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[RP] Bureau du maire

Souvenir
Occupée à faire le bilan de cette semaine .....Je souris légèrement ...Equilibré autant de sortie que de rentré, la semaine prochaine devrait voir un peu de bénéfice avec les ventes...On est sorti du rouge je peux différencier les prix.....Moins cher en taverne que sur le marché...

On frappe à la porte, elle s'ouvre Christina qui arrive pour commencer son nouveau travail...Un panier posé sur le coin du bureau...


Citation:
Coucou, Sou, c'est moi.

Vous pouvez vous servir, elles n'attendent que d'être savourées.


Elle fait cinquante choses en même temps et la voilà installée pour travailler....Je me laisse tentée par une pomme que je croque à pleine dent

Hm Bonjour Christina...Merci pour tout, je vous 'embauche et vous me nourrissez c'est une affaire qui marche!!!

Je dois avouer que depuis que je suis Maire, j'oublie de me nourrir!!!!!!!!
Christina64
Diable, comment peut-on oublier de se nourrir ? Vous voulez dépérir à petit feu ?

S'exclame-t-elle, sur un ton étonnée.

Priver votre estomac et votre langue de ces délices de la vie qu'Aristote a gentiment éparpillé sur terre pour nous satisfaire, j'avoue que c'est une attitude très peu aristotélicienne.

Je vous invite à m'accompagner ce dimanche à confesse avant de prier à l'office.


Sourit de son espièglerie. Christina n'aime pas se rendre seule à l'église le dimanche, mais elle craint Aristote, alors elle y va tous les dimanches et même quelquefois le mercredi soir quand elle n'est pas en taverne... à méditer.

Elle finit sa pomme, jette le trognon par la fenêtre ouverte, et agite sa plume.


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Souvenir
Je croque dans la pomme avec faim...Christina qui discute , qui me râle dessus....J'en bafouille me cherchant une excuse

Mais Mais je ne fais pas exprès d'oublier hein! c'est juste prise dans l'occupation je n'y penses pas, pas le temps d'écouter mon estomac...

Citation:
Je vous invite à m'accompagner ce dimanche à confesse avant de prier à l'office.


Hein???????? A confesse??? Pour avoir oublié de manger??? Mais je n'ai pas offensé le très haut!
D'ailleurs on peut considérer çà comme un jeun! Il aime que l'on jeun de temps en temps si si c'est vrai je l'ai lu!!

Ou alors comme un don le repas que je n'ai pas pris en taverne un autre villageois s'en est régalé!!


Mon cerveau fume à chercher mille et une excuses

Bon on va déjà terminer toutes les deux cette journée avant de penser à celle de demain
Christina64
Christina sourit en écoutant d'une oreille les arguments de sa voisine, laisse ses yeux concentrés sur son vélin qu'elle continue à noircir.

Soudain, elle relève un sourcil et sa plume. Fait une pause.


Ah, c'est donc cela ! Vous voulez ressembler à tous ces curés ventrus qui jeûnent un jour pour s'empiffrer le lendemain ?

Penche la tête, la regarde de la tête aux pieds et lui fait un grand sourire teinté de malice.

C'est vrai que pour l'instant, vous n'êtes pas sur le même chemin.


Reprend un pomme sucrée, en croque un morceau et sa plume redémarre, son regard retourne caresser le papier et rajoute, le nez sur son vélin.

Terminons notre journée de travail, en effet, et allons à l'église ensemble demain.

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Souvenir
Pleine d'argument je l'étais mais Christina ne semblait pas vouloir me laisser le dernier mot

Citation:
Ah, c'est donc cela ! Vous voulez ressembler à tous ces curés ventrus qui jeûnent un jour pour s'empiffrer le lendemain ?


Hein!!!!!!!!!!!!!!

Je pose ma main sur mon ventre plat et laisse la moitié de ma pomme sur le bureau

Tssssssss vous me faites peur avec vos idées! le jour ou je ne mange pas bin le lendemain je ne ferai qu'un demi repas voilà!!

