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[RP] A tout péché...miséricorde? Ou le début d'une vie...

Takoda
Il y a des matins que tout disposent à être ordinaires, des matins d'une banalité affligeante… Et puis, il y a des matins, où tout semble devenir différent...Le matin du dix huitième jour du mois de janvier mil quatre cent soixante quatre, était un de ces matins...Un matin où plus rien ne serait jamais pareil.

La rousse d'Ambrois s'était levée tard comme elle le faisait depuis que son ventre ne lui permettait plus de faire grand-chose de ses journées. Le petit déjeuner avait été avalé dans un calme presque religieux et les pensées n'étaient pas vraiment à ce repas de toute évidence. Se relevant pour épousseter les quelques miettes de pains qui jonchaient ses genoux, Thaïs se sent gagnée par un regain d'énergie qui dans les jours précédents un terme pourrait paraître bizarre. N'y voyant là aucun signe annonciateur de l'arrivée de la future progéniture d'Assay. Elle s'affaire donc à quelques courriers, tandis qu'au sein même de son estomac se prépare l’événement tant attendu autant que redouté… Une première missive à Alandrisse, sa suzeraine...témoignage d'une loyauté sans failles… Elle ne s'étaient vues depuis trop longtemps..il faudrait remédier à cela dans l'idéal...

Elle était en plein milieu d'une phrase lorsque une contraction plus violente que celles qu'elle avait ressenti précédemment la coupe dans sa rédaction entraînant une traînée d'encre sous la crispation de la main tenant sa plume. Le visage d'ordinaire serein, se mue en une grimace douloureuse et il lui semble qu'elle s'est oubliée sur le fauteuil où elle est assise. Était-ce cela que l'on appelait la perte des eaux ? Le déclic n'est pas si long, on lui a dit qu'à ce stade, il fallait s'attendre à ce que bébé pointe son nez sous peu… Les contractions se font plus fortes, pas encore trop rapprochées mais violentes ! Faire mander quelqu'un...et vite… La voilà qui se retourne vers la nourrice qu'on lui a assignée depuis qu'elle risque de pondre…Vrai que pour une fois, elle ne va pas rechigner sur cette présence...


Prévenez qui de droit… c'est pour aujourd'hui.. Et trouvez moi une sage femme...Maintenant!

Elle griffonne un mot à la hâte et le tends à la domestique, des mots simples, directs. « Rentrez mon ami, vous serez père bientôt... si le Très Haut le veux.T » Pas de fioritures. La femme piétine un instant indécise à la laisser seule et file à la hâte...

Un second mot, pour Vera tout aussi clair… « Si j'y reste, tâche de prendre soin du bébé... », avec sa Colombe on ne prends pas de gants et le dernier au fameux brun. « C'est l'heure. Ne paniquez pas...tout va bien aller. Thaïs» Même si elle même n'en est pas convaincue, autant que les autres croient que ce soit le cas, on évitera bien des scènes pathétiques. Elle hésite à envoyer un message à Gueldnard, envoie une pensée à Lucie et grimace de nouveau...une contraction, forte... Qu'avait dit Victoire déjà?

Pour le moment, la d'Ambrois s’assoit sur le tabouret le plus proche, souffle et commence à prier en son fort intérieur de ne pas y rester. Les contractions semblent se calmer...et pourtant… Bientôt, d'ici une heure à peine, elles deviendront plus douloureuses encore, régulières..signe d'un travail qui s'engage...Soyez miséricordieux cher Très Haut... un bébé viens rejoindre le monde terrestre.

_________________
--Tiefaine


Jour banale, presque une routine. Tiéfaine balaye paisiblement le dessous de la table de petit déjeuner, il faut dire que l'appétit de la dame dont elle s'occupe n'est plus à prouver...il faut bien qu'elle mange pour deux ceci dit. L'a bonne mine ce matin d'ailleurs par rapport à d'habitude...Haussement d'épaules et retour au travail. Toute à ses pensées, la quarantenaire promène son balai sur le sol... Un coup pour soulever, un coup pour ramasser, et dans un instant on aura un joli tas de miettes...Quand...

Prévenez qui de droit… c'est pour aujourd'hui.. Et trouvez moi une sage femme...Maintenant!

Panique à bord de la cervelle Tiéfainesque, la brune piétine sur place, un pas vers m'dame Thaïs, un pas vers la porte. Sa voix lui échappe, la voilà muette! Et puis, prenant une décision...elle file. Première halte au pigeonnier qui jouxte la maisonnette, elle attrape un premier volatile et le dirige droit vers le père...Maleus d'Assay qui est... c'est à dire...qu'elle n'en a aucune idée..Allez vole, trouves seul p'tit.

Second piaf qui lui tombe sous la main...le pas fréquentable quoique séduisant...Arry Zolen...saleté celui là...pourquoi que la maîtresse s'obstine dans sa gentillesse...ça la regarde pas mais au vue de ce qui se dit, elle perd bien son temps la pauvrette...enfin...c'est pas aux domestiques de prendre part à ce que font les patrons, tant qu'ils payent, on est déjà bien. D'autant que celle là, elle est plutôt agréable et pas violente pour deux sous. Un plus!

Le dernier courrier est déposé à la hâte chez celle qu'on appelle la Bretzel. Elle donne le mot à un commis blond, qui semble plus occupé à regarder dans son décolleté qu'à écouter ce qu'elle lui dit...

