Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4   >   >>

[RP]Quand le glas sonne le fond du tonneau

--Bern
Le Mestre de camp passa sa main dans sa barbe noire et réfléchit à la question posée tout en scrutant le sol à la recherche d'indices.

Il murmura à Carmen:
"Là, je l'ignore. Vous connaissez les enfants et le Père Rick mieux que moi... Il vous faudra trouver un subterfuge adéquat..."

Intrigué par d'autres traces que celles d'un cheval, l'Epalais s'avança seul dans la pénombre nocturne.
Linor
L'ambiance était trop électrique ! Trop de stress dans l'air, c'était nocif. Elle répondit à sa cousine qu'elle avait vu son père partir à cheval, puis se concentra sur Inuki. Elle ne l'avait pas emmené juste par hasard. Même si le chien était vieux et presque aveugle, il gardait un flair infaillible et une très bonne ouïe. Elle avait pris la couverture de repos de leur cheval et un habit de leur père et les lui fit renifler longuement.
Il fallait rester grouper, la plaie ! Elle avait bien vu au regard de Georges qu'ils avaient eu la même idée. S'ils avaient pu partir de leur côté, ils n'auraient pas hésité !

Et si, en plus, elle avait su à ce moment-là que son cousin lui reprochait de n'avoir pas répondu à une lettre qui ne devait arriver que dans les prochains jours, elle en serait sûrement restée bouche bée, mais fort heureusement pour elle, elle l'ignorait.

Ils écumèrent le village, demandèrent aux sentinelles... Enfin un peu d'information et pas des meilleures. Et puis... Une piste ! Inuki avait trouvé une piste ! La Piste ? Son coeur s'emballa, elle le sentait battre à ses oreilles, le sang affluant au même rythme.


Linor ? Que fais tu ?

Elle avait sauté à terre sans même s'en rendre compte. Elle répondit lointainement à sa cousine.

Là ! Inuki a trouvé quelque chose !
Georges, donne-moi la lanterne !


Georges sauta à son tour de la charrette et s'avança pour éclairer sa jeune soeur. Ses yeux tombèrent sur une pierre maculée d'une substance poisseuse et rouge ! Du sang... Il détourna rapidement la lanterne et chercha alentours. Un bout de tissu attira son attention. Ali aussi l'avait vu. Elle interpella leur cousine.

Carmen ! Il y a quelqu'un dans le fossé. On voit ses habits !
Viens vite !
Est-ce que c'est Papa ?

_________________
--Carmen_esmee..



Elle a rejoint Bernadotte, s'approchant de lui, elle parle sur le ton de la confidence, lui seul peut entendre.
"Que feras t-on si on le trouve mais qu'il n'est pas présentable pour ses enfants ?

-Là, je l'ignore. Vous connaissez les enfants et le Père Rick mieux que moi... Il vous faudra trouver un subterfuge adéquat..."


Un regard pour ces derniers et elle incline la tête de côté quand elle vit un des enfants descendre de la charrette.

"Linor ? Que fais tu ?

-Là ! Inuki a trouvé quelque chose ! Georges, donne-moi la lanterne ! "


Carmen abandonne Bernadotte, non sans un regard, il se pourrait qu'il soit déjà temps de protéger les enfants, ou est-ce déjà trop tard ? Le coeur battant elle rejoint Linor d'un pas rapide.

"Carmen ! Il y a quelqu'un dans le fossé. On voit ses habits !
Viens vite !
Est-ce que c'est Papa ?"


Le palpitant s'interrompt, elle regarde les deux jeunes silhouettes s'approchaient du fossé, une lueur éclaire une pierre luisante de sang, elle déglutie et pose une main sur l'épaule d'Alienor, sans un regard pour elle, elle murmure,

"Dit à Berna de venir... "

Elle échangea un regard avec Georges, il était l'aîné de la fratrie mais lui aussi devait être épargné, que faire.. elle a besoin d'être éclairée et si c'était Rick, et si c'était un truand qui la passerait au fil de sa dague si elle l'éveille.. il faut prendre le risque, elle s'accroupie et se laisse glisser dans le fossé, la pente est rude, les bottes claquent rencontrant une flaque, elle effleure la silhouette, dague à la main, on ne sait comment l'homme va réagir...

"Messire ? Vous m'entendez ?"

La senestre effleure le thorax, remue doucement l'épaule, insistant, la main semble bouger, et le thorax se meut, un faible soupire, si faible que Carmen ne l'entend pas mais le sens sous sa paume.. Le corps est moite, depuis combien de temps est il là.

"Messire Bernadotte, Cet homme a besoin de secours, les enfants débarrassaient la charrette nous allons le conduire chez vous si nous arrivons à le sortir de ce fichu fossé."

La brune n'y voit rien, le visage est dans l'ombre du versant du fossé, la taille de l'homme est à peine évaluée, et lorsqu'elle a saisit la main de l'homme, aucun anneau n'ornait son annulaire, hors Rick n'enlevait jamais son alliance, il n'avait jamais cessé d'aimer Tia et pour rien au monde il aurait ôté le symbole de son amour pour elle.

La brune hisse le corps contre elle d'abord puis le pousse contre le demi mur du versant du fossé, la tête dodeline, sous l'éclair de la chandelle abandonné par Georges, elle le voit, la respiration est retenue, les lèvres restent entrouvertes... elle regarde Bernadotte dans les yeux, il peut y lire l'effroi et la stupeur... Rick.. Mais Carmen se ressaisit, il faut agir, il est, dans le pire des cas, peut-être seulement inconscient.


* Dios mio, il put le vin... et la... boue *


Le corps est hissé, et sorti du fossé, les enfants s'agitent derrière, obéissants ils rangent le plateau de la charrette. Carmen est perdue, elle ne sait pas quoi faire, elle se penche sur le corps, les enfants ne doivent pas le voir ainsi, mais c'est le médecin qui inspecte, les membres et le cou de l'homme en passant sur l'arrière du crâne, un liquide visqueux et collant s'est mélangé à la boue... elle porte sa main à ses yeux, elle tourne le liquide sur la pulpe de ses doigts, pas de doute du sang... elle ne voit rien, elle n'arrive pas à observer comme elle voudrait et surtout son instinct lui dit qu'il est trop tard... La plaie a été souillée... et Rick ne répond pas... elle sert sa main dans la sienne, puis du revers de la manche de son gilet, elle essuie le visage de Rick. Elle ne peut peut-être pas le sauver mais... le rendre présentable pour ses enfants.

