Krystel_van_hoedezee
Le soleil était à peine levé, mais pourtant, quelqu'un travaillait déjà dans une des échoppes des van Hoedezee. La paire de ciseaux rouillée qui autrefois servait d'enseigne à une échoppe de tisserand était maintenant remplacée par une tout aussi antique tête de boeuf en fer forgé.
Shlack !
La porte de l'échoppe était entr'ouverte, et des rares fenêtres qui permettaient au jour d'entrer, on ne voyait... pas grand-chose, car des rideaux immaculés empêchaient quiconque de voir ce qui se passait à l'intérieur.
Shlack !
Des odeurs de renfermé et de boucherie sortaient de chaque orifice, et nul n'aurait pu dire si c'était engageant... ou repoussant.
Paf !...
"Et voilà pour aujourd'hui !"
Krystel s'éloigna de sa table pour admirer le résultat de son travail. Depuis le matin, elle avait scié des planches, coupé du bois, planté des clous, afin de remettre en état la boutique de sa défunte mère.
Un comptoir, destiné à accueillir la clientèle, courait tout autour du mur, à droite en entrant. Des étagères étaient disposées au fond. On y avait posé d'étranges fioles contenant une drôle de liqueur à base de maïs. Une porte de service, enfin, masquait l'atelier, où des carcasses entières de vache et de cochon allaient être débitées en quartier de viande.
"Bien, encore un peu de nettoyage, et ce sera presque bon."
Et la jeune fille troqua joyeusement ses vêtements de charpentier en herbe pour celui de ménagère, aidée en cela par une vieille femme muette à l'aspect revêche.
Elles astiquèrent les meubles, lavèrent le sol, aérèrent la pièce, tout en chantant (enfin, la vieille faisait des bruits de gorge, tandis que la jeune fille essayait de chanter) :
"Nous z'étions partis dans la forêt
Pour cueillir des champignons des beaux bolets.
Ah c'qu'il fallait pas faire pour s'nourrir !
Valait mieux faire le cochon que dépérir...
Pis un jour de chance,
On a tué l'veau gras
On s'est rempli la panse
On est d'venu gras !"
Dieu qu'elle chantait faux !
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Shlack !
La porte de l'échoppe était entr'ouverte, et des rares fenêtres qui permettaient au jour d'entrer, on ne voyait... pas grand-chose, car des rideaux immaculés empêchaient quiconque de voir ce qui se passait à l'intérieur.
Shlack !
Des odeurs de renfermé et de boucherie sortaient de chaque orifice, et nul n'aurait pu dire si c'était engageant... ou repoussant.
Paf !...
"Et voilà pour aujourd'hui !"
Krystel s'éloigna de sa table pour admirer le résultat de son travail. Depuis le matin, elle avait scié des planches, coupé du bois, planté des clous, afin de remettre en état la boutique de sa défunte mère.
Un comptoir, destiné à accueillir la clientèle, courait tout autour du mur, à droite en entrant. Des étagères étaient disposées au fond. On y avait posé d'étranges fioles contenant une drôle de liqueur à base de maïs. Une porte de service, enfin, masquait l'atelier, où des carcasses entières de vache et de cochon allaient être débitées en quartier de viande.
"Bien, encore un peu de nettoyage, et ce sera presque bon."
Et la jeune fille troqua joyeusement ses vêtements de charpentier en herbe pour celui de ménagère, aidée en cela par une vieille femme muette à l'aspect revêche.
Elles astiquèrent les meubles, lavèrent le sol, aérèrent la pièce, tout en chantant (enfin, la vieille faisait des bruits de gorge, tandis que la jeune fille essayait de chanter) :
"Nous z'étions partis dans la forêt
Pour cueillir des champignons des beaux bolets.
Ah c'qu'il fallait pas faire pour s'nourrir !
Valait mieux faire le cochon que dépérir...
Pis un jour de chance,
On a tué l'veau gras
On s'est rempli la panse
On est d'venu gras !"
Dieu qu'elle chantait faux !
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