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[RP] Avant l'heure... bah c'est aussi l'heure!!

Karyaan
Elle attise le feu dans l'âtre, maintenant l'eau bien chaude pour quand l'enfer se déchaînera.
L'ambiance s'était mue en veillée tranquille, limite soirée pyjama entre keupines qui vire à la somnolence des gamines qui cherchent à tout pris à faire nuit blanche.
Raté pour la rouquine et Poli.
Elle pique la bûche incandescente, la Sombre, pour replacer le foyer et en rajouter une autre. Alors que le feu s'affaisse sous le poids dans un bruit sourd, le murmure est presque inaudible.
Tournant la tête, regardant la seule encore éveillée, elle se redressa et la rejoignit.
Murmurant pour ne pas réveiller les autres, sa senestre posée délicatement sur le ventre arrondi.


Légère apparemment... trop... ma belle, tu sais ce que ça veut dire... ?

Essayant de garder une expression la plus rassurante possible, elle replaça une mèche brune qui barrait le visage de son amie.

Pour la naissance d'Alrik, on a pu l'éviter... mais j'ai peur que cette fois-ci, on n'ait pas le choix. Tu commences à fatiguer... beaucoup trop... si on attend trop, tu seras trop faible pour supporter...

Elle lui sourit tendrement, effleurant sa joue, ses yeux rivés aux siens.

Je vais tout faire pour qu'à ton réveil, ta merveille soit dans tes bras et te regarde de ses yeux fabuleux.
Ça va aller, tu verras.


A vrai dire, elle ne lui laissait plus vraiment le choix. Il fallait agir, la mère et l'enfant se débattaient depuis trop longtemps. La faiblesse de la Lutine de base n'aidait en rien, et la précocité de l'arrivée n'arrangeait pas.
Un dernier échange de regard, un sourire plein de tendresse, et la Sombre se leva.
Délicatement, elle réveilla Emmanuelle.


On va devoir aller le chercher, prépare les linges, les bassines d'eau et les instruments.

Tout en se dirigeant vers la porte, elle réveilla tout aussi doucement Poli, la prévenant.
Elle sortie alors, ferma en silence la porte derrière elle, pour se retrouver face aux deux mâles qui attendaient.


Il va falloir que j'aille chercher l'enfant par une autre voie, mon ami. Shaomye est bien trop épuisée, et votre enfant tout autant. Si on continue d'attendre, on pourrait les perdre tous les deux...

Comment soutenir le regard de ce père, de ce mari. C'est dans ces instants là qu'elle comprenait tout le poids que pouvait porter sa mère et qu'elle porte à présent elle-même. C'est dans ces moments là qu'elle comprenait aussi les cris de douleurs qui accompagnaient les deuils, le désespoir d'avoir cru à un jour de liesse, pour au final, devoir tout perdre. Adolescente, elle avait voulu fuir tout ça... fuir... elle ne le peut pas.

Elle sourit au Vicom, de ce genre de sourire qui se veut le plus confiant et rassurant du monde. Bref regard à son mâle, comme pour y puiser la force nécessaire qui fera que sa main ne tremblera pas.
Inspirant profondément, elle entra de nouveau dans la chambre et referma la porte derrière elle. Se rendant compte subitement qu'il était possible qu'Eymerick ne revoit plus son épouse en vie... et qu'il n'aura pas pu, au moins, lui dire adieu.
Un instant d'hésitation, elle se tendit et releva un regard déterminé sur son amie allongée devant elle.
Non, il n'a pas besoin de lui dire adieu !

S'approchant de la table où gît sa besace, elle en sortit une fiole. Prenant un verre, elle y versa un peu d'eau et plusieurs gouttes du liquide opaque. S'approchant de Shaomye, elle lui le tendit.


Bois, ça te fera dormir. Et quand tu te réveilleras, tu seras délivrée et ta merveille réclamera tes sourires.

Levant un regard sur Poli

Assieds toi à hauteur de ses épaules, et tu surveilleras sa respiration, si tu sens qu'elle se réveille, alors avertis moi. Si tu sens qu'elle part... aussi...

Puis son attention se porta sur Emmanuelle.

Je vais vraiment avoir besoin de toi là, va te passer de l'eau sur le visage histoire d'être bien réveillée.

