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[RP] Rendez-vous à Paris, Putain !

Rollo.
[Été 1462]

Un échange épistolaire m'a conduit ici, je ne sais même pas pourquoi j'ai proposé cette rencontre ici, bien que la capitale était a mi chemin et que j'avais toujours voulu voir Paris. Quelle déception, Paris la belle ? La chaleur intensifie les odeurs nauséabondes des petites ruelles. Ballade de pavés en parvis, de tavernes en place, sans autre but que le plaisir d'être là où mènent mes pas. J'aime le gré du hasard, marcher ainsi sans autre but que de me ravir de ce que m'apportera ce jour, le suivant aussi pour peu qu'on me l'accorde. J'ai passé un pont ou deux pour venir ici, certains badauds que j'ai croisé ont reculé, d'autre avec un air indifférent ont porté main à leur bourse et croisé mon chemin m’évitant du regard. Je ne suis pas vraiment habillé en conséquence, par cette chaleur. Je porte un long manteau de fourrure par dessus des braies de cuir et une chemise blanche en lin sans doute, je n'en sais rien.

Je souris amusé des autres, l'accoutrement est tout pour l’œil, j'ai l'air d'un malfrat, c'est parfait, je me noie dans la masse parisienne.


Suis je ce que j'ai l'air d'être ? Ah Putain j'espère qu'elle ne va pas tarder !

Je trouve une fontaine, je l'actionne de quelques coups de pompe et me rince le visage et passe de l'eau sur ma nuque, histoire d'être présentable pour la rencontre mais l'eau ne lave pas mes cicatrices, Je soupire un coup et retourne m'asseoir sur les marche de la cathédrale en faisant la gueule pour changer. Notre Dame est immense, peut être que ces voûtes m'offriront le toit de cette nuit si le contrat n'est pas passé, franchement ça me ferai suer d'avoir fait toute cette route pour rien.

Je me lasse d'attendre au bout d'une heure, je traverse le parvis et viens m'accouder au premier pont, je regarde l'ignoble serpent vert qui se rue sous le pont. Je me demande combien d'hommes et de femmes ont été jeté, oublié ici...

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Carmen_esmee.
Carmen connaissait le chemin pour se rendre à Notre Dame, par deux fois au moins elle s’y était rendue en pèlerinage pour expier ses fautes. Elle avait imaginé qu’ils se rencontreraient dans une taverne malfamée de la rue de la Mortellerie mais devant Notre Dame, c'est parfait. Ainsi ils pourraient se trouver plus facilement et parler en toute quiétude devant la maison du Très Haut.

Ce voyage fut comme une évidence. Elle avait immédiatement préparé quelques affaires, prenant soin de glisser la dague de son père autour du lacet de cuir qui garrotté sa cuisse droite, fit demander un fiacre car dans son état il était hors de question de voyager à cheval. Elle avait le sentiment d’avoir tout prévu, tout anticipé, elle avait l’impression de faire quelque chose de réfléchi et de raisonnable.

[Deux semaines avant la rencontre]

Besace à l’épaule, emmitouflée dans une cape de soie doublée de fourrure d'hermine, offerte par son frère pour son baptême, Carmen se hissa dans le coche frappé d’aucune armoirie. Elle avait été des plus discrètes et se préparait à un long voyage qui fut étonnement sans obstacles. La cape la protégea du froid quand la nuit venait. Le bruit des roues et des sabots des chevaux résonnaient entre les maisons et annonçaient l'arrivée d'un fiacre anonyme.

[Juin 1462]

La silhouette de la Cathédrale se détacha dans le ciel et Carmen fut déposée comme prévu non loin du Parvis. Une fois l'attelage arrêté, elle en descendit, lissa sa cape et sa robe avant de se diriger vers les portes.
Elle entra, s’inclina tant bien que mal puisque enceinte de 8 mois, elle ne pouvait s’agenouiller, elle se signa et remonta la nef. Les souvenirs la submergèrent. Le soleil venait à peine de se lever sur Paris, les rayons illuminaient les vitraux, ses pas résonnaient dans l’édifice. Ainsi que les murmures de sa prière pour son époux souffrant d’un mal et pour la disparition de son frère et de son épouse.

Une belle journée s’annonçait peut-être une des dernières... La silhouette arrondie de la brune déambula dans les rues entourant Notre Dame. Il n’avait pas tenu promesse et ne s’était pas même présenter au lieu de rendez-vous… Elle le maudissait intérieurement quand elle vit un homme observer comme elle la Seine, elle devina que c’était lui. Amusée de la situation, elle vint se poster près de lui et ignora d’abord ses yeux sur elle puis quand leurs regards se croisèrent, elle commença à parler sans détour annonçant d'une voix dénuée d'émotion particulière qui elle était.

"La Paloma, enchantée."

Une main tendue vers lui pour clore les présentations et passer aux choses sérieuses.

"Quelques jours, c’est tout ce que je vous demande, le colis n’est pas encore prêt et je voulais vous rencontrer avant de vous le confier."

Quelques jours... Bientôt elle donnera la vie, bientôt elle y laissera la sienne, bientôt mais pas encore ! Elle a tant de choses à préparer avant ce jour. Elle n'est plus médecin, elle n’est plus rien, elle n'est plus vraiment là, pas encore partie. Entre la vie et la mort c’est donc cela que l’on ressent ?
Le sourire éclot sur les lèvres de la brune,
"Robert, c’est bien cela. J’imagine que vous ne vous attendiez pas à cela ?" Dit-elle amusée, en posant ces mains autour de son ventre. Le sourire ne sera que trop court car ses sombres pensées la rattrapent.
Enceinte, épuisée, en colère, malheureuse, Veuve ? Peut-être mais seule, c’est sûr, abandonnée par son époux malgré lui, par son frère qui est je ne sais où… Et par sa belle sœur qu’elle considérait comme la sœur qu’elle aurait voulu avoir. Aucune nouvelle, mais l’espoir est là… Un jour peut-être, ici ou aux cieux..
Le pauvre Robert ne peut imaginer le flot de penser qui la submerge tandis qu’elle regarde le ruban gris qui se fait appeler la Seine.

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Rollo.
Je regardais les ribaudes sortir de chez leur Madame, soit elles n’aimaient pas leur métier soit elles n’avaient pas passé la meilleure nuit de leur vie.

Je ne peux pas être partout dis-je à voix haute en m’esclaffant.

Je continue de les admirer, commentant chacune d’elle, tantôt trop blonde, trop grosse, trop maigre, trop rousse, trop brune, trop petite…etc. Ce n’est pas la bas que j’irai ce soir, finalement excellent ce rendez-vous, même si elle est en retard. J’ai gagné du temps pour ce soir, j’irai à l’Aphrodite !
Une ombre brune vient se poster près de moi, par reflexe je me décale mais je tombe sur une jolie demoiselle, je la regarde de la tête aux pieds, un peu trop généreuse à mon goût de ce que je peux voir.


"La Paloma, enchantée."

Elle me tend sa main, pris au dépourvu, je la saisis et y dépose un baiser, mes yeux se baladent sur la « Paloma » jolie poitrine et… Et merde ! C’est quoi ce bide ! Elle n’est pas grosse, elle est engrossée ! Ce n’est pas ma veine !

"Quelques jours, c’est tout ce que je vous demande, le colis n’est pas encore prêt et je voulais vous rencontrer avant de vous le confier."

