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[RP] Tel est pris qui croyait prendre.

Samsa
    "Et puis j'ai vu de la lumière alors je suis sorti
    Et j'ai dit :
    Bonne idée"
    (Jean-Jacques Goldman - Bonne idée)



La Cerbère est couchée sur le côté et tient l'épée volée contre elle, prête à s'en servir. Elle ne répond pas à la remarque de Shawie sur les militaires parce que, si ce n'est pas vrai pour tout le monde, ça l'est pour elle. Quand il s'agissait de préparer un plan de bataille, Samsa était douée. Oh, oui, elle savait faire. Remarquable stratège, rien ne lui échappait, tout était envisagé, chaque fois. Elle était une meneuse d'hommes. Mais une fois la stratégie en place, une fois les charges lancées, il est vrai que Samsa ne réfléchissait plus. Qu'importait si les archers finissaient devant et les fantassins derrière. Une fois lancée, elle pensait que seule la force et le courage jouaient, et que mourir était parfois plus enviable que la mort. En cela, Samsa était bien une soldate qui ne réfléchissait pas.
Elle ferme les yeux, et son ouïe se fait plus fine. En chien de fusil, elle tourne le dos à Shawie. Elle l'entend faire des bruits, mais ne dit rien; elle fait bien ce qu'elle veut. Puis le silence, et d'un coup, le cri. Samsa se crispe, mais ne se retourne pas; elle a comprit. En bonne orgueilleuse, elle respecte aussi celui des autres. Elle espère juste que la brigande a bien fait ça, et qu'elle va s'en remettre. Dans la tête de Samsa, sa comparse a gagné de l'estime.

Puis elle s'endort, fatiguée par ses aventures et ses cavales.

Samsa rêve peu. Ses nuits sont souvent noires. Elle a épuisé ses démons, qui ne reviennent que de temps à autre. Un visage, une présence, un souvenir, des mots. Rien cette nuit. Elle ignore combien de temps elle a dormi, mais elle est soudainement réveillé en sentant une main sur sa bouche. Tout de suite, tout en elle est en alerte, et la Cerbère va pour se défendre avec force. Seule la voix rassurante de Shawie l'empêche de se battre comme un beau diable. Il parait qu'il y a des gens devant.
La Cerbère scrute l'obscurité de ses yeux déjà noirs, dont la pupille se dilate pour capter la moindre source de lumière. Elle met du temps, alors en attendant, elle chuchote :


-C'est un Impérial pardi ? On fait quoi té ?

Samsa ne peut pas esquisser un mouvement sans provoquer moult cliquetis, sans froisser tous ses vêtements et faire craquer le sol sous elle. Alors si la meilleure solution est furtive, autant qu'elles le déterminent maintenant, avant de faire valdinguer les options.
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Shawie
On fait quoi ? Normalement, c'est toi qui dois réfléchir la !


Elle la regarda, regarda devant et de nouveau replongea son regard dans le sien.


J'sais même pas si c'est un Impérial bordel. J'en sais rien du tout ! J'suis épuisée et j'en ai ras le fion de courir partout alors qué j'ai du mal à mé traîner ... alors ...


Une idée, elle en avait souvent. C'était pas ça le souci en fait. Le souci, c'est qu'elle en avait toujours à la pelle mais elles étaient souvent très farfelues et très stupide. Peut être pas stupide, mais c'était souvent au feeling et à l'arraché. Elle pencha la tête sur le côté en signe de grande réflexion intense. Fallait se débarrasser une bonne foi pour toute de tout ce bordel. Les bruits de pas se rapprochèrent encore plus et elle se décida à ouvrir le bec.

Le but, c'était de le débiter sans respirer et aussi vite que possible, histoire qu'il ne soit pas refusé. De toute façon, elle n'aurait pas le choix ! Elle parla plus bas, toujours sur le même ton mais elle fit mine d'être convaincue par ce qu'elle disait. Ouai, car fallait être franc, le plan était foireux.



Bon, j'ai un plan.

Vu que t'es couchée, tu vas restée comme ça et tu vas les laisser s'approcher. Allez, avec un peu de chance, ils ne sont pas super nombreux et nous pourrons les avoir vu qué je suis super filoute et qué toi, t’obéis bien ! Tu reste couchée et tu fais celle qui dort. Ils voudront te ramasser. Pendant cé temps, je dégage de là et je les prend à revers, par derrière quoi. S'ils débarquent à plusieurs, t'attrape le plus proche de toi et jé m'occupe des plus éloignés.



Elle fit une pause et la regarda en souriant.


J'ai presque envie de t'envoyer un taquet pour qué ça fasse plus vrai.


Elle fit mine de lui en mettre un mais se ravisa lentement préférant l'effleurer presque "amicalement" ou plus si affinités comme elle aimait dire. Un instant puis elle se redressa et, sur la pointe des pieds, contourna le camps de fortune et disparue dans la forêt en gardant en ligne de mire le Dog Royal. Elle souffla, reprit son souffle, réfléchit en même temps car elle savait bien que son "plan" ne tenait pas du tout la route. La Cerbère pouvait se faire embarquer, même si l'Espagnole ne doutait pas de sa force. M'enfin merde ! Elle se retrouva rapidement derrière, mais derrière quoi ? Un ? Deux ? Peut être trois mais pas plus. Deux hommes et un chien peut être ? La main sur sa nouvelle épée, elle attendait patiemment que le plan se mette en marche.
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Samsa
    "Et pourquoi, toujours moi ?
    Et tout ce temps,
    Tu te demandes :
    Pourquoi moi ?
    Fallait que ça tombe sur moi.
    T'aurais juré
    Que jamais ça
    N'pouvait t'arriver."
    (Axelle Red - Pourquoi moi)


Comment ça, "à elle de réfléchir" ? En début de soirée, elle ne savait pas réfléchir ! Et il faudrait qu'elle s'y mette maintenant ? Alors non, pour cette fois, réfléchir, ce n'est pas son travail. Shawie pense, Samsa tape. Équipe complémentaire.
Sauf que la Cerbère fait son travail, elle. Elle assomme les gardes, elle les combat, elle les met par terre... Mais avec Shawie en cheffe de guerre, elles en sont toujours là, pourchassées comme de vulgaires lapins, à ne pas savoir qui est impérial ou pas. Samsa avait envie qu'on lui donne un cheval, pour qu'elle puisse charger, épée au clair, et tout serait terminé. Dans sa tête, bien sûr. Elle l'avait fait une fois contre une armée, et l'échec avait été cuisant. En bonne orgueilleuse, la Cerbère avait accusé un ennemi d'avoir fait un croc-en-jambe à son cheval, expliquant ainsi sa défaite.

Un chuchotement vient chatouiller son oreille, et Samsa l'écoute avec attention. Attends quoi ?! Wait, temps mort ! Rester comme ça, soit. Les laisser s'approcher, soit. Shawie filoute, on commence à déraper, mais avec Cerbère qui obéit bien, on dérive carrément. "Tu restes couchée", ça fait bien chien. Être ramassée sans gronder, ça devient vraiment difficile.
Mais la Secrétaire Royale ne bronche pas. Le plan lui va, elle se sent en capacité de faire ça, surtout si on peut taper derrière. Dans la nuit cependant, Samsa lève les yeux vers la brigande. Faut pas abuser, le taquet est en trop. La main se lève, et, en son fort intérieur, la Cerbère promet qu'elle lui saute à la gorge si elle ose. Et tant pis pour le reste. Mais Shawie, sage en tout sens, se contente d'une sorte de caresse qui fait se dessiner un sourire en coin sur les lèvres royales; Cerbère a reçu caresse.

