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RP - La Souricière

Bourse_molle




    Taillé dans le bois usé d’une poterne, un écusson, représentant une bourse déchirée aux écus fuyants comme un cul propre seul dans les bas-fonds de la ville de Paris.

    _________________

    La Souricière - Refuge de la Guilde des voleurs

    Il existe bien des façons de pénétrer à l’intérieur du Quartier Spiritu Sanguis dont la réputation n’est plus à refaire. À la surface, seules les immenses portes vous permettront de passer mais avez-vous seulement pensé à ce qui se trame juste sous vos pieds… Des couloirs sans fins, parfois plongés dans le noir, parfois éclairés par de simples bougies mais si vous connaissez tous les secrets de ce lieu alors trouver le chemin de La Souricière sera pour vous chose aisée.

    C’est ainsi qu’on la nomme. Ce vaste réseau souterrain, peu connu pour l’heure mais qui pourtant semble cacher bien du potentiel. Refuge de voleurs, brigands et autres tireurs de bourses, ceux-ci ont jugé bon de réaménager bien des cellules de ce qui avoisine les catacombes de Paris. De cette façon, tous ces malfrats se déplacent discrètement. Ils connaissent les sous terrains de la ville de Paris et deviennent alors de véritables rats pour tous les propriétaires d’une richesse sans nom.
    Ici tous cohabitent tant bien que mal, entre rires, festivités et partages de butin, les bagarres et autres règlements de compte sont aussi une coutume très répandue sur ces terres… Voleurs et brigands, tous forment une seule et même famille mais pour les autres, encore faut-il pouvoir amadouer le garde qui sommeille à l’entrée afin de pouvoir espérer y pénétrer…


    _________________

    « Tissu, encore un rouleau ! » Ce que je déteste le plus dans le boulot, c’est les comptes. Ne croyez pas qu’un voleur se contente simplement de tirer des bourses, il nous arrive aussi parfois de ramener des trésors bien plus imposants à la Souricière.
    Pour aujourd’hui, rien de bien extraordinaire si ce n’est quelques livres bien à l’abri dans une vitrine des quartiers riches de Paris. S’ils étaient protégés par une vitrine, c’est forcément qu’ils ont de la valeur, ouep je ne sais pas lire mais je ne suis pas bête pour autant.
    Non, pour l’heure, ce qui attise toute ma curiosité, c’est ce coffre, je l’ai trouvé dans des décombres, dans une autre aile de la Souricière non utilisée depuis bien longtemps.
    Pour le moment, j’en suis à six rouleaux de tissu usés, quelques parchemins sur lesquels sont dessinés des formes auxquelles je ne comprends strictement rien du tout, un pichet vide, quatre deniers et…
    « Hm ?! »
    De mes deux mains, je frotte le fond du coffre, retirant ainsi poussière et morceaux de bois usés et bouffés par les bêtes…

    « Un plan… »
    J’en suis certain, ce que je tiens entre mes mains n’est rien d’autre qu’un plan et si j’en crois mon sens de l’observation, il s’agirait de la Souricière. Ça doit bien faire une plombe qu’on a demandé au vieux sac de nous en dessiner un, ainsi, nous pourrions vite nous repérer mais j’dis ça, c’est surtout pour les nouvelles recrues.
    Faudrait que j’en parle aux autres ce soir dans l’coin qui nous sert de taverne aménagée, même si c’est contre notre façon de vivre, un peu d’organisation ne nous ferait pas de mal. Seulement et j’y pense, ce plan ne devrait surtout pas se retrouver entre les mains de n’importe qui.

    Donnez-le à la Garde Royale et soyez certain de voir débouler tout un tas d’hommes armés pour nous déloger et alors, l’on pourrait rapidement signer la fin de notre Guilde. Au fait moi on me nomme Bourse molle, c’est comme ça mais je dois ce surnom à cause de… Erf, pas la peine de le crier sur tous les toits hein mais je porte ce surnom depuis trois hivers. Un soir venu alors que j’étais sur le point d’entrer en cette catin de bas étages, j’ai eu comme un souci technique. La catin n’a pas manqué de raconter la chose à ses frangines et la rumeur s’est répandue à travers la Souricière.
    C’est arrivé qu’une fois, il faisait froid et… Bref !

