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[RP ](public)février 1464 - Creusons la tombe du lys

--_mahaut.
[Angers, salon de perforation pedestre gratuit, porte Toussaint]





Une jolie ville, Angers. Elle en ramènerait volontiers des enluminures pour faire râler les gens en taverne quand elle s'éterniserait à raconter "et là, on voit pas, mais juste derrière, y'a un type qui fait des galettes de maïs pas chères du tout" dans ses vieux jours. Pour l'instant, elle était juste coincée dedans, et entourée d'angevins. Plutôt armés mais charmants.

- Quel pays d'huîtres.

Oui ! Mais oui ! Mais mille fois oui ! Et encore, pas fraîches ! A vrai dire, la Guyenne n'avait jamais rien fait à Mahaut ni aux poneys. Sauf si on considère qu'exister à la frontière du Périgord (mais pas de l'Angoumois) était suffisant comme affront, ce que le Périgord entier (à l'exception de l'Angoumois, qui s'en foutait et voulait juste son indépendance, s'adresser à Myrmillmze pour de plus amples informations) s'accordait à penser. (suivez, un peu). D'ailleurs, le guyenno-breton avait un comportement étrange, à secouer la tête et les pieds en la regardant. Sans doute une forme de sénilité précoce, due au manque de foie gras dans leur alimentation.

Mahaut hocha donc la tête d'un air convaincu et profondément attristé vers l'Archipaillette. Et encore, ils n'avaient pas encore parlé du Limousin.


« Ne vous excusez pas, Gligor est champennois »

Curieuse, elle releva la tête pour regarder ledit Gligor. Fianchtre. On aurait dit un Anatole, mais voûté. Sur l'instant, elle ressentit tout le manque créé par l'absence de son écrivain particulier. Plus personne pour écrire à sa place. Plus personne à ridiculiser. Plus personne pour s'occuper des menus détails (noooon, non elle n'avait pas le charisme nécessaire pour vider les pot de chambre, non). Plus personne pour s'occuper de ses poules. Plus de poules, d'ailleurs ! Plus... plus d'argent, non plus. Non mais quelle idée elle avait eu de le faire légataire de tout son fric en Bretagne, hein ? Sur le coup, ça lui avait paru bien. Du genre "HA HA ! En fait chuis trop sympa, personne s'y attendait". Mais une fois admis qu'elle n'avait aucune intention de mourir, comment faire pour récupérer son fric, hein ? Bref, Katina avait tout ce qu'elle n'avait pas, ou plus. Un titre qui claque, un souffre-douleur et... ouais, une armée avec elle. L'ailffe iz eu bitche.

- Pasmahaut n'a pas tort, votre Archiduchesse. On peut pas laisser notre sucrétaire dans cet état en plein milieu du chemin. C'est que ça fait un peu désordre, on va finir par croire que c'est un royaliste. Heu... Ehéhéhé !

- Ha ben non, quand même, il est pas assez bien habillé !


Non mais c'était vrai quand même, fallait pas mélanger les torchons et les serviettes. Myrmillmze n'était pas vraiment royaliste, il était juste Myrmillmziste à tendance poneysque. Ce qui n'avait rien à voir ! Mais rien ! Pourtant, personne n'avait l'air de vouloir entrer dans ce débat et l'archiduchesse les entraina dans la ville.
Jolie ville, Angers, non vraiment. Plein de gens aux fenêtres, armés jusqu'aux dents et les regardant bizarrement, des cris au loin à base de "pendez-leeee", des cuisines rutilantes avec des servantes armées de hâchoirs à viande,... non, vraiment, pittoresque.
Enfermés dans les cuisines, le beauf' fut déposé sur une table en geignant. Inquiète, l'archichouquette se tourna vers eux :


-Comment va-t-il ?

Et là, j'ai envie de dire, il y a deux sortes de gens. Ceux qui pensent à eux, sous prétexte qu'ils ont un trou dans le pied, et les autres. Qui pensent à eux, mais parce que c'est une habitude. Mahaut comprit donc instinctivement qu'on lui parlait, à elle.
A moitié frigorifiée à cause de sa tenue (charmante, une fois de plus, mais ô combien légère en ces temps de mi-saison casse bonbons), constatant qu'elle avait cooooomplètement oublié son manchon en vison, et mortifiée par sa besace qui jurait avec son collier, elle décida de montrer néanmoins un bon côté de sa personnalité.


-Ca va, il a tenu le coup, merci... dit-elle en tapotant son brushing.

Ben oui, avec toute cette marche, plus les gouttes, c'était pas gagné. Mais ses vagues curly étaient encore là derrière sa coque crêpée. Elle avait fait du beau boulot.
Mais évidemment, il fallait toujours que Myrmillmze la ramène. Et vas-y que j'ai mal, et vas-y que j'ai un trou dans le pied, et gnagnagni et gnagnagna...


- Maaaallll...
Le... Le Grand-Truc a fini par m'avoir...
Je... Je sens la vie me fuir par le pied...
Dites à Mahaut de ramener ce qu'il restera de mon corps à Angoulême. Je veux reposer parmi les miens...
Et dites à... Oui. Dites à ma femme que j'ai pensé à elle. Enfin quelques secondes. J'ai pas que ça à faire non plus.


