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[RP] Maintenant je sais.. Je sais qu'on ne sait jamais *

Carmen_esmee.
Les bras se croisent sous la poitrine, elle incline la tête et regarde son frère avant de rouler des yeux... Il ne cessera donc jamais de sauter sur tout ce qui a des jupons ? Mais là, c'est pire que tout !

*Ce n'est qu'une enfant !*

Bon d'accord Carmen exagère, la jeune fille, est en âge de se marier et de porter un enfant, mais son frère n'est plus de première fraîcheur, un frisson d'horreur la parcours.. Encore une femme à qui Carmen devra présenté des excuses car son frère ne sait se tenir... Elle les observe, et comprend rapidement que la jeune noble est très remonté contre le loup irlandais. Inévitablement, la brune sourit plus que nécessaire, se retenant de rire. Le petit bout de femme est très, mais alors très remontée contre Aedan, c'est à mourir de rire de voir son frère dans pareille situation. Il ne fait pas d'ailleurs preuve d'une grande réparti mais cela a raison du peu de calme de la noble femme.

*Sachez que lorsque je dis d'attendre, l'on s'exécute genou fléchit et en silence. Ployez ! Rustre de bas étage ! *

Les mots font écho dans la tête de la brune, elle doit se mordre la joue pour ne pas rire, un léger rire s'échappe, point pour la demoiselle mais pour son pauvre grand frère qui n'a que ce qu'il mérite... Tôt ou tard cela devait lui arriver, un rustre comme on en fait plus.

"Allez Aedan ploie... on a pas toute la journée..."

Le plus drôle à présent, c'est que le géant s’exécute, la mâchoire de l'hispanique s'en décroche. Elle reste hébétée, fixant son frère et la demoiselle, tour à tour. Elle en tomberai sur le c**... D'ailleurs cela ne fut pas qu'une image, soudain des sabots frappent le pavé, trop proche, si proche qu'ils martèlent le crâne de Carmen, point de temps pour réagir que Aedan pousse la gamine sur elle, la brune l'entoure de ses bras et tombe sans rien comprendre sur le pavé froid et humide...

L'épaule se fait douloureuse ainsi que la nuque, elle a relâché la gamine dans sa chute, elle ouvre les yeux sur son frère qui tend sa main à la jeune noble... Super... Elle s'agenouille tant bien que mal quand la fillette en fait autant et échange un regard avec son aîné..

Merci bien Aedan...
sarcastique, un regard pour la jeune fille, Un peu d'aide peut-être ? Tout va bien ?
Brunehilde
Tournant lentement la tête comme si elle s'extirpait d'une rêvasserie quelconque, la jeune baronne pose son regard noisette sur la brune qu'elle semble seulement découvrir. Ses yeux battent des cils. Une fois, deux fois, trois fois. Puis cessent de détailler la femme. Seulement alors, ses lèvres finissent par acquiescer.
- Euh... Oui. Un peu d'aide serait la bienvenue.

La baronne tend la main vers la brune et c'est le moment que choisit son corps pour se rappeler douloureusement à elle. Elle ne peut retenir une moue de douleur. Le choc lui avait un temps caché que son corps était endoloris. Un temps seulement.

Remise tant bien que mal sur ses jambes, Brunehilde époussette ses jupes et laisse filtrer un Merci, sans qu'il soit possible de savoir s'il s'adresse à la femme seule ou également au géant.
Et dire qu'à peine plus d'une heure plus tôt, la journée promettait d'être agréable.
Son regard s'accroche de nouveau à la brune et doucement elle dit en montrant sa sénestre :
- Mon gant s'est déchiré.
Il y avait tant de surprise dans sa voix que le temps d'un instant, on aurait dit une enfant.

Puis comme si elle revenait à la réalité :
- Le cocher, où est-il passé ?
Cette fois, l'intonation de surprise était toute autre. La noble un temps sonnée, se réveillait. Son regard se mit à farfouiller aux alentours.
Carmen_esmee.
Carmen observe la jeune fille, elle semble bien plus sonnée qu'elle, elle se penche d'avantage sur elle, saisit sa main mais aussi son bras pour lui apporter de l'aide supplémentaire pour se lever. Ce n'est pas sans douleur qu'elle se lève, finalement Carmen ne put amortir sa chute comme Aedan l'aurait prévu, avait il prémédité ou juste réagit par reflex en les poussant dans cette ordre ? La brune les regarde tour à tour et remet de l'ordre dans ses pensées, elle se masse la nuque quand la jeune noble lui montre son gant. Avant même que son frère ne puisse faire un commentaire cinglant sur le peu d'intérêt que le gant peut avoir à coté de sa vie, elle impose sa main sur la déchirure. Elle se fait réconfortante, un brin maternel en réponse au ton de la jeune fille.

