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[RP] Hostel Pelamourgue

Basile
L'hobereau esquissa un sourire sous l'ardeur du jeune écuyer. S'écartant tout de même d'un pas lorsqu'il eut à cracher par terre mais sans en dire quoique ce soit. S'approchant un peu loin dans la cour, il s'arrêta près d'un tronc d'arbre qui avait été déterre et remis en terre ici. Privé de ses branches pour ne laisser que son bois massif monté sur trois mètres en un bois rigide.

    - " Ainsi soit-il, vous êtes désormais pleinement écuyer à mon service. "


Point de serment ni de cérémonie, le simple engagement suffisait en lui même à former ces liens entre l'écuyer et le chevalier.

    - " La force sera la première chose qu'il vous faudra apprendre.
    Chaque jour, vous viendrez ici, et armé de votre épée vous frapperez contre ce tronc. Encore, et encore. Jusqu'à ce que vous le rompiez en deux.
    Alors vous recommencerez. Ainsi vos bras apprendrons à donner des coups et à recevoir les impacts. "


Après tout un homme était moins solide qu'un arbre, mais une armure d'acier pouvait s'avérer tenace à fissuré. Se déplaçant de quelques pas afin de le laisser prendre la mesure de son adversaire de bois.

    - " Vous aurez à prendre soin de votre épée, apprendre à la nettoyer, l'affûté, la démonter et la remonter, et protéger son acier.
    Vous pourrez vous occuper des chevaux également, bien que vous semblez déjà avoir la pratique de l'équitation.
    Cela vous devriez le faire régulièrement et par vous même. "


Les premières pratiques étaient donnés, viendrait ensuite la formation plus pratique. Ce à quoi le chevalier occitan poursuivit sur le même ton neutre.

    - " Vous apprendrez à manier l'épée avec moi, usant d'armes en bois. Je vous manderais lorsque nous prendrons le temps pour cela.
    Il faudra que vous pratiquez l'équitation et la lance, contre des mannequins et des anneaux.
    Nous irons chasser également, et enfin je vous ferais mander quand j'aurais besoin de votre service.
    Si votre corps devra être bien formé, votre esprit tout autant, vous aurez à lire, les légendes arthuriennes seront un bon début. "


Toisant le tronc d'un regard, le Pelamourgue poursuivit.

    - " Vous pouvez débuter dès maintenant à attaquer cet arbre. A chaque tronc coupé, vous recevrez un cadeau afin que cela ne vous paraisse point être une vaine tâche.
    Je viendrais vous trouver plus tard pour mesurer votre maîtrise des armes. "
Flaminia.m.


[Autre jour, même place.]

Journée ensoleillée à Tours, tout va bien dans le meilleur des mondes possibles.. Non.

« Où se trouve la sage femme ? » La question est posée à une servante qui passe là, et l'italienne continue ses recherches de son côté, une main derrière le dos, l'autre sur le ventre tendu et douloureux. « Trouvez-la et amenez-la per favore. »

Et tandis que la vénitienne gagne ses quartiers avec la difficulté qu’on devine à une mère enceinte de jumeaux, Clara d'arriver sans se presser. Mais sans traîner non plus. La diligence ne s'accorde ni avec la précipitation, ni avec la paresse. La servante l'introduit auprès de la parturiente, qu'elle salue d'un signe de tête et d'un très calme

« Bonjour.
- Si, si. Buon giorno Clarissima. »


La mine est crispée, et cela fait bien une trentaine de minutes qu'elle ressent le pincement qu'elle pensait ne jamais revivre. Ce moment délicat où le corps maternel éprouve le besoin d’évacuer l’enfant. Sa première grossesse n’avait pas été une partie de plaisir, l’enfante était bien portante pour le gabarit de l’italienne. Cette grossesse a un âge qu’elle juge avancé, ne peut donc se faire sans douleur.

« Cela commence à devenir désagréable. Vraiment. »


Disant cela, la lonce essaie de trouver une stature debout qui lui convienne mais en vain, ça pèse un peu là en bas, et les mains n’y suffisent plus à retenir le poids de la maternité.

