Clarisse_
Foutredieu !
Clarisse vient de sétaler de tout son long en se prenant les pieds dans une racine. Elle jure en se relevant tant bien que mal, blessée au genou et au poignet, ramasse les champignons qui se sont renversés dans sa chute, les remet dans son panier.
Je sens que la journée est mal partie
, murmure-t-elle en grimaçant.
Elle a décidée de venir cueillir quelques champignons, histoire daméliorer son ordinaire et de prendre lair surtout. Les travaux dans les mines ont pâli son teint, elle ressemble plus à un cadavre quà la jolie coureuse des bois quelle était encore voilà quelques semaines.
Mais la cueillette nest pas fameuse, à peine quelques bolets. Elle vient darriver dans les Flandres, elle ne connaît pas les meilleurs endroits. Après plusieurs heures de recherche, elle jette un coup dil à son panier, déçue : de quoi faire une belle omelette, mais pas de quoi vendre au marché
Comme elle sapproche dun marécage, elle entend du bruit. Elle tend loreille, aux aguets. Des oiseaux prennent soudainement leur envol, la faisant sursauter. Comme elle guette entre les branches, elle aperçoit une silhouette dans le marécage. Un braconnier se dit-elle. Elle se tapie, voulant passer inaperçue.
Clarisse_
Flute !
Alors que Clarisse croyait être à labri des regards, un jeune homme armé dun arc, sortant tout droit des roseaux, se dirige vers elle. Impossible de séclipser sans être grossière, elle est nouvelle dans la région, elle doit faire preuve dun minimum de civilité. Un minimum alors, elle nest pas là pour discutailler
Drôle d'endroit pour une demoiselle... Vous... heu... cueillez quelque chose ?
Il accompagne ses paroles dun geste vers le panier.
Bas les pattes ! sexclame Clarisse en mettant son panier hors de portée de linconnu. Puis baissant le ton : Vous êtes bien curieux ! Et vous que faisiez-vous dans les roseaux avec un arc ?
--Prosper_le_purineur
Prosper affamé s'était rendu sur les terre du seigneur local, c'était bien
contre son gré, non pas qu'il ne faisait jamais rien de mal mais qu'il était
le plus peureux des hommes. Et malgré sa bêtise dépassant outre mesure
tout ce que l'on est capable d'imaginer, il savait que chasser ici c'était
braconner et que le seigneur n'aimait pas qu'on le vol, ô non ça il n'aimait
pas...
C'était alors de façon farouche qu'il s'aventurait lentement dans la forêt,
il prenait garde à ne pas écraser la moindre brindille, pour pouvoir
entendre le gibier tout en restant discret à ses oreilles.
De plus la forêt était très fréquentée par d'autres braconniers en tout genre,
ou d'autres crèves la faim il y en avait tellement sur les terres du
seigneur...
Mais lui avait un avantage sur tout autres, son odeur.
En effet, celle ci particulièrement nauséabonde et désagréable, lui
permettait de passer pratiquement inaperçu devant l'odorat développé
des animaux, en tout cas aussi inaperçu qu'une fiente qui serait sur le sol.
C'est le carquois bien rempli et deux plus que modeste lapin déjà pendu à
la ceinture qu'il continuait sa chasse jusqu'au fin fond de la forêt espérant
ni plus ni moins trouver du plus gros gibier qui pourraient remplir sa
panse pour longtemps.
Le_sire_de_Marigny, incarné par Marjolaine29
Cest une belle journée dété. Désuvré, le Seigneur de Marigny se promène sur les terres de son suzerain. Pas de guerre, pas daction
Il sennuie. Il se traîne le soir en taverne et la journée il vient tourmenter ses paysans, les chicanant sur mille et un détails. Ce jour-là il a poussé plus loin son cheval, jusque dans la forêt, qui ne fait point partie de son domaine.
Il trottine tout en laissant vagabonder son esprit. Pénétrant plus profondément dans la forêt, son cheval ralentit de lui-même, se met à marcher au pas.
Plusieurs oiseaux senvolent à quelques dizaines de mètres devant lui. Marigny sapproche pour voir ce qui a pu les déranger. Il découvre un marécage et entend une discussion, deux voix, une masculine et une féminine. En essayant de faire le moins de bruit possible il sapproche tout doucement, écartant les branchages. Une blondinette avec un panier semble se disputer avec un jeune maraud portant un arc et des flèches. Des braconniers !
Le visage du sire de Marigny sétire en un sourire cruel : voilà de quoi animer cette journée interminable
La chasse aux braconniers, son sport préféré. Les prendre en chasse, les laisser sépuiser dans une course désespérée, puis les cueillir, plus morts que vifs