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[RP] Feu de joie sur le lac

Svaltard
[HRP] RP ouvert à tous ceux qui savent faire la différence entre ce que le personnage entend (les paroles) et ce que le joueur lit (les didascalies).
Il n'y a malheureusement aucun repère géographique puisqu'il n'existe pas de cadastre de la ville, donc faudra faire sans. Si il existe un cadastre, merci de me dire où via MP et surtout pas ici. [/HRP]


[Dans la nuit du 24 juin]

Svaltard sortit de la taverne en claquant la porte derrière lui, saluant d'un bref geste de la main, sans un mot. Sa Championne était sortie se balader, les deux gueux qui restaient se demandaient comment ils allaient. Il n'était pas sorti à cause de l'ambiance ennuyeuse de la taverne, mais parce que des paroles lui tourmentaient les idées : "vous menacez mais vous ne faîtes rien". Si cela le dérangeait tellement que la blondinette ait dis ça, c'est parce qu'il savait que c'était la vérité. Lui, fils de bourgeois ayant fui dans l'idée d'avoir une vie plus mouvementée, n'avait pas la force physique, le courage, la volonté et la cruauté du vrai porteur de ce masque de métal qui cachait son visage nuit et jour, le vrai Chaos, celui mort dans une forge près de La Grotte des Joyeux Brigands. Lui aurait relevé avec plaisir le défi de l'homme que Svalt s'amuse à surnommer Tête de Bouc, et l'aurait massacré sans problème. Mais son successeur, celui qui devait cacher son visage pour que tout le monde croit que Chaos est encore en vie, avait dû accepter les services d'une militaire pour se battre en son nom. Jamais le vrai Chaos n'aurait demandé de l'aide à quiconque, jamais il n'aurait demandé un coup de main pour taillader un bouseux sur une route, jamais il ne se serait fait mettre une raclée par l'autre genèvois qui croit être son ami.

Néanmoins, Svaltard savait, il y croyait comme à sa tête fixée sur ses épaules, que sa destinée était de remplacer l'indispensable, de rééquilibrer la balance en ce bas monde et de mériter son surnom de Chaos. Il allait prouver à tous qu'il tenait le village à sa merci ; qu'en un geste, il pouvait transformer l'ordre en désordre. Et Sa Championne l'avait inspiré. Elle avait proposé de faire un feu pour la Saint Jean, mais personne n'a apparemment osé. Pourquoi ? Peut être parce que cela briserait leur quotidien, peut être qu'ils ont peur de jouer avec le feu, ou peut être parce qu'ils n'ont pas l'approbation du maire et de son conseil, celle du duc et de son conseil, et celle du roi et la Pairie pendant qu'on y est. Oui, car on ne peut rien faire sans autorisation. On ne peut pas commercer ailleurs que dans sa ville -et encore-, voyager, faire de groupes armés, gagner sa vie en attaquant les voyageurs, avoir une religion autre qu'aristotélicienne, se faire dépuceler hors mariage, profiter de la naïveté des autres, spéculer, offrir un emploi aux miséreux pour moins que le seuil fixé par la mairie, se battre et tuer, déménager et d'autres choses, ce qui fait une liste aussi longue que les lois du Languedoc. Mais tout ça, les Chaos ne s'en soucieront jamais, car ils tiennent à leur liberté et à ne pas se faire museler par des gens qui se disent "bien penseurs". C'est donc décidé, Svaltard va allumer un feu pour montrer qu'il n'a besoin de personne pour faire ce qu'il veut.




[Dans une écurie]

Huhuuhuuu !!!

Ferme la ! Sale bête !

Chaos était rentré dans une écurie de la ville pour chercher de la paille et du foin, mais il n'avait pas vu que le boxe dont il a enfoncé la porte était occupé par un équidé qui n'attendit pas la Saint-Glinglin pour hennir de toute ses forces, comme ci on était entrain de l'égorger. C'est le masque, il leur fait cet effet à toutes.

Poc !

Boum !!


Ça par contre, c'était le bruit d'un morceau de bois fracassé sur la tête d'un cheval, qui tombe ensuite au sol, sans se relever. Enfin tranquille, le roturier ramassa autant de combustible végétal qu'il put. Et y avait pas que de la paille dans la paille... Enfin bref, c'est pas quelques excréments gros comme des chopines qui va effrayer un brigand. Il verra et sentira pire. Mais au moment où il se retourna, la lueur des flammes se reflétèrent dans son masque et dans ses yeux. Dans l'encadrement de l'entrée, un homme avec une torche et une fourche se tenait là, un grave sur le visage en voyant sa bête à terre.