Les pages se noircissent de son encre, je lui tend les 20 écus promis

Tenez n'oubliez pas votre salaire, j'apprécie votre travail, j'ai honte de vous payer si peu
Christina64
Son travail terminé, elle souffle longuement sur les vélins, s'assure que l'encre est bien sèche, les empile les uns sur les autres, et finit par pousser machinalement le tas de papiers vers Sou.

La regarde surprise, les yeux ronds.


Il faudrait vous reposer un peu, vous travaillez trop, c'est certain, vous êtes au bord de l'épuisement, de la crise de nerfs.

Se lève, rapproche son visage angélique du sien et lui sourit, malicieuse.

Apportez donc un balai et quelques chiffons en venant à l'église.

Réfléchit, un doigt posé sur le menton.

Un seau d'eau, aussi.
Je me chargerai de nous nourrir de façon à faire honneur au très-haut. Vous verrez !


Se redresse, ramasse les écus qu'elle glisse dans son escarcelle.

Vous avez raison d'avoir honte de me payer si peu, d'exploiter une pauvre femme fragile qui pleure son époux. Ne vous inquiétez pas, j'en parlerai à Dieu. Et alors, prenez garde à son courroux.

Lui fait un immense sourire, se retient d'éclater de rire.

Ah non, décidément, cette escarcelle est vraiment trop lourde, elle va réussir à me défroquer.

Plonge sa main dans la bourse soyeuse, en sort 20 écus et les balance doucement sur la table.

C'est pour la gloire de votre nom....Sou.
Vous nourrirez vos pauvres.

Allez, à demain, à l'église !


Et finit par en rire. Attrape son panier et sa besace, fait volte face, sort en claquant la porte.

_________________
Souvenir
J'en fini pas ...Du marché à la taverne, de la taverne à la mairie, m'installer à mon bureau écrire le courrier du maire...



Nimois Nimoise Voyageur

A tous ceux qui liront, Merci ! Merci pour la confiance que vous m’accordez pour ce 2eme mandat.


Nîmes va mieux chaque jour davantage, tout le monde l'a remarqué, le marché est agréable, on a plaisir à s’y promener les étals sont garnis…Les bonnes odeurs hmmm ça nous met en appétit !


Nous manquons de laines de peaux. Si quelqu’un a envie de se lancer je peux aider à apprendre le métier de Berger !

Nous manquons aussi de fruits…Je peux en vendre autant que possible au Comté. Pour ce faire nous allons organiser :

- Des journées salade de fruits !
Chaque Jeudi nous délaissons la mine, les champs et nous cueillons.
Imaginez le vendredi, un marché frais et juteux avec la vente de notre cueillette.

- Et un grand Concours de cueillette :
C'est quoi ? C'est très simple : celui qui cueille le plus de fruits revendus à 9.50 maxi à la mairie a gagné !
C'est quand ? Du lundi 1 er décembre au 6 décembre inclus.
C'est quoi la récompense ? Le gagnant remportera une grande échelle offerte par le tribun, la mairie fournira le bois ! Et bien sûr, le bénéfice de la revente de ses fruits.

Ca vous intéresse ? C'est facile ! Passez sur la halle (forum) de Nîmes, http://forum.lesroyaumes.com/viewtopic.php?t=2152323

Tout le monde est bienvenu. Venez nombreux !

N’oubliez pas je suis à votre écoute.

Passez en taverne, passez en halle.

J’ai besoin de vous Nîmes a besoin de vous.

Cordialement

Sou


Appelez un coursier pour faire déposer chaque courier
Estuardo
Alors voilà. Cela faisait quand même toute la journée qu'il avait pensé á ce foutu collier. Il n'était pas moche, non. Enfin, il faut comprendre qu'il était simple, rustique, classique. Il fallait surtout comprendre que l'aragonais n'était pas tellement doué avec l'artisanat, les manualités, la créativité. C'est sûr que les Nîmois avaient déjà compris cela. Avec le bel poème et les tâches d'encre laissés dans la salle aux quatrains, ils ne devaient pas attendre beaucoup de lui sur cet aspect lá. Pourtant Estuardo était tout fier. Peut-être avait-il trouvé sa nouvelle, sa véritable, son inégalable destinée. Peut-être devait-t-il devenir tailleur sur bois. Sculpteur. Le sculpteur royal. L'artiste de la nouvelle ère. Si, si. Vraiment.

