Korydwen
... de son arbre généalogique.
Montbrisson - Bourbonnais-Auvergne.
La Comtesse avait depuis quelques temps repris goût à la vie et s'était décidée à quitter son doux monastère pour retourner parmi les siens. Mais les siens qui étaient-ils ? Et combien encore ? Elle n'aurait su le dire, des rumeurs indiquaient clairement que son frère aîné Rick était décédé, ses neveux et nièces ne donnaient plus aucun signe de vie, il ne lui restait plus que ses deux fils de sang, son fils adoptif et sa fille adoptive de coeur. Rapidement elle se lança dans la rédaction de missives, elle cherchait à rassembler les siens, l'Ourse Serna n'aimait voir les siens loin d'elle et pourtant parfois c'était nécessaire. Les enfants grandissaient et vivaient leurs vies respectives, faisaient leur choix. Korydwen savait tout cela, mais pour une mère il est toujours difficile de voir ses enfants s'éloigner, peur, elle avait et toujours elle s'inquiétait. Elle avait vu ce que la politique et le monde extérieur pouvait faire sur les hommes et les femmes, de bien trop prêt elle avait vu la fureur de la politique. De cette blessure elle s'était remise comme l'on peut se remettre. Un parent ne devrait jamais avoir à perdre son enfant, alors elle veillait encore plus sur les quatre autres. Elle avait ainsi envoyé une missive à Carmen-Esmée, elle savait grâce à son plus jeune fils qu'elle vivait dorénavant en Normandie et qu'elle était au conseil ducal, dans un premier temps Korydwen s'était inquiétée, elle avait eu peur que la même chose se reproduise. Mais rapidement elle eut des nouvelles de sa fille. Une liaison épistolaire venait de s'établir et Korydwen apprenait à lire les doutes, les angoisses et les joies de Carmen.
Dans ses réponses, elle tâchait toujours de camoufler de la meilleure façon qu'il soit ses doutes, ses angoisses face à ce futur mariage. Qui était cet homme ? Voulait-il réellement le bien de Carmen ? Et puis comment tomber amoureuse d'un homme qui vous a insulté ? Tant de questions encore sans réponse. Un rendez-vous avait été fixé à Paris, Korydwen en profiterait ainsi pour passer sur les terres de Montfort l'Amaury et voir si tout allait bien, la gestion de ces terres était compliquée puisqu'elles étaient excentrées par rapport à celles d'Auvergne, il faudrait qu'elle se montre plus rigoureuse et qu'elle monte à Paris au moins une fois par saison pour s'assurer et en prendre soin, le temps de la retraite de son époux. Elle prépara quelques menus bagages et fit mander un coche aux couleurs Serna. La Matriarche Serna n'avait de toute façon que ce blason familiale, celui des Marigny n'ayant jamais été fait pour son époux. Elle avait écrit à ses deux fils aînés, ainsi qu'à Gypsie et Alexandre pour les prévenir de son absence. Elle avait rendez-vous avec Carmen.
Korydwen se demandait d'ailleurs si elle verrait sa petite fille Hanna, à quoi pouvait-elle ressembler. Les malles prêtes et chargées dans le coche Korydwen grimpa et le long voyage débuta.
Voyage
Combien de duché ? De Comté furent traversé ? Korydwen l'ignorait, mais la Comtesse savait qu'ils avaient du faire des grandes boucles pour éviter le conflit qui sévissait dans le Royaume, une fois de plus eut-elle envie de dire. La guerre, un éternel recommencement. Quand ce ne sont pas les uns, ce sont les autres et ainsi de suite. A chaque arrêt dans les auberges elle prenait soin de commander les spécialités, elle aimait à découvrir les choses et avait de toute façon un amour inconditionnel pour les bonnes choses. Après plusieurs jours de voyage, la Comtesse arriva à Paris. La dernière fois qu'elle était venue ? Althiof était encore Grand Prévôt de France, c'est dire que cela remontait à plusieurs décennies. Elle trouva une petite auberge dans un quartier ma foi très respectable de Paris. L'aubergiste très sympathique lui expliqua comment rejoindre la cathédrale Notre Dame.
