Nikita.novgorod
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faire chi**
S'il est un domaine où la Punaise excelle, entre autres bien sûr, c'est celui d'emmerder le monde. A sa décharge, elle ne le fait pas exprès... non, non, c'est inné. Pour celles et ceusses qui n'auraient pas eu le plaisir, que dis-je, l'honneur, de suivre ses aventures -ouhouhh la looseuhhh- et, accessoirement, celles de ses camarades, la narratrice se fend d'un petit résumé -ouais, trop d'la balle cousine !
La Petite Perle, selon son Oncle-d'amûr-qu'elle-aime-mais-qui-lui-fout-les-jetons, est née en l'An de grâce... oh, partez pas, je déconne ! Si vous voulez connaître l'histoire, vous faites comme tout le monde -comprenez, les lecteurs assidus, à savoir : mes potes et moi. Mais comme je suis trop sympa, y'a une séance de rattrapage... pour les plus lents, non, elle n'est pas née dans la savane, n'a pas été baptisée par un singe et, surtout, le plus important, elle n'a pas de poil. Sérieux, c'est une Princesse qui fait caca des papillons, namého !
Bref. Parmi les nombreuses qualités dont elle ne manque pas, forcément, elle a l'art de te pourrir la vie et ça, c'est pas donné à tout le monde... ou plutôt si. Ben ouais, on connaît tous des casse-burnes auxquels on péterait volontiers les chicots, mais Elle, c'est dans la façon qu'Elle les surpasse.
- Acte I C'est mon Mien !
Notre charmante Bombe Platine -oui, oui, parfait résumé- a découvert son talent, peu de temps après le départ d'Anjou... Ils partirent six gens ; mais, par un prompt renfort, se prirent la guigne en arrivant au port*. En guise de port, une ville bourbeuse du Bourbonnais, qui fût le théâtre de l'ignorance masculine... Benjen ou l'art de se mettre dans la mouise. Mariage fantasmé, émancipation chimérique. L'espoir de liberté, sitôt caressé, sitôt avorté !
Dans la caboche aurifère, le neurone conspira contre la harpie voleuse aka la fausse épouse aka la vioque ; le Barbu ne brillait pourtant pas... mais on ne rapine pas la Novgorod qui a récupéré son bsien. Angélique et pragmatique, ce qui n'était sans doute pas l'avis général.
Benjy revenu dans le giron slave, la troupe reprit la route pour l'Helvétie et, plus exactement, le fameux tournoi de Genève. Chemin faisant, pause quasi vitale à Dole... non pas pour la douceur d'y vivre, on parle de la Franche Comté, faudrait pas abuser. Mais, comme toute femme qui se respecte, elle trimballait une charrette pleine de malles et il était tout bonnement impensable qu'elle se les fasse barboter par un clampin plus rusé que les autres.
L'escale, bien qu'expéditive aura suffit à relancer la machine à conneries benjenesques... une portée de roukmoutes et hop, Don Juan est dans la place, profitant de l'absence blondesque, assignée à résidence par son Oncle. A peine deux jours et une paire de seins pour oublier ses engagements. Mais la Blondeur ne manque pas d'arguments -non pas ceux-là, bande de dégueulasses... quoique.- et la menace de tomber comme un couperet : Vengeance !
Autant dire que l'Asticot était dans ses petits souliers... alors, c'est qui l'sexe faible ?!
Contre toute attente, il trouva le moyen de rosser la concurrence, en la personne d'un Vaurien séduisant, sous couvert de lutte gymnopédique, mais prit quand même une dérouillée. La Délicate demoiselle n'avait pas cédé aux avances masculines mais la revanche étant essentielle, elle passa par la destruction faciale de l'angevin.
- Acte II Sa sienne
Oui, mais laquelle ? Pour comprendre les hommes, il faut savoir qu'ils sont sensiblement limités... si, si, inutile de beugler à la diffamation, vous le savez, on le sait. Quoiqu'il en soit, Benjen avait pris du galon, il était passé de redevable à carpette, de carpette à esclave et, enfin, d'esclave à Escladoudou... la narratrice vous fait grâce des détails relatifs à la promotion, ce qui évitera une syncope de la censure.
Curieusement, le neurone mâle sembla réactif... assez pour qu'il comprenne. Une Slave contrariée, c'est l'abstinence assurée ! Elle use de ses (ch)armes, ouais et même qu'elle est d'une éloquence rare.
De fait, le Barbu était sage. Très sage. Trop sage ! S'il passait volontairement pour un benêt, il ne manquait pas d'esprit... et couvait secrètement une passion : l'alcool. Sous ses airs de ne pas y toucher, Môssieu, bichonnait une flasque. Que dis-je THE flasque, laquelle contenait de la prune, nectar délicat découvert en Limousin.
A l'origine, ça ne choqua personne... en taverne, on jacasse, on picole, normal en somme. Dans la pampa, on assiège les feux de camp, on jacasse et on tente de picoler, quand on dégotte une vieille bouteille ou un tonneau véreux. Sauf que Benjy, il avait toujours son petit flacon qu'il éclusait discrètement. Et un soir, pas comme les autres, dans un bouge comme un autre, l'illumination se fit sous la crinière d'or : il la traînait partout !
L'offense. La Petite Perle lui tomba sur le râble sans prévenir... Un battement de cils, un sourire enjôleur et la menotte qui se tend pour qu'il partage
- Benjy chéri, tu partages...
- Bah, y'en a presque plus...
- Presque plus, ça veut pas dire qu'elle est vide... azy, partage, sale égouaste**
Et là, c'est le drame ! Le Barbu qui tend son Précieux en tremblotant, la Blondeur qui le saisit pour écluser... Le regard larmoyant de l'un, le sourire narquois de l'autre... et la conclusion, tranchante, agressive et, surtout, résonnant comme un nouvel ultimatum
- Alcoolique ! C'est elle ou moi, namého!
Bizarre, mais là, tout de suite, il a l'air d'hésiter...
*Corneille « Le Cid ». Légèrement détourné
** j'assume mes horreurs - égoïste bien sûr
** j'assume mes horreurs - égoïste bien sûr
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