creux qui devait contenir de l’eau au son des gouttes tombant sur le plancher de la Maison Haute. Le voilà englué dans cette attente irrémédiable d’apercevoir un signe, un geste de le savoir en vie. Pourquoi tenir tant à quelqu’un alors que tout devait se terminer au final. Et son carde qui n’en finissait plus de s’accélérer, restant dans cette apesanteur propre à lui-même, d’obtenir quelque chose pour préciser qu’il faudrait patienter pour le voir passer à trépas. "Dis-moi que j’me suis pas mis en danger pour rien….Dis-moi que ca s’arrête pas comme ça….Dis-moi qu’c’est pas fini……"Cela ne pouvait se finir ainsi. Il n’avait pas pu, pas su encore lui demander pardon pour le crime qu’il avait commis à son encontre.
"La médecine, c’est pas mon truc." Hein? Il avait pas autre chose à dire là? Alors que le Portier enleva sa chemise pour la déchirer et en tremper un bout dans l’eau. Il passa ce tissu mouillé sur le visage du Castillon pour enlever ce carmin coagulé afin de rendre toute la dignité qu’Adryan devait posséder. Dacien le regardait faire, sans broncher, ne le pouvant aucunement non plus tant l’attente de le savoir en vie le tétanisait. Il guettait le moindre signe qui pourrait lui redonner cet espoir qu’il soit encore avec eux.


Reste avec nous…..J’t’en prie, reste avec nous….J’t’ai pas encore tout dit….

Quand cela n’était que référence au pardon qu’il aurait pu lui formuler plus tôt quand il n’en avait aucun courage tant la rupture avait été forte. La peur vous faisait dire parfois la vérité et vous emmenait au plus loin dans vos souvenirs pour les faire remonter à la surface. Cette peur serrait son carde dans un étau que seule la vision de constater le mouvement faible de sa pomme d’Adam put atténuer. Pendant quelques secondes, Dacien avait oublié la présence d’Angellus. Il connaissait l’inertie entre les deux mondes et ne souhaitait pas que cela puisse s’entrevoir pour le Castillon. L’espoir revint doucement alors que le Portier faisait apparaitre les chairs en essuyant ce visage efféminé. Les empoisonneuses……

Non…..Pas les empoisonneuses…..Il lui faut un médecin et un bon. Compétent…..

Et Dacien s’arrangerait pour que le Castillon n’ait personne d’autre pour le soigner. Il était hors de question que ce corps soit dans d’autres mains. Angellus essaya de détendre l’atmosphère qui était pesante. Le corps d’Adryan presque en suspend, plus du côté des vivants que des morts. Et l’autre qui faisait de l’humour…La panique prit le dessus. Sans expliquer pourquoi, Dacien se redressa quelque peu, attrapa le Portier comme il put par les épaules, renversant la mini-bassine d’eau au sol et alla le plaquer contre le comptoir, ses jades devenues noires d’un coup et son visage se crispant sous la colère du moment.

Tu veux que j’te fasse redescendre sur Terre? Il est entre la vie et la mort et toi tu penses à ta putain d’chemise?

Une inspiration prise alors que ses tempes se creusèrent.

Il va survivre. Tu m’entends? Il va survivre. Il a pas l’choix!

Dacien ne lui laissait aucun choix. Il lâcha le Portier et décida de transporter Adryan dans sa chambre. Il se mit à ses épaules pour le prendre par en-dessous et de le soulever doucement, en faisant attention à sa tête. Son regard noir se projeta sur le Blond et d’un ton plutôt rancunier face à sa boutade du jour.

Tu viens m’aider ou tu restes planter comme un con….

Bah non. S’il y avait bien une chose à ne pas faire, c’était bel et bien la plaisanterie qui n’avait pas sa place en cette journée.

