[de l'adiaphorie]
Des semaines qu'il colle au train de la Renarde, totalement indifférent à ce qui les entoure, le Sombre se moque des troubles féminins comme il s'adapte à chaque escale, troussant une bourgeoise infidèle ou dépucelant une candide femelle, quand la Vicomtesse Rousse ne vient pas sécher ses larmes entre ses bras. Par le passé, le Slave en aurait allègrement profité, la noble aurait subit le sadisme sans qu'il n'en n'éprouve de scrupule, mais leur relation a changé avec le temps comme les évenements.
Le tour du Royaume touche à sa fin, ils zonent en Bretagne qu'il connait déjà, pour l'avoir arpentée avec l'Asmodée, quand le félon importait encore, avant que le Tigre ne s'en désolidarise après que sa Précieuse frangine soit allée s'isoler pour, finalement, rendre son dernier souffle lors d'une guerre pour l'ingrat Anjou. Le Grand Duché aura témoigné de la fin d'une ère alors qu'aujourd'hui, il veut jouer la renaissance, d'une Perle si semblable à sa mère ou d'une effrontée, le Novgorod endossant le rôle du Patriarche, premier né qu'il est l'héritier officiel.
Ses nièces se découvrent des sentiments pour des gueux, indignes de leur rang, pareilles au printemps, elles bourgeonnent de conneries, faisant fi d'une colère sourde mais réelle, qu'elles savent devoir affronter, la candeur ou le vice n'auront su les préserver. Le Taciturne n'aura jamais tant parlé qu'en ces soirées, lors qu'on lui demandera une main, qu'on assumera sa désobéisance ou qu'on quémandera son pardon. Les lèvres s'ourlent d'un rictus comme il se rémémore les paroles de la Sorcière, l'invitant au calme tant qu'à l'écoute pour ne pas défigurer, au mieux, si l'irritation plus présente qu'il n'aurait su se contrôler. Ils ont survécu à l'entretien, le Nain, la Platinette et même la Flamboyante insolente.
Dans la campagne environnante, sur le chemin du retour, une pause essentielle aux montures. Le Ténébreux s'éloigne du campement pour chasser, la putain délicate à trouver au milieu de nulle part, qu'il lui préfère le gibier saignant et nourrissant. L'aigle criard informe d'une visite impromptue, les prunelles métalliques avisent alentours comme il sait se soutraire aux regards depuis longue date, et le messager d'être piqué de frayeur, quand au détour d'un feuillu, le Novgorod l'a saisi à la gorge.
- T'es perdu bouseux?
- Je... pardon Seigneur... je... un message... il vient... de... de loin...
- Chut ! Tu parles trop Gamin, pour qui le message?
- Ni...Nini... Nikolaï... Nov...Novgor...
- Bonne nuit Gamin!
Le poing s'est abattu sur la trogne du prépubère qui s'est affalé sans moufter, le Sombre fouille les poches jusqu'à trouver une missive, le sceau est sitôt reconnu, réminiscence douloureuse à la chair tant qu'à l'esprit, comme il représente le passé mais le futur aussi.
Citation:Mon Tigre,
Je viens t'apporter des nouvelles et si jamais elles t'indiffèrent me concernant, au moins celles de ta fille.
Nous vivons très bien à Novgorod, même si l'hiver fut rude et le paysage bien peu coloré. Mais que t'importe la météo et les teintes qui nous entourent ! Nastyia est robuste, elle n'est pas tombée malade et doit posséder la force des Novgorod en son sang.
Elle te réclame parfois, lorsqu'il est question de tes exploits... crois-tu venir bientôt ? Elle se révèle douée dans plusieurs matières, mais elle aime particulièrement la science des étoiles. Je crois qu'elle voudra vite voyager et te rejoindre pour vivre des aventures. Elle est plutôt attentive, mais elle semble déterminée à suivre votre voie à Nat', Niki et toi. Elle n'est pas très coquette, un peu de moi j'imagine et elle a - malgré les efforts de ses précepteurs pour la contenir- une répartie incive déjà à son âge !
En parlant de la famille, il me semble que Natalya est partie un peu abruptement de chez son père. J'ignore si elle t'a rejoint, mais si ce n'est pas le cas, tu devrais la retrouver et voir si elle va bien. Elle n'a toujours pas écrit et les ragots commencent à courir à son sujet.