Le sang froid d'un Serna est à tout épreuve, pour eux, elle se doit de tenir, elle échange a nouveau un regard avec Bernadotte.

"Je vais les prévenir"
, elle détache sa cape, arrachant un peu de fourrure en se débattant avec la fibule, elle couvre son cousin jusqu'aux épaules et rejoint la charrette.

"Les enfants... C'est..."
les mots ne viennent pas, que doit-elle dire, le menton tremble, les mains également, la frêle lutte pour ne pas tomber à genou sous le poids de la découverte. Mais les mots ne servent à rien, les enfants ont compris, dès lors elle est certaine que Linor savait mais qu'en brave petite Serna, elle avait écouté son aîné.
Plus de place pour le doute, le regard émeraude de Carmen en dit long, elle les regarde tour à tour, puis c'est Pacy qu'elle fixe, comment la jumelle déjà fébrile va réagir. Elle s'approche d'elle et lui tend les bras afin de l'aider à descendre de cheval.


"Venez.. venez avec moi.."


Perdue, tout simplement perdue, elle ne réalise pas, elle n'y crois pas, elle veut se réveiller, elle marche, agit comme une marionnette, elle n'est plus maître de son corps, même son esprit... Carmen est déjà loin, très loin... Que vont ils devenir sans lui.. ?

______________________
Patience
Sa soeur n'avait pas répondu à sa question et ce fut comme un électrochoc pour la jeune fille. Depuis le début de leur aventure, elle criait sur sa soeur et déversait sa colère et sa peur sans se rendre compte que Linor devait souffrir autant qu'elle et avoir peur autant qu'elle. Le soldat n'hésita pas à répondre même si elle le sentit un peu gêné. Après tout, il n'allait pas dire le contraire, enfin pas à ce moment. Même Carmen n'avait pas répondu mais lui avait demander de ne plus se quereller. C'était une décision sage. Sa question était-elle si dure que cela ou est-ce que le moment était-il mal choisi ? La jeune rouquine préféra choisir la deuxième solution. Mais elle se promit de redorer l'image de son père dans tout le village, quand ils l'auraient retrouver et qu'ils retourner tous ensemble à l'Eglise. Elle avait hâte d'aller prier avec lui, lui tenant la main. Mais pour l'heure, le soldat avait trouver des traces de sabots et c'est donc tout naturellement qu'ils se dirigèrent dans cette direction.

A ce moment-là, elle voulait qu'une chose : prendre les bras de son père et le serrer fort contre son petit coeur. A défaut, elle serra un peu plus l'encolure du cheval de sa cousine. Et d'un coup, elle vit que sa jumelle avait sauté de la charette et qu'elle partait avec Georges. Son coeur s'arrêta un court instant de battre. Avait-elle trouver une trace de leur père ? Mais à cet endroit, en plein milieu de la forêt, cela ne rassurait pas la jeune fille. Inuki reniflait devant les deux enfants et s'arrêta un instant pendant que Georges éclairait la scène.

Linor appelait déjà leur cousine. Ils avaient trouvé quelqu'un dans le fossé et sa jumelle avait peur que ce ne soit son père. Patience avait de plus en plus peur mais contrairement au début de la soirée, elle ne cria pas, elle n'hurla plus, mais des larmes coulaient le long de ses joues. Elle se mit donc à faire ce qu'elle faisait le mieux et que son père lui avait appris : elle pria ! Pria que ce ne soit pas son père ou si c'était lui qu'il ne faisait que dormir. Elle voulait taire le démon qui lui murmurait à l'oreille que son père allait rejoindre leur mère. Carmen est déjà en train de l'ausculter et soudain elle détacha sa cape pour le mettre sur le corps. Et soudain, Patience comprit avant même que sa cousine ne vienne jusqu'à elle. Sa voix tremble et ne finit pas sa phrase. La jeune fille reste tétanisée sur son cheval. Elle a peur ! Peur de ce qu'elle va voir, peur de comprendre que ce démon dit la vérité depuis le début. Peur de ressentir la perte et le vide comme pour leur mère même si elle était plus jeune. Peur de ne plus croire en Dieu. Les bras de sa cousine se tendent et Patience se jette dedans et la serre très fort, en pleurant longuement contre son épaule, mouillant son haut. Puis, elle se laisse glisser et se rapproche d'Esteban pour le prendre par la main et se rapproche ensuite de Linor pour lui prendre la deuxième main. Elle veut être forte pour sa jumelle qui n'a pas connu comme eux deux la perte de leur mère d'un coup
.

Linor, j'ai peur !

Elle lâche la main de sa soeur et de son frère et se rapproche du fossé pour regarder. Et là, elle prit d'un hoquet et les larmes ruissellent silencieusement sur ses joues. Elle se glisse à genoux devant le corps inerte de son père. Et puis un crie dans la nuit.

Papa ! Paaapaaa !

Elle touche de sa petite main, ce visage tant aimé pour le réveiller, puis approche sa bouche de sa joue. Elle le secoue doucement et soudain, elle sent une crispation sur le visage. Elle se retourne alors pour interpeller sa fratrie et sa cousine.

Carmen ! Il bouge, il est vivant ! Viens vite !

Un râle se fait alors entendre....
_________________
Rick
Il avait si froid... et il était loin de s'imaginer ce qui se passait à côté de lui. Ils étaient à quelques pas de lui mais ils ne le voyaient pas pour le moment. Il allait finir par se vider de son sang. Lui qui avait été maréchal et qui avait combattu l'insécurité sur les routes, il s'était fait agressé pour trois fois rien. Quand il était plus jeune et qu'il transportait sur sa charette, les richesses de Montbrisson, comme marchand ambulant, il était une meilleure cible. Les brigands n'avaient vraiment plus de discernement concernant les victimes de leurs rapines. Mais en tant que prêtre, il ne leur en voulait même pas, même si aujourd'hui, il souffrait. Il était prêt à leur pardonner. Il était tellement dur de se nourrir correctement en cette période. Il regrettait le temps où son beau-frère Althiof dirigeait d'une main de fer la maréchaussée du duché. Au moins, les voyageurs étaient protégés.