"Ce n'est rien, fermez le poings ainsi, et l'on n'y verra rien."

Carmen balaye la place du regard, le coche à tout simplement disparu, elle se masse machinalement l'épaule. Elle échange un regard avec Aedan de nouveau et le rejoint, elle s'adresse au géant de façon à ce que la fille n'entende pas.

"Nous ne devrions pas la laisser seule, non mais regarde là, elle ne devrait pas être dans ce quartier sans chaperon"
, elle regarde la jeune fille à la dérobé. "On doit la ramener à ses parents, Aedan."

Comme toujours Carmen n'attend pas de réponse et rejoint la brune,
"Nous allons vous raccompagner, Vous vivez ici ? Ou vous séjournez ici peut-être ?" elle lui sourit et se présente dans une inclinaison de tête respectueuse. Je m'appelle Carmen, et le rustre, c'est mon frère, Aedan.
Brunehilde
Machinalement, Brunehilde se rapproche de Carmen qui la rassure davantage que son géant de frère.
En apprenant le lien familial qui les unit, le regard de la Frayner passe de l'un à l'autre. D'abord sans y croire, puis cherchant d'éventuelles ressemblance avant d'y renoncer ne souhaitant pas paraître irrévérencieuse.

- Je réside actuellement chez mon frère à l'Hostel de Nestle, finit-elle par répondre après avoir posé le pour et le contre et être parvenue à la conclusion qu'elle risquait moins en leur répondant et en s'attachant leur protection _ du moins celle de la dénommée Carmen _ qu'en les défiant avec pour seule résultat de se retrouver seule au milieu de la foule des Halles et de ses dangers.
Je suis la baronne Brunehilde Henriette von Frayner, crut-elle bon devoir se présenter en réponse aux présentations de la brune. Je vous serai très reconnaissante d'avoir l'amabilité de me raccompagner à Nestle. Je ne doute pas que Son Altesse mon frère se montrera fort généreux pour vous récompenser de votre dévouement à mon égard. dit-elle avec le plus grand sérieux.
A la fois parce que c'était vrai, mais également pour couper court à la moindre hésitation de leur part. Elle avait besoin d'aide et tenait à ce qu'ils la lui apportent.
Aedan.
Aedan se prend un méchant vent avec sa main dans le vide, par la gamine suivit par un râlement de Carmen pour saupoudrer le tout d'amertume.

- Le cocher, où est-il passé ?
Il s'est volatilisé, il aurait pu vous tuer.


Le géant réfléchit, il inspecte la place, d'où le cocher est venu, la direction qu'il a pris, droit sur eux, il s'est volontairement écarté du chemin pavé ou c'est un vulgaire accident. Aedan penche pour la première hypothèse, dans son dos, les femmes font ce qu'elles savent faire de mieux, parler chiffon, il ne prête pas plus que de besoin l'oreille a leur badinage et balaye la place du regard. Les badauds ont repris leurs activités, quelques regards sur eux. Carmen s'approche et murmure des ordres concernant la gamine, Aedan se masse la nuque. Il se demande qui est la cible de cet incident, Carmen, impossible. Lui, pas impossible. La noble plus que possible.

"Nous ne devrions pas la laisser seule, non mais regarde là, elle ne devrait pas être dans ce quartier sans chaperon", elle regarde la jeune fille à la dérobé. "On doit la ramener à ses parents, Aedan." Comme toujours Carmen n'attend pas de réponse et rejoint la brune, "Nous allons vous raccompagner, Vous vivez ici ? Ou vous séjournez ici peut-être ?" elle lui sourit et se présente dans une inclinaison de tête respectueuse. Je m'appelle Carmen, et le rustre, c'est mon frère, Aedan.

- Je réside actuellement chez mon frère à l'Hostel de Nestle, Je suis la baronne Brunehilde Henriette von Frayner, Je vous serai très reconnaissante d'avoir l'amabilité de me raccompagner à Nestle. Je ne doute pas que Son Altesse mon frère se montrera fort généreux pour vous récompenser de votre dévouement à mon égard.