Euh ouais ravi, le colis oui, oui je vois… Je bredouille ces mots et pense percuter. Attendez une petite seconde, c’est ça le colis ? Je montre le ventre rond du doigt avant d’englober la belle dans un cercle imagé du bout de mon index. Vous m’avez engagé pourquoi là ? Je ne comprends pas ou j’ai peur de comprendre ?

Et en plus elle sourit, ça l’amuse de me voir patauger ou quoi ?
"Robert, c’est bien cela. J’imagine que vous ne vous attendiez pas à cela ?". Oh non elle touche son ventre putain, oh non, c’est ça le colis !

Je me détourne, je fais quelque pas en me passant les mains dans les cheveux, je les réuni en une queue de cheval et la regarde en colère.

Dans votre lettre ! Vous dites avoir besoin d’une escorte pour un petit colis et un adulte, d’accord ? Vous n’aviez pas précisé que l’adulte avait le colis encore en lui !

Je continue de m’éloigner en pestant, je shoot dans un caillou avant de m’apercevoir que c’est un pavé, je me fais horriblement mal mais je reste digne et reste le dos tourné à la brune pour enlever cette grimace crispée de mon visage.

Primo : C’est quoi votre problème ?
Secundo : Vous m’avez fait venir ici, j’ai rien demandé à personne moi et vous n’avez pas été honnête.
Tertio : Vous allez avoir un moufflet qui va chialer toute le voyage
Quatro : Je n’ai pas signé pour ça
Quinto : Je n’aime pas les bébés
Sexto : Je ne voyage pas avec les femmes, trop de problème…


Je prends une voix efféminée et commence l’exposé de ce à quoi ressemble un voyage avec une femme. Quand est ce qu’on arrive ? – C’est encore loin ? – On peut s’arrêter ? – J’ai faim quand ce n’est pas j’ai soif – et l’incontournable : « J’ai envie » et bien sûr là il n’est en rien question de baiser dans les bois !

Septimo : C’est non !


Je la regarde et elle me fait immédiatement de la peine, elle semble assez triste en fait. Est-ce que c’est ma faute si son regard semble vide ? A-t-elle écouté ce que je viens de dire, on ne dirait pas. J’insiste au cas où en la regardant dans les yeux cette fois.
Octavo : Ne comptez pas sur moi Dame, ma réponse est non.
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Carmen_esmee.
"Oh non, c’est ça le colis ! "

Carmen ne sait comment réagir face à cette index accusateur dressé devant sa personne, il est vrai qu’elle n’a pas vraiment été honnête dans sa lettre, mais à juste titre sinon il ne serait même pas venu jusqu’ici. Et puis mentir par omission est-ce vraiment mentir ? La brune se dit que tout est relatif… Comme à chaque fois qu’elle a tort.
Elle observe Robert s’éloigner et s’énerver, Carmen met cela sur le coup de la surprise, elle est certaine de le faire plier. Elle s’appuie un peu contre une balustrade pour soulager son dos qui est constamment cambré par la grossesse. Elle l’écoute se plaindre en silence.


"Dans votre lettre ! Vous dites avoir besoin d’une escorte pour un petit colis et un adulte, d’accord ? Vous n’aviez pas précisé que l’adulte avait le colis encore en lui !"

Elle caresse son ventre distraitement et rêve de son époux, de son visage harmonieux, de ses lèvres pleines qu’elle aimait embrasser, de ses magnifiques yeux verts dont elle était littéralement tombée amoureuse… Les petites habitudes lui manquent également, comme quand ils s’asseyaient ensemble, à chaque fois il la soulevait et la déposait sur ses genoux, elle aimait cette proximité… Un sourire furtif se dessine sur ses lèvres. *Est-ce qu’il parviendrait à me soulever dans mon état ?*
Puis retour à la réalité, l’absence de Duncan se fait à nouveau ressentir, elle secoue la tête comme pour chasser ses souvenirs et garder l’esprit à ce qui se passe en ce moment. Robert lui fait une liste non exhaustive des raisons de son mécontentement, " …C’est non ! " elle hoche la tête car elle n’a pas tout écouté.
" Octavo : Ne comptez pas sur moi Dame, ma réponse est non. "
Octavo ?! Il a réussi a trouvé huit arguments ? Mince elle aurait dut écouter… Elle le toise un instant et prend le temps de le regarder, de vraiment le regarder. Il possède deux balafres sur le visage, elles lézardent son visage épargnant ses yeux, son nez et ses lèvres, il n’aurait pas pu rêver mieux. Il a les cheveux plus longs que ceux de la brune, lui semble-t-il. A cette distance, elle n’arrive pas à définir la couleur de ses yeux. Elle a envie de lui poser mille questions sur sa vie, sur ses habitudes, sur son passé… Elle a besoin de le connaître avant le grand jour, son dernier jour.

"Nous ne nous sommes pas bien compris, effectivement mon enfant est le colis mais néanmoins l’adulte qui vous accompagnera de sera pas moi, j’ai besoin de vous pour veiller sur la nourrice qui elle s’occupera de mon fils, rassurez-vous votre mission est simple vous prenez la direction de la Bretagne, à Tréguier, une amie mettra un bateau à votre disposition, après avoir traversé la Manche, Le Loch Linnhe, et Loch Leven vous arriverez à Glencoe, vous remettez le pli que je vous donnerai à l’intention de Duncan Mac Campbell, et si cela n’est pas possible, je vous laisserai une liste de personnes susceptibles de vous aider, ainsi qu’une carte."

Elle fait un pas vers lui, "Vous n’aurez rien à faire de plus que ce que vous faites déjà, veiller à la sécurité de vos clients." Elle se surprend à toucher son avant-bras. "Je suis désolée pour la surprise, votre prix sera le mien."
Elle retire sa main aussi vite qu’elle l’a posé et sort de sa besace, une bourse suffisamment remplie, du moins elle l’espère et la dépose dans la paume de sa main, qu’elle referme sur l’aumônière de cuir.

"Je vous demande d’y réfléchir, vous avez encore un peu de temps."
Elle lui sourit, "Vous savez où me trouver."
Sur ses mots, la brune réajuste sa cape et s’éloigne prenant la direction de son fiacre qui la conduira au cloître où elle séjournera jusqu’à l’arrivée de son enfant.

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Rollo.
Nous discutons alors que le sujet est clos, elle me détaille sans s'en cacher, de la tête au pieds. Du coup, je fais pareil. Derrière ses mèches brunes, on trouve deux yeux verts que j'ai déjà pu admirer quand elle s'est présentée a moi. Elle n'est pas grande, ni petite, elle ne parait pas très âgée, enceinte on l'aura compris. Ses mains restent sur son ventre, jusqu'à ce qu'elle fasse son long, long, très long monologue, elle parle trop vite, je hoche la tête essayant de la suivre.

"Nous ne nous sommes pas bien compris, effectivement mon enfant est le colis mais néanmoins l’adulte qui vous accompagnera de sera pas moi, j’ai besoin de vous pour veiller sur la nourrice qui elle s’occupera de mon fils, rassurez-vous votre mission est simple vous prenez la direction de la Bretagne, à Tréguier, une amie mettra un bateau à votre disposition, après avoir traversé la Manche, Le Loch Linnhe, et Loch Leven vous arriverez à Glencoe, vous remettez le pli que je vous donnerai à l’intention de Duncan Mac Campbell, et si cela n’est pas possible, je vous laisserai une liste de personnes susceptibles de vous aider, ainsi qu’une carte."