Linor... Pacy... Esteban... Georges... Il se rappelait de la naissance de chacun. Il se souvenait de son aîné et de cette surprise que lui avait fait Tia, pour lui annoncer ! Un petit ours en compagnon de table, quelques mois après leur mariage. Il se souvenait de la peur qu'il avait eu de devenir père et ressembler au sien. Mais au final, tout s'était bien passé et il avait été comblé. Et puis la naissance des jumelles alors qu'il était jeune diacre et qu'il célébrait une cérémonie chez sa soeur, à Cournon. Et enfin, Esteban qu'ils n'attendaient pas et la naissance dans leur taverne de Montpensier, assistée par sa belle-soeur... Juste avant l'enlèvement des deux aînés. Et puis tout s'était enchaîné et.... il fallait qu'il se relève mais le moindre mouvement lui faisait si mal et pourtant il n'était pas homme douillet. N'avait-il pas souffert pendant toute son enfance sous le fouet de son père et de son précepteur ? N'avait-il pas réussi à se sortir vivant d'un combat contre une ourse, alors qu'il fuyait son Espagne natale, laissant sa nourrice sacrifiée aux pattes du monstrueux animal. N'avait-il pas non plus réussi à se sortir vivant de ce taureau, alors qu'il était maire de Montbrisson, quelques jours avant son mariage et cela pour sauver sa nièce ? Il avait été cautérisé au fer chaud à ce moment-là. Mais même cette douleur n'était pas aussi douloureuse et inquiète que celle de tout de suite.

Il ferma les yeux et aperçu une lumière au fond. Mais ne faisait-il pas nuit ? C'était quoi cette lumière si attirante. D'un coup, il n'avait plus mal et il réussit à se lever. Il se dirigea vers cette lumière quand soudain il entendit une voix qu'il connaissait. Il s'arrêta
.

"Carmen ! Il y a quelqu'un dans le fossé. On voit ses habits !
Viens vite !
Est-ce que c'est Papa ?"


Linor... ce fut un murmure presqu'inaudible...

Et soudain, il eut à nouveau mal et la lumière n'était plus là. Il venait de retomber dans les Ténèbres. Il venait de perdre sa seule chance de rejoindre le Soleil où Tia siégeait depuis si longtemps et il allait se retrouver en Enfer pour l'Eternité. Non ce n'était pas possible ! Cela ne pouvait se passer comme cela. Une autre voix se fit entendre...

"Messire ? Vous m'entendez ?"

Etait-ce possible ? Carmen était là ? Pourtant il n'avait pas été très présent ces derniers mois. Il ne lui avait pas écrit. Que faisait-elle ici ? Il sentit sa main se refermer sur la sienne comme si elle cherchait quelque chose. Et si c'était les brigands qui revenaient pour le dépouiller de son bien le plus précieux : l'alliance offerte par Tia. Heureusement qu'il ne s'en séparait jamais et qu'elle était autour de son cou, attaché à sa médaille aristotélicienne. Son statut de prêtre ne lui permettait pas de la porte au doigt. Il se sentit soulevé hors du fossé et il grimaça. Il avait mal. Les mains expertes semblaient se promener sur son corps mais celui-ci était tellement endolori par la durée de son séjour dans le fossé qu'il ne le sentait même pas. Un vêtement se pose alors sur son visage. Ayé il est mort ? On le recouvre de son linceul ? C'est donc ça qu'on ressent quand on est mort ? Il va enfin retrouver Tia, mais alors qu'il est prêt à traverser la vallée de la mort, un cri dans la nuit, le retient à nouveau.

Papa ! Paaapaaa !

Une main froide se pose sur lui et il sent qu'on essaie de le bouger, il ne peut alors empêcher ce mouvement de grimace. Pourtant, il se doit de faire attention car il a reconnu dans les limbes de la douleur, Patience et il sait qu'elle est très fragile. Il doit essayer de sourire et de lui parler. A nouveau, elle crie et il veut essayer de la retenir pour lui dire qu'il l'aime, mais c'est juste un râle qu'il émet. Il est fatigué mais il n'a pas le droit de ne pas lui dire au-revoir. C'est pour cela qu'il n'a pas pu partir la première fois. Avec toute la minuscule force qu'il a encore, il ressert un peu plus sa main sur la petite qu'il sent sur son torse.

Paaa...cc....yyy ! Ma.... fi...lle... Ai...des... moi....
_________________
Alexandre_serna
Alexandre se tenait près de sa marraine, il sourit à Bernadotte avant de le regarder prendre la tête du convoi, il devait avoir l'habitude.
De toute façon qui était taillé à se battre parmi le club des Serna ?
Alexandre serra encore plus la main de Carmen alors qu'elle allait parler d'Hanna, il se contenta de lui sourire simplement.
Il avance tout doucement au côté de Carmen, il cherchait son oncle-cousin.
Cependant...
Il venait de réveiller un volcan auvergnat, bardel songea le gamin en observant sa cousine entrer dans une fureur monstre.
Il serra les dents pour ne rien dire et laisser passer la tornard.
Alexandre lâcha la main de Carmen et observa sa cousine alors que les mots résonnaient dans sa "petite" tête.
Il n'avait que huit ans et ne pensait pas forcément à mal.
Alors ainsi c'était de sa faute si Rick allait partir ?
Il sentit les larmes monter et dans un long reniflement essaya de les retenir le plus possible.
Alexandre allait rétorquer pour se défendre, mais Carmen venait de les disputer, d'abord c'était pas lui qu'il fallait disputer c'était Patience.
C'était elle qui gueulait comme un âne.
Il se retint même de lui tirer la langue, quitte à être un sale gosse, autant l'être jusqu'au bout, mais après ça allait être de sa faute.
C'est bien connu ça que c'est toujours le garçon qui embête la fille, alors il se contenta de croiser les bras et de continuer à suivre sans rien relever du tout.

Mais soudain, un homme est trouvé dans le fossé, Alexandre suit les autres, toujours les bras croisés, z'allaient quand même pas croire qu'il allait oublié les mots.
Mais les grands s'agitent devant et puis cela devient calme.
Le gamin décroise les bras et s'approche doucement...
Les gueulements de Pacy ne laisse pas de suspens quant à l'identité du bonhomme.
Alexandre s'approche doucement, se sentant tout un coup de trop dans cette scène pourtant familiale.
Il observe les mouvements.