La brigande s'éloigne, et Samsa se surprend à espérer qu'il ne lui arrive rien. Non par intérêt, mais par sympathie.
Les onyx se referment et le corps se prépare. Les oreilles sont à l'affut, l'adrénaline est distribuée dans chaque membre. Un plan foireux, quelle bonne idée ! Les pas se rapprochent, elle les entend sur le sol froid. Sous sa cape qui lui sert de couverture, la Bordelaise tient son épée, prête à transpercer celui qui se pencherait sur elle. Un instant de silence. Puis le bruit reprend. Il la contourne... Il ? Ils. Elle distingue deux rythmes. Elle rouvre les yeux quand elle est sûre qu'ils ne peuvent plus voir son visage. Son regard sombre cherche Shawie. Où est-elle ?
Derrière la Cerbère, les deux hommes remuent les cendres du petit feu à la recherche de pièces cachées, soulèvent le bouclier posé de Samsa. Elle comprend bien qu'ils fouillent, mais elle est tellement obnubilée par les impériaux qu'elle ne saisit pas pourquoi ils ne s'emparent pas d'elle, là, maintenant. Pourquoi, même si Shawie manque à l'appel, ils la laissent là pour l'instant.

Les fuyardes brigandées. Quel comble.

"Shawie bordel de merde pardi ! J'fais quoooiii ! C'est quoi l'option prévue pour cette phase là de ton plan, hein té ? J'me lève, j'leur dis surprise et j'en fais des fines tranches d'jambon ? Ou bien t'as prévu de faire exploser un volcan pas loin pour les assommer pardi ?"
Elle ne le dit pas. Mais elle le pense très fort. Retenant autant qu'elle peut l'épée qui pourrait égorger des royalistes ou de pauvres paysan de passage. Après tout, Samsa ne sait pas réfléchir. En bonne Cerbère, dans ce genre de situation, on siffle et elle égorge.

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Shawie
Elle lorgnait de loin. Elle lorgnait bien et se surprise d'être surprise ! Des brigands en train de tenter de les voler, des brigands ! Bande de racaille, de rats sans principe, de crapules indigne de ce rang, de merdeux, de putain de merde, elle était en train de se faire brigander d'un côté et de se faire Impérialisé de l'autre. Réagit Samy, réagit ! Mais que dalle, pourtant, elle attendit un peu, histoire de voir si elle avait besoin de plus de temps pour réagir mais en vain.

Non mais elle roupille ! pensa l'Espagnole.



Dog ... Dog ... bordel, tu t'fais brigander par des ploucs ! Comme des chuchotements.


Elle fit un "psssst" pour essayer d'attirer l'attention du Dog mais sans doute pas assez fort hein. Le feu de camps se trouvait à plusieurs mètres devant elle, et derrière elle, deux gardes faisant des rondes, sans doute interloqués par de la fumée nocturne. Elle pensa que les bandits droit devant étaient totalement stupides et qu'ils allaient se faire bouffer par la Cerbère sans attendre. Brigander une SE, ce n'était vraiment pas du tout intelligent.

Elle dégaina son épée et partit s'occuper des deux gardes, prête à les tuer cette fois. Etre tuée ou tuer, la question était vite posée. Elle les laissa passer devant l'air de rien et sauta à la gorge à l'un des deux sans attendre et sans plan. Le second se retourna et lui balança un plaquage digne d'une première ligne de soûle. Un truc assez lourd lui retomba dessus et elle se cogna la tête violemment sur le sol. Mais elle balança des coups de poings aussi fort que possible jusqu'à ce que son poignet finisse par craquer, dans l'autre main, l'épée qu'elle refusait de lâcher. Son arcade se fissura et dans un dernier coup de grâce, elle balança un coup de genoux dans les roubignoles de son agresseur. Sha' se releva et profita de la fébrilité du garde pour se barrer.

Repérée pour repérée, elle gueula :



Abrutie t'es en train de té faire piller nos trois bricoles ! T'en as un devant toi et l'autre qui commence à te renifler le cul !

ATTAQUES !!

BRIGANDS MECHANTS !



Elle se retourna toujours sonnée et désorientée. Balança un coup de botte dans la gueule du gémissant au sol, pleurant sans doute de ne plus pouvoir procréer. Pôvre petite chose ! Elle eut presque envie d'aller l'aider à le relever pour mieux lui foutre la pâtée par la suite. Même si elle ne pétait pas la forme, elle ne baissera jamais la garde devant une personne, encore moins une Impérial, encore moins un homme. C'est pas aujourd’hui qu'elle baisserait ces braies. Mais bon, mêmes les meilleures ont leur limite, bon bah elle, c 'était maintenant. Alors elle regarda l'homme et regarda le camps plus loin. Elle décida de partir dans cette direction, lancée à toute bringue.

Énervée et vexée.



Sérieux vous me brigander les gros ? VRAIMENT ?!
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Samsa
    "J'attaque du mike
    Mon crew déploie sa force
    Strike, fly !
    Bombe le torse si les choses se corsent."
    (X-Men - J'attaque du mike)



Couchée en chien de fusil, Samsa ne bouge pas. Elle ne sait pas ce que fait Shawie, mais c'est son plan, et on lui a dit de ne pas bouger. Alors la Cerbère ne bouge pas, bien que cela lui soit difficile. Elle les entend fouiner, mais que cherchent-ils ces Impériaux ? Son titre de Secrétaire Royale ? Ils peuvent toujours chercher. Samsa n'est en rien une officier royale, elle fait partie de l'ombre. La seule fois où on la mentionne, c'est quand on annonce sa nomination. La Cerbère est habituée à la discipline, c'est une soldate, et quand on lui dicte une stratégie, elle la respecte.
Elle entend des coups, se doute bien que c'est Shawie. Dans l'ombre, elle reconnait la silhouette féminine qui se bat, se fait un peu maraver malgré elle. Samsa fronce les sourcils, redressant un peu la tête. C'est ça le plan ? Elle, elle reste couchée, et l'Espagnole se fait tuer ? Efficacité proche de zéro. Et puis d'un coup, c'est le signal. Elles se font brigander. Quoi ?! Sérieusement ! Et en plus on lui renifle le cul !

Samsa se retourne soudainement. Son poing fermé, gantelés pour le combat, s'abat quelque part sur la tête du premier type qui, surpris et sonné, s'étale au sol. Celui devant se ramène aussitôt, armé d'un bâton. Cerbère au sol recule, tente de trouver le temps de se relever, mais l'arme fond sur elle. Un bras de protection prend le coup. Elle essaie de le faire chuter avec ses pieds, ses jambes, mais le bougre fait attention, continue de faire pleuvoir les coups. Heureusement, dans le noir, il voit mal et la Bordelaise esquive les coups destinés à sa tête, les renvoyant sur une épaule ou l'autre. Une de ses mains trouve soudainement les cendres remuées du feu de camp et elle en balance aussitôt une poignée vers l'homme qui, désorienté et piqué, porte les mains à ses yeux. Cerbère se relève.

Et là, ça va chier.

Le couteau à la ceinture est dégainé et vient s'enfoncer dans le flanc de l'homme. Alors qu'il commence à se plier de douleur, Samsa lui assène un coup de poing au visage. Il tombe et lâche le bâton qu'elle récupère. L'autre, remis de sa surprise, la charge en beuglant. En d'autres circonstances, l'Experte l'aurait regardé avec une mine lasse dans sa charge pitoyable, même pas faite dans les règles de l'art, mais il y a autre chose à faire. Lui, il a une épée courte au clair. Elle le laisse venir alors qu'il lève son arme comme s'il voulait la trancher en deux à la verticale. Sait-il au moins que ce genre d'épée n'est pas faite pour ça ? La Bordelaise utilise l'avantage de son arme plus longue et lui envoie un violent coup dans les côtes, déviant la course du brigand. Elle pivote à angle droit, se penche en arrière pour éviter un éventuel coup, et tend la jambe qui fait chuter le malheureux. Un second coup de bâton bien placé vient l'assommer.

Plus loin, Shawie s'était débarrassée de ses adversaires également mais se dirigeait vers un camp que la Cerbère n'avait pas remarqué. C'est pas vrai ça, elle va encore se mettre dans le pétrin ! Samsa récupère son bouclier au sol et sa barbute. Le premier est sanglé rapidement à l'épaule, d'un geste expert, et la barbute est enfilée. Elle ramasse l'épée au sol et use de sa puissante voix des champs de bataille.