WHAT ?! Mais de quoi elle me parle, c'est quoi cet itinéraire alambiqué, c'est où les Loch machins là !? Duncan Mac Campbell ?! C'est qui ça encore, Non mais ça va pas du tout, elle se fiche de moi, elle m'avait absolument pas dit qu'elle ne serait pas là, et que je devrais faire du babysitting !? Elle vient vers moi, elle pose sa main sur mon bras, je la regarde, puis je regarde sa main, elle essaye de me convaincre. Elle essaye de me manipuler, ça marche pas avec moi ça chérie.

"Vous n’aurez rien à faire de plus que ce que vous faites déjà, veiller à la sécurité de vos clients. Je suis désolée pour la surprise, votre prix sera le mien."

Je la regarde, elle s'écarte et retire sa main, je passe ma main dans mes cheveux toujours aussi énervé contre elle. Elle sort une bourse de sa besace, ainsi dans la rue, elle se croit où ? Il va falloir lui apprendre a être plus prudente. Je me rapproche d'elle et glisse rapidement la bourse dans ma poche. Je regarde autour de nous, des badauds traînent.


"Je vous demande d’y réfléchir, vous avez encore un peu de temps. Vous savez où me trouver."

Je la regarde, sévère, Et moi je vous demande d'être plus prudente, il n'y a pas que la nuit que ça craint ici. En colère je montre du doigt le pavé sous mes pieds, Vous pouvez aussi bien vous faire égorger en pleine journée. Et qui me payera une fois morte hein ! Tachez de rester en vie pendant que je réfléchie a votre proposition.

Je la regarde partir. Je la connais à peine et pourtant je m'inquiète pour elle, j'attrape un gamin qui traîne sur le parvis,

Tu vois ce fiacre gamin ? Tu le surveille pour moi et je te donne sa jumelle, je lui lance un écu d'or, il l'attrape au vol et court après le fiacre.





[Toujours en 1462, une semaine après leur rencontre]

Je lui vole un baiser, goûtant ses lèvres couleur de prune, encore gonflées de la veille, je déguste ses douces lippes une dernière fois, mes mains sur ses hanches, elle est encore mienne, pour une minute peut-être. je goutte sa peau, soupire d'envie contre la douceur de sa chair. Il faut que j'y aille, je pose un baiser sur son front, la contemplant, endolorie et apaisée à la fois. Je souris et lui caresse le dos en réajustant le drap sur son corps nu. A bientôt Princesse.

Je retrouve le gamin dehors entrain de jouer avec une soule, du moins ça y ressemble. Je ne suis pas expert dans ce domaine.

Je m'assieds sur les marches et je l'interpelle en taillant une pièce de bois commencé il y à quelques jours.

- Alors, t'as quoi pour moi aujourd'hui l'môme ?

- Rien M'sieur.

- Rien ? Au prix que je te paye ? Tas rien pour moi et t'as rien vu ?

Je me lève et le choppe par l'oreille, je pourrais presque le soulever comme ça.

J'vous jure M'sieur, je suis même entré, mais je l'ai pas vu

- Putain, faut tout faire sois même !


Je glisse mon couteau a bois à ma ceinture et j’emmène le gosse avec moi.

Montre moi !
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Carmen_esmee.
Carmen connait les risques, elle sait qu’un enfant naît toujours dans la douleur de sa mère mais aussi parfois dans la mort de cette dernière. Un triste pressentiment qui ne quitte la brune depuis que son mari lui a été arraché. C’est à la fois la vie de son enfant et sa propre mort qu’elle est venue offrir à Paris. C’est dans une abbaye de la capitale qu’elle s’installa pour la fin de sa grossesse, prenant toutes les précautions, elle avait pensé à tout. Jusqu’à engager un homme pour faire voyager son enfant jusqu’aux Highlands avec une amie qui lui est chère et qui saura s’occuper de l’héritier de Duncan Mac Campbell durant le voyage.

Alors qu’elle rédigeait des lettres pour les concernés de son état de santé, elle eut besoin de faire une pause. L'enfant qu'elle porte lui donne bien du souci ces jours ci... Il ne cesse de bouger, se fait lourd, elle ne peut presque plus marcher, considérablement affaiblie par ce voyage et par la mélancolie, elle aimerait arrêter de se battre. Mais elle aime ce petit être qu’elle porte en son sein depuis plus de huit mois, et il a besoin qu’elle vive pour grandir. Elle rejoint le cloître, pieds nus, elle se régale de la sensation de l’herbe fraîche sous ses pieds, pieds qu’elle ne peut plus voir… elle chantonne une berceuse que sa mère lui chantait pour apaiser le petit démon qui lui retourne les entrailles…

"Duérmete mi niño, que tengo que hacer,
Esa niño quiere que lo duerma yo
Que lo duerma, la madre que lo parió..."



Les crampes diminuent, c’est magique, comme si elle communiquait avec l’enfant, elle est aux anges. Elle aimerait que cet instant dur une éternité. Le regard vide, fixé sur l'horizon, elle songe à l’avenir de ce petit être qui l'habite. Que va-t-il devenir, son père sera-t-il là pour lui ? Aurait-elle était une bonne mère ? Absorbée par ses questions qui la torturent... Elle est plus que surprise de la douleur qui l'envahie soudain, elle se plie sous celle-ci, laissant échapper un cri. Carmen se redresse du mieux qu'elle peut s'appuyant à un arbre, elle expire bruyamment... La douleur diminue peu à peu, elle se redresse totalement, essuie rapidement ses larmes et se dirige vers sa chambre.

    Pas Aujourd’hui, non pas aujourd'hui...


[Le 20 Juin 1462]


Dans la chambre qui lui est louée, Carmen se penche sur un vélin qu'elle noircit de sa plume et le mouille de ses larmes plusieurs minutes, mordant sa lèvre inférieure avec rage...




À Vous : Aaron Lupin, dict. Alphonse, dict. M.Lupin.
De Nous, Votre fille, Carmen Esmée de La Serna Mac Campbell

Aaron, Alphonse.. Vous,

C’est de Paris, Royaume de France, ce vingtième jour de Juin de l’an mil quatre cent soixante-deux, que je vous écris pour vous donner des nouvelles de notre famille. Il y a bien longtemps que je ne vous ai pas écrit. Peut-être puis-je incomber la faute à vos silences en réponse à mes questions sur mon bien aimé frère, ou bien à mon considérable mépris pour votre personne.

Je vous annonce en ce jour que vous ne serez jamais grand-père de ma lignée. Que mon bien aimé mari s’est retiré dans les Highlands pour convalescence. Que votre petit fils est mort-né. Que votre fille a rejoint sa mère, et son fils dans le paradis solaire. Là où nul ne peut plus nous faire du mal même pas vous.

Ne perdez point votre temps à vous accabler sur votre sort, vous qui de notre vivant ne vous êtes jamais investi dans cette famille.

Que Dieu vous garde, toujours loin de moi comme il en fut.
Feue Votre fille



C’est une première lettre, la plus dure à écrire ? Non loin de là, elle pense et ressent chaque mot. Et sait que la nouvelle se rependra comme la poudre. Personne ne saura jamais pour elle, ni pour son fils… Elle pourra partir en paix ? Presque d’autres lettres doivent êtes écrites pour que l'histoire suivent son cours.

Vu les événements de ce jour, elle sait à qui elle doit écrire imperativement.