Ah non, hein ! Pas Angoulême ! J'y remettrai pas les pieds ! Chuis Sainte Boulasse mais quand même, j'ai mes limites hein ! Pis Orka... tu lui diras toi-même, chuis sûre qu'elle dira rien si tu reviens de la guerre avec un seul pied. Pourrait-on garder celui avec le trou et l'empailler ? Vous faites ça ici ? C'est très sympa en décoration, pis personne aura le même comme ça.


Voilà, c'était sorti comme ça. Un cri du coeur, quoi. Un cri du coeur qui trahissait son appartenance royaliste, en plein milieu des cuisines du château d'Angers, face à l'Archiduchesse.


- Oh.

Elle tapota ses lèvres distraitement.

- J'ai gaffé, non ? C'est tout moi, ça, on cause on cause et j'oublie... Bon, ce que je propose, c'est un deal gagnant-gagnant. Vous lui coupez le pied, je rends le nécessaire à daim à sa propriétaire et on vous laisse en famille. Je vois bien que vous avez une fête à préparer, on voudrait pas déranger. On peut même vous débarrasser des ragondins sur le chemin, hein, Jean-Carottanou ? Non parce que c'est très dangereux pour les bords de rivière, les ragondins, ça creuse pis on le voit pas et on se tord les chevilles et ça serait bête de se tordre une cheville à la guerre, hein ? Du coup on rendrait service et ce serait bien. Voilà.
Chrystel.
[Espèce de ca(o)nard- Laka Evezh]



Bon, il fallait l'avouer, la Duchesse n'avait pas participer à la fondation du magnifique anatidé qui s'élevait à présent sous ses yeux.
Non, travailler et suer, c'était pas dans ses cordes, elle préférait payer des gens pour cela.
Elle venait juste de rappliquer et admirait avec enthousiasme le travail produit par la troupe.
Au courant du projet, elle était fière de la suprême qui encore une fois, offrait une idée grandiose.

Ses yeux alors attirés par la hauteur du chef d'oeuvre restaient éblouis.
Elle en fit le tour et quelle ne fut pas sa surprise en s'approchant, lorsqu'elle rabaissa ses mirettes à hauteur humaine, pour constater l'alignement tout masculin en train de se vider sur les roues du chef d'oeuvre alors qu'elle les pensait en train de finir les derniers ajustements au niveau directionnel.
Une odeur lui saisit alors les narines, elle ne pu que reculer, s'éloigner.

Apercevant alors au loin la rousse, elle s'approcha d'elle et s'assit à ses côtés. Remarquant les bottes à ses pieds, elle lui offrit un large sourire.


Leyah ! tout va bien ?

Les hommes sont motivés, ils marquent même leur territoire sur le canard. Charmante idée ! on va attirer tous les chiens errants aux alentours.
En même temps, ils ne seront pas de trop !
Pour la discrétion, ça risque d'être plus compliqué, non ?


Après toutes les odeurs supportées depuis quelques jours, il n'en manquait plus guère à l'appel, celles du sang et de la pourriture. Ces dernières ne devraient plus tarder à pointer le bout de leur nez.
Tiernvael.de.kerdren
    [Sur une lice à Angers.]

Pfûûût ... Erm.

C'est avec un peu de honte que Tiernvaël avait sorti un son comme celui-ci.
Il paraît que le rouge va bien avec le vert mais là, le petit Bretangevin était plutôt marron.
Et puisque je vois déjà à votre mine dégoûtée que vous avez les idées déplacées, je vous signale qu'il porte dans sa bouche l'embout d'un cor dont il s'évertue à démystifier l'art de son utilisation artistique. Oui parce que voyez-vous, ça peut servir à plein de choses un cor, mais ce n'est pas l'objet du jour.
Kachina pouvait arriver d'une minute à l'autre et apprécier - une fois passé son étonnement - la qualité du jeu tiernvaëlien : nul. Même Nul. Avec un grand n.


C'était la veille après avoir bu quelques verres gentiment proposés par un Gurwan qui n'oublia pas de se faire remercier d'une cordialité douteuse - comprenez qu'ils se sont charriés, les deux - après cet élan d'ivresse et de joie de vivre propre à la qualité de vie angevine donc, que le Collanté se décida de faire un tavernathon.
Non non, il ne s'agit pas d'un je-ne-sais-quoi avec encore une sirène sentant à dix lieues la moule - il fallait que je la fasse - mais bien une tournée des bars de l'époque dans l'optique de rentrer bien rond comme il faut pour une première soirée passée dans la capitale avec ses nouveaux compatriotes.
Petit spoil pour ceux qui n'ont pas le temps de tout lire mais qui s'inquiètent pour la santé du blond : il est bien rentré mais il a un peu mal au crâne ce matin car il s'est cogné à sa table de chevet à l'issue d'un rêve bizarre.
C'était à l'Ordre des Loups Blancs - celui-là même avec lequel j'ai gagné au loup garou - qu'il avait rencontré la femme aux cheveux de jais qui lui avait demandé ? commandé ? intimé de jouer du cor le lendemain en ne portant que ses collants verts.