Ce matin lá, Christina lui avait dit qu'elle partirait en mer. Quelles idées. Estuardo ne comprenait vraiment pas quelle bête avait piqué les humains pour vouloir aller en mer. Dieu-Tout-Puissant leur avait donné des jambes: c'était pas clair comme message ça? Des jambes, c'est fait pour marcher. Pour marcher sur terre, pas pour aller se ballotter en mer. Franchement. Mais enfin. Il ne connaissait pas bien Christina, pourtant il était déjà persuadé que la dame était une vraie tête de mule, et que personne, encore moins lui, l'ibérique, allait la faire changer d'idée. Alors, la seule chose qu'Estuardo pouvait faire, c'était de lui souhaiter bonne chance. Et pourquoi pas, lui offrir un petit collier porte-bonheur.
Il avait tellement peur de la mer, en faite, qu'il avait même osé (après l'avoir bien expliqué a Aristote, au cas oú il l'entendrais) baigner le collier dans l'eau bénite de l'Eglise.
Si, si, notre aragonais était allé á l'Eglise, malgré le fâcheux épisode du soir de son arrivée á Nîmes oú il avait faillit provoquer une incendie et avait (cette fois sans faillite, puisqu'il y avait bel et bien réussit) cassé une statuette de saint.

Après être allé déjeuner en taverne, oú il avait appris la nouvelle du départ de Christina (que maintenant il savait aussi veuve), et oú il lui avait promis un collier porte-bonheur et en avait même commencé les croquis (recevant, pour la peine, une plume et un encrier en cadeau!), il était allé travailler les champs de Chiram, puis était allé se promener au verger et innocemment, sans être vu, avait coupé une belle branche.
Il avait passé le reste de la journée a tailler l'amulette qu'il allait offrir a Christina, puis á aller la baigner en eau sainte.
Partir en mer, franchement...

Au verger, il ne l'avait point vue. Et du fait, il n'avait aucune idée d'oú il pourrait la rencontrer. Petit détail auquel il n'avait pas pensé eh! Manquait plus qu'elle ne partit sans recevoir son cadeau, comme une parfaite vengeance d'Aristote pour le petit acte de blasphème qu'il avait fait en trempant le bois taillé dans l'eau divine. Mais non, mais non. Aristote devait comprendre. C'était un acte de bonne foi, pour protéger une... amie. Ou future amie. Si la mer ne la prenait pas avant. Saleté de mer.

Alors voilà. Estuardo alla a la mairie. S'il savait quelque chose de Christina, c'était qu'elle était belle, qu'elle était veuve, qu'elle partait en Irlande ce soir (il n'avait par contre aucune idée de l'emplacement géographique de l'Irlande) et qu'elle ne partirait sans doute pas sans dire au revoir á son amie, Sou, madame le maire. Alors il allât á la mairie.

Et il attendit lá, patiemment. Il ne voulut pas déranger Souvenir, sans doute très occuper a exporter des légumes, a tâcher de trouver de la viande, et á Dieu sait quelles autres labeurs de maire. Alors... il attendit lá, patiemment, en dehors du bureau, en lisant, pour passer le temps, les derniers affichages de la mairie.
Christina ne pouvait décidément pas partir sans passer par lá avant.
Décidément pas...

Excepté que, sans doute, Sou savait oú habitait Christina, et vice-versa...
Et si elles allaient l'une chez l'autre au lieu de passer par lá?
Alors, au cas oú, Estuardo envoya un jeune bonhomme chercher Christina.


Et tou la trouves ou tou la trouves ou yé vais te laisser avec un bras immobile pendant trois mois, eh!

-Et il s'prend pour qui l'espagnol lá! Un service comme ça, ça coûte des sous, pas des menaces, haha! L'est con l'espagnol hein!


Et ainsi, après quelques instants de grommellements en langue ibérique, Estuardo déboursa deux, deux écus m'sieurs m'dames

-Noméh! Même pas une miche d'pain avec ça! T'y crois qu'j'suis débile moi?

