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[RP] - On lui donnerait le bon Dieu sans confession.

Flaminia.m.
Sur le bord de la Loire, on aperçoit de plus en plus de faune, et les pâquerettes poussent pour célébrer le printemps en bord de berge. A la fenêtre ouverte pour laisser entrer la vigueur printanière, on peut entendre des éclats de rire féminins, l’heure est à la fête.
Ses relevailles seront célébrées, Raymond et Robert seront bientôt baptisés, si Dieu et leur père le veulent, elle va pouvoir réintégrer le public. Grâce soit rendue au Seigneur de lui avoir donné cette fois des garçons et non pas des filles, ainsi elle s’épargne quarante très longs jours de plus.

Mais durant cette dure épreuve, une pensée lui a traversé l’esprit, une terrible pensée. Cela fait une éternité qu’elle ne s’est pas confessée. Pour la simple et bonne raison que Flaminia ne fait pas confiance à tous les hommes d’Eglise, et qu’elle ne connaît guère celui de Tours.
Ainsi donc, lors de son accouchement, l’idée de mourir sans s’être confessée lui était venue et l’avait terrifiée.
Alors Flaminia avait pensé au seul prélat connu en France en qui elle ait toute confiance, une lettre était partie à destination de Paris, d’un certain hôtel particulier, et la missive avait certainement trouvé son destinataire à moins qu’on ne l’ait réexpédié ailleurs.


Citation:

    A Monseigneur Eilinn Melani,
    Evêque d’Autun,

    Mes salutations les plus sincères vous vont,

    J’ai appris votre nomination au rang d’évêque, Dieu a su reconnaître l’une de ses plus ferventes servantes. Et notre affaire ? Qu’en est-il de vous, vous la femme, vous la beauté ? Avez-vous pris quelques poids ? Vos cheveux poussent-ils comme il faut ?

    Nous devrions nous voir, et j’aimerais autant voir la femme, l’ancienne cliente, la consoeur italienne, que l’évêque, le serviteur de Dieu. J’ai besoin d’une confession et je crois bien que vous êtes l’une de seules que je connaisse qui soit capable de m’entendre en confession sans demander d’autres compensations en guise d’absolution.

    Tenez-moi au courant, Dieu vous garde Monseigneur. Je prie pour vous, priez pour moi.

    Flaminia Marionno.

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Eilinn_melani
    Dans un temps indéterminé de ce début de printemps 1464


Eilinn avait reçu avec un plaisir certain la missive de sa consœur italienne. Le temps s'était bien écoulé depuis leur dernière rencontre, et elle lut avec attention les écrits de l'apothicaire. Inconsciemment, ses doigts vinrent frôler les cicatrices qui couvraient encore son visage et son cou, qui avaient pâli, se fondant presque désormais dans la carnation de l'évêque. Elle avait, en tout cas, cessé d'avoir honte de ces marques, et peut-être qu'à Rome, on s'habituait aussi à cette jeune femme vertueuse, aux balafres remarquables, et qu'on ne prêtait plus attention à ces dernières. Le camerlingue, de toute façon, la battait bien volontiers dans le domaine de la laideur.

Citation:
A Flaminia Marionno,
Mes plus sincères salutations.

Je suis heureuse de vous lire, d'avoir de vos nouvelles. Vos produits ont fait leur œuvre, et mes cheveux ressemblent presque désormais, à ceux de toute noble demoiselle. Les cicatrices seront toujours là, mais au moins, je ne fais plus peur aux passants.

J'accepte volontiers de vous confesser, c'est bien le moins que je puisse faire pour vous.
Convenons donc d'un lieu pour cela à mi-chemins, car la Loire et les vallons bourguignons sont bien éloignés.

Mes prières vous seront destinées.

Eilinn Melani,
Evêque d'Autun


Ainsi, ce serait à mi-chemin, entre ou se trouvait Eilinn et Flaminia. Une auberge de bonne facture, sans être luxueuse ou couteuse, mais assez confortable pour ne pas craindre les dernières rigueurs de l'hiver, qui aiment à se glisser dans dans les zéphyrs hérauts du printemps.
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Flaminia.m.
La logique aurait voulu qu’elle laisse ses enfants en nourrice pour leur éviter à un mois à peine, la rudesse d’un si long voyage. Pourtant, qui connaît la vénitienne sait qu’elle n’est pas la meilleure mère du monde soit, mais sait aussi qu’elle a très mal vécu sa séparation d’avec sa première fille et les conséquences qui en ont découlé des années après.
Maîtresse d’un traître à la Couronne, et peu désireuse de vérifier si l’on oserait venir enlever les bâtards du Pelamourgue jusque chez lui, Flaminia avait donc décidé de prendre les jumeaux avec elle.