    Toutes mes trouvailles rangées dans le coffre qui lui est déjà dissimulé sous une couche, plan grossièrement roulé que je glisse à l’intérieur de ma chemise mal lacée et me voici en route. J’ai soif et je ne peux attendre, mon gosier est Roy !


    « Pour un p’tit godet d’vin, j’vous f’rais faire l’tour d’la Souriciiiiiière ! J’vous emmène à ma couche et j’vous pr… »
    Des paroles insensées pour beaucoup mais qui pour moi ont du sens. Enfin bon, ça fait un petit moment déjà que je n’ai pas croisé un confrère, à croire qu’ils somnolent tous.




Plan de La Souricière (à mettre à jour pour la dénomination des salles selon les événements) :
Lien direct : http://img15.hostingpics.net/pics/369782Capture2.png
La_chapardeuse
[Quand les Souris dansent...Le chat rapplique pour faire la fête !]

Début de soirée peu prometteur pour Carlotta. Ses poulaines dépareillées battent nonchalamment les pavés défoncés du Quartier Spiritu Sanguis. Un coin de la Capitale qu'elle ne connait pas encore mais dont la réputation aiguise son intérêt. Dans ces dédales d’ombres, la Féline envie les hauteurs éclairées. Elle déteste l’oppression des coupes-gorges trop sinueux à son goût. Sa vision réduite à l’étroitesse des pans de murs délabrés. Sa petitesse accentuée par les toits écrasés la surplombant. Ces ruelles sont une véritable prison pour celle qui n’aspire qu’à vous donner le vertige.

Un caillou anodin guide ses pas silencieux dans la mascarade. De la pointe trouée de sa poulaine, la jouvencelle envoie valdinguer la pierre quelques mètres plus loin puis la rattrape rapidement de brèves enjambées pour la relancer et ainsi de suite. Bien évidemment, son allure arlequine ne la laisse pas passer inaperçue là où les capuches voilent des visages encore plus ténébreux que l’étoffe. Ses frusques colorés, son minois à découvert et sa volumineuse crinière criarde attirent les regards pervers et sournois des résidents. La lueur des vicieuses prunelles trahissent leurs desseins plus cruels que les siens. Quand la Gattina1 ne cherche qu’à grossir son aumônière, eux semblent vouloir l’inverse.

Qu’importe, la Rouquine confie son sort au roc qu’elle malmène. Entonnant une comptine italienne pour se tenir compagnie, elle vagabonde à la recherche d’une ouverture facile. Malheureusement pour la Chapardeuse, la caillasse n’est qu’une traitresse qui la guide au fin fond d’une impasse malfamée. Les rires goguenards des vilains lui font aisément comprendre la situation houleuse dans laquelle elle vient de se fourrer. Le nez se plisse pour exprimer sa contrariété. A trois bourrus avinés contre une adolescente dépenaillée ? La balance est loin d’être équitable ! Pour autant, la Monte-en-l'air ne cille pas. Furtivement, elle analyse le danger l’encerclant avant que les émeraudes n’échappent leur attention quelques mètres au dessus de sa tête. Une esquisse mitigé brise sa moue, exhibant ses deux incisives écartées.