Aedan s'interpose entre les deux jeunes femmes, il regarde la baronne d'abord et fait dos à sa soeur.

Je vais vous raccompagner chez votre frère, Baronne. Je vous en fait la promesse. Je sais ou se trouve la tour.

Ensuite, il prend la main de sa soeur dans la sienne et y glisse une clé, Je sais que nous devons parler, mais s'il te plait attend moi dans ma chambre d'hotel pour se faire. Je n'en ai pas pour longtemps.
Il présente son bras à la jeune fille.
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Carmen_esmee.
Carmen sent le regard de la jeune fille la détailler, et elle en fait autant avec son frère. Le fait est qu'ils ne se ressemblent pas et que près d'une décennie sépare leur naissance. Les présentations sont faites et la noble en fait autant. Au titre de baronne, Carmen fléchit la tête par respect.

Hmm l'argent ne nous intéresse pas, Baronne Von Frayner, enchantée, ajouta la brune,

Alors qu'elle la détaille, elle réfléchit, Von Frayner, cela lui dit quelque chose, une course de lévriers avec Blackney.. Elle secoue la tête et se demande s'il existe plusieurs Von Frayner. Aedan s'approche d'elles et donne son accord pour escorter la donzelle, Carmen conserve son sourire, jusqu'à ce que son frère lui remette les clés de sa chambre. Le nom de l'Hotel est inscrit sur un rond de bois.


Bien, si c'est ce que tu souhaite, Ce fut un plaisir Baronne.. bien que vos gants et ma robe n'aient survécu à cette rencontre.

Elle lui sourit, s'incline et à contre cœur, elle ne contrariera pas Aedan, elle se hisse sur la pointe de pied, dépose une bise sur la joue du géant et s'éloigne à grand pas d'ores et déjà inquiète, sans savoir ni comprendre pourquoi.

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Brunehilde
Je vais vous raccompagner chez votre frère, Baronne. Je vous en fait la promesse. Je sais ou se trouve la tour.

Brunehilde acquiesça docilement, mais ne put s'empêcher de tressaillir. A la vérité, elle aurait préféré un "nous" à la place du "je", car elle ne se sentait guère rassurée en présence du géant, lui préférant de loin l'amabilité de Carmen.
Malheureusement, la suite lui donna raison, il éloigna sa sœur. Brunehilde pâlit. Et si au lieu de la raccompagner comme il le prétendait, il l'égorgeait? Ou pire attentait à sa vertu ?

- Attendez ! _ cria-t-elle presque à l'attention de la Brune. Son regard angoissé appelait au secours, mais sa fierté prit malgré elle le relais, et c’est plus posé qu'elle poursuivit, énonçant autre chose que son intention première. _ Si... si un jour vous avez besoin de quoi que ce soit. Une nouvelle robe ou autre chose. Quoi que ce soit, vraiment. Venez me trouver et je vous aiderai.

Elle se consola un peu en se disant que le géant y réfléchirai à deux fois avant de tenter de s'en prendre à elle, ne sachant pas si sa soeur viendrait à l'apprendre. Après tout, ils semblaient proches.
C'est sur cet espoir, que Brunehilde regarda Carmen s'éloigner. Retenant un soupir, elle leva la tête et planta ses noisettes dans le regard du géant.
- Bien. Je vous suis.

On ne pouvait pas dire qu'elle le suivait de gaieté de cœur. En fait, elle priait même le Ciel pour qu'il la raccompagna sans rien tenter à son encontre.
Elle l'ignorait encore, mais le danger ne se trouvait pas avec le géant. Non, le danger se moquait d'elle. Sournois, il la guettait tel un chasseur guettant sa proie, s'apprêtant à surgir de nulle part. Comme un peu plus tôt...
Guylhem
Visiblement la jeune femme ne quittait pas les basques de l'homme.
Avait-elle ressenti le danger invisible qui la guettait?
En général, il aimait prendre le temps de se délecter de chacun de ses crimes ou plutôt il en avait pris le goût, mais aujourd'hui il en avait certainement pas le temps.

