Afficher le menu
Information and comments (2)
<<   1, 2, 3, 4   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Caboches dérangées : De l'art de...

Nikita.novgorod
    … faire chi**


S'il est un domaine où la Punaise excelle, entre autres bien sûr, c'est celui d'emmerder le monde. A sa décharge, elle ne le fait pas exprès... non, non, c'est inné. Pour celles et ceusses qui n'auraient pas eu le plaisir, que dis-je, l'honneur, de suivre ses aventures -ouhouhh la looseuhhh- et, accessoirement, celles de ses camarades, la narratrice se fend d'un petit résumé -ouais, trop d'la balle cousine !

La Petite Perle, selon son Oncle-d'amûr-qu'elle-aime-mais-qui-lui-fout-les-jetons, est née en l'An de grâce... oh, partez pas, je déconne ! Si vous voulez connaître l'histoire, vous faites comme tout le monde -comprenez, les lecteurs assidus, à savoir : mes potes et moi. Mais comme je suis trop sympa, y'a une séance de rattrapage... pour les plus lents, non, elle n'est pas née dans la savane, n'a pas été baptisée par un singe et, surtout, le plus important, elle n'a pas de poil. Sérieux, c'est une Princesse qui fait caca des papillons, namého !

Bref. Parmi les nombreuses qualités dont elle ne manque pas, forcément, elle a l'art de te pourrir la vie et ça, c'est pas donné à tout le monde... ou plutôt si. Ben ouais, on connaît tous des casse-burnes auxquels on péterait volontiers les chicots, mais Elle, c'est dans la façon qu'Elle les surpasse.



Notre charmante Bombe Platine -oui, oui, parfait résumé- a découvert son talent, peu de temps après le départ d'Anjou... Ils partirent six gens ; mais, par un prompt renfort, se prirent la guigne en arrivant au port*. En guise de port, une ville bourbeuse du Bourbonnais, qui fût le théâtre de l'ignorance masculine... Benjen ou l'art de se mettre dans la mouise. Mariage fantasmé, émancipation chimérique. L'espoir de liberté, sitôt caressé, sitôt avorté !
Dans la caboche aurifère, le neurone conspira contre la harpie voleuse aka la fausse épouse aka la vioque ; le Barbu ne brillait pourtant pas... mais on ne rapine pas la Novgorod qui a récupéré son bsien. Angélique et pragmatique, ce qui n'était sans doute pas l'avis général.

Benjy revenu dans le giron slave, la troupe reprit la route pour l'Helvétie et, plus exactement, le fameux tournoi de Genève. Chemin faisant, pause quasi vitale à Dole... non pas pour la douceur d'y vivre, on parle de la Franche Comté, faudrait pas abuser. Mais, comme toute femme qui se respecte, elle trimballait une charrette pleine de malles et il était tout bonnement impensable qu'elle se les fasse barboter par un clampin plus rusé que les autres.
L'escale, bien qu'expéditive aura suffit à relancer la machine à conneries benjenesques... une portée de roukmoutes et hop, Don Juan est dans la place, profitant de l'absence blondesque, assignée à résidence par son Oncle. A peine deux jours et une paire de seins pour oublier ses engagements. Mais la Blondeur ne manque pas d'arguments -non pas ceux-là, bande de dégueulasses... quoique.- et la menace de tomber comme un couperet : Vengeance !
Autant dire que l'Asticot était dans ses petits souliers... alors, c'est qui l'sexe faible ?!
Contre toute attente, il trouva le moyen de rosser la concurrence, en la personne d'un Vaurien séduisant, sous couvert de lutte gymnopédique, mais prit quand même une dérouillée. La Délicate demoiselle n'avait pas cédé aux avances masculines mais la revanche étant essentielle, elle passa par la destruction faciale de l'angevin.



Oui, mais laquelle ? Pour comprendre les hommes, il faut savoir qu'ils sont sensiblement limités... si, si, inutile de beugler à la diffamation, vous le savez, on le sait. Quoiqu'il en soit, Benjen avait pris du galon, il était passé de redevable à carpette, de carpette à esclave et, enfin, d'esclave à Escladoudou... la narratrice vous fait grâce des détails relatifs à la promotion, ce qui évitera une syncope de la censure.
Curieusement, le neurone mâle sembla réactif... assez pour qu'il comprenne. Une Slave contrariée, c'est l'abstinence assurée ! Elle use de ses (ch)armes, ouais et même qu'elle est d'une éloquence rare.

De fait, le Barbu était sage. Très sage. Trop sage ! S'il passait volontairement pour un benêt, il ne manquait pas d'esprit... et couvait secrètement une passion : l'alcool. Sous ses airs de ne pas y toucher, Môssieu, bichonnait une flasque. Que dis-je THE flasque, laquelle contenait de la prune, nectar délicat découvert en Limousin.
A l'origine, ça ne choqua personne... en taverne, on jacasse, on picole, normal en somme. Dans la pampa, on assiège les feux de camp, on jacasse et on tente de picoler, quand on dégotte une vieille bouteille ou un tonneau véreux. Sauf que Benjy, il avait toujours son petit flacon qu'il éclusait discrètement. Et un soir, pas comme les autres, dans un bouge comme un autre, l'illumination se fit sous la crinière d'or : il la traînait partout !

L'offense. La Petite Perle lui tomba sur le râble sans prévenir... Un battement de cils, un sourire enjôleur et la menotte qui se tend pour qu'il partage


- Benjy chéri, tu partages...
- Bah, y'en a presque plus...
- Presque plus, ça veut pas dire qu'elle est vide... azy, partage, sale égouaste**


Et là, c'est le drame ! Le Barbu qui tend son Précieux en tremblotant, la Blondeur qui le saisit pour écluser... Le regard larmoyant de l'un, le sourire narquois de l'autre... et la conclusion, tranchante, agressive et, surtout, résonnant comme un nouvel ultimatum

- Alcoolique ! C'est elle ou moi, namého!

Bizarre, mais là, tout de suite, il a l'air d'hésiter...




*Corneille – « Le Cid ». Légèrement détourné
** j'assume mes horreurs - égoïste bien sûr

_________________
Benjen
    L’alcool, c’est comme un psy sans divan.*

    Avec tout ce qui m’est arrivé dernièrement, je crois que j’aurai bien besoin d’un psy. Histoires d’amours compliquées, enlèvement, multiples frustrations, …

    J’imagine bien la scène …
    Une femme, non ! Un homme, ce serait un homme. Les femmes m’ont causé suffisamment de problèmes comme ça. Malgré un passage à l’âge adulte consommé, c’est une science qui m’est encore incomprise … « Les femmes » …
    Bref. Ma carcasse glisserait lentement dans les bras doux et moelleux d’un divan … Parce que franchement, un divan comme ça, c’est le pied ! Bon, je ne dis pas que je ne m’y endormirai pas …
    Ensuite, je déballerai mon sac –que je ne vais pas vous déballer une fois de plus- et j’en ressortirai apaisé et serein. Prêt à affronter le monde avec ma Blondeur ! L’esprit nullement persécuté par des démons accaparants et vicieux.

    Et ben … Je me suis trouvé un psy ! Une flasque. Je l’ai même appelée … Prune. Notez là mon sens de l’innovation et mon imagination incomparable ! Parce que figurez-vous qu’elle contient … *roulement de tambour* De la prune ! J’ai un truc avec la prune, cet alcool est porteur de souvenir … Des souvenirs … Que je garde pour moi ! –Namého, je suis pas un foutu livre ouvert non plus !-
    Donc, ma flasque. Elle m’accompagne un peu partout. Partout tout court en fait. Au début, je la sortais rarement, c’était surtout quand on était dans la pampa avec la smala**. Vous savez … Quand il y a rien à faire, qu’on se gèle les miches et que surtout ! Il n’y a pas d’alcool à des lieues à la ronde !

    Prune me redonne un coup de boost à chaque fois que je me sens mou ou dépassé. C’est comme un bon copain qui vous tapote le dos. Pas besoin de mots, juste un contact. Sauf que même les meilleurs potes deviennent parfois pires que des parasites ! Je crois que c’est ce que ma dulcinée a essayé de me faire comprendre à plusieurs reprises …

    Et plus j’y pense, plus je suis forcé d’abonder dans son sens …

      -Merde.


    Je m’appelle Benjen,
    Vingt et un ans,
    Toutes mes dents,
    Alcoolique.
    Bon c’est pas mal, j’en ai pris conscience ! Mais bon … L’alcool c’est comme le tabac, tu sais que ce n’est pas bon, mais tu continues quand même … Sauf qu’un soir, Ma Magnifique Blondeur –que si tu la touche je te bute !- m’a posé l’ultime ultimatum !

      -Alcoolique ! C’est elle ou moi, namého!


    Punaise elle est dure la blondasse ! J’en avais presque plus moi, sur le moment j’ai hésité ... Forcement ! Comment vous avez réagi quand papa et maman on dit que vous ne pouviez plus dormir avec votre doudou ? Hein !? Hein ?! Bon ! Ben moi c’est pareil, Prune, c’est mon doudou !
    Seulement voilà ! La Blonde pourra bien penser ce qu’elle veut, je suis amoureux moi ! Je ne suis pas passé par trois années d'esclavage intensif, un enlèvement, une confrontation avec son Oncle –où j’ai vu ma vie défiler devant mes yeux et manqué de souiller mes braies-, un rossage en bonne et due forme de vaurien, pour tout foutre en l’air à cause d’une flasque !

      -Tiens.


    Je lui ai tendu la flasque, je pensais avoir la main ferme, mais peut-être qu’une autre vous dira que je tremblotais légèrement …


    * J’aurai du me taire et … - Exordarap
    **Famille


_________________
Benjen
    Tâche de jour : Trouver un cadeau pour Niki.

    Il y a une foule de chose difficile à accomplir sur cette foutue planète ! Mais trouver un cadeau qui plaira à ma blondeur est sans doute la plus difficile …

    J’ai d’abord pensé à demander son aide à Vik’, mais je me suis dit qu’elle serait sans doute capable de m’induire en erreur, juste pour me voir me vautrer et s’en rouler par terre. –Ouioui ! Je suis suspicieux !-
    Drusilla … Comment vous dire … Non.
    L’Oncle, no comment.
    Sasha … Il devrait avoir des idées à fort potentiel « meugnon », mais est-ce que j’ai vraiment envie de lui faire confiance … Non plus. Il est fourbe le morveux !
    Va falloir me démerder tout seul ! Ce n’est pas grave, on n’est jamais mieux servi que par soi-même ! Oui mais bon … Moi je suis moi quand même …

    J’ai donc prit mon courage à deux mains ! Et j’ai profité d’une escale en ville pour flâner et dégoter « LE » cadeau !