-LAISSE FAIRE LES PRO PARDI ! HÉ L'CONNARD interpelle-t-elle en donnant un coup de pied au type assommé, et qui n'entend donc rien. REGARDE COMMENT ON CHARGE PARDI !
WÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂ !!!


La puissance Cerbèrienne ne se déploie pas. Jamais. Elle explose. Les épaules se carrent et se mettent en avant, Samsa se ramasse sur elle-même et les pieds agiles se font vecteur de la force des jambes. A chaque mètre parcourut, la vitesse augmente, et la puissance s'emmagasine. Un homme se retrouve soudainement sur son chemin, les bras chargés de morceaux de bois. Lui qui devait venir pour voir ce qu'il se passait, il n'en a finalement pas le temps, renversé par l'épaule protégée et mise en avant de la Cerbère. Le brigand inconscient prend de plein fouet la charge experte et revient quelque peu d'où il vient avant de s'étaler sur le dos, si suffocant que se plier de douleur lui paraît impossible.
Samsa arrêtée se redresse, grand sourire, et se retourne vers Shawie.


-Voilà comment on enfonce les lignes ennemis chez nous pardi !

Chez "nous" ? Personne ne faisait ça aussi bien que Samsa. Personne ne le faisait tout court, sans doute.
Après un coup d'oeil circulaire, elle retire sa barbute et l'accroche à sa ceinture grâce au système de crochet. Brièvement, elle s'ébroue et parle avec un grand sourire, mais on ne peut plus de sérieux.


-Aaah, ça fait du bien pardi ! On recommence té ?
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Shawie
Une Cerbère démoniaque déboula à son tour, un truc de dingue se produisit sous ces yeux et elle resta en retrait, tranquille dans son coin, lui laissant tout le plaisir de se faire plaisir justement. Elle se posa difficilement contre un arbre, les bras croisés, en observation. Peut être qu'elle aurait besoin d'aide à un moment donné alors Shaw' attendit, se remettant de ces émotions. La Cerbère était totalement givrée, folle ou les deux en même temps. Une folle furieuse du combat au corps à corps, une folle furieuse de l'esquive et de la parade. Elle était redoutable et elle félicita de l'avoir de son côté plutôt qu'en face.

A chaque coup porté par les ennemis, Shaw se permettait de lui "filer" des conseils, du genre "garde à gauche" ou "attention derrière", des trucs comme ça quoi, des trucs qui servent à rien mais qui font toujours plaisir à dire. Ils tombaient comme des mouches -non pas pour l'odeur de Samy- mais plutôt par sa force. Comme une femme pouvait avoir autant de force. Merde, c'était un bonhomme en fait. Par réflexe, elle baissa ces yeux pour regarder ces braies. Elle s'assurerait plus tard qu'elle n'a rien entre les jambes même si, dans le fond, elle en avait une belle paire.



Jé suis sure qué tu caches une paire de baloches dans tes braies.


En bonne brigande qui se respecte, à chaque ennemis tombés, elle se préoccupe plus de leur faire les poches plutôt que de prendre garde si la Cerbère aurait besoin d'un coup de main. Bah ouai hein, chassez le naturel, il revient au galop. Quelques écus par ci, d'autre par là. Finalement, elle pouvait lui trouver une utilité plutôt pratique. Mais chaque mouvement devenait un enfer, comme si tout son corps lui disait stop mais que son cerveau refusait d’obéir. Chaque mouvement la faisait grimacer, comme une envie de vomir également, chaque pas devenait un supplice mais elle se força à cacher toussa.

Elle profita de la veste de la crapule au sol pour s'essuyer le visage légèrement saignant.



On est plutôt pas mal ensemble. Je te dit quoi faire, et toi, tu zigouilles tout au passage. Dit elle en se baissant pour continuer sa rapine de pièces.

Même si jé finis par penser que t'es un bonhomme. T'sais, comme ceux qui aiment s'habiller en femme. Après tout, tu fais cé que tu veux mon cher. Mais bon, évites dé trop mé coller dans ce cas, j'ai jamais trop apprécier le contact humain avec eux, mais comme t'es utile, j'accepte de continuer à t'aider parce qué j'ai constaté qué t'étais pas très fut-fut.


Non ? Bien sur que oui elle la faisait à l'envers. Mais dans le fond, Samy semblait plus être un Homme qui suivait les directives plus qu'il ne les donnait. Fallait toujours des gros bras, le cerveau est toujours plus faible ... Oui dans son esprit, la femme qu'elle trouvait plutôt à son gout était passée du statut de potable à la case out. Bah oui, maintenant qu'elle savait que c'était un mec, il n'y avait plus aucun intérêt.


Dommage, jé connaissais d'autres trucs qui faisaient du bien. Suivit d'un haussement d'épaule, désabusée. Pourquoi les personnes un temps soit peut intéressantes, se retrouvaient être hors sujet ?

Allez viens Samuel, on dégage dé la. Ça sent le cadavre. On va aller vers la rivière, histoire qué tu te laves un peu, j'suis désolée mais tu pues la mort et ça mé donne encore plus envie de gerber. Puis on sait jamais, si d'autre arrive, faudrait être prêt.


C'est surtout qu'elle avait besoin de faire une pause et de faire un check point sur l'état physique de cette chose qui lui servait de corps. Elle avança dans les buissons, enjambant autant que possible, suivant le cours d'eau espérant trouver une sorte de petite plaine tranquille.


Porqué tu té fringues en donzelle ? T'as eu un traumatisme c'est ça ? Ta mère t'a foutu la honte un jour et depuis, tu gère ça en portant des robes ? C'est plutôt pas mal pour être espion mais être Secrétaire Royal, c'est compliqué non ? On dit Secrétaire d'ailleurs pour un homme ?
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Samsa
    "[Samsa] c'est pas une femme ! C'est un homme à formes" (Zelha)


Être traitée d'homme de manière implicite, Samsa avait l'habitude. Il y avait eu Zelha d'abord, qui avait dit en public que Samsa n'était pas une femme mais "un homme à formes". Puis il y avait eu Maximilien qui l'avait surnommé "Celle-qui-en-a". Sous entendu, des couilles. Il était vrai de dire qu'habillée, Samsa n'avait rien de spécialement féminin hormis le visage, les mains -et encore, solides-, les cheveux, la voix, et, parfois, de la légèreté. Seules les fesses étaient vraiment qualifiables de féminines -bien que pas dignes des plus belles-. Sa cotte de maille diminuait toujours ses formes qui, bien que pas impressionnantes, étaient là comme pour toute femme. Mais Samsa était, dans tous les domaines, en une zone étrange, quelque part entre la normalité, la moyenne, et l'anormalité, l'exception. En chaque parcelle de peau, en chaque morceaux d'elle, régnait cette association de sensation.

Samsa fait tomber, et Shawie ramasse, preuve s'il en fallait de son statut peu honnête. C'est vrai, ceci dit, qu'elles forment une équipe pas horrible, même si les plans de l'Espagnole sont, disons-le, assez foireux dans l'ensemble. La Cerbère mordante rattrapait sans trop de casse. Sans trop, car elle a mangé du bâton, et le geste de Shawie s'essuyant un peu de liquide sombre sur le visage ne lui a pas échappé.


-Ouais, heureusement que je te protège pardi. T'as mal té ?

Au début, Samsa pense qu'elle plaisante, avec son histoire d'homme-femme. Elle pense que, comme Zelha et Maximilien, elle s'en amuse, constate une ressemblance. Mais non ! Elle y croit !

-"Mon cher" ?! "Samuel" pardi ?! Ça va pas nan pardi ? Je ne suis pas un homme té ! Et je m'appelle Samsa, pardi.

Ou peut-être que si, elle ne fait que plaisanter avec un air absolument sérieux. Mais dans le doute, Samsa a répondu. A la rivière, donc, pour se laver. L'idée n'est pas mauvaise, la Cerbère sait pertinemment qu'elle ne sent pas bon; un peu comme un chien mouillé, mais en pire. Elle ne peut qu'approuver, et suit la brigande qui a l'air d'avoir des problèmes de physique. Il faut dire qu'entre sa première blessure et ce qu'elle vient de se prendre, elle est encore solide si elle n'est pas prête de tourner de l'oeil.
Sur le chemin, l'Espagnole remet ça, et la Bordelaise roule des yeux en soupirant. D'accord, elle était très sérieuse, en fait.