Il finit par s'approcher doucement de l'endroit où a été installé Rick.
Il le regarde, il a l'air d'être bien amoché.
Il est mort ?
A priori non, mais bon, on sait jamais.
Il ne posa pas la question de peur de mettre encore Patience en colère.
Il observait paumé.


Qu'est-ce je dois faire ?
_________________
--Bern
Le Mestre de camp descendit de cheval et s'apprêta à aller aider les enfants à tirer l'homme identifié comme étant le Père Rick du fossé lorsqu'il entendit des galops de chevaux. Inquiet, l'Epalais sorti du fossé où il se trouvait en faisant signe aux enfants de rester où ils étaient.

Il se tenait là, sur la route, la Terrible au clair et tonna: "Qui va là ?" Aucune réponse audible et l'Epalais semblait prêt à en découdre lorsqu'il reconnu la voix de François, le Capitaine de sa Garde, accompagné de quatre gardes: "Votre message nous ai parvenu. Que pouvons nous faire ?"

Le Seigneur rengaina et sourit lègèrement: "Ah vous voilà... vous tombez à pic. Vous allez nous aider à tirer le Père Rick du fossé. Nous le conduirons à Civrais." Les Gardes opinèrent du chef par un léger: "A vos ordres Seigneur" et portèrent délicatement l'homme d'église hors du fossé. Toujours aussi délicatement, les Gardes déposèrent le prêtre dans la charette,au milieu de ses enfants.

Le bouillant Epalais observa le prêtre et lui déclara doucement:
"Allons mon père, tout va bien se passer." Il se tourna vers le Capitaine de sa Garde et lui murmura: "Le père Rick était à cheval et possédait de nombreux objets de valeurs aux dires de ses enfants. Nous n'avons trouvé ni objets ni cheval... Il a probablement été brigandé."

Attendrit par le spectacle douloureux des enfants entourant leur père de tout leur amour, le Padirotte s’interrompit avant de reprendre: "Prend deux hommes avec toi, trouve moi ceux qui ont fait cela et amène les moi. Vivants, je les veux vivants." François opina du chef et partit à la recherche des malfaiteurs pendant que le Seigneur d'Epalais se tourna vers l'un des deux gardes restant: "Pars sur Civrais, dis à Simon de se tenir prêt à accueillir le Père Rick et ses enfants."

Le Garde salua, remonta à cheval et galopa en direction de la demeure de la famille de Padirotte. Le Mestre de Camp se tourna vers la tribu de la Serna et se pencha vers Carmen: "Mettons nous en route. Vous aurez de quoi le soigner dans mon Castel."

Il sourit gravement, se remit en selle et prit, en compagnie de son garde, la tête du convoi, l'entraînant vers son donjon d'Epalais.
--Carmen_esmee..



Les blessures de ce genre, Carmen en a déjà vu en Eire, elle soignait les mercenaires de son père mais là c’était différent, la plaie avait été souillée.. Elle serre les dents, si seulement elle l'avait trouvé en arrivant, si seulement, elle était parti plus tôt, si seulement elle avait mis son orgueil de côté et lui avait écrit... Si seulement nous avions eu le temps...

La jolie Pacy se laisse glisser de cheval après un échange de regard éloquent, elle serre la rouquine dans ses bras, y trouvant autant de réconfort qu'elle, elle embrasse inlassablement le front de la jeune fille et la laisse glisser de ses bras pour rejoindre la fratrie Serna, main dans la main, les enfants s'approche, Carmen regarde un instant le ciel et maudit le Très Haut...

* Vous n'en avait pas mare de nous pourrir la vie !? Vous avez pris Tia, ma mère, Ambris, Aellfall, Alethea, Eragon, Sybille ! Cela ne suffisait pas ?! *

Linor, j'ai peur ! Papa ! Paaapaaa !

La brune entend les cris mais elle n'arrive pas à avancer, elle reste près de sa jument, elle ravale ses larmes et se concentre sur ce qu'il faudra faire... Ce n'est pas le moment, mais elle n'arrive pas à réfléchir, elle est sous le choc... Mais soudain..

Carmen ! Il bouge, il est vivant ! Viens vite !

Carmen rejoint à grand pas sa cousine et en s'agenouillant pose une main sur la poitrine de son cousin, le thorax se meut, il y a de l'espoir ? Elle n'y voit presque rien il lui faut des soins, il faut le réchauffer. Des hommes arrivent, Carmen les toise un court instant mais elle s'en détourne quand elle comprend qu'ils font partie de la garde de Bernadotte.

Qu'est-ce je dois faire ?
l'interpelle Alexandre,

Elle ne répond pas tout de suite, surveillant le corps de Rick, qui est déplacé jusqu'à la charrette, la brune reste à genoux, pivote vers Alexandre, elle tend la main vers son visage, mais suspend son geste, ses mains sont tâchées de sang, elle saisit son filleul par la taille et le rapproche d'elle, dans un câlin improvisé dans la boue. Elle chuchote doucement à son oreille, si bien que personne ne peut entendre sauf lui.

"Tu dois être fort et réconfortant avec tes cousines, nous ne serons bientôt plus les seuls..". STOP ! La brune s'arrête et secoue la tête emporté par le lien qui l'unie à son filleul, elle en oublie presque qu'il n'est qu'un enfant qu'elle doit préserver également. Elle l'embrasse sur le haut de la joue et lui prend la main.

"Georges, Pacy, Linor, vous montez dans la charrette, Alexandre, tu viens, toi aussi Esteban, vous chevaucherez près de nous. Messire Epalais, nous vous suivons."

Elle aide Alexandre et Esteban à se hisser sur le dos de Zingara, puis elle prend les rênes de l'attelage de la charrette. Elle laisse les enfants s'installer soit près d'elle devant, soit derrière, avec leur père... Elle profite de cet instant pour verser quelques larmes...



___________________
--Bern
Le cortège avançait lentement vers la forteresse de Civrais, demeure de la Famille de Padirotte. Placé dans la charette, le Père Rick, entouré de ses enfants, semblait toujours errer dans les limbes.