    Première arrêt, le tisserand. S’y disputait une multitude de robes, ainsi que deux bourgeoises qui se battaient pour une robe aussi moche qu’elles. L’une était doté d’un corps malingre et d’une voix de crécelle, l’autre avait l’envergure d’un tonneau de bière … J’ai donc choisi de battre en retraite, d’une part, pour m’évité de prendre un mauvais coup. D’autre part, après un instant de réflexion, je me suis rappelé que mes goûts vestimentaires laissaient à désirer.

    Second arrêt, l’orfèvre. Et vas-y que ça brille ! C’est clinquant, c’est booooooooooooow ! Mais berdol qu’est-ce que ça coûte cher ! Pourtant, il y avait bien cette petite babiole en argent, un joli petit cœur, avec une petite pierre brillante dedans … Mais j’ai déjà beaucoup donné dans le bijou, et puis je n’avais pas toutes mes économies avec moi donc bon … Zou ! On file !

    Je me retrouvais à mon point de départ, dans la rue, sans cadeau … Mains dans les poches j’errais, désespéré que j’étais ! Jusqu’à ce que, par malheur, ou chance, je tirais ce magnifique coup franc. Un mignon petit caillou de cinq centimètre de diamètre que je bottais droit dans le carreau de la botaniste !

      -VOUS !


    Ah merde ! Figurez-vous que c’était la bourgeoise à la taille de tonneau.

      -Moi ?
      -OUI ! VOUS LA ! Va falloir casquer !
      -Mais, mais …
      -PAYEZ ! TOUT DE SUITE !


    Tiens, elle aussi elle avait une voix de crécelle lorsqu’elle montait dans les aigus … Mais je ne vais pas vous mentir, inventer une histoire dans laquelle j'affirmais mon statut d'homme ... J’ai préféré faire profil bas, et passer à la caisse.

      -Je vais vous prendre la plante là aussi …


    Je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça, je me suis senti obligé de prendre ce foutu bouquet. Qu’est-ce que vous vouliez que je fasse avec un bouquet de fleur rose, je savais même pas quel genre de fleur c’était !

    Mais, alors que je me retrouvais à nouveau dans la rue avec mon bouquet, une idée lumineuse me vient ! J’allais la jouer romantique, bouquet et lettre d’amûuur !

    Dénouement, au prochain épisode.

_________________
Benjen
    I’m on the highway to hell *

    Je suis sur la route de l’enfer, où mille et une tentations s’offrent à moi. Et ouais ! J’en suis toujours à mes problèmes avec la bibine … Mais il y a du mieux ! Ça fait trois jours que je n’ai pas ingurgité une foutue goutte d’alcool ! Et il y a divers effets secondaires à ce manque en moi …

    Je suis agité de tremblote, du coup j’évite de garder les mains en suspens, faudrait pas que ça se remarque … Mais pour ma jambe qui se met à tressauter dès que je ne fais pas attention, je ne peux pas grand-chose.

    J’ai parfois des sueurs rien qu’à me trouver en présence d’une lichette d’alcool ! Si je vous jure … J’ai la pompe à sang qui s’emballe et je lance des œillades au récipient qui contient le breuvage. On aurait tout l’air de croire que je fais des plans drague aux godets ! C’est trop la honte ! Mais j’y peux rien, j’ai attrapé cette mauvaise habitude de m’occuper les mains d’un verre lorsque je me tournais les pouce en taverne. Alors maintenant que j’ai plus le droit, ben j’y pense, j’y pense et j’y pense encore … Il faut que je trouve autre chose ! N’importe quoi !

    Tout ça pour ma blonde ! « C’est elle ou moi ! » Qu’elle m’a dit … « Alcoolique ! » aussi … Mais berdol, les trois quarts du royaume sont alcooliques ! Pourquoi moi j’ai pas le droit !?
    Si je n’étais pas aussi épris de ma blonde ! Si trouver le réconfort en l’étreignant ou avoir droit d’effleurer ses lèvres ne m’importait pas tant ! Je vous jure, NON ! Je vous donne « ma parole »** ! Que je m’enfilerai un tonneau de n’importe quel breuvage dans la demi-heure ! Dût-il me retourner l’estomac et me faire vomir tripes et boyaux !

    L’amour c’est dur !

    Ça me fait faire des trucs que je n’aurai pas faits en temps normal. Du moins je n’y aurai pas pensé … Par exemple, j’ai écrit une lettre à Carrie pour prendre de ses nouvelles. Ce n’est pas que je ne l’aime pas, mais elle ne rate jamais une occasion de se payer ma pomme ! Alors pensez bien que m’informer de ses humeurs est pas le premier passe-temps qui me vient à l’esprit.
    Mais l’idée a eut du bon, elle m’a répondu, et elle m’a remercié de mon attention. J’ai peut-être marqué des points du coup ? Ce ne serait pas négligeable par les temps qui court …

    Mais là tout de suite, je vous laisse ! Elle m’a demandé d’embrasser tout le monde, ce que je ne ferai sans doute pas, vous m’voyez déposer un bécot sur la joue de l’Oncle vous ? Moi pas. Mais il y en à une que je vais pas rater !



    * AC/DC - Highway to Hell
    **private joke Mouahahah

_________________
Nikita.novgorod
    … te pourrir le romantisme !


Dés leur plus jeune âge, les filles rêvent au prince charmant... d'autres rêvent de princesses, mais c'est pareil au final. Toutes petites, leurs princes ressemblent étrangement au père, avec lequel, elle veulent se marier quand « elles seront grandes ». Avec le temps, l'image paternelle disparaît pour laisser place à l'idéal masculin de chacune, selon ses goûts... Celle-là aiment les grands ténébreux et s'unit avec un joufflu imberbe, une autre préfère les petits comiques et se retrouve avec un géant blond austère -Niko', si tu me lis^^-. La vie est joueuse et son humour, parfois, sarcastique mais la conclusion reste la même, les filles sont fleur bleue et restent des princesses de conte de fée !

Pourquoi ? Parce queuhhhhh !
Parce que les amoureux, ils s'intéressent à elles, ils les écoutent, ils les protègent, ils les rassurent et, surtout, ils les couvrent de présents... ça, c'est l'idée qu'elles s'en font dans leur cerveau de poule. En réalité, les choses sont sensiblement différentes, puisqu'on le sait bien, les hommes ne s'intéressent qu'à eux, font semblant d'écouter, protègent leur territoire pour se rassurer eux-même, quant aux faveurs... comment vous dire ?*

Bref. La Punaise ne déroge pas. Elle aime qu'on s'intéresse à elle, elle adore être le nombril de son monde et, bien sûr, elle kiffe les cadeaux... son avantage sur les autres? L'Escladoudou ! Toutes les femmes devraient en avoir un. Il tient chaud la nuit, il est attentif, il écoute ou fait bien semblant et même, devient courageux, parfois.
Ce jour-là, dans une ville quelconque, c'est l'effervescence... la Saint Valentin est dans la place. Les fleurs embaument, les vitrines arborent les couleurs sucrées, les toilettes se parent de broderies mièvres et autres froufrous. Au milieu de tout ça, la Blondeur se balade, museau froncé, à la recherche de ses compagnons, quand un gamin se plante devant elle.


- Mhm, qu'est-ce tu me veux?
- Tu m'achète une fleur M'dame ?
- Gné ? Qu'est-ce tu veux que j'en fasse, j'vais pas m'la trimballer...
- Siouplait M'dame, pour ton n'amoureux, une tite fleur, c'est la fête 'jourd'hui!


Pour le moins insistant, le mioche affiche une bouille tristounette et la Petite Perle de céder aux arguments... Quelques pièces glissées dans la menotte du gamin et de se retrouver comme deux ronds de flan, avec une rose.

- Erf, j'crois que je m'suis faite avoir Papuche...

Évidemment, le petit manchot ne répond pas et se contente de la suivre en se dandinant... la moue dépitée, elle observe l'épineuse. Profonde réflexion qui fait turbiner le neurone quand elle se demande si on offre des fleurs aux hommes... et là, de s'intéresser un peu plus à ce qui l'entoure, scrutant la gente masculine avec obstination, qu'elle essuie les œillades agacées des donzelles jalouses.
L'illumination sous la tignasse aurifère, elle va refourguer la fleurette à Benjen. C'est discret, ça ne prend pas de place, ça ne gênera pas le voyage et surtout, ça la débarrassera. Sa B.A de la journée en somme... toute guillerette, elle retourne donc à l'auberge et là, c'est le choc !
Ouais, carrément.
Dans la chambre, une table. Sur la table, trônant fièrement, un bouquet énorme. A coté du bouquet, un petit mot...

Première réaction:

- Sympa l'aubergiste d'fleurir les chambres

Deuxième réaction :
- Tiens, Benjy m'a laissé un mot...

Troisième réaction:
- Oh putain, le con ! Rhaaaaa, il a pas trouvé plus encombrant sûrement... j'vais l'tuer!

La Slave n'aura pas goûté les intentions romantiques de son Barbu, comme il l'espérait sans doute. Insensible, égocentrique, peut-être, oui bon, sûrement mais on peut la comprendre aussi... après le faux rubis, c'est carrément le rosier qu'il lui offre. En voyage, un arbuste -c'est à peine exagéré, faut voir le vase, hein- non mais à l'eau quoi !
Alors, toutes les femmes devraient avoir un Escladoudou, oui, mais le sien, c'est Benjen !


*La misandrie est une pointe d'humour, si si.