Tout était prêt... il ne manquait plus que l'opium versé dans le verre fasse son effet.
Il ne manquait plus que la Lutine s'endorme, et la Sombre commençait déjà à prier tous ses Dieux pour qu'ils l'aident et fassent que sa meilleure amie se réveille.

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"La parole est l'arme du faible, l'épée l'arme du sot, j'ai choisi d'être faible et de m'entourer de sots."
"Peu me chaut votre gloire, je veille déjà une légende."
Je vous le dis. Putain, vous m'aurez plus !
Rhuyzar
Et tandis que dans la pièce voisine se jouait le destin de plusieurs vies mêlées, les deux hommes attendaient. La situation forçait Rhuyzar à se livrer à un exercice auquel il n'était pas vraiment habitué, ni pour lequel il n'avait de franches aptitudes. D'un naturel plutôt réservé, pour ne pas dire sinistre, il forçait sa nature afin d'essayer d'apporter un tant soit peu de réconfort à son compagnon d'un soir, qui, outre ce que devait supporter son épouse, faisait face à son impuissance. Et cela pouvait être douloureux. Le Loup en avait bien conscience.

La Sombre les rejoignait parfois, pour rassurer Eymerick. S'assurer, peut-être, que de ce côté-ci de la porte, tout allait bien. Et il profitait de ces instants fugaces pour lui transmettre toute la sérénité et la force possible. D'un regard, d'un geste. Ils n'avaient pas besoin de plus.

Jusqu'à ce qu'elle apparaisse une nouvelle fois. La gravité de son visage et de ses traits trahissant une inquiétude qu'elle ne pouvait que difficilement feindre. Inquiétude ne signifiant pas panique, elle n'était pas dépassée par les évènements. Mais ce qu'elle avait à dire au Vicomte n'était pas anodin, tout comme ce qui allait désormais se passer dans la chambre.

Rhuyzar hocha discrètement la tête, comprenant qu'il serait moins réceptif, encore, à ses efforts pour atténuer sa tension. Ses yeux, eux, ne quittèrent pas sa Louve, l'accompagnant jusqu'à ce que la porte se referme, et qu'ils auraient traversée s'ils l'avaient pu. Espérant, au fond, qu'elle avait pu y puiser ce qui lui était nécessaire. La seule chose qu'il pouvait lui donner ce soir et qu'il ne lui refusait jamais.

L'attente allait reprendre. Plus difficile encore. Conséquence de la cause, les verres vides se remplirent à nouveau.

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Emmanuelle0
Malgré la lutte intérieure, la gamine avait fini par sombrer dans le sommeil. Posée sur une chaise, la tête sur l'accoudoir. Dans son rêve, elle imaginait le lendemain matin. Ce matin où tout le monde se reposerait d'une nuit quelque peu agité.

Malgré la douceur de sa mère, le réveil fut un peu brutal. Rien de ce qu'Emma avait rêvé n'était encore arrivé et tout allait se dérouler maintenant. La Roussette sourit à la brune et alla se réveiller avec un peu. encore engourdie par le sommeil, elle prépara les instruments, les linges et l'eau. Bientôt, tout serait utilisé.

Soigneusement, Emmanuelle positionna tout le matériel. Parfois, elle souriait légèrement à Shaomye, rassurante, peut-être plus que sa mère qui avait un soupçon d'inquiétude au fond du regard. La gamine avait une confiance absolue en celle qui l’élevait, aucun doute n'était permis.

La jeune fille inspira profondément, secoua la tête pour terminer de s'éclaircir les idées et sourit de nouveau.


"Je suis prête Ilhar. Tout est là, nous pouvons commencer."
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Shaomye
Le soulagement de sentir une contraction n'a été que de courte durée... Elle sent bien, la brune, que ce ne sera pas suffisant. L'échange se fait à voix basse, pour ne pas encore reveiller les dormeuses

[Tu sais bien que je serais toujours assez forte pour tout supporter, allons.

Elle esquisse un sourire tandis que son amie repousse une mèche humide de sueur. Une courte seconde, elle repose sa joue sur la main de la Sombre. Et le regard reprend un peu de détermination.

Ca va aller. Fais ce qu'il faut, tu n'as aucune raison de douter de toi.