Guylhem se retrouvait en face des deux personnes à seulement quelques pas.
Tout était calculé.
Encore 8 pas...
Dès que l'homme sera à sa hauteur il frappera vite et bien.
Encore 5 pas....
Une fois l'homme hors d'état de nuire, il s'occupera de la femme.
Encore 2 pas...
D'une rapidité fulgurante, il écrasa son talon dans le genou de l'homme et s'arrangea pour l'envoyer au tapis.
Il n'était peut être pas aussi grand que lui, mais l'indescriptible aura de menace qu'il dégageait compensait largement.
Une fois terminé, il se tourna vers la femme qui ne comprenait certainement pas encore ce qui devait se passer.

Elle ne pouvait pas le voir, son visage toujours dissimulé sous une large capuche.
C'est la mine sombre qu'il sortit une lame de sa manche devant les yeux de la demoiselle.

Il s'avança lentement à son encontre mais quelque chose attira son attention malgré l'ampleur de la situation. Son regard restait accroché sur son propre reflet que faisait apparaitre une flaque d'eau.
Il se voyait tordu, comme à travers un miroir déformant. Il était une vilaine ombre balafrée de noir et glaciale comme le souffle d'une maison longtemps abandonnée.
Oui, c'est sans doute ainsi qu'on le voyait.
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https://www.youtube.com/watch?v=paqSsVNafVo&index=35&list=FLY-RQtCY6aHA4mouyCoyDgg
Brunehilde
Brunehilde suivait le géant. Parce qu'il le fallait. Parce qu'elle n'avait pas d'autres solutions. Et parce que seule, elle aurait été encore bien plus effrayée.
Elle le suivait donc priant pour arriver à Nestle saine et sauve. Et alors qu'ils marchaient depuis peu, l'horreur leur tomba dessus.

Brunehilde qui marchait un peu en retrait du géant, eut le temps de le voir se faire agresser. Tout était allé tellement vite, qu'elle n'avait même pas eu le temps de crier. Pire, son cri semblait bloqué dans sa gorge, tétanisé avec elle.

Ce n'est que lorsqu'elle vit l'encapuchonné se rapprocher d'elle avec, en sa main, une lame aussi froide que ses desseins, que le cri sortit. Aussi puissant et aigu qu'elle était effrayée. Or elle était terrorisée. Au point que son corps refusait de la porter. Elle était comme pétrifiée sur place. Statufiée. Incapable de bouger. Y pensait-elle seulement concentrée sur la lame qui se rapprochait d'elle dangereusement ?

Elle ne percevait plus rien de ce qui l'entourait. Plus de son, plus de mouvement. La rue c'était comme vidée et figée dans le temps. Tout comme elle.
Et le danger se rapprochait. Toujours.
Aedan.
La peur se lit sur le visage de la baronne et la surprise sur celui de sa soeur. Une à la fois, sachant Carmen en sécurité, il peut raccompagner la demoiselle en toute quiétude, il conserve des doutes sur ce qu'il s'est passé plus tôt, trop gros pour être un accident. Il se masse l'épaule pendant que les deux femmes discutent. Il s'impatiente.

Quand Brunehilde le rejoint, il grogne un peu pour lui signifier son agacement.

Vous ne devriez pas avoir un chaperon et quelques gens à vous accompagner ? C'est Paris, Théâtre des malfrats. Votre inconscience va jusqu'où ?

Il la regarde de biais, et lève les yeux au ciel.

Je ne manquerai pas de dire à votre frère, a quel point vous êtes imprudente.

Il marche, sans dire mot, se toise et se questionne. Un coup surprend le géant derrière son genou, suivit d'un autre qui fini par le mettre à terre, il tombe une nouvelle fois sur son épaule, cette fois le craquement de la clavicule est sans appel, elle est fracturée. Il passe sa main a l'arrière de sa tête, la douleur est lancinante, Brunehilde lui vrille les tympan en hurlant, il se remet sur ses pieds et se jette sur l'agresseur tout à sa contemplation narcissique dans l'eau souillée du caniveau parisien. Il grogne pour son épaule qui le lance, tandis qu'il essaye de mettre le malfaiteur hors d'état de nuire.
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Guylhem
“La vie c'est ça, un bout de lumière qui finit dans la nuit.”





    L’eau dont on se méfie, l’eau qui ne dort jamais vraiment, ne renvoie jamais que la triste vérité d’une âme monstrueuse. Le fond de cette âme que l’on peut voir en regardant au plus profondément des jades légèrement mordorées, l’abysse.
    Parfois l’on s’y noie et c’est la tentation terrible d’en revenir qui nous réveille, comme le sursaut de vie de l’homme qui n’existe déjà plus mais qui tente vainement de se défendre.