-J'ai l'air d'être en robe là pardi ? Tttsss...
Je suis pas un homme té, je suis née femme et je le suis toujours pardi, autant physiquement que mentalement té. T'es juste jalouse parce que je charge trop bien pour toi pardi.
Et pour ta gouverne, oui pardi, on dit "un secrétaire" té.


Elles marchent un temps en longeant le fleuve avant que les berges boueuses ne laissent la place à de l'herbe verte et des cailloux, rendant ainsi l'eau plus claire, assez pour se laver sans se salir autant sinon encore plus, en tout cas. La Cerbère s'arrête, observe la disposition des lieux et, satisfaite, dessangle son bouclier pour le poser au sol.

-On va se poser là pour le reste de la nuit té.
J'vais aller me rincer pardi, tu devrais en profiter pour te soigner té.


Ceinture est défaite, posant armes, fourreaux, barbute et petite sacoche. La toque est délaissée, les bottes et les bas suivent, puis la chemise recouvrant la cotte de maille ainsi que les gantelets de combat. La Cerbère se penche en avant afin de faire glisser la cotte, se détend les épaules et le dos. C'est que, mine de rien, quand on ne l'a plus, on le sent, et bien. Finalement, il ne reste sur elle qu'une chemise brune de lin grossier, là pour protéger la peau du haubert, et ses braies. Blanches. Là était le problème avec la Cerbère, elle y tenait plus que n'importe quoi, à ses braies blanches; plus qu'à son épée. Jamais elle n'avait voulu en changer pour une couleur moins problématique en cas de mise à l'eau.
Sans tout son attirail, Samsa ressemble déjà beaucoup plus à une femme normalement et basiquement constituée. Elle pourrait se sentir gênée, mais, tant qu'il y a du tissu, tout va bien pour elle. La grande cicatrice prenant la paume et le dos de sa main gauche est visible, sans ses gantelets de combat. Elle ramasse chemise, bas et toque afin d'aller les nettoyer avec elle, et pose ses yeux sombres sur Shawie.


-Si t'as besoin pardi, j'ai dans ma p'tite sacoche un onguent té. Y'en a pas beaucoup, alors tu fais gaffe pardi. Et je sais EXACTEMENT ce que contient ma sacoche, et en quelle quantité pardi. S'il manque un truc, je te dézingue té, même à mains nues pardi.
Ce serait dommage pardi, elles aussi, elles connaissent d'autres trucs qui font du bien té.


"Provocante" était un des nombreux qualificatifs de la Cerbère, avec "joueuse" et "narquoise" dans la même catégorie.
Un sourire mêlant ces trois éléments s'affiche sur les lèvres fines, et la Secrétaire Royale va s'assoir au bord de l'eau afin de commencer à laver ses affaires.

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Shawie
Ça c'est clair qué tu charges pas mal. Mais bon, on est pas foutue pareil aussi. On a pas lé même gabarit non plus ...


Elle lève les yeux au ciel, elle hausse les épaules, elle soupire, elle lui baillerait presque au nez pour lui montrer que, de toute façon, elle n'en avait rien à faire de ce qu'elle disait. Cerbère était un homme, où est la honte à cela ? M'enfin. Elle ne pipa mot et la regarda se foutre à poil -enfin presque- ça n'avait jamais été aussi facile de se rincer l’œil. Bon oui, il se pourrait bien que dans l'absolu, Samuel soit une femme au vu des formes. Grand dieu, elle devait arrêter de porter tout cet attirail, ça gâchait le fruit orignal.

Un truc la choquait quand même, c'était démodée de se fringuer en blanc, surtout lé bas. Alors qu'il se dirigeait vers l'eau, elle le/la regarda avec attention. Joli petit cul faut l'avouer. Si seulement il pouvait y avoir un petit coup de vent pour la faire choir dans l'eau, elle pourrait encore plus en profiter.



Grosse faute dé gout pour tes braies blanches ! Même le premier pécore le sait ça, jamais dé blanc surtout connaissant tes activités de castagneuse. Si tu te vautre, t'as dé la boue sur les braies et on dirait qué tu t'es chiée dessus. Ça fait perdre de la crédibilité.


Et d'enchainer, les sourcils froncés :


J'ai pas besoin dé ta merde d'onguent, j'ai ce qu'il faut Samuel.


Ceci étant dit, elle regarda du coin de l’œil la dite sacoche et évidement -comme un gamin à qui on interdit formellement de faire quelque chose- Sha' sentit la pulsion d'aller fouiner. Bah oui quoi, fallait pas lui dire de faire gaffe. Elle chopa la dite sacoche et s'écarta un peu, comme un animal qui a chopé de quoi bouffer et qui l'apporte dans un coin plus tranquille pour savourer sa prise. Un des gantelets au sol fut également chapardé l'air de rien.

La sacoche de la Cerbère ne ferrait pas long feu sous les mains expertes et rapides de la brigande. Elle fouina et si par malheur quelques pièces y trainaient, elles se retrouveraient changeante de propriétaire. Il en était de même pour l'onguent, qu'elle subtilisa et planqua aussitôt. Par jeu de provocation, elle remplaça par des branches et de la terre. Referma le tout et la balança plus loin.

Shawie retira maintenant sa propre sacoche, posa son épée et retira sa veste-pansement autour de son ventre. Elle se trouvait dos à la rivière, hors de question de s'exposer face au pervers Fomme (mi homme mi femme). Elle souleva sa chemise et grimaça. C'était moche mais la cautérisation avait tenu le choc, elle se félicita donc. Ça restait juste gonflé et douloureux. Alors, elle jeta un coup d’œil à la rivière et lança :



Frottes bien le Fomme.


Histoire de détourner l'attention, fouilla son barda et en sortit une sorte de seringue et n'attendit pas plus pour se piquer à côté de la blessure. Et toujours ne pas être trop suspecte, elle tenta de continuer à lui causer surtout lorsqu'un sous entendu douteux et plaisant lui arriva aux oreilles.


Je serai bien curieuse de savoir ce que tes mains de Fomme sont capables de faire dans l'optique où elles peuvent faire du bien, je t'ai déjà dis que ça né serait plus possible entre nous Samuel. J'ai rien contre les hommes, mais jé les préfère sans cojo*es si tu vois ce qué je veux dire. Mais comme j'ai un doute sur ....


La phrase est coupée en route. La seringue vidée, le produit ingéré, elle tomba sur les genoux, les larmes coulèrent le long de sa joue. Toussa pour ne pas paraitre faible, toussa par orgueil et fierté, toussa pour garder un brin de dignité partit depuis longtemps. Elle s'interdit de crier, enfin de gueuler et resta à genou avant de se caler contre un arbre l'air de rien, face à la rivière et attendre. La seule chose à faire c'était de regarder cette créature étrange.


Quand t'auras finis de té pomponner, on pourra bouger !
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Samsa
    "Je lève mon drapeau,
    J'enfile mes vêtements;
    C'est une révolution je suppose.
    On la peindra en rouge pour être bien accordés."*



Penchée au-dessus de l'eau, Samsa nettoie ses affaires. Elle se retourne vers Shawie avec un regard assassin à son commentaire sur les braies blanches. Mais comment pourrait-elle savoir ce qu'elles signifient pour la Cerbère ? C'est ce qui l'ancre dans le passé, à l'époque de Zyg. C'est, d'un côté, tout ce qui lui reste d'elle, de ces temps glorieux et heureux. Sans qu'elle ne le veuille, le regard sombre méchant prend une teinte de nostalgie peinée, et Samsa détourne les yeux pour reprendre sa tâche.

-Aucune importance pardi... Elles sont plus importantes pour moi que ma crédibilité pardi.