Bon une sage femme qu'il lui faut maintenant...Ben elle est drôle la rousse! Où qu'elle va trouver ça? Tiéfaine au milieu de la place de Limoges se demande bien ce qu'il faut faire...elle pourrait déjà prévenir Clarissima...la sœur du père..ça serait déjà ça de fait et pour la sage femme...ben on verrait quand la patronne sera entourée...peut être qu'elle irait voir chez le médicastre..il saurait sûrement.
Vera.
[ Dans la cave des Bretzel ]

Papy m'avait assigné à résidence. Interdiction d'aller aux bureaux comtaux, interdiction de sortir à Limoges, interdiction de bouger si ce n'est de squatter la cave familiale.

Pourquoi était-il si méchant? Mais par ce qu'un Von Bretzel quand il veut quelque chose il l'obtient. Pour l'heure Maurice s'était mis en tête de me punir. Oui, à mon age, on osait encore me sanctionner pour des "délits" que je n'avais pas commis. J'avais juré sur la tombe de Mamie Gertrude , sur la tête d'Ettore que je n'avais pas touché à ses fûts. Sauf qu'il avait décrété que j'avais la gueule qui reflétait la culpabilité.

J'attendais inexorablement que quelqu'un vienne me délivrer. Mon absence se faisait sentir, au conseil des maires ça grondait et quelques gens m'attendaient aussi pour régler quelques comptes et autres. Inutile de feindre la pendaison, Papy était trop futé pour savoir que je tenais trop à la vie pour me suicider. Alors je campais là et Piotr me livrait mes missives avec un air bien désolé.


"Si j'y reste, tâche de prendre soin du bébé..."
- HAN ! L'est pas question que ma Mie décède , c'est l'heure de la délivrance. Piotr aidez moi , on va faire le mur!


Quand il n'y a plus le choix. On fait ce qu'on peut. On court vers la sortie la plus proche en espérant que Maurice ne soit pas dans les parages et on s'accroche au Piotr comme une moule à son rocher. C'est que le vieux n'a pas l'air commode en ce moment et qu'il distribue des mandales à tire larigot. Je tiens encore à mes quenottes et mes joues, Takoda mérite bien ce sacrifice, quitte à me faire marave par les aïeux autant que ce soit pour une cause juste.

- Ah la vilaine elle se carapate!

-Je reviens tout de suite. Mon joueur de soule va naître, vous avez cru que j'allais rester là!

L'excès de bravoure, je trouve même le moyen de répondre au grand père qui se dépêchait (à son rythme de vioc) de me courir après. De loin on dirait une scène au ralenti , je "galope" avec Piotr.

    Citation:

    Salutations Clarissima ,

    Je suis Vera Von Bretzel, je ne sais plus si vous vous souvenez de moi,
    c'est que vos sorties se font si rares.
    Je vous écris quelques lignes pour vous informer que vous allez être tante là.
    Qu'il paraît que vous êtes sage femme enfin que vous savez extraire les mioches de leur antre.
    Puis-je compter sur vous pour dépanner ma Mie Thaïs.
    C'est que je peux vous faire confiance, après tout elle porte le fruit du verger de votre borgne de frère.
    Je vous en remercie grandement,
    Chez Thaïs c'est par là bas, y'a des bois et des tas de trucs.*


    Magnez vous s'il vous plaît, faudrait pas qu'elle attende trop !

    Cordialement,

    Véra.


    Citation:
    Gueldnard ayez tu as opté pour la tonsure du moine,
    tu sens déjà la sainteté et tu nous manques déjà.
    Grande nouvelle , ma mie va accoucher !
    Prends soins de toi et reviens en forme!

    et NON je ne chiale pas encore.

    Véra


    [ En route pour la délivrance de la Mie!]


    De secouer tous les passants du coin pour connaître l'adresse exacte de la future mère. Je suis une amie ingrate et sans doute la plus égoïste qui puisse exister. Avais-je rendu visite à ma rousse mie depuis le temps? Jamais, une brève entrevue à la Porcelaine puis une missive de ma part qui fleurait plus le lynchage à distance qu'autre chose. Si Shigella avait préféré la mort qu'être mon âme sœur, ma sœur de cœur c'est fort possible que ça vienne de mon tempérament toxique. Je suis la reine des "lamentations", à croire que tout les malheurs du monde n'arrive qu'à ma pomme et je cause toujours de "moi, moi , moi" et oublie bien souvent que ma Mie a des galères bien plus importantes que les miennes. Que dire de cette manie de vouloir la "protéger" , de jouer la mère harpie avec les mâles que je trouvais salaud quand il s'agissait de ceux qui tournaient autour d'elle. Jalousie maladive? Possessivité ? Je nierais si on me le demandait, mais dans mon fort intérieur j'étais lucide. Extralucide même et aujourd'hui malgré le coeur qui palpite de peur de me faire tabasser par le vieux et aussi d'assister à une scène "macabre" ou la plus belle pour ceux qui raffolent des naissances j'étais là, prête à écraser mon empathie pour l'encourager la Mie amie.

    Je voulais la tenir sa main à l'Ambrois, être là quand elle en aura besoin. Piotr me soufflait tout bas que j'allais tourner de l’œil. Que je ferai mieux d'attendre "la fin" , qu'un accouchement ce n'était pas simple, que c'était parfois mortel. Deux fois qu'on fait allusion à une fin mortelle pour la future mère ...