Sc'lérat ! J'vais t'pprendre à t'ttaquer à m'bêtes ! cria-t-il en brandissant les pointes de son outil en direction du masque éclairé.

Quant à Chaos, il l'écoutait, ne lâchant pas sa botte de foin et de paille, et pensait que ce paysan ne parlait pas le patois local dont faisait parti le mot "mec" et l'expression "je me casse". Heureusement parce que sinon, il n'aurait pas compris ses menaces. Maintenant, que faire ? Le brigand n'était armé que de sa dague accrochée à sa ceinture, et d'un mélange de foin, de paille et de crottin de cheval.

Faut faire avec ce qu'on a... murmura-t-il pour lui même, avant de s'avancer vers le gueux pas content, de lui lancer les produits naturels à la face, de saisir sa dague et de sauter sur le bougre, lui assénant des coups de couteau, encore et encore, dans l'abdomen, le thorax et les flancs ; le sentant se débattre de moins en moins, mais il continuait à le charcuter, enivré par sa folie meurtrière. Quand il eut autant de sang sur lui que sur le pauvre homme et qu'il était à bout de souffle, Chaos se releva, contemplant le mélange rouge et jaune, avant de se demander "Où est la torche ?". Bonne question, car elle était tombée à terre, commençant à incendier les brins de paille. Au début, on aurait dit une jolie petite flamme inofensive, mais très vite, c'est devenu un feu de cheminée.

Chaos se releva en vitesse, ramassa le plus de paille et de foin possible dans ses bras et courut à l'extérieur, non pas sans jeter un coup d'œil en arrière : le feu avait gagné la carcasse du cheval. Au moins, il mourra dans son sommeil. Sans regrets, sans s'inquiéter de si le feu allait se propager sur les habitations. Il avait de quoi allumer un joli feu -en plus de celui-ci- pour la Saint Jean.




[Au bord du lac]

La lumière de la lune se reflétait dans les eaux calmes du lac de Mâcon. L'endroit était d'un calme absolu, on aurait dit que même les animaux écoutaient le silence, jusqu'à ce que...

Et défection ! Je m'en suis mis dessus ! s'exclama le brigand quand il se rendit compte qu'il avait du crottin sur sa robe de bure. Pris de colère, il essaya de l'enlever d'un geste de la main, mais il ne fit qu'étaler la tâche. Il allait donc devoir jouer les bonnes et aller laver ça... A la fontaine, en espérant que les gens qui y boiront attraperont des maladies.

En attendant, les premiers rayons de soleil se pointaient à l'horizon, il fallait se dépêcher : le feu serait moins impressionnant en plein jour. Chaos alla donc près des barques, choisis celle qui semblait en meilleur état, et y jeta la paille, le foin et le crottin. Il ne manquait plus qu'une étincelle, celle qui allumerait le feu de joie. Pour cela, le roturier alla chercher deux bâtons bien secs et les frotta l'un contre l'autre près du combustible. Au bout d'une minute, le feu n'avait pas prit. Au bout de deux minutes, Svaltarde s'énervait. Au bout de trois minutes, il était aussi rouge que le feu. Au bout de la quatrième minute, quand il sentait son sang s'enflammait dans son corps car la patience n'était pas sa principale vertu, une flamme s'alluma, et tout le brasier prit. Chaos sauta de la barque pour voir le spectacle à partir de la berge, décrocha la corde qui retenait l'embarcation et donna un coup de pied dedans, manquant de tomber, pour qu'elle aille au milieu du lac brûlait d'un éclat incendier. Avec un peu de chance, on verra les flammes à partir de la ville, et on viendra voir le spectacle, et on parlera encore de lui dans les tavernes. Ou alors, ils croiront que c'est un campement de gitan si ils ne voient pas que c'est sur le lac. Ou alors, ils seront occupés avec l'incendie de l'écurie ?

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Ardath
[Put out the torches, hide the stars, hide the moon]

Promenade indolente bercée par le pas mou de l'alezan, la Fleur d'échafaud se fait oublier de la Guyenne en pêchant sur les rives du lac de Mâcon. Fourmi redescend à la maison et la Châtaigne prend la mousse quelque part.
Perdue sur la route de Genève dans un duché qu'elle pensait derrière elle.
Qu'importe, tant qu'Infortune marche et rythme ses chevauchées, elle vit.

St Jean sans feu. Elle sourit, ça augure une Ste Catherine sans catherinette. Elle trouvera baron mari avant la novembre.
Elle assène une grande claque sur l'encolure du breton.


On s'attendait pas à ça hein en s'taillant de Bourgogne. 'fin hein. Tant que la princesse ne nous croise pas, toi et moi on est peinards.