Et pour que quelque chose soit plus important que l'orgueil bordelais, c'est que ça devait vraiment être important. Au fond, ce n'était pas si difficile, car Samsa avait un côté très sentimental, attaché à la symbolique. Le moindre caillou pouvait lui être plus cher que n'importe quoi s'il lui rappelait un souvenir, même anodin.

-Et puis j'm'appelle pas Samuel pardi.

Qu'est-ce que c'est moche comme prénom en plus.
Inconsciente du manège de Shawie dans son dos, même si elle s'en doute, la Cerbère termine de rincer ses vêtements. A genoux, elle s'approche plus près de la berge et, dans un savant exercice de gainage, se penche jusqu'à ce que sa tête vienne plonger dans l'eau, ses mains frottant la chevelure qui devient entièrement rousse. Le léger courant emporte vase et autres saletés, odeur aussi. La Cerbère se redresse, grimace aux muscles qui se détendent après l'effort. Rapidement, elle essore ses cheveux qui lui arrivent au bas des omoplates, et se mouille les bras, les frottant avec une poignée d'herbe. Mieux vaut sentir ça que l'excrément de poisson.


-T'es bête pardi. Je suis une femme té, me dit pas que tu ne crois que ce que tu vois té ? Je veux dire, dans l'optique où tu ne l'aurais déjà pas remarqué pardi.

Ça risquait de vite partir en cacahuètes cette histoire.
La Cerbère essorait ses vêtements quand la brigande se permet une nouvelle réflexion. Exaspérée, Samsa roule des yeux, se relève et la rejoint.


-Si t'es pas contente pardi, je reprends mon odeur de tout à l'heure té ! Et je crois me souvenir que ça te donnait assez envie de gerber pardi.

Elle n'a pas manqué les larmes qui ont laissé des sillons sur les joues espagnoles, mais elle n'en fait pas de remarques, si ce n'est son regard sombre qui se fait brièvement interrogatif. La Bordelaise s'assoit à côté d'elle afin de remettre ses bas puis ses bottes qu'elle lace avec soin. Malgré que ses épaules lui fassent mal à cause des coups qu'elle a reçut de l'homme de tout à l'heure, elle se lève afin de remettre la cotte de maille, retrouve le poids familier mais pas forcément agréable pour autant. Chemise grise recouvre le dispositif, toque se pose sur la tête, et la ceinture vient se remettre à la taille. Ne manque que les gantelets. Mais il n'y en a qu'un de présent.
La Cerbère fronce un sourcil. Elle sent que le gantelet disparu n'est que la partie émergée de l'iceberg. Naturellement, elle ouvre la petite sacoche à sa ceinture, pour y découvrir des brindilles et de la terre. Samsa tire la tronche, mais sans méchanceté. Son côté gamin accepte la plaisanterie. Par contre, l'onguent qui manque et la dizaine d'écus qu'elle ne quitte jamais, c'est autre chose.


-C'est toi qui n'est pas très fut'fut pardi, à voler quelqu'un qui sait exactement ce qui se trouve dans sa sacoche pardi. Surtout quelque chose d'aussi important qu'un onguent, un gantelet, et onze écus té ! Plus encore à la Secrétaire Royale pardi, et à moi plus particulièrement pardi.

Et c'était sans compter l'épée.
Le sourire se fait cruel, carnassier, alors que les yeux sombres s'allument d'étincelles métalliques et d'une petite flamme. Debout face à une Shawie calée au sol, la Cerbère abuse de la position de force. Ses bras se croisent, et son buste se penche afin que son visage se mette au niveau de celui de l'Espagnole. Le minois se fait ironique, presque joueur.


-Quand t'auras fini de me voler, on pourra bouger pardi !


*=Paroles traduites de Imagine Dragons - Radioactive

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Shawie
Evidemment qu'elle avait remarqué que c'était une femme, mais dans son attitude, tout laissé à croire qu'elle sortait d'un croisement entre un mâle mal embouché et une donzelle refoulée. Samsa, Samuel, c'était pareil de toute façon et comme ça semblait emmerder le damoiseau, elle se ferrait un malin plaisir à continuer de l'appeler Samuel, foi de Shawie ! Par contre, soit elle avait été miro jusque la -chose possible- soit elle était vraiment crasseuse -encore plus possible- ou alors, beaucoup trop concentrée à regarder ces fesses ou alors à courir dans tous les sens pour sauver la vie du Dog ... parce que :


Bordel mais t'es rousse !

Tu devais vraiment être crasseuse pour pas qué je m'en rende compte de dieu ! Je t'imaginais pas du tout rouquine. Elle sont souvent sensuelles alors qué toi, ben t'es toi quoi. T'as plus l'air d'un bonhomme mal embouché dans un corps de femme. C'est sur, que la toque fait tout là ... misère mais pourquoi !



Elle ricana légèrement en se tenant le ventre. C'est dingue comme un petit anti- douleur peut vite changer la vie. Tu vas finir accro qu'on lui avait dit, mais être accro à un truc qui soulage c'est pas vraiment mal si ? Tsss. Elle arbore un large sourire presque innocent et fier. C'était pas avec 11 écus qu'elle allait devenir riche et à vrai dire, c'était vraiment pour l'emmerder. Même pas assez pour se payer une soirée en taverne, pour dire de l'inutilité de cette prise.


Moi jé dis "pas vu pas pris" et comme t'as rien vu, bah jé te dirai que c'est pas moi qui t'es apparemment dérobée ton dû. On a traîné dans la foret un moment, alors va savoir, t'as peut être fais tomber toussa aussi. Porqué ça serait moi hein ? Bon le gantelet, j’avoue c'est moi .... mais c'était pour avoir ton odeur sur moi, c'est que tu vois, j'suis un peu fétichiste des mains.

Le gantelet d'une Secrétaire Royal, t'imagine même pas ... le Graal pour moi.



Ah mais bien sur qu'elle se foutait de sa gueule. C'était taquin quoi, sans prétention d'être méchante mais être sympa, c'était quand même compliqué. Puis, parait qu'en titillant bien, ça finit par être charmant. Elle était encore en phase une de cette théorie, mais elle allait bientôt entamer la phase deux pour voir. Vérifier si "le qui aime bien châtie bien". En y pensant, elle devait vachement être aimée !

Elle se redressa légèrement mais resta affalée au sol. Finalement, la vue n'était pas si mal d'en bas. Elle la regarda faire sans broncher. Oh, le Dog était en pleine démonstration de force, à savoir qui avait la plus longue. Mais c'était perdue d'avance, puisque entre nous, Samuel était un mélange d'homme et de femme, alors à quoi bon tenter de rivaliser ?



Jé t'ai rien volé mon petit Samuel. J'attendais que moosieur est finit de se faire la toilette et dieu sait qu'il en avait besoin.


Alors qu'elle s’apprêtait à se relever, elle se retrouva face à face, nez face au nez. Déstabilisée. C'est qu'il ne fallait pas trop jouer à ça, c'était risqué. Elle remit ces cheveux en place, essuya d'un revers de manche, sa petite blessure au niveau de l'arcade et puis elle fut poussée par quelque chose de totalement irréel. Sa théorie allait peut être se vérifier ou pas. Est ce qu'à partir d'un moment où la sois disant "haine" d'une personne peut se transformer en affection ?

L'Espagnole attrapa la chemise de sa vis à vis pour la rapprocher encore plus, et déposa, ou plutôt effleura ces lèvres, juste à peine. Juste assez pour faire réagir.

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Samsa
    "Nique les clones !
    Nique les clones !
    Nique les clones !
    Nique les clones !"
    (Nekfeu - Nique les clones)


Elle n'a rien vu venir. Rien du tout. La Bordelaise est parfois provocante, dans les bons comme dans les mauvais sens du terme -surtout pour obtenir la violence-, mais pour elle il ne s'agit toujours que d'un jeu dont elle est chaque fois surprise quand la frontière est franchie. On a jamais dit que Samsa était particulièrement futée, après tout.
Déjà, Samsa se fait saisir au col, et son côté Cerbère apprécie peu qu'on le maîtrise. Mais en plus de ça, la brigande effleure ses lèvres. Et toute la femme mi-rousse mi-brune se rebelle. Brusquement elle se redresse, grimace et crachote par terre.


