[RP] Une canne à pêche, la Loire et des loustics en goguette

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Prudente, c'est sur la rive que Suniva se dêvétit. Elle ota chemise, braies, bas, les plia puis posa ses chausses et sa toque par-dessus. Le tout arrangé en un paquet bien installé sur sa besace de cuir, qu'elle dissimula du mieux qu'elle put près d'une souche.

Un clin d'oeil complice à Eleane et en chemise de dessous, elle s'avança...

"- Tu ne devrais pas laisser tes vêtements là, on n'sait jamais !"

Sa canne à la main elle rejoignit la belle brune puis se mit à rire brusquement les yeux fixés sur l'hameçon qu'elle tenait entre deux doigts prudents.

" - Madoué !! Quelles oies ! On a pas d'vers de vase ! T'aurais pas un quignon de pain dans ta besace, Ele ? "

Les prunelles allaient ici et là cherchant la silhouette de Ducho...
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"- Bah tu crois que ça peut servir ça ?" cria-t-elle en exhibant ses découvertes vers la brune aux pieds trempés.
"- Moui pi faudra que ça aille parce que j'ai qu'ça t'façon"

" - Vouai mais ! Pffffff... T'aurais pu y penser aussi aux vers, toi la "graaaaaande" voyageuse hein !! M'enf...."

Pas le temps de terminer qu'une Ele part en arrière, se raccroche à Suniva la dénudant à moitié. Dansant sur une de ses pattes de héron, la brune se tient le pied en braillant comme enfançon, toujours accrochée à l'épaule de sa partenaire de pêche.

" - Aieuuhhhh ! Mais tu m'griffes, brûtasse !!! "

Mouvement réflexe, la main part et repousse celle d'Eleane qui perd l'équilibre. Elle sautille un moment sans voir où elle va et tout en reculant entre dans l'eau....
Jaillissement de goutellettes, autant d'étincelles de soleil s'élèvent... Va tomber... Pas tomber ?!!

Suniva rit à en perdre haleine en tentant tant bien que mal de dissimuler sa gorge dévoilée sans se préoccuper du devenir de la brune.

" - Madoué !! Mais !! Ma chemise de corps !!! "
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"- Mouahahahahaaaaa !
- Rhooo alors ça, ça va se payer hein ! Tu m'as poussée... J'avais pourtant pas le feu aux fesses hein !"

" - C'est ta faut..... Heyyyyyyyyyyy !"

Avant d'avoir pu réagir, Suniva se retrouva à son tour immergée dans l'eau fraîche. Passé le premier moment de surprise, la jeune femme reprit ses esprits goûtant avec délice à la douceur de l'onde qui la portait. Elle ignorait pourquoi mais aussi loin qu'elle se souvienne, Suniva avait toujours eu des rapports privilégiés avec l'élément aquatique. L'agitation incessante de la mer ou le cours paisible d'une rivière ou simplement la fraîcheur chantante d'une source : L'eau, sous toutes ses formes, l'attirait.

Elle se laissa porter, respiration bloquée et mirettes grandes ouvertes sur les flots troublés par le plongeon inopiné. Devenu poisson pour quelques instants, bras et jambes s'agitant doucement, elle avisa Eleane non loin de là. Souriante, ses boucles s'agitant autour de sa tête au gré du courant, la jeune femme se prit l'espace d'un instant pour une ondine et d'un large et gracieux mouvement fusa vers les pieds de son amie qu'elle tira vers le fond puis s'échappa prestement pour aller reprendre souffle quelques brasses plus loin en riant.

Mèche brunes précédèrent le regard rieur d'Ele qui s'ébroua en faisant surface. Suniva n'attendait que cela pour se moquer

" - Tu disais ma belle ? Faudra p'tet que je t'explique comment il faut pêcher !!! Ta technique ne me semble pas la meilleure !"

Plongeant à nouveau sous la surface, Suniva nagea contre le courant pour rejoindre le banc de sable et vint s'y asseoir. D'un œil critique, elle évalua les dégâts causés à sa chemise de dessous qui n'était plus qu'un lambeau de fin tissu mouillé.

" - Par les chausses de mon Père, tu m'en dois une !"

Avisant Ele qui barbotait toujours, les prunelles pétillèrent et la lippe prit un pli moqueur...

" - Alors ?! Elle est bonne ? 'Tention à toi, on dit la Loire traîtresse sous ses dehors sages... Un peu comme moi, quoi !!"

Et de laisser fuser à nouveau un rire clair et persifleur en ajoutant.

" - Chuis certaine que t'as perdu le pain et comme appât, ben toi, c'est pas ça hein ! Pov' poissons ! "

La tête auréolée de boucles brunes dégoulinantes se pencha un peu, Suniva prit un air sérieux démenti par les mirettes rieuses...