Les rôles sont momentanément inversés, et c'est la Lutine qui se veut rassurante, pour son amie de toujours. Inutile de rajouter quoi que ce soit, inutile de lui demander de sauver son enfant, son fils à coup sur, en priorité, elle devine la conversation qui a du avoir lieu.
Tout passe dans l'échange de gris, elles se comprennent, et Karyaan se lève pour aller réveiller Emma et Poli, puis sortir de la pièce.

A son retour, la Sombre tend une mixture à Shaomye, que celle ci avale sans hésiter, en confiance totale, avec une legere grimace.


Faudra qu'on voit à améliorer le goût de ce truc ma Dame d'Amour

Façon de bien signifier son intention de se réveiller et de continuer à lui casser les pieds..

Rapidement, la mixture fait effet, et sa perception de son environnement s'en trouve modifiée. Un regard étonné à Emma


Mae... je ne t'ai pas vu entrer. Je suis contente que tu so..

Sois quoi ? Mystere. Elle sourit à Poli qui se pose à coté d'elle, d'un sourire reveur, déjà lointoin. L'opium ne produit pas d'hallucination, mais il a le pouvoir de faire sacrément planer la Lutine !

Pour essayer de retrouver ses esprits, elle ferme les yeux...

Et les rouvre ce qui lui semble être une seconde plus tard. Le décor a changé, elle doit être dans ce qui ressemble vaguement à des catacombes.. Elle suit du regard une haute silhouette qui s'éloigne rapidement, et qui semble en porter une autre, bien plus petite, avant de regarder l'homme trapu d'une quarantaine d'années, un soldat, ou un geôlier, à ses cotés.

Il te tuera, Eben, quand il saura.

Haussement d'épaules de l'homme

Je serais parti, d'ici demain. Pouvais pas le laisser continuer. Tu devrais les rattraper, z'auront besoin de toi.

Il désigne les silhouettes, qui se sont muées en silhouettes d'enfants, avant de s'effacer. La brune se lance au pas de courses sur la trace des ombres, finissant même par courir, assez pour se rapprocher suffisamment pour distinguer une fille et un garçon, l'une tentant de soutenir l'autre.
Mais chaque fois que la Lutine est proche de les atteindre, ils disparaissent et réapparaissent plus loin, hors de portée, et elle reprend sa course, sentant confusément une urgence vitale.

Et quelque part à des lieux de la, dans le temps et l'espace, le cœur d'une Lutine s'affole, puis se cale sur un rythme très lent. L'opium fait son effet, la course a commencé..

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Karyaan
L'attente fut de courte durée, faut dire que la Sombre avait mis la dose pour que son amie ne se réveille surtout pas alors qu'on allait ouvrir le ventre.
Une dernière phrase, dans un souffle, à peine murmurée. Une phrase qui frappa la brune aussi surement que si on venait de lui décocher une claque.
Mae...
Bref regard à la petite rouquine qui prête à s'affairer.
Déferlante d'émotion qu'elle arrive difficilement à calmer.
Une dernière fois, elle caresse le front de la lutine qui s'endort, une dernière fois, elle pose un tendre baiser sur son front, alors qu'une larme incontrôlable perle des yeux fermés de la Sombre, et vient mourir sur la peau de l'endormie.
Un dernier regard, elle se redresse, son visage se ferme, inspirant et soupirant profondément.


Bwael... il va falloir faire ça vite Sadei*. Attrape le seau et place le pas loin, on en aura besoin après la délivrance.

Alors qu'elle parlait, elle était aller se laver les mains, se concentrant, se rappelant tout ce que sa mère avait pu lui apprendre. Ce n'était pas sa première césarienne, non. Et elle sait à quel point ce genre de chose est à très haut risque.
Il faut aller vite, car le réveil de la mère peut arriver très vite.
Il faut ouvrir vite, car il faut refermer encore plus rapidement.
Il faut avoir des gestes sûrs, assez fermes pour pouvoir trancher mais assez légers pour ne pas couper trop loin, et risquer des dommages pires que tout.

Une nouvelle pause, elle regarde sa fille qui, à cet instant précis n'avait plus dix ans, mais était aussi adulte qu'elle, et elle ne devrait pas flancher. Surtout pas, car seule, elle ne pourra pas tout assumer.