    -Causez pas de malheur Piotr, TOUT VA BIEN SE PASSER! Victoire l'en a EU DEUX! L'est toute pétillante de vie tout VA BIEN!


    Grâce au blondin me voila anxieuse , je bouscule les quelques gens qui doivent servir Thaïs pour qu'ils daignent me conduire à la pièce où elle se trouve.

    - Ma mie , j'ai envoyé quelqu'un pour brailler à la porte de Clarissima , tout va bien se passer hein!

    De l'observer inquiète et de voir que miss Thaïs s'est laissée aller.


    - Y'a pas que moi qui me pisse dessus quand j'ai la frousse ? C'est beau !
    Il n'y a vraiment pas de quoi avoir peur ma Mie, ça va aller.


    Je tente de la rassurer , c'est la seule chose que je pourrai faire étant donné mon ignorance totale à ce sujet.


    - Hm tu veux que je contacte Zeinar ? Atalante son aide soignante pourrait t'aider ou lui même hein?


    De l'inviter à quitter son tabouret qui ne me semble pas idéal pour ce qui va suivre ...


    - Tu viens ma belle je vais t'aider à aller dans ton lit , tu vas y arriver ?
    - Vous me permettez dame Thaïs?

    Pas le temps d'avoir une réponse que le prussien m'emboite le pas et s'en va porter la rousse. Je le suis du regard perplexe, l'était bâtit comme un bucheron, si bien que la Mie était portée comme une plume.

    Quel gentlemen ce type là. D'être guidé vers la pièce , quelques femmes se baladaient avec des bassines d'eau et des chiffons ...

    D'attendre impatiemment que le sauvetage s'opère.


    - Humpf je ne sais pas si c'est préconisé, tu veux un peu de prune ? Peut-être que ça fera passer les douleurs?


    Que je lui dis en la voyant se crisper à chaque contraction.








































Takoda
Tout se passait bien...tout allait bien se passer...même la voix de Vera le répétait dans sa tête tandis qu'elle contenait une multitudes de grimaces douloureuses dues aux contractions qui commençaient à se rapprocher... Dans sa tête...Non, pas dans sa tête...car face à elle se tenait belle et bien la Colombe. Vera Von Bretzel en personne... Logiquement, ça aurait rassuré toute les amies du monde de voir la sienne et là...étrangement, la panique intérieure se double. Est ce le débit de voix de la brune? Ou les femmes qui s'activent à une vitesse plus élevée à son contact? Ou...la présence du Piotr?

Et alors quand on lui propose de rejoindre son lit...là...c'est le pompon! Parce que non seulement elle se retrouve à moitié portée par le blondin et qu'en plus elle n'a pas du tout l'intention de prendre la position d'une défunte pour donner la vie! Les gens sont complètement fous!


NON, JE NE VOUS PERMET PAS!!!!! RAAAAAAH MAIS LÂCHEZ MOI PIOTR! FOUTRECUL!

Grimace de dépit autant que de douleur qui s'attarde sur le faciès où commence à perler quelques gouttes de sueur. La voix se calme mais reste ferme.

Bas les pattes! Je reste là! Qui a bien pu vous mettre en tête de me coucher pour une telle...chose! Tsssss! Lisez les livres sur le sujet..vous verrez bien ce qu'il y a d'écrit de dedans... AAAAAAAH!

Les mains se portent au ventre rapidement, retrouver le tabouret, vite... Sur le pas de la porte de sa chambre, la rousse se décompose....

Apportez moi plutôt ce FOUTUUUUU siège.... Et sortez! UN...homme n'a rien à faire là durant ....un terme! HUMMMMMPF. Et il me faut de l'eau..DE L'EAU !!!! Et où est CLArissimAAAA. HUMPFFFFF!

Les doigts crispés sur le chambranle de la porte, Thaïs prend son mal en patience...Tout va bien aller, tout!
_________________
Arry
    Ce sera une mouflette. Forcément. Du moins, mieux vaut. Imaginez un marmot à la tignasse rousse vive symbole du Sans-Nom avec en guise de cadeau de son borgne de père une croix réformée autour du cou. A tout juste cinq piges, il finira sur un brulot. Alors que si c’est une gamine, ses tares préjugées lui seront pardonnées. Vrai de vrai, on pardonne plus facilement à un brin de dimzelle. Et plus le brin de dimzelle en question est joli, plus on pardonne. C’est une catin qui me l’a assuré et quoi qu’on en dise, les putains tapent souvent dans le véridique. Hm. Je ne devrais certainement pas penser à ce genre d’idioties maintenant. M’enfin, je n’y peux rien, l’inquiétude a toujours cette fâcheuse tendance à brasser mon ciboulot d’idées tordues, morbides et globalement pessimistes. Berdol, le dérangé du bocal dans toute sa splendeur.

    N’empêche que pour aller gribouiller « Ne paniquez pas...tout va bien aller. », la future mère elle-même devait penser que j’appréhendais comme la dernière des fiottes. Ce qui n’était pas tellement faux, dans les faits. Même en situation de crise, alors qu’elle s’échinait à pondre son premier marmot, c’était elle qui trouvait le moyen de me rassurer. Visiblement, j’avais encore des progrès à accomplir en matière de soutien pour femme enceinte. Hm. Sans commentaire. Ce qui était étrange, c’est qu’il ne faisait pas grand doute que je me faisais davantage de bile pour Thaïs qui portait de l’Assay que pour la presque totalité des sottes greluches qui avaient eu le malheur d’enfanter du Zolen. Sûrement parce que dans le cas de ces dernières, je m'étais lâchement tiré les braies à peine remontées et leurs cuisses toutes juste refermées. Doit y’avoir de ça. A ajouter aux désidératas de ma girouette de palpitant pour une meilleure compréhension.