Elle pousse sa monture vers le lac, là où le sol est assez dur pour qu'il ne s'y enfonce pas jusqu'aux paturons.
Qui veut aller loin ménage sa monture … Littéralement.

Une tache qui danse sur l'eau et lui fait plisser les yeux.

Ben mon cannasson c'est quoi ça ? On aurait pas parlé trop vite ?

Elle relève le tricorne du Tam' pour y voir plus clair.
Ça bouge, ça crépite. Comme un feu - grégeois ?- sur l'eau.


Semblerait que j'doive finir par élever l'gamin toute seule toute ma vie l'ami …

Pied à terre et rênes prestement attachées à une branche.
Elle s'emmèle les pieds dans un taillis, manque de tomber, se rattrape à une ronce, peste dans un langage que n'aurait pas renié un charretier ou une maquerelle des Miracles.

Une silhouette sur la berge, floue comme une robe avec un capuchon.
Chaos.


Chaos ! Sourire caché par la nuit. Cette nuit lui en aura tiré un peu trop à son goût, faudrait pas qu'elle y prenne goût. S'vilain d'faire la fête sans moi !
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Juliuz said : Ardath qui sait être cinglante sans être méchante, la seule tata floodeuse.
Svaltard
Il contemplait les flammes qui dansent au gré du vent, plus douées que n'importe quelle femme au nombril à l'air et cachée sous des voiles fins de l'Orient. Cela lui rappelait son enfance, quand on l'enfermait dans sa chambre, assis à son bureau, et qu'il devait étudier. Sa seule occupation dans cette vie morne était de contempler la grâce de la flamme qui éclairait ses livres. Plus jamais il ne tombera dans l'ennuie maintenant qu'il avait ouvert les yeux. Plus personne ne fera sa vie comme l'ont fait ses parents.

Mais une voix interrompit son flashback. Une femme prononça son nom. Cette voix, il la reconnaissait. Il n'eut pas besoin de se retourner pour être sûr de sa déduction qu'un sourire apparut derrière son masque de métal ; mais ça, il ne lui dirait pas.


Je ne doutais pas que tu allais revenir de ta ballade. Et je ne suis pas gentil, tu le sais bien dit il, avant de se retourner vers elle.

Et maintenant ? Quelle fête... Il avait allumé un feu de joie, il avait du crottin de cheval sur lui et il ne savait pas quoi faire maintenant. Dans ces moments là, on danse, on chante, on mange, on boit ; mais là, il n'y avait que la nuit, un homme et une femme. Et il était exclus qu'ils aillent se cacher dans un buisson !
Une idée, vite. Il fallait trouver quelque chose pour ne pas paraitre rabat-joie.

Et puis c'est quoi cette volonté de lui plaire, d'abord, à l'Enseigne ?
Oh et puis flûte, hein. C'est juste que... Faut pas avoir l'air rabat-joie. Voilà.
Faut pas s'attacher non plus ; Chaos ne l'aurait jamais fait de son vivant.
Oui mais lui, il aurait essayé de la défigurer pour l'avoir surnommé "Beauté".
Il a peut être raison, c'est juste par pure moquerie !
Non, c'est juste qu'elle m'aime bien. Et c'est réciproque.
Fais attention quand même, souviens toi de ce qu'il disait "On ne se fait poignarder dans le dos que par ses amis" ; ou encore "Protégez moi de mes amis, je me charge de mes ennemis".
T'en fais pas...

Après avoir fini son monologue dans sa tête pour savoir quoi penser d'Ardath, il finit par demander :


On fait quoi maintenant ?


L'idée de se baigner lui traversa l'esprit, mais il n'avait pas tâter l'eau, et il devrait retirer son masque pour faire trempette. Quoi qu'avec un peu de chance, elle ne verrait pas son visage...
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Ardath
Non, pas gentil. Mais c'est les gens qui paraissent gentils au premier abord qui vous laissent le coeur brisé à Rieux.
Elle secoue la tête et le tricorne lui rappelle qu'elle a plus besoin de pleurer le départ puisqu'elle peut pleurer l'homme.


Ouaip beauté. Et moi j'suis pas charitable.

Ce qu'on fait ? On boit, on mange jusqu'au lever de l'aurore. Jusqu'à ce que Tybalt qu'elle a couché à l'auberge se lève, jusqu'à ce qu'elle parte pour Chalon, pour Dijon et l'Artois.
Et l'Artois ? Qu'importe. Namay est dans la place et s'y rendait. C'est crédible.


On continue la fête beauté.

Une barque c'est beau mais deux barques c'est mieux. Brûler tous les épouvantails.