L’impatience la gagnait au fur et à mesure des jours, et la lassitude du voyage n’avait pu avoir raison de sa joie à l’idée de revoir la jeune Melani. Qui eut cru en la voyant qu’elle partait à confesse ?
Tout au bonheur de rejoindre la douce évêque à l’humour pinçant, la courtisane aurait presque mis de côté ce détail là de leur entrevue.

Ainsi donc arrivée à l’auberge dont elles avaient convenu toutes deux, elle s’empresse de quitter l’habitacle du véhicule qui la mène depuis Tours, Raymond sous le bras, tandis qu’à la nourrice incombe de porter Robert. L’un comme l’autre, jamais de préférence contrairement au Pelamourgue qui a clairement énoncé son choix pour le brun et refuse pratiquement de voir sa descendance dans le blond poupon.


« Monseigneur l’évêque d’Autun est-il arrivé ? »


Pas de bonjour, pas de préambule au servant de l’auberge qu’elle croise en déboulant comme une balle. Pourtant la courtisane a pour elle l’habitude des hommes et son sourire retourne la tête du gamin qui bredouille une vague réponse que la Marionno écoute à peine.

Son absolution et son affection sont derrière cette porte, et elle, elle a traversé les Alpes pour moins que cela, alors une porte en bois, pensez donc..

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Eilinn_melani
La porte de la chambre de l'évêque d'Autun fut ainsi ouverte à la volée, révélant une Eilinn assise à lire, en attendant l'arrivée de l’exubérante italienne.

Ah ! Flaminia ! Je me languissais de vous revoir.

Le livre fut abandonné sur le lit et Eilinn se leva pour aller étreindre avec une grande sincérité celle qui lui avait permis de ne plus avoir peur de s'afficher. L'italienne pourrait constater la différence, les cicatrices avaient ainsi pâli, ne laissant que des traces légères sur la peau de la jeune femme. Elle avait aussi pris un peu de poids, ce qui ajoutait une rondeur à son visage et son corps qui n'était pas déplaisante. Les cheveux, proprement coiffés, restaient encore un peu courts, mais ils semblaient sains.

Eilinn nota alors les enfants et s'extasia :


Par le Très Haut ! Mes félicitations !

La survie à un accouchement de jumeaux n'était pas quelque chose d'évident, à cette époque.

Si j'avais su, je ne vous aurai pas fait déplacer, ils sont si petits !

La politesse la retint de lui demander qui était le père, mais elle ne doutait pas que cela viendrait dans la conversation.
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Flaminia.m.
La vénitienne n'est pas de ces femmes qui se sentent l'âme d'une mère ou d'une soeur, non. Elle vient d'une caste où la rivalité féminine peut anéantir une carrière et une vie. Alors dès lors qu'elle se prend d'affection pour une autre femme, ce n'est ni une soeur, ni une fille, c'est une amie. Une vraie, qu'importe le manque de nouvelles, la différence de statut et la distance entre elles.

Dans ses bras, elle reçoit le petit coucou romain, tant pis pour le nourrisson un peu malmené dans l'affaire. La courtisane rit du plaisir d'avoir retrouvé une personne chère au coeur après des mois de séparation. Les félicitations sont acceptées avec la fierté qui sied à une mère italienne, et d'un geste habile, elle redresse le petit paquet langé contre son sein, chatouillant d'un doigt parfumé la joue ronde du bébé.


« Bien sûr que j'allais venir. Ils sont forts comme leur père, le sieur d'Arbanats n'a jamais failli, ses fils ne démériteront pas. »

Enfin, bon, ils n'ont que quelques semaines à peine, et nés plus tôt que le terme prévu par le corbeau d'Assay. Flaminia ne s'enthousiasme pas tant, parce qu'elle sait que les enfants sont fragiles et meurent vite avant leurs trois ans. Giuliana elle-même avait une constitution fluette petite, mais Giuliana est toujours vivante et elle est plus forte que sa mère ne le sera jamais. Il y a fort à parier que ses frères suivront son modèle.