" - A moins que ça ne soit les pêcheurs que tu veuilles attirer, hum ?!"
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Ducho après avoir coupé du bois dans les villes précédentes songeait à l'activité fort lucrative que représentait la pêche.
Les bords de la Loire permettaient de bonnes prises, la pratique permettait la méditation et surtout la récupération quand les soirées en taverne arrosées s'enchainaient.
Le matin même il avait laissé sa compagne Suni et Elé partir plus tôt.
Il lui vint à l'esprit qu'il est parfois important dans un couple de laisser respirer et s'aérer les sentiments.
Il les rejoindrait. Et puis les femmes aiment à se dire certaines choses qui ne regardent que peu les hommes. Il en était de même pour lui, les discussions masculines avaient un ton particulier qu'il aimait avoir parfois.
Ces derniers temps, elles avaient secoué un peu sa virilité, s'attaquant de front à ses aptitudes physiques dans la joute amoureuse.
Il n'y avait vu que taquinerie sans fondement puisque la plus directement concernée semblait satisfaite.

C'est chantonnant qu'il prit la direction des bords de Loire.
Alexandrie, Alexandra....
Ah Aaah
Ah Aaah
Voiles sur les filles
Et barques sur le Nil
Alexandrie Alexandra
Ce soir j'ai la fièvre et tu meurs de froid
Ce soir je danse, je danse, je danse dans tes draps.
Il s'entrainait appliqué espérant produire ses duchettes lors de la réception au château. Chichi et Elé avaient des aptitudes à la danse tout à fait extraordinaire, dévoilant une sensualité qui mettait en avant leurs formes arrondies... il se dit que ses piètres qualités de chanteur s'en trouvaient du coup éclipsées.

Il marcha longeant la rive sans voir l'ombre d'une pêcheuse. Le soleil prenait de la hauteur dans le ciel et la chaleur estivale invitait plus à la baignade qu'à la pêche.

Au loin il vit éclaboussure et clapotis...
Il comprit assez vite que les deux comparses avaient troqué les hameçons pour le caleçon. Se rapprochant il constata avec ravissement que les caleçons avaient eux mêmes disparus dans la bataille aquatique.

Il contourna les saules qui bordaient le fleuve pour se dissimuler et profiter du spectacle.
Bien allongé dans la sable mou il contemplait les deux femmes. sortant de l'eau. Elles affichaient leurs attributs avec nonchalance. Il trouva sa compagne encore plus attirante que jamais se promettant de faire trembler les murs du château ce soir aux souvenirs des sirènes aperçues ce jour...
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vagabond, là où m'emmènent mes rêves

Le belle brune tira sur sa tunique et se retourna sur le ventre pour être en même position que son amie. Elle commençait à sécher et la peau de ses cuisses la tirait délicieusement sous les grains de sable qui adhéraient à ses mollets. Elle agita un peu les jambes, laissant dégringoler le surplus et commença à parler d'une voix hésitante.

"- Ben en fait pour commencer, je dois te dire que... Ben... Je, je suis bretonne de naissance..."

Même encore maintenant, elle avait du mal à le dire. Elle déglutit péniblement et continua

"- Élevée à la dure jusqu'à mes quinze ans dans la ferme familiale, je me suis enfuie pour... pour un amoureux... Je te passe les détails. Mais il était beau, sublimement beau et encore plus beau parleur. Peu après il m'a vendue à un couple tenant lupanar..."

Elle s'arrêta, sa poitrine se soulevait spasmodiquement au gré de ses paroles et elle cherchait surtout à ne pas verser larmes amères en racontant cela.

"- J'ai été... Fille de joie, esclave... Tout ce qu'il te plaira... Spécialiste des plaisirs de la chair pour nombre d'hommes et même de femmes... Je... Je...
Mais toi ?? Que voulais tu me dire ou me demander ? Nous reviendrons plus tard à mon histoire..."

Elé regarda Suni droit dans les yeux, comme pour y chercher soutien. Comme pour lui dire que tout ne pouvait pas sortir d'un coup d'un seul ainsi. Elle avala sa salive se demandant comment sa plus chère amie allait prendre le début de ces révélations et lui fit brave sourire pour l'encourager elle aussi à se confier.
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"Pleure : Les larmes sont les pétales du cœur" P. Eluard

Les larmes coulaient sur les joues des brunes alanguies. Malgré semi nudité, Elé n'hésita pas et vint serrer Suniva dans ses bras pour la consoler. Il est vrai qu'elle avait remarqué depuis quelques temps que Ducho semblait un poil plus distant mais de là à penser cela... Son coeur se serra et elle reprit le souffle un peu rauque.

" - Oui j'ai remarqué distance c'est vrai. Mais ça veut pas dire grand chose... Il vient de retrouver amis tu sais... Et puis d'abord qu'est ce qui te fait dire tout ça ??
A part la distance j'veux dire...

Elle se recula un peu pour mieux observer le visage de son amie et lui essuya une larme d'un revers tendre de la main.