A Vous : Maywenn de Walburghe
De Nous, Carmen Esmée de La Serna Mac Campbell

Chère consœur, chère sœur, et surtout chère amie,

Ce jour, je requiers votre précieuse aide, il semblerait que je doive donner la vie dans peu de temps. Je vous fais demander près de moi et je m’en excuse car je sais que vous êtes femme de parole et que vous ne saurez m’abandonner à mon sort. C’est donc en sachant cela que je vous invite, vous et seulement vous, à me rejoindre à Paris. Il m’importe que vous soyez la seule à connaître ma condition. Croyez en mes excuses sincères, je ne peux faire confiance à personne.
Vous devrez vous rendre à Notre Dame, une religieuse s’y présentera chaque jour à midi, il vous suffira de lui dire de quoi était atteint Messire Marcus de Guise et elle vous conduira à moi.

Veuillez une fois de plus me pardonner, je vous prie, je sais que tout cela n’est que folie, mais vous êtes la seule sur qui je puisse compter.

Amicalement,
Carmen.

Post-Scriptum : Je n’ai pu tout prévoir pour la naissance de l’enfant, comme de quoi le couvrir, pensez-vous pouvoir m’aider pour cela également ?



Carmen se lève de son petit pupitre, cette chambre lui rappelle sa cellule lorsqu'elle était séminariste pour l'Ordre Lescurien, elle sourit à ce souvenir et toque à sa porte. Une sœur entre dans sa chambre.

"Vous avez besoin de quelque chose ?
- Oui J'aimerai que ces lettres soient envoyé aujourd'hui. La première par bateau, à Waterford, envoyé quelqu'un je vous prie, ce pli est très important et doit être remis en main propre à mon ..."
Non le mot "père" est tout simplement impossible à dire ! "Faites le remettre à M.Lupin."
- Le messager devra recueillir une réponse ?
- Non.
- Bien, Autre chose mon enfant ?
- Oui, je vous prie d'envoyer ce pli, il est tout aussi important, je fais quérir un médecin,"
elle caresse son ventre, "Je le sens, le grand jour approche.
- Nous avons des médecins, ici, vous savez,
- Non !"
Elle a crié plus fort qu'elle n'aurait cru, "Non... pardonnez moi, mais c'est ce médecin, elle et seulement elle que je veux. Personne ne doit savoir que je suis ici.
- Bien ma fille, nous ferons selon vos volontés. Où dois-je faire envoyer le pli ?
- A Clermont, Duché du Bourbonnais-Auvergne."
La brune serre la soeur dans ses bras, un brin émotive, "Merci pour tout ce que vous faites pour moi.
- Le Très Haut vous a guidé à nous, nous vous guiderons à notre tour.
- Vers lui.. Oui,
- Ma fille, je vous le répète, cessez de penser que vous allez mourir, vous ne décidez pas, Je m'occupe de ces plis. Reposez vous !"

_________________
Maywenn
"La véritable amitié sait être lucide quand il faut, aveugle quand elle doit."
    Francis Blanche

    [Clermont-BA]


Six mois que la petite famille Angel se sont installés à la capitale, là-haut logés dans les collines verdoyantes de l'Auvergne.
Ils y étaient bien. Les habitants du coin étaient chaleureux et avenants choses qui sont de plus en plus rare de nos jours.
Elle sortait peu. Il y a encore quelques mois sa belle-sœur mourrait dans ses bras ainsi que son grand frère. Mais là où il a la mort il y a aussi la vie, c'est ce qu'elle voyait quand elle posa ses azurs sur son fils qui va bientôt fêter sa première année. Et comment ne pas aussi penser à Carmen...
Sa Sauveuse, elle lui devait la vie ainsi que celle de son fils, elle en était persuadée, elle avait été envoyé par un ange pour les sauver, elle était là au bon moment au bon endroit sur ce chemin entre Montpensier et Clermont...
Elle esquissa un sourire, pensive, quand on toqua de façon désordonnée à sa porte. Elle fronce légèrement ses sourcils avant d'aller ouvrir et de voir un messager à moitié décomposé... pour sûr il en a bien chié à se taper autant de montées... même à cheval !


M'dame... m'dame... Wal....Wal...burger ... ?
Avec ou sans boisson ?
Walburghe ....
Si vous voulez.... J'ai ... un pli ...pour...vous ...

Il tendit le pli qu'il avait porté à la sueur de son front dégoulinant, héhé c'est l'été il fait chaud en plus ... Elle avait presque de la peine.
Merci...Entrez, asseyez-vous un instant.

Elle prit de suite connaissance de la missive écrite de la main de sa Sauveuse, un sourire s'esquisse dès qu'elle commença à décrypter les premiers mots mais il s’estompa avant de disparaitre complètement pour laisser place à un voile d’inquiétude, elle la relue une seconde fois... elle ressentait sa solitude et sa détresse, mais pourquoi autant de mystère ? Que lui arrivait-il ? Sans approfondir sa réflexion...

Vous ! Levez vous et sortez je dois partir !
Vous... vous répondez pas ?

Elle le considéra un instant et jugea qu'elle arrivera bien avant lui à Paris.

Non merci, si vous longez la rue principale vous allez tomber sur une auberge, vous en avez assez fait, reposez-vous et avec un peu de chance... vous trouverez aussi....un baquet d'eau ...
Allez au revoir.


Une porte ce claque presque sur le nez du messager, elle file jusqu'à sa chambre et prépare son sac à la hâte tout en esquissant une explication un peu floue à son époux, elle prit un change, quelques petits vêtements tricotés pour son fils, quelques petites couvertures, ses bricoles d'herboriste et de médecin ... Pendant que son époux lui posa mille et une question dont elle n'avait aucune réponse, elle s'habilla en mode cavalière, Paris ce n'était pas à côté, et Paris... c'est une ville particulière pas vraiment conseillée pour une jeune femme seule. Mais cela ne l'inquiéta pas plus que cela, elle savait se défendre.
Quelques arguments et une bonne dose de détermination plus tard, puis un baiser échangé, un regard sur sa famille avant de tout embarquer sur son Amparo et de galoper jusqu'à la Capitale... Vite. La retrouver ...


    [Paris]


Il est impossible de rejoindre Notre Dame sans avoir traversé les quartiers malfamés, le royaume de la débauche où les êtres dépravés édentés et puants vous dévisage ou vous envisage avec leurs yeux jaunes et vous offre des sourires troués.
Son cheval claqua ses sabots sur les ruelles lézardées d'une rivière de déjections nauséabondes... Paris.


Une ch'tit pièce dame... une ch'tit pièce...
Poussez-vous, je n'ai rien.
Allez... m'dame... oh ! hé !

"Oh Carmen dans quoi tu m'as embarquée ?" Pensa la Fée quand elle venait à pousser avec son pied ce mendiant trop collant, attiré par cette jeune femme brune aux cheveux sombres et tressés, joliment galbée sous sa veste bleu électrique bien cintrée, droite et qui pour sûr devait bien avoir quelques écus en trop sur elle...

Une ch'tit pièce.... une.... oh ! Puterelle !
Quoiiii ???

Ni une ni deux elle lui fit boucher la semelle de sa botte en pleins visage avant d’accélérer le pas d'Amparo.

Le soleil était presque au zénith, à la hâte elle accrocha son compagnon à 4 pattes à un anneau mural, prit son nécessaire dans sa sacoche avant de parcourir à pied les derniers mètre et arriver devant l'entrée majestueux de l'édifice.
Le pas prudent, le regard en alerte, elle s'avança lentement vers une nonne qu'elle considéra un instant. Elle s'approcha et ...


