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Baptême de Lucie

Vauvout
Cathédrale de Tarbes, 15 décembre 1463.


Afin d'assurer le baptême de la nouvelle comtesse du Béarn, l'évêque fit installer deux lutrin, un près de l'autel et un autre près de des fonts baptismaux, avant de déposer le Livre des vertus sur le premier. Il disposa également un encrier, une plume, un registre, du papier, un bâton de cire verte et une bougie sur l'autel. Il attendit ensuite la comtesse, son parrain et ses éventuels invités.
Lucie

Le jour du baptême était arrivé. Lucie, d’un naturel plutôt discret, avait voulu la cérémonie sans faste et n’avait invité personne, exception faites du baron à qui elle avait demandé de bien vouloir être son parrain. L’homme n’était peut-être pas toujours un modèle de vertu, mais il avait su gagner la confiance de la Fleurie, chose rare et précieuse s’il en était et elle n’aurait pu imaginer meilleur parrain pour elle.

Vêtue d’une lourde robe de soie bruissant délicatement, son opulente chevelure décorée de fleurs blanches, la jeune comtesse arriva à la cathédrale à l’heure dite. Il lui semblait qu’après des années d’une lutte des plus vaines, elle avait enfin fait la paix avec la religion, à défaut de l’avoir fait avec elle-même et elle se sentait particulièrement sereine alors qu’elle remontait la nef pour venir à la rencontre de l’évêque qui, semble-t-il, l’attendait.


    - Le bonjour monseigneur Vauvout. Comment allez-vous ? Dit-elle d’une voix claire, avant d’enchainer sur un sujet n’ayant rien à voir avec la cérémonie : J’ai demandé à ce qu’on reprenne les clés des membres du conseil précédent, vous y compris… Et je me demande si ce n’est pas une erreur. Il me semble que sur certain sujet, il serait intéressant pour mes conseillers et moi de pouvoir interroger un représentant de notre Sainte-Mère l’Eglise. De fait, si vous êtes d’accord, j’aimerais vous rendre les accès au conseil afin que vous puissiez y intervenir en cas de besoin.



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Faut aller chez DECO parce qu'ils sont doués & gentils là-bas.
Vauvout
Alors que l'évêque répétait les différentes étapes de la cérémonie dans sa tête alors qu'il la connaissait par cœur, il aperçu la nouvelle comtesse approcher, vêtue d'une robe jaune assez simple mais tout de même constituée de soieries.

La comtesse l'ayant saluée, l'évêque lui répondit.


Bonjour votre grandeur. Je vais bien. Et vous même ?

Lucie lui ayant demandée s'il accepterait de réintégrer le conseil comtal, il lui répondit :
et bien, cela serait un honneur votre grandeur. Jje vous remercie pour votre confiance et le respect que vous avez ainsi pour le concordat liant le Béarn et nostre sainte Église.

L'évêque exagérait un peu en sous-entendant qu'il avait le droit d'intégrer le conseil car le concordat ne faisait mention que d'un « conseil aristotélicien béarnais » mais bon, comment conseiller sans accès au conseil comtal ? D'ailleurs, puisqu'il mentionnait le concordat, Sébastien-Louis en profita pour poser une question à la comtesse :

D'ailleurs votre grandeur, comptez-vous vous faire couronner en cette cathédrale ?
Lucie

Et la jeune régnante, puisque son parrain n’était pas encore là, de se concentrer sur les affaires du conseil qui, définitivement, la suivaient où qu’elle aille et quoiqu’elle fasse.


    - Magnifique. Quant au couronnement, j’aimerais en effet qu’il ait lieu en ces murs. La semaine prochaine, peut-être ? Ou mieux, ce dimanche vingt décembre.

Adressant un sourire au religieux, la belle redressa sa couronne du fleurs du bout de ses doigts fins avant de parcourir les lieux du regard. C’était beau, paisible et, chose surprenante s’il en était, il lui semblait qu’elle se sentait le cœur un peu plus léger ici qu'ailleurs or, à présent plus que jamais, elle n'avait pas l'heur de souvent se sentir habitée par l’allégresse.
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Faut aller chez DECO parce qu'ils sont doués & gentils là-bas.
Euzen

    Le courrier, et la demande qu’il contenait, l’avait surpris. Il ne s’en était d’ailleurs pas caché. Mais il n’avait, en revanche, eu aucune hésitation à accepter. Là où, pour d’autre, le Douaire avait concéder à tenir ce rôle plus par obligation ou sens de la famille, la Fleurit ne serait que la seconde avec qui il participerait par réelle envie. Un instant, ses pensées dévièrent vers la première et il se promit de prendre rapidement des nouvelles de la petite héritière, plus si petite que ça en vérité. Ne lui avait-elle pas annoncé ses possibles fiançailles dans sa dernière lettre ? Soupire.