Zcuzi Zignori !* Z’ai dou mi tromper di strada..!2

Les occupant de son français plus qu’approximatif, Carlotta en profite pour battre en retraite afin de se rapprocher d’un mur. Le sourire s’affirme soudainement alors que la silhouette vrille rapidement face au pan de pierre. Les genoux fléchissent et la svelte carrure s’élance droit sur la palissade. Trois pas s’enchainent à la verticale et voilà que la Féline se jette dans les airs pour jouer à saute-brigands. Passant au dessus de celui qui lui barrait le passage en un salto parfaitement maitrisé, elle ne tarda pas cependant à déguerpir le plus vite possible. Les agresseurs à sa suite, voilà que s’improvise une petite chasse sur un terrain tout bonnement inconnu. L’adrénaline échauffe instantanément le corps agile qui se met à bondir déci-delà pour renverser les rares objets croisés sur sa route. Un rire nerveux lui travaille les zygomatiques alors que la jouvencelle visualise la scène cocasse. Les assaillants facilement freinés et semés, la voici qui reprend son souffle, adossée à une porte quelconque de prime abord. Ses esprits lentement apaisés, l’oeillade verte lorgne l’enseigne dans son dos. L’écusson lui extirpe un rictus taquin. La bourse tranchée, la Gattina mime la griffure d’un matou pour redessiner l’entaille.

Désormais d'aplomb suite à sa petite mésaventure et surtout, prête à en découdre jusqu’à l’aurore, la Rouquine franchit le seuil et jauge les escaliers d’un regard réprobateur.


Zi détezte dizendre più bazi che terra!3

Mais d’humeur aventurière, la silhouette bariolée dévale les degrés sans réfléchir davantage et déclame d’un ton jovial :

‘Zera ! 4

Sans se douter instant que la Chapardeuse vient de pénétrer dans la Souricière.

!!! Les propos de Carlotta sont écrits tels que prononcés!
1- La Minette (trad. italien)
2- Pardon messieurs! J'ai du me tromper de rue..! (trad. italien modifé)
3- Je déteste descendre plus bas que terre! (trad.italien modifié)
4- 'Soir/Bonsoir! (trad.italien modifié)

Edit pour orthographe

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Dragnard
    Tous les écus du monde ne sauraient lui racheter son œil à lui, le borgne, méconnu de toutes et tous (pour le moment), l’homme aux cent surnoms, bien plus qu’un simple voleur, c’est un arnaqueur. S’il vous tend un parchemin et une plume dans l’espoir de vous faire signer quoi que ce soit, prenez le parchemin, faites en une boule et faites-le s’étouffer avec, saisissez-vous ensuite de la plume et plantez-là dans son œil restant… Il ne s’agit là que de simples conseils après tout.
    Non pas que Dragnard de son véritable nom, soit un habitué de la Souricière mais ces vastes galeries représentent avant tout pour lui, un immense potentiel commercial. C’est aussi pour lui l’occasion de tendre l’oreille et de se rencarder sur les quelques rumeurs du moment qui animent cet endroit.

    Un convoi plein de richesses qui passe dans les environs de la ville de Paris, un objet rare stocké en sécurité dans une bâtisse de la ville, un coursier aux bourses bien remplies, en somme, tout ce qui pourrait lui rapporter de l’argent. Mais Dragnard n’est pas du genre à se salir les mains, il est en réalité bien plus malin que ça.
    Pour l’heure, le borgne semble bien occupé. Le cul posé sur un tabouret, lui aurait élu domicile dans une salle quasi-vide de la Souricière. Son bandeau ne recouvre plus l’espace vide sur son visage car notre arnaqueur en herbe vient tout juste de soutirer quelques trésors qui pour d’autres n’auraient aucune valeur mais pour lui, c’est bien plus que ce dont il espérait.


    - Du rouge pour les bals, du vert pour la chasse, un beau bleu pour les négociations… Erf !
    Des dizaines de bandeaux qu’il tient dans ses mains, tous de très bonne qualité et destiné sans nul doute à un riche prince ayant également perdu un œil par le passé.
    La plupart des bandeaux rejoignent crasse et poussière au sol et déjà, il ne lui en reste plus qu’un seul en sa possession.

