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[RP] Tribun'al et Tri'bulation

Daien
Daien écouta la première plaidoirie avec son flegme habituel, et son incessant sourire moqueur aux lèvres, qui, chez certains obtus du cerveau, imaginaient être du mépris...

Messire l'accusé, hum, voyez vous, même si vous n'êtes pas militaire de métier, vos engagements dans la police nécessitent une certaine maîtrise de ses gestes afin d'éviter que lors d'une arrestation envers un brigand, ou une personne n'ayant pas respecté certains décrets municipaux ou autre, que la situation ne dégénère en pugilat. Vous avez clairement porter atteinte à messire Barnabas, membre du système judiciaire, en vous laissant dominé par vos émotions!

Daien se râcla la gorge.
Votre honneur, un comportement tel ne peut être toléré, surtout au sein de l'équipe judiciaire du Comté. J'ai avec moi, les témoignages écrits de 2 dames présentes aux moments des faits, Dame Dahut, et Crénond, qui malheureusement ne pourront pas être présente ici puisqu'une est alité dans sa demeure, mais..mais...a un mot de sa maman...^^ et l'autre est en retraite 'nonnale'.

Citation:
Monsieur le Comte
J’ai bien vue toute la scène entre monsieur le prevot et monsieur le greffier, jamais vue autemps de sauvagerie. Monsieur le prevot est entré comme ça et a malmené et étrangler le pauvre bougre. Il lui a prostionné dans face le pauvre en lui crian dessus. Déjà que le monsieur le greffier est tout rikiki le voir percher comme ça au bout des bras du Pervot ça fait peur.Il la même traité de crétin je sais j'ai tout entendue

J’ai tout vue tout entendue dans mon coridor ou je passais le ballait et j’en suis prette en témoignier par Aristote.

Dame Dahud



Citation:
A sa grandeur, A Petitjehan

Mon nom est Crenond de Dieuze, fille de Non de Dieuze et de Bordelle de Dieuze et voici mon témoignage.

Le 20 juin 1457, alors que je cirais le parquet dans le bureau du greffier, j'ai vu un homme entrer sans saluer. C'était sieur Theudrik. Il vient de temps à autre au tribunal, donc ce n'est pas compliqué de le reconnaitre.
J'étais sous le bureau, obligée de contourner les chausses qui puent du greffier pour passer ma brosse à reluire, donc ce n'était pas compliquer de tout entendre.
J'ai entendu le pauvre Barnabas parler tout seul comme souvent donc ce n'est pas compliqué de l'entendre depuis le couloir, même si c'est malpoli.

Ma mère m'a toujours dis que j'étais trop curieuse. J'ai donc tout écouté et tout vu. Je ne regrette pas pour une fois qu'il y a de l'animation au tribunal et que je peux me rendre utile autrement qu'en frottant le sol.

Sieur Theudrik criait tellement fort que ce n'était pas compliqué de tout entendre.
Sieur Theudrik a attrapé Barnabas le greffier par le cou. J'ai regardé car les chausses du greffier ont disparu du coup de sous le bureau. C'était bizarre de le voir décoller comme ça mais ce n'est pas compliqué à comprendre quand on voit la petite taille du greffier.
Sieur Theudrik a soulevé le greffier de son bureau, basculant tout sur son passage pour crier après le greffier. Ce n'est pas compliqué car un policier c'est toujours plus costaud qu'un scribe.
Sieur Theudrik a traité Barnabas de crétin. Ce n'est pas compliqué à retenir, c'est le premier mot qu'il a prononcé.

J'espère que mon témoignage va servir devant le tribunal car je sais que c'est choquant pour vous de voir un conseiller comtal malmener et manquer de respect à un fonctionnaire.
S'il le faut, je serai même prête à demander à toutes mes copines, femmes de chambres et cuisinères qui travaillent au château, de faire une "grève" comme la maraichaussé l'a fait pour que sieur Theudrik soit puni.

Avec mes respects, de Poitiers en ce 20 juin 1457.

Crenond de Dieuze



*Après avoir lut les différents témoignages, Daien se retourna vers Theudrik.*
Je sais que la perte d’une amie, ou sa pseudo-perte peuvent ébranler un homme, mais cela reste un comportement inadmissible. Cependant, en vous écoutant, il semble que vous ayez formulé un début d’excuses, et de pardon envers sir Barnabas. De plus vous venez également de faire vos aveux, acte d’un homme qui maîtrise de nouveau ses émotions.