    Abandonnant le Mans et sa troupe, exception faite de l’hirondelle, il descendit dans le Sud à scelle plutôt qu’en coche et ceux malgré le froid. Ils eurent de la chance, celui-ci se fit plus sec qu’humide et donc bien agréable par ses longues chevauchées. La neige, elle-même, les épargnèrent la majorité du temps. Le Montbazon en profita même pour essayer d’enseigner la monte en amazone à la jeune fille. Succès mitigé. Si la jeune Champenoise eut rapidement les réflexes et l’équilibre nécessaire à ce nouveau mode de chevauchée, le rythme imposé par la date eut raison de ses résistances. Faute d’une autre scelle classique, le Sokrates dut la contraindre, car l’entêtée ne voulait pas s’avouer vaincu, à monter devant ou dernière lui pour le reste du voyage. Ce qui ne fut pas pour lui déplaire. Et, afin d’épargner les montures, ils alternèrent régulièrement.

    Ce périple, lui fit un bien fou.

    Ils arrivèrent à Tarbes la veille, aux dernières lueurs du jour alors que les portes des imposantes murailles commençaient à se refermer en prévision de la nuit à venir. Sur un coup de tête, le Montbazon ne prit qu’une chambre dans l’auberge qu’ils trouvèrent, décidant que le lendemain, il irait faire ses ablutions aux bains publique. Comme l’unique autre fois où cette situation s’était présentée, il dormit vêtu sur les couvertures. Mais au moins, il dormit.

    Et, fait rare pour lui depuis des années, il dut s’obliger à se lever pour tenir le programme prévu, et non se perdre dans la contemplation de l’endormit, et remonta la laine sur ses épaules avant de quitter la couche. Le bain comme l’habillement fut rapide. A son retour, l’hirondelle voletait toujours au pays de Morphée. Ou peut-être faisait-elle semblait. Cela, le Douaire ne prit pas le risque de le vérifier et déposa un simple mot sur la tenue nouvelle retouchée.



    Citation:

      Ne craignez pas, elle est déjà à votre taille.
      Je vous attends en bas.

      Euzen.



_________________

Vauvout
Et bien, le couronnement aura lieu ce dimanche si tel est votre souhait.

C'est alors que surgit le parrain. Après les salutations d'usage, l'évêque se rendit près de l'autel et commença la cérémonie.


Aujourd'hui, comme à chaque fois que j'ai l'honneur de baptiser quelqu'un, mon âme est joyeuse. C'est également le cas aujourd'hui et ma joie est renforcée par deux éléments : cela faisait longtemps que j'ai baptisé un Béarnais, mes baptêmes étant plus nombreux au monastère grégorien d'Argentat et surtout il s'agit de la comtesse. Le très aristotélicien comté du Béarn sera donc dirigé par une aristotélicienne dans quelques minutes : je ne peux qu'en être heureux.

Mais avant de continuer plus avant, demandons à notre Seigneur de nous pardonner les fautes que nous avons commis. Confessons-nous ensemble :

Louison_
La vie est faite de surprises, bonnes ou mauvaises, et Louison commençait à s'habituer à leurs apparitions. Il faut bien avouer que la vie aux côtés d'Euzen n'en manquait pas et qu'elle découvrait comme un silence pouvait avoir un sens bien plus révélateur que certains mots. Eux aussi, elle les apprivoisait avec timidité et découverte, comme un animal sauvage vers qui on tend la main avec l'espoir qu'il ne fuit pas. Euzen était un peu ça : une sorte d'animal mythique et respecté, comme le griffon majestueux et redoutable, qui attire les regards et décuple les envies de toucher du bout des doigts la robe de brouillard qui l'habille. Pas de geste brusque, jamais, au risque de le voir disparaître aussi vite qu'il était apparu, avec ce froncement de sourcils si habituel de l'homme torturé par ses propres pensées.

