Hersent
Ayant reçu l'autorisation de se relever, la Baronne le fit avec souplesse, elle s'était entraînée longuement dans son bureau aux Ambassades sous l'oeil éberlué de son huissier Lubin.
Une fois installée confortablement, elle lissa les pans de sa robe et écouta la demande de Son Altesse Royale Melissandre.
Elle qui avait plus l'habitude de diriger les entretiens de candidature que de le subir, cela lui faisait tout drôle.
Elle se concentra et réfléchit à la manière de mettre en ordre ce qui se bousculait dans sa tête.
Motivation? Talents? Diantre qu'il était difficile de parler de soi.
Comme personne ne se lançait, la Baronne prit la parole:
Vostre Altesse, Vostre Majesté, quand j'ai appris que notre Reyne souhaitait redonner vie au Louvre et à la Cour royale, je me suis dit qu'il y avait une manière, des plus agréables, de servir la Couronne de France. Je sers le Roy, certes, mais j'aimerais servir son épouse en lui offrant temps et compétences pour agrémenter chaque journée que le Très Haut accorde.
Inclina la tête puis reprit:
Ai-je quelques talents cachés? J'ai le don de découvrir certains talents dans le domaine des arts, je puis pourvoir Sa Majesté et son entourage en macarons que tout un chacun s'accorde à dire qu'ils sont délicieux.
Je suis une lectrice assidue des lais de Marie de France, des poèmes du poète maudit François de Villon et des aventures de Roland et des Chevaliers de la Table Ronde. Sans oublier le Roman de Renard dont j'apprécie les fables, regards drolatiques sur notre monde.
Je peux à l'occasion, entraîner Sa Majesté dans le maniement de l'épée, mais je doute que cela soit convenable. Ou encore la préparer pour des joutes.
Reprend sa respiration:
Pour moi, la charge de Dame de Compagnie consiste, non seulement à être justement de bonne compagnie, mais aussi à assister Sa Majesté dans son quotidien: broder à ses côtés en parlant de choses et d'autres, promenades, pillages d'échoppes parisiennes en vue.
Etre Dame de Compagnie ne se résume point aux éventuelles futilités, loin d'être vaines d'ailleurs. Pour moi, la Dame de Compagnie se doit d'être à l'écoute de Sa Majesté, prête à la conseiller, à l'aider pour certains choix. Le tout dans la joie et la bonne humeur, offrant un éclat particulier dans la vie, souvent bien chargée, d'une souveraine.
Quand aux avantages, je ne vois que celui, insigne, d'évoluer dans l'entourage de Sa Majesté, de pouvoir vivre des moments intenses au sein d'une Cour où l'art de vivre est raffiné.
Elle en avait terminé, avait-elle été exhaustive? Toujours est-il qu'elle avait parlé avec son coeur.
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Une fois installée confortablement, elle lissa les pans de sa robe et écouta la demande de Son Altesse Royale Melissandre.
Elle qui avait plus l'habitude de diriger les entretiens de candidature que de le subir, cela lui faisait tout drôle.
Elle se concentra et réfléchit à la manière de mettre en ordre ce qui se bousculait dans sa tête.
Motivation? Talents? Diantre qu'il était difficile de parler de soi.
Comme personne ne se lançait, la Baronne prit la parole:
Vostre Altesse, Vostre Majesté, quand j'ai appris que notre Reyne souhaitait redonner vie au Louvre et à la Cour royale, je me suis dit qu'il y avait une manière, des plus agréables, de servir la Couronne de France. Je sers le Roy, certes, mais j'aimerais servir son épouse en lui offrant temps et compétences pour agrémenter chaque journée que le Très Haut accorde.
Inclina la tête puis reprit:
Ai-je quelques talents cachés? J'ai le don de découvrir certains talents dans le domaine des arts, je puis pourvoir Sa Majesté et son entourage en macarons que tout un chacun s'accorde à dire qu'ils sont délicieux.
Je suis une lectrice assidue des lais de Marie de France, des poèmes du poète maudit François de Villon et des aventures de Roland et des Chevaliers de la Table Ronde. Sans oublier le Roman de Renard dont j'apprécie les fables, regards drolatiques sur notre monde.
Je peux à l'occasion, entraîner Sa Majesté dans le maniement de l'épée, mais je doute que cela soit convenable. Ou encore la préparer pour des joutes.
Reprend sa respiration:
Pour moi, la charge de Dame de Compagnie consiste, non seulement à être justement de bonne compagnie, mais aussi à assister Sa Majesté dans son quotidien: broder à ses côtés en parlant de choses et d'autres, promenades, pillages d'échoppes parisiennes en vue.
Etre Dame de Compagnie ne se résume point aux éventuelles futilités, loin d'être vaines d'ailleurs. Pour moi, la Dame de Compagnie se doit d'être à l'écoute de Sa Majesté, prête à la conseiller, à l'aider pour certains choix. Le tout dans la joie et la bonne humeur, offrant un éclat particulier dans la vie, souvent bien chargée, d'une souveraine.
Quand aux avantages, je ne vois que celui, insigne, d'évoluer dans l'entourage de Sa Majesté, de pouvoir vivre des moments intenses au sein d'une Cour où l'art de vivre est raffiné.
Elle en avait terminé, avait-elle été exhaustive? Toujours est-il qu'elle avait parlé avec son coeur.
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