Précédant le cortège, l'Epalais et son garde restant s'immobilisèrent au sommet d'une colline. La nuit était sombre mais la campagne était illuminée par les lumières émanant des fermes et villages du fief du Padirotte. Au loin, se tenait Civrais: majestueux et imposant château aux allures martiales. Les deux hommes descendirent de la colline et foncèrent bride abattue vers ce dernier, traversant plusieurs villages et arrivèrent devant les portes de la Citadelle. Après avoir reconnu leur seigneur, les gardes ouvrirent et les laissèrent entrer.

Le mestre de camp fut accueilli par Simon, le Gouverneur de Civrais. Obèse, vêtu d'habits noirs et d'une cape verte surmontée d'un col de fourrure blanche, Simon déclara: "Soyez le bienvenue seigneur. Ravi de vous savoir de retour. Vu l'heure tardive, les enfants ont déjà dîné et regagnés leurs appartements" D'un claquement de doigts du Gouverneur, des palefreniers prirent en charge les montures et l'Epalais opina du chef en déclarant: "Bonsoir mon brave. Tu as bien. Je les verrais demain matin." Le Seigneur d'Epalais s'apprêta à poursuivre lorsque le cortège arriva et s'arrêta dans la cour du Château.

Le dignitaire et son maître s'approchèrent et Simon inspecta le contenu de la Charrette à la lueur d'une torche et ordonna à deux Gardes: "Vous deux, allez me chercher un brancard pour porter le blessé dans une chambre de l'aile Ouest." Le Gouverneur avait l'habitude de voir des blessés voire d'en soigner pour certains. Il ne s'émouvait nullement de l'état de celui qu'il n'avait pas reconnu comme une homme d'église. Il s'écarta pour laisser les Gardes transporter le Père Rick et ordonna à deux domestiques: "Dressez la table dans la salle commune pour les enfants. Vous leur donnerez de la nourriture, autant qu'ils en demanderont, de l'eau et du jus de fruits." Il se tut, saisit le regard amusé de son maître.

Bernard de Padirotte appréciait l'efficacité de celui qui appelait son "brave" Simon, chef de maison talentueux, il savait parfaitement gérer le moindre détail de la Maison de Padirotte. Habitué aux longues absences de ses maîtres, en raison de leur appartenance à la COBA, Simon dirigeait les domestiques Civrais d'une main de fer tandis que François Desmaret, le Capitaine de la Garde, et Jean Burin, commandant de la Garnison de Civrais commandaient la Garde d'Epalais forte d'environ 500 hommes. Le gros Simon lança à deux autres domestiques: "Faites préparer des chambres attenantes à celle du blessé pour ses enfants. Je suppose qu'ils auront besoin de se reposer mais ne voudront pas s'éloigner."

L'Epalais remercia d'un regard amical son gouverneur et celui ci se dirigea vers la salle commune tandis que l'officier déclara: "Les enfants, si vous le voulez, vous pouvez vous restaurer dans la salle commune, ou on peux vous apporter à manger dans vos chambres, c'est vous qui déciderez. Simon se chargera de vous faire porter vos repas." Il se tourna alors vers Carmen et lui souffla: "Bien allons rejoindre le Père Rick."

Il lui emboîta la pas et s'engouffra dans les dédales de Civrais. Après plusieurs escaliers de pierre, ils arrivèrent devant la chambre du Père Rick. La Chambre était de taille moyenne, sur les murs de pierre pendaient des tapisseries brodées représentant, des scènes de chasse au cerf, ou simplement le blason de l'Epalais. Le père Rick était étendu sur le lit, dont les draps avaient été repliés aux pieds de celui ci pour permettre une examination des blessures du Prêtre. Outre le lit, la pièce était meublée d'une commode, sur laquelle se trouvait une bassine et une cruche remplie d'eau, deux chaises tapissée de velours bleu.

L'Epalais invita Carmen a entrer et ordonna à un domestique:
"Vous donnerez tout ce dont la dame a besoin pour soigner le Père Rick." Le Seigneur s'adossa au mur, la main gauche triturant la garde de son épée, et observait le blessé.
Alexandre_serna
Alexandre était perdu, heureusement qu'il pouvait compter sur Carmen.
Elle était pour le moment et pour le groupe l'aînée et donc la Matriarche et donc la "Mère".
Le point de repère, heureusement que Carmen était là.
Il serra Carmen à son tour dans ses bras et l'écouta, il venait de comprendre la détresse des unes et des autres.
Ainsi tout semblait jouer et le Très Haut allait reprendre son serviteur, ainsi eux aussi allaient devenir orphelin, c'est ce que Carmen avait voulu dire par "nous ne serons bientôt plus les seuls".
Et si Patience avait raison et si c'était vraiment de sa faute si Rick était parti ?
Si c'était parce qu'il avait dit des choses méchantes ?
Alexandre regarda ses quatre cousins et se sentit tout d'un coup fautif, comme si cela était de sa faute si Rick était parti après le match et avait rencontré des gens qui l'avaient poussé dans le fossé ?
Il regarda Carmen, se sentant tout d'un coup très penaud et tel un robot, qui n'existe pas encore, il la suivit pour se retrouver sur le dos de Zingara.
Esteban était avec lui.


T'inquiètes pas Esteban.
Carmen, elle va soigner Rick.
Et puis Rick il est trop balèze, il peut pas partir comme ça !


Des mots, faibles, Alexandre n'était plus convaincu après ce que Carmen venait de lui annoncer, mais il essaya de l'être pour ses cousins, il n'avait pas le droit d'être égoïste.
Il tâché de garder la tête haute et d'offrir à ses cousins le soutien et les paroles qu'ils avaient besoin d'entendre.
Cependant, Alexandre ne comprit pas que l'on emmène Rick chez le Seigneur, pourquoi pas chez lui ?
Il ne fit cependant pas d'esclandre.
Après plusieurs minutes ?
Il n'aurait su dire le temps du voyage, cependant...
A l'arrivée, tout ne se passa pas comme il le pensait et il en fut presque remonter pour ses cousins.


Alors Alexandre s'approcha de l'officier.

Bonjour messire le Serviteur.
Je suis désolé, mais je pense que mes cousins ne désirent pas manger.
Rick est le seul parent qu'il leur reste, alors ils ont besoin d'être avec lui.