Le voyage en Béarn avait été la touche supplémentaire à ce lot de réjouissances auxquelles elle prenait goût. Difficile parfois de ne pas penser au calme des champs dans lesquels elle travaillait jadis, la simplicité de la vie de ferme était tout un paradoxe : un manque, comme une satisfaction de l'avoir quitté. Ce passé, elle y songe souvent, le remerciant intérieurement de l'avoir faite devenir ce qu'elle est : une cavalière qui garde un équilibre précaire dès lors qu'il s'agit de talonner plus fort la monture attitrée. La patience du Montbazon était évidemment ce qu'elle est, présente mais pas à rallonge, surtout qu'il est attendu ; et chaque entêtement féminin à rester digne ne faisait qu'accentuer un potentiel retard, jusqu'à trouver la solution adéquate et surtout intéressée de la jeune Montaigne. Chaque fois qu'elle se trouvait assise devant Euzen, un sourire naissait à le sentir passer les bras autour d'elle, simplement pour maintenir les rênes, mais le contact était là. Et lorsqu'elle se retrouvait derrière lui, le visage souriant et détenu reposant contre son dos, la prise se faisait inconsciemment plus possessive, refermant ses doigts sur le mantel du Baron. Un geste presque anodin et qui pourtant révèle ce désir de proximité omniprésente chez l'Hirondelle, chaque millimètre gagné étant perçu comme un soulagement.

L'arrivée suffit pourtant à ravir la demoiselle, non habituée de tant de route. Mais le Béarn était un monde nouveau pour Louison qui continue sa découverte, mais il était surtout un monde où ils étaient juste eux : proches sans trop l'être, les questions féminines récurrentes visant à comprendre davantage le Baron torturé, une proximité plus forte malgré les réserves respectives.
Une nuit sans aucun dérapage.
Une nuit sans aucune question.
Le réveil ne fut pas dans cette continuité, découvrant le vélin là où se trouvait préalablement le Montbazon. Tout en se redressant dans le lit et parcourant les quelques mots, les prunelles anthracites voyagent du parchemin à la robe lui étant destinée. Les couvertures sont rejetées et l'émerveillement prend forme sur le faciès de la Montaigne : les yeux brillants, la bouche entrouverte et le cœur qui accélère alors qu'elle caresse le tissu précieux avant de rire doucement mais nerveusement. L'excitation qui en découla aurait pu s'apparenter à une scène digne des grandes comédies, examinant la tenue sous presque toutes ses coutures, ajustant les jupons pour ne pas marcher dessus, se contorsionnant pour lacer la fermeture de la merveille, ou grimaçant pour que sa chevelure sombre se dompte enfin.

Et la femme avait vaincu la panoplie... Du moins, c'est ce qu'elle avait pensé lorsqu'elle l'avait rejoint. Si Euzen était borgne, il était loin d'être aveugle et c'est c'est gênée qu'elle descendit les dernières marches qui les séparaient, ne quittant pas son regard, non sans mordre sa lèvre inférieure comme chaque fois où la nervosité pointait le bout de son nez. Dans le plus grand naturel du monde, comme si ce geste avait toujours été, les digitales féminines viennent se perdre dans la paume offerte, le sourire de bonheur avouant tous les mots de gratitude et de bien-être tandis qu'un murmure brise le silence :" Vous êtes très beau..." Une fois n'est pas coutume, les us n'étant pas les habitudes de la Montaigne, le sourire est conservé surtout à cet éclat dont il la gratifie.
C'est ainsi, la main désormais glissée au bras son Mythique, qu'ils rejoignirent la cérémonie. Ensemble et assortis.