Et nous y voilà donc ! Le lendemain sur une lice proche des remparts où pouvaient s'entraîner les fidèles combattants de l'Anjou en vue du proche déchaînement des armées du Lys.
C'était donc avec le dessein de motiver ces joyeux drilles que l'homme souffla dans le cor si fort qu'il en devint tout rouge - un peu comme dans la cour de récré on s'amusait à celui qui pouvait retenir sa respiration le plus longtemps - sauf que là ça ne durait qu'une poignée de secondes et la couleur ne s'estompait que bien difficilement.
Qui oserait se moquer de lui ? L'avait-on seulement entendu ?
Il reprit son courage à deux mains et retenta de rage et avec force mollards et autres joyeusetés salivaires dans le conduit faisant frissonner ses lèvres sous la puissance de l'assaut qu'il donnait sur la corne de l'instrument.
Une charge ! Une seule et unique mais quelle charge. La légende selon laquelle cet essai fut fructueux aurait été réalité si cela ne s'était pas passé ainsi :


SCHBROUUUUHUUUUUUMfuuiiit’.

Car si le début - et même le milieu ! - était prometteur, ça finissait en queue de poisson.
Pourquoi, me demanderez vous ?
Hé bien parce qu'il n'a pas su maîtriser son souffle. Il a cru qu'il durerait infiniment. Mais non, toutes les bonnes choses ont une fin, sauf la saucisse qui en a deux.
Bref, c'était un peu dommage mais il s'entraînera encore à vous casser les oreilles durant les prochains jours si on ne lui a pas fait comprendre qu'en fait il était du camp des royalistes et que c'était à eux de s'en occuper.
Enfin pour le moment ils ont l'air très choupet côté angevin, si bien qu'il s'y sentait à ses aises en tant que fidèle oreiller de la belle au bois dormant : Broune.

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Falco.
Pont de Cé - La Couleuvrine d'Empodio

Ils étaient parés.
Sur l'ïle entre les deux ponts formant Cé , l'Armée Empodio était disposée de façon à faire nombre.
La couleuvrine pointée à l'horizontale presque au sortir de la chaussée.

Lui ne voit pas les Armées Royales sur la rive au loin.
Il entend les trompes, les ordres portées par le fleuve.
Puis l'immense brouhaha metallique quand le Lys avance sur le Pont.
Des chevaux, des pieds ferrés, des grognements, des encouragements...France va enfin au feu.
Et ne sera pas déçue.

Il a un regret le Vicomte de Cravant.
C'est de ne pas disposer encore d'assez d'arquebuses . Cela aurait été massacre.
En fait il en a un second.
Ce n'est pas facile d'être incapable d'échanger un regard avec celle que vous aimez parfois.

Les voila, ils approchent

Ils vont ralentir en arrivant ici. Quand vous verrez leurs tronche en mirant notre accueil, tirez à mitraille!
Puis on décroche! Vite! Car nous aurons des molosses furieux aux trousses!


Et ils furent la! Les ultimes fines fleurs de France. Tout ce qui restait de la grandeur royale traversant la Loire au pas de charge.

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Finam
[Saint-Aubin : aux fortifications]



Les défenseurs de Saint-Aubin étaient toujours affairés à l'édification des défenses le long de la rive lorsque le Comte y parvint. Le paysage alentour n'était pas forestier, on y comptait plus d'îlots que d'arbres, et les angevins avaient parfois dû improvisé leur limes défensif avec ce qu'ils pouvaient récupérer des masures environnantes. Ici on empilait mobilier et planchers arrachés de leurs fondations à grands efforts, assez largement pour que cette masse disparate de bois soit un mur impraticable. Là on parvenait à hisser ce qui se rapprochait plutôt bien d'un mur de pieux, un plaisseis d'objets coupants arrachés dans la forge du bourg. La disposition générale, bien qu'irrégulière, était néanmoins parfaitement réfléchie. Sur la partie orientale de la place qui donnait face au pont les maisons courraient jusqu'au bord de Loire et il avait été facile d'y combler les brèches. A l'opposé, sur la partie occidentale, c'était le vide total et c'est là que l'essentiels des défenses trônait. Les chemins par lesquels l'ennemi pouvait prendre le flanc de ces défenses était ainsi coupé et difficilement abordable. C'est au centre de tout ceci, face au pont, qu'ils avaient laissé une brèche, le réceptacle de leur nasse.
Le Montmorency était paré de fer de pied en cap, comme l'essentiel des hommes présents. Les angevins étaient depuis longtemps des gens d'armes, et si les escarmouches et la rapine ne leur imposaient pas d'équipement particulier, en temps de guerre ils n'étaient pas faits de fripes comme l'entendait l'imagerie populaire. Loin de là même. Une broigne de cuir lourde habillait le tronc de notre homme, quand des cuissots et des grèves d'acier lui tenaient lieu de froc. Des pièces déjà largement éraflées, par les années de combat, mais en état. Pour une dégaine de vieux briscard qui ne détonait franchement pas dans les défenses. La plupart des Gennois, des Orpilleurs, des gens du Clair-Obscur, des Cotereaux et des Vrais-Saigneurs, avaient à présent plusieurs campagnes guerrières à leur actif. Les brigands que la France pensait pouvoir mater étaient d'une stature militaire au moins égale aux armées du Roy.
Il se rapprocha d'un brasero où des hommes devisaient à qui mieux mieux en scrutant l'autre rive. Le O'Mordha tenait la dragée haute à un autre, affirmant bien haut qu'il ne leur voyait pas de bas quand son vis-à-vis lui rétorquait plein de conviction qu'il n'y voyait rien, et confondait leurs têtes avec leurs culs. D'une tape sur l'épaule de l'irlandais, il s'invita dans les échanges d'une forte voix lui aussi:

-Je dis que vos châsses sont à tous les deux bien en face des trous, et que pour soutenir les idées nauséabondes de leurs Princes il faut bien que leur gueule côtoie leurs merde.
La chaleur des braises lui fit du bien.
Ils sont prêts nos petits lapins, sur l'île?
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Finn
[Saint-Aubin – aux fortifications]


À l'horizon, les troupes françaises semblaient progresser ventre à terre. C'était du moins tels que les percevait l'Irlandais en tournant sa trogne à demi figée vers cette nuée d'oriflammes venus pour en découdre au Pont de Cé. Effet de relief. Son voisin, lui, leur confondait le haut avec le bas. Un désaccord profond s'installait entre les deux vigies improvisées. Personne ne pouvait ramper et marcher sur la tête à la fois, pas même des français. Il fallut bien que Gennes s'en mêle et fasse la synthèse d'un commentaire tout en poésie pour les mettre d'accord et éviter que la tête de l'un ne termine dans le brasero. À sa question, O Mordha étala un demi-sourire goguenard.

Prêts à détaler vers nous, il semble. C'est bien la première fois qu'on verra des lapins appâter des tanches, ah ah !

L'idée de la nasse était simple mais redoutable. Les solides fortifications de fortune qu'ils avaient érigées à Saint-Aubin leur assuraient que l'ennemi ne puisse s'infiltrer que par la maigre brèche qu'ils y avaient laissé, au niveau du pont les reliant à l'île. Il fallait seulement espérer que l'armée ducale l'y conduise en se repliant de l'île vers le bourg qu'ils gardaient, car une fois à Saint-Aubin, leurs compagnies de Buses n'auraient plus qu'à les cueillir au compte-goutte.

À moins que notre gibier ne flaire le piège., enchaîna le baron, à l'ironie palpable. Nos ennemis sont de sérieux pêcheurs, j'ai cru comprendre qu'ils avaient passé leur temps à taquiner les poissons durant ces longs mois d'attente. Ils sont d'ailleurs plus pêcheurs que soldats, à mon avis. Alors c'est dire s'ils doivent être calés en pièges aquatiques.
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Janis
Pont de Cé - La Couleuvrine d'Empodio

Le voila le combat tant attendu, combien de temps avait il fallu à ces gens pour trouver et attaquer Angers ? Un mois deux mois ? On ne savait plus. L’attente atteignait son paroxysme, même si l’angevin est décrié comme sauvage il n’en restait pas moins discipliné, la soldatesque armée était parfaitement bien en formation attendant les instructions. Janis sentit une boule se former à l’intérieur de son ventre, la peur, la crainte de mourir. Là il pensait à ce qu’il avait vécu, pas grand chose au fond. Des regrets déjà il en avait. Ses pensées allaient pour son frère, pour Melchiore qui avait lui retrouvé sa moitié. La difficulté était de bien se concentrer là un vieux grisou lui cria dessus.

Ne défaillit pas gamin !

La fermeté du réveil cette fois ci il ne l’avait pas eu comme si il avait prédit ce qu’il arriverait, tous étaient là à attendre, un clairon retentit. Le sol venait à trembler, misère au loin les voila qui arrivaient. Certains à pieds d’autres sur de belles montures, tout Empodio se mit à crier à l’unisson.

VOUS NE PASSEREZ PAS !


La tentative d’assaut allait commencer, les mitrailles furent tirées, un bon nombre chu *, d’autres ne se dégonflaient pas et poursuivirent leur course. Vite il était temps de se barrer !


FUYEZ PAUVRES FOUS !


*14/04/1464 04:07 : Vous avez frappé Wylfrid. Ce coup l'a probablement tué.

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Enored
[Saint-Aubin – aux fortifications]

L'Irlandaise avait rejoint les Orpilleurs en silence. Ombre parmi les ombres. Le regard planté au loin, elle goûtait le calme avant la tempête. Ce moment où, tout pouvait basculer d'un instant à l'autre. Cet instant où l'on voyait le grain arriver au loin sans savoir si l'on pourrait l'éviter ou s'il fallait l'affronter. Instant où la tension montait, doucement, mais surement. Cette tension qui la galvanisait. Elle se sentait bien dans l'action.
L'ennemi approchait. Un demi-sourire sur les lèvres, elle écoutait les commentaires sur la tactique employée par les royalistes pour arriver sur eux.

Parce qu'ils arrivaient enfin, après avoir pensé jouer avec les nerfs des Angevins. Au final, ils avaient laissé le temps à la rouquine de devenir Irlangevine. Un peu d'Irlande, beaucoup d'Anjou. Elle était là, prête à en découdre, sereine, attentive. Prête à défendre ses terres où elle se sentait chez elle.

Elle arqua un sourcil au moment à Finn évoqua la possibilité que les royalistes ne flairent le piège. Son demi-sourire s'accentua en notant l'ironie dans la voix. Ombre silencieuse parmi les ombres, Enored attendait. Ils arrivaient. Elle songeait à son arrivée en Anjou, sa rencontre avec le Baron de Durtal, les gens qu'elle avait découverts et appris à apprécier. Petit à petit elle avait fait sa place, s'était installée, définitivement ? L'avenir n'étant jamais certain ...