_________________
Benjen
    … d’avoir la belle vie.


    Ouais, ouais ! Vous avez bien lu ! Moi, Benjen Windham, premier du nom, King de la connerie, Escladoudou –Nouvelle espèce-, trouve que la vie est belle. J’ai enchainé les assiettes de bonnes grosses merdes bien grasses pendant un moment, mais j’ai fini par changer de régime alimentaire. Maintenant je fais dans le caviar, le homard, et tous ces trucs qui coûtent un bras.

    « Mais qu’est-ce que c’est qui se passe dans ta vie Benjy ? » Vous saurez pas euh !



    Bon allez … Revenez que je vous raconte ça ! –Mais c’est bien parce que c’est vous, et pas parce que je suis une commère dans l’âme-

    Elle a dit « OUI » ! Niki hein … Ouais ouais, je vous vois venir avec vos grands chevaux … J’en ai –presque- fini avec les conneries. J’en ai fini de mes indécisions éternelles, j’ai fini de douter, c’est ma Blonde et rien d’autre.
    Revenons à nos moutons, je vais me marier ! Mais pour de vrai cette fois hein. Enfin, faut encore que je passe devant le tribunal Onclinale de Novgorodland, et ça, ça m’emballe pas des masses … Mais elle le vaut bien ! Faudra juste que je porte mes baloches, et que j’apprenne à encaisser les coups … Surtout encaisser les coups en fait … Je suis certain qu’il va me coller des mandales avec ses grosses paluches, avec la ferme intention de me décoller la tête des épaules. Mais je ne fuirai pas ! Même que je lui dirai « You should not pass ! » Il comprendra pas, il en aura rien à foutre, et il cognera plus fort. Mais ça le fait !

    Par contre, la demande fut pas du tout romantique comme je l’aurai voulu … On était en train de se balancer divers petites piques de nos cuvées personnelles, quand elle a fait un petit caprice en comprenant que je ne voulais pas l’épouser. Mais ça, c’était sa déduction à elle ! Moi j’en crevais d’envie ! –Tu m’étonnes- Du coup, j’ai bien dû me défendre en lui rappelant que c’est elle qui voulait pas, trop jeune tout ça tout ça … Et là, elle m’a grimpé dessus –Si j’vous dis !- Et elle m’a dit :

      -"D’accord."
      -"D’accord quoi ?
      -"D’accord je t’épouse."


    J’en suis resté bouche bée … Puis je lui ai roulé un patin monumental comme je n’en avais jamais roulé dans ma vie. Bien sûr, elle m’a quand même fixé la condition de l’Oncle … Il doit donner son accord … Autant dire que j’étais un peu moins chaud –Oh ça va quoi ! Il fait flipper !-, « MAIS » ! Parce que je l’aime. Parce que c’est la plus belle. Parce que je ne trouverais pas mieux –peut-être moins capricieuse-. Je vais le faire !

    Du coup en ce moment, on se fait une petite balade en amoureux, histoire d’être rien qu’à deux. De se reposer, de profaner quelques lieux … Bref, d’être un couple de jeunes fiancés.

    J’y croyais pas … Je n’y crois toujours pas … Mais vous comprenez pourquoi la vie est belle maintenant ?

_________________
Nikita.novgorod
    ... simplifier les chose.


Novgorod, c'est synonyme de simplicité... si, si mais dans leurs caboches seulement. Les autres, les étrangers, les extérieurs, ils ne peuvent pas comprendre et, d'ailleurs, ils comprennent rarement mais ça, ils s'en tamponnent royalement les Slaves.

En tout cas, la Blondeur, elle s'en tape le coquillard comme de ses premières braies... autant dire que ça lui passe à coté, quelque chose de rare. Son avantage ? Sauter du coq à l'âne -ou au Benjy- aussi vite qu'une pluie d'été et c'est juste le bonheur, ouais. Elle est capable de faire abstraction quand ça la gonfle, d'être totalement hermétique à l'animosité ambiante, bref, de suivre un papillon en pleine tempête... et même pas qu'elle ressent le moindre scrupule. Mais ça aussi, c'est un leitmotiv.

Une énième engueulade avec sa rousse cousine, celle qui cumule les conneries, les coups de gueule et, surtout, qui ne doute de rien... bah ouais, mam'zelle fait sa vie en solo, genre « je vous emmerde, j'fais c'que j'veux » et voudrait que les autres encaissent sans rien dire. Non mais à l'eau quoi... dans ses rêves ! Parce que parmi les qualités de la Punaises -nombreuses, les qualités-, on trouve la franchise un brin arrogante et là, c'est la cata' !
Des gentillesses toutes personnelles fusent devant les témoins qui, bien avisés, préfèrent garder le silence, Viki' fait une sortie théâtrale, et Niki' écluse en fulminant. Tout est normal dans l'meilleur du monde Russe. - on écoute Kool shen

Dans cet orage, le Barbu s'est découvert quelques illuminations et propose une balade... précision utile : juste à deux. Pas de famille, pas de proche, pas d'adversaire, juste eux quoi. L'idée fait son chemin sous la crinière aurifère et d'accéder à la requête, sans râler, sans condition... ouais, ça choque, je sais. Pour le détail qui tue, la Petite Perle a dit « oui » à la demande en mariage, totalement improbable de son Escladoudou et, d'ailleurs, c'est sans doute ce qui a fait turbiner le neurone Benjenesque... bah ouais, soyons honnête, il est plus prompt aux conneries qu'autre chose, alors une virée en amoureux, ça cache quelque chose...

Ben tu m'étonnes ! - on écoute JoeyStarr, ouais, faut suivre.

_________________
Benjen

      … Commencer un voyage sur de bonnes bases.

      Ce voyage avait plutôt mal commencé.
      Une fois de plus mon égo avait été blessé et les sentiments que la blonde me portaient, remis en cause. Comment avait-elle pu me faire ça ? Après cette semaine magique ? J’avais pourtant rangé mon attirail et me faisais violence de ne pas approcher d’autres donzelles pour ne pas céder à la tentation … Et Madame ? Qu’est-ce qu’elle faisait ? Elle se laissait embrasser par une enflure contre qui je l’avais pourtant mise en garde. Mais la blonde et ses œillères hein …
      Elle était partit pour des herbes à fumer, ça faisait des heures que je l’attendais. Je m’inquiétais donc je me mis à sa recherche. Je la retrouvais en compagnie de celui que je nommais désormais, « l’ordure ». Tout me semblais normal, et nous prenions congé de lui pour rentrer chez nous, non sans que je rappel à la blonde de demander ses herbes. Bizarrement, elle avait failli les oublier.

      En rentrant, je m’excusais d’avoir dit du mal de cette crevure qui me semblait bien gentille et pas mal intentionné finalement ... Jusqu’à ce qu’elle m’avoue son moment de faiblesse …
      Il l’avait embrassé. Comment vous exprimer ce que j’ai ressenti à cet instant. Une colère noire ! Je me sentais stupide d’avoir accordé ma confiance et de m’être bercé d’illusion quant à la force de caractère de la blonde. J’avais envie de lui tordre son petit cou délicat, de lui mettre une mandale qui abimerait sans doute son minois angélique. De l’étouffer dans sa paire de nichons volumineux. Lui fourrer une bonne série de coup de pied dans son postérieur divin.
      Mais je ne pouvais clairement pas abîmer la marchandise … Et ni lui jeter la pierre étant donné que j’avais déjà fauté aussi. Mais ce n’était pas une raison ! C’était pas un concours merde !

      Bref, vous comprenez que ce voyage ne commençait pas sous les meilleurs hospices. J’étais pas le meilleur compagnon de voyage possible à ce moment-là, au grand dam du couple Vik’/Mioss qui nous accompagnait.
      Mais bon … La Blonde fit suffisamment la preuve de son repentit pour que je lui pardonne. Et puis, moi, j’avais fait mon deuil, en envoyant une menace de mort à « l’ordure », qui n’avait pas trouvé réponse … Sans doute ne me prenait-il pas au sérieux ? Tant pis pour sa pomme …. Je n’allais pas hésiter une seule seconde à lui faire la peau s’il tentait encore quoi que ce soit ! MA Blonde. LA femme que j’épouserai. Personne n’avait le droit d’y toucher impunément.

      Finalement, ce voyage redevenait peu à peu sympathique … Les mauvaises tensions apaisées, pour laisser la place aux bonnes



    _________________
    Nikita.novgorod
      ... de s'auto-flageller!


    Tout allait bien dans le meilleur des mondes... la petite balade, riche en expériences diverses, avait pris fin et notre charmant couple, retrouvait Bordeaux. Les cousines s'étaient réconciliées et, même, la Blondeur avait réussi à communiquer sagement, avec l'amoureux rouquinesque, sans la moindre menace ou autre saloperie de son cru... Bref, la vie était belle.
    Le souci ? Quand tout va pour le mieux, y'en a toujours un ou une qui merde... la roue du hasard tourne et le tirage désigne la Petite Perle. Evidemment, les mauvaises langues diront qu'il lui suffit d'un rien pour que ça parte en quenouille. Ouais, c'est pas faux, MAIS c'est pas de sa faute... presque pas.

    Pour commencer, elle était un peu agacée... d'accord, un peu beaucoup. Le Moche n'avait pas donné suite à son courrier, le projet semblait avorté, pas de nouvelle, rien, nada, que tchi... l'équipe de débattre sur les jours à venir et décision fût prise de rejoindre la Flamboyante Môman, malgré les réticences masculines. Benjy et Mioss, pas vraiment pressés de retrouver l'Oncle. Jusqu'ici tout va bien...

    Oui, mais voilà. La Punaise s'est découvert un nouveau plaisir : la pipe ! Précision utile, celle qu'on fume... il se trouve que sa Rousseur a la même et, forcément, ça complique les choses. Non pas qu'elles manquaient d'imagination, bien au contraire, mais leurs « idées » ne convenaient visiblement pas à leurs compagnons, au point que l'Escladoudou avait -encore- pété une crise d'alcoolisme aigu avec menaces de mort dispersées aux quatre vents. Pas qu'il soit jaloux mais un brin, un gros brin, ouais un énooooorme brin... En fait, c'est carrément une plantation !
    Bref. Le lendemain, jour du départ, les malles bouclées, les chevaux scellés et la charrette chargée... une dernière vérification et, le détour ! La connerie évitable pour le commun des mortels, mais pas pour la Slave... Non, non, elle excelle dans l'art de se foutre dans la mouise et cette fois ne déroge pas. Les deux pieds dedans même, de son plein gré bien sûr.

