Alvira
La normalité nest quune question de consensus. Autrement dit, si la plupart des gens pensent quune chose est juste, elle devient juste.
Paulo Coelho
La normalité, c'était une des choses les plus difficilement évaluable. Certains prônerait la folie comme comportement quotidien, d'autre pour la moindre attitude différente hurleraient les grands Dieux. Autant dire qu'en ce moment Alvira avait quelques soucis sur ce point là. Après un début de relation qui s'était imposé à elle, par les sentiments - c'est en travaillant en Office Royal que notre donzelle s'était rapproché d'un Secrétaire d'Etat, et n'avait trouvé rien de mieux que d'en tomber amoureuse - inattendu mais tellement épanouissant qu'ils s'étaient mariés, vivant avec bonheur, en Gascogne. La Baronne profitant de son travail à l'atelier et des invitations en nombres pour sortir toujours bien vêtu, mon sieur ne cessant d'espérer que leur passion, et fougue partagé au creux de la nuit, ne donne naissance à l'héritier qu'il priait tant de venir.
Les mois s'écoulant, et le Très-Haut, si généreux, avait apparemment exaucé le souhait du Vicomte. Or, Alvira qui avait mis du temps à se l'avouer, ne pouvait plus faire autrement. Du retard, et dernièrement son surcot offert par son époux pour l'heureux évènement lui tombait presque parfaitement. Autant dire, que son anticipation avait été clairement dans le mille. Au fil des jours, et après ce matin où à demi-mot il lui avait avouer savoir, l'avait rassuré par des mots et de la douceur que, rien ne changerait entre eux, notre Labritoise s'était décidé à obtenir confirmation. Seul hic, elle ne se sentait pas d'y aller seule, elle ne se sentait pas du tout d'avoir pour réponse un "oui" sans pouvoir partager sa panique. Rien que d'y penser elle en était déjà désappointée. Bella même si adorablement attentionné qu'elle était ne devait pas vivre les incertitudes de la Baronne, alors qu'elle même portait l'enfant de Wallerand. Alors décidé, elle irait seule, et Lanceline serait sans doute l'unique auprès de laquelle elle se confierait sur son état chancelant. Un petit Silly, c'était attendu, mais tellement troublant. Prenant son écritoire, elle coucha sur le vélin d'une plume vive...
Rédigé à Mimizan, le 28 janvier 1464
l'attention de Lanceline du Salar, Vicomtesse de Lannion, Dame de Laguian
PS : Attention, ma buse mord.
La dite buse s'envola, Alvira referma la fenêtre qui donnait sur le port, observant l'animal qui prenait la direction de la Bretagne. En baissant les yeux sur la ville, notre de Silly pensa à sa demande de consultation. A quand aurait-elle une réponse ? Et si non, et bien il faudrait qu'elle trouve un autre médecin pour effectuer le diagnostic. car il était temps qu'elle sache véritablement de quoi il en retournait, même si elle s'en doutait plus que largement.
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Paulo Coelho
La normalité, c'était une des choses les plus difficilement évaluable. Certains prônerait la folie comme comportement quotidien, d'autre pour la moindre attitude différente hurleraient les grands Dieux. Autant dire qu'en ce moment Alvira avait quelques soucis sur ce point là. Après un début de relation qui s'était imposé à elle, par les sentiments - c'est en travaillant en Office Royal que notre donzelle s'était rapproché d'un Secrétaire d'Etat, et n'avait trouvé rien de mieux que d'en tomber amoureuse - inattendu mais tellement épanouissant qu'ils s'étaient mariés, vivant avec bonheur, en Gascogne. La Baronne profitant de son travail à l'atelier et des invitations en nombres pour sortir toujours bien vêtu, mon sieur ne cessant d'espérer que leur passion, et fougue partagé au creux de la nuit, ne donne naissance à l'héritier qu'il priait tant de venir.
Les mois s'écoulant, et le Très-Haut, si généreux, avait apparemment exaucé le souhait du Vicomte. Or, Alvira qui avait mis du temps à se l'avouer, ne pouvait plus faire autrement. Du retard, et dernièrement son surcot offert par son époux pour l'heureux évènement lui tombait presque parfaitement. Autant dire, que son anticipation avait été clairement dans le mille. Au fil des jours, et après ce matin où à demi-mot il lui avait avouer savoir, l'avait rassuré par des mots et de la douceur que, rien ne changerait entre eux, notre Labritoise s'était décidé à obtenir confirmation. Seul hic, elle ne se sentait pas d'y aller seule, elle ne se sentait pas du tout d'avoir pour réponse un "oui" sans pouvoir partager sa panique. Rien que d'y penser elle en était déjà désappointée. Bella même si adorablement attentionné qu'elle était ne devait pas vivre les incertitudes de la Baronne, alors qu'elle même portait l'enfant de Wallerand. Alors décidé, elle irait seule, et Lanceline serait sans doute l'unique auprès de laquelle elle se confierait sur son état chancelant. Un petit Silly, c'était attendu, mais tellement troublant. Prenant son écritoire, elle coucha sur le vélin d'une plume vive...
Rédigé à Mimizan, le 28 janvier 1464
l'attention de Lanceline du Salar, Vicomtesse de Lannion, Dame de Laguian
- e nous, Alvira de Silly de la Duranxie, Vicomtesse d'Ecotay, Baronne de La Rochefoucauld, de La Rochandry et de Brassenx, Dame de Carcarès Sainte-Croix
- Ma Line,
je t'écris pour avoir de tes nouvelles. Oh certes j'en ai peut-être plus que de raison par moment, mais j'ai une nostalgie certaine en cet instant à pouvoir te lire. Le souvenir de nos fêtes en famille, de ta visite, et de ton tableau. Je le regarde souvent d'ailleurs. Pour tout te dire, j'aurai espérer te voir, je ne sais pas si c'est la vie marital (pourtant radieuse, il n'en est pas autrement), ou le désenchantement d'un lien vassalique et ma nouvelle nomination qui me rends étrange, mais je n'ose avouer qu'à toi que je n'ai qu'une envie, fermer les yeux et voguer sur un silence sans fin pour me ressourcer et revivre à nouveau. La maladie ne m'a sans doute pas aidé sur ce point. Comme si en retrouvant ton grain de folie, je retrouverais le mien.
Dans l'attente de lire, je t'embrasse.
- Tendrement,
PS : Attention, ma buse mord.
La dite buse s'envola, Alvira referma la fenêtre qui donnait sur le port, observant l'animal qui prenait la direction de la Bretagne. En baissant les yeux sur la ville, notre de Silly pensa à sa demande de consultation. A quand aurait-elle une réponse ? Et si non, et bien il faudrait qu'elle trouve un autre médecin pour effectuer le diagnostic. car il était temps qu'elle sache véritablement de quoi il en retournait, même si elle s'en doutait plus que largement.
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