-OoooOOOooh ! Ça va pas nan pardi ?! 'Spèce de rustre brigande malhonnête té !

Une manche essuie les lèvres bordelaises avec une pointe de dégoût. Une brigande ! UNE-BRIGANDE ! Qui effleure ses lèvres, comme ça, à la volée, en la tenant au col en plus. Et puis quoi encore ? Elle est Secrétaire Royale ! Les brigands, de base, elle en fait de la bouillie pour chatons malades -c'est dire-. Shawie est une exception, certes. Qu'elle apprécie un peu, certes. A qui elle fait un peu confiance jusqu'à la fin de cette galère, certes. Mais le tapis rouge, ce n'est ni pour elle, ni pour ses semblables.
La Cerbère grogne, se réajuste.


-C'est pas parce que je te sauve la vie qu'il faut tenter de me rouler une galoche pardi ! Tu peux dire merci ça me suffit té.

D'accord, c'était abusé, parce que Shawie n'avait pas tenté ça. Mais quand même, zut quoi...
La Cerbère s'ébroue, nettoie sa sacoche pleine de terre et de brindille, enfile son gantelet. Elle cherche l'autre en râlant, ne le trouve évidemment pas. Les yeux sombres se reposent sur Shawie, et le visage tire la tronche.


-Humpf... Si tu me rends mon gantelet je te donnerai un autographe du roi té. C'est pas mal pour ta passion des mains, nan pardi ?

Dit comme ça, ça ne vaut rien, mais en vrai, un tampon du roi, ça vaut très cher. Pour à peu près toutes les contrefaçons qu'on peut en faire, mais Samsa s'en fiche un peu. Elle n'aime pas Lanfeust de toute façon, alors qu'il ait des ennuis ou pas, la Cerbère s'en moque. Ce n'est pas lui qu'elle sert et défend, c'est la Couronne, et même s'il en est l'actuel représentant, il n'est pas la Couronne.

-Pis j'suis pas rousse quand j'ai les cheveux secs, j'm'appelle pas Samuel pardi, et j'suis pas un homme pardi.

Samsa sait que Shawie le fait exprès, mais elle continue de marteler dans une optique du "on sait jamais si elle le faisait vraiment pas exprès". Ça vaut mieux, pas vrai ?
La patte du Cerbère se tend, mais pas pour aider Shawie à se relever. Les doigts imitent un "raboul le fric et le gantelet" silencieux, alors que le sourire narquois a reprit sa place. Samsa n'est pas bête, et elle le montre bien.


-Je sais que c'est toi pardi, parce que tu as dépouillé sans attendre les brigands de tout à l'heure pardi. Preuve s'il en fallait que t'es bien une brigande pardi ! Tu voles même les gens de ton genre té !

Logique.
Et même si l'excuse de Shawie comme quoi elle aurait perdu son argent est crédible, la Cerbère y va comme elle l'a toujours fait : à la charge et au rentre-dedans. Au fond, ce n'est pas spécialement péjoratif quand Samsa utilise le mot "genre", c'est juste un peu méprisant.
Parce qu'elle était ce qu'elle était, elles étaient ce qu'elles étaient, et si les exceptions confirmaient les règles, elles ne les changeaient pas.

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Shawie
T'es pas obligée d'en rajouter des caisses non plus. N'importe quoi. Jé répond simplement à ton petit jeu mais apparemment t'aimes pas trop ça.


La théorie est bien loin de la pratique en fait.

Elle haussa les épaules et la regarda faire, une pointe de vexation quand elle cracha au sol. Les brigands, une race en perdition et rejetée, on se demande bien pourquoi. S'il n'y avait pas de brigands, il n'y aurait pas de gentil. C'était logique, il faut toujours un équilibre alors par bon sens et par sens du sacrifice, les brigands ont le mauvais rôle. On se demande toujours pourquoi ! Elle encaissa les insultes, fouinant dans sa poche en attendant qu'elle se calme, et lui déposa à ces pieds, la petite fortune de 11 écus. L'Espagnole se releva, remit ces vêtements en place.

L'onguent quant à lui eut l'idée malencontreuse de se retrouver vidé au sol, suivit d'un geste du pied pour éparpiller la chose. Quand au gantelet, il est toujours chaudement gardé et caché. Elle la regarde de haut- elle le peut, Shaw' se trouvait quasiment toujours plus grande que les personnes féminines autour- elle la regarde de haut et sourit en coin. Un sourire jaune quand même, la salive est dure à avaler.



Si tu laisses à un paysan un sac de pièce, ça m'étonnerais fortement qu'il té le rende plein et pourtant il n'est pas brigand pour autant. Il est simplement dans lé besoin. J'ai fais les poches à ces connards car ils m'avaient attaqué, j'ai fais les poches en représailles de leur connerie, histoire qué la prochaine fois, ils se rappellent qu'il existe quelque part, quelqu'un de plus fort qu'eux. Ça leur fait pas dé mal d'être remis en place et jé ne refuse jamais dé filer un coup dé main pour une leçon.

Les gens dé mon genre ?



Que croyait elle vraiment ? Qu'il existait un endroit où l'on formatait les gens de son espèce ? Ça voulait dire quoi ? Les gens de son espèce ? Elle devait comprendre quoi ? Que comme elle avait un avis différent et des occupations différentes, la brigande prenait le pas sur la femme ? Elle eut un mouvement de recul, presque d'indignation et d'incompréhension alors elle préféra faire ce qu'elle faisait quand elle était en rupture de stock d'argument, ou quand elle se sentait comme une merde de cheval qu'on pousse dans la rigole pour l'évacuer bien loin : se barrer. Elle reprit son épée -car oui, elle n'avait pas l'intention de la rendre-.


Comme j'ai volé cette épée aux gardes, jé suppose qué je dois la garder car si tu prends un objet volé qui était peut être à toi avant, c'est pas bien. Puis comme jé suis pas sure que l'épée était à toi avant, jé préfère la garder. On sait jamais, d'ici peu qu'on té traite de voleuse.

Un avocat habile vole bien plus d’argent avec son porte-paperasse qu’un millier de brigands avec leurs épées et leurs capuches.



La dite épée fut remise à sa ceinture et sa sacoche fut remise en place comme si rien ne venait de se passer. Après tout, il ne venait de rien se passer, il était temps de tout oublier et d'arrêter de croire que les gens sont prêts à l'accepter. Elle ne la regarde plus -plus par gène qu'autre chose- et emboîte le pas, décidée à dégager de cet enfer. Elle emboîta le pas comme si elle savait où elle allait. Elle connaissait les grands lignes du parcoure certes, mais il fallait éviter les villages à tout prix.

La nuit s'annonçait bien longue, bordel. Et elle se voyait déjà en train de prier pour qu'une horde d'Impériaux se fassent voir histoire de passer le temps.

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Samsa
    "A la porte, côté seuil,
    Toutes ces feuilles qui sont mortes,
    Toutes ces pelles que je ramasse;
    Ca me rappelle à ma place"
    (Gérald de Palmas - Tomber)



La première phrase de Shawie ramène la Cerbère sur Terre et fait exploser son mauvais orgueil. Impulsive, Samsa l'était aussi. Elle était de ces gens qui frappent avant de parler, ces gens qui apprennent à courir avant de marcher, et il suffisait de regarder le déroulé de l'aventure pour le remarquer.
Cerbère se baisse pour ramasser les écus alors que Shawie se lève. La symbolique est forte même si involontaire. L'onguent ne retrouvera pas la besace, foutu. Samsa ronchonne intérieurement; elle va devoir raquer. Elle n'était pas radine, mais elle était économe. Les dépenses bêtes ou inutiles, elle détestait. Et c'est ainsi que Samsa vivait dans une simplicité parfaite. Si on passait les babioles inutiles qu'elle entassait parfois, comme un jambon espagnol, de l'orge, une chope de bière... Le genre de truc qu'on laisse chez soi en se disant qu'on a tellement payé, que c'est tellement beau, qu'on y touchera jamais.
Samsa se redresse, et cette fois, son visage n'est pas à hauteur de Shawie, mais plutôt au niveau de son menton, voire de son cou. Il est vrai que la brigande est grande, et que la Secrétaire Royale paye sa carrure trapue. Elle n'avait jusque-là pas eu l'occasion de mesurer la taille de sa comparse et, si elle a souvent l'habitude qu'on soit plus grande qu'elle, bien qu'elle ne soit pas petite, Shawie était pas mal dans la catégorie. La Cerbère rentre brièvement la tête entre les épaules avant de la ressortir. Samsa, peur ? Jamais ! Intimidée, vite fait.