Votre honneur, je déclare cet homme coupable de trouble à l’ordre publique. Cependant, en vue de son comportement devant nous, excuses, + aveux, et que l’acte n’ai entraîné qu’une perte de braies finalement chez la victime, je demande à ce que messire Theudrik fasse une lettre d’ excuses à Barnabas, qu’il la lise en place publique, et qu’il s’acquitte d’une peine de 2 jours de mines sans salaire. S’il refuse la lettre, je demanderais une peine de 1 jour de prison, + 4 jours de mine sans salaire.

Daien se rassit..
Merveille.du.mounet
Je suis au regret de découvrir les conséquences désastreuses d'un de mes actes sur une personne dont la probité ne fait point de doute.
Le dossier ayant déclenché ce procès absurde étant clos, je n'y reviendrai pas.

Quand à vous messire greffier , qui stigmatisez tant mon absence, sachez que le sire qui s'est si bien défendu a lui aussi brillé par son absence de réponse à mon courrier....

Je ne suis pas en état d'alimenter une contreverse, mais je conseille fortement à certains d'abuser de poissons de mer accompagnés de carottes:
le sel marin est connu pour éviter le crétinisme; quand aux carottes, tout le monde sait qu'elles rendent aimables.

Je vous salue bien bas
Theudrik
Theudrik se mordit la lèvre dans un premier temps en écoutant le réquisitoire du Procureur. D'abord, les témoignages des deux femmes était cousu de fil blanc, il n'avait vu personne, il en était certain ! L'allusion à la grève de la maréchaussée désignait clairement qui était derrière tout ça, il le savait, mais comment le prouver ?

Il avait soif, horriblement soif ! Il écoutait le réquisitoire implacable. Pas maître de ses nerfs ? Pas étonnant après sept semaines de labeur, passées à défendre les institutions auxquelle il croyait, après des attaques injustifiées de toutes parts.

La perte de braies ? Theudrik haussa un sourcil en entendant parler de ça. Il ne se souvenait que d'avoir froissé un col bien moite. A moins que ... dans l'affolement .... non, quelle horreur ! Theudrik aurait souri si l'affaire ne le contrariait autant !
Enfin, la demande de sentence ! Le Procureur, que d'aucuns pensaient être vendu à sa cause, tapait dur ! Que faire ?
Avant qu'il ait eu le temps de rétorquer au Procureur, le policier découvrit, stupéfait, que Merveille assistait au procès et prenait sa défense sans y être invitée. Même si le geste de son amie lui mettait du baume au cœur, le prévôt savait que cela ne serait pas bien vu et fournissait de l'eau au moulin du greffier qui avait jubilé là-bas en entendant les paroles du Procureur !
Le prévôt se leva tès vite et s'adressa à Madame le Juge directement :


Votre Honneur, dans votre grande mansuétude, pourriez-vous m'accorder une petite suspension d'audience, je vous prie ? J'aurais besoin de réfléchir un peu avant d'achever ma défense.

Il attendit la réponse .
_________________
Theudrik
né à Poitiers
Cultivateur de maïs
Forgeron
Policier/douanier
Fiancé de Kiliana
Daien
Daien attendait la 2ème plaidoirie, quand une voix du fond de la salle s'éleva brusquement..
Il reconnut dame Merveille, l'élément déclencheur de ce procès...


"Objections votre Honneur! Dame Merveille du Mounet n'a pas été invitée à prendre la parole, et encore moins à témoigner en faveur de l'accusé!
Je demandes qu'elle soit escortée hors de la salle, et qu'elle n'y revienne que lorsqu'elle se sera calmé d'une part car insulter la victime est un total manque de respect au sein de ce tribunal, et d'autre part sur injonction de la cour!"


Il lui lança un regard noir...Perturbé un procès comme ça? Quel manque de respect!
Merveille.du.mounet
Messire Porcureur,

Je vous pris de m'excuser, j'ai pensé tout haut.
Bien loin de moi l'idée de venir perturber ce procès dont dont je ne suis qu'une pièce au dossier.
Mais que voulez -vous , mon surnom est "Les pieds dans le plat" et j'ai fait mienne la devise suivante : "Rien à cirer".
Permettez moi avant de me retirer de vous faire remarquer que donner un conseil sanitaire s'appliquant à toute personne n'est en aucun cas une insulte..

Je vous salue et quitte définitivement cette salle d'audience dans laquelle je n'ai pas ma place.


*** Couic ***

L'information présentée ici dans un encart HRP était tout à fait exacte en elle-même, mais n'a rien à faire dans ce RP, surtout quand elle peut être comprise en tant qu'attaque contre un joueur...