Une bataille navale princesse ? Une barque enflammée chacun. Le premier qui fait chavirer l'autre, le premier qui tombe à l'eau à perdu.

Jouer avec le feu. Littéralement.
Se faire bannir pour faire claquer la bannière au vent. Rendre le fossoyeur fier une dernière fois. Pas de Cartel qui réside en Gascogne qu'il avait dit.
Qu'il aille se faire voir. Cartel c'est dans la peau, pas besoin de chevaucher dans l'cul de son cheval pour briller. Bazas en était la preuve.
Enfumer l'homme et que tombent les masques.


Sauf si t'as peur de te mouiller bien sur.

Il a peur de se mouiller. Pas confiance qu'il a dit.
Mais cette fois elle parle juste littéralement.

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Juliuz said : Ardath qui sait être cinglante sans être méchante, la seule tata floodeuse.
Svaltard
Une bataille navale dans des barques enflammées ? Ça, il n'y aurait pas pensé, mais c'était pas mal comme idée. Un bon moyen de prouver aux autres, ainsi qu'à lui même, qu'il a pas froid aux yeux. Mais ça revenait un peu à sauter à l'eau, le masque allait rouiller, ou pire : il allait couler au fond de l'eau ; ou encore pire, elle allait voir son visage. Il serait prêt à tuer pour qu'elle ne voit pas autre chose qu'un homme en robe masqué ; du moins, pas tant qu'il ne sera pas devenu comme le brigand mort le poumon transpercé.

Mais sa dernière phrase titilla son égo. Peur de se mouiller ? Ça avait l'air d'une mise à l'épreuve. Elle allait pas être déçue. Sans rien dire, il tourna le dos à l'Enseigne et pointa les arbres environnants, en expliquant son idée :


On va faire du feu avec des branches mortes.


L'explication était faite, il n'attendit pas d'approbation d'Artath pour marcher d'un pas fier, comme un coq devant un poulailler, vers les arbres pour ramasser deux beaux morceaux de bois.

Quand ils eurent tous les deux de quoi allumer un feu, Chaos demanda sur un ton légèrement moqueur :


On allume le feu à la berge ou arrivé au milieu du lac ? Je te laisse choisir, hein, en compensation de ta futur chemise mouillée...
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Ardath
On va faire du feu avec des branches mortes, toujours mieux que de tenter d'en faire avc des vivantes. Elle a comme entendu dire que ça brûlait pas super bien.
Elle le regarde s'éloigner, un peu décalée dans le temps.
Encore une soirée en taverne où elle aura fini légèrement éméchée, elle peut bien mouiller sa chemise, quand on est ivre on ne prend rien vraiment mal. Pas quand on a l'alcool léger comme l'Enseigne.


Milieu du lac 'videmment. Une torche chacun qu'on lâche une fois qu'on est suffisamment loin de la rive pour p'voir manoeuvrer sans racler l'fond.

Deux barques. C'est pas difficile à trouver dans le coin. Les pêcheurs les laissent traîner sur la berge sans se poser trop de question quant aux gens qui seraient ravis de les ramasser.
Elle en inspecte deux ou trois, elle ne voudrait pas choisir une barque qui a un trou au fond et perdre avant même d'avoir commencé.
Trop moussue, trop ventrue, pas de rames, une rame cassée, trop lourde à manoeuvrer.
Pas une qui trouve grâce à ses yeux.
Jusqu'à ce qu'elle en trouve une. Ainsi va la vie, on est vivant jusqu'à ce qu'on soit mort, on est maqué jusqu'à ce qu'on ne le soit plus, et on ne trouve pas de barque jusqu'à ce qu'on en trouve une.


J'prend celle-là.

Elle réserve sa barque le temps qu'elle y entasse le bois en forme de hutte. Elle n'a aucune idée du pourquoi de la chose mais elle a toujours vu les gens faire comme ça. Elle applique, de toute façon elle n'a jamais été très douée pour allumer des feux.
Des feux de camps s'entend.

Sa barque fini par être prête et elle a une torche qui flambe bien clair à la main.
Elle la cale à l'arrière de sa barque y fout un pied. Ça tangue. Un mélange d'eau et de bière.
Un coup de rame puis deux, puis trois et quatre.

Milieu du lac.