    - Le noir, ça passe partout !
    Ni une, ni deux, le nouveau bandeau prend place sur son visage. Ses bras s’écartent, paumes de ses mains tournées vers le plafond, comme s’il s’attendait à un tonnerre d’applaudissements et pourtant… Il se le promet, un jour il guidera toute une fratrie de malfaiteurs et autres mauvaises graines de la ville de Paris et tous ensemble, ils iront soutirer les plus belles richesses de la ville de Paris.
    Tous ensembles… Au moins il tracera les grandes lignes du plan avant que les siens passent à l’action, soyons raisonnables. Mais ne vous y méprenez point, Dragnard est bien entendu passé par la case départ et s’il le faut, il n’aura aucun mal à retourner à la source pour quelques écus de plus.


    - Gné ?
    Quelqu’un vient. Des pas qui s’approchent, légers, très légers même. Un souffle, la flamme comme seule source de lumière meurt subitement. Plus aucun bruit puis… Zera… Est-ce le nom de quelqu’un ou un simple éternuement qui sait mais aucun Zera de reconnu ici même à la Souricière. La présence s’approche, une silhouette se profile et se dessine enfin parfaitement face à la porte entrouverte derrière laquelle se trouve Dragnard.
    L’occasion est bien trop belle pour lui et c’est sans mauvaise intention qu’il se redresse, tentant d’être le plus silencieux possible, il s’approche de la porte. S’il laisse la présence s’en aller alors il n’aura plus aucune chance d’arriver à terme de son plan diabolique.


    - À VOS SOUHAITS !
    Gueula-t-il tout en ouvrant la porte d’un seul coup, se trouvant alors dans le dos de la jeunette. Mais déjà, le voici qui éclate de rire tel un véritable marmot. Ainsi donc, en appui sur la porte entrouverte qui peine à rester droite, il attend… Encore… De simples secondes qui lui paraissent être une éternité et…

    - As-tu perdu ton chemin la jeunette ?

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Pénétrez dans la Souricière, repère de la Guilde des voleurs...
La_chapardeuse
Le minois en l’air, Carlotta jauge l’espace confiné où elle vient négligemment s’enfoncer. L’exiguïté des lieux a le don de lui hérisser le poil mais le pire reste à venir lorsque, tout à coup, de l’ouverture dans son dos, surgit un cri tonitruant dans ces pseudo catacombes. Tous les muscles se contractent subitement et voilà que la Féline grimpe aux rideaux ou en l’occurrence, gravit quelques marches d’un bond. L’instinct de l’Homme étant de monter en cas de danger. Sur son piètre piédestal, l’oeillade farouche fusille la présence visible dans l’entrebâillement qui se gausse de son légitime désarroi.

Mio Dio !1 crache-t-elle en sourdine alors qu’il reprend :

As-tu perdu ton chemin la jeunette ?

Un sourcil s’arque d’incompréhension sur une petite moue faussement angélique.

Io ? No...2

La tête bascule sur un côté tandis qu’à pas de velours, la jouvencelle se rapproche de la porte pour lorgner son interlocuteur dissimulé.

Que cachez-voi dietro la porta ?3

L’intonation espiègle est dès lors appuyée d’un sourire mutin quand les émeraudes s’agitent pour essayer de percer le mystère en vain. La Gattina se balance d’une poulaine sur l’autre en un mouvement d’impatience alors les mains, subtiles et discrètes, se posent déjà sur le bois qui la sépare de sa soudaine curiosité. Les doigts remuent silencieusement tandis que la langue claque contre le palais, semblable à un toc nerveux. Un murmure railleur se fait entendre.

Ze non mi lazi entrare dalla porta, entrerò dalla fineztra...4

Puis à haute voix, d’insister, les pupilles braquées dans l’unique oeil croisé :

Alors ?

1- Mon Dieu (trad. italien)
2- Moi? Non...
3- Que cachez-vous derrière la porte? (trad. italien modifié)
4- Si tu ne me laisses pas entrer par la porte, j'entrerai par la fenêtre... (trad. italien modifié)

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Bourse_molle



    - Une salle qui sert de taverne, non loin de l’entrée de la Souricière.