    Toujours est-il que j’avais fini par me pointer devant la bicoque de l’Ambrois sans même avoir à harceler tous les pécores du coin à la suite de la Bretzel pour dégoter l’adresse. Trop de talent ! Ou juste une mémoire renforcée par diverses visites éparpillées sur une quinzaine de mois. Ouaih, je mise plutôt sur cette seconde théorie. Le souci n’avait pas tant été un problème de localisation qu’un souci de gestion de fiancée grosse et jalouse à qui il avait fallu expliquer que c’était on ne peut plus normal de se rendre au chevet d’une dimzelle qui accouchait du gosse d’un autre. Je suis certes doté d’un sens inné du baratin avec une propension monstre pour le mensonge et la magouille sous toutes ses formes mais là, en toute franchise, ce n’était pas de la tarte. Il aurait sûrement été plus aisé de vendre des bouquins à un aveugle, des poulaines à un cul de jatte ou un quignon de pain à un édenté que de convaincre Kierkegaard du bien-fondé de ma visite. M’enfin, je cogiterai à un moyen de me faire pardonner plus tard. Pour l’instant et pour ceux à venir, y’avait plus urgent.

    « Comment va-t-elle ? »


    Les bonnes manières et le savoir-vivre, ce n’était pas encore acquis. Dans ma précipitation à ouvrir la porte, j’avais presque envoyé la domestique se vautrer à l’autre bout de la pièce. Putinasse. Quel idiot. Merde.

    « Hm. Et sinon, salut. J’suis Arry. Croyez que… j’pourrais attendre à l’intérieur ? Je resterai tranquille, promis. Pis, pourriez m’apporter des friandises ? Ça m’détend d’grignoter. »

    Plus sans-gêne, tu meurs. N’empêche que j’étais réellement déterminé à attendre bien sagement dans la pièce à côté jusqu’à ce que délivrance soit faite et que le mouflet ne se soit mis à brailler. Enfin, ça, c’était avant d’entendre Véra ET ce stupide blondin de Piotr fini à la pisse de chaton que j’avais en horreur depuis qu’il s’était permis de tartiner Thaïs de crème y’a quelques mois. D’façon, les russes ont toujours les mains baladeuses et je suis certain que CE type est russe. J’étais à deux doigts de lâcher un : « Berdol ! Véra ! Dégagez ce Piotr de là ! » mais même les nerfs en vrac, j’avais conscience que ce n’était bigre pas le moment de piquer une crise. Puis, maintenant que la rousse commençait à donner de la voix, j’avais presque oublié la raison de mon agacement.

    « Cessez d’vous agiter, d’Ambrois. Grainette n’en arrivera pas plus vite. »

    A dire vrai, puisqu’elle était à un bout du couloir et moi à un autre, ce n’était pas réellement une entorse au « pas de types dans la pièce durant l’accouchement » mais plutôt une adaptation tout-à-fait acceptable à la situation d’espèce. C’est farfelu mais ça se tient.

    « Tout va bien aller. »

    Dit avec un fin sourire et une gueule confiante, en général, ça l’fait.
Maleus
[Quelque part en pleine cambrousse berrichonne.]

Un fiasco. Vrai de vrai. La petite " promenade " que le borgne avait planifiée depuis voilà quelques mois s’était au final avérée être un raté complet et l’humeur du cyclope n’en était de fait pas aux beaux fixes. Il était parti du principe que cette activité ô combien critiquée et critiquable par les honnêtes citoyens lui aurait été salutaire mais le résultat était à l’opposé de ses attentes. Tel un morveux gâté à qui l’on avait point offert le cadeau de ses rêves, il boudait en compagnie de la pipelette Umb’ dans la silencieuse et désolée campagne berrichonne.

Et comme il n’y avait pas vraiment de hasard dans la vie, un petit message le prévenant de l’arrivée imminente de sa progéniture illégitime avait terminé de lui miner le moral. La comtesse Victoire l’avait pourtant prévenu que cela arriverait ainsi. Peut-être avait-il inconsciemment fuit ce moment où l’enfant né, tout deviendrait plus concret ? Il y avait sans doute un peu de tout ça. Perdu dans ses pensées, la pipe fumante coincée au coin de son bec, il avait rédigé une courte réponse, sachant dans le fond que vue sa situation, il n’arriverait jamais à temps pour soutenir la future mère. Clara serait tout de même dans les parages, du moins normalement. Apportant sa science et représentant la famille à défaut du futur père dans les parages.

Est-ce que la rouquine Thaïs lui en voudrait de n’avoir pas été dans les parages lorsque la délivrance avait sonné ? Sans nul doute. Du moins si tout se passait correctement pendant l’effort. Un résultat macabre changerait probablement la donne. Bien entendu, connaissant la donzelle, elle feindrait de ne pas le blâmer de son absence. Elle était comme ça la Thaïs, toujours très douce et compréhensive en apparence. Pour sûr que cela devait bien bouillir à l’intérieur. Oh que oui.

Il était donc temps de rentrer.