Veuillez m'excusez ma mère...

Une petite inclinaison respectueuse.

J'ai ... j'ai une petite question qui me turlupine depuis quelques jours, vous avez peut être la réponse.... hum... de quoi était atteint Messire Marcus de Guise ?

Et qui était ce Marcus d'ailleurs ? Quoi qu'il en soit elle attendit la bouche en coin la réponse de la nonne ...
_________________
Mère Constance, incarné par Carmen_esmee.


La Mère Constance venait chaque jour prier toute la matinée en la Cathédrale de Notre Dame pour les pauvres âmes de Paris, quand le soleil atteignait le haut du vitrail, elle savait qu'il était tant de rejoindre le parvis, pour espérer croiser la jeune femme si attendue par sa pensionnaire bien capricieuse, et mystérieuse par-dessus le marché.
Elle sort sur le Parvis et observe un instant puis perdue dans ses prières elle reste le regard dans le vague, ses lèvres embrassant sa croix aristotélicienne.

"Veuillez m'excusez ma mère... "

La Mère considère la jeune femme, un visage angélique comme décrite, se présente à elle, elle y lit de la méfiance mais aussi le respect dans sa petite inclinaison.

"J'ai ... j'ai une petite question qui me turlupine depuis quelques jours, vous avez peut être la réponse.... hum... de quoi était atteint Messire Marcus de Guise ? "

Elle hoche la tête, "De la Goutte assurément, Venez avec moi ma fille."

Constance ouvre la marche, remontant jusqu'à la Cathédrale, guidant l'invitée jusqu'à la sacristie.

"Vous devez vous changer, Je vous ai préparé une tenue, votre entrée au cloître sera plus discrète ainsi."

Elle regarde la tenue cavalière de la jeune femme, d'un bleu magnifique mais très voyant. Constance laisse la pauvre enfant seule dans la sacristie, et patiente devant la porte.

"Vous devez savoir qu'elle est très affaiblie, elle survie plus qu'elle ne vit..."
La mère soupire doucement, "Votre amie a perdu la foi, êtes-vous aristotélicienne ma fille ?"

La porte s’ouvre, sur une religieuse plus vraie que nature, " L’habit vous va bien, si vous souhaiter changer de vie, une sœur herboriste et médecin serait la bienvenue dans notre congrégation." Constance sourit amusée, "Vous pouvez m’appeler ma Mère, ou Sœur Constance, nous vous appellerons Sœur Astrid. Allons récupérer votre destrier."

Constance ouvre une porte secondaire de la cathédrale, fais signe à Maywenn de l'attendre là et s'en va chercher le cheval, la rejoignant moins d'une minute plus tard, s'en suit une enfilade de ruelles, jusqu'au monastère, composé d'un corps principal servant d’hébergement aux nonnes et à ceux qui en faisaient demande, d'une chapelle octogonale et d'écuries. Le monastère était ceint d'un mur de pierre de dix pieds de haut environ. Une seule entrée était visible, une double porte en bois permettant le passage des marchands et de leurs chariots. Elle s'approcha de la porte, percée d'un judas, elle toqua trois coups, puis deux coups plus rapide. Une soeur fit glisser les judas, regarda Constance ainsi que la "jeune sœur" et referma le judas tout aussi rapidement avant de leur ouvrir, entrebâillant la moitié de la lourde porte.

Sans un mot, la religieuse conduit "Sœur Astrid" a travers les différents couloirs, puis une enfilade de plusieurs cellule toutes communicantes, jusqu'à un dernier couloir, elles y sont.
Une jeune sœur sort justement de la cellule de Carmen, un plateau à la main. La mère Constance s'insurge.


"Est ce elle qui vous a commandé de lui apporter son repas ?!
- Bonjour ma Mère, non, elle n'est pas venu au réfectoire de la journée, j'ai pensé qu'il fallait..
Interrompu par la mère supérieure qui s'approche et soulève le linge couvrant une assiette intacte de tous coups de fourchette, la jeune sœur baisse les yeux.
" Je vois, vous avez bien fait mon enfant. Peut-être que Sœur Astrid", désigne du menton la nouvelle sœur, "saura la convaincre."
Maywenn
    La question fut dite à la bonne personne... c'est tout de même un peu tordu toute cette histoire non ?
    Elle suivit sagement la nonne pensant qu'elle l’amènerait directement vers Carmen mais c'était sans compter sur ...


    "Vous devez vous changer, Je vous ai préparé une tenue, votre entrée au cloître sera plus discrète ainsi."

    Plait-il ?
    Elle en nonne ??
    "Mais dans quoi je me suis embarquée bordel ? " pensa la jeune femme tout en se pinçant les lèvres.
    Prendre sur soi ... patience... bientôt elle sera au près de Carmen et enfin tout ce mystère va se dissiper ...

    D'accord...Merci...

    Elle écouta sagement la nonne qui ne lui annonça rien de bon pendant qu'elle ôta sa veste, elle garda son fourreau de ceinture avec sa dague qui lui collait à la cuisse avant d'enfiler la soutane. On n'est jamais trop prudent...

    Euh... oui ... je me suis faite baptisée...

    Autant s'accrocher à cela, car dans la vie de tous les jours... elle n'était pas toujours en phase avec la foi, comme quand elle fout la semelle de ses bottes dans la gueule d'un mendiant.... Elle rassembla ensuite ses affaires avant de sortir et ...


    " L’habit vous va bien, si vous souhaiter changer de vie, une sœur herboriste et médecin serait la bienvenue dans notre congrégation."


    Hum... oui ... c'est une idée...

    "Vous pouvez m’appeler ma Mère, ou Sœur Constance, nous vous appellerons Sœur Astrid. Allons récupérer votre destrier."

    Sœur Astrid ? C'est acceptable.
    Un petit hochement de tête avant d'enfin prendre le chemin qui la mènera à Carmen.
    Sur le trajet elle ne pipa mot, tout était si mystérieux, si étrange, elle se posa mille et une questions, imagina une multitude de scénario et d'explications, et enfin, elle ne cessa de penser à Carmen, dans quel genre d'ennui c'était elle fourrée ?
    Elle arriva dans un lieu qui lui provoqua un frisson le long de son échine, diantre ce genre de couvent ressemblait plus à une prison et c'est là dedans qu'était son amie ?
    Dans le bâtiment, elle suivit la sœur en baissant les yeux histoire de se faire discrète jusqu'à arriver devant une porte. Elle écouta l'échange des deux nonnes...
    Elle se trouvait derrière cette porte, il n'y avait plus qu'une planche en bois qui la sépare d'elle. Pigeant le message de la sœur Constance, elle hocha doucement la tête avec humilité...


    Je ferai de mon mieux sœur Constance. Permettez ?

    Elle prit le plateau des mains de l'autre bonne sœur et poussa enfin la porte qu'elle referma lentement à l'aide de son talon. Elle posa le plateau sur la petite table avant de se retourner et ...


    Carmen ?

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Carmen_esmee.
[FlashBack, deux mois auparavant]

Carmen rentre au cottage, mais quelque chose ne va pas, elle le sent, des chevaux sont attachés… Elle reconnait les couleurs du clan. Les Mac Campbell sont ici de toute évidence, à peine entrée chez elle, elle est accueillie par les colosses des Highlands.
« Latha math » dit-elle de mauvaise foi, elle se glisse entre les hommes, « Gabh mo leisgeul » grogne-t-elle…
Un soupire lorsqu'elle le voit, elle s’incline maladroitement « Fàilte mo Athair »
Le Laird, qui est aussi le père de Duncan a le visage fermé, ses yeux brillent, serait ce de la tristesse ? Sa mâchoire serrée laisse entrevoir ses dents blanches et féroces. Comme Duncan, une veine lui gonfle le cou, elle peut voir les palpitations d’où elle est.