{MortAuxRats}
--Euric
Euric écoutait…le Pré...euh l’accusé l’était ben comme à son habitude nommant un chat un chat et pas du genre à’s’défiler…

L’avait pas tort d’y dire au Juge que l’aut’grefaillon l’avait brâmé comme un goret qu’ces Dames zétaient parties…Il l’avait entendu lui Euric…et pis même qu’si qu’on voulait ben qu’il causerait…

Mais là il semblait que personne doiv’causer…à part le Proc qu’y t’y mettait une couche au Prévôt ! Bon en même temps l’était pas là pour faire des calins, pas son genre d’ailleurs.

Le procès continua et le procureur lut des lettres des supposés témoins.


Drôle de justice quand même ! un greffaillon juste bon à brâmer et inconnu de tous, en Poitou, avant ce jour…des témoins qui se cachent pour témoigner…comme s’ils avaient peur…


Les noms lui disaient quelque chose…
Euric cherchait où il avait pu les entendre puis soudain une idée.

Se penchant vers son voisin il lui demanda…


- L’a dit quoi com’nom le Proc pour le second témoin ?
- Crénond de Dieuze mon brave…enfin c’est ce que j’ai ouï…

Pffft la fille de Non et de Bordelle !

- j’la connais la Crenon…l’est pas d’chez nous. Mmm j’serions pas étonné qu’on l’ait envoyée s’mer la zizanie chez nous. ‘l’a plus vit’fait d’trousser son jupon qu’nettoyer la gueuse…enfin quand j’pense qu’le Château donne de la tâche à pareille donzelle. Ben ferait bien d’recompter sa vaisselle en argent not’bon Comte…

- Vous la connaissez donc ? Tordant le nez car avec la chaleur le jeune homme fleure bon l’homme des routes…

- Chuut Chuut y a l’aut’ policier d’Poitiers qui cause…

La policière causait pas mais semblait surtout réfléchir à haute voix. Le procureur intervint lui demandant de sortir.


- Ben vi qu’j’l’a connais la Crenon et quand j’lai croisé la dernière fois ben y avait longtemps qu’elle avait perdu son pucelage…Y a qu’les écus qui l’a font avancer…et quand’j’dis avancer…vous m’avez compris…vous y trouvez pas drôle vous qu’l’a Crenon el’cause de faire…comment qu’elle dit déjà ? la crève ? Pis qu’est’ce qu’elle triffougnait sou’l’bureau du greffaillon ? Si qu’elle était comme qu’elle dit à quat’pattes à laver l’sol comment qu’elle a r’connu le Prévôt ? C’est du vent sur qu’elle a rien vu de rien…

- Ben le Prévôt a traité le greffier de crétin…

- Et alors ? depuis quand qu’c’est interdit de dire l’vérité mon bon ? Pi crétin c’est presqu’affectueux non ? Ma mère m’le disions quand c’est que j’faisions des bêtises…T’es t’y ben crétin mon gars ! Pas d’mal. Moi si que j’s’rai l’comte comment que j’te l’aurais foutu au cambron l’greffaillon…Et que j’te brâme qu’y a pas justice…

Sourire entendu de part et d’autre le temps que l’audience reprenne.
Theudrik
Theudrik avait pris le temps de réfléchir lors de la suspension de séance. Le dossier, il l'avait lu et relu, encore et encore. Il se leva et, d'une voix claire, posée et déterminée, il déclara :

Votre Honneur et messire le Procureur,
je me permets de vous faire humblement remarquer que l'un des témoignages n'est pas recevable. Je parle de celui de la Dame Crenond de Dieuze. Je le réfute pour deux raisons :
1) La dame déclare, je cite :

Citation:
J'ai donc tout écouté et tout vu.

Ecouté, c'est possible, mais comment cette personne cachée sous un bureau fermé peut-elle voir tout ce qui se passe au-dessus d'elle, alors que je ne l'ai pas vue ? Le sieur Barnabas portant des braies, puisqu'il en déplore la perte, n'a pas pu cacher la dame sous une robe quelconque et le meuble servant de bureau étant fermé, je vois mal comment elle aurait pu faire pour me voir.
2) Elle déclare, je cite :

Citation:
Le 20 juin 1457, alors que je cirais le parquet dans le bureau du greffier ...
... Avec mes respects, de Poitiers en ce 20 juin 1457.


Or, l'agression dont je me suis rendu coupable date du 19 juillet au soir, et sûrement pas du 20 juin ! Il y a donc vice de forme dans ce cas-là.