Rentrer parce que cela ne servait à rien de faire durer plus longtemps cette expédition infructueuse. Parce qu’il devrait sous peu assumer un nouvel enfant dans son clan d’une manière peu conventionnelle et très peu aristotélicienne. Adviendrait ce qu’il adviendrait aurait-il dit en d’autres temps. Malheureusement en ce moment présent, il était loin d'être capable d'être aussi serein que de coutume. Les choses se complexifiaient de plus en plus dans sa vie et le huguenot ne savait pas s’il saurait faire face à tout cela.

Il aurait un peu de temps pour y réfléchir.
Sur la route.

_________________

Adieu Fab'
Takoda
Thaïs aurait volontiers tout envoyer valser à ce moment là...La douleur qui lui déchire les entrailles dépasse tout ce qu'elle a pu vivre auparavant...Même le fouet était plus doux en comparaison à cet enfant qui ne demande qu'à pointer le bout de son nez. La seconde main agrippe l'autre chambranle, alors qu'un cri rauque et bestial s'échappe de la gorge de la D'Ambrois. Le corps s'arque vers l'avant comme si elle allait dégobiller et le faciès se déforme de nouveau sans ménagement.

AAAAAAAAAAAAAH! Gast*! Ramenez moi ce foutu tabouret!!!! HUUUUUUUUMPF! AAAAAAAAAH!

Et en entendant la voix du Zolen qui visiblement tombe toujours au bon moment de lui adresser sa phrase la plus charmante en réponse à ce qu'elle n'a pas du tout envie d'entendre.

« Cessez d’vous agiter, d’Ambrois. Grainette n’en arrivera pas plus vite. »

Allez vous faire voir VOUUUUS!!! AAAAAAAAAAAH! Et c'est un GAAAAAAAAArçon!

La caboche se prends à maudire Maleus un instant, où était-il donc? Et où était sa sœur surtout... Astana ne pouvait rien pour elle et les Assay manquaient cruellement à l'appel pour cette naissance...

Un nouveau cri de bête marqua la fin de la réflexion, le visage se crispe, les yeux se ferment, elle n'a plus la force de penser à quoi que ce soit, il lui faut une sage femme...maintenant, ou faute d'autre chose un médecin... La sueur perle au front laiteux, le travail a commencé...Mon dieu qu'on en finisse...

La main lâche le chambranle de la porte et s'agrippe désormais à celle de la Von Bretzel pour la broyer sans même qu'elle s'en rende compte... Là debout, à l'entrée de sa chambre, ce n'est pas tout à fait ce qu'elle avait imaginé comme délivrance... Qu'avait-elle imaginé au fond...?

Que cet enfant arrive? Oui. Que Maleus serait là, dans la cuisine? Oui. Qu'elle souffrirait à cause de ses hanches petites..trop petites? Oui! Que cela serait long? OUI! Et qu'elle mourrait en couches? Oh oui!

Ce qu'elle n'avait guère prévu c'était...Vera, Piotr, Arry, pas de sage- femme....et ça...



« Tout va bien aller. »

Bizarrement la phrase résonne une fois, deux, fois, trois fois dans sa tête... au côté de celle de l'ambassadeur berrichon: " j'espère que vous donnerez un héritier fort et vif à vôtre marri!" et puis de constater que la situation est risible...Si bien que le fou rire la prend, incontrôlable, presque hystérique...une façon de soulager l'angoisse sans doute...

* Gast: Putain en breton.

_________________
Euridyce
    Et ce fut Lucie qui, comme toujours, arriva en retard. Lorsqu'elle avait appris la nouvelle d'Arry, croisé dans une de ces éternelles visites en taverne une fois la nuit tombée, elle s'était promis d'aller prendre elle-même des nouvelles de la future maman. Plus important encore, elle lui avait promis d'être présente et de la soutenir dans la lourde tache qui l'attendait, et aussi fourbe que soit notre Canéda, mentir n'était pas son fort. Dans une précipitation peu habituelle, Lucie quitta donc à l'aube l'appartement qu'elle partageait avec le Couzage, déjà occupé à ses affaires. Et si le travail avait déjà commencé ? Si elle arrivait trop tard, et qu'il arrivait quelque chose à Thaïs ? Pour sûr, la blondie-rousse s'en arracherait les yeux, façon Œdipe. Toute juste vêtue d'une chemise, de braies noires et d'un lourd manteau, elle fit le tour de la vie, arpentant les rues et s'y perdant au moins trois fois. Le sens de l'orientation ? Un don qui fut refusé à Lucie, pour son plus grand agacement. Elle s'en voulait, désormais, de n'avoir été au chevet de sa douce amie plus tôt. A quand remontait leur dernière rencontre ? Si longtemps qu'elle ne pouvait s'en souvenir. Ou peut-être était-ce l'anxiété qui limitait toute réflexion. Le pas rapide, la mine bouillonnante, la cadette Canéda s'attarda dans une longue rue, avant d'apercevoir - enfin - son objectif.

    Une fois arrivée devant la maisonnée agitée, ce furent les bruits qui l'alertèrent. Alors, que faire ? Attendre gentiment qu'on vienne lui ouvrir, ou forcer l'entrée et débouler comme une idiote au milieu de la scène déjà assez dramatique ? La réflexion ne dura pas plus d'une minute, et voilà la Canéda qui traverse l'entrée, et s'arrête net en les zieutant tous. Véra était déjà présente, ce qui ne manqua pas de soulager Lucie, et l'Oncle également. Bien, au moins, elle n'avait pas affronté les premières douleurs seule. Le regard canédien avisa ensuite la principale préoccupation du jour : Thaïs, le visage marqué par la douleur, envoyant pètre Arry. Décidément, même en plein accouchement, la rouquine gardait son verbe classieux. Ne sachant pas trop où se foutre -pas étonnant dans ce genre de situation, vous me direz - Lucie s'avança un peu, tout en laissant de l'air à l'Ambrois.