Tu vas voir, dès que je vais commencer à couper, étonnamment, il n'y aura pas beaucoup de sang. Mais il faudra éponger autant que possible pour que ça reste le plus propre et visible. Dès qu'on commence, on ne s'arrête plus jusqu'à la fin. Faut être rapide, en cinq minutes ça doit être fait.
Prête... ?


Oui, elle l'était la gamine qui n'en était plus une. La môme surexcitée qui, à ce moment précis, était sage et posée comme jamais. Cette enfant hyperactive, toujours dispersée, qui arrivait à se centrer et faisait montre d'une concentration pouvant faire pâlir bien des adultes.
Prêtes, elles le sont.
Dernier regard à Poli qui avait eu des instructions.
La Sombre attrapa alors une fine lame, aiguisée telle une lame de rasoir.

La lutine qui avait été allongé pour l'opération, tête inclinée vers l'arrière pour assurer la respiration. Un linge posé sur sa poitrine, un autre sur ses cuisses, laissant découvert, uniquement le ventre et surtout, la partie sous le nombril.
Dernière inspiration et long soupire de l'accoucheuse.
C'est parti !

C'est à environ dix centimètres sous le nombril que la Sombre fit, d'un geste sûr, sans aucune hésitation, une entaille d'une dizaine de centimètres également.
Elle coupe, faisant courir le fil de la lame, la posant sans appuyer et la ramenant vers elle. Enchainant ce même geste, le couteau tranche l'épiderme, qui saigne un peu mais sans plus. Enchainant les mouvements, toujours les même, une masse jaunâtre se fait jour.
D'une voix posée, ne reflétant aucunement la tension qui pouvant tendre tout son être. Concentrée uniquement sur ce qu'elle a à faire.


On coupe ici, pas plus haut car on risquerait de toucher le bébé. Ici, il y a du vide. Tous les organes sont derrière. Contrairement à ce qu'on imagine, on ne lui fera pas sortir la tripaille. Ne sois pas surprise, il y a une énorme épaisseur à devoir trancher pour arriver. Ça, c'est la couleur de la graisse abdominale.
Tu vois, pas besoin d'élargir le passage, juste assez pour aller chercher le bébé. Elle aura une belle cicatrice...
Éponge Sadei...


Elle continue, coupant coupant, par petits gestes répétitifs précis et légers.
Elle coupe et tire sur la peau qui se détend sans se déchirer. Le corps humain est si bien fait quand on y pense.
Arrivant à une membrane à la couleur blanchâtre, elle ne s'arrête pas. S'assurant uniquement, par l'intrusion de ses doigts dans l'ouverture béante, que la tête de l'enfant n'est pas trop proche. Auquel cas, elle le repousse et reprend sa découpe.
Un spectateur non averti pourrait presque croire que la Sombre tente de déposséder la lutine de sa peau, tant elle tire dessus, et entaille les liens, comme on le fait quand on écorche un lapin.


Là, regarde, ce qui ressemble à un nerf, c'est son nombril à elle.
Encore un peu, on va arriver à la poche.


Et sans la moindre hésitation, elle tire sur la peau du ventre distendu, elle sectionne ce qui lie, tout se fait si rapidement, comme si cela était une danse, une chorégraphie maintes fois répétées, apprise par cœur, presque devenu innée.
La poche se dévoile, blanche violacée tant elle est irriguée par le sang de la génitrice.


Elle a perdu les eaux, mais quand je vais percer, ça va sortir en jet. A ce moment là, lâche tout et attrape un grand linge propre pour accueillir le bébé.

Même si elle parlait, elle ne ralentissait pas ses gestes. Enchainant les coupes de lame de plus en plus légers au fur et à mesure qu'elles approchent. Poussant de ses doigts la petite tête trop près. Les parois finissent par céder et tout se déverse. La Sombre se déleste alors de sa petite lame et plonge littéralement les mains dans le ventre béant de son amie.
Ne surtout pas le sortir par le tête !
La voix de sa mère résonnant dans son esprit alors qu'elle farfouille sans retenue dans les entrailles.
Attrapant les petites jambes glissantes d'une main ferme, elle tire et fini par dégager la petite chose. D'un même élan, Emmanuelle lui donne un linge dont elle se sert pour envelopper les jambes et pieds du bébé afin de le maintenir, tête en bas, sans risque qu'il ne glisse. Lui frictionnant le dos, elle posa un regard à sa fille.