    Plutôt que rentrer à l'auberge familiale, notre adorable Platine est allée voir un charmant bordelais charmeur à ses heures, adepte de la pipe et, accessoirement, fournisseur d'herbes à fumer... le caillou dans la godasse ? Il est barbu. Et alors ? Niki' voue une véritable passion aux barbus, c'est son péché mignon, sa faiblesse, son talon d'Achille ouais. Elle ne résiste pas... et n'a pas résisté. Jusqu'ici tout va bien...

    Son Sien, de barbu, était venu la chercher sans s'apercevoir de rien... elle aurait pu en rester là. Jouer la partition à l'unisson, sourires et guimauve dégoulinante de bonnes intentions. Elle aurait dû, ouais. Sauf que le mensonge, même par omission, c'est pas Novgorodien... le baiser de Judas, était juste impensable pour la Blondeur alors qu'elle n'avait opposé la moindre résistance quelques minutes plus tôt, savourant pleinement le galochage* du, désormais, surnommé « l'enflure » par Benjy . Le paradoxe à l'état pur.
    Alors, elle cracha le morceau, tout simplement... ... mais l'important, c'est pas la chute. C'est l'atterrissage !

    Et là, on peut dire qu'elle a morflé... en mode carpette/tapis de sol/paillasson la Blondasse. Du jamais vu. Profil bas, au ras du sol, limite à ramper ouais... C'te honte !
    Tout ça pour quoi ? un moment d'égarement et le râteau du siècle. Mais ça, c'est une autre histoire.


    * j'assume toujours

    _________________
    Carensa.


    D'être trop fleur bleue et d'en payer le prix...


    Voici plusieurs semaines qu'elle avait quitté la Guyenne, pas vraiment à contre cœur. Il fallait avouer que la levée de ban francomtoise avait été une bonne excuse pour s'éloigner de Bordeaux, elle y avait ajouté un devoir diplomatique dans lequel elle voulait se jeter corps et âme pour éviter trop de questionnement de la part des enfants.

    Nikolaï, dans sa grande bonté, avait décidé de l'accompagner, il jouait l'escorte parfaite. Discret, protecteur et aguerri, ils n'avaient pas été ennuyés durant toute cette route qui séparait Bordeaux de Dole et les silences du slave lui convenaient bien. Elle n'avait pas envie de parler ni d'échanger. Ils se reposaient, partageant parfois leur couche dans un élan fraternel et pour faire des économies, enfin ça c'est que la rousse avançait comme excuse pour pouvoir dormir dans les bras masculins..parce que oui, elle avait toujours cette sainte horreur de dormir seule. Elle avait peur et plutôt que de fermer les yeux seule dans un lit, elle préférait veiller et affronter les démons de la nuit plutôt que ceux de ses cauchemars.. Alors comme elle et le slave avait un long et étrange passé commun, il semblait tout naturel qu'elle s'incruste dans le lit du blond qui, pour la bonne forme, grognait comme un ours avant de passer son bras autour de la taille féminine. Elle s'endormait, rassurée et apaisée par la chaleur de son corps et la respiration glissée sur sa nuque. Comme quoi la rousse était capable de dormir avec un homme sans pour autant abuser de son corps..bein oui quoi, vous aviez l'air de penser que !

    Les lieues avaient été enfilées en quelques jours et ,s'est soulagés qu'ils étaient arrivés à Dole. Cet arrêt dans la capitale francomtoise lui avait permis de revoir des amis, des connaissances et de profiter un peu de celui qui allait devenir son Suzerain.

    Quelques semaines plus tard, elle se voyait attribuer un Vicomté de toute beauté à Laneburg. Elle était fière, fière de son suzerain, pour ce qu'il était, pour ce qu'il représentait et c'est une promesse de venir vivre à ses cotés qu'elle lui fit.

    Dans tout cela, elle n'oubliait pas ses devoirs auprès des Ambassades. La diplomatie lui allait bien, elle y prenait étrangement du plaisir. Elle qui ne voyait que par les armes et pour qui la seule réponse était « faut dégainer le premier », se plaisait à discuter chacun des traités qui étaient proposés. Elle débutait mais savourait chaque rencontre, chaque instant que son poste lui donnait de vivre.

    Elle avait du quitter Dole pour poursuivre son périple, après une ultime lettre à son compagnon resté à Bordeaux, où elle annonçait qu'elle lui « rendait sa liberté » pour pouvoir retrouver la sienne, la rousse avait pris la direction de la Lorraine. Elle n'avait en tête que de vivre pour vivre sans se poser de question, sans attendre personne, sans espérer quoi que ce soit. Pleine d'espoir pour cette nouvelle vie qui s'annonçait, elle n'avait qu'un désir, retrouver à présent son suzerain flamand pour pouvoir profiter de quelques instants savoureux en sa compagnie. Elle avait cette sensation qu'il comprenait tout d'elle, comme Bella avait pu la comprendre par le passé, avec lui elle ne se posait pas de question, elle était elle même, libre en pensées et en actes, elle aurait pu jurer, cracher, se battre que jamais il n'aurait trouvé à redire. Ils s'étaient trouvés au détour d'une malheureuse histoire, ils s'étaient quittés et bientôt ils se retrouveraient pour pouvoir vivre quelques péripéties. Elle entendait déjà résonner le rire du blond. Il était comme son père, c'est ainsi qu'elle le voyait, c'est ainsi qu'elle se voyait pour lui.

    Mais quand le destin décide un tout autre chemin que celui que vous vous êtes tracé, il a le don pour mettre le merdier dans vos projets. C'est ainsi qu'au détour d'une ruelle, perdue dans ses pensées, elle le rencontra.. pour quelle raison, je ne m'en souviens pas, tout ce que je sais c'est qu'à cet instant présent, tout se compliqua dans sa tête, dans son corps, dans son cœur. Comme un appel que l'on attend plus, comme une discorde qui n'en finit plus entre cette petite voix qui vous dit « laisses tomber, ça pue les ennuis » et l'autre qui hurle « c'est peut être lui !! azzy cale l'affaire !!».

    Passionnée, sanguine et insatisfaite depuis des mois, la rousse avait a rattraper..mais ce soir là, elle ne lui donna pas ce qu'il semblait attendre, non elle allait se faire désirer, il devrait se montrer, au moins pour quelques jours, patient..Enfin c'est ce qu'elle avait prévu et surtout si elle avait été capable de tenir la distance pendant plusieurs jours....et çà, il fallait bien l'avouer, la rousse ne savait pas résister à l'appel de la chair. Le lendemain matin, il s'était présenté, prétextant l'oubli de sa cape et tout avait dérapé. Dans la chambre d'auberge, ils s'étaient découverts sensuellement, méthodiquement avec toute la langueur que les deux corps attendaient. L'envie avait laissé place au désir et le désir au plaisir..La rousse s'était éteinte épuisée dans les bras de ce blond qu'elle ne connaissait presque pas, une plénitude totale la submergeant d'une façon divine et envoûtante.

    Elle était dans la merde, parce que dans cet instant il y avait eu une étrange synergie entre les deux corps. Les mots du blonds l'avaient touchés..peut être s'emballait elle un peu ? et pourtant elle avait envie d'y croire. Les hommes savent si bien parler quand ils veulent quelque chose et notre rousse peut être tellement conne à ses heures perdues..

    Angel, son prénom glissait sur ses lèvres comme le jus d'une fraise tiède en plein soleil, comme l'eau fraîche en plein été, comme la douceur du sable sous les pieds.. Elle vivrait sans doute encore une passion destructrice mais Elle vivrait, là était toute la différence avec ce qu'elle faisait jusqu'à maintenant.

    Ils prirent la route pour la Lorraine ensemble, Niko pas très enclin à parler à ce blond qui venait d'intégrer le « petit groupe ».

    Quelques nuits partagées, quelques instants volés et puis après un bref passage à la Chancellerie elle décida de reprendre son voyage, le silence d'Angel, ses impératifs professionnels, l'élections, son manque de temps, elle semblait ne pas avoir sa place dans sa vie..elle n'avait été qu'une étape dans leur voyage. Blessée, amère, elle avait rejoint l'Artois puis enfin les Flandres.

    Son suzerain l'avait prise sous son aile, lui apportant réconfort et attention. Elle profitait du calme flamand pour flâner dans le parc du château. Les nuits passées devant la cheminée avec ou sans son suzerain à faire de la couture à la lueur d'une bougie. Sly s'était même improvisé « Tour Opérator » pour lui faire visiter les jolis coins des Flandres. Le blond faisait preuve d'imagination pour distraire la Sublime, faisant même office de « porte sacs» dans les marchés locaux où la rousse achetait sans compter des tissus venant d'ailleurs, profitant de l'offre très diversifiée des voyageurs, des petites douceurs opiacées pour voyager un peu..elle s'y perdrait encore. C'était écrit ainsi.

    Pourtant quelque chose ne manquerait pas d'attirer les yeux avisés, les courbes généreuses de la divine enfant, disparaissaient petit à petit. Les joues s'étaient creusées et la démarche était mal assurée.

    C'est ainsi qu'un matin, alors qu'elle rentrait de la plage, enroulée dans sa cape, ne laissant entrevoir que l'azur, qu'elle se retrouva nez à nez avec le lorrain. Il était revenu...


    _________________

    Couturière à l'Atelier des Fées Tisserandes
    Nikita.novgorod
      ... de la diplomatie, si si!


    Comme dit dans les précédents épisodes, notre charmante équipe poursuivait son périple... la traversée d'un Poitou amorphe, celle d'une Bretagne mystique pour, enfin, rejoindre la Normandie où, il était prévu d'attendre le couple improbable, à savoir, Carrie et l'Oncle.