    Longtemps, bien trop longtemps déjà que je marche à travers les nombreux couloirs de la Souricière. En chemin, des images habituelles, celles de frères endormis où bon leur semble, baignant dans leur propre vomit et leur propre pisse.
    Encore certains qui ont préféré dépenser leur recette dans la boisson et les femmes ou que sais-je encore, en ce qui me concerne, je préfère encore de loin le dépenser… Dans la boisson et les femmes mais c’est différent… C’est pas pareil quoi, ne cherchez pas à me donner tort !

    Enfin bon, là où je suis certain de pouvoir trouver du monde, c’est dans ce qui nous sert de taverne ou de cantine ou de lieu de rassemblant comme vous voudrez mais au moins, pour sûr que je vais y croiser quelques trognes que je connais bien. Et puis c’est aussi l’occasion de se rancarder sur les bons plans du moment, nous verrons bien.

    Autre couloir traversé, je passe le seul dans la grande salle. Rien ne change ici. Les tablées ne sont pas ordonnées, des tabourets au sol, certains brisés, de la boisson renversé un peu partout, un noble ici-bas pourrait faire un malaise, ainsi soit-il.
    Mais pas un bruit, quoi que… Des ronflements, des gloussements mais aucun esprit éveillé, moi qui aime faire de belles entrées en perspective mais rien à faire, personne ne daigne décuver à grande vitesse pour parler de choses sérieuses.
    Il est temps que ça change, il faut nous unis, unifier nos forces et voir plus grand, la ville de Paris regorge de trésors et selon moi, ceux-ci sont loin d’être entre de bonnes mains.


    « OH DEBOUUUUUT, SORTEZ-VOUS LES DOIGTS DU C** ! »
    Sourcils froncés, je m’élance dans la salle, frappant du pied tabourets et autres débris.

    « Pendant qu’les bourses pleines commercent à la surface, pendant qu’des écus errants nous passent sous le nez, vous… VOUS DORMEZ ! »
    Il est rare que je m’exprime ainsi mais pour le coup, j’ai bien envie de redorer l’image de la Souricière. La Guilde des voleurs n’en est pas une, ce n’est qu’une image, une légende pour beaucoup et ceci doit changer, dès ce soir.

    Foutre le boxon ça par contre, je suis un professionnel et je suis certain que l’on pourrait m’entendre à travers toute la Souricière.


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Dragnard
    Effet de surprise réussit, réel succès pour Dragnard qui ne peut s’empêcher d’accentuer le sourire naissant sur ses lèvres. Mais à peine la jeunette qui se retourne vers lui et la voici qui se mit à s’exprimer d’une façon bien particulière… Peut-être a-t-il tout simplement mal entendu qui sait mais ce sourire n’est plus désormais.
    Mais c’est qu’elle reprend la rouquine et même si le borgne ne connait pas ces mots, il peut tout de même vaguement comprendre ce qu’elle lui dit… Pour le moment. Elle s’approche enfin, ses pas semblent légers et calculés.

    Inconsciemment, Dragnard tente un repli stratégique mais manque de bol, la porte dans son dos le bloque et il ne peut désormais que contempler le visage innocent (ou non) de sa rencontre du moment. Mais qui est-elle, son visage ne lui dit rien. La méfiance sera sa carte pour engager l’échange mais jamais il ne s’éloignera pour autant de son personnage.

    Ainsi donc, il la laisse s’exprimer de nouveau, des mots incompréhensibles, un accent peu courant, tout ceci qui le laisse face à un sentiment d’hébétement. Voilà une chute à laquelle il ne s’attendait pas du tout mais soit, maintenant, le voici les deux pieds dedans.
    Le borgne tente de répéter la phrase de son interlocutrice mais rien n’y fait et ce ne sont pas ses maigres connaissances qui vont le tirer d’affaire. Comme quoi, les écus ne servent pas… Pas tout le temps.