Ce n'était pas la première fois que la rouquine mettait un enfant au monde. Elle savait que le nourrisson devait pousser un cri, indice pour l'entourage, que celui-ci respirait bien. Mais pour cela, il fallait l'aider. Quand il tardait trop, il ne fallait pas hésiter à aller mettre les doigts dans sa petite bouche afin d'en extraire tout le liquide qui y restait encore.
Nul besoin de paroles entre les deux, Emma compris de suite, et s'exécuta.
Le tout conjugué avec une bonne claque sur les fesses, le nouveau né poussa une gueulante à réveiller les morts.
Elle en sourit la Sombre, surtout en imaginant la bouille des deux mâles derrière la porte, entendant ce tout premier cri.


Poli, viens là.

Drillée, Emmanuelle s'affairant déjà à lier le cordon ombilical à deux endroits bien séparés, d'un geste tout aussi assuré, elle délia l'enfant et sa mère. Prenant un autre linge, elle enveloppa le gueulard dedans et le confia au chevalier.

Va le nettoyer un peu à l'eau tiède et vérifie bien qu'il n'a rien dans la bouche qui l'empêche de respirer. Mais vu comme il gueule, ça serait étonnant...

Il... Il... ?
C'est un garçon ?
En fait, la Sombre en sait foutre rien, car très sincèrement, ce n'était pas vraiment ça le plus important pour elle quand elle l'a sorti. Ni même à présent qu'il fallait refermer.


Sadei... le seau !

Oui, le seau, car non, une naissance, ce n'est pas super méga glamour top propre.
Et c'est en tenant fermement le reste du cordon ombilical, que la Sombre, aidée d'Emmanuelle qui continuait à éponger, tira jusqu'à ce que tout le placenta suive et finisse dans le seau.
Dans un souffle, d'une voix serpentine, ne s'adressant visiblement qu'à la petite rouquine.


Udosorn annut ukta a l'ur'ac d'l'zhennu lorug nindel isto.
(On ira l'enterrer au pieds du grand chêne cette nuit.)

Finissant de tout nettoyer, à présent, il s'agissait de refermer, et vite. Et c'est aussi concentrée que des couturières sur tenues royales, que les deux, brune et rousse, se mirent au point de croix.
En un peu plus de cinq minutes tout était fini. Mais le plus risqué restait à venir. Ouvrir un ventre comme ça, les infections étaient monnaie courante. Et la Sombre veillerait à ce que ça n'arrive pas.
Tout s'apaisait. La petite rousse reprenait un visage d'enfant de dix ans, et sa mère lui sourit, de ce genre de sourire qu'on ne peut oublier tant il est teinté d'une fierté sans pareille.

Le beuglant beuglait toujours. Il était grand temps de le présenter à son père, vu que la mère était toujours assoupie.


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*Renard

source d'aide (attention, âme sensible s'abstenir):
http://www.layyous.com/fr/grossesse/clips-vid%C3%A9o-de-grossesse/l'op%C3%A9ration-de-c%C3%A9sarienne-vid%C3%A9o-l'op%C3%A9ration-compl%C3%A8te-(la-livraison-de-c%C3%A9sarienne)/3-5145]Opération de césarienne

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"La parole est l'arme du faible, l'épée l'arme du sot, j'ai choisi d'être faible et de m'entourer de sots."
"Peu me chaut votre gloire, je veille déjà une légende."
Je vous le dis. Putain, vous m'aurez plus !
Emmanuelle0
Une inspiration. Juste une. Rien d'autre. C'est ce qu'il avait fallu à la gamine pour devenir aussi calme que la situation le nécessitait.
Elle était concentrée sur ses gestes, sur les mots de sa mère. Elle savait que tout allait bien se dérouler.

Le seau était posé juste à côté de la rousse qui avait profité de cette excuse pour ne pas fixer Shaomye et sa confusion. Emmanuelle avait sourit à sa mère pour lui rappeler qu'elle était bien là pour elle, semblable à ses parents, fidèle à sa famille et leurs convictions. C'était inné.