Quant au deuxième témoignage, je ne sais si le témoin est alité ou chez les nonnes, mais se défiler ainsi est bien une preuve que ces "témoignages" sentent le fabriqué pour donner plus de poids à l'accusation.

Mais passons et revenons à l'essentiel.

J'ai bien entendu la sentence que réclame messire le Procureur, mais, après réflexion, je ne ferai pas d'excuses à messire Barnabas. Lui le premier est sorti de son rôle de fonctionnaire et n'a formulé aucune excuse envers le Tribunal, alors qu'il rameutait le Poitou à propos de la vacance provisoire des responsables de la justice. Cela déjà m'avait fortement déplu et était en outre dangereux pour notre sécurité. Quant à critiquer le manque de sérieux de personnes bien plus dévouées au Poitou ou à leur ville que lui, même "seul" dans son bureau, cela m'a effectivement fait sortir de mes gonds. Un greffier n'a pas à juger !
Si maintenant, d'aventure, messire Barnabas présentait ses excuses à la Cour, je lui présenterai les miennes. Sachez que je ne regrette que d'être passé par là ce fameux soir, mais que je n'ai pas honte de mon comportement. Beaucoup de Poitevins le savent ou l'ont compris, je ne supporte pas l'injustice et le parti pris : si chacun était resté à sa place depuis le début, cela ne serait jamais arrivé.
Madame le Juge, sachez que votre verdict sera accepté, quel qu'il soit : je ne me suis jamais soustrait à mes responsabilités et je continuerai, pour l'amour du Poitou et pour mon honneur. J'en ai terminé.


Le prévôt prit son gobelet d'eau, le vida et se rassit dignement en attendant la plaidoirie finale du Procureur et le verdict de la Cour.

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Theudrik
né à Poitiers
Cultivateur de maïs
Forgeron
Policier/douanier
Fiancé de Kiliana
--Le.greffier
Barnabas le greffier écoutait évasivement ce qui se passait. Visiblement il n'était pas le seul car dame Letilet la juge semblait en faire de même, surement encore perdue dans ses nombreuses retraites spirituelles.

Toujours aussi brillante cette dame, brillante par son absence il en est certain marmona le bougre.

Une intervenante non appelée à la barre fit son apparition. On se demanda bien pourquoi d'ailleurs.

Un véritable cheveux sur la soupe celle là ! dit à mi-voix le greffier puis reconnaissant l'ancienne mairesse de Poitier, il rajouta, toujours de façon à ne pas perturber l'audience : Et bien vivante ! J'espère que cela incitera mon agresseur à me présenter des excuses !

Le greffier manqua de pouffer de rire en entendant Theudrik parler d'irrecevabilité d'un témoignage, celui de Crénon. Il ne put se retenir et murmura à sa voisine, la fameuse Crénon de Dieuze justement.

S'il commence à chipoter pour 5 minutes quant à la date du jour, on est pas sorti de l'auberge... Etrange de le voir devenir subitement si rigoureux alors que lui même ne respecte pas les procédures de la prévôté à ce que l'on en dit...

Barnabas soupira et laissa la mascarade poursuive son cours. D'ailleurs les pseudos menaces de comparution d'un fantôme selon celui qui se voulait le comte du Poitou ne venait toujours pas.

A se demander si le comte Petitjehan ne s'est pas rendu compte qu'il était totalement ignare en matière de législation poursuivit le malingre dans la barbe qu'il n'avait pas. Dommage que je ne puisse pas produire ici le piètre billet qu'il m'a fait parvenir cette fameuse nuit du 19 au 20 juillet...

Le plaignant comme la majorité des personnes présentent commençait sérieusement à s'ennuyer.


--Le.greffier
On glissa en toute discrétion un billet à Barnabas. Il l'ouvrir et le déchiffra consciencieusement. Ses globes oculaires prirent des dimensions exceptionnelles tant il les ouvrait en grand. A croire qu'il allait les perdre s'il continuait ainsi. Il se leva tremblotant des babines, tourna vivement un faciès blanchâtre vers Theudrik qui était justement signataire de ce billet et cria dans la salle d'audience, en oubliant toute sa légendaire retenue :

Cessez de m'envoyer des mots d'insultes sieur Theudrik ! C'est honteux !