" - Rhoooo ! Et pas de ça !! Tu vas pas pleurer hein ?? Sinon suis sûre que je vais m'y mettre aussi !"

Elle claqua une grosse bise sur la joue de la belle Suniva et lui fit un grand sourire enjôleur pour la réconforter. Elle s'apercevait peu à peu la place qu'elle avait prise dans sa vie. Une amie, plus que cela même... Elle ne lui disait surement pas assez trop occupée à la taquiner outrancièrement. Mais oui c'est bien ce qu'elle ressentait pour la douce normande et elle se promit qu'elle irait tirer les oreilles du Ducho si seulement celui-ci s'avisait de faire souffrir sa belle amie. "Celui-là va m'entendre hein c'est moi qui vous l'dit !"
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"Pleure : Les larmes sont les pétales du cœur" P. Eluard

Ducho allongé dans les herbes hautes saisissait les bribes de la conversation des deux femmes.
Il ne fut pas surpris du parcours d'Elé... On a pas un caractère si trempé et si affirmé sans que la vie ne vous ai épargné.
Il comprenait ses positions parfois radicales sur la gente masculine , elle qui avait du subir les assauts des plus malfaisants.
Cela le confortait. Finalement il est agréable de connaitre les turbulences intérieures de l'âme. L'humain finalement traversait la vie agité en tout sens, comme repu, usé , buriné par les blessures.
Cela le rendait plus noble et plus disponible finalement.

Il est des jours où l'on est là où l'on ne devrait pas être.
Cela lui inspira un dicton.

Ducho derrière les saules
C'est du poids sur les épaules

Il écouta.

Il ne comprenait rien de ce qu'il entendait. Sa tête se mit à bouillir comme placée en surchauffe. Son nez respirait le sable, il pesait douze tonnes autant que le taureau du père Petsec qu'il avait du un soir transporter à la foire... Il ne réfléchit pas ne sachant quoi penser et surtout quoi dire.

Il fit un rampé digne des forces spéciales les plus expérimentées. Il rampa , rampa des minutes longues. A bonne distance il se releva.
Il prit une grande inspiration.

Alors bon ben oui heu bon ouai pfff oui heu et ben...

Il longea le fleuve, marchant en direction du couchant... Il ne rentrera pas ce soir.. tant que son cerveau serait ainsi en sur régime.
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vagabond, là où m'emmènent mes rêves

" - Ecouter mon coeur, écouter mon coeur... C'est inutile. Je sais ce qu'il me dit mon coeur. Il me dit de m'oublier et de continuer comme j'ai fait jusqu'à aujourd'hui... De profiter de chaque jour et de ne pas chercher à avoir plus... De laisser mon sale caractère de coté et puis voila tout... Chuis pas le centre du monde et pas du sien non plus. Je ne veux pas le perdre, c'est tout ce que je vois pour l'instant..."

Suniva appréciait l'étreinte douce d'Eleane et l'attention amicale qu'elle lui apportait. Tout à coup, elle repensa aux confidences qu'elle lui avait faite. Elle la repoussa gentiment pour plonger ses mirettes dans les siennes...

" - Dis moi... Tout à l'heure, tu me parlais de ton passé. Il ne t'a pas... hum, rattrapée quand même ? Parce que tu sais... pour moi c'est comme toi : à la vie à la mort ! Tu es ma presque soeur. T'as même pas idée de la place que tu occupes toi, j'imagine même pas qu'on puisse être séparées ! Et puis j'aime bien Frances aussi, tu sais... "

Un sourire refit son apparition lui arquant les lèvres : Penser aux soucis d'Eleane faisait oublier les siens à Suniva. Puis le sourcil s'incurva en même temps qu'une sourde inquiétude se faisait jour dans l'esprit de la jeune femme.

" - Tu me le dirais si tu étais en danger hein, Ele ?"
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Quel bien cela faisait de pouvoir se confier enfin à Suni... Elé se le promettait depuis longtemps en son for intérieur et depuis qu'elle s'était lancée, elle ressentait sensation de bien-être l'envahir malgré la tristesse et la colère qui fusaient derrière nauséabonds souvenirs. Bien sûr elle en avait parlé peu ou prou à Frances, elle seule d'ailleurs, avait vu les marques qu'avaient laissé dans ses chairs, meurtrissures et stigmates de son esclavage.

" - Tu me le dirais si tu étais en danger hein, Ele ?"

Ces mots emplis d'inquiète sollicitude la tirèrent de ses pensées et elle regarda son amie en esquissant un petit sourire touché pendant qu'elle secouait la tête.

" - Non je ne pense pas non... J'ai peur bien sûr de retomber sur client ou sur mes bourreaux alors que nous sommes si proches... Mais tu sais, je..."

PLOUFFFF !!!!
Énormes éclaboussures firent sursauter les jeunes femmes et quand mèches brunes sortirent de l'eau, dégoulinantes sur le visage de Frances, Elé fit un petit bond de joie...