- Soit... Yé té donnerais trois autres écus quand tou reviendras avec Christina. Pas un sou de plus et pas avant, tou as compris?


Le garçon grommela á son tour, mais finit par hocher le chef. Avec un pas lourd et traînant, il partit chercher la Christina. Estuardo espérait seulement qu'elle la connu... il ne pensa á ce détail qu'une fois le garçon hors de sa vue. Manquait plus qu'attendre et prier Aristote. Et puis, continuer de lire les affiches, chose qui lui prenait un temps fou, étant donné qu'il savait á peine lire et écrire.
Christina64
A peine sortie de la taverne municipale qu'elle se fait alpaguer par un gamin qui traine souvent dans les ruelles de la ville. « Allez voir l'espagnol...à la mairie ? Quelle drôle d'idée, que peut-il bien faire là-bas ? ». Devant l'insistance du garçon à qui promesse de récompense a été faite, elle le suit, traverse la ruelle qui sépare les deux bâtiments. Quelques pas rapides et elle aperçoit Estuardo concentré devant les affiches, en grande lecture.

Estuardo, vous me cherchez ?

Ses doigts se crispent fortement sur sa cape de laine, la tenant ainsi bien fermée, combattant l'air vif et glacé du jour qui tenterait de s'infiltrer.

J'espère que vous n'avez pas d'ennui ?

Un brin d'inquiétude se lit dans ses yeux noisettes. Son baluchon n'est pas prêt, encore des courriers à écrire, des consignes à donner, sa charrette à atteler, le temps lui est compté mais elle sait qu'elle ne laisse jamais quelqu'un dans le besoin.

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Estuardo
Le soir tombait déjà. Et il commençait á faire froid. En plus Estuardo en était aux dernières lignes de la dernière affiche. Il se demandait sincèrement si le garçon allait revenir. Si Christina allait venir. Si le garçon l'avait trouvée. Il se demandait même si le garçon l'avait cherchée, peut-être avait-t-il déjà dépensé les deux écus et ne comptait pas venir chercher les trois autres. C'est certain que ces deux écus-lá, même si c'était peu, c'étaient des écus complètement gratuits, le garçon aurait très bien pu en profiter sans avoir même l'intention d'essayer de chercher la nîmoise. Maudits mômes. Ils n'avaient que ca en tête, la fête, l'alcool et les femmes. Avec ses deux écus, le jeune homme était sans doute déjà allé en taverne et avait offert un verre a une fille facile. Estuardo commençait a croire qu'il ne reverrait pas Christina avant son retour. SI, et seulement si, retour il y avait. Il pris l'initiative de finir de lire la dernière des affiches, et puis de repartir. Tant pis pour le porte-bonheur. Tant pis.

-C'est - qu-oi ... C'est quoi? C'est - tr-ès si-mple.... c'est très simple... : ce-lui - qui cue-i-ll-e ... celui qui ceui-lle... lé - plous - de - fru-its ... celui qui cueille lé plous de fruits... ré-ven-dous - à - 9.50 - ma-xi - à -la... Il lisait á mi-voix, syllabe par syllabe, les lettres puis mots et finalement phrases écrits quelques jours auparavant par Sou, le maire de Nîmes.

Il ne réussit jamais á finir de lire l'affiche. Une voix, déjà connue, derrière lui l'apostropha par son prénom. Il se retourna avec un énorme sourire de soulagement. On aurait dit qu'il n'avait jamais été si content de voir quelqu'un. Ça aurait été faux de le dire, certes, mais ça approchait pas mal de réalité. Sortit de sa lecture, il remarqua le froid de ses mains qui s'était approprié de tout son corps. Définitivement, l'arrivée de Christina était presque plus soulageant qu'un bon vin chaud á la cannelle en hiver.


-Si, si! Yé vous cherchait!

Il faillit presque la prendre dans ses bras -par la joie de la voir après en avoir presque perdu l'espoir, et pour se réchauffer un peu, maintenant qu'il s'était rendu compte qu'il avait vraiment froid. Mais il évita le geste. C'était peut-être un peu trop tôt, ils n'étaient pas vraiment encore amis. Et puis, il avait l'intuition de que les français étaient un peu plus prudents et pudiques que les espagnols quand aux gestes d'affection trop précipités, surtout avec contact un physique involucré.

