[RP] Journal intime d'Ina Corleone.

Je débute ces lignes en Anjou dans l'attente d'une guerre qui tarde. Je m'ennuie comme un rat mort, et avant que la lassitude ne s'installe complètement, je prends la plume pour débuter le récit de ma vie. J'ai conscience du ridicule de ma nouvelle lubie, mais personne de mon vivant ne lira les lignes qui suivront. Je prendrais toutes les dispositions pour cacher mon journal, sachant que ses mots pourront m'incriminer s'ils tombaient entre de mauvaises mains.

Je suis le fruit d'une relation sans lendemain entre une paysanne dont l'identité m'est encore inconnue et d'un soldat qui deviendra plus tard un mercenaire, Amalio Corleone. J'ai appris son existence après la mort du couple de vieux paysans qui m'avaient recueillis et élevés, les Marchand. La révélation de mon identité créa en moi, une déception. J'étais - à l'époque - une fille naïve, rêveuse, et encore vierge, imaginant que j'aurais pu être l'enfant d'une union interdite de personnes plus importantes et riches. J'en voulais à ce père, car il avait semé sa graine et conçu une bâtarde, jetant la honte sur toute une famille. J'étais tellement considérée comme infamie que ceux qui auraient pu être mes grands-parents ont voulus me noyer.

Mon histoire aurait pu s'arrêter lorsque je n'étais encore qu'un nourrisson mais Déos en a décidé autrement. Après avoir découvert mon identité, j'ai écris à ce père. J'ai appris que j'étais de naissance italienne, et que mon nom inspirait la crainte. C'est ainsi que j'ai rejoint la sombre destinée de ma famille qui avait pris un chemin des plus controversés et obscurs. Un aveu s'impose. Si je désirais tant rejoindre ceux que je ne considérais pas encore les miens, c'était dans l'espoir de m'assurer un héritage futur. Un assez bon pécule pour vivre une vie convenable, en espérant que le vieux avait quelques richesses cachés, mais les mois qui suivirent m'apprendront à me révéler auprès des miens, me libérant totalement de mes chaînes, et m'intégrant dans ma famille. Mes débuts parmi eux furent ardu, car de nature solitaire, j'ai dû apprendre la vie de clan, et sans doute me testaient-ils avec l'espoir d'une future relève qui continuerait à écrire l'Histoire du Clan. Les piques acerbes d'Enjoy bousculèrent mes habitudes d'être à l'écart, et m'obligèrent à quitter mon mutisme pour m'affirmer. Ma langue se déliait, mes crocs s'acérèrent pour imposer ma présence et gagner le respect que je méritais. Avec le recul, je me rends compte qu'elle ne nous ménageait pas pour nous apprendre que si notre Clan inspirait la crainte et le respect, de nombreux ennemis essaieraient d'y porter atteinte à travers de chacun d'entre nous, et nous devions acquérir ce respect, car il ne nous était pas acquis, rien que par notre nom, mais par nos actes et paroles futurs. Nous devions faire nos preuves pour le porter fièrement, et perpétuer ce que nos anciens ont commencés.

Ma première prise de mairie fût le 27 Juillet 1461, à Saint-Aignan, dans le Berry. J'étais inexpérimentée, et je me souviens de ne pas avoir été capable de tuer un garde, me contentant de l'assommer. J'ai connu mon premier procès dont la finalité a été une relaxe. Mon alibi ? J'étais enceinte et en train de vomir dans un fossé avec pour témoin Arsène et une autre personne dont si mes souvenirs ne me font défaut, Tynop. La Matriarche Rodrielle mourut durant l'été 1461 et il m'est difficile de parler d'elle, car je ne l'ai que peu connu, mais j'hérita de l'orphelinat Sainte-Clothilde avec Annelyse de Dénéré, que je perdrais plus tard. Ma deuxième prise de mairie fût une cité réputée riche, Murat.

La suite reste vague dans mon esprit, mais ce dont je me souviens, c'est de ma première blessure causée par une armée Francouarde, tenue par une chienne enchaînée qui s'auto-proclamait Louve. Nous apprendrontsque Maledic, l'enfant de Rodrielle avait été listé. Mon sang bouillonnait et ma rage réclamait Vengeance. Si mes souvenirs sont bons, c'est à cet instant que je suis devenue la femme que je suis aujourd'hui. Toute la noirceur et la violence que je refoulais firent partie de moi. Nous étions à peine remis que nous nous sommes vengés, et ils ne l'avaient pas vu le coup venir. Ensemble, nous avons pris Poligny. Nous l'avons pillés et Laell, la meneuse de l'époque, a tenu pendant une bonne semaine la mairie. Nous voulions en découdre, en transformant cette ville en lice géante mais face à leur incapacité à reprendre leur bien et à mener une attaque rapide, nous sommes partis lassés. Nous avons démontrés que quiconque s'en prend à un des nôtres, les représailles suivent et cette prise m'a permi de manier la plume face à l'ennemi.

Ma détermination n'échappa à Enjoy qui m'accorda ma première mission, et elle était d'une grande importance pour le Clan, la négociation d'un droit de passage en terre Limousine. Une longue correspondance s'engagea entre Marie-Amélya d'Elicahre-Kierkegaard, Gade de Veynel, le Comte du Limousin et de la Marche de l'époque et moi-même. Elle fût un succès. Ce qui me marqua le plus à cette époque-là, ce fût les liens que je commençais à créer. Les longues discussions nocturnes avec Enjoy, ma première cuite avec Arsène et le début de mon idylle avec Vélasco Visconti, celui à qui j'offris ma virginité avant la prise de Péronne. L'épopée Artésienne se déroula le 9 Mars 1462, et comme à chaque fois, nous avons défoncés les portes de la mairie pour nous enrichir.

Alors que nous préparions une nouvelle attaque chez les Francouards, l'une des deux meneuses, Laell décéda, laissant le Clan en deuil. J'aurais voulu la connaître davantage, mais elle nous laissa un beau héritage et avait rejoint les ancêtres qui avaient façonnés la renommée du Clan.