La main s'élève pour venir saisir le menton sans préambule et un sourire ravi s'affiche sur la face de l'apothicaire.


« Ma quale bellezza *! J'ai eu raison de croire en vous. Qu'en pense votre bon ami ? Que vos cheveux sont beaux, ce noir .. »

Comme elle soupire la vénitienne qui a pourtant une chevelure à rendre jalouses toutes les courtisanes de la Sérénissime. Mais voilà, quand on est femme, certaines fois, on se prend à vouloir ce que l'on a pas. Contre son sein, l'enfançon s'agite et c'est un réflexe vieux comme le monde qui la pousse à lui coller son doigt dans la bouche pour qu'il ne se réveille pas trop en attendant que la nourrice le prenne au sein, plus tard.

« Avant que nous commencions, sachez que leur père a été déclaré traitre à la couronne, je ne veux pas que cela vous porte préjudice si l'on vous en parle. Enfin, cela m'étonnerait fortement que votre Roi s'occupe de la maîtresse d'un seigneur ou de ses bâtards.. Mais ainsi vous êtes prévenue. »

La Marionno suit son lion aveuglément mais l'idée que cela puisse nuire à quelqu'un comme la Melani lui déplaît foncièrement. Eilinn au même niveau que l'Irrissari lui a permis de retrouver le confort d'avant, et à ce titre, elle lui voue une affection particulière.
L'enfant s'agite et la nourrice revient qui était partie s'occuper de leur logement. D'une paire de bras à l'autre, Raymond est transvasé, et la courtisane cherche du regard un endroit où s'installer pour écouter d'éventuelles nouvelles de Rome ou d'ailleurs.
Commère ? Femme.


*[Mais quelle beauté !]
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Eilinn_melani
Eilinn observa le nourrisson avec curiosité, alors que son corps ne lui avait jamais réclamé ce genre de choses. Elle ignorait ce que pouvait signifier le désir de maternité, même si elle avait pu évoquer ce sujet avec Jehanne Elissa, mais la Goupil avait une opinion très arrêtée sur les choses des corps, ainsi cela n'avait pas pu répondre aux interrogations de l'évêque sur "pourquoi les gens font des bébés".

Le nom du père fut évoqué, un strict inconnu pour Eilinn. Mais en tout cas, Flaminia semblait fière d'avoir porté ses enfants.

Dans un élan de superstition soudain, la jeune évêque demanda à l'italienne :


Ont-ils été ondoyés à leur naissance ?

Pratique rare, mais nécessaire lors de la naissance de jumeaux.

Un rose léger vint colorer les joues d'Eilinn, avec le compliment italien. Elle n'était pas habituée à être regardée ainsi. Du moins, si c'était le cas, elle l'ignorait totalement. Elle eut un rire léger à l'évocation d'Arnauld

Merci, c'est grâce à vous.
Quant à mon bon ami, je crains que nos existences ne permettent pas ce genre de... gestes.


Flaminia l'informa alors de quelque détail, afférant à leur affaire.

Vous savez, je n'ai pas de titre de noblesse, ainsi le Roy ne pourrait pas grand chose contre moi si il lui en prenait l'envie.

La seule autorité à laquelle elle obéissait était celle du Très Haut, représenté sur Terre par la Sainte Eglise. L'hérauderie se targuait de son pouvoir, mais celui-ci ne s'appliquait pas sur Eilinn, bien qu'issue d'une famille noble. Faire voeu d'humilité et de pauvreté ôtait beaucoup de leviers de corruption.

La discussion se poursuivit, au coin du jeu, rythmée par les apparitions de la nourrice, les vagissements des enfants. Eilinn raconta Rome, un peu, son ascension à l'évêché d'Autun. Puis on en vint au coeur du sujet.


Ainsi, vous voulez que je vous entende à confesse.
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Flaminia.m.
Superstition pour amour maternel, la Marionno opine du chef.

