June
Ils avaient eu une bien longue discussion.
June, assis dans son fauteuil, parlait en regardant chacun d'eux.
Nathan avait pris un air indifférent, et reniflait parfois avec une once de mépris lorsque son père mentionnait l'espoir de voir un jour une cohésion familiale. Ou alors, c'était la vue des tapisseries vieillissantes qui ne semblaient pas vraiment lui plaire. Ce n'était pas facile à deviner, en tout cas. Il semblait avoir l'humeur aussi grise que ses vêtements. On pouvait remarquer tout de même qu'il avait pris soin de s'habiller correctement, comme à son habitude. Malgré tout, il avait toujours eu du goût pour les vêtements.
Wyllas, lui, avait les yeux rivés sur son père. Attentif, il semblait avoir réellement de l'intérêt pour le discours du paternel. Il fallait cependant se rappeler à l'esprit que les Sidjéno ont un don - génétique, peut-être ? - de théâtre et de comédie particulièrement prononcé, et qu'il n'était peut-être qu'en train de penser avec passion à toutes ses futures conquêtes féminines. On pouvait remarquer qu'il avait coupé ses cheveux, qu'il avait mi-longs depuis un moment. A présent, s'il avait gardé une épaisseur, ils ne dépassaient pas les oreilles en longueur. Il avait cependant conservé sa barbe, presque la même que son frère cadet. Il portait une cotte de maille avec un manteau noir marqué de deux blasons : un que June avait déjà aperçu, sans vraiment y faire attention. Peut-être était-ce celui du seigneur berrichon qu'il servait quotidiennement. L'autre, au contraire, était bien connu : c'était une des brisures du blason des Sidjéno. Il avait l'air fier de le porter. Enfin, au moins, il le portait ; ça voulait sûrement dire qu'il y avait une attache particulière. A son côté, une épée bâtarde luisait ; il avait posé ses gants en cuir sur ses genoux et il avait croisé ses jambes, mettant ses bottes l'une sur l'autre ; cela lui donnait l'air détendu.
Orian, enfin, avait choisit un air renfrogné qu'il avait toujours eu l'air de porter. Il semblait avoir envie de frapper à la fois son père et chacun de ses frères, et semblait davantage préoccupé de savoir dans quel ordre il allait leur casser la figure plutôt que par le discours du plus grand blond. Si on y regardait d'un peu plus près, il y avait une sorte de tristesse résignée dans son regard ; mais pour remarquer cela, il fallait s'approcher. Et s'approcher d'Orian à ce moment-là, c'était prendre le risque de se faire mordre ou de s'en prendre une. Il croisait les bras et semblait un poil tendu. Pas un seul pli de sa chemise de soie ne bougeait. Ses braies étaient impeccables, et ses bottes avaient l'air bien entretenues, loin de la vision de débauche qu'il pouvait donner parfois.
Aux trois, il avait fait une proposition : celle d'enterrer la hache de guerre. Et pour ce faire, une excursion des plus osées était proposées : une partie de chasse, sur les terres d'Aigurande et de son Seigneur. Aux écuyers, il avait ordonné de préparer les chevaux. Et ainsi, les quatre montures attendaient les quatre Sidjéno. Avaient-il accepté l'offre de leur père ? C'était une autre histoire...
Place au sport.
Quatre chevaux se tenaient en haut d'une colline. Quatre blonds juchés sur leurs montures observaient la meute de chiens qui fouinait pour trouver le sanglier d'Aigurande qui se baladait par là. Il avait été repéré dans ce même endroit la veille, et l'espoir était bien de l'y retrouver. Les chiens aboyèrent soudain : ils avaient trouvé quelque chose.
"En avant !" tonna June en talonnant son cheval. Aigurande était le nouveau repère des Sidjéno pour la journée. Il fallait à présent qu'ils en débusquent le meilleur.
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June, assis dans son fauteuil, parlait en regardant chacun d'eux.
Nathan avait pris un air indifférent, et reniflait parfois avec une once de mépris lorsque son père mentionnait l'espoir de voir un jour une cohésion familiale. Ou alors, c'était la vue des tapisseries vieillissantes qui ne semblaient pas vraiment lui plaire. Ce n'était pas facile à deviner, en tout cas. Il semblait avoir l'humeur aussi grise que ses vêtements. On pouvait remarquer tout de même qu'il avait pris soin de s'habiller correctement, comme à son habitude. Malgré tout, il avait toujours eu du goût pour les vêtements.
Wyllas, lui, avait les yeux rivés sur son père. Attentif, il semblait avoir réellement de l'intérêt pour le discours du paternel. Il fallait cependant se rappeler à l'esprit que les Sidjéno ont un don - génétique, peut-être ? - de théâtre et de comédie particulièrement prononcé, et qu'il n'était peut-être qu'en train de penser avec passion à toutes ses futures conquêtes féminines. On pouvait remarquer qu'il avait coupé ses cheveux, qu'il avait mi-longs depuis un moment. A présent, s'il avait gardé une épaisseur, ils ne dépassaient pas les oreilles en longueur. Il avait cependant conservé sa barbe, presque la même que son frère cadet. Il portait une cotte de maille avec un manteau noir marqué de deux blasons : un que June avait déjà aperçu, sans vraiment y faire attention. Peut-être était-ce celui du seigneur berrichon qu'il servait quotidiennement. L'autre, au contraire, était bien connu : c'était une des brisures du blason des Sidjéno. Il avait l'air fier de le porter. Enfin, au moins, il le portait ; ça voulait sûrement dire qu'il y avait une attache particulière. A son côté, une épée bâtarde luisait ; il avait posé ses gants en cuir sur ses genoux et il avait croisé ses jambes, mettant ses bottes l'une sur l'autre ; cela lui donnait l'air détendu.
Orian, enfin, avait choisit un air renfrogné qu'il avait toujours eu l'air de porter. Il semblait avoir envie de frapper à la fois son père et chacun de ses frères, et semblait davantage préoccupé de savoir dans quel ordre il allait leur casser la figure plutôt que par le discours du plus grand blond. Si on y regardait d'un peu plus près, il y avait une sorte de tristesse résignée dans son regard ; mais pour remarquer cela, il fallait s'approcher. Et s'approcher d'Orian à ce moment-là, c'était prendre le risque de se faire mordre ou de s'en prendre une. Il croisait les bras et semblait un poil tendu. Pas un seul pli de sa chemise de soie ne bougeait. Ses braies étaient impeccables, et ses bottes avaient l'air bien entretenues, loin de la vision de débauche qu'il pouvait donner parfois.
Aux trois, il avait fait une proposition : celle d'enterrer la hache de guerre. Et pour ce faire, une excursion des plus osées était proposées : une partie de chasse, sur les terres d'Aigurande et de son Seigneur. Aux écuyers, il avait ordonné de préparer les chevaux. Et ainsi, les quatre montures attendaient les quatre Sidjéno. Avaient-il accepté l'offre de leur père ? C'était une autre histoire...
Place au sport.
Quatre chevaux se tenaient en haut d'une colline. Quatre blonds juchés sur leurs montures observaient la meute de chiens qui fouinait pour trouver le sanglier d'Aigurande qui se baladait par là. Il avait été repéré dans ce même endroit la veille, et l'espoir était bien de l'y retrouver. Les chiens aboyèrent soudain : ils avaient trouvé quelque chose.
"En avant !" tonna June en talonnant son cheval. Aigurande était le nouveau repère des Sidjéno pour la journée. Il fallait à présent qu'ils en débusquent le meilleur.
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