"Les linges sont prêts Ilhar*, je tiendrai le temps qu'il faut, tu peux commencer." (*mère)

Et ça commença. Certains enfants de son âge n'auraient peut-être pas supporté la succession de vue qui s'offraient à la gamine mais elle observait avec l'oeil de celle qui apprend des choses fascinantes. L'intérieur d'un corps humain était plus inaccessible que celui d'un animal, il fallait profiter de l'occasion. Karyaan transmettait son savoir à sa fille rousse et la gamine buvait les gestes et paroles de son mentor.

Emma épongea tout ce qui coulait. Elle nettoyait aussi vite qu'il le fallait, sans s'essouffler.

L'instant fatidique arriva. La Roussette lâcha tout et attrapa le plus grand linge qu'elle avait mis de côté pour envelopper le bébé à venir. Alors que ses mains étaient libres, celle de sa mère, encombrées par le bébé ne pouvait pas s'occuper de le faire crier. Sans une seconde d'hésitation, la gamine mis les doigts au fond de la gorge du nouveau né et en sorti tout ce qui obstruait les voies respiratoires. Il brailla.

Pas de repos pour les braves. La tâche n'était pas totalement accomplie. Soigneusement et avec un geste appris et répété, Emma coupa le cordon. Poli récupéra ensuite l'enfant et la jeune fille profita de cet instant pour s'essuyer le front contre l'épaule.

Le duo termina de s'occuper de Shaomye. Emmanuelle sourit à sa mère et acquiesça. Elles iront enterrer le placenta cette nuit.

Emma alla se laver les mains pour la centième fois au moins et sourit de nouveau. Elle offrit un nouveau sourire à la brune avant de se tourner vers Poli.


"On va présenter ce bébé à son père ? Je pense qu'ils s'impatientent dehors."

Et pendant que Karyaan observait son amie qui dormait encore un peu, la gamine rousse poussa la porte pour découvrir les deux hommes qui attendaient en faisant le pied de grue.
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Eymerick
Les heures défilent, mais trop lentement aux yeux du Vicomte. Enfin, il est pressé que ça se termine, et que tout se passe bien, mais tant que ça dure, c'est que le pire n'est pas arrivé. Un sentiment mitigé s'empare du coup de lui, alors qu'il sirote, son, enfin ses verres, en faisant les cent pas.

Rhuyzar est à ses côtés, et malgré que les deux hommes ne se côtoient pas depuis des lustres, l'homme est d'un bon soutien pour Eymerick. Il est plus facile d'attendre à deux que de se ronger les sangs tout seul.

Karyaan vient les rassurer de temps en temps, ce qui détend un peu Eymerick, jusqu'elle vienne leur annoncer ce qu'ils redoutaient sans doute tous. Fallait ouvrir.

Il se figea alors, tandis que la Comtesse repartait à ses oeuvres, puis enchaîna deux trois verres avant de s'adosser contre un mur.

Et là, le temps parut se figer aussi. Une éternité. Tous les scénarios se mirent à danser dans son esprit. Puis il se dirigea vivement vers la chambre où se déroulait les choses avant de stopper net devant la porte, puis de poser doucement une main contre celle-ci, comme s'il espérait capter la main de son épouse à travers elle. Il resta là comme ça un instant, puis la confiance en leur amie reprit le dessus.


Elle va y arriver.

Il rejoignit alors son compère, s'assit, puis reprit un verre.

Enfin, quelques temps après, des cris, enfin des beuglements se firent entendre et il se dirigea de nouveau vers la porte de la chambre, attendant devant des nouvelles. S'il pouvait, il entrerait, mais y avait fort à parier que c'est lui qui se ferait découper en rondelles dans ce cas.

Puis délivrance, ou presque lorsque la jeune rouquine ouvrit la porte, arrivant avec un enfant vivant dans ses bras. Eymerick poussa alors un petit soupire de soulagement.


Voyons cette petite merveille.

Oui, enfin merveille en tant que création de la vie, parce qu'un bébé, c'pas forcément beau !

Il la prit instant dans ses bras pour découvrir l'enfant, puis souleva doucement le linge. Il sourit.

