_mahaut_
[Devant les remparts, sur le pont, entre deux armées, bref, quelque part en train d'essayer de rentrer dans Angers]
Des combats partout. Du sang. Des cris. Des morts. Des blessés. Et une Sainte Boulasse qui avance en évitant au maximum de se mouiller.
- Pardooooon ! Non non non, je vous en prie, allez-y, terminez. Là ! Tenez, là, y'a un espace entre les deux pièces d'armure. Je vous en prie. Vous êtes royaliste, hein ? Non ? Ah. Si on vous d'mande c'est pas moi qui vous l'ai dit. Permettez, je passe.
Bon an mal an, elle avait réussi à progresser en évitant les pièges. Mais évidemment, elle s'approchait de plus en plus de la ligne de combats rapprochés.
Du bout de son épée, elle faisait des mouvements dans le vide pour donner le change, espérant clairement que personne ne prenne le temps de la regarder de trop près. Elle était prête à durer toute la nuit s'il le fallait. Même si l'épée était lourde. C'était son épée fétiche, personnalisée avec des petits diamants sur la garde, formant un délicat motif de chaton. Quand elle la faisait tournoyer on croyait voir le chaton crier "meooooow". C'était à la fois terrifiant pour l'ennemi et délicieux à l'oeil.
- Yaaaah, yaaaah !
De temps en temps, elle ponctuait les coups de ce qu'elle imaginait être valable. Elle avait laissé tomber les "ralliez-vous à mon brushing rose" histoire de ne pas pointer ouvertement qu'elle avait une robe angevine sur elle. Mais bon, ça lui laissait encore toute une gamme de cris intéressants :
- MONTJOIE SAINT BISCUIT ! BEUARH ! Bordel ça fait tousser de crier ça faudra que je dise à Roudoudou de prendre du miel avec lui pour sa prochaine guerre... SUCETTE A L'ENNEMI ! celle là je l'ai jamais bien comprise... YOUPIDOUUUU !
Elle avisa quelques têtes qui se tournaient vers elle. Mince. C'était tout elle, ça, elle s'était laissée emporter par son naturel jovial. Devant elle, un angevin se redressa. Elle fit miauler son épée en espérant l'attendrir. En vain.
Le coup d'épée qu'il lui lança fut tel que sa lame se cassa net. Sous le choc, elle tomba à la renverse, laissant l'homme s'éloigner. Et soudain, ce fut le drame.
- ARRÊTEZ TOUT ! JE SUIS BLESSÉEEEEEE ! HIIIIIIII !
Tenant sa main en l'air, elle retenait à grand peine ses larmes. Autour d'elle des hommes agonisaient et soudain, tout cela devenait réel.
- IL M'A CASSÉ UN OOOONGLE !
Paniquée, elle regardait son index abîmé tandis que son autre main tâtonnait le sol à la recherche de son épée cassée. Franchement, c'était vraiment nul, la guerre. Pas du tout glamour.
Heureusement, une équipe de secours s'approcha rapidement, baissant la tête pour éviter les coups d'arquebuses.
- Vous avez besoin d'être évacuée ma dame, vous pouvez marcher ?
- Non !
- Vous êtes blessée aux jambes ?
- Non, au doigt !
- Je vois pas le rapport.
- Je suis blessée, je vais quand même pas marcher !
- Ecoutez on a environ toute l'armée qui est en train de lâcher, si vous marchez pas on vous laisse là.
- Han ! Allez-y, abandonnez moiiii ! J'ai l'habitude ! Vous verrez quand Tonton le saura ! Je suis sa nièce préférée !
- Soit vous venez en Maine soit vous restez là.
- Ha d'accord, je vois, double peine ! C'est inique ! Regardez, mon ongle a même saigné un peu, là !
- Donc vous restez là. On y va, les gars, on continue !
- Hé ! Attendez ! Attendez ! Hé ! C'est quoi ce canard géant ? Hé !
Peine perdue, elle était de nouveau seule, entourée de cadavres. Devant elle, les combats semblaient perdre en intensité. Manifestement, ils n'avaient pas réussi à rentrer. Bon, mais ça ne voulait pas dire qu'ils abandonnaient, hein ? Nooooon, jamais... Elle compta les morts royalistes au sol. Ah oui, quand même. Elle regarda où allaient les derniers debout. Ah oui, tiens, vers Angers.
Elle allait devoir la jouer fine. Elle se redressa tant bien que mal, maintenant sa main blessée en l'air.