-Les paysans travaillent aux champs pardi. Toi, tu attends sur une branche pour tomber sur les gens pardi !

Si le début de phrase était ferme, la fin en était plus légère. Dans le tout, il y a un peu de mauvaise foi, car Samsa sait très bien que les brigands peuvent travailler à côté. Pour certains. Pas tous.
Ceci dit, l'argument de Shawie pour les brigands est bon, et la Cerbère accepte sa défaite d'une vague inclinaison de tête. Ça se tient. Bien que parfois tranchante et de mauvaise foi, il arrivait parfois que Samsa reconnaisse ses défaites. Surtout là où elle n'avait aucune chance de gagner ou presque, à savoir, les joutes verbales. Car Samsa ne sait pas parler. Elle n'a jamais su. Et, si c'est là sa principale faiblesse, c'est aussi un de ses plus grands défauts. Mais n'en faut-il pas au moins un peu ? Pas de qualités sans défauts. Pas de gentils sans méchants. Et tout à l'inverse.
La Bordelaise retrouve son calme, la tête levée vers Shawie. Ses yeux sombres sont, pour une fois, insondables, mais on perçoit en eux une forme de sincérité.


-Quand je dis "de ton genre", c'est "qui font ce que tu fais" pardi. Comme "les gens de mon genre" sont "les gros bourrins pas fut'fut' qui chargent comme des taureaux" pardi. Ça s'assume, ou pas pardi.

Là était la difficulté quand on ne savait pas parler. On utilisait des mots faciles, généraux, pour désigner d'autres choses. C'était comme taper sur la pièce d'un puzzle pour que ça rentre, il n'y avait aucune subtilité, et ça faisait parfois mal sans que la Cerbère comprenne toujours pourquoi. De son passé, elle n'avait pas gardé grand chose. L'inconscience, la naïveté, avaient volé en éclats. L'innocence aussi, mais il restait cette petite partie, cette petite étincelle qu'il semblait impossible à souffler, qui revenait quand on la pensait éteinte à jamais.
Perdu dans les règles de morale et de Talion de Shawie, la Cerbère lâche l'affaire. Elle récupèrera son épée plus tard, à la fin de cette galère, ça ne fait rien.


-D'façon j'ai jamais dit que les avocats et les poudrés du genre étaient plus honnêtes pardi.

Ses épaules se haussent. Superbe mise en application secondaire de l'expression "genre". Et les gens de ce genre, elle les connaissait aussi. Samsa était une sorte de tâche au Louvre, une roturière qui l'était toujours, une secrétaire en armure qui ramait avec les étiquettes, une franche parmi des bien-pensants. Les soldats n'étaient pas plus de son genre, eux qui restaient en place dans un ost, petits soldats de plombs plombés à la discipline ridicule. Pareillement pour les mercenaires, les indépendants, qui ne courraient qu'après l'argent ou l'occupation, quand Samsa avait des convictions.

Oui, elle, de quel genre était-elle ?
Samsa était remise à sa place de simple et misérable humaine en galère.

Shawie a ramassé ses affaires et reprend la route. Sans poser de questions, Samsa la suit. Quelle idée d'avoir l'amitié loyale quand les vies et les principes s'opposent. Shawie n'était pas la première brigande à gagner l'appréciation bordelaise. Il y avait déjà Maryah, la bridée indépendantiste, la femme qu'on ne retenait pas mais qu'on attachait facilement à coup de cor de la liberté opprimée. Mais Samsa lui avait donné son amitié avant de savoir. Et ce que Samsa donne, Samsa ne le reprend pas. Or, avec Shawie, ce n'est pas comme si elle le savait depuis le début, depuis que la brigande avait, qui plus est, tenté de la vendre aux Impériaux.
Des connaissances, Samsa en avait partout, dans les milieux les plus bas, comme dans ceux les plus hauts. C'était son réseau d'informateurs, qu'elle entretenait à coup de paroles polies. Certains étaient devenus ses amis, mais c'était son côté manipulateur qui avait parlé d'abord. C'était son travail d'espionne. C'était le devoir.
Samsa l'avait aidé. Par principe. Parce qu'elle faisait ce qu'elle disait, parce qu'elle ne mentait pas même si elle savait mener sa barque. Les principes restaient, immuables, invincibles, mais il fallait reconnaître que malgré les défauts toutes catégories de l'Espagnole, elle savait tenir sa parole, et la Cerbère pressentait qu'elle pouvait lui faire confiance pour lui confier les plans, au moins.

Pour les affaires, on repassera.

En cette galère, elles étaient comparses forcées et la cohabitation atteignaient des limites visibles depuis le début, des limites infranchissables, si ce n'est pour Shawie, au moins pour Samsa, la guerrière aux œillères, martiale, à la discipline implacables et aux principes rigoureux.
Infranchissables, mais pas immobiles, car Samsa appréciait l'Espagnole malgré elle. Assez pour ne pas prendre la mouche, assez pour lui prêter onguent et cautérisation, assez pour afficher, parfois, un sourire sympathique.

Connerie de sympathie tiens.


-On va où pardi ? Tu connais un pont té ? On va taper ?

Samsa pouvait oublier les incidents très vite. Ça faisait partie de cette vague étincelle d'innocence restante, tout comme la légèreté que les idées de combats pouvaient lui apporter. Ses filles avaient d'ailleurs prit ces deux facettes, Nolwenn la taciturne, et Gwenn, celle qui resterait toujours une enfant.
La Cerbère n'était pas une ancienne bipolaire pour rien, et les traces restaient.

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Shawie
Elle écoutait. Ça oui, elle écoutait, elle ne pouvait faire que ça. Une fois qu'on lui claquait la joue, c'était rare qu'elle tende l'autre pour qu'on l'achève. Elle c'était dévoilée en quelque sorte en tentant une approche plus "intime". Bon oui, elle n'avait pas pris une grosse claque, préférant faire croire que c'était juste un "baiser" pour rire mais en fait, elle avait ressentit le besoin. Alors elle fut touchée dans sa fierté quand elle reçut le résultat auquel elle s'attendait dans le fond.

Malgré les explications pourtant cohérentes de Samuel, elle n’entendait rien et elle continuait de marcher, regardant vaguement autour pour s'assurer que personne ne suivait mais après tout, elle s'en fichait, du moins pour la peau de Sam. Il aurait pu lui arriver n'importe quoi, qu'elle ne bougerait pas le petit doigt, après tout, elle était guerrière et combattante, elle devait pouvoir s'en sortir seule. Amen. Impulsive sur le coup mais ensuite, elle arrivait à s'adoucir doucement. Mais sur le coup, quand ça sortait, ce n'était plus la peine de tenter de revenir vers elle.



T’inquiètes pas, jé sais exactement où on va et on sera sortit d'ici peu dé temps. Jé pense qu'on devrait parler que pour l'utile alors n'essayes même pas d'être plus sympa maintenant. T'as fais et dis ce que tu devais dire, maintenant, tu mé laisses tranquille, j'ai pas besoin d'un connot qui mé suit et qui en plus mé prend la tronche avec des remarques.

J'aurai pas du jouer avec toi, j'ai perdu, bah on en parle plus. Jé pense pas t'avoir violé, alors t'étais pas obligé d'en rajouter comme t'as fais, c'était pas sympa.

Tu mé fais passer pour dé la merde.



Elle se stoppa et se posta devant elle, les bras croisés et la tête haute.