Enfin son regard se reporta de nouveau sur Emma, alors qu'il lui redonnait l'enfant.


Et Shao ? Comment va t-elle ?

L'angoisse remontant d'un coup, valait mieux pas qu'il garde le bébé dans les bras.
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Karyaan
la Sombre avait gardé un œil de loin sur le nettoyage du nourrisson.
Réflexe, car elle ne doutait pas que Poli, aidée ensuite par Emmanuelle, arriveraient à faire tout bien comme il faut.
Et alors que les deux ouvraient la porte pour présenter le nouveau né à son père, l'accoucheuse s'approcha de celle qui était devenue sa meilleure amie, au fil des jours, des mois et années.

Tout près d'elle, elle effleura sa joue en sueur, replaçant une mèche rebelle. S'assurant qu'elle respirait normalement, elle sourit et déposa enfin un tendre baiser sur son front.
Elle murmura tout en prenant un linge humide d'eau fraîche et la passa sur le visage endormie.


Ma Dame d'amour... mon chevalier... allez, reviens nous... reviens moi.
Ta merveille est avec nous et ton Vicom attend pour te la présenter.


L'opium... cet opiacé qui vous rend stone. Qui, bien dosé peut vous faire partir dans les limbes aussi surement qu'une bonne nuit de sommeil. Mais ça ne dure jamais très longtemps, voilà aussi pourquoi il avait fallu procéder aussi rapidement.

Allez ma belle... ouvre les yeux...

Et alors que doucement, la brune émergeait, la Sombre se redressa, reporta son attention sur la porte et fit signe aux mâles d'entrer.
Parce qu'elle commençait à le connaitre le Vicomte, et qu'elle se doutait bien qu'il ne devait pas en emmener large.


Venez, elle se réveille doucement.

Et alors qu'il s'approchait, elle parla toujours d'une voix posée, presque murmurée.

Elle va être dans les vapes encore quelques minutes.
Par contre, elle va avoir des douleurs... je devrais lui redonner de quoi les supporter quelques jours le temps que tout se cicatrise.
Mais elle va bien...


Elle se leva après avoir à nouveau effleuré la joue de la Lutine, et laissa sa place à l'époux. Emmanuelle suivant derrière, chargée de la petite chose hurlant, levant des petits poings tremblant, en guise de protestation.
Laissant le couple, elle rejoignit le sien de mâle et se cala contre lui, vidée.

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"La parole est l'arme du faible, l'épée l'arme du sot, j'ai choisi d'être faible et de m'entourer de sots."
"Peu me chaut votre gloire, je veille déjà une légende."
Je vous le dis. Putain, vous m'aurez plus !
Rhuyzar
Enfin la délivrance. Après la longueur de l'attente, rythmée par les gorgées d'alcool, les cents pas dans la pièce et les discussions qui peinaient à prendre forme entre les deux hommes, la porte s'ouvrit, laissant place au résultat de ce qui s'était joué à côté, là où ils n'avaient pas leur place.

Le Loup sourit, laissant Eymerick se porter au devant de cette nouvelle vie qui rejoignait les siens. Un nouvel enfant sur lequel veiller. Le protéger, l'aider à grandir, le laisser faire ses premiers pas, ses premières chutes, et lui apprendre à se relever.

Un peu en retrait, il observait ce tableau idyllique, fruit de l'amour, puis de la souffrance, et se prenait à songer au jour, où, peut-être, il assisterait de nouveau à cette scène dans un tout autre rôle.

Son regard se porta alors sur celle qui avait oeuvré aux côtés de son amie afin que tout se passe du mieux possible. La fatigue se dessinait nettement sur ses traits et dans ses yeux, la lassitude d'une énergie dépensée sans compter au service de la vie, de sa préservation. Son bras s'ouvrit, permettant à son torse d'accueillir la Sombre qui désirait s'y réfugier, avant de se refermer sur elle, inversant les rôles d'une étreinte. Elle qui avait veillé des heures durant se retrouvait désormais protégée. A l'abri, en sécurité.

Ses lèvres se posèrent sur son front avec douceur et un sourire étira son visage, destiné à Emmanuelle dont la présence n'avait certainement pas été anodine. Une histoire de famille, en somme...

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