Elle se rappela la discussion de la veille en taverne avec la Baronne, gentiment surnommée la Momie. Elle l'avait félicité pour son efficacité dans la gestion du port. Ces paroles avaient touché l'Irlandaise, qui ne pensait faire que ce que son poste de chef de port exigeait.

Le calme avant la tempête, y trouver la force pour le combat à venir. Si elle était rompue au maniement de l'épée, elle n'avait jamais été prise au sein d'un conflit d'une telle ampleur ... Regard planté au loin, elle était sereine malgré tout. Ils arrivaient ... enfin !

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Linexiv
[Saumur, 13 avril, la naïveté est la mère des cimetières.]

Se perdre guette chacun, arrive le jour où l’enfant doit quitter le nid, début d’une affreuse incertitude contre laquelle quelques brindilles emportées permettent de garder intacts les souvenirs. Grandir ensuite, par ses actes, donner et recevoir, apprécier la pierre de la nouvelle maison, choisir l’acier, souffrir et enfin connaître. Se forger une belle assurance, à la hauteur de celui avec qui on chevauche et se moquer des aléas répétés puisque le temps heureux semble infini.

Des beaux châteaux du Val de Loire, il ne demeure plus que Candes que l’ombre de Saint-Mars protège encore. Line aime à s’y rendre et cela davantage depuis son exil angevin : remonter la Loire, c’est parcourir à rebours ses malheurs. La guerre fleurit au printemps, adage apprécié autrefois, les plus beaux pétales sont de vermeil. L’affaire en question l’a laissé indécise, lâcheté diront certains, conscience ébranlée et lassitude en vérité. Devoirs de l’hôte d’un côté, engagement d’une vie de l’autre et l’honneur en guise de balancier. Une tourangelle en villégiature en Anjou depuis la nouvelle année ne peut décemment remercier de l’hospitalité en croisant le fer. En diable posé sur son épaule, Cravant lui a pourtant offert une lame neuve. Quant à répondre à l’appel royal, la déliquescence parisienne le rend chaque jour plus fade. La Touraine n’a pas levé son ban et servir l’assassin de son promis ne ressemble pas au faide espéré.

Un mot de Pontoise l’aurait décidée, lui demeure un des rares capitaines connaissant la valeur des mots prononcés. Sauf que la médiocrité de l’affaire, c’est-à-dire les bannières chatoyantes érigées en cache-misère ou pire encore la nécessité d’envoyer tout l’Ost royal pour soumettre une seule province, l’a emportée sur la perspective des joutes à mener contre Cartel.

Les piètres exploits des premiers jours de la campagne lui ont donné raison tandis que l’épidémie fuit par Line s’étend jusqu’à Saumur. « Si tu ne viens pas à la Touraine, la Touraine viendra à toi ». L’adage la nargue, tout comme de savoir la fratricide Véretz occupée à piailler sur le trône ducal. Parfois, il arrive qu’on perde jusqu’au chemin de sa maison. Errer suffit un temps, mais il faut finir par le retrouver ou alors en emprunter un nouveau. La décision mûre, un ultime pèlerinage à Candes en compagnie de Bertilde appuyait l’augure.

Des rumeurs du séjour des armées, Line s’estime chanceuse : les tourangelles chevaucheront sur leur terre et la femme connait les chefs des armées royales. Elle-même se décide pour une légère provocation et arbore l’or et le sable du Val de Loire, éternelle tenue de deuil. L’épée vierge de sang est accrochée à la selle du cheval, en évidence mais détachée du cavalier. Bertilde ne porte aucune arme non plus, là reste une coutume ancienne, nécessaire pour franchir les lignes.

L’ancien temps, celui de l’honneur et de la parole seule, est mort lui contait Saint-Mars, elle ne l’avait jamais cru qu’à moitié car en ce temps-là Pierre de Montlouis était à ses côtés et à tourner la page, elle ne se résigne pas. Le vicomte avait raison, toutefois, jamais Line n’aurait cru se faire tuer par sa voisine. Pourtant, à Candes coule aussi la Vienne.

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Lovelymaster
Pont de Cé. Empodio

Le changement radical depuis hier était surprenant. Des pas nonchalants de la ballade, l’angevin passait au pas de course.
Brouhaha, état fiévreux pour certain à l’approche du danger, le dénéré par contre, avait le cerveau vide. Les mauvaises langues diront qu’il n’a aucune difficultés a faire le vide quand il n’y a rien à vider.

Pour le moment le Dénéré pensait (penser avec le cerveau vide. Hum… A ce niveau nous parlerons plus d’un automatisme de Vieil ivrogne) a vider la boutanche de gnole locale tenue en main.
Celle-ci foisonnait à l’approche des prem1res escarmouches et permettait de laisser au repos toutes questions métaphysiques sur le bien et le mal de trucider ces animaux de royalistes.
Ah ! La question animale, vaste sujet pour un militant de la LPA.r (Liberté Pour ces animaux de royalistes), association dirigé par la voluptueuse, la plantureuse Birgit Barjot dites BB.
Bref, l’en avait rien foutre de l’esclavage des royalos, c’était plus les courbes de la dame qui l’attirait.

Les ordres arrivaient, les regroupements d’escouade étaient en cours. Et l’info tombât, son groupe était désigné pour tenir la première ligne de défense.

Enfin, sa lame allait chanter autre mélodie que celle de l’affutage.