Angellus
Pour le coup il avait été surpris l'Angellus, reculant de plusieurs pas sans même résister alors que la bassine faisait couler sur le sol cette substance rougeâtre que le courtisan semblait vouloir oublier.
Il avait vraiment l'attitude d'un amoureux transi qui n'arrivait plus à contrôler ses nerfs et ses sentiments, léger soupir se massant les tempes alors que l'arrogant retournait près de la biche blessé. C'était ses nerfs qu'il devait calmer à présent, car si le blond montrait de grands signes de patience en cette journée il ne s'était jamais fait molester sans se défendre, une grande première et pour ne pas que cela se reproduise et que l'arrogant prenne des habitudes de dominant il fallait le recadrer de suite. S'approchant de lui alors que celui-ci était en train de porter le Castillon aussi bien qu'il pouvait, il se mit du côté de l'épaule de libre le soulevant, à deux c'est toujours mieux n'est-ce pas ? Quelques pas de fait en direction de la chambre avant d'ouvrir la bouche, c'était sec, c'était court, c'était clair :


La prochaine fois si tu veux passer tes nerfs je te laisserais faire l'assassin dehors, ma patience à des limites si tu me retouches une fois comme tu viens de le faire tu finiras comme le gamin dehors, mort et jeter dans les bas-fonds.

Les choses étaient mises au clair, mieux ainsi, grâce à ses paroles Dacien avait pu au moins savoir que l'autre était froid, il ne savait pas comment, ni ou exactement, mais le travail était fait, c'est le plus important.
Suivant le courtisan une porte s'ouvrit, la chambre, lui qui avait toujours espéré finir dans une de ces chambres, ce n'était ni avec la bonne personne, ni le bon sexe, ni le bon contexte, le destin joue parfois de sacrés tours.
Alors que le Castillon venait d'être tout juste posé sur le lit, l'Angellus se massa à nouveau la tempe, un mal de tête naissant, il réfléchissait aussi vite qu'il pouvait à quoi faire mais aussi cette histoire ne pouvait que lui donner la migraine.


La mignonnette là, brune yeux verts, pas toute jeune...humm...comment elle s’appelle déjà... Fleur un truc d’genre. Je crois qu'elle est médecin, de toute façon il nous faut quelqu'un pour être sûr qu'il crève pas le temps que quelqu'un de compétent se pointe. Reste ici j'vais la chercher.


Sans même attendre sa réponse, de peur qu'il refuse encore l'idée, le blond sorti de la chambre en claquant la porte. L’avantage de faire des gardes et de toujours vouloir mater c'est qu'il pouvait savoir ou trouver chacune des filles du bordel, même celles qui ne se vendent pas.
Donnant trois coups dans la porte avant de rentrer, sans même attendre qu'elle lui donne la permission il annonça :


'soir, prends tes affaires, suis moi tu as quelqu'un à soigner, c'est assez sanglant.

Laissant quelques secondes à la fille de réaliser, il avait fait un bref résumé de la situation mais le mot sanglant résumait très bien le tout. Puis la forçant à être plus rapide qu'elle ne l'était déjà, il emboita le pas et retourna vers la chambre de l'animal blessé, avant d'ouvrir la porte pour la faire rentrer il annonce :

A toi de jouer.
_________________
--Dacien2
Quelque soit la distance qui sépare, il y a des gens qui ne vous ont jamais quitté et que vous ne quittez jamais. Nos âmes sont en gémellité et, toujours, toujours, dans un mouvement de liberté. De Hélène Grimaud "leçons particulières".

Ta gueule….

Lui avait-il soufflé lentement quand le Blond préférait se surpasser au contrôle et à la maitrise de soi pour éviter un mauvais aiguillage quand celui-ci ne devait pas avoir lieu. Dacien venait d’apprendre la mort de l’autre qui voulait en finir avec le Nobliau.

M’en fous….

Venait-il de lui avouer, contenant son esprit ailleurs alors qu’il faisait attention de ne rien désaxer de plus que ce qu’il n’y était déjà. Angellus avait attrapé l’autre épaule. A deux, cela serait plus simple pour transporter un corps dont le poids était celui d’un homme mort malgré la vie qui régnait encore dans ses veines. Pour la famille, il n’hésiterait plus une seconde. Pour Adryan non plus quand le constat sautait aux yeux. L’on disait souvent, loin des yeux loin du cœur. Et alors que Lucie lui avait permis de mettre un voile sur ces quelques sentiments qui subsistaient avec ombrage, Dacien venait de se rendre compte que cela n’était pas encore fini. Ce n’était qu’une parenthèse qui s’était posée là, mettant de côté ce qui pouvait lui bouffer l’existence au point de vouloir mourir sous ses coups en jouissant de pouvoir lui offrir de défrayer sa rage.
Non pas qu’il s’en foutait réellement. Juste que le contexte s’y prêtait. A l’ordinaire, rien ne pourrait le mettre dans cette boule de nerfs et rien ne pourrait le pousser à recommencer ce qu’il venait de faire. Angellus le comprendrait certainement un jour et il ne mettrait jamais ses menaces à exécution. Dacien aurait pu l’envoyer bouler encore une fois et que cela dégénère en bagarre pour émaner un autre flot de sang. Pourtant, ce n’était pas le moment. Adryan devenait la priorité des deux hommes pour l’emmener jusqu’à sa chambre et l’étendre sur son lit tant bien que mal.
Restes ici qu’il lui avait soufflé. Non mais il comptait pas partir. C’était peine perdue pour le faire bouger de la piaule tant que le médecin ne serait pas présent.