Il se tourna vers Patience et Linor.
Il voulait les encourager à aller voir Rick, il ne voulait pas que Rick parte sans voir ses enfants.
Il ne voulait pas que ses cousins soient exclus des dernières paroles de leur père.
Ils avaient déjà perdu leur mère.


Vous voulez aller voir votre père ?
Ou bien manger ici ?
Moi j'ai pas faim et même si j'avais faim, j'aurai pas envie de manger.
Je crois que votre place est auprès de lui, vous devez lui donner votre force, celle de vous quatre pour qu'il aille bien.


Alexandre était sans aucun doute le vilain petit canard de la famille, le rebelle, celui qui n'en faisait peut-être qu'à sa tête.
Mais si dans cette chambre c'était trouvé Ambris ou Aelfall, pour sûr qu'il n'aurait pas apprécié être relégué au second plan.
Personne n'avait le droit d'ordonner aux enfants d'être loin de Rick.
Alors Alexandre ferait tout pour que ses cousins retrouvent leur père, quitte à entourlouper les domestiques du Seigneur.
A huit ans, on a une autre vision de la vie que celle des adultes, alors si le gamin pouvait permettre à ses cousins de profiter de la brèche pour profiter de la présence de leur père.

_________________
Patience
Alors que Patience attendait que Carmen arrive, elle sentit la main de son père se refermer sur la sienne. Elle ne comprit pas le murmure quasi inaudible qu'il faisait mais une chose était sûre, c'est qu'il était vivant. Et s'il était vivant, il fallait l'aider. Carmen fut rapidement à ses côtés et avant même qu'elle n'ait eu le temps de faire un diagnostic des hommes s'emparèrent de leur père. La petite fille faillit hurler en disant qu'il ne fallait pas le toucher mais elle comprit que c'était des amis du militaire. Et comme Carmen les laissa faire, elle se tut, reniflant légèrement. Elle n'avait pas envie de le quitter et sa cousine dut le comprendre car au retour, c'est elle qui eut l'occasion de monter avec leur père dans la charrette. Elle était avec Linor et Georges.

Sa petite main se referma sur celle de son père et l'encouragea


Tu vas voir Papa, Carmen va te soigner ! Et après avec Linor, on continuera à te soigner car elle retournera chez elle. T'inquiètes pas, tu vas bientôt guérir. Et puis le Très Haut, il va t'aider à te soigner.

Elle cacha un reniflement comme elle le put avant de rajouter doucement.

Tu as mal Papa ? Tu veux que la charrette roule plus doucement ?

La petite fille se trouvait secouée dans tous les sens et avait peur que ça fasse plus mal à son père. Ils arrivèrent dans une maison immense, un vrai château et des hommes arrivèrent de partout aux ordres du militaire. Elle avait pas l'habitude d'autant d'attention. Même à Gannat, les rares fois où elle y avait mis les pieds avec son père, il n'y avait pas autant de serviteurs. Papa disait que les gens qui travaillaient sur leur terre n'avaient pas besoin d'un deuxième chef, ils avaient déjà Dieu pour les commander. Aussi avaient-ils le droit de garder toute la nourriture qu'ils ramassaient pour nourrir leurs enfants. Et soudain, ce fut le drame, le militaire voulait les envoyer dans une pièce pour manger ou pour se reposer. La petite fille chercha du regard les yeux de Carmen comme pour lui dire, non ne le laisse pas faire. Elle savait qu'elle ne gagnerait pas gain de cause face à cet inconnu si prévenant. Mais heureusement Alexandre, si silencieux et si triste vint à leur secours. Patience avait repris la main de sa petite soeur et attendait apeurée ce qui allait se passer.

Vous voulez aller voir votre père ?
Ou bien manger ici ?
Moi j'ai pas faim et même si j'avais faim, j'aurai pas envie de manger.
Je crois que votre place est auprès de lui, vous devez lui donner votre force, celle de vous quatre pour qu'il aille bien.


Non j'ai pas faim, c'est tout noué à l'intérieur

Elle se rapprocha de son cousin, lâchant pour cela la main de sa jumelle. Elle fit un bisou sur la joue du jeune garçon pour le remercier

Tu viens aussi avec nous Alexandre ? Papa, il a aussi besoin de ta force. Et puis à 5, on sera plus forts !

Elle lui prit la main d'autorité et retourna pour prendre celle de Linor, attendant la décision de Carmen.

Carmen, on ne bougera pas pendant que tu le soignes mais on veut être dans la même pièce pour lui donner toutes nos forces. Tu veux bien ?
_________________
--Carmen_esmee..




Le cahotement de la charrette, un bruit auquel Carmen se rattachait dans les ténèbres.. Elle ne sentait rien, ni le froid qui la mordait sans sa cape, ni la peur qui lui hérissait le poil, ni la douleur... La douleur qui prend place en vous, quand l'espoir s'en va ailleurs. Mais Carmen est là, elle est là et le sera jusqu'à la fin, elle retrouve ses esprits lorsqu’elle entend Pacy, dire qu'elle va guérir Rick.. Elle se dévisse le cou, pour leur jeter un coup d’œil, Rick gît au milieu de ses enfants, elle songe... elle n'a pas ses instruments, elle n'a pas d’onguent ni d'huile miracle sur elle.. Menteuse... Elle se redresse, glisse les rênes dans sa dextre, et palpe son aumônière, la pulpe de ses doigts dessinent les deux flacons qui s'y trouvent... Est-ce que le Très Haut l'a envoyé sur le chemin de Rick pour soulager sa culpabilité ou la pointer du doigt. La senestre vient effleurer le ventre du médicastre, puis son poing se referme et son regard se porte au loin.