    Ah, la Normandie. Tout un poème. Ses plages, ses pommiers, ses vaches rousses, blanches et noires, sa pluie, ses alcools mais, surtout, ses autorités ô combien hostiles aux étrangers... mais si, il faut le savoir !
    Dans l'absolu, rien de nouveau sous le ciel orageux -ouais, même le soleil fait la gueule là-bas-, le groupe avait reçu l'éternelle missive douanière, celle qui vous souhaite la bienvenue en ouverture mais, sitôt la deuxième phrase, se transforme en interrogatoire digne des services secrets... Et les interdictions, et les lois, et qui/que/quoi/comment, sans oublier le fameux paragraphe concernant les personnes croisées sur la route. Mon préféré celui-là. Quoi de plus normal que connaître l'identité de gens qu'on n'a jamais vu de notre vie... bref, le courrier que chaque voyageur aura reçu, au moins une fois dans sa vie.

    D'ordinaire, la Punaise l'ignorait. Mais pas cette fois. Ils devaient séjourner sur le littoral et, la réputation du duché l'ayant précédé, elle voulait faire les choses « bien » afin d'éviter tout incident malheureux... Aussi, une demande de LP fut envoyée au prévôt avant qu'elle n'aille goûter les produits locaux.


    Spoiler:
    Citation:

    À Jason_ludgaresvissac
    Objet : Laissez passer les p'tits papiers...

    Au Prévôt, le bonjour.


    La Marée chaussée -je le découvre, j'étais certaine qu'elle avançait et reculait sans pied alors chaussée, vous imaginez ma surprise... si si- m'a gentiment informée que vos frontières étaient -encore- fermées et qu'il nous fallait un LP... Donc, je vous le demande et, même, que je vous file quelques informations plus ou moins utiles. Parait que ça se fait ouais.

    - Membres de ma lance : Moi -parce que charité bien ordonnée commence par soi-même-, Benjy', Viki', Mimi', Mon Poussin et 'Canou.
    - Nous n'allons et n'irons pas à Rouen, j'aime pas les capitales en plus, y'a du monde toussa, on trouve pas de place pour garer la charrette, faut faire la queue au marché... bref, z'avez saisi l'idée. Pas de Rouen.
    - Nous ne faisons que passer afin de rejoindre ma Mère et mon Oncle, lesquels sont actuellement en route et, sitôt retrouvés, nous repartirons d'où  nous venons. Dans l'absolu, nous devrions nous rejoindre à Honfleur -j'adôôôre le nom de cette ville- après quoi, nous quitterons votre si charmant duché.

    Voilà, voilà... je file goûter à votre calvados et vous salue.

    Niki'

    Citation:

    De Jason_ludgaresvissac du Domaines des Ases
    Objet : Re: Laissez passer les p'tits papiers...

    bonjour

    suite à vostre courrier il me faut le nom exact de vos compagnons et tant que nous y sommes le nom des personnes que vous devez rejoindre

    Bien à vous 

    Jason


    La réponse, succincte, n'avait pas tardé. Ainsi, la Blondeur était attablée en taverne, en compagnie de son Barbu et s'apprêtait à rassurer ledit Jason, de manière un peu plus mature, quand la maréchale débarqua... et alors ? En l'espace d'un instant, elle déclencha la tempête, balaise ouais.

    Chez les personnes, un minimum, évoluées, on se présente, on taille le bout de gras, on partage un verre... on discute du temps, du cours du blé, de la dernière collection des Doigts d'Or ou de la coiffure à la mode. Quand on est plus familier, on approfondit la conversation avec quelques conseils beauté -ça la connaît la crâneuse-, les remèdes de mamie relatifs à la constipation et même, parfois -quoiqu'il faut vraiment être proches hein- le Kamasutra en dix leçons... mais jamais, ô grand jamais, on n'émet quelques menaces, sauf bien sûr de couver des griefs à l'encontre de l'autre, ce qui n'est pas le débat actuel. Mais ça, c'est seulement valable chez les peuples civilisés.

    La charmante maréchale, donc, entama le dialogue par l'interrogatoire dont on parlait plus tôt, poursuivit par la fameuse menace à peine déguisée et termina par... roulements de tambour... de la sorcellerie ! Oui oui, vous lisez bien mesdames et mesdames... multi-fonctions la normande. A peine avait-elle questionné la Slave, quant au LP, qu'elle lui récitait, au mot près, le courrier expédié au prévôt. Forcément, ça fout les jetons, quand on sait qu'elle n'était pas la destinataire du message, qu'elle n'a pas quitté la pièce, que personne n'est entré et qu'aucun volatile n'est venu s'écraser contre une fenêtre... Sorcellerie donc, laquelle ne fit plus aucun doute quand elle leur balança des préjugés quant à l'alcoolisme des bordelais. Heu... pourquoi bordelais ? Je vous le donne en mil, elle savait qu'ils vivaient dans la capitale guyennaise, trop balaise j'vous dis !
    L'agacement enveloppa bien vite la Petite Perle qui, malgré tout, tenta de faire entendre son point de vue calmement mais, bien évidemment, ce fut peine perdue que l'interlocutrice campait sur ses convictions divinatoires. Ils quittèrent donc le bouge sans plus insister, l'autochtone trop bornée pour comprendre... et la Novgorod de se fendre d'un nouvel échange épistolaire avec le prévôt.


    Spoiler:
    Citation:

    À Jason_ludgaresvissac
    Objet : Re: Re: Laissez passer les p'tits papiers...

    Au prévôt,

    Vos piafs volent plus vite que leurs ombres si j'en crois votre maréchale... tellement vite qu'elle connaît même ma vie mieux que moi, je suis épatée, je pensais que ça n'existait qu'en Touraine ce genre de sorcellerie. 
    Bref, je suis sûre qu'elle se fera un plaisir de vous répondre à ma place.

    N'y voyez nulle malice de ma part mais, je n'aime guère qu'on me prenne pour une idiote alors que je suis de bonne foi. Nous aurons quitté vos terres hostiles ce soir et je comprends, maintenant, la réputation qui vous est faite dans tout le Royaume.. comme quoi, parfois, les rumeurs sont avérées. C'est dommage, ça semblait bien joli.

    Salutations, polies néanmoins.

    N.

    Citation:

    De Jason_ludgaresvissac du Domaines des Ases
    Objet : Re: Re: Re: Laissez passer les p'tits papiers...

    Dame

    j'ai du mal à suivre vostre raisonnement.
    Pour ma part vous me demandez un LP je veux bien l'accorder mais pour cela il me faut les civilités des personnes qui vous accompagnent et si je demande le nom des personnes que vous devez rejoindre c'est justement pour éviter les courriers inutiles.

    Comprennez la méfiance ne mon maréchal vue les attaques dont nous venons d'être victime. Il en va de la sécurirté de tous, aussi bien des normands que des voyageurs. Et sachez que les brigands rarement s'embarassent de LP au contraire.

    Et pour moi tant que je ne vous connais pas je ne peux rien vous reprocher

    Après si vous désirez repartir c'est vostre choix mais ne dites pas que l'on vous a mal reçu juste parce que je vous demande des renseignements, car qui mieux que vous peut me donner vostre nom et celui de vos amis ? A moins que vous vous promeniez avec une affiche collée sur le dos où vos noms peints sur vos fronts

    Bien à vous 


    Citation:

    À Jason_ludgaresvissac
    Objet : Re: Re: Re: Re: Laissez passer les p'tits papiers...

    Au Prévôt, le bonsoir.

    En effet, vous ne suivez pas mon raisonnement mais c'est sans réelle surprise... Votre politique exige qu'on demande un LP pour circuler, je m'y plie de bonne grâce en faisant ladite demande et, en aucun cas, n'ai émis la moindre critique à ce sujet.

    Non, ce qui me déplaît, voyez-vous, c'est votre maréchale, qui ne me connaît ni d'Eve ni d'Adam, je m'en souviendrai sinon... mais qui, pourtant, est capable de me dire où je vis, alors que je ne le dis jamais, puisque ça ne regarde quiconque. Qui se permet d'émettre des jugements quant aux habitants d'autres comtés, en insinuant qu'ils sont particulièrement portés sur la bouteille, mais ça, admettons. Qui m'agresse quasiment, alors que je goûte poliment vos produits dans une taverne, pour savoir si j'ai un LP ou s'il faut prévenir le prévôt, vous donc et je suppose que la menace sous-jacente ne vous aura pas échappée... mais le comble, c'est quand dans l'instant, elle me récite le courrier que JE vous ai transmis, et ça, sans même quitter le pièce, sans recevoir la visite du moindre messager...

    Comme vous le soulignez sciemment, les brigands ne s'encombrent pas de paperasserie alors que j'étais tout à fait disposée à répondre aux questions... la manière est à revoir cependant, non pas de votre part mais peut-être qu'une petite formation serait nécessaire si tous vos maréchaux sont aussi peu accueillants.
    Bref, l'affaire est close pour moi, vous l'aurez oubliée dans les heures à venir sans doute... après tout, que vaut l'avis d'une étrangère ?

    Donc pour finir, je persiste... l'accueil est à revoir. Ne le prenez pas pour vous, encore une fois.

    Cordialement,

    Niki'


    Et ouais, diplomate... ça surprend, et pourtant. Ah la Normandie, toute une réputation !

    Les aînés traînant en route, c'est la Bretagne qu'ils visiteront... ses légendes, ses contes, son mysticisme, ses forêts et, surtout, ses druides. Une nouvelle passion Benjenesque, hin hin.



    Petite précision qui peut s'avérer utile : les courriers sont publiés à l'attention des lecteurs mais ne sont pas affichés à la vue des marionnettes.

    _________________
    Viktoria.novgorod
    … prendre une douche écossaise administrée par un Russe en goguette

    Ça faisait plusieurs jours que je me tâtais. Bien sur, voyager avec l’Maurin, ça restait intéressant, tendre, simple. Surtout depuis qu’une certaine sérénité m’habitait – attention au premier qui fait un mauvais jeu de mot débile, je l’encadre ! Au final, les seuls rebondissements c’étaient les fugues de mon mari, Les engueulades de Niki et Benjen, la découverte d’un passager clandestin et pas des moindre et au final, les bouderies de tout ce gentil petit monde. En fait, il y avait quelque choses d’autre de nouveau : Le Limousin et les amis, peu nombreux c’est vrai, que j’y avais laissé me manquaient. A noter que ce n’était pas pour déplaire au Maurin fugueur qui était sensiblement en manque du pays.