Quand tu veux

Elle lève la torche au dessus de son tas de bois. Elle la lâchera dès qu'il lui dira qu'elle peut.
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Juliuz said : Ardath qui sait être cinglante sans être méchante, la seule tata floodeuse.
Svaltard
Elle avait proposé le milieu du lac. Tant mieux d'un côté, ça leur évitera de sentir les flammes leur caresser le dos pendant qu'ils rameront. Chaos commença à ramasser deux branches et à les frotter l'une contre l'autre au dessus d'une branche plus grosse, comme tout à l'heure. Il frottait énergiquement, il sentait son sang bouillir une nouvelle fois, mais il réussit à allumer la torche improvisée.

Ensuite, il ramassa avec son bras libre des branches secs et un peu de feuilles mortes, qu'il déposa dans le fond d'une barque au hasard. Lui ne s'inquiétait pas des qualités de son embarcation, même si elle semblait un peu petite pour lui et ses bagages.

Il s'assit, coinçant la torche entre ses genoux, retroussant sa robe de bure jusqu'à ses cuisses à la manière d'une catin qui essaie d'attirer ses clients, sauf que lui avait des jambes maigres et pâles, à croire qu'il s'est caché toute sa vie sous une robe et qu'il ne marche jamais.

Quand il releva les yeux, après s'être assuré que la flamme ne le brûlerait pas, pour voir où était Ardath, il se rendit compte qu'elle était déjà bien avancée. C'était une bataille navale ou une course ? Peu importe, il n'allait pas la laisser arriver en première au milieu du lac ; c'est pourquoi il prit fermement les deux rames dans ses mains et navigua le plus vite possible, faisant des grands gestes, faisant gicler de l'eau partout ; et du bord, on pouvait se demander si il ramait ou si il se noyait, car il n'avançait pas beaucoup. C'est la faute à l'inexpérience, Chaos n'a jamais ramé, mais il n'est pas trop tard pour apprendre.

Arrivé au milieu de l'étendue d'eau, au même niveau que son adversaire qui, elle, n'était pas essoufflée contrairement à l'homme, tenait déjà haut la torche, attendant le signal. Chaos prit la sienne, se leva d'un bond, manquant de chavirer, et dit :


C'est parti !

Avant de lâcher le bout de bois enflammé. Et c'est là qu'il se posa une question importante : comment il allait la faire tomber à l'eau ?
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Ardath
La torche embrase le feu dès qu'elle embrasse le tas de bois. L'Enseigne ne se fait pas trop de soucis pour l'instant, tant que ce sont les branches et pas la barque qui brûle elle ne risque pas grand chose.
Se noyer par exemple.
Elle n'a pas réfléchi à comment elle allait regagner la rive quand tout sera fini. Elle n'est pas une nageuse exceptionnelle et sûrement pas avec des bottes ferrées aux pieds.

Elle ne peut pas perdre. Elle a le tricorne d'un pirate sur le crâne et une farouche envie de ne pas mourir noyée les pieds lestés dans le lac de Mâcon.


Gnnniii. Huumpf. Gniiii. Huuumpf.

Une bonne femme qui pagaie le dos au chaud quoi …
La barque avance nettement moins vite maintenant que Moufette - rapport aux vêtements couleur blaireau - doit faire attention à ne pas se transformer en knacki géante en mettant feu à ses vêtements. Son épée se prend dans un bout de bois et elle se demande pourquoi elle l'a gardé.
Histoire de mieux couler sûrement.
Elle la dégage d'un coup sec, fait vaciller l'échafaudage de bois, retiens sous souffle.
Il tient.
Miracle.

Maintenant qu'elle est vraiment sur l'eau c'est plus cette dernière que l'alcool qui la fait tanguer.
Tangue, tangue, chavire.
Elle tente de se rapprocher de la barque de Chaos pour le faire chavirer.

Soit elle attend gentiment qu'il se jette à l'eau, il aura plus vite chaud qu'elle sous son masque de fer - Leonardo ? - soit elle colle un grand coup de pompe sur le bord de son embarcation et le laissera faire le reste en tentant de se rétablir.

A mesure qu'elle rame et se rapproche elle vire de plus en plus vers la seconde option. Elle commence à avoir chaud elle aussi, elle sue à grosses gouttes et sa chemise se plaque sur son dos.

Sans trop savoir pourquoi, la bière sûrement, elle empoigne un bâton qui s'était échappé de la hutte embrasée quand elle en avait tiré son épée et se dresse sur sa barque. Théâtrale elle lance à l'homme aux mollets rachitiques :


En garde manant !

L'épée-bâton est pointée dans la direction de Chaos et on dirait qu'une troisième option se dessine.
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Juliuz said : Ardath qui sait être cinglante sans être méchante, la seule tata floodeuse.
Svaltard
Le départ avait été donné. Le feu avait prit dans les deux barques, rajoutant deux autres lumières vacillantes sur le lac. C'est Eilith qui aurait été contente de voir autant de feu sur un lac, et c'est les miliciens qui vont pas l'être quand ils vont s'armer, croyant avoir localiser un camp de brigands, et qu'ils verront juste deux fous entrain de se battre au milieu du lac, sur des barques entrain de brûler.