" - Tiens les filles ! Vous étiez là ? J'ai eu ... comment dire ? Euh ? comme une envie de prendre un bain !
- Sinon, à part ça, vous allez bien ?"
" - Frances !!!! Aaaah te voilà enfin mon aimée ! Viens là !"

Elé, les yeux brillants lui fit signe en tapotant le sol près d'elle. Comme la troisième sirène sortait de l'eau révélant plastique superbe, la béarnaise d'adoption ne pouvait détacher ses yeux de son amour un léger sourire aux lèvres.

" - Mmmmmh toujours aussi belle mon amour ! Tu nous surprend là en pleine partie de pêche qui s'est transformée en confidences. Viens vite te sécher entre mes bras... Je racontais un peu mon passé à Suni, celui que tu connais déjà... Et qu'elle, elle ne savait pas... Tu sais comme je l'aime notre Suni hein ?"
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"Pleure : Les larmes sont les pétales du cœur" P. Eluard

Ducho n'avait pas compris les propos de sa compagne. Cela lui était apparu injuste et infondé lorsqu'il interrogeait son cœur.
Il marchait le long du fleuve. Les eaux faussement calmes bruissaient. Les clapotis agrémentaient l'ambiance sonore, les hérons frappaient leurs ailes à son arrivée dans un envol plein de grâce.
Il pensait , remontait le fil du temps , peinant parfois dans le contre courant de ses songes.
Son attitude en taverne aurait elle blessée Suniva... Lui qui était euphorisé par la présence de ses amis. Peut être avait il oublier de la regarder avec les yeux de la passion?
Il marchait , le soleil lui faisait face, et les rougeoiements de la soirée lui coloraient le visage. La bise du soir lui ralentissait le pas, drapant ses vêtements des mêmes effets que l'eau le long de la rive. Il lui vint des pensées douces et agréables. Il se souvint d'une chanson qu'il avait autrefois entendu dans la bouche d'un indigène et en modifia les paroles en pensant à Killi.

Il marchait toujours... Il était là maintenant au milieu de nulle part.
Il se posa lourdement sur le sol, allongeant sa carcasse. Il ferma les yeux et vit le visage de Suniva lui adresser un sourire...
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Le corps et les cheveux ruisselants, Franceska,se trouvait quelque peu embarrassée d'avoir perturbé le moment d'intimité de ses amies.
Ceci étant elle était rassurée de voir sa bienaimée sautiller de joie à l'idée de la voir ainsi émerger de l'eau.

" - Frances !!!! Aaaah te voilà enfin mon aimée ! Viens là !"

Faisant de grandes enjambées et essayant tant bien que mal de ne pas retomber, Frances atteignit la rive, le souffle haletant et le coeur palpitant.

" - Mmmmmh toujours aussi belle mon amour ! Tu nous surprend là en pleine partie de pêche qui s'est transformée en confidences. Viens vite te sécher entre mes bras... Je racontais un peu mon passé à Suni, celui que tu connais déjà... Et qu'elle, elle ne savait pas... Tu sais comme je l'aime notre Suni hein ?"

Otant ses cheveux de devant sa bouche et ses yeux, Franceska fit grand sourire face au compliment de sa belle. Débarrasée de ses braies et chausses trempées, elle courut se blottir au creux des bras qui l'attendaient.

- Et bah !!! C'est pas aujourd'hui qu'on aura des poissons hein ! Mais tu sais que pour nager, faut enlever ses vêtements, Frances ? C'est mieux ! Si, si !"

Frances éclata de rire.
" C'est vrai ma Suni, dans la logique des choses, mais tu sais que j'aime à faire autrement que les autres, c'est tout moi ça . Et puis pour le poisson, suis désolé hein ! J'ai bien tenté d'en saisir un ou deux au passage, mais ça glisse drôlement."

Se retournant vers sa belle :
" Si je sais comme tu aimes Suni ? Bien entendu que je le sais. A la vie à la mort n'est ce pas ?" Franceska lui fit un grand sourire et murmura ainsi s'étirant jusqu'à l'oreille de sa belle :
"Mais j'espère que ton amour pour moi en vaut tout autant à tes yeux et en ton coeur ma douceur ?"

" - Vouai ! Sauf quand elle m'arrache mes vêtements ! Tu notes Frances, hein ! Ele me doit une chemise ! Non mais !"

Contemplant la chemise de Suni, ou du moins ce qu'il en restait, elle se mit à rire.
" Elé, ma douce, je sais que Suni à fort joli corps mais quand même tu pourrais trouver autre chose. A force ça va te coûter cher tout çà ! "

Franceska s'extirpa délicatement des bras de sa douce pour étendre son corps à demi-nu sur l'herbe fraîche et se laisser sécher au soleil, continuant de rire au rythme de la belle Suni.