    Forte de ce constat et de cette ambiance de zenitude complètement pas normale me concernant, je me décidais à faire une demande à Mon cher Oncle. Lui aussi me manquait. Ça, par contre, c’est vraiment très louche, voir bizarre à ascendant « non mais t’es pas bien ma pauvre fille ?! »… et pourtant, j’ai carrément rien fumé. Sage comme une image.

    Alors très simplement et pour la première fois de ma vie, je lui ai demandé l’autorisation de faire quelque chose. J’ai attendu son courrier, sans plus. Il n’a jamais été très prompt à me répondre. Du coup, le lendemain quand j’ai reçu sa réponse. J’étais impatiente de la lire. J’aurais pas du…


    Spoiler:
      Viktoria,

      Pourquoi demander une autorisation dont tu te cognes ? pour rappel, je te cite, car non, je n'oublie jamais comme je sais toujours tout, même après coup.

      "Je m'en fouts... au fond, je n'ai jamais fait parti de la famille. "

      Ta décision était prise à l'époque, colère ou pas, on dit ce qu'on pense par écrit, c'est tellement plus facile. Alors ce soir, ton piaf m'a trouvé au milieu d'un trou puant et je te réponds, encore une fois. Je m'en branle !
      Tu ne seras pas surprise, mes réactions sont à hauteur de tes actions et pensées.

      Tu as pris ta décision, je ne m'y opposerai pas car je n'aspire pas au malheur de quiconque... bien que parfois, ça m'amuse mais ce n'est pas le propos.
      Fais ce que tu veux Viktoria, comme tu l'as toujours fait. Tu ne fais pas partie de cette famille, c'est ton choix, et par conséquent, je n'ai rien à opposer.

      Bâtarde tu es, bâtarde tu resteras puisque tu n'aspires pas à t'élever. Dommage. Novgorod n'est pas pour toi, tu en as décidé toi-même.

      Sois heureuse, je ne suis pas un monstre.

      N.N.


    J’étais tranquillement installée au coin du feu. On était arrivé le matin de bonne heure et le bivouac était posé. J’étais posée contre un tronc, botte croisée, mâchonnant un bout de bois.

    Et là... J’ai commencé à glisser, lentement… très lentement le long de l’écorce qui me griffait le dos. 12, il y avait exactement 12 nœuds dans ce tronc. Je me suis retrouvée sur le cul. Une branche a même craqué sous le fessier tellement je suis tombée rapidement, de tout mon poids… comme un corps d’un condamné que l’on vient d’abattre. Alors non, je ne suis pas si grosse que ça. J’ai des formes, mais je suis proportionnée. Et j’ai un cul rebondi ! Passez autant de temps que moi à cheval et on reparlera de vos fessiers et de vos cuisses.

    J’ai lut, encore et encore, relut, mouillé le vélin. Avez-vous déjà pris une paire de baffe par un colosse de 2m, musclé comme une montagne et dont les mains font au moins la taile d’une double hache ? –j’exagère à peine ! – ça fait mal hein ? Ben là, je viens d’en prendre au moins fois 40. J’ai pas mal, j’ai horriblement mal. Et pas à cause du tronc d’arbre, pas à cause de la pierre sur laquelle je me suis rapé le fessier… Non non, j’ai mal parce que les mots de l’Oncle sont aussi tranchants que la lame la plus acérée du royaume. Il me rejette, c’est officiel.

    J’ai passé la matinée à réfléchir, encore, sans cesse, à me ronger les ongles, presque au sang. A tourner, virer sur ma couche de fortune. J’ai fini par aller à la rivière. Je me suis agenouillée devant l’eau. Je me suis aspergé le visage. Et quand la surface de l’eau est redevenu lisse, je me suis vue.


    Tu n’as que ce que tu mérites…glupaya devchonka*

    Et là, je suis devenue fontaine. J’ai pleuré. Comme jamais je n’avais jamais pleuré. Même pas le jour où l’innocence m’a été retirée j’avais pleuré comme ça. Non, je crois que je me suis complètement vidée de larme. L’Oncle, l’homme qui est pour moi la figure paternelle me rejette. Lui, aux yeux de qui j’aurait tellement voulu brillait, me tourne le dos. Et, finalement, comme il a raison d’agir comme ça. Je n’ai été qu’une moins que rien… et surtout une indigne de mon Nom.

    J’ai mis du temps à me remettre. Je me suis isolée de tous. Et puis, je me suis calée contre une pierre. Une pierre c’est froid, c’est sans vie, c’est mort. Un peu comme moi à l’instant. Et je lui ai répondu. J’avais toujours des larmes aux yeux, je reniflais toujours… j’ai même taché le vélin.


    Spoiler:
      Mon Oncle,

      Je comprends votre réaction. Je n'ai pas su faire preuve d'intelligence. Aussi, je crois que finalement, je ne suis pas surprise par votre courrier. Je paies là mes écarts. Et, au final, c'est juste. Mais cetta autorisation, je la voulais vraiment... avant même de prendre une décision.

      Contrairement à ce que vous pensez, je n'ai jamais pensé que vous étiez un monstre. Jamais...même pas aprés Genève. Au contraire. hier soir encore, je disais à Benjen que j'étais impatiente de vous retrouver. Que vous me manquiez... Le pauvre, il m'a demandé si j'allais bien... ça a bien sur quelque chose de surprenant si l'on tient compte du fait que tout le monde vous craint.

      Ne vous y trompez pas, je vous crains aussi. Mais je vous aime aussi. Parce que vous êtes maintenant la seule figure paternelle qui me reste. Oh, je sais, je ne suis pas une fille parfaite... En fait si, je suis parfaitement imparfaite. Je me suis mal conduite. J'ai volontairement et régulièrement défié votre autorité. Je vous ai provoqué, tout aussi volontairement. Et je ne l'ai fait que dans le but d'avoir votre attention. Même vos engueulades, je les voulais. Au moins, vous me parliez et j'avais l'impression d'exister pour vous. Je me suis fourvoyée. Tellement.

      Je me rends compte, trop tard à la lecture de votre courrier, que j'ai brillé à vos yeux. Mais pas comme j'aurais voulu. J'aurais voulu que vous soyez fier de moi... je ne suis que déception. Et je suis la seule fautive. Je me suis tellement mal conduite... Entre mes aventures, mes tromperies, mes mensonges... mes actes aussi. Aujourd’hui, je cherche la rédemption … le chemin sera encore plus long que le reste.

      Je me souviens de ce que j'ai écrit, certes sous le coup de la colère, mais je l'ai écrit quand même. Le pensant une fraction de seconde. Vous avez raison, les paroles s'en vont. Les écrits restent... ils jouent contre moi. Je ne peux en vouloir à personne d’autre que moi.

      Je voudrais être de cette famille. Tellement. Elle est mienne, mais, par votre courrier, je comprends que je n’en suis pas digne. C’est à moi de retrouver ma place. Un jour peut être, vous me pardonnerez et vous serez fier de moi.

      J’ai mis du temps à comprendre… et maintenant, il est trop tard.

      Batarde je suis, Batarde je resterais puis ce que je n’ai pas su démontrer que j’étais digne de vous et du non des Novgorod.

      Je prends acte de votre décision.

      J’aimerais toutefois vous revoir avant mon départ, puisque maintenant, je le sais, je dois partir. Ce n’est pas une fuite, je ne le vois pas ainsi. C’est une quête. Pour me retrouver et pour retrouver cette place qui est la mienne. Un jour, vous serez Fier de moi.

      Mon Oncle, souhaitez vous me voir aussi ? Où préférez vous que je sois parti avant votre arrivée ? Je respecterais bien évidement votre décision.

      Я люблю тебя, как дочь любит своего отца . *(1)

      Viktoria.

      (1) Je vous aime, comme une fille aime son père.


    Et j’ai attendu… mais cette fois, à chaque bruissement de feuille, j’espére que c’est mon coursier des airs qui me rapporte la réponse.

    Le soir, j’étais tellement anxieuse que l’soldat m’a questionné. C’est qu’il me connait. Il sait quand quelque chose ne va pas. Alors, je lui ai dit… tout…

    Et comme de fait exprès, le lendemain, l’soldat c’était encore paumé.

    Je ne sais pas trop sous quelle étoilée je suis née, mais des fois, j’me dis que la fée « pas d’bol » elle s’est lâchée sur mon berceau. Vu qu’on est en Bretagne, si la fée « on va arranger ça » pouvait penser à moi, je pourrais facilement devenir sa grande prêtresse ! Foi de Rousse.



    *Fille stupide

    _________________
    --Carrie_niko
    [D'rien biter aux femelles]


    Allongé sur son plumard, bras croisés derrière la nuque, le Sombre contemple le plafond terne, aux lézardes éparses, pour en suivre la plus épaisse qui court le long du mur, avant qu'une silhouette n'en brise l'amarrage et qu'il lorgne sur le derche aguichant. La veille, il traînait sa carcasse dans la capitale bretonne, une baraque diffusant ses parfums boulangers a excité l'odorat, exigeant quant au casse-dalle, il a levé la Gironde de flatteries comme il a salué la rondeur des miches, fermes et tendres. Les lèvres s'ourlent d'un rictus graveleux, la large pogne s'abat sur la croupe voluptueuse, il raccompagne l'adultère femelle à la porte, avant de la galocher puisqu'elle réclame à chaudes larmes, dont il n'a rien à foutre, autant que de la correction à venir du mari cocu.
    Il lâche un grognement méprisant, irrité de l'attitude féminine, laquelle chiale encore en suppliant lorsqu'il la pousse dehors et claque la lourde:


    - грязная шлюха *

    Les bottes claquent au plancher tandis qu'il va à la fenêtre pour dominer la ruelle d'irrévérence, un sourire obscène habille soudainement la trogne, quand il distingue la putain alors qu'elle quitte l'impasse, accablée du poids de son infidélité, et que ça lui refile la gaule. Le Slave se détourne en ricanant, il approche de la table pour calmer le stimulus dans la pillave, sitôt les braies désenflées, il attrape les courriers posés là et s'arrache pour rejoindre la Renarde.