Et puis, c'est vrai qu'y commence à faire chaud ; et comme ci ça suffisait pas, le vent tournait de telle façon que Chaos se sentait enfumé. Il avait presque envie d'enlever son masque pour mieux respirer, et sauter dans l'eau fraiche. Mais non, il fallait se battre, faire face à cette épée bien aiguisée et tranchante qui était pointée sur lui... Armé qu'une petite dague... Groumph... Il faisait pas le poids sur le coup ! Heureusement, il eut vite l'idée de saisir une des rames et de la brandir fièrement, comme une épée.


Je t'attends, l'Enseigne !

En fait, non, il ne l'attend pas puisqu'il essaya de lui donner un coup de rame dans l'épée pour la faire tanguer sur sa barque.
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Ardath
La nuit tous les chats sont gris et les bâtons se transforment en épées miroitantes. Sûrement la fée du lac qui aura armé le bras de l'Enseigne.
Le bois se heurte dans un bruit mat.


POUAC.

Pas de quoi réveiller la garde mais largement suffisant pour attirer l'attention d'un badaud que des feux follets sur l'eau n'auraient pas étonné.
L'Enseigne n'est pas de ces gens qui savent se tenir, non, elle aime surjouer. Charger une pauvre ville à cheval alors que tout le monde est à terre. Empoisonner une femme pour un homme dont elle ne voudrait même pas si elle pouvait l'avoir - s'en est-elle sortie d'ailleurs ? La question ne l'effleure plus, loin de Guyenne sa conscience la laisse en paix.
Alors, quand Chaos l'attaque en traître la voilà qui s'offusque pendant qu'elle essaye de les remettre d'aplomb, elle et sa barque. Ça braille aussi fort qu'un cochon qu'on égorge, comme si ça pouvait l'aider à couler l'autre.


Pourceau ! Sagouin ! Tricheur ! Par la malepeste j'va t'en faire voir des coups-fourrés.

Le problème quand on tangue c'est que l'eau passe par dessus bord, en gouttelettes d'abord mais qui finissent toujours dans vos chaussures, loi de Murphy oblige. L'Enseigne fait floc-floc dans ses bottes. La meilleure solution reste encore de s'en débarrasser. Ce faisant elle manque de chavirer, encore.

T'perd rien pour attendre toi !

Tanguer entraîne des vagues et des vagues du courant. Le temps qu'elle se mette pied nu l'autre n'est plus à portée de bâton. Qu'importe. Il ne sera pas dit que Moufette se trouva fort dépourvue quand la houle fut venue.

J'va t'faire tâter d'ma botte secrète !

Pas celle d'escrime, l'Enseigne lui lance sa chaussure.
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Juliuz said : Ardath qui sait être cinglante sans être méchante, la seule tata floodeuse.
Svaltard
La rame frappa, et ce n'est pas un bruit métallique qui résonna, mais celui de deux bouts de bois qui se rencontrent. Le vent arrêté de souffler, et la fumée se dissipa, laissant voir un vulgaire bâton à la place de la majestueuse épée. Ce phénomène est à ranger dans les mystères inexpliqués.

Apparemment, L'Enseigne n'était pas contente qu'il ne l'ait pas entendu puisqu'elle l'injuria de pleins de noms. Chaos, lui, riait à gorge déployait. Finalement, il n'était pas bon à rien : il avait réussi son coup-fourré avec Ardath.

Mais selon la loi des forces, la barque de la Moufette exerce une force sur l'eau, qui exerce elle même une force sur la petite barque de Chaos : ce qui eut pour effet de le faire tanguer aussi. Heureusement, il réussit à se stabiliser, jusqu'à ce qu'une Botte Volante Non Identifiée se dirige à une grande vitesse vers lui. Mouarf. Heureusement, le brigand se baissa à temps, manquant encore de tomber, mais ne manqua pas de s'enflammer le bas de sa robe de bure. L'étrange chaleur inquiéta instantanément l'homme qui regarda derrière lui, et piétina énergiquement le bout de tissu, mais il se brûla ses pieds nus. Alors, tout simplement, il arracha le bout de tissu et le jeta à l'eau. Bon d'accord, à la fin de cette bataille, il sera peut être complètement nu, mais il fait noir.


Pauvres poissons ! Doit y avoir une drôle d'odeur ! cria-t-il, suivi d'un ricanement.

