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[RP] Feu de joie sur le lac

Ardath, incarné par Svaltard
Elle halète, pas si pressée que ça de reprendre son souffle maintenant qu'elle sait qu'elle va rester en vie.
La voix lui parvient déformée, elle entend le vrai timbre de Chaos pour la première fois et peine à le reconnaître. La voix devient soudainement humaine, ils n'auraient pas été seuls qu'elle aurait cherché son propriétaire.


Si tu as heurté ma barque et que tu m'en as faite décoller, tu es tombé à l'eau le premier. Pour la beauté du geste je t'accorde l'égalité. Pour avoir attrapé le temps de le faire alors qu'il m'a échappé aussi.

Sur les ombres du lac elle en cherche trois, égarées parmi les débris. Son tricorne et ses bottes. Elle croit les apercevoir de ci et de là, éparpillées parmi les débris.
Elle lâche sa barque, lance un
'tention ! la retourne d'une poussée dans un ploof sonore. L'épée y est jetée avant qu'elle ne la passe par le fond une seconde fois.

T'amuse pas à partir avec mon épée, pas l'genre d'trucs qui m'font rire.

Trois brassée elle retrouve son tricorne, la seule chose vraiment irremplaçable de sa tenue, le coince entre ses dents et le rapporte patiemment à son embarcation. Deux aller-retours plus tard ses deux bottes l'attendent dans la barque.
Tout ce temps, l'Enseigne n'a pas percuté qu'elle a la possibilité de voir le visage de son partenaire de St Jean. On a conscience avant, on prend conscience après comme dira quelqu'un d'autre* quelques siècles plus tard. L'adrénaline sûrement et un besoin impérieux de retrouver son couvre-chef.
Maintenant que cela est fait le reste du monde recommence à lui venir à l'esprit et sa curiosité reprend le dessus.
En même temps, elle n'a pas envie de froisser l'égo du jeune homme. Le cul entre deux chaises. Reste à savoir laquelle est la plus confortable, laquelle a les pieds pourris et si c'est la même quel est le meilleur compromis.


Tu m'tiens la barque que j'monte ?

Sans trop attendre la réponse qu'elle suppose être oui elle exerce une traction sur le rebord, se retrouve à gigoter comme un poisson hors de l'eau dans un équilibre précaire entre l'avant et l'arrière. A force de gesticulation elle fini par basculer tout à fait en avant dans un geste qui, s'il n'est pas élégant est assez efficace.
Sa main passe par dessus bord.


Ton tour beauté.
Ce s'ra plus facile d'remettre ton masque là haut, je te garantie que ça vaut pas la peine de te noyer à essayer de le mettre dans la flotte.


Elle hésite à lui dire qu'elle a assurément vu plus laid de toute façon mais n'étant pas bien sure que le comparer à un cadavre à moitié pourri soit un compliment elle choisit de se taire et contempler son barda à l'intérieur.

*Oscar Wilde
Svaltard
Chaos s'accrochait à la barque dont la coque était l'air, écoutant l'explication d'Ardath. Égalité, c'était déjà pas mal. Lui, le fils de bourgeois au teint pâle et au corps maigre réussissait à égaliser avec L'Étendard du Cartel. Peut être était-ce un signe du destin ? Peut être est-ce pour lui faire comprendre qu'il n'est pas bon à rien, et qu'il a le potentiel nécessaire pour devenir comme Chaos ? Ou peut être juste une bataille, et la fin de la guerre était loin.

Il fût sorti de ses songes quand elle bougea et le mit en garde. Elle retourna ensuite la barque où il se hissa en même temps que l'épée, manquant de retourner à l'eau.


T'inquiètes pas... marmonne-t-il quand elle lui déconseilla de filer avec l'arme.

Il fallait avouer que l'idée ne l'avait pas effleurée, mais maintenant qu'elle en parle, pourquoi pas ? Lui qui aime jouer avec le feu, il se serait curieux de savoir ce qu'elle lui ferait. Mais non, il allait lui prouver qu'elle peut avoir confiance, et qu'il ne fait pas que des coups fourrés.

Chaos la regarda faire des aller-retour, ramenant à chaque fois un objet différent : son tricorne et ses bottes. Il lui aurait bien proposé de lui donner un coup de main, mais il aurait coulé en chemin, à coup sûr.

Enfin, elle tient sa dernière botte, et lui demande de tenir la barque -pas littéralement, hein-. Il n'eut pas le temps d'acquiescer qu'elle commençait déjà à essayer de monter. C'est bien ce qu'il pensait, elle est pas du genre à attendre sagement. Poussant sur ses jambes, Chaos se retrouve à au côté opposé à celui qui se rapproche dangereusement de l'eau, pour faire contre-poids. Il n'est pas bien lourd, mais ils réussirent à ne pas retomber.