    La chambre à coté, le poing déterminé cogne au bois et le timbre rauque résonne dans tout l'étage:


    - Bouges-toi l'cul Sorcière, faut qu'on parle!

    La tête enfouie sous l'oreiller, quelques boucles éparpillées sur les épaules et le drap,la rousse se remet lentement des excès de la veille. L'alcool et les vapeurs opiacées ne font pas bon ménage en temps normal, ajoutez à ça des cris dans la chambre voisine et donc des difficultés dormir, c'est d'un regard torve et d'une mine défaite qu'elle émerge de son lit. ..

    Sacré Niko, il sait les faire hurler mais la prochaine fois il prendrait une chambre dans une autre auberge histoire que ses compagnons de route puissent fermer les yeux.

    Elle s'étire en grognant, la chemise froissée et poisseuse de vin. L'odeur monte jusqu'aux narines, c'est à gerber et surtout désolant. Doucement, elle se lève surtout ne pas brusquer les choses pour éviter le malaise ou les remontées de bile. Les jambes jouent les maracas tandis que la bouche se fait pâteuse.

    Un bon bain, elle rêve à cet instant de se laisser aller dans un baquet d'eau chaude aux volutes parfumées de jasmin et d'un massage de la nuque..oh oui un massage comme celui qu'on lui a prodigué l'après midi d'hier. Nulles mains disponibles à cet instant.

    La clochette est sonnée et bientôt une employée de l'auberge où ils logent, vient s'enquérir de la demande de la Vicomtesse.. Les ordres sont donnés et quelques minutes plus tard c'est un défilé de d'employés portant des seaux qui s'active autour du baquet tandis qu'elle se rafraîchit d'un verre d'eau.

    Les prunelles se posent sur l'un des hommes qui est présent et le regard de celui-ci sur le galbe de ses jambes l'amuse alors, tant qu'à jouer un peu, elle s'installe sur le bord du lit et croise celles-ci, aguicheuse. C'est sans compter sur les bruits dans le couloir et une porte claque, le Slave a du virer sa conquête avec pertes et fracas, comme d'habitude.

    Les employés repartent comme ils sont venus et la rousse peut enfin laisser tomber dans l'eau quelques gouttes de ce divin liquide offert par un amant satisfait..

    La chemise est retirée et les cheveux remontés, un premier pied de se glisser dans l'eau quand on cogne à la porte. La couleur est annoncée..Putain Niko, t'as rien d'autre à foutre que de venir me faire chier pendant mon bain !

    Le deuxième pied est posé dans le baquet alors qu'elle râle un


    - C'est ouvert ! Fais pas chier !


    La lourde cède à la vigueur russe, dont l'épaule ne faiblit pas et le battant se referme d'un coup de latte tout aussi volontaire, il gronde à la confiance féminine qu'il associe à de la connerie . L'acier glisse à la frêle silhouette, accompagné d'un claquement de langue révélateur des pensées lubriques, une chaise est choppée au passage comme il vient s'installer près du baquet sans malaise, et d'ourler les lèvres d'un rictus.

    - Un jour, Belle Enfant, j'te retrouverai baignant dans ton sang d'pas fermer ta putain d'porte.

    La porte s'ouvre et le regard du blond semble un peu agacé. Qu'est ce qu'elle a fait encore. Rapide brainstorming de la nuit passée, encore faut il se souvenir de tout.. la taverne, les bouteilles, sa fiole..son suzerain..elle n'a rien à se reprocher enfin presque mais ça c'est une autre histoire.

    La silhouette amaigrie s'immerge lentement et la rousse de soupirer d'aise lorsque son fessier rejoint le fond du baquet et que les deux globes laiteux et gourmands frissonnent sous la caresse de l'eau.

    L'azur se détourne un instant des vaguelettes pour se porter sur le blond, un sourire amusé aux lèvres.


    - Tu sais bien que c'est comme les nuits toute seule, je n'aime pas être enfermée. Ah oui et pendant que j'y pense la prochaine fois t'évites de « La » faire brailler toute la nuit, y'en a qui veulent dormir hein.

    Sourire moqueur mais tendre à son attention.

    - Installe toi et dis moi ce qu'il t'arrive.


    Il ricane vaguement à l'ironie alors qu'il prend ses aises, les guibolles reposent au bord opposé de la cuve, les prunelles métalliques caressent la peau lactescente des nibards, invariablement plantureux malgré l'inédite maigreur... Excitante créature qu'il honorerait bien de tourments virils à sa croupe délicate, mais la torpiller d'ardeur bestiale alors qu'elle s'étiole ne le grise plus, dés lors que la Rouquine incarne la daronne du clan, et la paluche lui abandonne les missives froissées de l'ire passée

    A cet instant, l'amusement de la rousse peut se lire sur tout son minois. Le blond scrute, détaille, dévore du regard la peau opale à travers les reflets de l'eau et elle n'ose même pas imaginer ce qu'il pourrait lui faire. Un frisson parcourt son échine, entre peur et curiosité.


    - Viki m'a écrit pendant qu'on flânait, vises un peu.

    Des lettres lui sont tendues et les lectures la font grimacer. La petite n'a pas la bonne méthode et bien que le Slave soit un ours mal léché, il y a quelques règles à respecter chez les Novgorod. Il est l'Homme de cette famille..

    - Elle est gentille mais va falloir qu'elle se fasse à ta façon de faire. Faudrait peut être lui rappeler qui est le mâle Niko. Elle n'a pas à l'ouvrir comme ça, je te trouve plutôt patient, c'est l'âge qui fait ça ? Si elle ne se sent pas bien avec nous, alors qu'elle dégage, on a jamais forcé personne à rester avec nous et je n'aime pas cette jalousie qui dégueule des lettres, y'a pas de jalousie entre les enfants de la famille..

    Passablement agacée elle fait disparaître sa trogne dans l'eau un instant pour ressortir . Mains sur le visage qui ramènent la rousseur en arrière et de regarder le blond.

    - Tu comptes faire quoi ? Tu veux que je lui parle ?


    La Flamboyante renforce son opinion, la gamine est non seulement insolente et irrespectueuse mais en plus, elle est jalouse. Les prunelles abyssales scintillent de colère au souvenir, il l'aurait brisée lors de leur tête à tête, quelque mois auparavant mais le Tigre sait contrôler ses pulsions morbides quant aux proches, depuis la mort de sa Précieuse, sans quoi il aurait épinglé sa rousse nièce à son tableau de chasse. Un grognement fait écho à la sirène avant qu'elle ne disparaisse sous la flotte, l'affriolante poitrine se dérobe au regard argenté et la langue claque au palais d'appétence aliénée alors qu'il range les courriers.

    - Hum, peu d'options Renarde. Soit je m'en branle et j'tolère qu'elle renie sa famille, soit j'la dérouille pour qu'ça rentre dans sa caboche de femelle, au risque d'la laisser sur le carreaux. проклятый женский !**, si Tasha était là...

    La peau est savonnée lascivement sans aucune gêne devant le Slave voire avec même, un plaisir certain de voir ses yeux briller. Les cheveux n'y coupent pas non plus, frottés, démêlés du bout des doigts et la rousse de disparaître à nouveau sous l'eau pour se rincer avec soin.

    - T'en branler n'est pas une solution, il faut crever l'abcès, je sais combien ça peut être douloureux de se sentir mise à l'écart.

    L'azur capte l'acier, il sait lui ce qu'il a fait durant cette soirée d'août 1460. Elle n'en dira rien, le passé est le passé, mais celui-ci n'est hélas pas oublié. Un point d'interrogation signe de son incompréhension dans leur parcourt commun. Mains posées sur les rebords du baquet et la rousse se redresse, nue comme un vers devant le Tigre.


    Le Novgorod profite du spectacle offert par l'ensorcelante créature, le regard translucide caresse la nudité, éveil au désir qu'elle balaye d'une phrase bien sentie, le passé s'invite comme la trogne retrouve son austérité et qu'il répond d'un simple grognement

    - T'es assis sur ma serviette dit elle en tendant sa main vers lui pour qu'il lui donne.

    Les doigts fins essorent sans douceur la tignasse humide où jouent les rayons du soleil capricieux qui traversent la fenêtre.


    - Je pensais que nos discussions lui feraient comprendre qu'il n'y a pas différence même si, par la force des choses il y en a quelques unes. J'ai grandi avec Bella, sa fille est comme la mienne . J'aime Niki et Sasha de la même façon, et j'ai beaucoup de tendresse pour Vik mais... quoi que l'on fasse, elle sera toujours la « pièce rapportée », comme je l'ai été avec vous, même si vous avez toujours fait en sorte de me le faire oublier.

    La serviette offerte est enroulée autour d'elle et le baquet délaissé au profit du parquet.

    - Elle devra accepter de vivre ainsi avec nous, avec vous surtout ou bien partir et faire sa vie ailleurs... mais la mettre sur le carreau ne servira à rien. Tasha ne l'aurait pas voulu Niko, tu le sais.

    La main est passée avec une infinie tendresse sur la joue masculine avant de finir sur sa nuque.


    Les lèvres s'ourlent à la main tendue et la serviette est rendue sans qu'il ne joue, la convoitise reléguée qu'il trouvera facilement un dérivatif, les campagnes saturées de godiches, naturellement baratinées que sitôt troussées. Les muscles tressaillent comme la menotte agace le derme, le sifflet coupé au Slave déjà laconique, le geste étrange dans la relation particulière qui les unit.

    - Ne t'en fais pas, je lui parlerai, je lui expliquerai... nous nous comprenons elle et moi.

    Placée derrière lui, les bras glissent de chaque coté du visage Novgordien et sa joue de se poser sur la sienne. Une première pour les deux, elle ose, après tout dans quelques semaines elle ne pourra plus lui montrer toute l'affection qu'elle lui porte. En réalité si sa famille de sang est aimée, sa famille de cœur est adorée et ça, ça n'est pas une nouvelle.

    - Maintenant tu vas dégager de ma piaule pour que je puisse enfiler mes frusques parce qu'avec les yeux que tu m'as fait, j'ai peur pour ma vertu.