Ils sont arrivés, les gens de l'Epalais, s'affairent, bougent autour d'eux, elle incline la tête pour l'homme, discernant enfin ses traits dans les lueurs de sa demeure, afin de le remercier. Les enfants sont encouragés à aller voir ailleurs, disons simplement pour que Carmen, officie en tant que médecin. Leur hôte l'accompagne mais soudain les enfants émettent résistance, guidé par le jeune rebelle, la brune cède car elle n'est pas seulement le médecin mais aussi la cousine, la marraine, leur grande sœur.. Elle hoche la tête et les invite à entrer, elle ne dit mot, elle ne sait quoi dire, elle vient s'asseoir sur le lit, près de Rick, elle agit et se meut autour de lui, de façon à ce que les enfants ne voient jamais ce qu'elle fait. Elle pose la vasque à ses pieds, près du lit et la remplie grâce à l’aiguière, puis elle y émerge un linge propre, elle nettoie la plaie pour voir si elle peut soigner la blessure, mais les deux lèvres de la plaie sont dans un état tel qu'elle ne pourra recoudre, elle croise alors le regard de Rick, un échange silencieux... où toutes les vérités sont dites, tous les pardons sont donnés, elle lui sourit, le regard humide.

« Je vais te donner quelque chose, »

Elle se lève du lit, détache l’aumônière de sa ceinture et libère les flacons, elle pose l'huile d'angélique sur la commode et revient à Rick, elle retire le bouchon, et le porte aux lippes de son cousin,

« Cela te donnera du temps... »

C'est tout ce qui lui reste, quelques minutes peut-être... Le contenue du flacon, est aussi à base d'Angélique, mais une infusion des racines de la plante. Un stimulant que la brune associe à l'huile de cette même fleur.. L'association est un abortif. Cela, peu le savent, et surtout qui aurait l'idée d'absorber les deux, peut être une femme qui ne veut porter les enfants d'un époux absent et aussi inconstant que le vent des monts auvergnats.

Soudain, la culpabilité pointe de nouveau le bout de son nez, quand elle pose son regard sur les cinq enfants, être mère lui convient tout à fait, mais sa vie d’épouse ne l’épanouie guère et ce depuis son mariage… Voilà ce dont elle aurait voulu parler avec Rick, lui dire qu’elle était désolée de tous les secrets qui ont constitué sa nouvelle vie.. L’absence de Duncan durant plus d’une année avait été le début de la fin. Le quitter, elle aurait tant voulu, mais il ne l’entendait pas ainsi, chantage affectif et vaines promesses, un environnement qu’elle voulait quitter et qu’elle ne souhaitait guère pour les prémices de sa grossesse, à laquelle, elle espérait avoir mis fin, un peu plus tôt dans la matinée… Rick ne connaitrait jamais Hanna, et sa fille ne connaitrait jamais l’homme qu’est Rick, droit et honnête, une franchise qui déplu à beaucoup, de mauvais choix guidés par l’éducation de son propre père… Carmen avait compris depuis quelques temps que Rick luttait afin de ne pas ressembler à Alejandro.. Et plus il essayait, plus il lui ressemblait sous certains aspects.


Elle passa un linge, humide sur le visage de Rick, afin de le débarrasser des signes boueux de son passage dans le fossé. Puis poussant sous le lit, la vasque remplie d'eau ensanglantées et boueuse du talon, elle se tourna,

« Les enfants, approchez, mais parlez lui, chacun votre tour, de l’aîné au plus jeune, »

Elle fit signe à Alexandre, comme elle, il avait été une pupille des Serna, un orphelin, un ourson abandonné, Rick l’avait baptisé, l’avait aimé à sa manière, il fallait mettre la rancœur de côté en cet instant. Carmen compris en regardant Alexandre, que ce dernier avait beaucoup muri, en cette simple soirée, elle avait même remarqué la compassion dont il avait fait preuve envers ses cousins. A l’écart la brune les guide d’une main sur l’épaule, ou dans le dos, afin que Rick les voit tous, sans avoir à bouger la tête, seulement les yeux, elle prit place quant à elle, près de la fenêtre, elle réfléchissait a ce qu’elle devait faire ensuite, réfléchir, anticiper, prévoir le pire… tout cela l’aidait à rester debout, un but la guidé… Elle regarde son flacon d’Angélique sur la commode, elle sait que cette essence, permettra à leur père de s’élever sans une once de douleur, oui car, il est un peu le père de chacun ici.

Du regard, elle couve chaque enfant, elle serre les poings, la colère monte doucement malgré elle, elle nourrit un désir de vengeance...elle veut nuire à la personne qui a poussé leur père dans le fossé tel un vulgaire animal... la mâchoire serrée, elle contient ses larmes, les jointures de ses doigts blanchissent. Elle dit à Bernadotte,

« Il faut retrouver qui a fait cela, » *je veux le voir se balancer au bout d'une corde...* pensa t-elle.

______________________
Bernadotte
Habitué aux frasques enfantines et aux remarques déplacées émanant le plus souvent du fils du Padirotte, Alban, Simon se contenta de sourire au jeune de la Serna et échangea un regard avec son Seigneur. L'Epalais asséna une tape amicale sur l'épaule du Gouverneur et lui adressa un signe de tête compatissant. Le gros Simon entra dans la chambre et ouvrit deux portes communicantes avec les deux chambres jouxtant celle du père Rick.
D'une voix douce, il déclara:
"Si vous avez besoin de vous reposer, ces chambres sont à votre disposition. Si l'envie vous prenait de manger, faites moi signe. Nous vous servirons." Il s'inclina et retourna dans les cuisines de Civrais, où le petit déjeuner était en cours de préparation.

Après avoir prodigué des soins au blessé, Carmen chuchota des paroles à l'Epalais, paroles qui ne le laissèrent pas insensible. Trouver les brigands, Oui, le Mestre de Camp en avait chargé le Capitaine de sa Garde, le jeune mais talentueux François Desmarets. L'Epalais était perdu dans ses pensées lorsque le Burin, commandant de la garnison de Civrais, l'interrompit en lui donnant une missive. En regardant le scel, le Seigneur savait la provenance et ordonna au Burin: "Fais battre la Diane..." Il la lut et rattrapa le Burin par la manche: "Qu'Alban nous rejoigne dans le Salon des Terribles immédiatement..."

L'officier de l'Epalais s'inclina et disparut dans les dédales de Civrais. Le Seigneur paraissait soucieux et le silence fut troubler par des roulements réguliers de tambours, appelant les Gardes sous les étendards. Un gamin de dix ans, vêtu d'un uniforme de la Garde d'Epalais et d'une cape bleues ornée de deux barrettes blanches et du blason de la Seigneurie, se présenta au Seigneur. Surpris, Bernard sourit évasivement et embrassa le front de l'enfant, qui arborait une somptueuse épée au pommeau de bronze massif à son côté: "Bonjour mon Fils. Tu as bien dormi ? Navré de te faire lever à cette heure ci. J'ai une mission que je ne peux confier qu'à toi."