« Vous pouvez vous déshabiller, je vais examiner cela. » La sage-femme commence par poser sa besace de cuir, et en sort un grand tablier qu'elle enfile par dessus sa robe noire dont elle remonte les manches, et demande de quoi se laver les mains. « Avez-vous déjà perdu les eaux ? »

A peine, un haussement de sourcils à la requête, qu'elle opine du chef. Se déshabiller, elle maîtrise depuis des années, alors elle le fait sans se presser, avec un peu de difficulté toutefois. Une déglutition pour le tablier qui donne des allures de boucher à l'austère sage-femme.

« No. Pas encore.. Où dois-je .. Que voulez-vous .. »

Nerveuse ? Un peu. Comme pour son premier accouchement, mais celui-ci est différent. Elle le sait. Mains lavées, l’Assay invite la blonde à s'allonger sur le lit et commence par venir palper son ventre. Dur. Elle retourne alors à sa sacoche, en sort un flacon, et après des explications sommaires, se met à masser le ventre de la Vénitienne avec ce mélange d'huiles censées accélérer le travail.

« Ca sent bon. » Remarque enfantine qui tranche avec l'âge de la courtisane. Elle se raccroche aux odeurs.

« Tout va bien ?
- Oui oui. Vous pouvez vous relever. Marcher. Monter et descendre les escaliers, même. Il ne se passera rien tant que la poche n'est pas rompue.
- Euh .. Bene. »


Elle se relève comme proposé, et de fait, elle rajuste sa tenue et s'excuse auprès de la réformée, avant que de reprendre sa vie à l'hostellerie. Diriger les cuisines, descendre des escaliers, les monter et .. Plof ! Là, alors que le maitre queux et elle réfléchissaient aux rôts à présenter au maitre des lieux, tout est trempé, pourtant la pragmatique vénitienne ose.


« Il était temps .. »

Elle aura tenu une heure de plus. C'est bien une heure, et aidée du cuisinier, elle grimpe les échelons pour rejoindre sa chambre où Clara l'attendait en lisant, redresse la tête en l'entendant arriver.

« Est-ce fait ?
- Une soie damassée de Venise ruinée, rumine-t-elle avant de jurer dans sa langue. Je me déshabille ?
- C'est mieux oui. »


La vénitienne d’appeler une fille de chambre pour qu'elle assiste la noiraude, et se déshabille avec une habitude déconcertante. Quand soudain.. Une contraction un peu plus douloureuse que les précédentes lui arrache un petit cri de surprise. Clara opine du chef. Les choses sérieuses commencent donc. Elle envoie la chambrière faire le bordel habituel, à savoir chauffer de l'eau et ramener des linges propres, tandis qu'elle aide la future mère à se coucher sur le lit, et en profite pour jeter un coup d'œil à son col.


« Ça vient doucement.
- Si .. Je meurs. Vous pourrez mettre une robe propre avant qu'il me voie ? »


Oui, la maîtresse du Pelamourgue a les priorités qu'elle mérite. Elle ne pense même pas aux bébés à venir, elle pense à Basile, et un peu à sa fille, un peu. Et le beau visage est crispé d'angoisse et un peu de douleur aussi.

« La vanité même dans la mort. Elle n'a pas l'air ravie la réformée. Vous feriez mieux de soigner votre âme immortelle plutôt que votre corps, qui tôt ou tard ne sera plus que pourriture rongée par les vers. »

La vénitienne esquisse une grimace, et va savoir si c'est la douleur ou le dégoût des propos tenus.

« Mon âme immortelle, je l'ai confié à Dieu. Mais je doute que .. vous vouliez aaavoir ce genre de conversations avec une papiste. »


Elle s'agite un peu plus sur la couche, dents serrées, elle est dure au mal la vénitienne, et ça tombe bien parce que quand les minutes s'égrènent, ça commence à devenir vraiment douloureux et sérieux


« Au contraire. Je n'ai pas peur d'éprouver ma foi. »

Et puis comme ça, l'autre pense à autre chose et ça tombe bien, parce qu’elles ont un peu de temps devant elles pour parler théologie, conflits d’intérêts en attendant que les lionceaux daignent pointer le bout de leur nez.
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Tu veux jouer avec moi ? Y a moyen de moyenner. MP ! - Militante des RP ouverts.
Flaminia.m.


[Même jour, même place.]