Rouge de courroux et surtout rouge de honte d'avoir perturbé le cérémonial du tribunal, tremblant de colère et surtout de peur de voir l'accusé lui faire front tant il était plus grand que le malingre greffier, Barnabas se rassit et se mit à pleurer en s'excusant pitoyablement devant la cour qu'il servait depuis tant d'années si loyalement : Pardon votre honneur... puis il se mit à hoqueter sans fin : Ce n'est pas vrai, je n'ai pas le regard des poissons de La Rochelle ! Je n'ai pas le regard des poissons de La Rochelle ! Je n'ai pas le regard des poissons de La Rochelle ! Je n'ai pas le regard des poissons de La Rochelle ! Je n'ai pas le regard des poissons de La Rochelle ! Je n'ai pas le regard des poissons de La Rochelle ! Je n'ai pas le regard des poissons de La Rochelle ! Je n'ai pas le regard des poissons de La Rochelle ! Je n'ai pas le regard des poissons de La Rochelle ! Je n'ai pas le regard des poissons de La Rochelle ! Je n'ai pas le regard des poissons de La Rochelle ! Je n'ai pas le regard des poissons de La Rochelle ! Je n'ai pas le regard des poissons de La Rochelle ! Je n'ai pas le regard des poissons de La Rochelle ! Je n'ai pas le regard des poissons de La Rochelle ! Je n'ai pas le regard des poissons de La Rochelle ! Je n'ai pas le regard des poissons de La Rochelle !...

Pour sur, les yeux de Barnabas étaient bien plus grands que ceux d'un poisson...


--Caporal_bol
Cessez de m'envoyer des mots d'insultes sieur Theudrik ! C'est honteux !

Le caporal Bol, qui était de garde au Tribunal ce jour-là, sursauta. Puis, il regarda et écouta le greffier sangloter et répéter :

Je n'ai pas le regard des poissons de La Rochelle !

Consterné qu'il était, le caporal ! Une attitude aussi pitoyable, un délire parano - machin-là, comment on dit déjà - yack ?

Quelques minutes plus tôt, il avait vu le prévôt griffonner un petit message et avait réussi à déchiffrer ceci par dessus son épaule :


Citation:
Messire Greffier,

je vous ai entendu murmurer à l'audience. Eh oui, j'ai l'ouie fine si mon cerveau est plutôt lent, à ce que vous pensez sûrement ! Je me demande si vous le faites exprès ou quoi de ne pas comprendre ce que je dis ou si, de toute façon, peu vous importe de tricher sur les dires des autres.
Je vous signale que du 20 JUIN au 19 JUILLET, il y a un MOIS et pas 5 minutes ! Si on appelle ça chipoter ...
Ceci dit, je suis à LR pour pêcher et il me semble que l'expression des poissons que je pêche me rappelle votre regard, je ne sais pas pourquoi !
[...]
Je vous salue malgré tout,
Theudrik
Fonctionnaire de police en vacances


Il avait souri à ce moment-là ! L'avait raison, l'prévôt ! S'en laissait pas conter, lui ! Le caporal l'aimait bien d'ailleurs : se souvenait qu'il lui avait offert à boire de la poere dans son bureau lors de l'arrestation d'une poitevine de fraîche date et qu'il avait toujours été poli, bien que ferme, avec ses troupes.
Bref, se tromper d'un mois et penser que ça fait cinq minutes, ça ne l'étonnait pas qu'le prévôt lui ait remis les idées en place au scribaillon. Pour sûr que ça devait être joli, les minutes des procès ! Puis il réfléchit intensément et se dit : "p't-être pour ça d'ailleurs qu'on parle de minutes de procès mais qu'ça dure des mois !!! Les greffiers comprennent sûrement rien z'aux calendriers ?"
Il avait souri intérieurement puis, discrètement, le prévôt lui avait passé le billet en lui signifiant du regard à qui il devait le remettre. Le caporal, habilité de par sa fonction à pouvoir circuler dans la salle d'audience, avait donc effectué la commission, puis était retourné à sa place, pour garder le prévôt. Comme s'il allait s'enfuir, ct'homme-là ! Pfff ! Quelle honte, ce procès !
Mais il ne s'attendait pas une telle réaction. Stupéfait, il regarda le prévôt qui lui sourit en retour tout en haussant les épaules.
--Euric
Le prévôt causait et y causait bien l’bougre enfin bougre…va-t-en savoir…les discussions « sotto voce » continuaient bon train sans troubler la noble assemblée assaillie de mouches et bizarrement plutôt vers le grefiier.