Cela t'intéressera peut-être de savoir que je m'ennuie dans ton pays de glace. Je déteste être surveillée, car même si tu ne leur as pas demandé, je sens le poids de leurs regards dans mon dos ! Ils veillent tous sur le ventre qui a mis au monde ton enfant et que tu as eu vite fait d'expatrier loin. Trop loin. Je ne me sens pas à ma place dans ton monde et figure-toi que j'ai des besoins moi aussi, alors si une rumeur te vient concernant un homme qui se rend à ma chambre parfois... hé bien je ne nie rien, mais il faut bien que je te survive Niko.
Voici, beau Tigre, quelles-sont les nouvelles,
Nastyia t'envoie tout son amour et moi une partie de mon affection -la plus grande-.
Ode.
Les prunelles métalliques scintillent de fierté à la lecture, le Slave doué de sentiment qu'il tait quant à sa progéniture. Les femelles sont sa faiblesse, Ode plus que toute autre, qu'elle aura su dompter l'organe vitale, à l'unisson de Drusilia, les deux formant son tout. L'une frondeuse quand l'autre se soumettait, elles auront subi vaillament ses excès, ses colères, ses travers et le Triangle d'une impétuosité à faire palir les plus présomptieux. Le Tigre aura aimé, sans concession, qu'elles étaient siennes et le seront jusqu'au dernier souffle, celles-là, étrangères à son sang, qu'il aura marqué de sa griffe à l'attention d'éventuels prétendants. Pauvres fous.
Nastyia, Princesse en devenir, son Unique enfant. L'héritière du Sibérien, élevée parmis les siens, en ses terres hostiles pour la génitrice mais bienveillantes et complices à la fillette. Ah belle Ode, tu t'ennuies... tu goûtes enfin ta chance, quand je t'honorai de mon désir. Veilles sur ma fille Sorcière, ou c'est ma colère que tu connaitras, à nouveau.
Semblant venir d'outre-tombe, le rire fuse des lèvres ourlées, il aliène la tranquillité des lieux, la nature s'agite du timbre guttural auquel les prédateurs nocturnes font écho de cris sinistres. Le Slave abandonne la chasse débutée plus tôt, il rejoint le bivouac sans s'intéresser à Carrie et s'attache à préparer un courrier qui partira bientôt, à destination de Novgorod, et plus sûrement de l'Infidèle rouquine.Citation:грязная шлюха*
Egale à toi-même, malgré la distance, tu me provoque, encore et toujours. Crois-tu que je sois indifférent à l'évolution de ma fille, chair de ma chair, sang de mon sang ? Tu oses te plaindre quand tu profites d'un traitement princier, rien n'est assez bien pour toi, Belle Ode ? Peut-être préfères-tu rejoindre la gueusaille, au dehors, celle qui te saute sûrement, qu'aucun n'osera poser la main sur toi, sauf d'être un bouseux ignorant.
Prends soin de ma Princesse, et cesse d'ouvrir les cuisses aux mâles si tu veux vraiment survivre. Notes ma bienveillance, le présent qui accompagne ce courrier devrait te combler. Je t'autorise les plaisirs saphiques et tu devrais trouver la compassion de mes cousines célibataires, je connais les femelles, toutes les occasions sont bonnes.
Je ferai couper les couilles de ton amant si tu persistes, mais ça pourrait bien t'amuser, Sorcière.
Je n'ai pas de nouvelle de Talya mais je la retrouverai si elle est en royaume françois, rassures son père et transmets lui mon affection, sans t'allonger, ça va de soi.
Embrasse ma fille avec tendresse, quant à toi, tu sais.
Я люблю тебя**
N.N.
Le pli est scellé des armes familiales, il sera confié à personne de confiance comme le Taciturne l'accompagne d'un objet trop lourd pour les volatiles, de ces outils obscènes dont il use avec les plus infâmes trainées, gourmandes qu'il fourre d'engins aux allures ithypalles, quand sa seule virilité ne suffit pas à les faire chialer. L'olisbos est strictement emballé, nul ne saura en deviner la teneur avant de l'ouvrir et le Novgorod ne s'émeut pas, qu'il sait sa famille respectueuse comme sa Rousse en aura la primeur.* Sale put***
** Je t'aime
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