14/04/1464 04:07 : Vous avez frappé Wylfrid. Ce coup l'a probablement tué.
14/04/1464 04:07 : Vous avez engagé le combat contre Wylfrid.
14/04/1464 04:07 : Vous avez frappé Romanuslupus. Ce coup l'a probablement tué.
14/04/1464 04:07 : Vous avez frappé Abys. Ce coup l'a probablement tué.

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[Louis Marc de Dénéré...Puis ch'ai tout!
Albin.
[Avant la bataille de la nuit du 13 au 14 avril, côté royaux]

Des semaines même des mois que le Albin attendait de pouvoir se venger de tout ce qu'avait pu faire ces "hommes" réfugiés en Anjou. Oui nous parlons bien de réfugiés car certains ne sont pas de cette contrées qui depuis plusieurs années se dit indépendante.

Des semaines à ronger son frein suite à l'attaque sur le Maine puis l'Alençon vivant cela de loin et à préparer cette vengeance qui s'avérait légèrement personnelle au fur et à mesure en apprenant les noms des gens que ces "angevins" ont blessés.

Il y eu sa mère adoptive, puis sa demi soeur cette dernière lancée dans la mission "kamikaze" de Gatimasse rien de tel pour enrager intérieurement le chéri à Mini.

Engager depuis des semaines dans une armée, à faire des aller/retour entre différentes villes pour différentes raisons l'ennui gagnait petit à petit mais le gros point positif c'est de rencontrer des gens qu'en temps normal on aurait jamais pu faisant passer l'ennui au fur et à mesure des discussions et des délires.

En cette journée du treizième jour d'avril mille quatre cent soixante quatre, une journée qui semble calme malgré la position des armées battant étendards au Lys.
Chaque membre de chaque section allait retrouver son armée d'affectation mais certains discutaient encore.
Il était question de rose -bleu, bleu-rose , rose -rose , bleu bleu ou différentes couleurs enfin on s'y perdait un peu si l'on ne savait pas trop de quoi il s'agissait réellement.


Non pas de rose, c'est moche le rose. C'est mieux le bleu ou le noir voyez moi je porte tout le temps du noir c'est plus agréable que le rose. Je vous l'ai déjà dit le rose j'ai déjà donner.

Et puis ça ne fait pas sérieux le rose, imaginez me voir débouler sur le champ de bataille sur un poney rose avec un biscuit rose à la bouche, c'est trop voyant toute façon.


Ah oui voyant mais d'un côté ça a du positif au moins il n'y a pas de risque de confusion.

Demain on fera quoi? Des choppes roses aussi, de la bière rose, du vin rose? La vie en rose?

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Cobra.
[Saint Aubin - Aux Fortifications]

De ceux qui me connaissent en me croisant tous les jours, ou m'ayant connu avant mon arrivée en Anjou, ne pourrait en cet instant faire le rapprochement avec le Persifleur.

Harnaché de mon plastron, ma tête ceint par une cervelière que recouvre mon heaume, j'ai choisi de revêtir des chausses en mailles légères pour protéger mes cuisses et pouvoir me déplacer plus facilement, ma fidèle batarde à ma ceinture.

Les huit hommes qui forment ma lance ont le visage aussi fermés que le mien, seule Bafouille ne semble pas dans son élément. Je me fais du soucis pour elle, c'est en partie de ma faute qu'elle se retrouve à mes côtés. Elle n'est pas prête, ne le sera sans doute jamais d'ailleurs pour se battre.

Les bruits des chevaux, et les cris de nos assaillants ne tardent pas à retentir dans la nuit, tout le monde se déploie en position de combat, une furtive pensée pour Elle, que je sais proche et loin à la fois avant que le premier estoc d'une longue série ne jaillisse de mon bras.

Les corps tombent, le sang coule, je continue d'avancer, de parer, de frapper, je suis un autre, la fureur m'habite, je ne veux pas céder, je lutte comme le font mes frères d'armes, les royalistes ne passent pas, ils se replient sans doute pour mieux revenir à la nuit prochaine. 6 de mes gars sont à mes côtés, un seul manque à l'appel.

Bordel .......

Mon regard sombre se pose alors sur le corps à terre de Bafouille, je blêmis en me dirigeant vers elle, m'agenouille et tâte son pouls, soupir de soulagement qui s'échappe de mes lèvres, elle est en vie. Une plaie semble provenir de son épaule, d'un mouvement souple je la soulève dans mes bras et l'emporte sans peine vers le poste de l'infirmerie.

Soignez là .......! Occupez vous d'elle !

Ma voix a sans doute claquée, car je n'ai pas le temps d'ajouter un mot supplémentaire qu'on est déjà en train de l'installer et qu'un médecin s'occupe d'elle.

L'type relève la tête et me sourit après un premier examen rapide.

Rassurez vous elle est entre bonnes mains.Perte de connaissance.......la blessure ne semble pas profonde........

Deuxième soupir de soulagement depuis l'arrêt des affrontements, la chape d'angoisse qui m'étreint ne m'a pas encore quittée. Elle le sera une heure plus tard, en rejoignant la taverne du CO.
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Ninon_
[Pont-de- Cé... l'attente]


On se disait, les affaires vont reprendre. On va tailler dans le lard, se faire de bons pâtés de royalistes, même Eluhanne avait placardé un parchemin pour recrutement de fossoyeurs spécialisés en royalos. Il y avait eu une féroce campagne de propagande partout, en gargote, en halle, au Conseil. On se voyait déjà auréolé de gloire dorée, alors ça a enclenché les foules tu penses, nous amener des secrets croustillants, des histoires peu ordinaires... buter du royalo c'est pas à la portée de toutes les bourses ; si bien que les rumeurs avaient dépassé nos frontières, mijoté au cœur des sociétés royales qui se sont mises à réfléchir s'il ne valait pas mieux se comporter en bourgeoises masses peureuses.