Après quelques instants, le temps de reprendre leur esprits et de retrouver un peu de leur sérieux, Frances se leva. Faisant face aux deux merveilleuses brunes, elle jeta un coup d'oeil tantôt par dessus son épaule, le regard fixant l'étendu d'eau et tantôt vers ses amies.

" ça vous dit ?... un petit plongeon ? Allez venez, ça va nous rafraîchir "

Franceska se hâta d'enlever sa tunique, seul vêtement qui lui couvrait encore le corps et dans élan s'en alla plonger tête la première dans l'eau douce .
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A la fois impatiente et abattue, Suniva, assise dans le sable, les bras entourant ses jambes repliées attendait...

La voix de Killi, avec toute la fougue de sa jeunesse la tira de sa morosité.
Elle releva la tête, repoussant d'une main ses boucles brunes, dévoilant ses cernes et tentant de donner le change sur son état d'esprit par l'esquisse d'un pauvre sourire.

" - Tu crois qu'il s'est perdu ? Les autres... Je les attends, elles étaient parties vaquer à leurs affaires... Elles vont sans doute pas tarder... Merci d'être venu me prêter main-forte Killi. Mais..."

La jeune femme se remit sur ses pieds, s'aidant de la main tendue qui avait pris la sienne et montrant l'étendue d'eau derrière elle...

" - Va falloir chercher... Tu as convoqué tes gens, ta Seigneurie ?"
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[Durant la nuit... endormi sur les rives de la Loire]

Ducho avait sombré dans un sommeil lourd. Il était secoué par des soubresauts agitant son sommeil. Des paroles lui échappaient laissant entrevoir les images qui hantaient sa nuit...

non, non maman c'est pas moi .... pince les fesses des filles ... c'est mon copain ... dit de le faire...

Les images les plus terribles agitait ses pensées... Les cauchemars hantaient sa nuit..
Non m'sieur le curé ... j'ai pas pisser dans le bénitier... Aie ... Aie!

Il se réveilla brutalement, pris d'une fièvre et des larmes coulaient le long de ses joues.
L'image de Suniva prise par une horde de crabes qui l'emportaient vers les fonds les plus profond du fleuve et lui impuissant pris dans les sables mouvants, ne pouvait intervenir... Il criait Suni ! Suni , ne me quitte pas , laisse moi devenir l'ombre de ton ombre , l'ombre de tes mains , l'ombre de ton... C'est quoi déjà l'animal qui lui sert de courrier... C'est cette hésitation qui l'avait sorti de son sommeil...

La lune éclairait fortement ce soir là, des ombres malveillantes se formaient sur le sable...
Ducho tenta de se relever...

Il tenta de se relever...

Il tenta vraiment de se relever..
Ses jambes étaient enserrées dans un lit de sable... Pris au piège... Il avait effectivement entendu parler des sables trompeur qui parfois engloutissaient les téméraires qui s'aventuraient sur les rives du Fleuve.

Il eut un instant de panique tentant par des mouvements brusques de s'extirper du sable. Plus il agitait ainsi et plus il s'enfonçait... Il souffla , essayant de se maitriser. Il se rappela une phrase un jour entendu de la bouche d'un marchand de malle de voyage pékinois...

Quand la truite se débat...
l'hameçon reste accroché...

Bon ça voulait rien dire... Mais il en conclut qu'il lui fallait cesser de s'agiter. Toutes ses pensées maintenant convergeaient en direction de Suniva. Il se refit le film de leur rencontre, les belles images qu'il garderait d'elle. La fois où elle tomba de sa chaise après avoir bu trop de bière. Leur premier baiser enfin surtout le deuxième qui fut plus langoureux.

Il se ressaisit, émettant une hypothèse. Les autres s'interrogeront surement de son absence... Il demanderont de l'aide à Killi... Il soulèvera une armée, voir deux pour me chercher! Il fera des appels aux angevins pour battre la campagne. La duchesse elle même demanderait au personnel du château de le retrouver.

Espoir.. Espoir .... espoir ... espoir

Il ne bougeait plus... Pourtant un brin de paille oublié dans ses braies lui chatouillait les fesses!
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Ahum ! Raclement de gorge. Il lui semblait bien qu'il avait oublié quelque chose... Il la regarde, un peu gêné, en tenant de masquer qu'il a accouru sans réfléchir, et est venu directement.

Frances lui sauve la mise en arrivant et en consolant son amie. Mais d'un coup, elle explose, comme ça, comme un tir de boulet de canon qu'on ne sait pas d'où ça vient.