    Ah euh... Bonjour ! J'étais venue te... Enfin, y'a eu les cris alors je... Voilà, je suis là.

    Tentative de communication ajouté à une trop forte dose de stress : combo gagnant. On retente.

    Il faudrait t'allonger, Thaïs.

    Un regard de soutien à son amie. Tout allait bien se passer. Tout devait bien se passer.

_________________
Clarissima
On l'avait appelée. Oui mais. La d'Assay n'était point chez elle, et le messager n'avait rien trouvé de mieux à faire que de remettre la lettre de Vera à la servante en charge des lieux. Sans se biler, donc, elle avait terminé de faire le ménage au temple (oui, elle passait le balai en l'absence de son gredin de frère) et avait même fait un détour par la boutique du tripier pour acheter quelques abats de poulet qui servaient en partie à nourrir les blaireaux.

Ce n'est donc qu'en rentrant qu'on lui tendit la missive. Elle la reçut avec son traditionnel calme à la limite de l'inertie, la rangea dans un coffret de bois où traînaient d'autres morceaux de parchemin dont le verso pourrait toujours servir de brouillon — économique et écologique ! — et alla chercher son tablier qui séchait sur la corde à linge et sa sacoche de cuir.

D'un bon pas, mais sans précipitation, elle se rendit donc à l'adresse indiquée. Nul besoin de demander confirmation, on entendait la parturiente depuis la rue, et quelques commères commençaient à se masser aux alentours. Elle frappa, on lui ouvrit, et elle suivit les hurlements pour trouver la chambre, emboîtant le pas à une rousse donzelle.

« Bonjour. Pardonnez le retard. Je n'étais pas chez moi. »

Elle posa sa sacoche sur un meuble quelconque, en sortit divers flacons et pots qu'elle aligna à côté. Elle y joignit une paire de forces, et même du linge propre ; sait-on jamais, il s'agissait d'un d'Assay, et elle ne pouvait pas laisser la qualité de la lessive au hasard. Cela dit, elle se tourna vers l'armée de gens présents et qui, selon elle, n'avaient rien à faire là, en particulier un, au masculin, qu'elle allait carrément virer manu militari s'il ne comprenait pas tout seul qu'il n'avait rien à faire là. L'accouchement c'est une affaire de femmes, bordel.

Cela fait, et puisqu'elle n'avait toujours pas de temps à perdre, elle enfila son tablier puis alla se laver les mains, puisque des aiguières et des bassines avaient été posées là par des servantes bien avisées. Enfin, elle se retourna vers Thaïs.

« Il faut vous dévêtir et aller au lit, maintenant. En chemise à tout le moins. »

Et elle n'avait pas l'air d'envisager qu'on puisse discuter ses ordres, la Clara.
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Takoda
Le rire se mue vite en gémissements, Deos que cela fait mal. La main se crispe à nouveau sur celle de Vera alors que Tiéfaine, de retour, s'active pour apporter linge propre, bassines et aiguières. Sur ce la porte s'ouvre de nouveau à la volée, cette maison devenait un véritable moulin... Fort heureusement, il s'agit de Lucie et qui plus est...suivie de Clarissima!

Le Très Haut soit loué, finalement elle sera punie sans doute aucun pour avoir eu des pensées négatives à l'encontre de la famille de réformés...Toujours est-il qu'entre l'arrivée de la Canéda et celle de sa belle-sœur...quoique le terme ne convienne pas, la respiration se fait haletante.


Aide moi Vera...toi aussi Lucie...AAAAAAAAAAH!

De nouveau, elle a l'impression qu'on lui lacère le bas ventre.... Juste le temps de reprendre une goulée d'air avant de raccrocher sa seconde main à son amie presque rousse. Déshabillez moi, qu'on en finisse, ayez pitié...Voilà ce qui perce dans les émeraudes.

Seul un regard de travers au prussien signifie: "Dehors, c'est une affaire de femmes!" Et bien qu'il l'ait déjà vu relativement dévêtu, la rouquine ne tient pas à réitérer l'expérience pour cette partie là de son anatomie, et c'est donc une fois le blond sorti et en direction de la cuisine qu'elle consent à se mettre enfin en chainse.


Faut-il vraiment s'allonger? Humpf, humpf, humpf.....OUH.

Toujours cette peur au ventre de prendre la position d'une mourante qui la taraude, mêlée à des contractions qui s'enchaînent de plus en plus rapidement...de quoi en faire pâlir plus d'une. La d’Ambrois se laisse presque faire comme une petite fille, on devient vite vulnérable dans de tels événements. Par la suite il va falloir donner toute l'énergie possible, pour que vienne au monde la petite merveille...autant s'économiser.
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--Tiefaine


Bien sa veine que la sœur du m'sieur Borgne ait pas été à la maison quand elle est venue...Le mot a été transmis visiblement parce qu'elle a fini par arriver...A son rythme, froide et calme.
Heureusement qu' elle en est pas à sa première Tiéfaine alors en attendant elle a préparé de quoi servir la sage femme. Du linge propre qui fleure bon le savon, elle a rempli ce qu'elle appelle un pichet d'eau propre elle aussi et fait chauffer une marmite en plus... Et elle s'est démenée pour délier tout les nœuds qui traînaient alentours, s'agirait pas que le mioche arrive avec un cordon enroulé autour de son cou...