Alban acquiesça et emboîta le pas de son père qui quittait la chambre de Rick. L'Epalais enlaça son fils par les épaules en lui déclarant: " Le Père Rick a été lâchement agressé par des brigands sur la route de Clermont. François est, avec deux hommes, à leur poursuite et les a localisés. J'ignore s'il y'a des complices ou s'il s'agit d'un vol isolé mais ne prenons pas de risques. Tu vas prendre 8 cavaliers avec toi et vous irez vers le Sud... moi je rejoindrais François. Nous prendrons les brigands en tenailles et les forceront à se rendre... Je les veux vivants c'est compris ?" Alban de Padirotte sourit, fier que son père l'associe à cette mission, et inclina de la tête: "Tout sera fait selon vos ordre père"

Le père sourit à son fils et les deux débouchèrent dans la cour où la cavalerie était prête à la manoeuvre. Alban se jucha sur Vizir, un étalon blanc, et Bernard enfourcha son très célèbre et emblématique Bucéphale. Ils échangèrent quelques mots et sortirent au galop de la citadelle, filant vers les agresseurs de Rick et les rapprochant de leurs châtiments.
_________________
Georges


La journée avait plutôt bien commencé ce jour-là, mais si on avait dit à Georges comment elle allait finir, il ne l'aurait sans doute jamais cru.
Le match avait été plein de rebondissements, le retour à la maison bien sympathique à deviser avec Esteban, puis tout s'était accéléré.
En un rien de temps, il sillonnait les rues de Clermont à la recherche de leur père, disparu. En bon gentil garçon, il avait écouté les ordres de sa cousine, jusqu'au moment où Ali avait décidé de faire autrement. ll ne sut dire pourquoi il n'avait pas pris l'initiative, ça non. Inutile de lui demander, il l'ignorait vraiment. Peut-être que s'il y avait réfléchi, il aurait trouvé réponse à cette question, mais ce n'était pas le lieu, ni le moment.

Inuki tenait quelque piste. Ali avait réagit promptement et à son appel, il avait suivi, sautant de la charrette, l'éclairant du mieux qu'il le put. Une pierre maculée de sang, un bout de tissu et... Même si personne ne se l'était avoué avant, il était impossible qu'Inuki ait pu se tromper. Pas de doute sur l'identité du "gars" dans le fossé. Ce ne pouvait être que lui... Et s'il était resté là tout ce temps... Il ne devait pas être en très bon état, Georges en doutait et avec ses doutes se profilait un avenir plus qu'incertain.
Carmen essaya bien de tous les épargner, il saluait le geste intérieurement, mais il avait déjà vécu trop de choses. Il grandit encore d'un coup. Mais avait-il seulement le choix ? A 14 ans, il était déjà presque un homme sans pour autant mesurer tout ce que cela impliquait et impliquerait bientôt.

Il agit donc un peu comme un automate et obéit une fois de plus à la demande de sa cousine.
Débarrasser la charrette, comme s'il y avait vraiment quelque chose à débarrasser à l'arrière... Il regarda son frère et ses soeurs. Ce qu'il vit dans le regard d'Ali lui était familier, bien trop familier. Il eut l'impression de recevoir un coup de poignard en plein coeur. Trop de souvenirs remontaient et il tenta de les chasser. Ce n'était pas le moment, oh non !

Mais déjà Carmen les appelle. Les mots sont inutiles. Qui n'aurait pas compris devant son expression, son mutisme ? Puis le cri de Pacy. Il est toujours vivant ! Mais Georges ne veut pas se faire de fausse joie, il sait combien cela peut-être cruel. Il attendra d'être sûr mais pour cela, il faut que leur père puisse recevoir des soins. Il faut le ramener, le mettre au chaud et attendre, encore, ce que dira Carmen.

Quand leur père est déposé dans la charrette, il pose une main sur l'épaule de son jeune frère, puis monte à l'arrière avec les jumelles, il les regarde et esquisse un sourire réconfortant, du moins, il essaie.

Puis, après un trajet qui lui sembla durer longtemps, ils arrivèrent au Château de messire le militaire. Tout se passa très vite, mais Carmen put enfin examiner leur père. Et ce qui devait arriver arriva. Parce que le Seigneur donne et qu'Il reprend.
Il était l'ainé, il passerait le premier dire adieu à son père. Il y était, plus d'échappatoire. Il s'approcha du lit, se mit là où Carmen l'avait décidé, encore... Et il attendit, un peu gauchement, avant de se décider à poser sa main tremblante sur celle de son père.
Le sentir une dernière fois, être là tout simplement.
Carmen_esmee.
Voilà, le moment est arrivé, celui où Carmen n'a plus rien a faire, garder le contrôle sur tout et tout le monde permettait d'avancer, de penser à autre chose... Mais là dans un coin de la pièce... Elle n'a plus rien a faire qu'à ruminer et à prier pour que Rick tienne jusqu'à ce qu'elle lui dise ce qu'elle a sur le cœur.

Bernadotte les a quitté, il a sans doute mis en oeuvre la volonté de la brune, trouver qui a fait cela et l'exécuter le plus violemment et le plus douloureusement possible.. Elle n'a jamais ressenti une telle colère... une telle haine d'autrui... Mais Rick est comme un père, il l'a toujours été. Il a été dur comme un père, protecteur comme un père... dur, possessif, mais aussi de bons conseils, il lui a donné un toit, une famille, il la mit sur le chemin du très Haut en lui donnant son baptême.. Elle croise les bras, afin de dissimuler ses mains qui tremblent. Il fait si froid dans cette pièce, ce n'est qu'une impression bien sûr car un feu dévore à vive allure les bûches dans l'âtre.

Elle regarde les enfants, Georges s'approche, il a tellement grandit, il a toujours été l'aîné un peu effacé, discret, elle le redécouvre, il est grand, très grand maintenant.. Les épreuves font grandir.. Cette famille fait des enfants, des adultes bien trop tôt, bien trop vite..

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)