Faut-il seulement préciser l'angoisse qui lui vrille l'estomac à l'idée d'apparaître à son bras et surtout de rencontrer des personnes importantes, dans une tenue qui - quelque part - est une tricherie à sa condition ? Mais de la fille de ferme, elle en garde le courage et affronter la société sera une nouvelle expérience.
À peine les portes du lieu saint refermées sur eux, la convenance rattrape la jeune Montaigne qui lâche doucement le bras qui lui intimait tout la détermination de l'instant, laissant Euzen regagner cette place privilégiée qui lui revient ; et elle, regagner les bancs des invités avec précaution, ne voulant en rien faire honte à celui sans qui elle ne serait là.
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Lucie

    Parfait, dit-elle à l’attention de l’évêque.
Puis, se tournant à demi, Lucie note, avec étonnement, l’arrivée de son futur parrain au bras d’une illustre inconnue. Elle ne l’attendait pas accompagné et, quand bien même elle l’aurait fait, elle se serait plutôt attendue à trouver Marion ou bien l’une de ses filles dans son ombre plutôt que cette charmante créature qu’elle détaille avec une attention soutenue. Plus jeune qu’elle, celle-ci est très élégamment vêtue, ce que la Fleurie, en amoureuse du Beau, apprécie grandement, mais il se dégage d’elle une impression de gêne qui vient comme froisser la soie de sa robe et, durant une fraction de seconde, elle se demande si c'est elle qui impressionne la demoiselle.

    - Bonjour Euzen, demoiselle, fait-elle d’un ton qui se veut doux, comme pour rassurer l’encore anonyme Hirondelle. Je suis ravie de vous voir.

Revenant à l’homélie du religieux, la jeune comtesse hoche imperceptiblement la tête. Elle n’est ni la plus bigote, ni la plus royaliste de toutes, mais il est évident que, sous son règne, le Béarn respectera les vertus aristotéliciennes et la couronne. Ainsi donc, c’est avec sincérité qu’elle répète après l’évêque :

    Je confesse à Dieu Tout Puissant,
    A tous les Saints,
    Et à vous aussi mes amis,
    Parce que j’ai beaucoup pêché,
    En pensée, en parole, en action.

A ces mots l’image d’une nuit montoise s’impose à elle, teintant ses pommettes de rose. Elle ne regrette pas de s’être perdue entre les bras de l’Amoureux, quand bien même ce bonheur-là était éphémère, mais elle a bien conscience d’avoir gravement fauté, en plus d’avoir trahi ses principes et c’est donc avec un peu plus de ferveur qu’elle poursuit :

    Je supplie tous les Saints,
    Et vous mes amis,
    De prier le Créateur pour moi.

    Que le Très Haut nous accorde
    Le pardon, l’absolution,
    Et la rémission de tous nos péchés.

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Faut aller chez DECO parce qu'ils sont doués & gentils là-bas.
Vauvout
La confession ayant été récitée, l'évêque dit : je tiens à préciser que je suis à votre disposition si vous souhaitez vous confesser plus complètement.

Sébastien-Louis pensait notamment au parrain car si Lucie se verra lavée de ses péchés, cela ne serait pas le cas du parrain s'il ne s’était pas confessé depuis belle lurette. Il ouvrit ensuite le Livre des vertus sur une page signalée par un signet tout en parlant : Bien. Je vais maintenant vous lire un extrait de la Vita de Christos dans le but de vous montrez l’importance du baptême pour notre sainte Église.


Citation:
Alors, le tribun ordonna au centurion de se saisir de Jésus, et l’officier, à la mine féroce s’approcha de nous d’un pas lent. Je respirais au rythme de la cadence de ses pas, essayant de calmer mon cœur qui s’affolait. Lorsqu’il se trouva face à Christos, le Centurion le regarda dans les yeux, intensément et assez longuement. Lorsque soudain, il ôta son casque et s’agenouilla en embrassant la robe de notre messie.

« Maître, supplia t’il, à la plus grande surprise du Tribun, je voudrais vous suivre et faire partie de cette communauté de fidèles. Comment dois-je faire ? Je sais que je suis pêcheur et que j’ai servi un mauvais maître, mais je t’en prie dis moi comment me faire pardonner ! »

Alors Christos le releva et sous le regard médusé des romains, il prononça ces mots :
« Pêcheur, je te le dis, tu viens de faire la première chose que les fidèles devront faire ; se montrer humble et confesser leurs pêchés. Ainsi, si ton repentir et sincère, Dieu te pardonnera. »

Christos se tourna vers ses apôtres, et continua :
« Et vous, que les fautes commises par vos ouailles leurs soient pardonnées si elles viennent les confesser à vos oreilles, et qu’elles sont prêtes à en faire pénitence.»