- ben mon compère avez-vous ouïe comment qu’il réfute l’histoire de cette souillon de Crénon ? M’étonn’rait pô qu’elle s’occupayait du greffier sou’l’table !
- tsss vous croyez c’est un homme si humble si attentionné à ses dossiers…
- bah ça pour être attentionné l’est sur’ment l’grefaillon ! Vu qui passait son temps à ronfler d’ssus. Z’avez qu’à aller causer à l’autre drôlesse là…celle qui cause toute seule, la chignoneuse. Elle te l’manquait pô l’greffier quand c’est qu’y roupillait. Tiens d’ailleurs c’est y pas marrant ça. Ici l’grefaillon y brâme pu et d’l’aut’ coté ousque la vilaine passe en justice y semble qu’y a qu’elle qui cause…
- chuuut chuut ça reprend…
- oui oui j’ouïe…

Le greffier marmonnait ne sachant faire que cela excepté quand il hurlait à l’absence de justice sur la place publique. Le courage de l’homme semblait ne résider qu’à alléguer n’importe quoi n’importe comment. Euric repris ses messes basses dans le creux de l’oreille de son voisin…lequel lui répondit de même de sorte que bien que parlant les hommes ne faisaient pas plus de bruits et que tous entendaient les mouches voler. Bon surement les voisins très proches purent ils saisir quelques bribes de phrases…

- Ben quand même mon compère ça fait combien d’temps qu’vous êtes poitevin ?
- Moi ? vous n’étiez surement pas né mon jeune ami que j’étais poitevin et tenez vous bien j’étais greffier…enfin pas comme çui là hein ?
- Justement j’allions z’y v’nir y sort d’où le grefaillon. Vu qu’la Crénon elle a des accointances angevines…
- Hein ? des accointances angevines ? pouahhhhhh…
- Oui oui et même que certains barons là bas pourraient vous en conter d’droles sur elle…donc je disais d’ici que l’greffaillon l’ait été envoyé par l’anjou…Ou alors…j’l’avions vu pas mal causer avec la vilaine comme qu’elle raconte qu’elle est. Déjà qu’on sait qu’elle est pas d’chez nous hein et qu’y paraît qu’elle te répond aux policiers faut voir comment hein…
- Ah bon ? non ? ce sont des racontars mon ami allons allons…
- Racontars, racontars, non mais dites y moi qu’je suis sourd aussi…des mes oreilles l’ai entendu la donzelle, j’vous dit, les envoyer paître les traitants d’bons à rien…Pis vous y trouver pas ça drôle vous la vilaine qui débarque avec « son » greffier puisqu’avant c’était vous…
- Ah ça je ne pourrais dire mais ce qui est sur c’est qu’il y a deux mois c’était moi le greffier suffit de demander aux procureurs et juges qui étaient là…

Un garde remit un pli au greffier qui entreprit de déclamer la tirade de la grande scène du IV de l’acte II dite : « t’as d’beaux zyeux tu sais ». Il se dressa sur ses ergots – ou ses nageoires, à vérifier – et apostropha le Prévôt qui semblait à l’origine du « poulet » passé au plaignant. Euric aurait bien donné une pinte pour savoir ce qu’il y avait marqué dessus mais à voir et surtout écouter le greffier il songea que cela devait avoir un quelconque rapport avec les poissons.

- bah c’est vrai qu’il est moins expressif que certains poissons qu’on voir à la Rochelle…
- tata on ne se moque pas des défauts physiques de ses semblables…
- non non zavez raison mon compère c’est pas des zyeux d’poisson qu’il a l’drôle c’est des zyeux d’buse…Et vous savez d’où qu’elles viennent les buses ? Ben d’Anjou mon bon…
- M’est avis qu’on va y passer l’été à’c’procès mon compère…moi j’avais z’y aller jeter un œil sur l’aut’ procès, la gueuse elle joue pas les pleureuses…mais bon elle cause elle cause elle cause… Ah ça comme disions ma mère c’est bien un’pisseuse va si qu’elle travaillait là moitié de c’qu’elle cause elle pourrait ouvrir boutique.

- Bien bien à plus tard mon jeune ami je vous dirai ce que vous avez manqué, les comptes rendus de tribunal ça me connaît…
- Merci bien compère à pluche…

