Ulrika.von.stern
[Campement Saint-Gilles]
Ulrika sut qu'elle avait provoqué l'orage quelques secondes à peine avant qu'il ne repousse brusquement sa main. Elle le suivit du regard tandis qu'il se levait et l'invectivait avec, néanmoins, un peu moins de violence qu'elle ne l'avait cru. Or, la fatigue et ses nerfs mis à rude épreuve ces derniers jours la rendaient plus sensible aux reproches. La blonde s'était assise dans le lit, reprenant son air digne et hautain en encaissant silencieusement chaque parole qu'il daignait lancer dans sa direction. Elle avait une curieuse impression de déjà vu. Ses haussements de ton soudains faisaient ciller la Teutonne qui se forçait à ne pas bouger, à ne pas fuir. Elle devait dompter cette maudite terreur qui montait en elle dès qu'il élevait la voix, qu'il se montrait cassant ou qu'il s'agitait trop contre elle. Pourtant, il s'agissait que sa vigilance ne s'endorme qu'une seule fois pour qu'il en profite comme le fauve qui a attendu patiemment la faiblesse.
Elle le laissa revenir à la langue qui leur était commune avant de lever les yeux pour les plonger dans les siens avec une flamme ardente dont le nom ressemblait drôlement à celui de la haine. Elle se leva dans un geste terriblement lent de la couche, sans cesser de le toiser. Ce fut son tour à elle de s'exprimer en anglois. Son accent germanique n'était que pire dans cette langue, même si elle restait assez clair. Par ailleurs, les inflexions que cela donnaient à ses mots rendait son discours un peu plus obscurs à entendre. D'une voix basse, mais sèche, Ulrika répliqua :
« Talk to me like this just one. more. time and I will make you pay so badly, you will regret the day you laid eyes on me and thought I was such a pretty little broken thing that you could bed. »
Elle s'approchait d'un pas lent.
« Do it, love, prove me that you are no better than my husband was. »
La jeune femme s'arrêta à une distance un peu plus petite que la longueur d'un bras de lui. Après quelques secondes de silence, elle recula d'un pas. Sa colère était impétueuse et relâchait un peu de son venin sur celui qu'elle épargnait le plus. Ils s'aimaient trop fort ; cela les brûlerait et les laisserait en cendre. Ils s'aimaient si fort, ils en venaient à se haïr de s'infliger ainsi un amour qui les reconstruisait et les détruisait dans le même geste. Ulrika serrait les poings si fort, la douleur de ses fraîches cicatrices faisait l'effet de clous dans ses paumes. Pourtant, elle ne démordait pas.
Ulrika sut qu'elle avait provoqué l'orage quelques secondes à peine avant qu'il ne repousse brusquement sa main. Elle le suivit du regard tandis qu'il se levait et l'invectivait avec, néanmoins, un peu moins de violence qu'elle ne l'avait cru. Or, la fatigue et ses nerfs mis à rude épreuve ces derniers jours la rendaient plus sensible aux reproches. La blonde s'était assise dans le lit, reprenant son air digne et hautain en encaissant silencieusement chaque parole qu'il daignait lancer dans sa direction. Elle avait une curieuse impression de déjà vu. Ses haussements de ton soudains faisaient ciller la Teutonne qui se forçait à ne pas bouger, à ne pas fuir. Elle devait dompter cette maudite terreur qui montait en elle dès qu'il élevait la voix, qu'il se montrait cassant ou qu'il s'agitait trop contre elle. Pourtant, il s'agissait que sa vigilance ne s'endorme qu'une seule fois pour qu'il en profite comme le fauve qui a attendu patiemment la faiblesse.
Elle le laissa revenir à la langue qui leur était commune avant de lever les yeux pour les plonger dans les siens avec une flamme ardente dont le nom ressemblait drôlement à celui de la haine. Elle se leva dans un geste terriblement lent de la couche, sans cesser de le toiser. Ce fut son tour à elle de s'exprimer en anglois. Son accent germanique n'était que pire dans cette langue, même si elle restait assez clair. Par ailleurs, les inflexions que cela donnaient à ses mots rendait son discours un peu plus obscurs à entendre. D'une voix basse, mais sèche, Ulrika répliqua :
« Talk to me like this just one. more. time and I will make you pay so badly, you will regret the day you laid eyes on me and thought I was such a pretty little broken thing that you could bed. »
Elle s'approchait d'un pas lent.
« Do it, love, prove me that you are no better than my husband was. »
La jeune femme s'arrêta à une distance un peu plus petite que la longueur d'un bras de lui. Après quelques secondes de silence, elle recula d'un pas. Sa colère était impétueuse et relâchait un peu de son venin sur celui qu'elle épargnait le plus. Ils s'aimaient trop fort ; cela les brûlerait et les laisserait en cendre. Ils s'aimaient si fort, ils en venaient à se haïr de s'infliger ainsi un amour qui les reconstruisait et les détruisait dans le même geste. Ulrika serrait les poings si fort, la douleur de ses fraîches cicatrices faisait l'effet de clous dans ses paumes. Pourtant, elle ne démordait pas.
« Parlez-moi ainsi encore juste. une. fois et je vous le ferai payer si chèrement, vous regretterez le jour où vous avez posé les yeux sur moi et pensé que j'étais une jolie petite chose brisée que vous pourriez prendre. »
« Faites-le, amour, prouvez-moi que vous n'êtes pas mieux que l'était mon mari.
« Faites-le, amour, prouvez-moi que vous n'êtes pas mieux que l'était mon mari.