Il les regarde, discuter entre elle, et se torturer l'esprit comme elles savent si bien le faire. Et après, personne ne comprend qu'il préfère ne pas s'encombrer au quotidien avec une donzelle, mais pour quoi faire ? Elle va se poser des questions sur la couleur de la nappe qui doit s'accorder avec celle de la vaisselle, et chercher pendant des heures des fleurs qui mettront en valeur le tout. Ah non, c'est bien trop compliqué les femmes. Juste pour passer un bon moment, c'est suffisant. Et encore, parfois, c'est aussi très compliqué d'arriver à décrocher la lune.
Il se tient un peu à l'écart, pour les laisser parler ce langage commun auquel il n'entend rien quand il entend une voix d'outre-tombe arriver à ses oreilles.

Il se frotte les yeux et regarde à deux fois. C'est bien sa Suni qui lui parle ainsi ? Mais elle le connaît bien ou quoi ? S'il devait faire quelque chose à Ducho, cette nuit-là, c'était bien lui présenter les jolies soubrettes que son père avait recrutées. Rien de plus, rien de moins. Il faut toujours aller goûter ailleurs si le vin est meilleur pour être sûr que celui que l'on déguste régulièrement est bon. Il la regarda sans répondre, elle continuait dans son délire.

Il se précipite vers elle pour la faire taire, la main sur sa bouche, en regardant s'il y a des promeneurs.

Suni ! Tu as perdu la tête ! Ne dis jamais ça ici, voyons ! On va le retrouver ton Ducho, et crois-moi, je vais lui parler du pays aussi.

Il la prend par les épaules et la regarde droit dans les yeux. Non, pas lui dire que l'amour, c'est inutile, et ça fait faire n'importe quoi. Ne pas lui dire non plus de rester seule, et de se prendre un petit gars de temps en temps pour s'amuser. Il réfléchit très vite, pour lui dire les bonnes paroles. Sa cervelle brûle, il sent un mal de tête absolu venir lui taper entre les oreilles.

Suniva, ne t'inquiète pas, nous ferons tout pour retrouver Ducho. Après, si tu veux le pendre par les tripes au premier arbre venu, c'est comme tu veux. Mais pour l'instant, dis-toi que tu es encore jeune et belle et que... Hum ! Je vais chercher du renfort moi. Euh... Frances, occupe-toi d'elle, j'arrive avec du monde.
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Killijo est parti après lui avoir coupé le sifflet. La surprise causée par la main plaquée sur sa bouche a fait retomber la pression mais l'inquiétude reste... Un regard toujours aussi noir suit le jeune homme, il aurait pris un coup de chausses bien placé pour lui avoir suggéré des sévices sur son homme si il n'avait ajouté qu'il allait chercher de l'aide celui-là...

"Je suis là ma Suni, à entendre ta souffrance et te voir connaître telle douleur. Sache qu'il est difficile pour moi de supporter cela."

Suniva regarde Frances avec au visage les marques de l'intense inquiétude qui la ronge ; être ainsi dans l'ignorance lui fait plus mal que le pire coup d'épée.
Sa vis à vis se fait alors tour à tour sévère puis plus tendre comme seule une mère saurait le faire... C'est à ce moment que reviennent à l'esprit de Suniva d'autres évènements : Frances a elle aussi souffert et sans doute d'une façon encore plus cruelle qu'elle aujourd'hui ; c'est un morceau de sa chair qu'elle a perdu alors même qu'elle n'en connaissant pas l'existence avec certitude. Pauvre Frances. Et en même temps que la colère retombe, les derniers bastions de courage s'écroulent et les larmes viennent aux prunelles de la jeune normande.

"N'oublie surtout pas qu'il t'aime. Promets le moi . Killi va vite revenir et nous allons nous mettre à sa recherche tous ensemble, d'accord ?"

D'une petite voix presqu'enfantine, la bouche déformée par les efforts qu'elle fait pour ne pas éclater en sanglots, Suniva opine... et promet. Sans doute pas la promesse qu'attendait Frances !

" - Oui... Non j'oublierai pas, je suis toute remplie de lui, j'ai peur. Et si quelqu'un me l'a pris, je le tuerai et ensuite j'irai me jeter dans la Loire. Promis."
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La chaleur qui enveloppait l'Anjou était plus que languissante. Elé était restée à l'ombre depuis la partie de pêche improvisée. La chaleur torride la faisait souffrir plus qu'a l'accoutumée. Une main tâtonnante dans l'ombre à la recherche de sa plus douce moitié ne découvrit qu'espace laissé libre par Frances. Où pouvait-elle bien être ? La béarnaise se hissa sur un coude et ouvrit les yeux s'habituant peu à peu à la pénombre étouffante. Pas de traces du reste du groupe... Seule une missive était là posée sur la couverture sur laquelle reposait la jeune femme.
La décachetant d'un long mouvement, Elé lu avec plaisir l'écriture de sa tendre aimée qui lui révélait son amour en de douces phrases chantantes à son âme. Ne cesserait-elle pas d'être émue par la belle Frances ? Elle espérait de toutes ses forces que non... Elle seule trouvait les mots pour gonfler son coeur d'amour. Elle se secoua un peu, prenant décision d'aller trouver sa belle et se jeter dans ses bras pour lui montrer qu'elle non plus ne l'oubliait pas, qu'elle non plus ne pouvait se passer de son amour et de sa présence.