L’huguenote n’est clairement pas la personne la plus amusante qui soit, notez que de toute façon, la situation ne prête guère à rire. Et pour la servante qui assiste à la scène, il y a quelque chose d’irréel à les voir deviser théologie et mœurs dissolus, alors même que les gouttes de sueur commencent à s’agglutiner sur le front de la vénitienne.

Elle est dure au mal, on l’a dit, pourtant elle est une femme, et rien n’a encore été conçu pour éviter aux parturientes de souffrir milles maux pendant l’enfantement. Il y a certaines femmes qui y sont plus résistantes, d’autres qui croient voir leurs dernières heures venues. Flaminia avait été de celles-ci quand Giuliana était venue au monde, l’adolescente d’alors avait cru laisser la vie pour mettre au monde la descendance du français qui l’avait abandonné.

Et maintenant ? Où est Basile ? Certainement pas avec elles, ce n’est pas la place d’un homme. Mais il est à ses côtés, il est la raison des draps de lin qui sont souillés. Flaminia n’est plus seule, et cela ajouté au fait qu’elle sache ce qui l’attend un peu, voilà qui lui évite de réitérer l’horreur de sa première maternité.

Mère courage, la vénitienne obéit en tous points à ce que lui demande la sage-femme, et à peine peut-on l’accuser d’avoir émis le moindre bruit, tant elle prend garde à ne pas déranger alentours en mettant au monde le bâtard du maître des lieux. Les larmes de douleur ou de soulagement coulent sur le teint livide quand elle entend crier le nourrisson, mais ces larmes ne sont rien comparées à celles qui viendront plus tard, et de l’accouchement, on ne retiendra vraiment que cette partie là, et cette phrase chargée de l’épuisement.


« Laissez-le où il est, je n’en veux plus.. »

Car alors que l’enfançon brun et vigoureux qui vient d’être mis au monde est langé et frictionné par la servante, la sage-femme s’affaire quant à elle, à expliquer à Flaminia qu’il faut qu’elle continue, non pas pour expulser la délivrance, mais pour donner naissance à un autre bébé.
Les hommes auront beau arpenter mille et un champs de bataille, ils n’en trouveront jamais un semblable au lit d’une femme qui met au monde un enfant. Et la jusqu’alors très courageuse parturiente, se met à sangloter silencieusement, obéissant par la force de la Nature et mue par l’énergie du désespoir aux recommandations de Clara.

La chevelure poisseuse de sueur vient s’écraser contre les coussins dans son dos, et plus que la satisfaction d’avoir œuvré, c’est le cri du deuxième nouveau-né qui achève de sécher les larmes d’épuisement de la mère. Son corps ne lui appartient moins encore que lorsqu’il était gonflé par la présence des jumeaux, et à peine s’occupe-t-elle de savoir que le placenta est éjecté, aidé par l’huguenote.

Quelques minutes après, quand le calme est revenu dans la pièce, et qu’on l’aura enfin informé de l’information la plus capitale, à savoir le sexe et la viabilité des nourrissons, alors la maîtresse du Pelamourgue fait ce qu’elle fait le mieux : Demander à ce qu’on rende à cette pièce un peu de décence ainsi qu’à elle-même. Le teint rosi par l’effort, elle endure le changement de linge de corps, la coiffure – un peu – et les bras se tendent enfin.


« Dites au sire d’Arbanats que ses fils sont nés. »

Il aura fallu plus d’une heure entre l’enfantement et le premier contact de Flaminia à ses fils. On ne se refait pas. Pourtant maintenant ? Maintenant qu’ils sont dans ses bras, contre ses seins, que tout son corps les reconnaît comme une part d’elle-même ? Alors, elle ne pleure plus, elle sourit doucement et toute la douleur du monde n’est rien en comparaison de l’écrin de tendresse qui flotte autour de sa couche.

Flaminia Marionno n’est peut-être pas la meilleure mère qui soit, mais elle est mère, et ça, ça ne s’invente pas.