« Nous avons pris toutes les précautions. »

Lui avouera-t-elle que la nuit, suante de peur, elle se lève pour aller vérifier que ses fils sont bien vivants et toujours serrés dans leurs langes ? Elle a laissé une de ses enfants derrière elle, et le jour n’arrive jamais assez tôt pour faire taire les cauchemars.
Si ses fils venaient à mourir, au moins leurs âmes seraient-elles recommandées au Très-Haut, et ni Basile, ni Flaminia n’ont oublié d’y songer à leur naissance, pieux en dépit de leurs vices.

Un instant, elle se prend à envier la vie de la jeune fille. Juste un tout petit instant, juste pour la certitude de n’avoir de compte à rendre à personne, et l’instant s’enfuit. Parce qu’être femme d’église l’obligerait à la pauvreté, à l’humilité et à la chasteté, autant de vertus qui sont inconnues à la courtisane. Flaminia est prête à supporter les guerres, les tromperies, mais certainement pas de se passer de Basile et du confort qu’il lui procure.

Les mains sont serrées, tordues l’une contre l’autre. Nerveuse ? Oui.


« Sì, elle s’éclaircit la voix d’une toux factice. J’ai cru mourir en les mettant au monde. Vous sav.. Non, évidemment que non, vous ne savez pas ce que c’est. Et j’ai réalisé que si je partais, je n’aurais pas lavé mon âme de tous ses péchés. »

Cela fait tellement longtemps qu’elle ne s’est pas confessée, elle qui allait à confesses, une fois la semaine auparavant. Depuis son départ d’Alençon, autant dire, une très longue année. Et de l’eau avait coulé sous les ponts, et Flaminia n’avait réussi à se résoudre à parler à un émissaire du Très-Haut qui lui aurait demandé quelques faveurs en nature à laquelle elle n’aurait pu céder, comme avant à Venise.
C’est la honte d’être si bonne croyante, d’être si prompte à verser une obole aux paroisses qu’on fréquente et de n’être pourtant pas foutue de faire confiance à tous les hommes d’église.

La vénitienne saisit ses jupes à pleines mains, et vient se laisser tomber à genoux avec une grâce travaillée de longue date.


« Bénissez-moi, Monseigneur, car j’ai pêché. Il y a une année entière que je ne me suis pas confessée.. Cela fait tellement de temps, c’est honteux, et elle baisse la tête l’orgueilleuse vénitienne, réellement contrite. J’ai péché envers Dieu en n’écoutant pas ses préceptes alors même que je les connais et les reconnais. »

Elle sait pourtant, elle sait pertinemment où sont ses torts, quels sont les vices qui l’étreignent et dont elle ne sait se défaire. Chaque fois qu’elle ressort d’une prière, elle se jure de se faire plus forte, d’être plus .. Et la main de Basile sur elle, son regard réduit au néant chacune de ses tentatives de piété. Cet homme est sa plus grande faiblesse et les enfants dont s’occupent la nourrice sont une de ses plus belles erreurs.


« J’ai péché envers mon prochain en volant à une femme son fiancé qu’elle allait marier dans les mois à venir, j’ai souillé l’honneur d’une famille en étant admise et entretenue comme maîtresse de cet homme qui est le père de ma fille aînée lors que j’étais courtisane, a peine a-t-elle lâché le mot avec douceur, elle n’a pas honte de son ancienne profession, mais elle apprécie la donzelle et s’en voudrait de la choquer. J’entretiens avec cet homme des rapports charnels hors des liens du mariage, et ces rapports ont eu des fruits que vous avez rencontrés. »

Est-ce le pire ? Loin s’en faut.

« Je l’ai suivi durant la guerre contre le Saint Empire et .. J’y ai tué un homme. »

La Marionno avait détesté Basile de l’avoir mené à ses extrémités, de l’avoir mené aux combats, et d’avoir souillé les mains si blanches du sang d’un teuton tout soldat qu’il fut. Enceinte, elle n’avait pas eu d’autres choix que de se défendre, et pourtant, comme elle s’en veut, même maintenant.
La mort n’apporte rien de bon, et ce n’est pas une servante de l’amour qui dira le contraire.

Dans le regard vairon, il n’y a plus toute la superbe qu’on lui connaît. Et le pire, c’est qu’elle n’a pas fini.. Le pire, c’est que Flaminia s’en veut tellement pour tellement d’évènements de sa vie qu’aucun homme de Dieu n’aurait pu comprendre, oui mais voilà, Eilinn est une femme.
Cela peut changer beaucoup.

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