La jeune femme le regarde donner des ordres, ils veulent lui enlever son époux ! Nerfs Solides et muscles tendus, elle croise ses bras sur sa poitrine et les regarde, une mimique hargneuse lui déforme le visage.
« Vous n’avez pas le droit ! » Sa voix est tranchante et froide. Elle fonce et s’interpose entre un soldat et les escaliers. « Fichez le camp de chez nous ! De chez moi ! »
Elle prend une grande inspiration, écarte légèrement les jambes, afin de se stabiliser, de s’ancrer dans le sol, l’homme avance, Carmen est insignifiante face au soldat mais elle ne lâche rien et commence à ruer de coup le ventre de l’homme. Il ne fait rien, jusqu’à ce que Carmen tape un peu trop fort dans les côtes, il attrape la brune par les poignets à une vitesse incroyable et la soulèverai presque à bout de bras, mais Laird intervient…

Elle porte l’enfant de Duncan, un potentiel fils… Carmen est relâchée, elle se laisse glisser le long de la rampe de l'escalier, elle s’assied sur une marche, désespérée.
Laird lui explique le bien-fondé de sa décision, il fait cela pour que Duncan ait toute l’attention qu’il mérite et qu’elle puisse aller jusqu’au terme de sa grossesse sans avoir à s’inquiéter… Elle est trop impliquée et blablabla… elle ne peut pas soigner son époux seule, dans son état et patati et patata… Carmen n’entend rien de tout cela, on la prive de son mari, on lui enlève, on lui vole ! Et il faudrait qu’elle laisse faire mais Merde oui !

Elle se lève avec l’aide du même soldat, « Oh vous.. Ne me touchez… »
La jeune femme se crispe sur le bras de l’homme, cette douleur, la même que ce matin, « Han, mais c’est.. Aaaah mais Aïe ! », Elle clos les yeux sous la douleur et se courbe, retenue uniquement par les bras de l’homme qu’elle méprise le plus à cet instant. Ils ont peut-être raison.. Elle n’est pas en état de continuer à veiller jour et nuit sur Duncan, il faut qu’elle pense à elle, qu’elle pense au bébé.
Une autre grande inspiration et elle se redresse, serrant les dents en attendant que la douleur s’estompe.

« Laissez-moi… Je dois dire au revoir à mon époux… »
Carmen monte les marches d’un pas lent, devant la chambre de son époux, elle prend la peine de frapper avant d’entrer. Duncan entrouvre à peine les yeux, les yeux verts les plus beaux du monde. Elle s’approche et vient s’asseoir sur le lit, près de lui.
« Mon amour… Ton père est là, il a des médecins compétents, plus compétents que moi, le changement d’air te sera bénéfique… »
Elle se penche sur lui, l’enveloppe de ses bras et baise son front, les larmes ne tardent pas à venir.




[Fin du FlashBack]


La brune est allongée sur son côté gauche, recroquevillée autour de son ventre sur sa paillasse, le regard posé sur la fenêtre de laquelle, elle ne peut rien voir. Les volets sont fermés, seul un petit rayon de lumière s'infiltre, il fait danser et scintiller la poussière.
Elle entend la porte de sa chambre s'ouvrir, elle soupire doucement en caressant son ventre, dos à la porte.


"Je n'ai pas faim... Laissez moi... s'il vous plait.. "

Elle n'allait pas prendre la peine de se retourner, quand elle entendit son prénom, rien d'extraordinaire si ce n'est la voix qui le prononça. Elle se redresse alors aussi rapidement qu'elle le peut et se met debout en gémissant légèrement, son ventre la porte tellement en avant qu'elle est contrainte de se cambrer. Elle entoure son ventre de ses bras.

"Maywenn ! "

Et là c'est le drame... La brune font en larmes, elle avait si peur de devoir accoucher seule, abandonnée une fois de plus. Mais son amie est là, elle est venue pour elle... Comment la remercier avec le peu de temps qu'il lui reste. Elle lui prend les mains, pouvant difficilement la serrer dans ses bras avec son ventre.

"Merci..." Elle pleure à chaudes larmes, désemparée..." Il ne va pas tarder.. Je sens ses coups de pieds dans mon estomac.. Je suis tellement heureuse que tu sois là.. Pardonne moi pour tant de mystère, je suis morte de peur." Carmen ne peut plus s'arrêter de parler, elle donne toutes les informations dans l'ordre où elles se bousculent dans son esprit. "Duncan est souffrant, il est parti il y a plus d'un mois en Ecosse, pour recevoir les soins nécessaires... on m'a pris mon époux... Je n'ai aucune nouvelle, mon enfant arrive et j'ai peur..." Des trémolos dans sa voix, "Ils vont venir me le prendre." Elle cache son ventre en vain avec ses bras.

Carmen est méconnaissable, elle toujours rieuse, et souriante. Aujourd'hui ces traits traduisent son épuisement, son désespoir.. "J'ai pris toutes les precau... AAAaaaah ! Ouuussshh ! Fffou... Fffouuu... Oooh ça recommence... Hmmmm"

La brune se tend. "On se calme en bas... Maman parle... Ouuuuuuuuuuh !" Elle serre les dents.. "Il joue avec mes entrailles depuis hier, il veut m'achever ma parole !"
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Rollo.
Le gamin me guide jusqu'au cloître, je me demande si ma cliente à mis au monde son enfant ou non. Après réflexion j'ai décidé d'accepter son offre. Après tout, j'ai besoin de m'occuper un peu et puis un retour chez moi gracieusement payé ne se refuse pas.

- T'es sur que c'est là et elle en est jamais ressortie ?

- Oui M'sieur

- Y'a qu'une entrée ?

- Oui, et c'est mieux gardé qu'une prison.


Ce petit essaye de me décourager ou bien ? Je le regarde et le gratifie d'un signe de tête, je le laisse filer. Une porte s'ouvre à cet instant, celle du couvent, en sort une religieuse, je la suis sur quelques ruelles avant de l'interpeller.

- Ma sœur !

Elle se retourne sur moi et soudain presse le pas, zigzagant comme une poule dont on aurait coupé la tête, je soupire, fais-je si peur que cela ? Je lui cours après ce qui l'apeure encore plus, elle fait tomber un pli cacheté, je le ramasse et je finis par l'attraper et la presser contre un mur, elle se débat mais j'ai raison de ses gestes désordonnés.

- Ecoutez ! Je ne vous veux aucun mal, je veux simplement savoir si une de vos pensionnaires à accoucher !?

Voilà, elle se calme, je relâche ma prise et m'écarte un peu, elle me regarde toujours avec cette lueur de peur, je m'y suis habitué, j'attends.

- Vous êtes son époux ?

- Non,
répondis-je d'abord avant de le regretter, si j'avais dis oui, j'aurai peut-être eu droit d'entrer et de la voir.

- Alors je n'ai rien a vous dire.

- Je suis un ami, Robert, dites lui que j'accepte et que j'attendrai un plis de sa part pour le jour et l'heure du départ.

Elle hoche la tête et s'en va si vite que je ne sais pas si elle accédera à ma requête ou non.

