Karyaan
Elle attise le feu dans l'âtre, maintenant l'eau bien chaude pour quand l'enfer se déchaînera.
L'ambiance s'était mue en veillée tranquille, limite soirée pyjama entre keupines qui vire à la somnolence des gamines qui cherchent à tout pris à faire nuit blanche.
Raté pour la rouquine et Poli.
Elle pique la bûche incandescente, la Sombre, pour replacer le foyer et en rajouter une autre. Alors que le feu s'affaisse sous le poids dans un bruit sourd, le murmure est presque inaudible.
Tournant la tête, regardant la seule encore éveillée, elle se redressa et la rejoignit.
Murmurant pour ne pas réveiller les autres, sa senestre posée délicatement sur le ventre arrondi.
Légère apparemment... trop... ma belle, tu sais ce que ça veut dire... ?
Essayant de garder une expression la plus rassurante possible, elle replaça une mèche brune qui barrait le visage de son amie.
Pour la naissance d'Alrik, on a pu l'éviter... mais j'ai peur que cette fois-ci, on n'ait pas le choix. Tu commences à fatiguer... beaucoup trop... si on attend trop, tu seras trop faible pour supporter...
Elle lui sourit tendrement, effleurant sa joue, ses yeux rivés aux siens.
Je vais tout faire pour qu'à ton réveil, ta merveille soit dans tes bras et te regarde de ses yeux fabuleux.
Ça va aller, tu verras.
A vrai dire, elle ne lui laissait plus vraiment le choix. Il fallait agir, la mère et l'enfant se débattaient depuis trop longtemps. La faiblesse de la Lutine de base n'aidait en rien, et la précocité de l'arrivée n'arrangeait pas.
Un dernier échange de regard, un sourire plein de tendresse, et la Sombre se leva.
Délicatement, elle réveilla Emmanuelle.
On va devoir aller le chercher, prépare les linges, les bassines d'eau et les instruments.
Tout en se dirigeant vers la porte, elle réveilla tout aussi doucement Poli, la prévenant.
Elle sortie alors, ferma en silence la porte derrière elle, pour se retrouver face aux deux mâles qui attendaient.
Il va falloir que j'aille chercher l'enfant par une autre voie, mon ami. Shaomye est bien trop épuisée, et votre enfant tout autant. Si on continue d'attendre, on pourrait les perdre tous les deux...
Comment soutenir le regard de ce père, de ce mari. C'est dans ces instants là qu'elle comprenait tout le poids que pouvait porter sa mère et qu'elle porte à présent elle-même. C'est dans ces moments là qu'elle comprenait aussi les cris de douleurs qui accompagnaient les deuils, le désespoir d'avoir cru à un jour de liesse, pour au final, devoir tout perdre. Adolescente, elle avait voulu fuir tout ça... fuir... elle ne le peut pas.
Elle sourit au Vicom, de ce genre de sourire qui se veut le plus confiant et rassurant du monde. Bref regard à son mâle, comme pour y puiser la force nécessaire qui fera que sa main ne tremblera pas.
Inspirant profondément, elle entra de nouveau dans la chambre et referma la porte derrière elle. Se rendant compte subitement qu'il était possible qu'Eymerick ne revoit plus son épouse en vie... et qu'il n'aura pas pu, au moins, lui dire adieu.
Un instant d'hésitation, elle se tendit et releva un regard déterminé sur son amie allongée devant elle.
Non, il n'a pas besoin de lui dire adieu !
S'approchant de la table où gît sa besace, elle en sortit une fiole. Prenant un verre, elle y versa un peu d'eau et plusieurs gouttes du liquide opaque. S'approchant de Shaomye, elle lui le tendit.
Bois, ça te fera dormir. Et quand tu te réveilleras, tu seras délivrée et ta merveille réclamera tes sourires.
Levant un regard sur Poli
Assieds toi à hauteur de ses épaules, et tu surveilleras sa respiration, si tu sens qu'elle se réveille, alors avertis moi. Si tu sens qu'elle part... aussi...
Puis son attention se porta sur Emmanuelle.
Je vais vraiment avoir besoin de toi là, va te passer de l'eau sur le visage histoire d'être bien réveillée.
Tout était prêt... il ne manquait plus que l'opium versé dans le verre fasse son effet.
Il ne manquait plus que la Lutine s'endorme, et la Sombre commençait déjà à prier tous ses Dieux pour qu'ils l'aident et fassent que sa meilleure amie se réveille.
_________________
"La parole est l'arme du faible, l'épée l'arme du sot, j'ai choisi d'être faible et de m'entourer de sots."
"Peu me chaut votre gloire, je veille déjà une légende."