- Bon... Qu'est-ce qu'on fait maintenant... Et si tout le monde faisait un gros câlin ? Non ?
Des combats partout. Du sang. Des cris. Des morts. Des blessés. Et une Sainte Boulasse qui avance en évitant au maximum de se mouiller.
- Pardooooon ! Non non non, je vous en prie, allez-y, terminez. Là ! Tenez, là, y'a un espace entre les deux pièces d'armure. Je vous en prie. Vous êtes royaliste, hein ? Non ? Ah. Si on vous d'mande c'est pas moi qui vous l'ai dit. Permettez, je passe.
Bon an mal an, elle avait réussi à progresser en évitant les pièges. Mais évidemment, elle s'approchait de plus en plus de la ligne de combats rapprochés.
Du bout de son épée, elle faisait des mouvements dans le vide pour donner le change, espérant clairement que personne ne prenne le temps de la regarder de trop près. Elle était prête à durer toute la nuit s'il le fallait. Même si l'épée était lourde. C'était son épée fétiche, personnalisée avec des petits diamants sur la garde, formant un délicat motif de chaton. Quand elle la faisait tournoyer on croyait voir le chaton crier "meooooow". C'était à la fois terrifiant pour l'ennemi et délicieux à l'oeil.
- Yaaaah, yaaaah !
De temps en temps, elle ponctuait les coups de ce qu'elle imaginait être valable. Elle avait laissé tomber les "ralliez-vous à mon brushing rose" histoire de ne pas pointer ouvertement qu'elle avait une robe angevine sur elle. Mais bon, ça lui laissait encore toute une gamme de cris intéressants :
- MONTJOIE SAINT BISCUIT ! BEUARH ! Bordel ça fait tousser de crier ça faudra que je dise à Roudoudou de prendre du miel avec lui pour sa prochaine guerre... SUCETTE A L'ENNEMI ! celle là je l'ai jamais bien comprise... YOUPIDOUUUU !
Elle avisa quelques têtes qui se tournaient vers elle. Mince. C'était tout elle, ça, elle s'était laissée emporter par son naturel jovial. Devant elle, un angevin se redressa. Elle fit miauler son épée en espérant l'attendrir. En vain.
Le coup d'épée qu'il lui lança fut tel que sa lame se cassa net. Sous le choc, elle tomba à la renverse, laissant l'homme s'éloigner. Et soudain, ce fut le drame.
- ARRÊTEZ TOUT ! JE SUIS BLESSÉEEEEEE ! HIIIIIIII !
Tenant sa main en l'air, elle retenait à grand peine ses larmes. Autour d'elle des hommes agonisaient et soudain, tout cela devenait réel.
- IL M'A CASSÉ UN OOOONGLE !
Paniquée, elle regardait son index abîmé tandis que son autre main tâtonnait le sol à la recherche de son épée cassée. Franchement, c'était vraiment nul, la guerre. Pas du tout glamour.
Heureusement, une équipe de secours s'approcha rapidement, baissant la tête pour éviter les coups d'arquebuses.
- Vous avez besoin d'être évacuée ma dame, vous pouvez marcher ?
- Non !
- Vous êtes blessée aux jambes ?
- Non, au doigt !
- Je vois pas le rapport.
- Je suis blessée, je vais quand même pas marcher !
- Ecoutez on a environ toute l'armée qui est en train de lâcher, si vous marchez pas on vous laisse là.
- Han ! Allez-y, abandonnez moiiii ! J'ai l'habitude ! Vous verrez quand Tonton le saura ! Je suis sa nièce préférée !
- Soit vous venez en Maine soit vous restez là.
- Ha d'accord, je vois, double peine ! C'est inique ! Regardez, mon ongle a même saigné un peu, là !
- Donc vous restez là. On y va, les gars, on continue !
- Hé ! Attendez ! Attendez ! Hé ! C'est quoi ce canard géant ? Hé !
Peine perdue, elle était de nouveau seule, entourée de cadavres. Devant elle, les combats semblaient perdre en intensité. Manifestement, ils n'avaient pas réussi à rentrer. Bon, mais ça ne voulait pas dire qu'ils abandonnaient, hein ? Nooooon, jamais... Elle compta les morts royalistes au sol. Ah oui, quand même. Elle regarda où allaient les derniers debout. Ah oui, tiens, vers Angers.
Elle allait devoir la jouer fine. Elle se redressa tant bien que mal, maintenant sa main blessée en l'air.
- Bon... Qu'est-ce qu'on fait maintenant... Et si tout le monde faisait un gros câlin ? Non ?