    Il n’y a pas de cri à l’homme qui se concentre, que le silence d’une mort imminente, l’Ankou vient de faire son entrée, glaçant l’air, imposant au monde de se taire. Elle emportera bientôt un corps exsangue, un peu de respect, silence !
    De sang qui partira bientôt, un flot d’hémoglobine surgit dans le cœur noir lui donnant rythme plus soutenu, décharge d’adrénaline, salvatrice.

    La main saisit promptement la gorge de celui qui a osé croire que, ce soir il serait encore sur ses jambes. Inutile espoir, vaine croyance. L’éclair frappe d’une netteté sans faille à la base de son cou, le corps se raidit et s'étonne d'une telle violence.
    La main de l'Ombre l'empoigne avant qu'il ne touche le sol et lui murmure dans un chuchotement glacial.

        Profite de tes quelques minutes à vivre.


    Le corps lourd termine son chemin sur le sol et l'écho des cris finit finalement par arriver jusqu'à lui.
    Il était temps de partir, il n'avait certes pas pris la vie de celle qu'il voulait, mais les vies se ressemblent car une fois terminées elle laissent derrière elle une tempête de tristesse.
    Alors que le sang s'écoule avec lenteur sur les pavés parisiens, un pas après l'autre et sans un regard pour sa victime, le bras armé de la mort s'en retourne à l'ombre dans le même calme qu'il était venu.



De Louis-Ferdinand Céline / Voyage au bout de la nuit

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https://www.youtube.com/watch?v=paqSsVNafVo&index=35&list=FLY-RQtCY6aHA4mouyCoyDgg
Carmen_esmee.
    Les pas résonnent sur le pavé parisien, le poing s'est refermé sur la clé, elle marche sans se retourner, repensant aux mots de la baronne.. aux trémolos dans sa voix, l'inquiétude qui perçait dans le regard de son aîné. Elle se frotte les bras, elle songe, si bien qu'elle marche encore et arrive sur les quais de Seine. Elle se fige un court instant saisie d'un frisson et rejoint l'embarcation qui l'a conduite ici.

    Elle pose son regard sur Ronan, absorbé dans la rédaction d'une missive sans doute pour Drahomir. Zig lui, est de toute évidence entrain de bercer la petite Hanna. Le besoin irrépréhensible de serrer sa douce enfant contre elle, la prend. Elle le rejoint, n'use pas de mot, c'est inutile, il la comprend. Elle prend Hanna dans ses bras, et la serre contre sa poitrine. La brune tressaute en marchant pour la bercer.


      "Zig, Pouvez-vous m'accompagner ? Ronan, dit au Capitaine que nous repartirons demain matin, je ne me sens pas le courage de faire la traversée ce soir, je te prie également de préparer un simple et unique bagage pour Hanna, et une robe de rechange pour moi, je vais attendre mon frère à la "Rose Pourpre". Rejoins-nous la bas. Quand cela sera fait."

    La brune incline la tête doucement, calant le visage enfantin dans son cou et l'emmaillote suffisamment pour affronter la brise qui s'est levée. Elle entraîne dans son sillage le jeune Zig, rassurée de le savoir prêt d'elle tandis que son frère lui, raccompagne la Baronne à la Tour de Nesle.


    [Plus tard - Mais seulement après le drame]

    Ronan chargé d'une large besace, tient sur son bras, une robe, il tache de ne pas la froisser et avance le pas rapide pour rejoindre la taverne indiquée un peu plus tôt par sa maîtresse, une ombre manque de le bousculer, curieux il rejoint le lieu d'où elle s'est échappée.

    Une pauvre enfant, main sur sa gorge, pâle comme la mort est adossée au mur, sur le sol gît un homme... Le sain liquide se déverse et chemine entre les pavés de la ruelle.


      "Damoiselle ! Vous allez bien ! Il vous a..."
      Ronan s'arrête net et regarde le visage de l'homme à terre.

      "Aedan... Non.."


    La robe se déploie et tombe... Ronan se laisse lui aussi glisser au sol, et vient supporter la tête de l'homme, de ses lippes vermeil s'écoule son salue. Il comprime en vain la plaie et tache de saisir les quelques mots qu'il murmure à l'oreille. Sa main dans la sienne, il lui ordonne de tenir le coup, mais la senestre inerte s’échappe de la dextre de Ronan... Qui ne peut que constater qu'il est arrivé trop tard...