C'est pas que j'aime la guerre. Je dirais même que j'aime pas ça, mais je me suis faite embarquer parce que je voulais connaître des sensations fortes. Avec les Orpilleurs je fus servie ; et puis un jour, une guerrière m'attendait sur un pont... alors elle m'a fait vivre ma période probatoire.

Donc, plus de trois mois après, le gibier ne venait toujours pas se faire piéger à nos collets. On aurait dû déclarer ouvertes nos frontières pour attirer les cocus et leur faire croire qu'on traiterait leurs problèmes, je suis certaine qu'on aurait eu des clients. Si tu refuses le cornard, tu te condamnes à l'inaction et ça changera rien.


[L'assaut]

Et puis le grand moment tant attendu arrive. Pas moins de six armées royalistes allaient nous mettre (soi disant) la raclée la plus monumentale de toute l'Histoire de l'humanité. de notre côté, carte blanche. Détruire. Qu'importe les moyens.

Les foies bleus sortis de Saint Maurille s'engagent sur les Ponts-De-Cé, alourdies par leur démarche pesante de soldats royalistes satisfaits, coudes en arceau, comme tout individu persuadé de sa force. Le con et le bœuf ont en commun l'instinct de certitude. Etant sûrs de tout, ils le sont également d'eux-mêmes, ce qui leur donne un énorme avantage sur les créatures encombrées d'intelligence.

On nous les annonce comme des monceaux de résistance les Royalistes. Des super coriaces des qui abandonnent la Bourgogne pour s'essuyer les pieds sur notre bonne vieille terre angevine.
Ceux de ma section s'aèrent la gorge en délaçant le haut de leur chemise. Certains jettent leur bitos en arrière, Eluh abaisse sa visière. Je lui serre sa paluche et lui file quelques paroles d'apaisement et qu'un jour tout ça sera raconté dans La Rousse Illustrée


Bon , en attendant c'était l'assaut, la ruée vers l'autre, le cataclysme.

- Pas de quartier ! Que Vive l'Anjou !

Qu'est ce qui me prend de hurler ainsi ? L'ambiance sans doute.

Notre section fait bloc, et ça marche ! On prend de plein fouet les six armées de royalistes mais ça ne nous fait pas plus d'effet qu'un caca de mouche. Ce que je peux vous dire, c'est que ce qui a eu lieu au cours de cette nuit n'est pas descriptible. On ne voit que des angevins ruant, riant, fonçant, frappant, malaxant, molestant, écrasant, tordant, dévissant, déboîtant, assommant, tuméfiant, lardant, arrachant, défonçant, brisant, édentant, démantibulant, rugissant... On est fabuleux ! Un paroxysme, un aboutissement, une apothéose. On mettrait des ex voto dans nos églises tiens (sans s, c'est invariable comme la connerie humaine).

Ça dure près de... Oh ! Plus que ça ! Un festival, une science du coup, une générosité dans l'effort, quelle prodigalité dans l'art de la torgnole. La course de chars de Ben-Hur c'est de la rigolade pour constipés à côté de ce spectacle.

Fallait comprendre. Trois mois à se tartir... on avait des instincts à assouvir. Et puis on en avait marre de déféquer sur l'univers à longueur de journée. L'intestin a ses limites si la vacherie humaine n'en a pas. Alors il fallait que ça s'évade autrement.

A l'issue de cette première nuit de combat, on déplore quelques dommages chez nous. L'un a une fracture du bras, un autre un oeil crevé, un troisième aura définitivement une voix d'oisillon...
Et Bafouille... on nous l'annonce mourante ! Merde... Paraît qu'elle a morflé de plein fouet. Fallait aller aux renseignements et tout faire pour qu'elle vive...

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Eluhanne
[armée Empodio - Pont de Cé]

L'attente, encore l'attente , toujours l'attente. Une nuit encore à guetter, à scruter les ténèbres, à tendre l'oreille à chaque bruit insolite qui aurait pu annoncer enfin leur arrivé tant de fois annoncée.

Et enfin, aux primes lueurs du jour, il faut se rendre à l'évidence, ils ont visiblement décidé de montrer leurs sales faces, et ont finis par trouver la route d'Angers. Indécision, tergiversation, couardise, pleutrerie, haute stratégie ne sont plus de mise de leur part, l'armée royalo est là... la jeune brune n'a toujours pas compris pourquoi ils avaient mis autant de temps, mais elle n'est après tout ni maréchal de je ne sais quoi ou connétable de tout et de rien. Juste une fougueuse représentante de la jeunesse angevine prête à en découdre, et impatiente que ça commence.

