Judas_vf
Sous leffet de la passion, on cesse de se nourrir, de dormir, de travailler, dêtre en paix. Beaucoup de gens sont effrayés parce quelle anéantit sur son passage tout ce qui relève du passé. Personne naime à voir son univers désorganisé. C'est ainsi que certains parviennent à contrôler cette menace et à maintenir debout une structure qui a pris la poussière.
Dautres sabandonnent sans réfléchir, espérant trouver dans la passion la solution à tous leurs problèmes. Ils placent dans lautre toute la responsabilité de leur bonheur et le rendent coupable de leur éventuel malheur. Ils sont en perpétuelle euphorie parce que quelque chose de merveilleux leur est arrivé, ou déprimés parce quun événement auquel ils ne sattendaient pas a fini par tout détruire.
Se préserver de la passion ou sy abandonner aveuglément, laquelle de ces deux attitudes est la moins destructrice ?
Virée nocturne en ville. Judas joue et gagne de l'argent aux cartes avec quelques inconnus, boit plus que de raison . Croise Calyce, au bon souvenir du Renard. Le vicomte lui manque. Le seigneur s'alcoolise encore un peu à cette pensée. A cette situation d'exil dans laquelle il s'est muré. A l'inextricable conjoncture qui finira sans doute par le rendre schyzophrène. L'éternel jeu des Maitresses.
Il rit fort, il allonge l'écu, arrosant tout Saumur. La nuit ne fait que commencer. Le profil d'Anaon interpelle ses prunelles noires, l'alcool aidant, Von Frayner ne réagit pas. Elle l'entraine dans une taverne.
Le piège se referme. Le seigneur s'assoit, sans lâcher des yeux ce mauvais présage. Elle s'est déplacée. Elle fait dos à la porte, mains crispées sur le comptoir. Il reste muet, méfiant de l'eau qui dort, parcours sa silhouette de dos, d'un oeil averti, finit par heurter des noirs le poignard. Celui qu'elle tient dans une main, avec un pli qu'il reconnait.
- L'Anjou, toujours a porté des parfums qui n'étaient pas de chez lui... Des embruns de sel. Des embruns d'auburn. Si souvent.
Judas sent son pouls s'accélérer sensiblement, il contre le prélude d'un sifflement mauvais .
- L'anjou est stupide...
Il reste la senestre au gant figée sur sa coupe.
- L'Anjou n'est pas stupide... L' Anjou est détestable de ne jamais parvenir à garder pour lui aucun secret.
Anaon prend une inspiration difficile et ose le volte face. Il croise ses yeux bleus, marine.
- Tu n'as jamais su me mentir... Tu as toujours essayé mais tu n'as jamais su.
Elle tremble plus encore de crispation face à son silence, lui qui reste étonnement mutique. Attendant le couperet. Il sait qu'elle sait. Elle est venue lui faire payer son escapade Chimérique. Il sait qu'il ne peut plus mentir. Plus dissimuler.
- Alors parle .
Il est stupide, à tenter de savoir à quoi s'en tenir.
- *hips* Que me reproches tu?
Judas n'aime pas la présence de la lame, échaudé déjà .
- Je sais qu'elle est là... Je la vois sous mes paupières. Et je crois sentir son parfum brûler sans cesse mes narines.
L'inflexible lâche sa coupe, et tend la main vers elle.
- Donne.
Anaon lâche un bref pouffement nerveux, gardant un calme mêlé à une extrême tension, ses doigts gantés pincés sur la lame nue.
- De moi tu ne crains que cela ?
- Donne...
Judas la fixe, pendu à ses gestes. La Roide laisse le poignard dans sa main à plat sans pour autant le lui tendre.
- Je t'ai donné... beaucoup. Alors laisse moi au moins les contacts qui rassurent.
- Arrête ça..