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Brunehilde
Tout alla vite. Trop vite. La vie et la mort se confrontèrent le temps d'une fraction de seconde et c'est la mort qui l'emporta.

Brunehilde les yeux exorbités. Hurlait comme jamais encore elle n'avait hurlé. Pétrifiée sur place, les jambes lourdes comme le plomb, elle était incapable de bouger. Incapable de s'approcher du géant pour lui porter secours. Incapable de s'enfuir pour protéger sa vie. Son regard aussi semblait pétrifié. Figé sur le géant agonisant, il ne pouvait ni se détourner, ni suivre l'encapuchonné qui s'enfuyait. Il ne pouvait que rester fixé sur l'homme duquel s'échappait une rivière de sang.

"Damoiselle ! Vous allez bien ! Il vous a..."

Brunehilde n'entendit pas vraiment l'homme, ne le vit pas vraiment non plus.
Mais ses paroles libérèrent quelque chose en elle. Les hurlements se turent remplacés par des sanglots, et les jambes se firent molles.
La baronne glissa à terre et resta là, les yeux fixés sur celui qui était mort pour la protéger, celui qu'elle avait si mal jugé.
Un long gémissement, telle une plainte douloureuse la tira de sa léthargie. Il lui fallut plusieurs secondes pour comprendre que cette douleur là s'échappait de sa propre gorge, de ses entrailles. Alors les sanglots reprirent de plus belle et noyèrent sa vision.

Son cri dut alerter son chaperon qui passait non loin ou était-ce la providence qui décidait de lui filer un coup de main, qu'importe, Adèle arriva suivit de quatre gardes de son escorte.
La blonde l'appela et la prit dans ses bras. Brunehilde tourna la tête vers elle. La regarda sans réellement la voir. Murmura un "Adèle" comme l'on appelle au secours et perdit connaissance.

Elle ne se réveilla que plusieurs heures plus tard. Dans son lit de l'Hostel de Nestle où on l'avait porté. Les larmes de nouveau vinrent la submerger avec l'éveil de sa mémoire. Et elle pleura toute la nuit durant, refusant de s'alimenter et ne s'endormant d'épuisement qu'au petit matin.
Elle resta terrée dans ses appartement deux semaines entières.
Carmen_esmee.
      [Si proche de la Tour Nesle - Après le Départ de Brunehilde]

    L'esprit de Ronan n'a de cesse de bouillonner, que faire ? Aller chercher Carmen ? Ou lui permettre de garder un souvenir intact de son frère ? Lui dire, ne pas lui dire ? Il n'arrive pas à prendre de décision, il va donc s'en remettre à son compère Zig.

    Le corps est jeté sur l'épaule. Voûté, Ronan rejoint le port, l'embarcation dont ils vont louer les services aux matines. Avec l'accord du capitaine, il cède l'une des cabines à la dépouille du frère de sa maîtresse. Et sans tarder il rejoint l'Auberge de la "Rose Pourpre", discrètement il explique à Zig ce qu'il faudra annoncer à Carmen à l'Aube. En attendant, les Serna se sont endormies dans la chambre d’hôtel, et c'est aussi bien ainsi.



      [Le Lendemain]

    Atroce souffrance que celle de veiller un être cher et de ne pouvoir entrer en contact avec lui. Elle reste des heures à tenir sa main qui ne réagirait jamais aux pressions de la sienne, à caresser ses cheveux, son visage, sans que plus jamais il ne puisse s'en émouvoir. Aedan, son frère.. lui, qui avait tant de fois pris soin d'elle, l'avait rassurée, consolée, guidée, aimée. Oui, ils s'aimaient malgré les horribles mots qu'ils s’échangeaient parfois...

    Il fallut qu'il meurt pour qu'elle s'aperçoive de tout ce qu'il avait fait pour elle, il avait quitté l'Eire, sa vie pour prendre soin d'elle... Il avait permis à Carmen de se remettre de la violence de leur père. Il fut son sauveur... Et elle en retour ? Elle avait fait de sa vie en royaume de France, un véritable enfer sur terre, ce jour tout ce qu'elle pouvait faire c'est prier, lui offrir sa présence aimante.. Parfois ses gens passaient la voir, ils restaient de longues heures assis auprès d'elle sans un mot, juste une main glissée dans la sienne, en guise de soutien.