La belle brune sortit de la grange et posa une main sur ses arcades protégeant ses yeux de la lumière crue de l'après midi. elle s'avança un peu dans les ruelles suant déjà sous la chaleur et longeait les murs profitant au maximum de l'ombre des murs. L'allée des tavernes ne lui apporta aucune réponses à l'objet de sa quête et elle rebroussa chemin en maugréant.

" - Personne ! Mais où peut-elle bien être ?? Et les autres, sont où ceux là encore ??"

Elle se dirigea vers les abords de la Loire et au loin parmi les joncs elle aperçut enfin la belle Frances qui tenait Suniva dans ses bras, comme pour la consoler.

" - Rhoooo, qu'est ce qui se passe encore ? On tourne le dos deux minutes et font rien que des bêtises..."

Elle franchit les quelques dizaines de mètres qui la séparaient des jeunes femmes et s'enquit de la situation. Frances lui murmura de sa douce voix les derniers évènements qui laissèrent Elé sans voix un court instant. Puis elle se secoua et rabroua un peu Suni qui semblait vouloir sombrer dans les pleurs et les jérémiades avant de prononcer paroles menaçantes.

" - Oui... Non j'oublierai pas, je suis toute remplie de lui, j'ai peur. Et si quelqu'un me l'a pris, je le tuerai et ensuite j'irai me jeter dans la Loire. Promis."
" - Bon alors on se bouge le croupion les filles ? On va pas rester là à se tourner les pouces non plus hein ! Ça se trouve il est arrivé quelque chose... Il est tellement mou du genou, si ça se trouve il se traine, incapable de se relever et rampe dans la bouse pour venir te rejoindre ma Suni ! Va savoir...

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"Pleure : Les larmes sont les pétales du cœur" P. Eluard

" - Bon alors on se bouge le croupion les filles ? On va pas rester là à se tourner les pouces non plus hein ! Ça se trouve il est arrivé quelque chose... Il est tellement mou du genou, si ça se trouve il se traine, incapable de se relever et rampe dans la bouse pour venir te rejoindre ma Suni ! Va savoir..."

La voix de la fidèle Eleane qui arrivait tira Suniva de ses sombres pensées. Sourcils se froncèrent à nouveau en entendant les appréciations moqueuses de la brune à l'encontre du disparu.

" - M'enfin !! Mon Ducho n'est pas "mou du g'noux" comme tu dis ! C'est pas vrai il est par...VLA KILLI !"

L'arrivée du jeune noble stoppa net la nouvelle crise de colère hystérique qui pointait à nouveau le bout de son nez et Suniva esquissa un sourire frémissant d'impatience et d'espoir. On allait enfin agir !

Allez les poulettes, on y va, nous devons le retrouver vite. La Loire est une belle femme, mais traîtresse.

Trépignant, elle l'écouta donner ses directives, dessiner des plans et envoyer les bonnes âmes dans toutes les directions puis s'avancer vers elle...

Suni, je vais rester avec toi pour chercher. Allons, par où veux tu chercher ?

" - Par où ? Bennn... "

Un court instant destabilisée par la question, la jeune femme pivota, laissant ses prunelles aux reflets irisés par la peur se poser sur l'étendue d'eau près d'elle, revenir aux joncs qui garnissaient les rives, s'arrêter aux quelques saules qui peuplaient les berges... Un sourcil se leva et elle déclara d'une voix convaincue...

" - Si je me mets à sa place, il aura suivi le courant. Il voulait pêcher et je suis presque certaine qu'il aura cherché un coin tranquille loin de tout. Alors, descendons la rivière. Faut fouiller chaque recoin. C'est le moment pour moi de mettre en application les enseignements de mon éclaireur de Père, j'crois... "

Sans attendre, la jeune femme s'élança d'un pas souple sur le maigre chemin de terre qui longe la Loire. Elle continua de parler, ne se préoccupant pas de savoir si Killijo accompagnait sa course...

" - La nature va nous renseigner. Les poules d'eau et quelques lapins ne laissent que peu de traces et seul un homme peut coucher de son pas les herbes hautes . Regarde... Quelqu'un est passé ici !! Courrons Killi !"

Et d'allonger sa foulée sans même se retourner, les yeux aux aguets de la moindre trace de passage qui lui montrerait la piste à suivre en hurlant dans la brise.

" - DUCHOOOOOOOOO !! DUUUUUUCHOOOOOOO !!"
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Alors qu'elle examinait avec grande attention des traces bien visibles dans l'herbe grasse, Killijo qui trottinait jusqu'alors derrière elle en prenant son rôle très au sérieux, dépassa Suniva.