Mais pour la première fois, dans cette attente il n'y eu pas que volonté pure de combat et d'action. Ce n'est plus seulement sa rage bouillonnante qui la guide, et même si elle a toujours ce feu du combat en elle, le doute l'assaille en cette heure matinale. Jamais auparavant, autant dans le Maine qu'en Alençon, avant sa blessure, elle n'avait eu la moindre crainte, le moindre état d'âme. L'ennemi était devant, on voulait passer, on leur rentrait dans le lard, on plantait son fer dans leur chair, on en éclatait un maximum et advienne que pourra. Les blessures ou la mort, oui, bien sur, on y pensait mais ça restait celles des autres et l’apanage de ceux d'en face.

Alors, assise sur le bord d'un talus près du pont de Cé, à quelques mètres de son groupe, elle est songeuse la brune en observant l'ennemi se mettre en ordre de bataille et déployer ses oriflammes. Comme en écho à ses pensées, son regard s’égare sur la silhouette de sa rousse non loin d'elle. C'est pour elle qu'elle doute, sa blessure, son propre sang qu'elle a sentit coulé en Alençon, lui ont prouvé que tout ça n'était pas qu'une vaste plaisanterie et une bonne partie de rigolades entre buses qu'on raconte ensuite en taverne en se tapant fort sur les cuisses durant les longues soirées pour faire rire les copains. Les angevins aussi ça se fait traverser par les flèches, les lances ou les lames, et son épaule marquée le lui en rappelle de temps en temps la cruelle réalité. Elle et sa belle, peuvent en être, elles ont beau s'aimer, jeunes donzelles insouciantes dévoreuses de vie, elles ne sont pas pour autant immortelles. Et partout autour d'elles, les anciens parlent, l'affaire cette fois s'annonce sérieuse, on attend du monde et du lourd. Alors dans l'attente qui précède juste la tempête du combat et qui laisse trop l'esprit libre et les pensées prendre le dessus, Eluh s'inquiète pour sa Ninon. Elle la regarde longuement et discrètement,s'imprégnant de sa silhouette, de son visage, de son sourire, et bientôt c'est elle même qui se met à sourire de la voir vivre ainsi sous ses yeux. Les pensées funestes se dissipent alors aussi vite qu'elles ont pointé le bout de leur nez dans son esprit. Machinalement elle joue avec son épée qu'elle fait tourner sur elle même entre ses jambes. Ce geste la rassure, l’apaise, tant qu'elle aura une bonne lame angevine entre les mains il ne pourra rien leur arriver, elle en est sûre maintenant et elle les attend de pied ferme, ces fichus pleutres. Elle s'amuse même à chaque tour de l'épée, de voir les poinçons en forme de fleur de lys qui ornent la base de sa fidèle "hospitalité" ; un poinçon, un ennemi au sol. Et elle compte bien faire une belle moisson aujourd'hui.

Il est temps de se dresser, l'ennemi se met déjà en marche , ils vont bientôt tenter de forcer le passage. Elle se colle à sa promise, elles se sont jurées de prendre soin l'une de l'autre. Bouclier dressé, lame prête à frapper, un regard vers les remparts de Saint Aubin, les siens sont là bas, elle aurait voulu être parmi eux au coeur du Requi, mais les affaires de la guerre vont ainsi, elle espère juste que tout aussi ira bien pour eux.


Pas de quartier ! Que Vive l'Anjou ! 

C'est sa rousse qui hurle, alors à son tour elle braille :

ANJOU !!!!!!!!!!!!!!!!!!! LIBRE !!!!!!!!!!!!!!

et se jette au cœur de la mêlée cherchant déjà la première rotule à fracasser.
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Catnys
Dans la nasse.

Le temps semble venu cette fois, à force de les attendre elle finissait par ne plus y croire, elle gardait pourtant cette foi tenace du combat proche. Et le temps est venu... fin prêts, enfin la concrétisation de mois de préparation. Ils ont pensé les affaiblir, ils sont encore plus forts.

Elle fait le tour des troupes du Clair Obscur passant de brasero en brasero, son truc c’est la gestion des troupes, seconder Rose pour relayer les instructions, les décisions elle laisse ça aux stratèges, et ils sont fins ici en Anjou. Y a qu’à voir le piège tendu, imparable, incontournable, tant qu’elle doute une nouvelle fois qu’ils oseront s’y frotter.

Dans les regards de ses compagnons, la même étincelle, la même pensée si forte qu’on pourrait presqu’entendre d’une même voix, une même clameur.

Faut qu’on se batte *
Faut qu’on se venge
A grands coups de lattes
Ou à l’arme blanche
C est dans nos gènes
Ca nous démange


Enfin, ils sont là, enfin les coups pleuvent, avec cette hargne de défendre sa terre, l’envie rageuse de faire mordre la poussière à ces impudents de Royalos. Ces moments qu’on attend depuis si longtemps, avec tant d’impatience, on a beau les vivre avec force et passion, ils semblent toujours trop court et laisse comme un goût de trop peu, mais l’essentiel est de voir les troupes ennemies reculer, encore et encore, fuir le goulet artificiel concocté rien que pour eux. Après une brève inspection de ses troupes, s’assure que les blessures ne seront ni chez les uns ni chez les autres létales, elle grimpe sur la barricade hurlant rageuse, en réponse aux provocations épistolaires de quelques chefs ennemis.


« Hé, bande de pleutres, qui fuit maintenant ? Qui recule ? » suivi d’un grand cri de rage, l’épée toujours brandie. Elle redescend de la barricade ivre de tant d’adrénaline déchargée, la respiration courte et rapide, traînant son épée la pointe accrochant le sol.




* Gerald De Palmas

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