Va pas croire qué tu me plais, j'ai juste eu un moment dé faiblesse et j'ai pensé qué ça pourrait être réciproque.


Les choses étaient claires, enfin du moins en théorie car elle ne pensait pas un mot de ce qu'elle pouvait dire. Le pont se trouvait juste devant et c'est sans doute là que leur chemin se sépare. Ça l'emmerdait car elle avait apprécié de traîner avec elle, remettant presque en cause sa façon de penser et de voir. Si elle ne voulait plus être traitée comme ça, il ne tenait qu'à elle de faire un effort pour se sociabiliser.

Alors quand le pont fut à vue, l'Espagnole le désigna d'un geste de main et plongea son regard dans celui de Sam. Oh, bien sur, elle aurait voulu plus mais c'était ainsi.



Tu vas par là, et moi de l'autre côté. Finalement, chacune dé son côté et c'est peut être mieux comme ça. Fais gaffe a ton cul, tant que t'as pas traversé ce fichu pont, t'es toujours en terre ennemie. Alors passes devant, je guette les arrières et si t'es dans la panade, je viendrai té sauver encore une fois.
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Samsa
    "Et c'est parce qu’ils étaient là,
    Un jour au mauvais endroit,
    Qu'ailleurs ici ou là bas;
    Pour nos frères plus jamais ça !"
    (Calogero - Un jour au mauvais endroit)



Samsa se renfrogne, mais aucune méchanceté n'est peinte sur son visage. Elle sait et voit qu'elle a blessé Shawie, et elle s'en veut malgré elle. L'Espagnole, toute brigande de son état, ne méritait sans doute pas ça. Pas après les galères et les aventures qu'elles venaient de vivre, pas après que Samsa lui ait dit, sans raison, son grand projet un peu utopiste de devenir un jour reine.
La Cerbère pourrait tenter de lui expliquer sa réaction, qu'elle ne voulait pas être si véhémente, que ce n'était pas mérité, pas justifié, que c'était de sa faute. Elle pourrait tenter de lui dire des tas de choses, comme le soudain réveil que le geste de Shawie a provoqué en ses principes qu'elle avait délaissé jusque-là, inconsciemment. Elle pourrait lui dire qu'elle est une exception, qu'elle a son affection et sa protection malgré tout.
Elle pourrait tenter, et elle s'y tente une fois le pont en vue, une fois venu le temps de se séparer. Samsa se met face à Shawie, levant un peu la tête afin de la regarder dans les yeux.


-Shawie, je voulais m'excuser pardi. Je n'ai pas été correcte avec toi té. Je n'aurais pas dû avoir une attitude tendancieuse avec toi pardi, qu'importe la raison pardi.
T'es quelqu'un de bien té. 'Fin, quand tu voles pas pardi...
Un sourire en coin prend place sur les lèvres bordelaises et s'harmonise peu à peu au visage. Tu peux garder l'épée pardi. Pas que je comptais pas la récupérer té... Mais je t'en fais cadeau pardi. C'est pour te remercier, et m'excuser aussi pardi. Tu la mérites pardi.

Une épée, Samsa en a une autre et, même si ce n'est pas celle qu'elle a forgé pour elle, ça lui convient quand même. Elle ne se sent pas sans défenses, dépouillée. Samsa avait des principes inviolables, mais ça allait dans chaque sens du terme. Elle aimait être droite, et savait admettre ses erreurs ou s'excuser quand il le fallait. Le faire envers une brigande ne lui était pas spécialement agréable, mais Shawie l'avait aidé, elle n'avait même pas le fond d'une brigande. Quel gâchis qu'elle ait choisi cette voie.

-Fais gaffe à toi pardi. Et si t'as besoin, tu m'écris té. Si j'me suis levée du bon pied et que tu me demandes pas de cacher ton butin, je t'aiderai pardi.

Un nouveau sourire en coin se dessine, montrant ainsi que la Cerbère la taquine. Elle aurait eu mal de laisser à l'Espagnole avec une vision faussée de ce qu'elle est. Droite, et par conséquent proche de la justice, Samsa avait horreur de passer pour ce qu'elle n'était pas. Même si parfois elle savait en jouer, ou s'en fichait tout simplement, elle savait que, d'autres fois, avec d'autres gens, il fallait tenter de rétablir certaines vérités. Question de principes; inaliénables.
Peut-être qu'elle ne réussirait pas, que Shawie resterait sur l'impression d'une Samsa impulsive et ingrate, mais la Cerbère ne prétendait jamais que le plus important était de réussir. C'était d'essayer, comme briser tous ces murs dans lesquels elle allait tête baissée. C'était pour essayer, et tant pis si elle échouait. Elle continuerait d'essayer, jusqu'à se casser les dents ou réussir. Sur le mur Shawie, Samsa ne saurait pas, mais le plus important aurait été fait.

La Cerbère lui sourit avant de lui tourner le dos et de s'éloigner vers le pont éclairé de torches. Les bottes quittent la terre pour fouler la pierre robuste, et elle arrive devant les gardes français qui l'arrêtent.


-HALTE ! Qui va là ?
-Samsa dicte Cerbère, Secrétaire Royale de Sa Majesté Lanfeust de Troy, Roi de France, pardi.
-Connais pas.


Samsa tire la tronche. Évidemment, personne ne la connait jamais... Il serait temps qu'on sorte les Secrétaires Royaux de l'ombre.

-Vous êtes sûre que ce travail existe ?
-Évidemment pardi...
-Présentez-moi vos papiers je vous prie.
-Mes... Papiers té ? Je suis Secrétaire Royale pardi, pas Grand Officier té; je n'ai pas de papiers pardi.
-Alors vous ne pouvez pas passer.
-Quoi ?! Mais... !
-HIER IST ES !


Elle va pour les insulter, quitte à dégainer l'épée et à se les faire, mais ce qu'elle entend ne la rassure pas. Un "là voilà" en allemand, c'est rarement dit avec un ton appréciable. La Cerbère se retourne. Elle pense qu'ils ont vu Shawie, que c'est vers elle qu'ils vont. Mais non, c'est elle, la Secrétaire Royale, qu'ils pointent du doigt en descendant de cheval. Les yeux sombres s'agrandissent, non d'horreur mais de stupeur. Elle se retourne vers les gardes français. Ça urge, les gars.

-Écoutez pardi, je vais passer cette frontière, et ensuite je vous convainc pardi, d'accord té ?
-Non. Té.
-Si y'a bien UN moment où vous DEVEZ me laisser passer pardi, c'est MAINTENANT té !


Mais les gardes ne répondent pas, et les lances sont croisées. Les mains restantes sont à la garde des épées. Ils sentent que la Cerbère n'est pas femme à se laisser capturer sans résister.
Celle-ci, après un grognement, enfile d'ailleurs sa barbute et se retourne vers les Impériaux qui avancent vers elle, lances en avant. Elle dégaine l'épée et marche un peu vers eux afin de se laisser de l'espace. Pour sûre, elle est bien décidée à en découdre, quitte à tous se les faire. Concentrée, elle les attend de pied ferme, mais sa barbute réduisant quelque peu sa vision latérale, elle ne perçoit pas les mouvements dans son dos. Un coup sur la tête la fait tituber tandis qu'un second, d'épaule dans le dos cette fois, achève son équilibre rendu fragile. La Cerbère chute. L'épée lâchée a un bruit métallique sur la pierre. Tout tourne pour Samsa, tout est flou. Elle tente de retrouver son arme, de se relever, de combattre, mais un pied se pose sur son flanc et la pousse.
L'allemand se mélange au français, les lys l'enjambent pour aller saluer leurs collègues, entretenir la diplomatie de la trêve. Les Impériaux, eux, s'accroupissent devant Samsa qui tente encore de se redresser, désorientée et sonnée. Ils rient, lui retirent sa barbute, et, d'un coup de pommeau d'épée, finissent de la plonger dans les ténèbres.

Chargée comme un vulgaire sac de blé à l'avant d'une monture, Samsa est emmenée avec l'autorisation implicite des français qui ne l'ont pas cru.
Il faudra vraiment parler des Secrétaires Royaux un jour.

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