-No, no, yé n'ai pas d'ennuis. Yé vous avait promis quelque chose cé matin en taverne. Vous vous souvenez?

Le garçon, qui était apparu derrière Christina, commençait a s'impatienter avec la perspective d'une rencontre émotive entre un aragonais et une belle veuve du pays. Il ne manqua pas de le faire remarquer a Estuardo, avec un mouvement rythmé du pied et des yeux persistant de défi.
A contre cœur, l'aragonais sortit trois écus de sa très maigre bourse et les lui tendis. Le garçon passa á coté de Christina, pris les écus des mains d'Estuardo, et continua son chemin comme si de rien n'était, sans même dire au-revoir.


C'est ça, largo! 1 Grommela l'aragonais d'une assez mauvaise humeur.

Il se retourna pourtant vers Christina et sa mauvaise humeur disparu. Il chercha dans les poches de ses braies. Soudain sa magnifique oeuvre d'art que quelques heures auparavant l'avait transporté dans un rêve ou il était sculpteur royal, lui semblait bien maigre, bien brute et vulgaire. Encore dans sa poche, il sentit le bois et avec un doigt parcouru la taille qu'il avait fait.
Il était sur le point de sortir sa main vide et feindre démence. Comment allait-t-il oser donner quelque chose de si insignifiant a une belle dame qui partait en voyage en mer?
Enfin.
Il finit par prendre son courage á deux mains. Enfin, á une main. Puisque ce ne fut qu'une main qui sortit de l'une de ses poches. L'autre restait dans l'autre poche, bien au chaud.
Il tendit sa main fermée vers Christina, dans laquelle il tenait le petit bout de bois taillé, un petit cercle d'environ six centimètres de diamètre, attaché a une corde noire.
Il prit une grande gorgée d'air froid, qui lui revitalisa les poumons, et ouvrit au même temps la main.


Ben... voilà...2 ça vous portera bonne chance en mer... y'espère...

1: largo: file.
2: faut cliquer, hein...
Christina64.



Malgré les picotements du froid sur ses joues, son visage se détend légèrement, soulagé d'apprendre que l'invitation à rejoindre l'Espagnol n'ait d'autre raison que d'aborder la promesse faite au petit matin. Et surtout, elle remarque la joie qui se dégage de sa mine tannée.

Bien sûr que je me souviens. J'ai même pu contempler vos ébauches de croquis.

Restés un long moment ensemble, chacun à l'extrémité de la taverne, à discuter de choses et d'autres, lorsqu'elle avait abordé son départ, son voyage sur les flots, l'Aragonais, un tantinet superstitieux lui avait proposé de lui fabriquer une sorte de porte bonheur qui la protégerait des perfidies naturelles et humaines. Pendant que l'aventureuse s'était adonnée à sa correspondance, lui, s'était emparé de la plume, de l'encre ébène et des quelques parchemins vierges proposés qu'il avait commencé à grattouiller en perspective de sa création.

Christina l'observe s'acquitter de sa dette envers le gamin et sourit de voir l'homme ronchonner de devoir débourser quelques deniers. Elle sourit mais sans lui faire l'offense de lui proposer de rembourser la course. Elle sourit de s'apercevoir qu'il avait peut-être ce point commun avec son amie Sou.


Son regard noisette amusé toujours posé sur Estuardo. Elle le regarde trifouiller dans ses braies avec son air songeur. Elle se demande s'il est à la recherche de l'esquisse sur papier qu'il souhaiterait lui montrer quand le poing fermé s'approche d'elle. Ses yeux surpris se fixent sur la main crispée. Les doigts finissent par lâcher prise et elle découvre le trésor.


Magnifique !

