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[RP] Tout commence par des courriers, et..

Carmen_esmee..



    Le chagrin, la peine, pesaient sur son cœur, nulle souffrance physique et pourtant la douleur sourde s'étendait au corps, elle est comme anesthésiée, privée de ses sens. L'alcool brûle encore les veines de la jeune femme. Hélas il ne suffit à lui apporter le réconfort suffisant pour la porter au sommeil. Non, elle veille, le corps se meut, se berce, mais rien n'y fait,
    Morphée lui refuse ses bras !
    L'amour étincelle lorsqu'il brûle de vie.. Mais il alimente aussi les larmes des amoureux. Carmen recroquevillée sur sa couche, ne se couvre pas, elle s'y refuse, car la morsure du froid lui donne un semblant de vie. Oui, elle désespère, il est mal en point sur les routes, peut-être est-il mort ? Quand elle pense avoir imaginé le pire, un nouveau drame se joue dans la caboche, pire que le précédent.

    Une porte qui claque, un cri, son prénom ? Se peut-il qu'elle rêve du soir où ils se sont promis l'un à l'autre, se serait-elle endormie finalement, il crie encore... Elle se raccroche au doux souvenir de cette nuit, la première qu'elle passa au creux de ses bras. Mais il crie encore, cette fois, elle se lève, elle glisse pieds nus sur le plancher et se rue sur la porte et l'ouvre sur Lui. Il est là, elle n'ose y croire, mais il avance vers elle, elle se fige lorsqu'il la touche, porte son visage. Elle navigue d'une agate à l'autre, ses mains se posent sur les avant-bras de Drahomir. Il est vraiment là. Les paumes féminines glissent sur lui, leur ascension se termine sur le front de l'homme. La fièvre de sa hâte, la fièvre de ses maux, comment faire la différence à cet instant, elle se blottit contre lui lorsqu'il quête un peu de repos contre le mur. Carmen se rassure dans ses bras et quand il brise le mutisme ambiant, s'excusant à nouveau, elle lui ordonne le silence barrant ses lèvres des siennes et le guide jusqu'au lit. Le vert de ses yeux est dilué par ses larmes, les iris reflètent comme toujours ses émotions, à cet instant, elle est anxieuse. Elle se déroge à son regard. L'index glisse sous les lacets de son col, une simple flexion de l'index met fin à l'entrelacement.


      "Lève les bras", la voix semble venir de loin, elle est si suave qu'elle se demande si cette voix est sienne.

    Les mains tremblent, elles font glisser le pourpoint des larges épaules, saisissent le bas de la chemise, et avec son aide, l'en défait. Elle le regarde avec une indicible attention, la dextre se pose sous la cicatrice pectorale, elle plisse le nez et le regarde, elle ne veut pas ajouter à son mal. Elle s'approche et dépose un baiser sur sa clavicule. Les mains viennent chercher leurs comparses, et elle le guide jusqu'au lit, il s'assied, il n'a guère le choix. Elle lui retire ses bottes puis une main se pose sur le sternum, elle l'oblige à se coucher tandis qu'elle le rejoint, s'étendant à son côté.



      [Tard dans la matinée - Auberge des "Deux-Mâts"]

    L'Aube hivernale de Normandie à tardé tant qu'elle a pu, elle ne voulait troubler le repos du couple, mais il est temps, elle éveille les promis, en les diaprant de reflets dorés, les lignes lumineuses font danser et tournoyer la nuée de particules de poussières. Le soleil est là, il a chassé le plafond gris de la veille, les cils papillonnent sur les pommettes, ils s'éveillent, l'astre radieux sèche la rosée du matin, comme la nuit a séché les larmes des amoureux.
    Le souffle chaud de Drahomir effleure la nuque ébène, il la serre si fort contre lui, qu'il pourrait la briser, mais elle se meut doucement dans l'étau de ses bras, elle vient lui faire face. Elle plonge ses mains dans les cheveux du brun, se glisse puis se presse contre son large torse, elle dépose un baiser sur les lèvres douces et fermes de son fiancé.

    Il semble avoir meilleur mine, et l'angoisse de la veille a cédé sa place à une toute nouvelle question. Et si, et s'il disparaissait ? Le menton tremblant, elle ferme les yeux, elle doit retrouver ses esprits avant que cette énorme vague d'émotion ne la fasse paniquer et lui ôte le don de la parole. Elle a grand mal à sortir du chaos de ses pensées.

      "Je suis terrifiée Drahomir, terrifiée par ce que je ressens pour toi.. cela devient de plus en plus intense et ... terrifiant."

    La terreur est redondante, mais c'est pourtant cela, la terreur, une peur incontrôlée et incontrôlable. Elle niche son visage dans le cou de l'homme et hume son parfum, elle clôt les yeux...

        *Je t'aime...
          Tu devrais lui dire.. Il t'a fais cet aveu il y a des semaines Lui !
            Je sais mais je ne peux pas... Pas maintenant... Pas comme ça...*


      "Je... *Je t'aime !* ... "Je... *ne peux plus vivre sans toi.*

      "Je ne veux plus que nous soyons séparés"

        *Même s'il saura lire les pensées qui se cachent derrière cela, ces trois mots lui feront tellement plaisir...*


      "Nous allons quitter la Normandie, dès que tu seras en état... Et tu dois ..Hmm.. Enfin il serait bien vu de te présenter à la Matriarche de la Serna avant nos noces."