Devant le parvis de la cathédrale Notre Dame.
Le point zéro. Le parvis de la cathédrale sur cette petite île au centre de la capitale. Korydwen n'avait aucun souvenir de l'édifice religieux, elle n'y était pour ainsi dire jamais allée. Elle n'était qu'une petite provinciale qui vivait bien loin de la cour royal et malgré le fief de son époux avait toujours préféré rester dans son Auvergne. Même si elle n'avait eu qu'une petite Seigneurie, qu'elle n'était que de la basse noblesse, elle en était fière, fière d'avoir réussi par elle-même et d'avoir donné pour son duché. Le beau temps était là, un froid mordant cependant rappelait à la Comtesse que l'hiver était encore là. Emmitouflée dans une longue et douce cape de fourrure. Elle attendait Carmen. Le paysage était grandiose, magnifique et cela lui changeait vraiment de ses volcans d'Auvergne, même l'air semblait différent. Dire qu'ici vivait le gros des grands de ce monde, de quoi se sentir bien petite.
J'espère que je n'attendrai pas trop longtemps et que je serai assez visible pour Carmen. Me reconnaitra-t-elle ? La Comtesse était angoissée, ces dernières années l'avait vu changer physiquement, les blessures de guerre tout comme les maladies avaient marqué son visage, les rides prémisses d'une vieillesse programmée et attendue apparaissaient ça et là de son visage. Les joues bombées et roses de sa jeunesse étaient bien loin. Mais son sourire était là, la tête haute et fière, la Serna attendait sa progéniture.
Peut-être que nous devrions aller manger dans une auberge ensuite ? Nous n'allons guère parler dans ce froid ambiant, même si le soleil est magnifique aujourd'hui. Elle leva les yeux au ciel. Après tout ici ce n'était que le lieu du rendez-vous. Y avait p'tre genre un bar sympa ! P'tre même un glacier... 'Fin à cette époque... Faut p'tre pas rêver non plus de trop.
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Revenante.
- Jean Cocteau
Montbrisson - Bourbonnais-Auvergne.
La Comtesse avait depuis quelques temps repris goût à la vie et s'était décidée à quitter son doux monastère pour retourner parmi les siens. Mais les siens qui étaient-ils ? Et combien encore ? Elle n'aurait su le dire, des rumeurs indiquaient clairement que son frère aîné Rick était décédé, ses neveux et nièces ne donnaient plus aucun signe de vie, il ne lui restait plus que ses deux fils de sang, son fils adoptif et sa fille adoptive de coeur. Rapidement elle se lança dans la rédaction de missives, elle cherchait à rassembler les siens, l'Ourse Serna n'aimait voir les siens loin d'elle et pourtant parfois c'était nécessaire. Les enfants grandissaient et vivaient leurs vies respectives, faisaient leur choix. Korydwen savait tout cela, mais pour une mère il est toujours difficile de voir ses enfants s'éloigner, peur, elle avait et toujours elle s'inquiétait. Elle avait vu ce que la politique et le monde extérieur pouvait faire sur les hommes et les femmes, de bien trop prêt elle avait vu la fureur de la politique. De cette blessure elle s'était remise comme l'on peut se remettre. Un parent ne devrait jamais avoir à perdre son enfant, alors elle veillait encore plus sur les quatre autres. Elle avait ainsi envoyé une missive à Carmen-Esmée, elle savait grâce à son plus jeune fils qu'elle vivait dorénavant en Normandie et qu'elle était au conseil ducal, dans un premier temps Korydwen s'était inquiétée, elle avait eu peur que la même chose se reproduise. Mais rapidement elle eut des nouvelles de sa fille. Une liaison épistolaire venait de s'établir et Korydwen apprenait à lire les doutes, les angoisses et les joies de Carmen.
