Linaelle
Lair semble geler les os qui froissent entre leurs phalanges douloureuses lincompréhensible missive reçue la veille. La nuit na pas aidé à réfléchir, elle na pas éclairci les brumeuses pensées et la louve ne fait que maudire cet hiver quelle chérissait tant et qui semble cette année nêtre porteur que dinfortunes. Elle aurait reconnu entre toutes lécriture dAmélia, nourrice désormais défunte ayant refusé demporter dans sa tombe les secrets dont on avait encombré ses épaules. Elle se confondait en excuses et, entre deux révélations, un prénom revenait. Un prénom que la noiraude connaissait depuis peu de temps, quelle ne connaissait que mal, pour autant.
Elle avait longuement hésité à lui en parler, la louve solitaire avait du admettre que la peur dêtre rejetée lui nouait lestomac. Elle aurait du être celle qui décide ou non de rejeter lautre, elle naurait pas du avoir à quémander une famille, elle en avait une. Une famille rapiécée, dénuée de tous liens du sang, quels quils soient. Une famille composée dun Ours mal léché au soutien et à la fidélité indéfectible, et dune italienne Corleone de surcroît- pour laquelle elle donnerait sa vie. Les années sétaient faites une raison au sein de ses pensées et elle avait abdiqué : ne mérite le nom de famille que celle que lon se choisit. Et elle n'avait jamais cru qu'un jour elle y ajouterait un membre, légitime qui plus est.
Mais elle était là, à arpenter le quartier du clan, à laffût des moindres grincements de lourdes, de la moindre tignasse dorée qui se détacherait dans le paysage. Elle venait revendiquer ces liens jusqualors inconnus, advienne que pourra. Si le même sang coulait à moitié dans leurs veines, cela pouvait-il un jour représenter quelque chose ? Y aurait-il un après ? Rien nétait moins sûr, elle-même nétant pas capable daffirmer si elle désirait ou non faire de la place dans sa vie pour une telle présence. Mais la question ne méritait pas encore dêtre posée. La vérité seule devait être dévoilée, peut-être savait-il, apporterait-il des explications, des réponses. Les non-dits, les mensonges, elle était bien incapable de vivre avec ça. S'il ne désirait pas savoir, jamais elle ne l'avait voulu non plus. L'équité était requise.
La description collait, lon ne pouvait sy méprendre, et la louve ne doutait pas que lAmélia ait gardé un il lointain sur le jeune-homme lors de ses passages en France. Elle aurait revêtit à ravir le costume despionne à la Cour. Cest donc sans doute aucun que lAndalouse franchit le seuil de la taverne délabrée dans laquelle on lavait assurée quelle finirait par y trouver Tynop. Et ses informateurs ne sétaient pas trompés. Boucles dOr était attablé dans un coin, et cest déterminée et sans gêne que la noiraude prit place en face de lui, non sans déposer sur la table deux chopes des plus remplies. Elle était certaine quil en faudrait dautres pour faire passer la nouvelle.
Elle attendit quil daigne lever les yeux vers elle pour lui adresser un sourire, déglutit et entreprit de débuter enfin cette désagréable conversation.
« Holà, Tynop, cest ça ? On sest déjà croisés quelques fois, jsuis Lina, au cas où. Jvais pas tourner autour du pot, jsuis pas douée en diplomatie. Semblerait qujai des choses à tapprendre, pour un peu quça éveille ta curiosité. »
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Elle avait longuement hésité à lui en parler, la louve solitaire avait du admettre que la peur dêtre rejetée lui nouait lestomac. Elle aurait du être celle qui décide ou non de rejeter lautre, elle naurait pas du avoir à quémander une famille, elle en avait une. Une famille rapiécée, dénuée de tous liens du sang, quels quils soient. Une famille composée dun Ours mal léché au soutien et à la fidélité indéfectible, et dune italienne Corleone de surcroît- pour laquelle elle donnerait sa vie. Les années sétaient faites une raison au sein de ses pensées et elle avait abdiqué : ne mérite le nom de famille que celle que lon se choisit. Et elle n'avait jamais cru qu'un jour elle y ajouterait un membre, légitime qui plus est.
Mais elle était là, à arpenter le quartier du clan, à laffût des moindres grincements de lourdes, de la moindre tignasse dorée qui se détacherait dans le paysage. Elle venait revendiquer ces liens jusqualors inconnus, advienne que pourra. Si le même sang coulait à moitié dans leurs veines, cela pouvait-il un jour représenter quelque chose ? Y aurait-il un après ? Rien nétait moins sûr, elle-même nétant pas capable daffirmer si elle désirait ou non faire de la place dans sa vie pour une telle présence. Mais la question ne méritait pas encore dêtre posée. La vérité seule devait être dévoilée, peut-être savait-il, apporterait-il des explications, des réponses. Les non-dits, les mensonges, elle était bien incapable de vivre avec ça. S'il ne désirait pas savoir, jamais elle ne l'avait voulu non plus. L'équité était requise.
La description collait, lon ne pouvait sy méprendre, et la louve ne doutait pas que lAmélia ait gardé un il lointain sur le jeune-homme lors de ses passages en France. Elle aurait revêtit à ravir le costume despionne à la Cour. Cest donc sans doute aucun que lAndalouse franchit le seuil de la taverne délabrée dans laquelle on lavait assurée quelle finirait par y trouver Tynop. Et ses informateurs ne sétaient pas trompés. Boucles dOr était attablé dans un coin, et cest déterminée et sans gêne que la noiraude prit place en face de lui, non sans déposer sur la table deux chopes des plus remplies. Elle était certaine quil en faudrait dautres pour faire passer la nouvelle.
Elle attendit quil daigne lever les yeux vers elle pour lui adresser un sourire, déglutit et entreprit de débuter enfin cette désagréable conversation.
« Holà, Tynop, cest ça ? On sest déjà croisés quelques fois, jsuis Lina, au cas où. Jvais pas tourner autour du pot, jsuis pas douée en diplomatie. Semblerait qujai des choses à tapprendre, pour un peu quça éveille ta curiosité. »
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