Je reviens sur mes pas et rejoins ma chambre chez l'aubergiste, je m’étends sur mon lit quand j'entendis le crissement du papier qui se déchire. Je sors une lettre de ma poche, sans m'en apercevoir j'ai du plutôt l'y mettre là. Etant donné que le cachet à sauté, je parcoure le pli.

Ce ne peut pas être une coïncidence, cette lettre est destinée à un certain Duncan Mac Campbell, j'ai déjà entendu ce nom, de la bouche de la "Paloma", son époux certainement vu les mots qu'elle emploie.






A Vous : Duncan Mac Campbell de Sheriffmuir et de Glencoe
De Nous : Carmen Esmée de La Serna Mac Campbell


Mon Ange, My Sweet Love, Duncan,


Pardonne-moi mon tendre amour de ne te laisser qu’une suite de lettres, c’est bien maigre pour tout ce que nous avons partagé. Mais si tu lis cela c’est que je vous ai quitté, j’ai rejoint, je l’espère ma mère. Je n’ai qu’un vœu, partir seule, j’espère que la Mort ne prendra que ma vie et pas celle de notre fils. Ne me pleure pas, je suis enfin libérée de toute la tristesse qu’a semé ton absence.

Elève notre enfant dans l’amour et la foi aristotélicienne, ne le laisse pas s’égarer comme nous nous sommes égarés dans notre passé respectif. Aime le pour moi, qui ne le peux, soigne le quand il tombera malade, parle lui de moi, comme je l’aime et que je veille sur lui.

Mon Ange, mon unique amour, tu me manques tellement, ton visage ne quitte mes songes et mes rêves, je ne peux vivre sans toi à mes côtés. Tu étais ma force et j’étais ta faiblesse… Tout est vide, sans intérêt, sans goût, sans sens, sans toi. Ton amour me maintenait en vie, mais je suis fatiguée, j’ai perdu la foi, j’ai perdu toute raison de continuer…

Tu as été mon mari dévoué, alors si tu rencontres une femme digne de toi, je t’en prie, ne te ferme pas, notre fils aura besoin d’une mère, et toi d’une femme. Tu es l’amour de ma vie, pour l’éternité, je te libère de ta promesse en quittant cette terre, fais de notre histoire un beau souvenir du passé, construis toi une nouvelle vie. Je sais que tu auras envie de déchirer cette lettre en arrivant à ce passage, mais n’en fais rien, car j’ai encore tant de chose à te dire avant de partir.

Mon Amour, nous nous reverrons un jour, qui j’espère sera le plus lointain possible afin que tu profites de ce petit trésor que je laisse derrière moi.

Ta Colombe qui s’envole une dernière fois… Je t’aime et je t’aimerai toujours.
Carmen


Je m'étends et je relis une fois de plus cette lettre, j'ai le sentiment de comprendre un peu mieux ma cliente. Je formule un vœu à mon tour, que cette lettre ne soit pas une prophétie.
Maywenn
    Elle avait réfléchi à mille et une chose.
    Elle avait songé à mille et un scénario.
    Elle avait imaginé Carmen dans mille et une situation.

    Elle était loin de la vérité.

    Le temps que la Fée reconnaisse Carmen, le temps que Sa Sauveuse se rende compte de sa présence qu'elle fondit en larme.
    La détresse de celle qui fit son enseignante tomba lourd sur ses frêles épaules, elle s'approcha d'elle et posa un genou à terre tout en l'écoutant, tout en prenant ses mains comme pour la soutenir physiquement.
    Elle lui déballa tellement d'information qu'elle eut dû mal à recomposer le puzzle, Duncan en Écosse, sa peur, puis...Des précautions ? lui prendre son enfant ?
    La Fée, la mère qu'elle était ne pouvait le concevoir.
    Elle secoua la tête. Bien que son regard exprima l'inquiétude, sa voix était sûr tout comme ses gestes. C'est dans les moments les plus troubles et incertains qu'on a besoin d'un appui solide.


    Chuuut... Carmen .... Calme-toi .... respire doucement ... Tout va bien se passer ... je suis là ... chuuuuut

    Après une bonne minute, la fée glissa une main dans sa besace, non sans mal avec sa soutane et ses manches bien longue pour prendre une petite fiole. Elle versa quelques gouttes d'huile essentielle d'oranger sur le bout de ses doigts avant de masser ses poignets pour les parfumer de cette odeur relaxante.


    On va éviter de stresser ce petit-être que tu portes. Qu'en dis tu ? Plus il sera énervé et plus il va vouloir jouer avec tout ce qu'il trouve... j'en parle d'expérience...

    Elle esquissa un léger sourire.

    Bien...
    On va reprendre doucement les choses.


    Elle posa une main sur le ventre de Carmen, geste pour appuyer ses mots pour l'amie qu'elle était, mais évaluer aussi de sa dureté pour le médecin qu'elle est aussi, tout en plongeant ses azurs dans ses yeux.


    Je ne laisserai personne l'approcher vous approchez... Qui va venir le prendre ? Les mêmes qui sont avec ton époux ?


    Elle lui aurait bien posé une troisième question ... mais commençons doucement
    .

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Carmen_esmee.
La douleur s'estompe, Carmen s'apaise sous les doux chuchotis de Maywenn, "Que le Très Haut soit loué, tu es là..." Puis soudain elle prend le temps de bien regarder Maywenn, pas seulement son visage mais aussi sa soutane.

"May ? Qu'est-ce que c'est que cette tenue ? Tu ? Mais Silver ? Il est d'accord avec ça ?"

Carmen la regarde de pied en cap, et l'avise d'un coup de menton vers sa tenue. Maywenn sort une petite fiole, elle verse quelques gouttes de la solution sur le bout de ses doigts avant de masser ses poignets. Quand elle s'approche, Carmen sent la délicieuse odeur.

"Tu as raison... il faut que je me calme... Tu es là maintenant."

Elle lui offrit un petit sourire, était-il tant de lui dire qu'elle avait plus qu'un accouchement comme mission pour elle ? Que c'est elle qu'elle avait choisi pour voyager par-delà les mers pour accompagner son fils aux Highlands ? Non attendons un peu avant de la faire fuir. May pose sa main sur son ventre, comme elle le fit pour elle dans le passé, elle la regarde faire, fière d'elle.

"Mon père, le sien.. Je ne sais, mon beau père m'a pris mon époux. Je sais que je ne suis pas raisonnable mais quand je ne serai plus là, "son ventre se durcit, "où grandira mon enf...Haaan !"

La brune serre les dents, une nouvelle fois cela ne dure qu'un instant.

"Seigneur ! Pourquoi les femmes continuent-elle d'endurer cette torture ! Je n'y arriverai pas !"

Elle halète jusqu'à ce que la douleur disparaisse. Elle ne veut pas faire ça, chaque jour elle l'a annoncé, par Aujourd'hui, Pas Aujourd'hui...

On toque à la porte, un visage se faufile dans l’entrebâillement de la porte.


"Ma soeur, j'ai fait s'envoler toutes vos missives jusqu'à leur destinataires réciproques, et Messire Robert m'a mandé de vous dire qu'il acceptait et qu'il attendait un pli de votre part quant au jour et l'heure du départ.

- Merci Soeur Agnès, cela ne saurai tarder, mon médecin vous confirmera cela."


La porte se referme et elle avise Maywenn. Avant que celle-ci ne pose la question, elle profite du calme de son ventre pour lui expliquer.