Il la regarda, voulant faire un trait d'humour, mais se ravisa quand son regard croisa le sien à travers ses mèches mouillées. Il ne pensait plus à son visage découvert, à son masque dans sa main. Et là, à quoi elle pensait ? Qu'il avait raison de se cacher ? Qu'il fallait le ménager parce qu'il était sensible au sujet de son physique ? Peut être, ou peut être pas. En tout cas, il était bien parti pour être aussi paranoïaque que le Chaos de Genève.


Tu as vu mon visage de toute façon, le mal est fait...


Il dit cette phrase comme ci c'était quelque chose qu'il se refusait à croire. Pourtant, c'était vrai, elle savait maintenant qu'il n'avait pas la peau bronzée des gens du sud, ni le corps endurant des gens d'armes -honnêtes ou pas-, ni le visage charismatique d'un noble.

Pour éviter qu'Ardath prenne la parole, qu'elle lui dise qu'elle se moque de son physique, qu'elle essaie de le consoler comme on le ferait avec un enfant qui pleure parce qu'il s'est fait surprendre à faire une bêtise, il s'installa à la place du rameur, passa sa main par dessus bord et attendit, là, qu'elle fasse de même pour qu'ils rament jusqu'à la terre ferme, puisque les rames devaient être au fond de l'eau.

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Ardath, incarné par Svalt
Elle cligne des yeux. Il croit quand même pas qu'elle va pagayer avec sa petite main ? Doit vraiment sortir du trou du cul du monde pour imaginer qu'ils ont la moindre chance d'aller où que ce soit comme ça.
Le feu a salement amoché le ban arrière de la barque. Un coup de botte de chaque côté et elle obtient une planche de bois à peu près plate qu'elle peut tendre à Chaos.


Sers t'en comme rame jusqu'à ce qu'on arrive à retrouver les vraies. Ça doit flotter ces saletés, c'est du bois après tout. Puis sinon on se contentera de cette planche et de tes bras pour regarder la rive, c'est pas à des kilomètres quand même.

Elle se pose de l'autre côté.

Première leçon du dehors beauté. Y'a trois sortes de femmes. Celles qui se font entretenir par nécessité et par tradition comme toutes les paysannes. Y'a celles qui tiennent à montrer qu'elles peuvent tout faire comme un homme et mettent un point d'honneur à le leur montrer en tout circonstance comme Cymoril. Puis y'a les troisièmes qui font tout comme eux mais que ça dérange pas de glander d'temps à autres.

Elle sourit, inutile de préciser qu'elle parlait d'elle.

Y'a pas d'mal, j'sais pas quelle tête il avait Chaos, tu risques pas de souffrir la comparaison. Par contre oublie pas d'manger tu fais aussi peur que l'Aurel.

Elle se tourne de profil et envoie ses jambes aux pieds nus par dessus le bastingage, les bras de l'autre côté pour pas que ça tangue. Placée à la poupe elle peut faire semblant de sentir le vent.
Elle tourne la tête. Tente de détailler le visage à travers la nuit.


Tu devrais enlever le masque de temps en temps, tu finiras par moisir sinon.
S'rait dommage.
Svaltard
Chaos, main plongée dans l'eau, regardait droit devant lui, ayant la désagréable impression qu'Ardath le regarde, jusqu'à ce qu'il l'entende bouger, suivi de deux craquements. Il se retourna, voulant voir ce qu'elle faisait, et tomba nez-à-nez avec un bout de bois qu'elle lui tendait, expliquant qu'il fallait ramer avec ça pour retrouver les vrais rames, ou retrouver la rive. L'air de rien, il faisait nuit, l'eau du lac n'était pas chaude, et en plus, sa robe de bure était trempée, alors il répondit :

Je préfèrerais qu'on s'attarde pas trop et qu'on retrouve la terre ferme.

Il prit le morceau de barque, comme une rame, et réfléchit ensuite aux paroles d'Ardath. Chaos lui avait dit qu'il n'y avait que deux sortes de personnes : ceux qui vivent comme ils le désirent, et ceux qui ne font que suivre les "bien penseurs". Faut croire qu'il n'est pas bon de trop généraliser.

Et pour les hommes ?

Cette question sortit toute seule, comme un réflexe. C'était plus fort que lui, il voulait savoir dans quelle catégorie elle pouvait le classer. Bien sûr, il n'imaginait pas qu'elle allait lui dire directement, il allait procéder par éliminations... Ou avec le petit sourire qui se dessinera sur ses lèvres.