    La silhouette féminine se détache de celle de l'homme, et s'assied face à lui, tirant machinalement sur la chainse, prenant soin de couvrir ses jambes.


      "J'ai eu si peur de te perdre.. "


    Le regard est tendre sur lui, elle aime le savoir là, près d'elle, est-il assez éveillé pour l'entendre ? Il semblerait, il a Son regard... celui qui électrise la brune, elle a le sentiment qu'il peut voir sous sa peau, son sourire est si magnifique qu'elle en oublie ce qu'elle voulait dire. Elle secoue la tête et revient se blottir près de lui. Ils ont tout le temps pour parler des essentiels. Un temps pour chaque chose, et là c'est le temps de simplement être ensemble.



Dsv


La peur est un sentiment immuable et prenant. Elle paralyse le corps et l'esprit. Elle nous empêche de faire ce que l'on souhaite. Elle nous engonce dans nos habitudes et ne nous permet pas de vivre comme il nous sied.
La peur est un catalyseur émotionnel. Elle nous fait rire, elle nous fait rager. Elle nous fait pleurer. Elle nous rend amorphe. Elle nous fait vivre.
Sous l'effet de la peur, on agit tous différemment. On se bat ou on s'abat. On se montre fort ou faillible. Nos plus vils démons font leur apparition.

Mauvaise peur issue de l'amour. Il tends le bras vers cette Carmen effrayée et la colle d'autant plus fort à lui. Il souffle dans ses cheveux. Son cœur va déjà mieux de l'avoir retrouvé. Il toque normalement, à l'unisson de celui de l'hispanique.
Il passe un main sur sa trombine patibulaire et en efface les dernières traces de sommeil. Puis il se met sur le côté, son visage touche presque celui de sa compagne. Il dépose un baiser sur son nez et descend doucement jusqu'au carmin de ses lèvres. Il en savoure l'âpreté, la tessiture si particulière qu'il ne se lasse pas de gouter. Il est paisible. Ses doigts se glissent dans l'entrelacs de ses boucles brunes et son pouce vient épouser la pommette fièrement dessinée. Il lui sourit. Il arrive presque à suivre le cheminement des pensées sernienne dans sa jolie caboche et il est prêt à lui laisser tout le temps nécessaire.


Ne t'inquiètes pas. Nous ne serons plus séparés.

De son doigt il trace la silhouette. Sa main s'attarde sur ses hanches et il colle un peu plus son corps au sien. La voix plus chaude, il glisse à l'oreille de sa promise

Jamais..

C'est une promesse. Une promesse qu'il est prêt à tenir, jusqu'à la mort si il le faut. Il ne se sentait pas capable d'aimer à ce point, il est heureux de s'être trompé.

[Quelques jours plus tard, sur les routes pour quitter la Normandie.]

Ils sont libres. Ce sentiment est enivrant. Ils sont libres de partir, loin de cette présence hostile sur leurs épaules, celle de la Normandie. Ils sont libres de tracer une nouvelle route, ensemble, de laisser libre court à ce qu'ils ressentent, de le faire sans une trace de gêne. Ils sont libres ve vivre ensemble.
L'ogre est heureux, il apprécie ce voyage. Les journées à chevaucher aux côtés de Carmen sont fantastiques. Leurs discussions durent des heures. Il n'arrive pas à s'en passer. Les heures où ils doivent participer à la collectivité sont presque des heures de souffrances. Presque par ce qu'il y a la jolie Hanna, que cette dernière est une vraie petite chipie et qu'elle a trouvé comment rendre totalement guimauve le méchant Vadikra. Un sourire, des petits yeux de chatons malheureux, et il lui dit oui. A tout. Foutu charme Sernien.

Il n'y a qu'une chose qu'il lui refuse. C'est difficile, pour lui et pour la maman, mais il refuse de la garder avec eux la nuits. Pourtant, leur sommeil est chaste. Mais il est à eux. Rien qu'à eux. Ils se couchent un peu à l'écart. Là, ils s'allongent l'un à côté de l'autre et plongent leurs regards dans celui de l'autre. Ils parlent encore. De tout et de rien. De ce qu'ils ont envie de faire avec l'autre. Il s'émerveille de la profondeur de son regard. Du retombé de ses cheveux sur ses joues. Il s'émerveille de la voir se mordre la lèvres quand elle réfléchit à leur avenir, de son rire quand il profère des âneries.

Il est fou d'elle, son désire est ardent, et son amour désarmant.

C'est une nuit. Ils sont emmitouflés sous plusieurs couvertures. La nuit est froide, alors ils sont intimement liés. Il est dans son dos. Son nez se perds dans ses cheveux. Il a passé ses bras autour d'elle et a posé sur son ventre ses mains.
Le lendemain ils seraient certainement à Paris. Il rencontrerait surement la mère de sa promise. Il n'en éprouvait aucun stress. Il n'était pas un jeune premier et avait l'habitude de côtoyer des gens de la condition de la,matriarche. Il était pleinement conscient de l'importance de ce moment pour la jeune femme. Et il était prêt à l'affronter.


Parles moi de.. Ta mère adoptive... Que je sache comment me comporter demain... Et..

Il sourit et ajoute, un brin taquin:

Dis moi... Ce que je ne dois pas dire.

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