Lucie
Une lettre, comme un pont entre deux groupes que les surs du Destin ont voulu séparer. Une lettre avec une ou deux touches d'humour qu'aucun sourire ne peut révéler et un joli mensonge qu'un regard fuyant ne saurait trahir. Une lettre pour dire sans vraiment le faire qu'elle veut bien oublier le monde entier mais pas eux.
Citation:
De moi, Lucie
A vous deux, dame Heaven et messire Joska
Chose promise, chose due et me voici donc, piètre correspondante, mais correspondante tout de même, m'armant d'une plume pour écrire la première lettre de ce qui sera, j'espère, un échange durable. Puisque j'avais parlé, avec l'un comme avec l'autre, d'envoyer quelques courriers, je me permet de ne rédiger qu'une lettre pour commencer. Pas que vous soyez indissociables quoique... mais je suis habitée par une paresse peu commune et puisque vous êtes, à priori, ensemble, j'ai décidé de faire d'une pierre deux coups.
Je ne saurais dire depuis combien de temps, exactement, nous sommes séparés. Une semaine ? Deux peut-être ? Toujours est-il que depuis votre départ, les projets de votre frère et donc, les miens puisque je continue de l'accompagner ont changé. Adieu Normandie et adieu Orléans ! L'aînée de messire Euzen, qui comme vous le savez, s'en va au front au compagnie des Hospitaliers, avance bien vite et il semblerait que nous fassions routes à présent vers cette zone avec l'espoir de pouvoir voir cette demoiselle Abigail dont jentends tant parler, mais aussi la suzeraine d'Euzen et mère de la jeune Pénélope. Par la suite l'idée de gagner la Provence pour mener la demoiselle Pouikie jusqu'à ses cousins est envisagée, mais j'avoue que dans tous les cas, je n'écoute que d'une oreille les plans des uns et des autres et me contente de vivre au jour le jour. C'est plutôt agréable comme façon de voyager, ça me laisse la chance d'être surprise de tout, tout le temps.
D'ailleurs de surprise, nous en avons eu une des plus désagréables entre Orléans et Montargis. Notre convoi a en effet était attaqué par quelques vilains je n'ai pas vu leurs visages mais je les imagines très laids. Nous dirons que c'est là ma vengeance qui nous ont dépouillé de nos biens et fait cadeaux de quelques blessures. Ne vous alarmez pas, il n'y a rien de mortel. Messire Euzen a une épaule immobilisée, sa filleule, la petite Malemort porte quelques bleus et ses genoux sont écorchés, quant à moi j'ai quelques égratignures. Bref, il y a eu plus de peur que de mal comme je le disais un peu plus haut (et messire Joska, puisque je vois poindre la réplique moqueuse : non, si je me répète ce n'est pas parce que je perd la tête).
Mais vous dites moi, où êtes-vous, que faites-vous, comment allez-vous ? Je vous imagine volontiers à voyager, déjà, sous un ciel plus clément encore que celui qui me surplombe, à quelques lieues seulement de l'infinité océanique.
Qu'importe où vous êtes, j'espère que tout va bien pour vous.
- Le 24 avril, à Conflans-lès-Sens,
De moi, Lucie
A vous deux, dame Heaven et messire Joska
- Chers vous,
Chose promise, chose due et me voici donc, piètre correspondante, mais correspondante tout de même, m'armant d'une plume pour écrire la première lettre de ce qui sera, j'espère, un échange durable. Puisque j'avais parlé, avec l'un comme avec l'autre, d'envoyer quelques courriers, je me permet de ne rédiger qu'une lettre pour commencer. Pas que vous soyez indissociables quoique... mais je suis habitée par une paresse peu commune et puisque vous êtes, à priori, ensemble, j'ai décidé de faire d'une pierre deux coups.
Je ne saurais dire depuis combien de temps, exactement, nous sommes séparés. Une semaine ? Deux peut-être ? Toujours est-il que depuis votre départ, les projets de votre frère et donc, les miens puisque je continue de l'accompagner ont changé. Adieu Normandie et adieu Orléans ! L'aînée de messire Euzen, qui comme vous le savez, s'en va au front au compagnie des Hospitaliers, avance bien vite et il semblerait que nous fassions routes à présent vers cette zone avec l'espoir de pouvoir voir cette demoiselle Abigail dont jentends tant parler, mais aussi la suzeraine d'Euzen et mère de la jeune Pénélope. Par la suite l'idée de gagner la Provence pour mener la demoiselle Pouikie jusqu'à ses cousins est envisagée, mais j'avoue que dans tous les cas, je n'écoute que d'une oreille les plans des uns et des autres et me contente de vivre au jour le jour. C'est plutôt agréable comme façon de voyager, ça me laisse la chance d'être surprise de tout, tout le temps.
D'ailleurs de surprise, nous en avons eu une des plus désagréables entre Orléans et Montargis. Notre convoi a en effet était attaqué par quelques vilains je n'ai pas vu leurs visages mais je les imagines très laids. Nous dirons que c'est là ma vengeance qui nous ont dépouillé de nos biens et fait cadeaux de quelques blessures. Ne vous alarmez pas, il n'y a rien de mortel. Messire Euzen a une épaule immobilisée, sa filleule, la petite Malemort porte quelques bleus et ses genoux sont écorchés, quant à moi j'ai quelques égratignures. Bref, il y a eu plus de peur que de mal comme je le disais un peu plus haut (et messire Joska, puisque je vois poindre la réplique moqueuse : non, si je me répète ce n'est pas parce que je perd la tête).
Mais vous dites moi, où êtes-vous, que faites-vous, comment allez-vous ? Je vous imagine volontiers à voyager, déjà, sous un ciel plus clément encore que celui qui me surplombe, à quelques lieues seulement de l'infinité océanique.
Qu'importe où vous êtes, j'espère que tout va bien pour vous.
- Le bonjour à la demoiselle Aude-Elisa.
Bien à vous,