Par contre, lui dire qu'il fait peur, même si c'est en comparaison avec un autre, fallait pas. Maintenant, il pensait qu'elle s'enfuirait dès qu'elle pourrait, ou bien ricanerait en taverne tout en le regardant avec son masque, pensant qu'il essaie de cacher sa laideur.

Quoi que la dernière phrase le troubla. Se serait dommage qu'il pourrisse ? Elle entendait quoi par là ? Qu'il était assez mignon ? Le morceau de bois était dans ses mains, et lui, il restait immobile, regardant droit devant lui, avant de tourner lentement sa tête vers la femme.


Je... Pourquoi se serait dommage ?
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Ardath, incarné par Svaltard
Quel genre d'homme il y avait ? Drôle de question, surtout qu'il existait des tas de façon d'y répondre.

Je suppose qu'il y a trois grandes catégories, ceux qui vivent comme il faut dans les villages et qui font notre pain, qui nous surveillent pour qu'on ne vole pas leurs moutons, ceux qui vivent comme il ne faut pas pour ne pas être comme les premiers et qui ne sont au final que le reflet inverse de ceux qu'ils fuient comme ton Chaos, ils croient être libres parce qu'ils font ce qu'ils veulent, j'pense pas qu'ils le soient vraiment et il y a les troisièmes qui vivent entre les deux, qui font ce qu'ils doivent quand ils le doivent et qui suivent le vent quand on ne les réclame pas comme le Tam', comme Falco quand il soutient la Gascogne et qu'il ne joue pas au Libertadien primaire, comme mon Aurel quand il n'était pas encore mort.

Mon Aurel, les mots sont sortis tous seuls, comme s'il lui avait jamais appartenu. Peut-être qu'il l'avait pensé quand il lui avait demandé sa liberté mais elle n'y avait déjà pas cru à l'époque. Sitôt détourné de son giron il se serait réfugié dans celui d'une autre. L'Ange qu'elle l'appelait la Ker'.
La main frôle l'eau, en retire un peu qu'elle renvoie ensuite au ciel et qui retombe en grosses gouttes.
La paranoïa est étrangère à l'Enseigne, elle a été élevée par une hirondelle capable d'assumer l'inassumable, qui lui a répété quantité de fois combien elle était unique et à quel point la voir était toujours source de ravissement même si elle lui ébouriffait les cheveux en l'appelant l'Indigne.


D'abord parce que ça sent mauvais le moisi. Ensuite parce que ça finirait par te gratter horriblement. Puis troisièmement parce que t'as rien à cacher.
Est-ce que je me cache parce que j'ai eu le nez cassé et qu'il n'est plus droit depuis ? S'pas une solution. Un masque ne fera jamais aussi peur qu'un homme de toute façon.


Un compliment sans en être un. L'Enseigne a passé tellement de temps toute seule sans qu'on cherche à la tirer de là qu'elle a oublié le fonctionnement de la parade nuptiale humaine. Échanger des banalités et des mots, des compliments et tendre des perches.
Ardath de Cartel spécialiste du quiproquo sans nom et des situations dans lesquelles elle met les pieds sans même le savoir.


Vrai qu'i fait froid.
Svaltard
Chaos l'écouta d'un silence religieux, seul le vent qui lui sifflait dans les oreilles et qui lui arrachait des frissons le dérangeait. Il ne trouva pas dans quelle catégorie elle le classait, et ne lui demanderait pas. Il voulait être comme le Chaos de Genève, ce brigand qu'elle dit être l'inverse des gens qu'il déteste. Cette idée lui arracha un petit sourire derrière son masque. Ils n'allaient pas faire un débat philosophique sur une barque à moitié brûlait, mais il avait envie de lui demander comment on peut être l'inverse du monde, car il n'était ni d'un côté, ni d'un autre du miroir, il était dans une autre facette. C'est ça qui rendait la vie de cet homme palpitante : il était assoiffé de pouvoir, mais ne trouvait aucune excuse du genre "Les brigands attaquent les pauvres voyageurs" ou "l'Église et la noblesse vivent sur le dos des paysans". Lui, il répondait simplement : "C'est un moyen comme un autre d'avoir du pouvoir". A l'attendre, on pensé que tout le monde se voilait la face, qu'on ne pouvait avoir confiance en personne car ils étaient prêt à tout pour arriver à leurs fins.

