Ninon_
A spring's tale
[Sous les Pont - de - Cé coule la Loire]*
La nuit est bleue. D'un joli bleuté, avec ça et là des étoiles d'argent comme disait certain poète qui avait un joli lit de clichés au bout de sa mélancolie.
On repart au combat, deuxième nuit d'assaut, plus ragaillardis que jamais et forts de notre première victoire. Sous le Pont - De Cé coule la Loire déclame-je afin de tromper le temps.
Ça m'arrive souvent de déclamer pendant les périodes de contemplation ou d'inactivité... Oui la vie a ses bons côtés par moments. Je coule une illade friponne à ma brune qui flanquerait le tricotin à un bonhomme de neige... mais c'est pas le moment, ça repart encore plus terrible qu'hier soir...
Merde ça tombe chez nous... Rose... Rose ???
- ROOOOOOOSEEEE !!!
Et puis encore, Maryah, Gilemer, Damiosr... oh faut que ça s'arrête lààà !!! Eluh... elle est où ? Je la vois qui en passe deux au fil de son épée... puis d'autres qui tombent... Des armes qui se brisent, des boucliers qui s'entrechoquent, des corps qui surnagent au fil de l'eau...
La guerre ça rend barbare, parce que pour la combattre il faut se durcir envers tout regret et tout attachement à des valeurs délicates. Il faut vivre comme si ces valeurs n'existaient pas, et une fois la guerre finie on a perdu toute latitude de revenir à ces valeurs...
Qu'y avait-il de beau à se sentir un héros une fois l'acte commis dans un lieu, un chemin
, aux abords d'un château quand volent les cigognes ?
Je débloque un peu... un moment dinattention à regarder ma brune pourfendant à tour de bras royaliste sur royaliste et paf je me prends un coup sur le flanc...
15/04/1464 04:08 : .mahaut. vous a porté un coup d'épée. Vous avez été sérieusement blessé.
Surprise je regarde celui ou celle qui a... osé... une brune semblant surprise d'ailleurs d'avoir tranché ma viande... le temps de poser ma main sur la blessure, je ne peux éviter l'épée qui dessine un arc de cercle... et vlan ! Tout pour moi. La lame me tranche en deux l'abdomen dans le sens de la largeur et d'un coup d'un seul tout devient irréel avec des serpentins de lumière de temps à autre. Et puis lentement des vagues noires, onctueuses, bienfaisantes viennent me caresser la joue, pénètrent mes chairs...
Je crois que je suis coupée en deux comme le premier ver de terre venu, je pose mes deux mains sur une plaie béante. Bientôt on me verra en coupe, quel beau spectacle !
15/04/1464 04:08 : Sokly vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
Je vais mourir ? Je venais à peine d'entamer mon amour pour Eluh... c'est con... le jour de mon anniversaire... à quatre jours de notre union... pour la vie...
Je m'affaisse, je ne me couche pas je m'affaisse, comme lorsque enfant dans les champs, après une longue nuit harassante je m'asseyais sur mes jambes pour reprendre haleine. C'est pas marrant la mort. Ça ne l'est jamais d'ailleurs, mais j'avoue que j'aurai préféré mourir dans les bras de mon Elue... c'était bien plus enviable...
Je voudrais crier mais je ne peux pas. Et puis j'ai mal et puis j'ai peur. C'est un cauchemar ! C'est pas vivable ça !!! Et puis une énorme vague rouge se met à déferler dans mon ventre, me submerge et s'évacue de ma bouche. Une sueur glaçée coule le long de mon dos. j'essaie de gagner du temps sur la mort en pressant mes petits poings contre la large ouverture qui ne sied pas du tout à mon esthétique. peine perdue... je ne puis plus rien pour mon salut ? Plus qu'une guenille impuissante ?
Je cesse de réagir en ôtant mes mains de mon abdomen et en frappant le sol, et puis une intense résignation, un calme souverain m'envahissent. Je tourne ma tête de côté espérant happer le souvenir de mon Eluhanne et je me mets à chialer doucement, sans vrai chagrin, parce que j'ai obscurément conscience de la stupîdité de la vie et de sa trajectoire insensée...
Je pose ma main sur le lacet de cuir qui m'est le plus cher au monde... celui où s'enchevêtrent deux lettres ; un E et un N, et puis ma croix poissonnière...
« Ninoonnnn !!!!!!!!!! je suis là !!! Parles moi !!!!! ouvres les yeux :!!!!! je t'en prie !!!! Non pas maintenant !!!!!! »
« Tu n'as pas le droit!!!!!! »
« C'est ton anniversaire...on devait se fiancer aujourd'hui... j'ai la bague... c'est prévu... il faut juste que tu dises oui...»
« A l'aide !!!!!!!! Par lÉternel !!!! A L'AIDEEEEEEEE !!! »
Je n'avais pas le droit de mourir... Non... et puis cette bague qu'elle me passe au doigt... j'ai la force de lui murmurer...
- Mon Eluh... Tu es vraiment la meilleure en ce monde... la vraie... arf... je voulais avoir le temps de te le dire, de te le faire savoir... pardon ma douceur....
Non ça ne pouvait pas se terminer comme ça !!!!!!!
- Vite, emmène-moi voir Makk... je ne veux pas mourir... Faut qu'il me recouse... je te laisserai pas Eluh...
Je m'agrippe à sa manche... La perle d'eau de mer brille de mille éclats à mon doigt... Et puis le noir, si noir... l'oubli... le néant... avec pourtant des images floues me semble-t-il...
Eluhanne qui prend les choses en main...