Alors, Christos s’approcha de la fontaine, et dit encore au Centurion :
« Par la grâce de l’éternel, je vais te laver de tes péchés, te ceignant d’eau, source de vie. »

Et Christos plongea ses mains jointes sous le jet de la fontaine. Il aspergea la figure du Centurion de cette eau en chuchotant ces paroles :
« Seigneur, daigne laver cet homme de ses pêché, et lui donner ainsi une nouvelle naissance parmi les croyants ! Au nom du Très Haut. Amen »



Après avoir gardé le silence quelques instants, le grand-prieur repris le cours de la cérémonie.

Votre grandeur, à la lumière de ce qui vient d'être dit, souhaitez-vous toujours intégrer les rangs des fidèles de la sainte Église aristotélicienne et romaine ?
Lucie

Songeant que, peut-être, se vider de toutes ses peines une bonne fois pour toute pourrait l’aider, Lucie regarde le religieux avant de chasser cette idée d’un battement de cils. Son passé, si souvent douloureux, appartient au monde des secrets qu’on ne confie qu’avec parcimonie et dans l’intimité, lorsque notre âme torturée a été traitée avec assez de soin pour que la confiance naisse… Et en l’occurrence, la comtesse a déjà trouvé un confident en la personne du borgne qu’elle a choisi pour parrain.

Après la lecture d’un passage bien connu de la Vita de Christos, l’évêque lui demande de confirmer sa volonté de rejoindre les rangs des baptisés et c’est dans un souffle qu’elle le fait :


    - Je le souhaite toujours, oui.

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Faut aller chez DECO parce qu'ils sont doués & gentils là-bas.
Vauvout
Bien.

Messire Euzen, daignez-vous toujours assurer le rôle de parrain pour sa grandeur Lucie ?
Euzen

    Dire qu’il n’était pas certain de la voir céder à son injonction écrite était un faible terme. Et son soulagement n’eut d’égale que son plaisir de l’apercevoir rétrograder cet escalier ainsi couvert. S’il espérait ne jamais la voir devenir l’une de des femmes sans retenue ni limite dans leur envies et exigences matérielles, il éprouvait une étrange forme de fierté à la contempler vêtue de cette tenue remise à ses mesures. Du fond de ses souvenirs, il chercha celui de son épouse, habillé de cette même robe mais ne trouva rien. L’avait-elle seulement passé un jour ? Il eut un doute. Ils avaient manqué d’occasion.

    Sa voie le sortie d’une torpeur qui n’avait pris qu’une poignée de seconde.


    - Vous également.

    Elle manquait d’assurance mais elle n’abdiqua pas pour autant.
    Courage ou Folie, cela resté à déterminé.
    Mais quoi que cela soit, cela lui plut. Une fois encore.
    Et leur arrivée se fit sans encombre.


    - Bonjour Lucie. Le plaisir est partagé. Laissez-moi vous présenter Louison Montaigne.

    Impossible d’échanger le moindre mot supplémentaire avec sa bientôt filleul, l’officiant débutait déjà. Il n’y a pas à dire, cet homme est un homme pressé Alors, exerçant une pression légèrement supérieure sur les doigts de l’hirondelle dans un dernier geste pour la rassurer et s’excuser de l’abandonner, le Montbazon rejoignit les premiers rangs, se plaçant un pas derrière la Comtesse nouvellement élue.


    - Je confesse à Dieu Tout-Puissant, à tous les Saints et à vous aussi mes Amis, car j’ai péché, en pensée, en parole et en action.

    De l’endroit où il se trouvait, le Sokrates avait un point de vu intéressant pour observer la future baptisée. Pas le meilleurs en angle mais très adapté pour qu’elle n’en sache rien ou presque. Il ne s’en priva pas, récitant la confession du bout des lèvres.

    - Je supplie tous les Saints et vous, mes Amis, de prier pour moi le Créateur. Que les Très-Haut nous accordent le pardon, l’absolution et la rémission de tous nos p …


    Le dernier terme mourut dans le souffle de fin de phrase. Il ne put le prononcer, les siens étaient trop grands … Vivement son regard se porta sur l’homme d’Eglise. Son tourment s’était-il lu sur ses traits ? Il n’en dit pourtant pas plus et le borgne dû rester sur sa fin. La lecture suivante permis au parrain fait et à faire d’effectuer un plongeant en lui-même. Seule activité permise l’hors d’une telle cérémonie. Suivit deux questions, une pour chacun. Pas de jaloux. A la sienne, le Montbazon se replaça sur ses appuis, croisant les mains dans le dos.