Bon, maintenant, il fallait pouvoir l'attaquer l'Enseigne, en se méfiant de sa deuxième botte. Chaos s'assit, saisit les deux rames et souqua ferme en direction de sa proie, imaginant un plan pour l'abordage...

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Ardath
A l'instant où la botte s'échappait des mains de l'Enseigne elle réalise qu'elle risque de couler. Le regard se fait anxieux et elle suit la course de la chaussure, elle passe à côté de Chaos sans le toucher et l'Enseigne se mord la lèvre. Elle est inquiète, c'est dur de trouver de bonnes bottes de nos jours.
Heureusement la botte flotte et elle peut reporter son attention sur l'encapuchonné.

Il rit. Il rit ? Il rit ! Constatation, vérification, ahurissement.


C'est toi qui les nourrira les poissons. A ce moment là oui, il y aura une drôle d'odeur.

Ça ne lui ferais probablement de mal à elle non plus de prendre un bain. Les bains de Labrit et la fourmi en train de ne pas y racoler le chaland lui manque soudainement.

L'autre se rapproche, au lieu de reprendre les rames elle attend qu'il arrive. De pied souple plus que ferme.
Qu'il s'approche et il verra que parfois l'enseignement d'un fossoyeur peut tout entier tenir dans son nom : Falco.
Il n'y a pas que les étendards qui sachent suivre le vent.

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Juliuz said : Ardath qui sait être cinglante sans être méchante, la seule tata floodeuse.
Svaltard
Chaos approche, encore quelques coups de rame et elle sera à sa portée, et réciproquement. D'ailleurs, c'est bizarre qu'elle ne rame pas, c'est pas son genre d'attendre que les choses se passent. Compte-elle sauter dans sa barque pour le pousser à l'eau ? Ça ouais, ce serait son genre.

Le brigand se demanda comment il pourrait faire pour la repousser. A coup de rame dans la tête ? Non, il sera déjà à l'eau avant qu'il ne les lève. Rha et puis y a le feu derrière qui commence à brûler la coque. A ce train là, il va finir à l'eau tout seul... Mais bien sûr ! Le feu !

L'homme masqué commença à ramer avec une seule rame pour faire un tour de 180° à la barque, le foyer des flammes dirigés vers la barque adverse. Qu'elle essaie de l'accoster, maintenant, L'Étendard.


Ça sent le roussi pour toi !

Et pour lui aussi parce qu'avec les flammes, il ne voit plus très bien où il va. En plus, il commence à faire vraiment chaud, et l'idée de finir à l'eau n'est pas si désagréable.

Trêve de plainte, faut réfléchir comme le Chaos de Genève. Qu'est ce qu'il aurait fait, lui ? Il aurait sauter dans le tas, bien sûr... Il aurait sauté par dessus les flammes et aurait couler de ses mains l'embarcation en face. D'ailleurs, c'est pas une mauvaise idée, mais comment se protéger du feu ? Avec de l'eau, et c'est pas ce qui manque.

Chaos se mit debout, essayant de tanguer le moins possible, même si c'était pas facile, et ôta sa robe de bure, avant de se rasseoir. Les flammes éclairaient son corps pâle et maigre, et tout nu. Bah oui, il ne portait rien en dessous de sa robe. Heureusement que La Fleur d'Échafaud ne voit rien. Il trempa ensuite le vêtement dans l'eau, jusqu'à ce qu'il en soit gorgé. Ensuite, il essaya de le remettre tant bien que mal, même si il devait se battre avec car ça lui collait à la peau.

Enfin paré pour sauter dans les flammes, il prit fermement une rame en main, essaya de tenir debout, en équilibre, avant de sauter à l'aveuglette.

Il venait de passer les flammes sans encombre, les pieds dans le vide, et c'est là qu'il aperçut la barque, tout près, mais trop loin aussi puisque Chaos sentait l'attraction terrestre l'attirait vers le sol tout au fond de l'eau. Quitte à prendre un bain forcé, autant pas être le seul. Svalt, dans sa chute, sauta à pied joints sur le rebord de la barque d'Ardath, avant de tomber en arrière dans l'eau... Faut croire que les rats quittent le navire avant qu'il coule.

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Ardath, incarné par Svaltard
Comme un faucon mais pas au moment prévu. Il avait lu ses évidentes intentions et avait retourné sa barque l'empêchant de les réaliser.
Contrariété passagère puisqu'elle se sent soudain beaucoup plus légère. Tellement plus légère qu'elle sent ses pieds décoller de la barque comme si elle s'était tenue sur une bascule heurtée par un poids lourd.