Dis-lui qu’elle se bouge….

Les minutes étaient éventuellement comptées pour le Castillon. L’Arrogant ne savait pas quoi faire. D’abord à genoux au bord du lit, les coudes posés sur le matelas, son vert posé sur le visage d’Adryan avec les mains jointes se surprenant à prier. Et puis, se relevant et marchant en long, en large et en travers de la chambre, trouvant que les secondes se transformaient en minutes et les minutes en heure. Observant parfois à la fenêtre le temps changeant pour ensuite rabattre son regard sur le corps du Nobliau, il patientait tant bien que mal.
Et la porte s’ouvrit. Flore entra en premier pendant que le Blond l’annonçait et lui indiqua de se dépêcher à s’affairer. Dacien se poussa de devant le corps exposé sur le lit et lui laisser la place pour l’ausculter. On la disait douée dans son métier. Pas une entière confiance mais assez pour lui laisser le droit de s’occuper d’Adryan. Il se posta en arrière, guettant chaque geste, attendant presque un miracle sortant de la bouche du médecin quand il prononça.


Alors?

Armand


Confiné dans sa chambre depuis plusieurs heures, Armand profitait de ce moment de solitude pour écrire dans son carnet : les derniers évènements de sa vie, ses rencontres, raconter les clients et leurs demandes mais aussi les dernières soirées mondaines. Soirées auxquelles il avait eu franc succès comme toujours et dans lesquelles il avait pu entendre quelques cancans croustillants à souhait qu'il devait transposer dans l'objet de toutes ses attentions.

Il était un peu plus de 19H et s'il voulait que cela soit fini avant la prochaine ouverture de l'Aphrodite il fallait qu'il se concentre pour ne rien omettre. D'une fine écriture il liait les lettres entre elles avec soin et précision. Tout devait être parfait et beau.
Loin de tous les soucis qui agitaient l'Aphrodite, Armand se contenta de tiquer une première fois quand il entendit du bruit. Plongeant de nouveau sa plume dans l'encrier, il continua son travail avant que ses doigts ne se crispent de nouveau alors que certains énergumènes faisaient un bruit du tonerre dans les couloirs.

Furieux d'être ainsi interrompu, Armand ouvrit la porte à la volée, malmenant ainsi les gonds, pour s'approcher des prédicateurs de son tourment. D'un pas lourd et rythmé, le noble approcha de la chambre honni. La colère l'aveuglait mais pas au point de se rendre compte que ses pieds le guidaient vers la chambre d'Adryan.
Même s'il pouvait plus pardonner à Adryan qu'à toute autre personne de la maison, il ne put s'empêcher de jurer :
« Bordel, qu'est ce qu'il se passe ici ? »

Pénétrant dans la chambre, ses noisettes rencontrèrent Dacien, puis Angellus, puis Flore qui était devant le corps d'Adryan très amoché. La vision de son ami quasi mort le figea quelques instants avant que d'une voix très froide il ne déclara : « Qui ? Qui a osé touché à Adryan de cette sorte ? Donnez moi le nom qu'il soit tourmenté jusqu'à demander grâce... ». Les poings se serrèrent, les lèvres se joignirent et blanchirent. Il était impossible qu'Adryan ne meurre, impossible...