    - Je… Heu… QUEUA ?!
    Sa seule et unique envie pour le moment et de coller une gifle en plein visage de la jeunette afin qu’elle reprenne ses esprits et pourtant, celle-ci n’a l’air ni folle ni en proie aux effets de la boisson. Peut-être que ça lui ferait justement un bien fou de siffler quelques godets… Ou une bonne gifle… Des godets ? Une grosse gifle pour lui laisser le temps de fuir ?!
    - Erf !
    Pour le coup, c’est la paume de sa main droite qui vient claquer son front avant qu’il ne se décide à la fixer à nouveau pour tenter… Un éventuel échange compréhensible pour l’un, comme pour l’autre.

    - Alors ? Argh..
    Le borgne crache au sol sur le côté.
    - C’est que j’comprends pas trop c’que tu… Baragouines la jeunette, va falloir qu’tu fasses un p’tit effort !
    Et là, révélation, il le sent au fond de lui mais la rouquine pourrait lui servir, c’est l’instinct. Et c’est peut-être même bien plus que ça, peut-être pourrait-elle bien collaborer avec lui…
    - Heu hm ! T’es ici pour affaires ? T’cherches un guide pour t’conduire aux autres ?
    En cet instant précis, c’est bien la seule et unique chose qu’il serait apte à proposer.

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Pénétrez dans la Souricière, repère de la Guilde des voleurs...
La_chapardeuse
Face au borgne dans cet antichambre, les émeraudes de Carlotta glissent volontairement de l’individu à la mystérieuse porte dans son dos. La Féline ne cherche pas à dissimuler sa curiosité, au contraire, le brun qui l’accueille dans cet étrange vestibule, attise un peu plus son intérêt. Lui aussi a quelque chose d’appétissant pour nourrir sa soif de bizarrerie. Les pupilles louches sur le bandeau barrant son oeil et les doigts frétillent d’avance de s’en emparer. Il bafouille, il s’embrouille, la jouvencelle étire un sourire narquois devant son trouble. Elle a sa vengeance maintenant car on n’effraie pas la Gattina sans en payer le prix ! Un petit gloussement aux allures de feulements retentit tandis que l’interlocuteur perd la mise. La svelte silhouette se penche de plus en plus sur le côté droit. Mouvement grotesquement habile. Deux clowns se faisant face, plus ridicules l’un que l’autre dans leur numéro. Son bredouillement ne l’intéresse guère. Cependant, la dernière proposition la fait tiquer. La langue claque de nouveau sur le palais et la bouche se fend d’un sourire sincère. L’oeillade de la Rouquine ainsi que toute son attention se suspendent alors sur les traits du brun lorsque d’une petite voix niaise, elle répond :

Affaires ? Si1... Tu m’ouvres la porte, allora2 ?

A cet instant, il est très dur pour la Chapardeuse de se retenir. Elle n’a qu’une envie, celle de bondir sur cette ouverture ! Peut-être n-y-a-t-il strictement rien derrière ? Surement n’est-ce qu’une issue parmi tant d’autres mais le simple fait qu’il la fasse languir ainsi, aiguise sa faim. Ce serait comme laisser dépasser un minuscule bout de laine et de l’agiter devant les yeux ronds d’un chaton en quête d’aventures et de rebondissements. La monte-en-l’air jongle d’un pied sur l’autre, marquant son impatience.

Z’y peux forse3 t’aider...Toi et les altri4...

Le regard se veut malicieux maintenant que le corps se stabilise sur la pointe d’une des poulaines usées. La senestre se tourne vers le brun pour appuyer l’interrogation. Cette gestuelle typiquement italienne ne laisse plus l’ombre d’un doute sur ses origines si l’interlocuteur en avait. Les dents du bonheur se dévoilent mesquines quand l’unique oeil de l’homme peut apercevoir un objet au creux de sa paume...

1- Oui (trad. italien)
2- Alors
3- peut-être
4- les autres

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