Un seul mot sort de sa gorge serrée par l'émotion qui l'envahit, ses pommettes s'empourprent soudainement sans que le froid ne puisse en être l'accusé. Elle évite son regard quelques instants, ses doigts fins finissent par s'emparer du collier. Lentement, elle caresse du pouce le bois ciselé, le bateau gravé, et dans un grand sourire radieux confortant sa reconnaissance, elle plonge son regard dans celui de l'Espagnol.

Vraiment magnifique !
Estuardo, je suis fort honorée de recevoir ce présent.
De tout coeur, merci.

Elle continue à toucher le médaillon de bois.

Je vous promet qu'il ne me quittera jamais.

Au cours de sa vie, de la chance, elle n'en avait pas manqué la femme. Une vie trépidante, un amour merveilleux, des amitiés fidèles, et cette chance serait à nouveau au rendez-vous.

_________________
Estuardo
"Sento un affeto pien di desir,
Ch'ora è diletto, ch'ora è martir."
1


Estuardo regarda la veuve prendre son collier. Parcourir les traits du bateau mal taillé avec le bout des doigts. Ses yeux, á elle, se posèrent dans ses yeux, á lui, et l'aragonais resta immobile, plongé dans un infini de douceur. Elle avait le regard clair, intense. Estuardo, s'il aurait pu choisir, aurait préféré ne pas s'y plonger. Quelque chose, dans ce regard, ce regard de femme, lui faisait peur. Mais il n'avait pas le choix. Pendant quelques instants, l’âme de Christina avait accroché l’âme de l'aragonais avec la chaîne invisible qui allait d'un œil noisette pour attraper un œil châtain.

Ca devait être son sang chaud d'Aragon qui lui provoquait cette faiblesse pour les femmes. Mais il était habitué aux catins, aux femmes simples, aux femmes faciles, avec lesquelles il fallait juste déboutonner la chemise et aller au lit, sans mots, sans compliments, juste des rires et de l'alcool, juste l'envie animale de la chair.
Les autres, les autres femmes, il en connaissait peu, il en avait fréquenté encore moins. Sa mère, bien sûr, après sa jeunesse, après être tombée enceinte et avoir dut épouser son père, sa mère, une Pénélope attendant Godot, enfouissant toute sa tristesse, toute son impuissance devant l'alcoolisme de son mari, dans ses tissus, dans ses vêtements. Mais sa mère ne comptait pas, elle avait la tristesse et le désespoir comme seule raison de sa sagesse.

Alors, devant ses femmes-lá, Estuardo ne savait comment réagir. Ne savait quoi dire ni quoi faire. Il avait, quelque part, le mal du chérubin, amoureux de l'amour, et amoureux des femmes. Ce regard le plongé de son regard le plongeait, lui, dans ce monde fantastique des hommes aimants, des hommes amants.

Par miracle, Christina reprit la parole. Le son coupant les sens. Estuardo bougea brusquement ses yeux, et rompit l’enchantement. Les femmes, brujas peligrosas 2.

Il revint en soit. Il revint devant la mairie. Devant son amie Christina. Il revint au présent, il se souvenu du porte-bonheur, il balbutia quelques mots.


- Mais non... -Il rit, un peu nerveux, pour détendre ses propres fantaisies. - Vous mé flattez trop, Christina! C'est pas grande chose... décidément...

Et en effet, ce n'était pas grande chose! Il était pas bien malin pour les manualités, l'aragonais. Et son bateau était plus simple qu'un dessin de gosse, et sa taille hésitante et grossière.
Mais il ne pu s’empêcher de se sentir fier. Après tout, peut-être que s'il travaillait de façon ardue dans le perfectionnement de son art, il pourrait bien devenir sculpteur du Roy...
Il rit, se moquant lui-même de ses pensées. Avec ce rire, il se détendit complètement. Il repris un air franchement gai, sans l'ombre de ses ballottages précédents.