Je vous le dis. Putain, vous m'aurez plus !
L'ambiance s'était mue en veillée tranquille, limite soirée pyjama entre keupines qui vire à la somnolence des gamines qui cherchent à tout pris à faire nuit blanche.
Raté pour la rouquine et Poli.
Elle pique la bûche incandescente, la Sombre, pour replacer le foyer et en rajouter une autre. Alors que le feu s'affaisse sous le poids dans un bruit sourd, le murmure est presque inaudible.
Tournant la tête, regardant la seule encore éveillée, elle se redressa et la rejoignit.
Murmurant pour ne pas réveiller les autres, sa senestre posée délicatement sur le ventre arrondi.
Légère apparemment... trop... ma belle, tu sais ce que ça veut dire... ?
Essayant de garder une expression la plus rassurante possible, elle replaça une mèche brune qui barrait le visage de son amie.
Pour la naissance d'Alrik, on a pu l'éviter... mais j'ai peur que cette fois-ci, on n'ait pas le choix. Tu commences à fatiguer... beaucoup trop... si on attend trop, tu seras trop faible pour supporter...
Elle lui sourit tendrement, effleurant sa joue, ses yeux rivés aux siens.
Je vais tout faire pour qu'à ton réveil, ta merveille soit dans tes bras et te regarde de ses yeux fabuleux.
Ça va aller, tu verras.
A vrai dire, elle ne lui laissait plus vraiment le choix. Il fallait agir, la mère et l'enfant se débattaient depuis trop longtemps. La faiblesse de la Lutine de base n'aidait en rien, et la précocité de l'arrivée n'arrangeait pas.
Un dernier échange de regard, un sourire plein de tendresse, et la Sombre se leva.
Délicatement, elle réveilla Emmanuelle.
On va devoir aller le chercher, prépare les linges, les bassines d'eau et les instruments.
Tout en se dirigeant vers la porte, elle réveilla tout aussi doucement Poli, la prévenant.
Elle sortie alors, ferma en silence la porte derrière elle, pour se retrouver face aux deux mâles qui attendaient.
Il va falloir que j'aille chercher l'enfant par une autre voie, mon ami. Shaomye est bien trop épuisée, et votre enfant tout autant. Si on continue d'attendre, on pourrait les perdre tous les deux...
Comment soutenir le regard de ce père, de ce mari. C'est dans ces instants là qu'elle comprenait tout le poids que pouvait porter sa mère et qu'elle porte à présent elle-même. C'est dans ces moments là qu'elle comprenait aussi les cris de douleurs qui accompagnaient les deuils, le désespoir d'avoir cru à un jour de liesse, pour au final, devoir tout perdre. Adolescente, elle avait voulu fuir tout ça... fuir... elle ne le peut pas.
Elle sourit au Vicom, de ce genre de sourire qui se veut le plus confiant et rassurant du monde. Bref regard à son mâle, comme pour y puiser la force nécessaire qui fera que sa main ne tremblera pas.
Inspirant profondément, elle entra de nouveau dans la chambre et referma la porte derrière elle. Se rendant compte subitement qu'il était possible qu'Eymerick ne revoit plus son épouse en vie... et qu'il n'aura pas pu, au moins, lui dire adieu.
Un instant d'hésitation, elle se tendit et releva un regard déterminé sur son amie allongée devant elle.
Non, il n'a pas besoin de lui dire adieu !
S'approchant de la table où gît sa besace, elle en sortit une fiole. Prenant un verre, elle y versa un peu d'eau et plusieurs gouttes du liquide opaque. S'approchant de Shaomye, elle lui le tendit.
Bois, ça te fera dormir. Et quand tu te réveilleras, tu seras délivrée et ta merveille réclamera tes sourires.
Levant un regard sur Poli
Assieds toi à hauteur de ses épaules, et tu surveilleras sa respiration, si tu sens qu'elle se réveille, alors avertis moi. Si tu sens qu'elle part... aussi...
Puis son attention se porta sur Emmanuelle.
Je vais vraiment avoir besoin de toi là, va te passer de l'eau sur le visage histoire d'être bien réveillée.
Tout était prêt... il ne manquait plus que l'opium versé dans le verre fasse son effet.
Il ne manquait plus que la Lutine s'endorme, et la Sombre commençait déjà à prier tous ses Dieux pour qu'ils l'aident et fassent que sa meilleure amie se réveille.
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"La parole est l'arme du faible, l'épée l'arme du sot, j'ai choisi d'être faible et de m'entourer de sots."
"Peu me chaut votre gloire, je veille déjà une légende."
Je vous le dis. Putain, vous m'aurez plus !