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Tu veux jouer avec moi ? Y a moyen de moyenner. MP ! - Militante des RP ouverts.
Basile.p.
L'hobereau était en train de boire dans la grande salle. Assis sur le trône d'acier et contemplant d'un regard embué la paroi d'une fenêtre dont la fraîche humidité laissait des petites gouttes d'eau perlait le long du verre. Les cris de femmes et tout le remue ménage autour de la naissance d'un enfant l'occupait guère. Son travail se résumait à attendre paisiblement qu'on vienne lui annoncer le sexe de ses futurs bambins. Ce n'était guère la première fois qu'il aurait à devenir père, à dire vrai il ignorait réellement lui même combien de fois cela était arrivé.

Néanmoins cette fois ci serait différente.Bien que bâtard, il aurait à élever et voir grandir directement les enfants à naître. Puisse être des garçons. Des filles c'était mignon au début et une fois que ça commençait à vieillir ça vous fassiez prendre dix ans de plus. L'inquiétude ordinaire voulait de craindre pour la vie de la mère et après des enfants. Néanmoins l'hobereau n'y accorda pas même une seule pensée. Austère et froid certes, mais surtout il ne pensait guère que sa maîtresse de maison et amante puisse rater la chose. Elle avait après tout es hanches bien solide et n'était guère à sa première fois.

Il buvait donc tranquillement pendant qu'un ou deux cris raisonnaient à travers les murs de pierre. Cependant sa contemplation de l'extérieur fut interrompu quand l'une des domestiques annonça la nouvelle : des fils ! Merveilleuse nouvelles pour l'homme qui ne tarda guère à abandonner céans son affaire pour se précipiter vers la chambrée. Était il vigoureux ? Avait il les traits des Pelamourgue ? Survivraient ils aux premières années de leur vie et au premier hiver . Tout cela qui d'ordinaire ne l'intéressait guère dans la vie de ses bâtards restait des questions essentielles désormais. Drôle de chose, cependant point trop d'attachement.

Passant la porte, il resta un moment circonspect contemplant la scène de la vénitienne tenant entre ses deux bras deux horribles créatures rabougris. Bon dieu que c'est laid un bébé. Ca à un crâne disproportionné et la peau toute fripé. Pour sûr que si al survie dépendait de l'apparence, l'humanité n'aurait guère vécut longtemps ! Mais aveuglement parentale faisait son oeuvre que ce qui importait était leur existence elle même. Et sans guère d'attente le Pelamourgue se porta à la rencontre de ses deux nouveaux fils, les regardant un par un, tour à tour.


    - " Raymond et Robert. " simple et court en nommant tour à tour les deux enfants. Un nom occitan et un nom d'oïl, cela ne pouvait qu'augurer un grand destin pour ces deux larrons.


Néanmoins, rarement fait et rarement exécuté, une étincelle de joie naissant, il se pencha pour déposer ses lèvres sur le front humide de la mère. Promettant dans son inconscient de la protéger envers et contre tout. Elle venait de lui donner non pas un, mais deux fils. Et sans être contraint par quelques unions du mariage à endurer pareil chose. La gratitude se faisait chez le père en lien avec toute l'ignorance qu'il avait de la souffrance passé.

    - " Mon vairon, vous me donnez ici votre plus beau cadeau. " Et Giuliana ? C'était une fille, mais après tout il l'aimait énormément à sa manière. " Avec Giuliana évidemment. Reposez vous, je vais prendre soin de nos fils. "


A savoir les prendre dans ses bras et les présenter à tout ceux qu'il croiserait, famille, chevalier, companhiers, voisins, domestique et même les chats.
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Edouard_de_noireterr
[Quelques jours plus tard]



Édouard avait quitté Chinon pour venir s'installer momentanément à Tours, durant la mobilisation.
Chevauchant le cheval d'Auvergne qu'il avait emprunté aux écuries de son père, il était arrivé rapidement près de l'hostel Pelamourgue. S'arrêtant un peu avant, il se rendit plus présentable, et vérifiant la propreté de son armure, et de son bouclier sur lequel il avait fait repeindre son bouclier de gueule et l'avait fait orné d'une tête de lion.
Enfin, lorsqu'il fut sûr d'être bien présentable, il ôta son casque, le mit sous le bras et frappa à la lourde porte.

N'ayant pas d'argent, il comptait bien dormir à l'hôtel Pelamourgue. Il essaya de faire son plus sourire et s'annonça :

Le bonsoir, Edouard de Pelamourgue. Est-ce que mon père Basile est ici ?

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Merci Jd Alvira !
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