-Lé but, dé toutes façons, n'est pas l’esthétique, hein! C'est qu'il vous ramène saine et sauve dé retour á Nîmes, après vos aventures en Irtande

Oui bon, difficile de se souvenir du nom d'un pays duquel on ne savait pas son existence et qu'on ne sait pas s'il se trouve a l'est, l'ouest, le nord, le sud, ou sous-terre.
Le but, en effet, c'était de lui donner de la chance, á la Christina. Aller en mer! C'était bien pour ça que le rond de bois avait fait un détour par l'eau bénite avant d’être donné á sa destinataire...
Partir en mer, franchement!
Au fond de lui, Estuardo avait presque envie de lui demander de l'emmener avec elle, mais il n'osait pas se l'avouer. Il avait une sacrée peur des choses nouvelles, et de la mer surtout. Mais quand même, il se disait, que pour être un Grand Homme, il lui fallait être un Grand Navigateur aussi, non?


-Tou rentres chez toi? Préparer tes affaires? Yé peux t'accompagner jusqu’à la porte? Histoire dé profiter dé ta présence tant qué t'es encore ici? Hein? Tou dis quoé?

Le soirée était fraîche, mais elle se devait de se prêter aux joies d'un a bientôt. Festoyer un retour anticipé. Estuardo était décidé á être joyeux, et dans l'enthousiasme il avait même oublié de vouvoyer Christina. Il tendit la main pour reprendre le collier.

-Vous mé permettez dé lé mettre á votre cou?

1: "Je ressens une langueur pleine de désir,
Parfois douleur, parfois plaisir" -Air Voi che sapete (vous qui savez) chanté par Chérubin aux "Noces de Figaro", Mozart.
2: brujas peligrosas: sorcières dangereuses
Christina64.



Pas grand chose ? Vous plaisantez. Au contraire, cela me touche beaucoup que vous ayez pris soin de créer ce porte-bonheur rien que pour moi, de vos habiles mains. J'aime tout ce qui touche à l'art, et je dois bien avouer, plus je le regarde, ce collier...

Le prend par le cordon noir entre deux doigts, le lève au niveau de son regard expert et attentif, le fait doucement tournoyer juste sous son nez, en apprécie la finition par son oeil averti

...plus je me dis que vous devriez continuer à travailler votre don de sculpteur sur bois.

Ses lèvres se couvrent d'un sourire gracieux, son regard se détache du présent pour rejoindre les yeux châtains d'Estuardo

Le motif en est simple, certes mais c'est ce qui fait tout son charme.
Je suis sûre qu'il va me porter chance au cours de mon voyage en mer.

Elle baisse légèrement le bras, écoute l'espagnol lui proposer de la raccompagner jusqu'à sa chaumière. Soudainement, elle prend un air étonné, suspect, plisse les yeux, pince ses lèvres.

Dites moi, Estuardo, vous n'auriez pas une petite idée derrière la tête ?

Elle penche légèrement la tête, le menton en avant, montrant ostensiblement sa suspicion. Elle le regarde intensément, le laisse ainsi quelques instants dans son imagination, juste le temps d'attendre sa réaction.

Mais un sourire intérieur enivrant vient submerger tout son être et la femme éclate de rire, d'un rire franc et résonnant.


Je plaisante ! Bien sûr que vous pouvez me raccompagner, j'en serais même ravie.

Taquine, elle rajoute, en lui tendant le collier.

Mais seulement jusqu'à mon pallier.

En fait, Christina se sentirait simplement plus à l'aise de préparer son voyage en toute intimité.

Sa main se détache de son épaisse cape de laine, et d'un geste doux rassemble sa chevelure ondulée sur le côté. Elle s'approche de l'arogonais, un sourire charmant rien que pour son nouvel ami.

Mon cou est tout à vous !

_________________
Estuardo
["Et quand l'heure du départ fut proche:
- Ah! dit le renard... Je pleurerai.
- C'est ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de mal, mais tu as voulu que je t'apprivoise...
- Bien sûr, dit le renard.
- Mais tu vas pleurer ! dit le petit prince.
- Bien sûr, dit le renard.
- Alors tu n'y gagnes rien !
- J'y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé."*]


Estuardo rougit trois fois.
Il rougit quand Christina regarde sa taille avec les yeux plissés du savant, et continue de répéter que cela á une valeur artistique qui pourrait être exploitée de façon grandiose (l'Aragonais á un don, non pour la taille en bois, certes, malgré les affirmatives de son amie, sinon pour l'intensification des compliments faits á sa personne et l'euphémisation des critiques également dirigées).
Il rougit quand Christina le surprend dans ses pensées et sous-entend des sous-entendus que lui-même n'oserais s'avouer.
Il rougit, finalement, quand le cou délicat de la veuve se tend vers lui, révélant le secret caché sous la chevelure.