Si je ne portais pas ce masque, je ne pourrais pas continuer à faire vivre Chaos à travers moi. Mais je l'enlèverais cette nuit, pour dormir, en espérant qu'on ne me le vole pas.

Il ne laissa pas Ardath répondre, car il savait qu'elle allait dire que c'est comme vivre avec un parasite, ou bien qu'il se sacrifie d'une certaine façon pour quelqu'un qui doit pourrir en Enfer. Mais ce ne sera pas si facile que ça de résonner le fanatique. Pour l'empêcher d'ajouter quoi que ce soit, donc, il commença à ramer avec le morceau de bois, direction la berge. L'aller avait plus facile que le retour, peut être parce qu'ils n'étaient pas trempés jusqu'aux os à ce moment là.

Enfin bref, ils arrivèrent jusqu'à la terre ferme. D'ailleurs, il était temps, la barque aurait fini par prendre l'eau. Chaos se leva en premier, jetant le morceau de bois qui servait de rame à l'eau, posa un pied à terre, en gardant un dans la barque, et tendit sa main à son amie. Non pas qu'il soit d'un naturel galant, mais même si elle ne l'avait pas dit, elle avait gagné cette bataille de la Saint Jean, alors elle méritait bien ça.

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Ardath, incarné par Svaltard
Elle pose sa main dans la sienne et le tricorne sur sa tête.
Sur le plancher des vaches elle lâche la première pour remettre ses bottes et parcours la rive des yeux pour trouver l'alezan.
Le nez dans une touffe d'herbe bien grasse, celui là ne daigne pas lever la tête et continue de se remplir le ventre.


C'est là qu'on se sépare l'ami. Si Infortune est assez costaud pour porter Tybalt en croupe à l'occasion je lui imposerai pas le poids d'deux adultes.
Va finir par faire jour et faut qu'je sois à l'auberge pour nourrir l'gamin.


Elle a fini par s'y attacher au fils du noiraud, ils ont fini par établir un statut quo. Elle ne l'oublie pas à l'auberge, en taverne ou perché sur son âne et il ne la dévisage pas comme si elle voulait à tout prix prendre la place de sa mère.
Aurait bien du mal d'ailleurs. L'Indigne.
S'approche de son cheval et lui détache les rênes. Le breton relève d'un coup la tête et lui ronfle dessus, il doit savoir que ça fait rire l'Enseigne à tous les coups.


Mais oui tu vas retrouver ton écurie. Pour une heure ou deux.

Elle lui gratouille vaguement le chanfrein puis met pied à l'étrier.
Une fois perchée sur sa carne elle se tourne vers l'homme à nouveau masqué.


Bonne chance dans ta quête, à bientôt j'espère. Avant que tu ne deviennes tout à fait ce que tu veux être de préférence.

Elle sert les mollets et le cheval reprend sa marche indolente vers la ville, arrachant de temps à autres une branche d'arbre verte et ses feuilles.
Dans un coin de sa tête elle sait que s'ils se recroisent dans trop longtemps ça finira en passe d'arme. Et pas du genre amicale. Préfère le croiser avant qu'il ne soit trop tard.
Svaltard
Elle déposa sa main dans la sienne, et il l'aida à sortir de l'embarcation qui ne sera sans doute plus là dans quelques heures. Chaos la regarde ensuite mettre ses bottes, ou plutôt regarde ses pieds nus. On aurait dit un enfant qui essaie de découvrir le corps d'une femme, même si ça ressemble à ça. Car quand vos parents veulent que vous épousiez une riche bourgeoise, ou mieux, une noble, il ne faut pas avoir de bâtards qui trainent dans la ville.

Quand elle annonce qu'elle part, il se contente d'acquiescer d'un mouvement de la tête. De toute façon, il ne pourrait pas partir avec elle, il est encore inapte à voyager. D'après les rumeurs, dans ces cas là, faut travailler deux jours à l'église. Il espérait juste que personne ne sache ce qu'il a dû faire pour pouvoir reprendre la route.


A bientôt, Fleur d'Échafaud

Ce furent ses seuls mots. Il ne réagit pas à l'allusion qui avait été faîtes, celle qui laissait entendre qu'elle l'éviterait si il devenait comme le Chaos de Genève. Ça le gênait, car il l'aimait bien, mais il fallait parfois faire des sacrifices. Enfin, ils n'y étaient pas encore, hein...

La silhouette de la monture et de sa cavalière disparurent dans la nuit perturbée par des rayons qui se levaient timidement. Peu de temps après, lui aussi avait disparu. Il regagnait une grange où dormir pour ce soir, sans son masque, car il lui avait dit qu'il le ferait.

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