Par contre, faut dire que c'est pas de tout repos aujourd'hui...D'abord y a eu la Vera qu'à débarqué avec le blond qui lui fait toujours du gringue quand elle va au lavoir...Comment qu's'appelle déjà? Un nom à coucher dehors qu'il a celui là...Pitre? Pior? Pas Pierre ça c'est sûr...'fin bref on s'en fiche! Il s'permet d'embarquer madame dans sa chambre et après il reste comme un rond de flan à gêner les allées et venues et à attendre qu'on déshabille la patronne, faut pas pousser... Enfin si justement... La main gauche de la domestique attrape le bras droit du Prussien et l'entraîne vers la cuisine.


Oust! Les hommes doivent rester en dehors des affaires d' femmes! Pas b'soin qu' vous reluquiez l'entrecuisse d' Madame. D'autant qu' ça va virer sanguin not'e affaire... Hop, là, restez avec...Lui et patientez, comme tout le monde! Z'avez qu'à...jouer aux dés...

Un coup d’œil à L'Arry qui demande la lune...des friandises et pourquoi pas une pièce de viande aussi... Pas possible que dans ces moments là la maisonnée devienne un moulin... Parce qu'en plus de Clarissima y a aussi l'autre blondine qui a débarqué... Pour un peu Tiéfaine, virerait tout le monde à grands coups de balai...mais bon y a plus urgent!

Pas de tour pour rien, la quarantenaire repart en direction de la chambrée avec un verre de vin mélangé à de la matrice de lièvre... pour activer le travail comme on dit... Et puis, Tiéfaine sentant que la brune d'Assay va reprendre les choses en mains, elle attend désormais les ordres... et elle prie, parce qu'il n'y a que cela à faire.


N'discutez pas m'dame...Sinon on va y passer des plombes...

Oui, elle se permet la Tiéfaine...parce qu'elle en a vu d'autres...
Gueldnard
[Pendant ce temps à Saint Junien]

Assis devant son secrétaire, une plume à la main, il griffonnait encore et encore sur un parchemin. Cela faisait des mois qu'il était cantonné dans son domaine à gérer diverses affaires. Tout juste sorti du monastère qui l'avait retenu durant quelques jours, il faisait un inventaire complet de son escapade. Les traits tirés par la fatigue, il finit de remplir son parchemin. Les yeux remontèrent la page et descendirent de gauche à droite avec rapidité tel l'oiseau se laissant tomber pour fondre sur sa proie.

Enfin terminé.


Quittant son secrétaire, il se dirigea vers la cour intérieure de son domaine. Là, une charrette remplie de tonneaux en bois attendait patiemment.

Regardez combien les moines sont généreux. Ils nous font grâce de leur meilleur vin qui allait finir par se gâter avec le temps au fond de leur cave. Qui plus est, la place allait leur manquer. Chaque escapade chez eux nous assure de bonnes réserves de vin. Descendez ces tonneaux dans la cave et prenez grand soin dans les escaliers. Le premier qui lâche un tonneau et répand ne serais-ce, qu'une goutte de vin sera châtié comme il se doit. On ne plaisante pas avec ce genre de chose. Une fois fait, on fera en sorte de le mettre en bouteille. Remplissez les casiez du fond, il doit y avoir de la place. N'oubliez surtout pas de noter l'année de mise en bouteille et la provenance du vin. De nouveau casiez finiront de garnir les derniers espaces de la cave ces prochains jours. Allez, au travail.

Les consignes données, il observa la manipulation des tonneaux. Les gestes de ses gens étaient précis. La manœuvre prenait plus de temps qu'il n'en fallait mais le tonneaux finiraient intact jusqu'au refuge. Le domaine était gardé tout comme la cave. En permanence, 2 gardes surveillaient l'entrée du lieu prêt à user de leur lance à la moindre tentative d'incursion. Les consignes étaient claires. Lubie du propriétaire ? Certainement, la cave c'est sacré ! Pas un de ses parasites ne viendra toucher à sa cave sans y laisser sa vie. Il invitait gentiment tous les profiteurs à aller voir ailleurs goûter l'herbe bien plus verte. Plus le temps passait, plus la cave se remplissait. Les commandes chez un menuisier du coin affluaient encore et toujours pour de nouveau casiez pour stocker toutes ces bouteilles. Les derniers devaient arriver sous peu pour finir de combler les derniers espaces de la cave. Bientôt il allait devoir sortir quelques unes de ses bouteilles. Lui qu'on taxait de radin, il allait offrir une partie de son vin et de sa prune à des amies. Car chez le blond, la piquette n'a pas sa place. Il n'y a que de la qualité. Une cave à son image, unique. Vera allait se marier, ivrogne de son état, il ne pouvait pas la laisser s'enclaver sans rien boire pour faire passer la chose. Quelques caisses de 6 bouteilles mais pas plus. Fallait pas qu'elle s'imagine qu'il allait l'entretenir. Juste de quoi fêter ça, savourer et hop, plus rien, fini. Elle se tournera vers son mari pour subvenir à ses besoins faramineux en alcool, poulaines et autres exigences Bretzelienne. Après Vera, Takoda. Grosse comme une vache, elle allait sans doute pas tarder à pondre. Elle aura certainement besoin de courage et d'un remontant. Fatigué par les pleurs du marmot ou de la marmotte à pas d'heure, donner le sein constamment, une vie éprouvante allait l'attendre. Le vin est une valeur refuge. Un bon remontant. Puis, c'est pas pour dire mais on ne badine pas avec l'éducation des enfants. Un peu de vin bu par la mère, ça transite par le lait et ça donne un enfant solide prêt à affronter la vie. Faut leur donner le bon exemple. Tous ces gamins à qui on leur donne uniquement du lait et de l'eau. Quelques années plus tard, ça boit de la tisane et ça pisse à tout bout d'champ. Surtout pour une donzelle ! Ça devient une vraie pisseuse et on ne peut plus rien en faire. Si c'est un garçon, il ne fera rien d’intéressant dans sa vie ou finira par boire du lait de chèvre et deviendra bien abruti sur les bords.