Bien ce qui venait de se passer. Le mouvement est amorti par le poids de l'épée qui rappelle la gravité et précipite la Fleur d'échafaud sous l'eau à travers du bois roussi qui s'est éteint dans une épaisse fumée quand il a heurté la surface. Elle n'a pas eu le temps de prendre sa respiration, surprise, et bat frénétiquement des pieds pour tenter de remonter à la surface.


[Sous l'eau]

Lourds les vêtements gorgés d'eau.
Lourde la lame achetée à Bordeaux à Zouz.
Lourdes les jambes qui n'en peuvent plus de s'agiter en vain.
S'arrêter, juste une seconde.
Elle reprendra ensuite, quand elle en aura la force.
Juste une seconde, c'est trop dur. Trop lourd.
Elle ne peut rien abandonner sinon ses battements.
Encore une seconde, fermer les yeux. Il fait noir de toute façon ici.
Pourquoi se fatiguer. Elle ne sait plus où est le haut, où est le bas.
S'enfoncer dans l'eau comme Tybalt s'enfonce dans le sommeil.

Palourde, qu'est ce qu'elle fiche au fond du lac de Mâcon ?
Puisqu'elle touche le fond, elle sait vers où aller.
Et elle ne peut pas laisser Tybalt sans lui donner le tricorne de son père. Qui paierait la chambre d'auberge ? D'ailleurs il a le sommeil agité, il ne coule pas dans son lit lui.
Coup de talon, dans la vase, les mêmes que ceux avec lesquels elle dirige Infortune, propulsion qui lui fait gagner un mètre, l'énergie du désespoir fait le reste, ce n'est qu'un lac, quelques mètres encore à gagner tout au plus.


AAAAAAAHHHHHH

[Air libre.]

A bout de souffle et de forces elle s'accroche à une coque retournée. Ses cheveux se plaquent contre ses joues lui donnant un air de chien battu et elle n'a pas la force de changer cet état de fait.
Juste respirer. Goulée d'air après goulée d'air. Et s'accrocher pour éviter de retomber.
Plus tard elle nagera, oui, plus tard.
Svaltard
Il était entrain de prendre sa respiration quand sa tête se fit engloutir par les eaux douces du lac. Surpris, il avala même "la chopine". Sa robe qui lui collait à la peau à la surface flottait au grès des courants. Heureusement, son masque était maintenu par la lanière de cuir à l'arrière de sa tête. Maintenant, plus d'aide pour respirer à la surface, comme le jour où il est parti du manoir familial. Il a erré dans les villes, pas encore habitué à l'extérieur de cette grande prison sans barreaux. Il avait dû apprendre à se débrouiller, et avait encore beaucoup à apprendre. D'ailleurs, encore une leçon de la vie : comment finir noyer à force de trop réfléchir au passée.

Chaos commença à battre des pieds et des mains vers la direction où il était poussé, selon la loi d'Archimède, le plus vite possible, croyant qu'il retournerait plus vite à la surface. Pas très endurant, il se fatigua très vite, et fini par se dire qu'il allait nourrir les poissons. Au moins, ça réglera son problème d'identité.

Des bulles d'air s'échappèrent de sa bouche, se laissant bercer par les flots, vers le fond. Néanmoins, il voulut savoir à quoi ça ressembler la vu sous l'eau, alors il ouvrit doucement les yeux et s'étonna de voir que c'était pas si profond que ça en fait. Y avait même une grosse ombre à la surface, près de laquelle il distinguait des jambes. Ardath ? Bah ouais, à moins que les poissons aient des jambes.

Prenant son courage à deux mains, il joint ses mains et ses pieds, poussant une dernière fois, et se laissa propulser calmement pendant que sa tête commençait à lui tourner par manque d'oxygène.

Immédiatement après s'être retrouvé à la surface, il essaya de respirer, mais difficilement à cause de son masque. Oh et puis brin, hein. Quand faut y aller, faut y aller. Il glissa en toute hâte sa main derrière sa tête pour retirer la lanière, et le masque fut retirer de son visage, mais il le gardait en main. C'est le visage d'un homme d'une vingtaine d'années qui apparut, le teint pâle, le visage creusé par la faim, pas rasé, les yeux rougis par l'eau du lac. En retirant son masque, il savait qu'Ardath risquait de le voir, ou pas puisque le feu avait fini sous l'eau.

Enfin à la surface, il commença à nager jusqu'à la coque renversée, baissant la tête de temps en temps. Quand il accosta la bouée de sauvetage, il tourna le dos à son amie, avant de dire, pour cacher sa peur qu'elle soit dégoutée de son visage de crève-la-faim :


Qui a perdu ?
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