    Elle nourrissait chagrin et haine a tour de rôle, le chagrin évident de le perdre et la haine envers celle qui lui sembla responsable de cela.. La famille des Mac Campbell, Carmen est affreusement injuste avec eux, au plus profond d'elle même elle sait que tout cela est faux, on peut invoquer la fatalité, pester contre la terre entière ou contre soi. La vie est ainsi faite, elle à l'intime conviction que la vie n'est qu'une succession d'épreuves, entrecoupées de brefs moments de bonheur. Cette épreuve-ci était la plus douloureuse, n'avait elle pas surmonté toutes les autres ? La perte de sa mère, l'abandon de Duncan, la disparition de sa belle famille, le décès de Rick... Quand cela cessera t-il ?



      [Deux jours plus tard]

    Un horrible rêve, un cauchemar ! Telle une statue de cire, son frère repose dans une infâme boîte... Un dernier Adieu pour le frère et la sœur. Elle dépose un baiser sur les dernière phalanges de ses doigts, celle ci viennent ensuite effleurer les lèvres d'Aedan, elle gémit sous la froideur de ses dernières. Il est inerte, il ne rira plus, il ne retorquera jamais plus à ses piques, ses boutades... Elle recule alors que fossoyeur cloue le couvercle du cercueil...

    Le temps s'est écoulé de façon si désordonné... Tantôt lent, tantôt rapide, elle a peine encore a réaliser. Les larmes sont retenues quand on lui demande si elle veut dire quelques mots... Elle s'avance a nouveau vers le dernier lit d'Aedan, la dextre épouse le bois... Elle clôt les yeux..


    "Aedan, il fait jour et pourtant les ombres de la nuit s'attardent encore sur nous, parce que tu n'es plus là... Il a mit toute son âme, tout son corps et toute son énergie à rechercher les siens, je pense sincèrement, Aedan, que tu ne serai pas mort si tu ne t'étais pas consumé comme une bougie lasse, sans doute, de produire une flamme trop fragile. Sans tes enfants, tu n'étais qu'une ombre, j'espère que là haut, tu as retrouvé Liam," la senestre se plaque sur les lippes pour étouffer un gémissement plaintif en pensant à l'aîné de son frère trop tôt disparu, "Embrasse pour moi, cette petite tête blonde..." elle s’abîme dans la contemplation du cercueil qui descend doucement dans le trou béant...

    Les pensées sombrent à nouveau... tandis que l'homme d'Eglise fait son office.

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Zigzag
Paris! La ville de toutes les possibilités!

Tout allait si vite depuis qu’il avait connu Carmen. Il était à son service, certes, mais parfois, il se demandait qui profitait de qui, dans cette relation. Elle lui avait donné une vie confortable, l’avait vêtu, lui confiait sa petite princesse Hanna, et en échange, il s’occupait des menus travaux, et l’accompagnait partout où elle allait. Et ça, ce n’était pas vraiment pénible, comme tâche! Il avait connu bien des « premières fois » depuis qu’ils se connaissaient, elle lui faisait découvrir le monde et le voilà à Paris!

Du bateau, Paris semblait si attirante. Elle était belle et laide, amusante et inquiétante, sombre et lumineuse, une ville de contraste, et Zig était impatient de la découvrir.
Ah bien sûr, il accomplissait ces tâches, comme à l’habitude, prenait soin de la petite Hanna afin qu’elle ne manque de rien, mais il gardait les yeux bien ouverts sur ce qui les entourait. Malheureusement, même s’il restait fasciné, en suivant sa Dame jusqu’à l’Auberge, il avait été inquiet, surtout, de tous ces gens qui les entouraient, qui se frôlait, mais dont les regards étaient fuyants, qui vaquait à leurs occupations sans faire attention a eux.

À mesure qu’ils s’enfonçaient tous les trois dans les méandres de la ville, l’inquiétude et la peur grandissaient en lui. Il jetait des regards troublés, ne quittait pas des yeux la petite Hanna et sa mère qui était juste devant lui. Il avait bien son bâton avec lui et il devenait de plus en plus adroit à le manier, mais que vallait un bâton contre un couteau ou pire, une épée? La petite Hanna, dans les bras de sa mère, jetait parfois un regard souriant vers lui : elle avait ce don qui l’apaisait et en la regardant, il ne pouvait faire autrement que de lui sourire à son tour. La peur, alors, se volatilisait, comme par magie, l’espace d’un moment.