D'un regard incquisiteur il regarda Angellus puis Dacien, quémandant réponse à sa question, avant que son regard ne tombe de nouveau sur Flore. Habituellement il l'aurait taquiné, il fallait dire qu'ils se croisaient tellement régulièrement que ça en devenait presque un jeu pour lui de deviner quand il la verrait de nouveau. Mais point de plaisanterie ce jour. Non, aujourd'hui il ne put que lui signifier :
« Flore, s'il vous manque quoique ce soit pour soigner Adryan, n'hésitez pas à demander, je mettrai tout en œuvre pour l'acquérir dans les plus brefs délais, quelqu'en soit le prix... »

Intérieurement, il priait : « Sauve le, sauve le... »
--Adryan
[Chambre d’Adryan, vers 21h ]

Nul paysage. Nul visage. Qu’il soit homme. Qu’il soit femme. Qu’il soit nouveau né promis puis arraché dans la foulée. Rien qu’un vide incolore, inodore et silencieux. Seule courait sous les pieds nus du Castillon, une pente douce et bienveillante, entrainant dans l’invitation de sa déclivité l’oubli de tout, même de la souffrance l’enterrant dans son cercueil infernal, jusqu’à conduire au repos le plus pur. Pourtant, les jambes nobiliaires n’esquissaient pas le moindre mouvement pour s’abandonner à cette pente si attirante, crucifié mystérieusement par une voix à peine audible. Un vague mirage qui le clouait sur place quand tout le brulait de suivre cette voie salvatrice sans plus rien chercher ou espérer. Une voix qui aurait dû le faire avancer plus vite encore. Et pourtant…


Allongé sur les draps se souillant de rouge, le corps inerte du Castillon subissait les examens, le froid de l’eau ruisselant sur sa peau, les sutures, les cataplasmes aux odeurs piquantes, englué dans son néant. L’agitation régnant autour du pantin désarticulé, créait un paradoxe étrange, presque malsain. Rituel vaudou, magnifique et terrifiant, pour réveiller un mort de son lit de douleur. Mais pragmatique incorrigible, comme volontaire à clouer le bec aux croyances et autres superstitions jusqu’aux portes des limbes, les lèvres craquelées frémirent et s’entrouvrirent sur un râle sombre et caverneux.

« Qui ? Qui a osé toucher à Adryan de cette sorte ? »


La bouche moribonde s’arrondit avec une lenteur affolante, laissant un souffle fiévreux bruler les murs d’un murmure que l’inconscience permettait enfin d’articuler.


Jules… Jules de … Grateloup.

Après tant de mois à avoir luté pour taire le nom du marquis d’Avranches, archevêque de Senlis, frère blessé si profondément qu’il en était devenu tourmenteur implacable, l’aveu glissa dans un souffle si ténu qu’il semblait vouloir encore se taire. Le corps brisé se rua avec une force surprenante, laissant éclater un rugissement fauve sans pourtant laisser deviner s’il prenait racine dans les décombres de cette volonté brisée à protéger la famille boiteuse, ou s’il était réceptacle d’une douleur insupportable, broyant sa jambe, s’enroulant à son buste, lacérant son dos et cognant son crane.


Mais la pente était définitivement trop douce quand la réalité n’était que tourments. La tête brune du Castillon s’affaissa mollement sur le coté s’engouffrant sans plus d’hésitations vers les insondables abysses du repos.
Alphonse_tabouret
L’animal avait émergé tardivement, au creux de draps qu’il ne connaissait pas, étourdi encore par le mauvais alcool que son palais avait trouvé à son gout dans l’étirement d’un petit bal donné sur l’une des places de Paris, emmuré au fil d’un sourire factice que rien n‘aurait su écorner pour masquer l’impavide résolution à laquelle il s’était astreint.
Vivre était une hérésie quand survivre était à sa portée. Si le rythme de ses journées se dissolvaient de quelques éclaircies offertes par le Goupil, l’Aphrodite l’asphyxiait aux abords d’un nouvel été à venir, agitant cruellement les remugles d’un passé dont les dates les plus majeures se succédaient toutes en une poignée de semaines. Quentin, Leozan, Etienne… tous dansaient en une farandole douloureuse sous ses paupières closes, agitant les ombres de « peut-être » mort nés jusqu’à troubler le champ d’une vision résolue, enterrés, soigneusement, les uns à côtés des autres pour ne laisser place qu’au plaisir immédiat, celui dissolvant l’enfer quelques instants, assez pour trouver aux Limbes, le gout du paradis.

Du vacarme perçu en rentrant à la Maison Basse, il n’accorda aucun intérêt, dédié tout entier à ce que le lupanar attendait de lui, se dirigeant sans un coup d’œil aux chambres, vers le Tartare forgé au prix de ses utopies et n’eut ce été Hubert sur ses talons quand il entra dans son bureau, le comptable aurait pris méthodiquement boulier et livres de comptes sans prêter la moindre attention au reste.