Sur ces mots le jeune homme changea de salle et après une courte recherche trouva un endroit hors du tribunal ou l’ancien procureur ex conseillère faisait de grandes phrases…
Faooeit
Le conseil comtal avait changé, et l'affaire serait jugée par une nouvelle personne. C'est ainsi que Faooeit, dossiers sous le bras, entrait dans le tribunal, d'une allure et d'une expression de visage qu'il voulait comme les plus nobles possibles et, une fois assis, regardait l'assemblée en disant:
Bonjour à vous tous. Je suis l'Infinie Grandeur Faooeit de Surgères, Comte de Saintonge et d'Oléron, Baron de Luçon et rendrai dorénavant justice quant à cette affaire.
Les dossiers étalés devant lui, il les regardait rapidement, puis s'adressant à l'accusé:
Bien. J'ai bien regardé les propos dits dans le procès quand la baronne Letilet était à ma place, mais je ne comprends guère une chose, sieur Theudrik... Quelle est donc cette affaire à propos de la dame Merveille, source de votre emportement à l'égard du greffier Barnabas?
_________________
Theudrik
Nouvelle audience au Tribunal. Theudrik s'y rendit de bonne grâce, malgré l'interruption de ses vacances au bord de l'Océan à La Rochelle. Il vit arriver SIG Faooeit en tant que Juge et messire Xavix en tant que procureur.
Aussitôt arrivé, le juge se présenta et interrogea l'ancien prévôt sur l'affaire Merveille. Celui-ci se leva, droit comme un "i", et dit d'une voix ferme :


Votre Inf ... , pardon, Votre Honneur,
Comme je l'ai déjà expliqué à cette cour, je m'inquiétais de l'absence prolongée de demoiselle Merveille, ancienne mairesse de Poitiers et ma fidèle auxiliaire à la douane de Poitiers. Elle avait déjà disparu depuis plusieurs jours et les patrouilles que je lançais alors à sa recherche rentraient bredouilles. Lorsque j'entendis maugréer messire le Greffier sur son incompétence à témoigner dans une affaire qu'elle avait initiée du temps de son mandat municipal, mon sang ne fit qu'un tour et je bousculai le greffier afin qu'il respectât sa mémoire. Je ne pouvais imaginer que, contre toute attente, Merveille sortirait du coma où elle était plongée depuis plusieurs jours et apparaîtrait ici-même quelques jours plus tard, à mon grand soulagement. Quant à l'affaire la concernant directement, je ne sais ce qu'il en advint. Voilà, Votre honneur, pour répondre à votre question. Je désirerai ajouter, si vous le permettez, que le greffier est responsable du climat alarmiste que certains ont voulu mettre en avant lors du précédent mandat comtal, au risque de favoriser une révolte au Poitou ou de menacer sa sécurité. Nul n'a rappelé à l'ordre ce fonctionnaire de la justice quand il crie au loup en place publique ou au poisson en pleine audience.
(rire) Ainsi que je l'ai dit, je ne présenterai pas mes excuses à ce sieur tant qu'il n'aura pas présenté les siennes aux représentants de la justice poitevine. J'en ai fini, pardon de cette digression, Votre Honneur.

Le lieutenant de police regarda alors le caporal Bol, qui était hilare près de lui, et lui fit un clin d'œil complice tout en gardant son sérieux.
_________________
Theudrik
né à Poitiers
Cultivateur de maïs
Forgeron
Policier/douanier
Fiancé de Kiliana
Faooeit
Bien bien...

Le juge regardait à nouveau rapidement ses dossiers, puis après de longues secondes de réflexion, prononçait:

Sieur Theudrik, vous étiez à la tête de la plus haute charge de la maréchaussée aux moments des faits, et dont le rôle est de veiller au respect de l'ordre dans le Poitou... Et pourtant, vous avez agressé un greffier dans son bureau et pour quelle raison? Parce qu'il a dit que la dame Merveille, maire de Poitiers était incompétente à prononcer l'acte d'accusation pour l'affaire qu'elle a ouverte et qu'elle se trouvait alors en mauvais état? Allons sieur, ce n'est pas sérieux... Tout comme le procès qu'elle a mené, je dois dire. Quand il s'agit de justice, les sentiments et l'émotion ne comptent pas, et vous êtes donc en tort. Quant au messire greffier, il n'est pas l'homme que je juge actuellement et je n'ai donc pas à lui imposer un acte.
Mais en même temps, votre geste à son égard a été d'une violence moindre pour figurer dans un procès de cette ampleur.

Pour cela, je vous déclare donc coupable de trouble à l'ordre public, et vous condamne à dix écus, et de présenter des excuses publiques à votre victime dans les trois jours, même si vous dites ne pas le vouloir. C'est bien le minimum pour avoir porté atteinte à un membre de la Justice... Et mon jugement serait bien plus sévère s'il s'avérait que vous ne vouliez point accomplir la sentence.

Tel est le jugement rendu par Son Infinie Grandeur Faooeit de Surgères, Comte de Saintonge et d'Oléron, et Baron de Luçon, le treize août de l'an 1456.