N'y prêtant pas garde, elle redressa ; la jeune normande, de plus en plus inquiète lança à nouveau un appel en mettant ses mains en porte-voix

" - DuuuUUUUUUchoooooooo !!! DUCHOOo... arghh"

Suniiiiiiiiii ! Viens par là, je crois avoir trouvé quelque chose !

Ni une ni deux, au risque de se rompre le cou, Suniva s'élança afin de vérifier les dires de son jeune nobliau d'ami en grommelant

" - Ta Seigneurie si c'est pour me montrer un terrier de lap... Oh !"

La jeune femme bousculant Killi, dévala la pente qui menait à la rive ; elle aperçut alors ce qui lui sembla être un morceau de buste surmonté d'une tête, un morceau de roseau enfoncé dans la bouche et qui semblait posé sur le sable au milieu des joncs. Emportée par son élan, elle avança le pied dans les sables mouvants en même temps qu'elle reconnaissait son compagnon presque enfoui dans le sol marécageux.

Un désagréable bruit de succion et le pied est avalé. Par réflexe, Suniva se rejette en arrière et s'affale de tout son long sur le dos en vitupérant.

" - Rivière du Sans Nom !! T'm'auras pas !! Et tu vas m'rendre mon Duchoooo, palsembleu !!!"

Puis toujours allongée sur le sol, n'osant plus bouger, elle s'adressa à son Aimé qui semblait bien vivant quoiqu'en mauvaise posture

" - M'enfin ! Qui t'a fait ça mon Ange ? T'as pas entendu les appels ? Et arrête de machouiller cette tige là, morbleu ! Ducho ! Mon amour à moi, répond !"
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Frances qui avait vu son amie s'élancer à grands pas, s'en allant à la recherche de Ducho, sans même regarder derrière elle pour voir si tout le monde la suivait, resta quelques instants immobile se demandant ce qu'il avait bien pu arriver à son ami. Elle espérait fortement que rien de grave ne s'était alors produit, ne pouvant imaginer la terrible tristesse que pourrait dans pareil cas subir Suniva, et le reste du groupe également.

Après sombres pensées, elle secoua la tête comme pour les faire partir et prêta l'oreille.

" - DUCHOOOOOOOOO !! DUUUUUUCHOOOOOOO !!"

Entendant au loin, le cri de Suni qui ne cessait d'appeler au disparu, elle s'élança à son tour, suivant l'important son de voix de son amie.
Elle se mit alors à penser :
"Vain diou ! mais c'est qu'il doit être loin notre Ducho ou alors tombé au fond d'un trou pour ne pas entendre. C'est qu'elle réveillerait les morts ma Suni. Les morts ... Non, non, non, pas Ducho ! cela ne peut pas être possible ! Il est costaud et aura fait fis de ne pas se laisser aller à ce destin tragique."

Traversant la hautes verdure et suivant les herbes couchées, elle arriva auprès de Killi et apposant son regard sur le sol, elle vit Ducho, le corps à moitié ensevelit dans se qui lui semblait être des sables mouvants et Suni qui dans son élan de joie de l'avoir retrouvé s'y était embourbé légèrement à son tour.

Ducho ! Dieu merci, il est en vie !

"J'ai soif!
j'peux plus parler tellement j'ai soif!"

Elle attrapa la gourde qu'elle avait accroché autour de la taille et la lança tout près de Ducho.
" Tiens mon Ducho ! Bois un coup ! Désolé, ce n'est que de l'eau, mais elle doit être encore fraîche. Je te promets qu'une fois sorti de là, c'est un fût de bière que je t'offrirais. En attendant, j'ai pas mieux à te proposer "

"Sortez moi d'là! j'ai un brin de paille qui me gratte le derrière depuis deux jours!!!
J'espère que vous avez une corde"

"Une corde, oui vite, il nous faut une corde ! Killi, t'aurais ça sous la main ? Sinon, au pis, on cours chercher quelques lianes. Dois bien y en avoir quelques unes dans l'coin. "
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" - Frances, Killi !! J'vais m'allonger et lancer ma ceinture à Ducho. Vous vous allez me prendre par les pieds et tirer de toutes vos forces !!"

A plat ventre sur le sol et le nez dans l'herbe, Frances saisit les chevilles de Suni.

"Bon, j'suis prête ! Killi, tu viens !...mes chevilles n'attendent plus que tes mains " s'exclama Frances tout en remuant les guiboles.

A peine eut-elle finit de prononcer ces mots qu'elles se sentit saisir avec force.
"Doucement Killi tout de même, va pas m'arracher les membres hein !"

" - TIREEEEEZZZZZ !!"

Tenue par Killi, les dents serrées et tenant bien fermement les chevilles de Suni, France tirait de toutes ses forces. Ils formaient à eux trois une corde humaine qui elle l'espérait viendrait à bout du supplice de Ducho.

Hô Hisse ! Hô Hisse !
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