La première rougeur le mène vers son théâtre privé: le voilà unique au monde, le plus grand talent-né, le sculpteur du Roy, le grand prestidigitateur capable de convertir un tronc d'arbre, merveille de la nature, en une oeuvre d'art, merveille de l'humanité. Acclamé par les plus Grands de Royaume, devant sa sculpture encore voilée par un fin velours de Venise, qui se pose avec douceur sur les courbes de l'oeuvre qu'elle enveloppe. Son prénom crié par la foule et les passants, depuis l’extérieur de la galerie oú il fait son apparition, gouge en main, ne se calme que quand la main de l'aragonais frôle le velours, prêt a partager avec le monde le fruit de son inspiration...

La deuxième rougeur le mène a une réalité bien moins glorieuse: voilà l'aragonais balbutiant Dieu-sait-quoi avec un air franchement gêné.


-M-mais no-on... yé...yé... euh...

Heureusement, elle rit. D'une rire qui fait que sa poitrine se soulève et se relâche rythmiquement. Estuardo reste encore quelques instants surpris, mais ce rire, qui résonne et qui, dans le silence de la soirée presque hivernale, se reproduit dans un écho gai á travers les entourages, ce rire est contagieux. Un sourire timide prend place sur le visage d'Estuardo, puis un sourire ferme, qui finit, lui aussi, dans un rire heureux.

-Yusqu'au palier seulement, promesse d'ibérique!

Personne ne saurait dire ce que cela vaut, une promesse venue des Espagnes. Sans doute pas grande chose, puisque les gens de sang chaude tendent á promettre la lune et ne ramener qu'une chandelle, promettent l'amour, certes, mais á presque toutes les femmes qu'ils croisent. Mais Estuardo n'avait aucune intention de rompre cette promesse, il n'avait même pas songé á autre chose qu'au palier, il n'aurait pas osé y songer.

Quand elle lui tendit le collier, et surtout elle lui tendit son cou découvert, l'aragonais rougit encore. La peau des femmes, si proche, avait cet effet en lui. Il prit le collier avec des doigts maladroits, il se mit derrière Christina avec des pas hésitants, il se mit sur la pointe des pieds, manquant de perdre son équilibre, passa la taille par dessus la tête de la femme, et descendit sur ses pieds complets, lentement, jusqu’à ce que la taille se posa, doucement, sur la peau, entre le haut de sa poitrine et le dessous de son cou. Ses doigts, peu habiles, tardèrent á pouvoir faire un nœud convenable. Il se mordait la lèvre inférieure et fronçait les sourcils; signales indubitables du profond effort de concentration que l'aragonais prêtait á cette tâche.


-Hummmm... cé bout dé ficelle par dessus... celle-lá... ham.... heeemmm.... VOILÁ!

Ravit, il lâcha tout, et par un miracle saint, le collier resta bien á sa place! Il sourit avec une fierté que quiconque aurait crue exagérée pour une si petite réussite.
Il revint face a Christina, et contempla son oeuvre d'art, sa prima opera, bien posée á sa place. Il était vraiment très très très content. Cela se voyait dans son sourire, dans l’éclat de ses yeux, et dans chacun des traits de son visage. Il tendit son bras a Christina, feignant être un chevalier , mais ressemblant plutôt a un gamin qui jouait á l’être allègrement.


-Allons-y! Il s'fait tard, et il commence á faire froid!

***

Plus tard, quand ils arrivèrent devant la porte de chez Christina, il la regarda droit dans les yeux. Sans plus aucune rêverie, mais avec une joyeuse bonne humeur mélangée a une solennité qui lui était rare.

- Pendant ton voyage, les noisettes mé rappelleront tes yeux. Mais j’espère que très bientôt, tes yeux me rappelleront dé nouveau les noisettes.

*: Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry
Souvenir
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