Le juge repliait alors ses affaires...
_________________
--Le.greffier
[Au tribunal, en salle d'audience]


L'hideux bougre de greffier écouta ce qui se racontait plus qu'il ne voyait ce qui se passait tant ses énormes yeux débordaient encore de larmes face à la mauvaise fois de son agresseur. Il pleurnicha à mi-voix à sa voisine en gardant un oeil, le moins enflé des deux par son excès lacrymale, sur Theudrik afin de voir s'il l'espionnait à nouveau ou non : Oser dire que j'ai parlé d'incompétence d'une personne dont j'ignore tout de sa vie, en dehors de son dossier au tribunal, est odieux et même mensonger. Je me souviens parfaitement avoir dit ceci : "Très bonne défense. Pas étonnant que celle qui a ouvert ce procès n'ose plus se montrer au tribunal. Mais que fait la juge là dedans ? Pourquoi tolère-t-elle l'absence de réquisitoire ne serait ce que des excuses ?". Je n'ai jamais parlé d'incompétence.

Vous savez ma chère dame que si le procureur n'avait pas été absent, il aurait pu se charger du réquisitoire ?


Barnabas sortit de sa poche une espèce de chiffon aux couleurs douteuses pour s'y moucher bruyamment, rompant ainsi le silence cérémonial qui précédait l'énoncé du verdict.

Pffffffffffffffffffffffffffffffrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr

Il marmonna dans son mouchoir afin de ne pas perturber la cour : En plus, le fourbe ose m'accuser d'être responsable d'un "climat alarmiste" alors que le comte lui même n'a pas été en mesure de remplacer ses conseillers absents comme tout autre comte le faisait. On aura tout entendu de cet hurluberlu irrespectueux !

Pffffffffffffffffffffffffffffffrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr

Barnabas allait sortir le billet de son agresseur pour le montrer au juge afin que ce dernier voit la mise en garde qu'avait faite Theudrik contre ce nouveau juge. En bon greffier, il laissa le papier dans sa poche et s'en remit totalement à sa foi en la Justice poitevine.

Citation:
Pour cela, je vous déclare donc coupable de trouble à l'ordre public, et vous condamne à dix écus, et de présenter des excuses publiques à votre victime dans les trois jours, même si vous dites ne pas le vouloir. C'est bien le minimum pour avoir porté atteinte à un membre de la Justice... Et mon jugement serait bien plus sévère s'il s'avérait que vous ne vouliez point accomplir la sentence.


Les oreilles de Barnabas étaient grandes ouvertes même si elles paraissaient minuscules voir inexistantes. Les globes oculaires tentèrent une sortie de la chair boursouflée qui les tenait rivés au crâne dégarni. Le visage du greffier se déchira de part en part. Il souriait. Une larme d'émotion glissa sur cette peau qui voyait rarement le soleil.

Il existe donc encore une justice en Poitou !



[Toujours au tribunal, mais dans le bureau du greffier et 3 jours plus tard]


Barnabas avait le coeur lourd. Il était en train de rassembler dans son petit bureau tous ces effets personnels qui avaient fait sa vie de greffier pendant de si longues années : un encrier presque vide et une plume d'oie toute neuve. Il venait de donner sa démission de peur de se voir à nouveau agresser en ce lieu par un esprit échaudé. Au lieu de partir, il resta encore un peu afin d'humer une dernière fois cette odeur de poussière sur les parchemins. En fait, il attendait l'ancien prévôt condamné à lui présenter des excuses.

Bin m'sieur l'greffier faut pô faire c'tête lô ! Zallez avoir l'temps d'prendre des couleurs maint'nant.

Les dames Dahud la chasse et Crenond de Dieuze attendaient déjà sur le pas de la porte avec balais et brosse à reluire pour effacer les dernières traces de son occupation. Elles gloussaient joyeusement. Barnabas les avait entendu dire dans le couloir qu'elles espéraient que le prochain greffier soit plus mignon. Cela ne l'avait même pas froissé car le bonhomme était préoccupé et avait encore plus l'air malingre qu'en temps normal. Il était triste de devoir partir du tribunal, encore plus triste de le faire sans avoir reçu les excuses de Theudrik.

Mes dames, nous sommes au troisième jour, le dernier au cours duquel le verdict de notre honorable juge peut encore être appliqué dans son intégralité. Je reste ici au cas où sieur Theudrik serait un homme d'honneur et viendrait me présenter ses excuses. Sans grand espoir mais je serai à sa disposition jusqu'à minuit précise.

Barnabas ouvrit la fenêtre pour être sur d'entendre le crieur des rues qui scandait jusque sous les fenêtres du Tribunal chaque heure.


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