Cinq voyageur sarrêtèrent devant ce colosse de granit, qui résistait tant à la mer, qu'au vent, qu'aux hommes également..
Il y avait la vicaire Onael et son protecteur, la Notaire Isabelle et le jeune couple de professeur, Duncan et Carmen.
Carmen avait rassemblé ses cheveux en un chignon lâche, une boucle rebelle cependant venait caresser son visage battant au rythme du vent. a chaque fois elle était émerveillée par ce lieu, elle ne pouvait en décrocher ses yeux.
Nous devons laisser les chevaux ici, ils ne traverseront pas.
La mer s'était retirée, permettant le passage a pied, Carmen confie Zingara à un palefrenier qu'elle a déjà vu la dernière fois qu'elle est venu pour Hélène. Elle fourre dans sa besace le strict nécessaire, retire ses bottes, les attachent entre elles et passe l'entrelacement des lacets autour de son cou.
Allons y,
Carmen se décide a passer devant, elle est suffisamment informée sur les risques de traverser a pied pour prendre toutes les précautions possible. Elle a avec elle, une canne de bois, avec laquelle elle tâte le sable avant de poser le pied.
Elle marche où le sable est presque sec et dur sous ses pieds, elle traverse une zone où marcher est déstabilisant car elle a d'abord l'impression de rebondir sur le sable, mais ensuite la matière sableuse et visqueuse essaye d'avaler son pied... Elle marche à la même allure, se retourne de temps en temps, surveillant a ce qu'il ne manque personne.
C'est une longue traversée, périlleuse, les sables mouillés et luisants du mont peuvent avaler un homme en peu de temps.
Carmen adorait être pied nu que cela soit sur l'herbe tendre et humide, sur la dalle froide de la salle a manger du cottage, dans le sable, sentir les grains se faufiler entre ses orteils. Elle souriait ravie de cette promenade entre frères et soeurs Lescuriens.
Elle s'arrête un instant marchant sur place pour ne pas se faire piéger, le sable humide vient épouser ses pieds, cela lui chatouille la plante des pieds.
Tout le monde va bien ? Elle leur sourit, N'est ce pas magnifique ?
Carmen y avait trouvé par deux fois le réconfort du Très Haut au sein de la Chapelle Notre Dame des trente cierges.
Venez nous avons des marches ensuite, des centaines, mais nous nous arrêterons pour nous restaurer sur la baie, d'accord ?
Si Carmen avait bien calculé, il ne leur restait que deux heures de marche, c'est aussi le temps qu'il fallait à la mer pour revenir embrasser les pieds du Rocher.
Il serait alors tel des naufragés sur une île, la mer leur donnera l'impression d'être loin de Rouen, loin du couvent et pourtant si près. Les marrées voilà une chose qui fascinait Carmen, La mer qui s'en allait, donnait un chemin aux pèlerins et l'effaçait à leur suite.
La jeune femme réajusta sa longue écharpe autour de son cou, les lacets de ses bottes la marquait petit a petit d'une marque rouge, elle du changer sa besace d'épaule également.
Deux heures passèrent et les voilà sur une plage, Carmen se débarrasse de ses affaires et s'étend sur le sable, elle admire la mer reprendre ses droits, son lit. Elle a un bras derrière la tête, l'autre effleure le sable a son côté. Elle prend une poignée de sable, qu'elle laisse ensuite fuir entre ses doigts, délicieuse sensation. Elle sourit à son aimé.
Nous y sommes mon Ange.