    Et le rire d'éclater contre la joue avant qu'un baiser ne claque sur celle-ci et qu'elle se redresse.


    Le Taciturne roule des yeux alors qu'il se fend d'un sourire, la carcasse se déplie comme il s'étire d'attitude féline, une paume lui rudoie affectueusement le cul quand il se dirige vers la sortie en ricanant, et de clore la conversation avant de quitter les lieux

    - Traînes pas Délicieuse, j'me tire ce soir, j'les verrai avant toi et t'sais comme j'suis pas bien patient. La première qui l'ouvre un peu trop, j'lui déchausse les ratiches!


    * Sale traînée
    ** Maudite femelle
    Post écrit à 4 mains
    Tehila
    ...prendre des nouvelles l'air de rien.

    Ignorant tout des aventures de sa famille au royaume de France. La jeune slave découvrait les chatouilles dans le ventre et les prémices de sentiments amoureux. Etre loin de sa famille était à la fois un déchirement et une délivrance. Elle n'avait plus à se comporter comme une dure à cuire et elle pouvait se comporter en jeune femme candide et insouciante. Se rendre ivre, bouffer des gâteaux, regarder les étoiles avec un poète illusionniste un peu fou mais tant attachant. Toutes ces choses que son père aurait vite fait de lui faire passer par une bonne paire de claques.

    C'est pas qu'il aimait la taper, le paternel. C'est qu'il n'arrivait pas à comprendre que sa fille puisse être aussi différente, aussi tête en l'air et aussi fragile d'apparence. Il ne se rendait pas compte que Talya, sous ses airs de blonde écervelée, s'était fait une carapace de douceur et de mièvreries pour compenser la dureté innée des Novgorod. Un test de trop avait eu raison d'elle et l'avait amenée jusqu'à l'océan où elle imaginait prendre un bateau et naviguer à foison.

    Cet Illusionniste qui chatouillait son petit coeur, attisait ses rêves et leur donnait davantage de matière. Le projet était enfin palpable et les économies se faisaient doucement mais sûrement.
    Après ces quelques semaines de rêveries, elle songea qu'il était temps d'écrire à sa cousine afin de lui révéler ses plans. Niki et elle avaient toujours été proches à Novgorod. Elle était son échappatoire quand elle n'arrivait pas à faire le roc. Mais sa cousine avait toujours été plus endurante, plus forte, comme si l'âme de sa mère s'était accrochée à la sienne. Pour Talya, il était certain que les morts revenaient donner leurs forces à ceux qu'ils aimaient.

    La dextre suspendue au dessus du vélin, les iris pâles dans le vague, Natalya finit par se lancer dans l'écriture de son courrier.


      Привет* Niki !

      Comment vas-tu ? Je t'écris depuis un petit village du nom de Castillon où je m'efforce de reprendre des forces et de gagner ma vie.
      Je n'ai pas écrit à père depuis bien longtemps, je crois que j'ai peur de ne pas recevoir de réponse. Mais de toi, j'espère en avoir une !
      Es-tu avec le reste de la famille ? Quelles sont les nouvelles ? Allez-vous tous bien ?

      Tu te souviens lorsque je te faisais le portrait de mon futur homme ? Je le décrivais comme un portrait craché de Nikolaï.. Si tu voyais celui qui me plait bien !
      Tu rigolerais de moi je crois. Et pourtant il me fait.. comment dire ça dans cette foutue langue !
      Ah oui, il m'obsède un peu plus chaque jour. C'est ça l'amour tu crois ? C'est quand même bizarre ! Quelle idée on aurait dû appeler ça "le bouffage de cerveau" pas "l'amour".
      Enfin bon, j'essaie de ne pas m'emballer, mais c'est dur !
      En général je repense à la paluche de père et ça me fait descendre mes coups de chaud ! Surtout qu'il s'appelle Aristote... c'est quand même un nom bizarre...
      Mais je me suis bien gardée de lui dire tu penses bien !
      Enfin quoiqu'il en soit, il veut m'emmener en voyage... d'abord le long de la côte puis il fera son bateau et je serai capitaine ! Tu te rends compte ?!

      Bref, tout ça pour te dire que tu me manques et que j'aimerais bien te voir !!

      Pourrais-tu libérer ton emploi du temps pour moi ?


      До свидания ** !

      Talya.

    Et la chose fut pliée en une bonne demie heure. La blonde scella son rouleau et le fit envoyer. Un éclair de mélancolie traversa les iris opalescentes, souvenirs d'une jeunesse partagée entre autorité et bêtises cachées, entre éducation et folie, entre insouciance et curiosité.
    Elle espérait retrouver un peu de son "chez elle" au travers de cette cousine comme l'on compte sur une ancre pour nous garder stable et en équilibre.


    *Privet = Salut
    ** Do Svidania = Au revoir/à la prochaine

    _________________
    Viktoria.novgorod
    [… dégoupiller complet]

    Je suis faible… Fragile et Faible.

    Rien que pour ça, je ne suis pas digne du nom que je porte. Mes parents me le disaient souvent : « tu tiens plus de ta mère que de ton père ». Rien que la couleur de mes cheveux pourrait être prise pour une provocation : une Rousse. Moi, une rousse au milieu d’une nuée de blond platine. Forcément, ça se voit. Même mes taches de rousseur ne se voient pas autant je pense.

    Pas simple de trouver sa place quand tant de choses nous ont séparées.
    Pas simple de trouver sa place dans ce cadre bien établit quand on a passé tant de temps à n’avoir pour règles que celles que l’on s’est fixées.
    Pas simple de trouver sa place quand on a l’impression qu’on ne vous comprend pas…

    Alors oui, j’ai fait des faux pas. Beaucoup. J’ai fait des erreurs. Je m’en suis excusée. Mais ça ne suffit pas. Parce que j’ai dépassé toutes les limites.

    On dira surement que je veux me faire passer pour une victime… . J’en suis une, mais pas celle que l’on croit. Une victime de la bêtise des hommes qui m’ont fait passer en un jour de la tranquillité de la vie de famille douce et paisible à la violence, la brutalité, l’humiliation…

    Mes fêlures… Et ces fêlures m’ont gouvernées, elles me gouvernent encore, font de moi une irrespectueuse, une indigne, une tache de plus… une encore plus faible. Qui pourrait comprendre ça dans ce monde où la seule chose que l’on attend d’une femme est de se taire et de se soumettre à la justice des hommes.

    Je suis faible et forte. J’ai admis mes erreurs, j’ai toujours assumé, j’ai cherché à me racheter. J’ai mis de l’eau dans mon vin. J’ai accepté les remarques… j’ai fermé ma gueule… ça n’a pas suffi. J’étais même prête à encaisser encore, longtemps, beaucoup plus…même la dureté de l’Oncle. Qui n’est certes pas un monstre mais pas l’homme le plus fin du monde non plus. Pourtant, je l’aime. Et je voudrais briller à ses yeux. Comme je voudrais briller aux yeux de La rousse. Je voudrais retrouver dans leurs yeux l’éclat qu’il y avait dans ceux de mes parents. Eux, ils étaient fiers de moi. J’existais… je vivais.

    Et puis, je manque l’oncle, ce soir, avant le départ. Je ne l’ai pas vu alors que lui a dû me surveiller un moment. Et ma cousine qui lâche « tu ne pensais quand même pas que c’est lui qui allait se déplacer pour venir te voir… » Enième loupé pour ma caboche Rousse… je me perds. Le ton monte entre Niki et Maurin… une fois de plus. Je tremble, je vacille… Une nouvelle fois, une fois de plus… la terre s’ouvre sous mes pieds et je sombre. Comment ais je pu y croire un seul instant ? Comment ais je pu tenir aussi longtemps ? Finalement… Je suis faible et forte à la fois.

    Je me serais damnée pour tous ceux-là… Tous ceux qui chevauchent à mes côtés ce soir. J’aurais gravi les plus hautes montagnes. Je me serais sacrifiée pour eux. Sans réfléchir, sans hésiter… par qu’ils sont tout ce que j’ai. Je me fous des écus. Je me fous des dernières tenues à la mode. Je me fous d’être la plus belle. Si je ne peux exister pour eux, je me fous de tout ça… et je ne suis rien.

    Une goutte d’eau. Voilà. Il a suffit d’une goutte d’eau pour que mon océan déborde. Inconsciemment, je savais que ce moment arriverait un jour. Peut-être pas là, peut-être pas à ce moment charnière de ma vie ou je n’attends qu’une chose : Parler à l’Oncle. Savoir si je dois définitivement oublier mon nom ou prendre la raclée de ma vie. Savoir si je dois continuer à être la sauvageonne, brisée, humiliée, qui ne compte que sur elle-même ou si je peux reprendre ma place au sein de la famille à grand coup de saton…

    Mon océan déborde, pourtant, ce n’est pas simple à faire déborder ce genre de chose.

    Mon océan déborde et en faible et fragile que je suis, je prends la solution de facilité. Une fois de plus. Je redeviens la fille lâche qui a fui. Puisque mes fautes sont trop graves, puisque je ne me sens pas digne, puisque toutes ces choses que je ressens au plus profond de moi me font dire que je ne suis plus digne de Lui, l’oncle, De Lui, mon gentil petit mari, d’eux et même si je me trompe sur ce que je ressens… Je fuis.

    Au détour d’un chemin, j’ai quitté le groupe. Ils ne s’en sont pas forcément rendu compte. Depuis la « crise », je me suis murée dans le silence, à l’écart des autres. Pas un mot, pas un regard pour eux. Enfermée dans ma peine. J’ai juste pris le temps d’envoyer un message à quelqu’un qui m’est cher.

    Faisant le mauvais choix, une fois de plus…

    Les perdants surement pour toujours…

    Redevenant la sauvageonne perdue, qui ne compte que sur elle…

    Et ces mots qui raisonnent dans ma tête, invariablement : « Bâtarde tu es, Bâtarde tu restes »…

    Ni d’ici, ni d’ailleurs…
    Et je pars… seule.

    _________________
    See the RP information <<   1, 2, 3, 4   >   >>
    Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
    Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)