Avec soulagement, ils atteignirent enfin l’Auberge, ou enfin, il se sentit un peu plus en sécurité.

.....

Il ne dormait que d’un œil lorsque Ronan déboula dans sa chambre. Du sang, partout sur lui, les yeux qui paniquent, les mains qui tremblent, il explique en chuchotant. Zig interroge, jette des regards inquiets sur la porte de la Chambre ou la mère et la petite dorment. Elles sont en paix, mais Zig sait déjà que l’aube sera terrible.

Si Ronan à l’ascendant sur le jeune Zig sur la plupart des sujets, cette fois, c’est le blond qui prend les choses en main. La famille est en paix et rapidement, les deux compères s’entendent afin de protéger du mieux qu’ils le peuvent Dame Carmen et sa fille.

Ils retournent dans la nuit, répètent ensemble le chemin inverse jusqu’au bateau. La faune nocturne de Paris est plus que jamais inquiétante, mais Zig, cette fois, n’en a rien à faire. Le réveil de Dame Carmen sera douloureux, toutes ses préoccupations vont vers elle. Ils marchent en silence dans la nuit, quelques badauds jettent parfois des regards étonnés vers Ronan dont les vêtements sont couverts du sang de Aedan, ce qui, finalement leur laisse libre chemin sans ennui.

Aedan git sur la table de la cabine. Zig rencontre pour la première fois ce frère qui fait tant parler. Le corps de l’homme est grand, les vêtements sont souillés de sang et de boue, la tâche sera grande jusqu’à l’aube, il s’agit de ne pas perdre de temps.
Mais Zig s’agenouille de son côté de sa table et Ronan, face à lui l’imite. Le blond ne sait pas prier, surtout pour les morts, mais, en chuchotant, il prie Dieu.


« Dieu, je vous en prie, accueillez cet homme dans votre maison, et protégez ceux qu’il a aimés sur cette terre. »


Zig regarde Ronan qui semble maintenant plus calme, plus serein. À deux, ils sont prêts à affronter l’épreuve.


« Ronan, s’il te plait, va cherche de l’eau et des vêtements propres. Nous devons préparer Aedan pour sa dernière rencontre avec sa sœur et je ne veux pas qu’il se présente ainsi à elle. »

Pendant que Ronan s’acquitte de sa tâche, Zig, délicatement, entreprend de déshabiller l’homme de ses vêtements souillés. Il sait ce qu’il doit faire : il avait assisté sa mère au décès de son oncle et il l’avait aidé à préparer son corps. Les morts, leurs contacts, ne l’effraient pas.

Bientôt, Ronan revient, équipé de ce qu’il avait demandé.


« Le capitaine m’a donné ces vêtements. Ils sont de la même stature, ça devrait convenir »

Zig prend l’eau , la parfume d’un peu d’essence, et la verse dans une bassine et y trempe une éponge. Délicatement, il nettoie le corps du gisant, effaçant peu a peu les traces de souillure. Après un moment d’hésitation, Ronan copie Zig du mieux qu'il le peut. Les gestes sont lents et doux, empreints d’un respect pour la vie qui vient de s’échapper du corps.

Aeden est ainsi débarrassé du sang et de la poussière, les cheveux sont peignés et bien lissés. Le corps est habillé et bien mis. Pour masquer la longue blessure au cou, un morceau de tissu sert de foulard.

L’Aube est là. Le chemin de l’auberge est refait.

On lui avait bien dit que le sommeil de Carmen était sacré, mais cette fois, il ne respectera pas la consigne.

Il entre dans sa chambre et se penche sur son corps endormi. Elle dort si bien. Il hésite un moment, puis, délicatement, il touche son épaule du bout de ses doigts et murmure :


« Dame, il est arrivé quelque chose de terrible »

……

Paris, ville de la mort, ville de la tristesse.


Pour le reste du voyage, Zigzag et Ronan restent dans l’ombre de leur maitresse, attentif à tous ces besoins. Même Hanna, qui s’agite parfois, ressent la douleur de sa mère et reste étonnamment sage pendant ces jours de deuil. Les veilleurs se relaient, mais un silence de mort plane sur eux.
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