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[Sous les Pont - de - Cé coule la Loire]*
La nuit est bleue. D'un joli bleuté, avec ça et là des étoiles d'argent comme disait certain poète qui avait un joli lit de clichés au bout de sa mélancolie.
On repart au combat, deuxième nuit d'assaut, plus ragaillardis que jamais et forts de notre première victoire. Sous le Pont - De Cé coule la Loire déclame-je afin de tromper le temps.
Ça m'arrive souvent de déclamer pendant les périodes de contemplation ou d'inactivité... Oui la vie a ses bons côtés par moments. Je coule une illade friponne à ma brune qui flanquerait le tricotin à un bonhomme de neige... mais c'est pas le moment, ça repart encore plus terrible qu'hier soir...
Merde ça tombe chez nous... Rose... Rose ???
- ROOOOOOOSEEEE !!!
Et puis encore, Maryah, Gilemer, Damiosr... oh faut que ça s'arrête lààà !!! Eluh... elle est où ? Je la vois qui en passe deux au fil de son épée... puis d'autres qui tombent... Des armes qui se brisent, des boucliers qui s'entrechoquent, des corps qui surnagent au fil de l'eau...
La guerre ça rend barbare, parce que pour la combattre il faut se durcir envers tout regret et tout attachement à des valeurs délicates. Il faut vivre comme si ces valeurs n'existaient pas, et une fois la guerre finie on a perdu toute latitude de revenir à ces valeurs...
Qu'y avait-il de beau à se sentir un héros une fois l'acte commis dans un lieu, un chemin
, aux abords d'un château quand volent les cigognes ?
Je débloque un peu... un moment dinattention à regarder ma brune pourfendant à tour de bras royaliste sur royaliste et paf je me prends un coup sur le flanc...
15/04/1464 04:08 : .mahaut. vous a porté un coup d'épée. Vous avez été sérieusement blessé.
Surprise je regarde celui ou celle qui a... osé... une brune semblant surprise d'ailleurs d'avoir tranché ma viande... le temps de poser ma main sur la blessure, je ne peux éviter l'épée qui dessine un arc de cercle... et vlan ! Tout pour moi. La lame me tranche en deux l'abdomen dans le sens de la largeur et d'un coup d'un seul tout devient irréel avec des serpentins de lumière de temps à autre. Et puis lentement des vagues noires, onctueuses, bienfaisantes viennent me caresser la joue, pénètrent mes chairs...
Je crois que je suis coupée en deux comme le premier ver de terre venu, je pose mes deux mains sur une plaie béante. Bientôt on me verra en coupe, quel beau spectacle !
15/04/1464 04:08 : Sokly vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
Je vais mourir ? Je venais à peine d'entamer mon amour pour Eluh... c'est con... le jour de mon anniversaire... à quatre jours de notre union... pour la vie...
Je m'affaisse, je ne me couche pas je m'affaisse, comme lorsque enfant dans les champs, après une longue nuit harassante je m'asseyais sur mes jambes pour reprendre haleine. C'est pas marrant la mort. Ça ne l'est jamais d'ailleurs, mais j'avoue que j'aurai préféré mourir dans les bras de mon Elue... c'était bien plus enviable...
Je voudrais crier mais je ne peux pas. Et puis j'ai mal et puis j'ai peur. C'est un cauchemar ! C'est pas vivable ça !!! Et puis une énorme vague rouge se met à déferler dans mon ventre, me submerge et s'évacue de ma bouche. Une sueur glaçée coule le long de mon dos. j'essaie de gagner du temps sur la mort en pressant mes petits poings contre la large ouverture qui ne sied pas du tout à mon esthétique. peine perdue... je ne puis plus rien pour mon salut ? Plus qu'une guenille impuissante ?
Je cesse de réagir en ôtant mes mains de mon abdomen et en frappant le sol, et puis une intense résignation, un calme souverain m'envahissent. Je tourne ma tête de côté espérant happer le souvenir de mon Eluhanne et je me mets à chialer doucement, sans vrai chagrin, parce que j'ai obscurément conscience de la stupîdité de la vie et de sa trajectoire insensée...
Je pose ma main sur le lacet de cuir qui m'est le plus cher au monde... celui où s'enchevêtrent deux lettres ; un E et un N, et puis ma croix poissonnière...
« Ninoonnnn !!!!!!!!!! je suis là !!! Parles moi !!!!! ouvres les yeux :!!!!! je t'en prie !!!! Non pas maintenant !!!!!! »
« Tu n'as pas le droit!!!!!! »
« C'est ton anniversaire...on devait se fiancer aujourd'hui... j'ai la bague... c'est prévu... il faut juste que tu dises oui...»
« A l'aide !!!!!!!! Par lÉternel !!!! A L'AIDEEEEEEEE !!! »
Je n'avais pas le droit de mourir... Non... et puis cette bague qu'elle me passe au doigt... j'ai la force de lui murmurer...
- Mon Eluh... Tu es vraiment la meilleure en ce monde... la vraie... arf... je voulais avoir le temps de te le dire, de te le faire savoir... pardon ma douceur....
Non ça ne pouvait pas se terminer comme ça !!!!!!!
- Vite, emmène-moi voir Makk... je ne veux pas mourir... Faut qu'il me recouse... je te laisserai pas Eluh...
Je m'agrippe à sa manche... La perle d'eau de mer brille de mille éclats à mon doigt... Et puis le noir, si noir... l'oubli... le néant... avec pourtant des images floues me semble-t-il...
Eluhanne qui prend les choses en main...
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Référence au poème de Guillaume Apollinaire "Sous le pont Mirabeau coule la Seine"
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