"Je ne veux pas que n'importe qui vienne chercher mon enfant, j'aimerai que tu remettes mon fils à son père, Duncan est.." Petit suspens cruel, elle pose ses émeraudes sur les azurs de May avec une petite moue, "Aux Highlands... Avant que tu dises non, j'aimerai que tu considères cette demande comme mes dernières volontés."
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Maywenn
    "May ? Qu'est-ce que c'est que cette tenue ? Tu ? Mais Silver ? Il est d'accord avec ça ?"

    Dans une autre circonstance, elle lui aurait surement répondu, qu'au contraire Silver aurait adoré, rien de mieux pour pimenter les câlins nocturnes qu'un uniforme...
    Mais... ce n'était pas le moment d'avoir ce genre de pensée, surtout ici.
    Elle écouta son amie, tout en essayant de la calmer, de la rassurer, elle l'entendait sa détresse sur l'accouchement. Mais comment faire autrement ?
    La mort n'était jamais loin lors d'une délivrance, c'était un risque bien réel, que ce soit pour l'enfant à naître ou pour la mère.
    Et la Fée le savait que trop bien.
    Mais il était hors de question de songer à cette possibilité.


    Tout va bien se passer, je sais que c'est éprouvant ... oh oui, mais nous ferons tout pour que se déroule au mieux.. Et...

    Une nonne fit son entrée et échangea avec Carmen.
    Elle ne compris rien. Qui est ce Robert ? Un départ ?
    La soeur s'en va... à nouveau seule à seule.


    "Je ne veux pas que n'importe qui vienne chercher mon enfant, j'aimerai que tu remettes mon fils à son père, Duncan est...Aux Highlands... Avant que tu dises non, j'aimerai que tu considères cette demande comme mes dernières volontés."

    Quoi ?

    Lâcha-t-elle sous la surprise.
    Remettre son fils.... Aux Highlands... des dernières volontés ... ?
    Mais... mais...
    Mais qu'est ce que c'est que cette histoire ? Puis quoi ses dernières volontés ? Si elle croit qu'elle va s'en tirer comme ça ! Impulsive elle se leva et fit quelques pas dans la petite pièce tel une lionne en cage.


    Carmen, qu'est ce que.... qu'est ce que c'est que cette histoire ?
    Partir aux Highlands avec ton fils ? Mais si c'est une fille ?


    Bah oui quoi c'est quoi ce sexisme ?

    Et arrête avec cette histoire avec tes dernières volontés ! Je ne me suis pas déplacée jusqu'à Paris, cette ville qui pue, j'ai souillé la semelle de ma botte à cause d'un troufion qui me collait de trop près, et me voilà... ici... perdue dans cette soutane trop grande où je ressemble à un sac... dans ...dans ce trou froid et humide pour te voir crever ! Et pour après partir à Pétaouchnok !
    Donc autant te dire que je ne te laisserai pas faire ! Quitte à aller moi même chercher ton âme dans les profondeurs de l'enfer lunaire !
    Et crois moi ! J'en suis capable !
    Je suis ici pour t'aider à donner la vie tout en gardant la tienne, que tu le veuilles ou non. Un point c'est tout !

    Bien !


    Elle prend une pause suite à sa tirade à la limite de l'hystérie. C'est surement la première fois que Carmen la voyait ainsi.
    Mais elle n'y pouvait rien, elle ne pouvait tolérer qu'on baisse les bras, penser un instant que son amie y laissera la vie était dans le domaine de l'inadmissible et de l’inconcevable.
    Elle s'arrêta. L'orage passe...
    La tête un peu basse... le regard mi-clos.
    Elle s'assoie à côté de Carmen et prit sa main.
    Un petit filet de voix s'échappa d'entre ses lèvres.


    Pardonne moi ...
    Mais tu vas devoir enlever cette idée de ta tête... car je ne te laisserai pas partir.
    Et si ...
    Malgré tout...
    Tu peux compter sur moi ...


    Changeant de tout au tout. Bah oui qui vous a dit que la Fée était une personne totalement équilibrée ?

    Décris-moi tes contractions ...

    Après l'amie, le médecin, l'hystérique, l'amie... c'est le retour du médecin.

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Carmen_esmee.
La réponse à la demande ne tarde pas, May est très surprise et il y a de quoi, Carmen est déraisonnable, elle est au bord du délire, sa folie a dépassé le grain depuis qu'elle a décidé de venir à Paris. Cherchait-elle à se faire tuer ? Oui surement. Sa seule chance d’arrêter d’être malheureuse est de quitter cette terre, elle en est intimement persuadée.

Maywenn commence à faire les cents pas. Elle la regarde faire, elle s’en veut de mettre son amie dans cette situation pour le moins très inconfortable. May se fâche un peu contre Carmen, à raison. Rien de mieux qu’un remontage de bretelle en bonne et due forme, même un coup de pied au séant fait avancer. Carmen hoche la tête, elle sait au fond d’elle, qu’elle en demande beaucoup trop même à une amie. Son amie émet une hypothèse, et si c’était une fille… Oui une fille… Cela changerait-il la donne ? Elle n’y avait même pas songé… Et là c’est l’éclat de voix, Maywenn lui explique qu’elle est investie d’une mission, l’aider à donner la vie et à survivre à cette épreuve comme des milliers de femme avant elles le firent. Elle sent les larmes arriver, Elle déroule ses manches jusqu'à ses poignets et soupire doucement car il ne fait pas très chaud... et elle se sent comme une enfant que l’on réprimande.

Maywenn revient s’asseoir près d’elle et lui prend la main, elle la rassure, elle n’est pas vraiment fâchée contre elle mais plus contre les choix de la future mère. Même si elle désapprouve complètement elle offre à Carmen une phrase, tout ce qu’elle avait besoin d’entendre.. « Tu peux compter sur moi ... » Carmen s’accrocha à son regard, ses yeux navigants d’un saphir à l’autre, Le rideau humide de ses yeux s’atténue, et elle lui offre un petit sourire en hochant la tête, si reconnaissante de la savoir près d’elle pour le jour le plus important de sa vie.

« J’en ai eu presque toute cette semaine, à chaque fois en vain, l’enfant ne vient pas… Aucune ne se ressemblent et pourtant je jurerai le sentir bouger.. »

Alors que le médecin la questionne sur ses contractions, une effroyable douleur tordit ses entrailles, un spasme intense qui la conduisit dans une succession de cris, la douleur emportait avec elle sa raison et sa lucidité, elle se sentait trop faible pour continuer à supporter cela une journée de plus.

La douleur, fourbe, s’atténua jusqu’à disparaître ne laissant à la brune qu’une impression d’engourdissement, elle se lève, assoiffée d’avoir trop crié. L’aiguière en main, elle remplit deux verres quand soudain l’aiguière lui échappe, l’eau se repend autour des débris de terre cuite. Elle hurle cette fois ce courbant sous la douleur, elle tomberait à genoux si la table ne lui garantissait pas ce solide appuie.

La douleur était violente, elle déchirait tout autour d’elle, irradiant son corps par vagues successives, la douleur ne cessait, elle revenait à la charge… Un liquide chaud s’écoula le long de ses jambes, son ventre n’était plus qu’un abîme de souffrance. Elle veut y mettre un terme, c’est trop dur, elle n’y arrivera pas, elle est à bout… Ses yeux déversent un flot continu de larmes, elle serre les dents, sa dextre sur son ventre tandis que sa senestre lui permet de garder l’équilibre en s’appuyant toujours sur la table.

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