[RP-IG Taverne] Au refuge des montagnards

Le voyage depuis Die avait pris des jours, le froid et la neige avaient freiné sa progression. Axel avait en outre désiré faire une halte de quelques jours en la garnison de Embrun pour en observer le fonctionnement et avoir une discussion avec son seigneur des Lances. Ce périple lui vidait la tête et c'était tout ce qui importait , oublier Die, oublier Lyon et oublier sa peine et sa colère. L'invitation de son cher ami Ka était arrivée à point nommé, alors que d'autres s'éloignaient d'elle, lui demeurait à ses côtés, imperturbable, une vrai bouffée d'air pur au milieu des méandres de la vie de la jeune femme.
Andromaque sa jument manifestait des signes de faiblesse, malgré la peau de mouton dont la connétable l'avait recouverte pour la protéger des intempéries, celle-ci souffrait réellement du froid. Elle avançait pas à pas laissant les traces de ses fers dans la neige. Axel somnolait bercée par les cahots du palefroi elle fut réveillée par le cliquetis du fers su la pierre. La route qui menait à la grand porte de Briançon avait été nettoyée de sa neige et les sabots des chevaux pouvaient se heurter à nouveau sur le sol dur et glacé. Axel sourit malgré les gerçures de ses lèvres.
Briançon était là enfin, elle passa la porte saluant les miliciens d'un hochement de tête. L'un d'eux lui demanda de décliner son identité, Axel obtempéra de bonne grâce.

Voyageur, veuillez nous donner votre nom et mettre pied à terre , qu'avez-vous à déclarer, que transportez-vous dans vos sacoches!

Pardonnez-moi monsieur, mais je me refuse à mettre pied à terre, les jambes étant par engourdie je manquerai de tomber. Je suis Axel Rouvray, dame de Roynac et de Glandage, connétable du LD en visite à Briançon. Je n'ai rien à déclarer si ce ne sont les restes des vivres que j'avais emportés pour mon voyage depuis Die.
Pourriez-vous je vous prie m'indiquer la taverne des montagnards tenue par votre maire Ka?

Il grommela pour toute réponse nullement impressionné par les titres qu'Axel avait égrainés par habitude plus que par coquetterie,puis le milicien tendit le bras désignant une ruelle, avant de s'écarter pour laisser la voie libre à la jeune femme qui resserra ses genoux sur les flancs de sa monture pour reprendre sa route.

Elle s'enfonça dans la ruelle suivant les lueurs que lui avaient indiqué le milicien. Lorsqu'elle reconnut l'ancienne, elle mit enfin pied à terre. Comme elle l'avait prévu , une douleur due à l'engourdissement remonta le long de ses jambes l'obligeant à s'agripper à sa selle pour ne pas tomber. Elle décrocha le sac qui contenait sa bourse et le prit en bandoulière le dissimulant sous sa cape. Elle desserra la sangle d'Andromaque pour la soulager et déplia une nouvelle couverture sur son encolure pour lui éviter un refroidissement inopportun. Lorsqu'elle se fut assurer qu'elle pourrait la surveiller depuis l'intérieur elle ôta l'épingle de son jupon qui retomba alors en cascade jusqu'à ses chevilles et réajusta sa capuche. Puis prenant une grande inspiration, elle poussa la lourde porte de bois et vint s'installer dans la taverne.