    - Bien entendu.

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Vauvout
Je vous remercie pour cette réponse messire.

Bien, votre grandeur, en acceptant le baptême et vous messire en acceptant d'être son parrain, vous montrez tous deux votre amour, votre foi pour notre Seigneur. Il est donc l'heure de réciter ensemble le credo.


Alors, les voix des personnes présentent se mêlèrent dans une harmonieuse profession de foi.


Lucie

Mains jointes dans une position inspirant la piété et regard droit, la belle fait écho à l'évêque, ses mots s'envolant jusqu'aux hautes voûtes qui les surplombent et, peut-être, jusqu'à ce Dieu qu'elle choisi, après des années de lutte, de ne plus jamais accuser pour les maux qu'elle a pu connaitre ou connaîtra à l'avenir.


    Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant,
    Créateur du Ciel et de la Terre,
    Des Enfers et du Paradis,
    Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Ses pensées se tournent vers ses deux tombes dijonnaises. Oui, à défaut de faire la paix avec sa succube de génitrice dont les restes purulents pourrissent dans une fosse anonyme où ont été jeté, avec elle, tous les rebuts de la société, elle peut la faire avec ce Dieu qui a arraché à ses bras aimants son jumeau adoré pour ne lui laisser qu'une croix blanche et un parterre de tristes crocus.

    Et en Aristote, son prophète,
    Le fils de Nicomaque et de Phaetis,
    Envoyé pour enseigner la sagesse
    Et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

    Je crois aussi en Christos,
    Né de Maria et de Giosep.
    Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
    C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
    Il est mort dans le martyre pour nous sauver.
    Il a rejoint le Soleil où l'attendant Aristote à la droite du Très-Haut.

Fermant les yeux, elle imagine Simon nimbé de soleil, son regard si semblable au sien débordant de chaleur... D'un bonheur que la vie n'aurait pu lui apporter. Tout est mieux ainsi, elle peut le croire à présent.

    Je crois en l'Action Divine ;
    En la Sainte Eglise Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible ;
    En la communion des Saints ;
    En la rémission des péchés,
    En la Vie Éternelle.

    Amen.

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Faut aller chez DECO parce qu'ils sont doués & gentils là-bas.
Louison_
L'assurance en bandoulière, un peu malmenée par la situation, la jeune Montaigne n'était pas encore détachée que déjà la future baptisée venait à leur rencontre. Une touche de réprimande intérieure, comme si chez les mondains on en oubliait les convenances et le salut de bienvenue... À sa venue, mais surtout aux quelques mots à son attention, l'Hirondelle se pose sur la branche d'un sourire discret et plein de politesse envers Lucie, effectuant une légère pliure des genoux pour marquer le semblant de courbette nécessaire afin de ne pas manquer de respect tant à la Comtesse qui lui fait face, qu'au Baron dont elle ressent la douce pression des phalanges.

- Je suis heureuse de vous rencontrer.


Que dire de l'officiant qui bouscule un peu la suite de cette entrée, alors qu'elle aurait sans doute apprécié ne pas être abandonnée si vite... Rien. Au contraire, elle ne dit rien, car elle écoute et pince les lèvres au lieu de les remuer aux prières et credo invités à réciter. Elle ne les connaît pas, tout simplement ; puisque dans l'éducation reçue les prières n'avaient pas été les grandes écritures. Juste de simples paroles allouée au Très-Haut, à la façon d'un père bourru qui n'aimait pas perdre son temps, préférant de loin les litotes.
Son esprit s'égare un peu à l'évocation des péchés, n'étant pas l'innocence même mais pas non plus une mauvaise fille. Un jour, sans doute, confesserait-elle d'avoir tué le chien des Colin dans cette défense un peu rageuse. Une erreur qui lui avait pesé et dont elle s'était sentie gravement coupable lorsque le fils Colin lui avait hurlé sa haine au visage, lui balançant la mort de l'animal comme une pierre à la surface de l'eau.
Chassant ce souvenir, les yeux se ferment à peine quelques instants et elle secoue la tête pour chasser l'importune pensée. Les anthracites retrouve leur pointe d'ancrage favori en la présence du Montbazon qui lui tourne le dos, ne se privant donc pas de détailler sa carrure et prestance tandis qu'il en ignore tout.
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