Dans ses réponses, elle tâchait toujours de camoufler de la meilleure façon qu'il soit ses doutes, ses angoisses face à ce futur mariage. Qui était cet homme ? Voulait-il réellement le bien de Carmen ? Et puis comment tomber amoureuse d'un homme qui vous a insulté ? Tant de questions encore sans réponse. Un rendez-vous avait été fixé à Paris, Korydwen en profiterait ainsi pour passer sur les terres de Montfort l'Amaury et voir si tout allait bien, la gestion de ces terres était compliquée puisqu'elles étaient excentrées par rapport à celles d'Auvergne, il faudrait qu'elle se montre plus rigoureuse et qu'elle monte à Paris au moins une fois par saison pour s'assurer et en prendre soin, le temps de la retraite de son époux. Elle prépara quelques menus bagages et fit mander un coche aux couleurs Serna. La Matriarche Serna n'avait de toute façon que ce blason familiale, celui des Marigny n'ayant jamais été fait pour son époux. Elle avait écrit à ses deux fils aînés, ainsi qu'à Gypsie et Alexandre pour les prévenir de son absence. Elle avait rendez-vous avec Carmen.
Korydwen se demandait d'ailleurs si elle verrait sa petite fille Hanna, à quoi pouvait-elle ressembler. Les malles prêtes et chargées dans le coche Korydwen grimpa et le long voyage débuta.
Voyage
Combien de duché ? De Comté furent traversé ? Korydwen l'ignorait, mais la Comtesse savait qu'ils avaient du faire des grandes boucles pour éviter le conflit qui sévissait dans le Royaume, une fois de plus eut-elle envie de dire. La guerre, un éternel recommencement. Quand ce ne sont pas les uns, ce sont les autres et ainsi de suite. A chaque arrêt dans les auberges elle prenait soin de commander les spécialités, elle aimait à découvrir les choses et avait de toute façon un amour inconditionnel pour les bonnes choses. Après plusieurs jours de voyage, la Comtesse arriva à Paris. La dernière fois qu'elle était venue ? Althiof était encore Grand Prévôt de France, c'est dire que cela remontait à plusieurs décennies. Elle trouva une petite auberge dans un quartier ma foi très respectable de Paris. L'aubergiste très sympathique lui expliqua comment rejoindre la cathédrale Notre Dame.
Devant le parvis de la cathédrale Notre Dame.
Le point zéro. Le parvis de la cathédrale sur cette petite île au centre de la capitale. Korydwen n'avait aucun souvenir de l'édifice religieux, elle n'y était pour ainsi dire jamais allée. Elle n'était qu'une petite provinciale qui vivait bien loin de la cour royal et malgré le fief de son époux avait toujours préféré rester dans son Auvergne. Même si elle n'avait eu qu'une petite Seigneurie, qu'elle n'était que de la basse noblesse, elle en était fière, fière d'avoir réussi par elle-même et d'avoir donné pour son duché. Le beau temps était là, un froid mordant cependant rappelait à la Comtesse que l'hiver était encore là. Emmitouflée dans une longue et douce cape de fourrure. Elle attendait Carmen. Le paysage était grandiose, magnifique et cela lui changeait vraiment de ses volcans d'Auvergne, même l'air semblait différent. Dire qu'ici vivait le gros des grands de ce monde, de quoi se sentir bien petite.
J'espère que je n'attendrai pas trop longtemps et que je serai assez visible pour Carmen. Me reconnaitra-t-elle ? La Comtesse était angoissée, ces dernières années l'avait vu changer physiquement, les blessures de guerre tout comme les maladies avaient marqué son visage, les rides prémisses d'une vieillesse programmée et attendue apparaissaient ça et là de son visage. Les joues bombées et roses de sa jeunesse étaient bien loin. Mais son sourire était là, la tête haute et fière, la Serna attendait sa progéniture.
Peut-être que nous devrions aller manger dans une auberge ensuite ? Nous n'allons guère parler dans ce froid ambiant, même si le soleil est magnifique aujourd'hui. Elle leva les yeux au ciel. Après tout ici ce n'était que le lieu du rendez-vous. Y avait p'tre genre un bar sympa ! P'tre même un glacier... 'Fin à cette époque... Faut p'tre pas rêver non plus de trop.
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Revenante.