La p’tite vous a laissé un mot, indiqua l’homme de main au jeune homme qui tourna vers lui un visage curieux quand plus loin éclataient quelques bris de voix, avant d’apercevoir le tissu taché et le mot l’accompagnant. Elle n’était pas en bon état, ajouta sobrement le garde en regardant le Chat se saisir du billet abandonné par la Corleone.
Quel est ce boucan ?, se contenta de demander Alphonse quand son front s’embrumait d’un froncement de mécontentement en lisant le message qu’on lui avait laissé, l’agacement né de la simple évocation de Dacien caressant les nerfs déjà mis à mal.
Ils ont ramené le Castillon… commença-t-il avant d’être fauché par l’attention immédiate portée par l’animal dont le regard courroucé exigeait d’un ordre silencieux une suite qui ne venait pas instantanément : Il est amoché, poursuivit il avant de rajouter, précipitamment pour apaiser une noirceur qu’il voyait grandir à chaque fraction de seconde qu’il essaimait. La Dame Flore est avec lui.

Crispant la mâchoire, le chat n’eut pas un mot de plus, quittant ses terres pour affronter celles qu’il redoutait le plus, celles où cohabitaient le bouillonnement de la vie et son expression la plus vivace, qu’elle naisse du sang, de l’amour ou de la fange. Suivant les bruissements violents écho par écho, le chat trouva rapidement le lieu qu’il cherchait, ouvrant la porte pour y trouver les badauds au-dessus du mort vivant, manifestant son agacement et l’autorité de sa présence en claquant la langue à son palais.

De l’air…, exigea-t-il sobrement à l’ensemble des hommes pour permettre au médecin de dévoiler les tissus cachant encore les plaies, incapable de ne pas jauger par lui-même de l’état du Parasite d’un coup d’œil qu’il aurait voulu ne jamais avoir cédé en découvrant l’ampleur du désastre qui défigurait son ennemi le plus intime dont quelques syllabes s’échappaient de la bouche asséchée.

Si l’état du Castillon le glaça plus qu’il ne l’admettrait jamais, laissant apparaitre les remous d’une compassion fauve qui ne naissait entre eux qu’aux teintes les plus sanglantes, ce fut pourtant le nom murmuré qui l’épingla avec la violence d’un coup auquel il ne s’attendait pas, irriguant l’esprit d’une salve de souvenirs jusqu’à précipiter les liens dont les entrelacs s’offraient enfin à sa compréhension sans qu’il ne puisse plus rien y changer, l’amertume inondant sa bouche tandis qu’il poussait une imprécation en sentant son corps entier se contracter d’une bile fiévreuse. Le chemin fut rebroussé sans un mot, ramenant le chat à ce bureau dont les portes closes et l’interdiction formelle au personnel d’y entrer sans sa permission avait toujours rassuré l’animal jusqu’au jour où Dacien l’avait profané, et tirant sur l’un des tiroirs ouvragé à la recherche d’un artefact qui avait causé leur perte tout autant que forgé leurs liens, se figea en constatant qu’il manquait.
Immobile statue faite de rage et de vacarme, il déglutit, lentement, sous le regard inquiet d’Hubert par la porte entrebâillée, ramenant méthodiquement à lui chaque pièce d’un puzzle auquel il n’avait pas songé un seul instant quand il connaissait pourtant la cupidité sans fin des Grateloup, cherchant frénétiquement à emboiter chacune à l’autre, pour ne trouver de réponse claire qu’au travers de la chevalière manquante.


Foutredieu! , explosa-t-il subitement, le plat des mains frappant la patine du bureau en un claquement sec et y restant incrustées quelques instants, luttant contre cette rage incommensurable de l’impuissance et du manque de perspicacité qui les avaient précipités là. Va me chercher les autres et reste auprès de Flore!, ordonna-t-il d’une voix sourde au garde qui hocha la tête sans rien ajouter. Hubert!, appela-t-il quand le garde lui tournait le dos, attendant que leurs regards se croisent pour ajouter, à voix basse, un ordre qui ne tolérait aucune compromission : Assure toi que Flore ne manque de rien. Une fois que cela sera fait, amène la dans la chambre d’Esmée et rassemble tes hommes...
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