Aryanna
Fichtre ! Diantre ! ... Quenouille !
Depuis la veille elle ne se tenait plus, la noire. Depuis ce passage en taverne tolosane, où elle avait croisé Robert, à tout bien y réfléchir. Depuis, elle n'arrivait plus à rien.
Chose bien complexe pour une Comtesse qui ne faisait que se presser pour se rendre d'un bureau à un autre. Botter les fesses de l'un de ses conseillers, ou en remercier un autre.
La journée de la veille avait été bien différente. Une fois la taverne tolosane quittée, elle avait regagné son bureau au Castel Narbonès, en avait fermé la porte et s'était allongée par terre, comme elle fait toujours lorsqu'elle réfléchit ou écrit une annonce. Mais là... Elle s'était posée bon nombre de questions sur ce qu'on lui avait appris. Et, en proie à un questionnement insupportable, elle avait fini par s'endormir.
Avouez qu'une Comtesse endormie en boule sur le sol de son bureau, cela vous intrigue - au moins autant qu'elle lorsqu'elle s'était réveillée - ?
L'oiselle avait rouvert les yeux en milieu de soirée, une après-midi de travail avait donc été gâchée. Et tout en grognant elle s'était rendue à nouveau dans cette taverne. Taverne où elle avait rendez-vous avec la Comtesse Maxine, pour une balade en terre tolosanes. Le départ était prévu pour le lendemain, partir vers Foix.
Toutefois les choses ne se passèrent pas comme cela. Aryanna avait eu une nuit bien agitée, nuit où bien trop de questions avaient piquées son esprit. S'en était presque un cauchemar, elle entendait encore Robert énoncer clairement : " Nous allons vous marier à un unijambiste dansant à la pleine lune au milieu [de] douze statuettes enroulées dans du jambon ". Un cauchemar donc, quelque chose de si désagréable qu'elle avait pris la décision de se rendre à Monclar sans tarder, repoussant le départ pour Foix d'une petite journée.
Après avoir demandé à ce que l'on selle un cheval pour son excursion matinale, la donzelle avait fini par mettre un terme aux suppliques et réprimandes du chef de la garde du Castel et, afin qu'on ne lui casse plus les pieds, avait accepté que deux gardes l'accompagnent.
La Chevauchée fantastique s'était terminée en milieu de matinée ce 14 janvier donc, devant les grilles de Monclar. Sortant la couronne comtale de sa besace, elle se l'était posée sur la tête, sans omettre un grognement. Dieu qu'elle n'aimait pas cela, quand bien même celle-ci éviterait sans doute qu'on essaie de la tuer tout de suite.
Et parce que les gardes prenaient un temps fou à se bouger les fesses et qu'elle perdait patience à chaque seconde de lenteur, la noire prit la parole la première.
" Hohé du château ! Dépêchez-vous un peu !
A celui que vous trouverez le premier. Annoncez au Sénher Robert Haston Stranvolio Di Varius, ou à Sa Grandeur Asphodelle Chiara DiCésarini, qu'Aryanna se trouve aux portes. "
Elle n'avait pas fait attention aux regards désapprobateurs des deux gardes qui l'accompagnait, - parce qu'elle n'avait pas donné son titre du mois -. Enfin, après tout elle s'en fichait bien comme d'une guigne. Et, en attendant la venue d'on ne sait qui, elle avait entrepris d'écrire un mot à Cerièra, partie voguer sur la Garonne. Écrire sur un cheval était toujours plus agréable qu'assise à un bureau, après tout. Le temps qu'elle termine, qu'elle signe le message, quelqu'un - n'importe qui - aurait bien eu le temps d'arriver. Ensuite elle donnerait le pli à sa pigeonne Marguerite, parce que Marguerite c'est [s]es coups d'jus, c'est [s]es coups d'foudre, c'est [s]es coups d'blues...
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Depuis la veille elle ne se tenait plus, la noire. Depuis ce passage en taverne tolosane, où elle avait croisé Robert, à tout bien y réfléchir. Depuis, elle n'arrivait plus à rien.
Chose bien complexe pour une Comtesse qui ne faisait que se presser pour se rendre d'un bureau à un autre. Botter les fesses de l'un de ses conseillers, ou en remercier un autre.
La journée de la veille avait été bien différente. Une fois la taverne tolosane quittée, elle avait regagné son bureau au Castel Narbonès, en avait fermé la porte et s'était allongée par terre, comme elle fait toujours lorsqu'elle réfléchit ou écrit une annonce. Mais là... Elle s'était posée bon nombre de questions sur ce qu'on lui avait appris. Et, en proie à un questionnement insupportable, elle avait fini par s'endormir.
Avouez qu'une Comtesse endormie en boule sur le sol de son bureau, cela vous intrigue - au moins autant qu'elle lorsqu'elle s'était réveillée - ?
L'oiselle avait rouvert les yeux en milieu de soirée, une après-midi de travail avait donc été gâchée. Et tout en grognant elle s'était rendue à nouveau dans cette taverne. Taverne où elle avait rendez-vous avec la Comtesse Maxine, pour une balade en terre tolosanes. Le départ était prévu pour le lendemain, partir vers Foix.
Toutefois les choses ne se passèrent pas comme cela. Aryanna avait eu une nuit bien agitée, nuit où bien trop de questions avaient piquées son esprit. S'en était presque un cauchemar, elle entendait encore Robert énoncer clairement : " Nous allons vous marier à un unijambiste dansant à la pleine lune au milieu [de] douze statuettes enroulées dans du jambon ". Un cauchemar donc, quelque chose de si désagréable qu'elle avait pris la décision de se rendre à Monclar sans tarder, repoussant le départ pour Foix d'une petite journée.
Après avoir demandé à ce que l'on selle un cheval pour son excursion matinale, la donzelle avait fini par mettre un terme aux suppliques et réprimandes du chef de la garde du Castel et, afin qu'on ne lui casse plus les pieds, avait accepté que deux gardes l'accompagnent.
La Chevauchée fantastique s'était terminée en milieu de matinée ce 14 janvier donc, devant les grilles de Monclar. Sortant la couronne comtale de sa besace, elle se l'était posée sur la tête, sans omettre un grognement. Dieu qu'elle n'aimait pas cela, quand bien même celle-ci éviterait sans doute qu'on essaie de la tuer tout de suite.
Et parce que les gardes prenaient un temps fou à se bouger les fesses et qu'elle perdait patience à chaque seconde de lenteur, la noire prit la parole la première.
" Hohé du château ! Dépêchez-vous un peu !
A celui que vous trouverez le premier. Annoncez au Sénher Robert Haston Stranvolio Di Varius, ou à Sa Grandeur Asphodelle Chiara DiCésarini, qu'Aryanna se trouve aux portes. "
Elle n'avait pas fait attention aux regards désapprobateurs des deux gardes qui l'accompagnait, - parce qu'elle n'avait pas donné son titre du mois -. Enfin, après tout elle s'en fichait bien comme d'une guigne. Et, en attendant la venue d'on ne sait qui, elle avait entrepris d'écrire un mot à Cerièra, partie voguer sur la Garonne. Écrire sur un cheval était toujours plus agréable qu'assise à un bureau, après tout. Le temps qu'elle termine, qu'elle signe le message, quelqu'un - n'importe qui - aurait bien eu le temps d'arriver. Ensuite elle donnerait le pli à sa pigeonne Marguerite, parce que Marguerite c'est [s]es coups d'jus, c'est [s]es coups d'foudre, c'est [s]es coups d'blues...
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