La vie c'est avant tout un bon casse croûte avec du pinard pour tout faire descendre. Le vin ou la prune, c'est le remède à tous les maux. Pour la rouqmoutte, on ne parlera pas barbecue, c'est un sujet sensible. Les roux et le feu, c'est toujours délicat mais un peu de vin accompagné d'une soupe lorsqu'elle aura mis bas, ça la requinquera la Takoda. De bonnes bouteilles ça lui sera bien utile.

C'est ainsi, loin des cris et du spectacle qu'offrait la rousse dans sa piaule que Gueldnard occupait son temps. Loin des préoccupations de tous, dans l'ignorance totale, il gérait son nouvel arrivage de vin pendant que son amie beuglait pour expulser ses futures emmerdes.

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Vera.
    [Pas de panique à bord ...]

    L'angoisse. Accepter le fait que je ne sois pas du tout la femme, ni l'amie de la situation. Mon élan de courage se brise au fur et à mesure que ma mie s'excite de douleur. Tandis que le blondin de Piotr se prend une engueulade en bon et du forme, je reste le cul entre deux chaises, que faire ? On la couche ou elle s'assoit la future maman?

    Il est sûr que Thaïs s'attendait à du secours au "point", genre des spécialistes en délivrance. Habituellement je suis une pie bavarde et plus je panique plus je braille, aujourd'hui c'était un nouveau sentiment : compassion puis aussi impuissance. Ma main ne m'appartient plus, je salue d'un signe de tête Lucie, qui j'espère nous sera d'une grande aide, et je zieute la porte en même temps, la sortie de secours c'est par là? OUI.

    Alors que je m'apprête à fuir le destin "maternel"de Thaïs: l'inéluctable délivrance. Elle s'occupe de broyer ma main. Punaise, c'est que la rousse mie avait du panache.

    Lucie confirme , la position couchée c'est le pied pour l'accouchement, j'en profite pour faire une oeillade au Piotr
    : "à votre place je ne m'éterniserais pas dans le coin coin Piotr, barrez vous fissa. Si vous tenez à vos mains."

    Sauvé par la domestique qui passe par là, le prussien est embarqué plus loin. A quoi je pense là tout de suite? MOI AUSSI JE SUIS UN HOMME. Voila ce que je pensais, genre je n'ai strictement rien à faire dans la salle de travail non mais ho. Les mirettes rougies par ce qui ressemble à un début de pleurnicherie à venir .

    -Aide moi Vera...toi aussi Lucie...AAAAAAAAAAH!

    Docile? Oui je le suis, en guise d'aide je lui tends l'autre main. C'est le maximum que je puisse faire pour l'aider et m'aider aussi.


    -Faut-il vraiment s'allonger? Humpf, humpf, humpf.....OUH.


    Je me contente de hocher la tête de haut en bas, puis de droite à gauche, signifiant mon ignorance.

    - Faut le faire comme tu le sens ma mie... debout, couchée, ou assise tant que ça te soulage hm.



    Une lueur d'espoir pour la future mère à l'arrivée du secours tant attendu : Clarissima.

    De me redresser à son arrivée. La D'Assay semble être connaisseuse de la mission du jour. Je m'arme d'une serviette pour éponger délicatement le front de ma mie.


    - Clarissima est experte en la matière. Je te prie de m'excuser, je vais aller à côté un peu... Tout ceci nécessite du courage , je vais prier.


    C'est ce qu'on appelle de la pleutre attitude. De tituber en direction de la cuisine, fébrile.Agitant la mimine broyée. Attendant sagement qu'on vienne m'annoncer la naissance. Que se passe-t-il? L'émotion est vive . Si je reste là je vais tourner de l’œil.

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Takoda
Et il eut lieu cet accouchement, difficilement...dans les cris et le sang.
Une délivrance pour la mère, un souffle pour l'enfant..une frousse pour les uns, un soulagement pour les autres.
Et bien que les hanches soient étroites, malgré la position inadaptée du nourrisson...ce fut le cri d'une petite fille qui retentit après ceux de la rousse.

Un petit bébé, pas plus gros que ça...une fraîche fleur de printemps. Des yeux d'un bleu-gris ressemblant à la mer sous un ciel d'orage...Une petite toison blonde sur le crâne se ferait connaître dès que le sang aurait été lavé...Mais l'image de cette enfant posée sur le ventre de sa mère, main dans la main ne devait pas être brisée tout de suite... Parce que bien que le péché de chair soit à l'oeuvre lors de la création de ce petit être...La grâce avait été accordée...

Miséricorde, Très Haut...Eleanor était née.

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