Judas se redresse et se lève, le pas le plus assuré possible malgré sa blessure , et vient contre elle pour lui arracher le poignard litigieux. Dans un geste sec, elle resserre son poing fermement pour ne pas se le faire dérober, et attrape vivement Judas au menton de l'autre main.
- Ne joue pas avec moi !
Judas serre les mâchoires, zygomatiques frémissants. Elle persifle dents serrées, poigne vibrante d'un désespoir violent mais contenu:
- ELLE est là. Là quand toi tu n'es plus là !
Il se dérobe à son joug et arrache de force la lame.
- Oui ! ... Elle est là ...
Que peut-il dire de plus, au pied du mur ? Elle est là. Là depuis longtemps. Trop longtemps sans doute pour que la Roide ne le supporte encore.
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Dautres sabandonnent sans réfléchir, espérant trouver dans la passion la solution à tous leurs problèmes. Ils placent dans lautre toute la responsabilité de leur bonheur et le rendent coupable de leur éventuel malheur. Ils sont en perpétuelle euphorie parce que quelque chose de merveilleux leur est arrivé, ou déprimés parce quun événement auquel ils ne sattendaient pas a fini par tout détruire.
Se préserver de la passion ou sy abandonner aveuglément, laquelle de ces deux attitudes est la moins destructrice ?
Virée nocturne en ville. Judas joue et gagne de l'argent aux cartes avec quelques inconnus, boit plus que de raison . Croise Calyce, au bon souvenir du Renard. Le vicomte lui manque. Le seigneur s'alcoolise encore un peu à cette pensée. A cette situation d'exil dans laquelle il s'est muré. A l'inextricable conjoncture qui finira sans doute par le rendre schyzophrène. L'éternel jeu des Maitresses.
Il rit fort, il allonge l'écu, arrosant tout Saumur. La nuit ne fait que commencer. Le profil d'Anaon interpelle ses prunelles noires, l'alcool aidant, Von Frayner ne réagit pas. Elle l'entraine dans une taverne.
Le piège se referme. Le seigneur s'assoit, sans lâcher des yeux ce mauvais présage. Elle s'est déplacée. Elle fait dos à la porte, mains crispées sur le comptoir. Il reste muet, méfiant de l'eau qui dort, parcours sa silhouette de dos, d'un oeil averti, finit par heurter des noirs le poignard. Celui qu'elle tient dans une main, avec un pli qu'il reconnait.
- L'Anjou, toujours a porté des parfums qui n'étaient pas de chez lui... Des embruns de sel. Des embruns d'auburn. Si souvent.
Judas sent son pouls s'accélérer sensiblement, il contre le prélude d'un sifflement mauvais .
- L'anjou est stupide...
Il reste la senestre au gant figée sur sa coupe.
- L'Anjou n'est pas stupide... L' Anjou est détestable de ne jamais parvenir à garder pour lui aucun secret.
Anaon prend une inspiration difficile et ose le volte face. Il croise ses yeux bleus, marine.
- Tu n'as jamais su me mentir... Tu as toujours essayé mais tu n'as jamais su.
Elle tremble plus encore de crispation face à son silence, lui qui reste étonnement mutique. Attendant le couperet. Il sait qu'elle sait. Elle est venue lui faire payer son escapade Chimérique. Il sait qu'il ne peut plus mentir. Plus dissimuler.
- Alors parle .
Il est stupide, à tenter de savoir à quoi s'en tenir.
- *hips* Que me reproches tu?
Judas n'aime pas la présence de la lame, échaudé déjà .
- Je sais qu'elle est là... Je la vois sous mes paupières. Et je crois sentir son parfum brûler sans cesse mes narines.
L'inflexible lâche sa coupe, et tend la main vers elle.
- Donne.
Anaon lâche un bref pouffement nerveux, gardant un calme mêlé à une extrême tension, ses doigts gantés pincés sur la lame nue.
- De moi tu ne crains que cela ?
- Donne...
Judas la fixe, pendu à ses gestes. La Roide laisse le poignard dans sa main à plat sans pour autant le lui tendre.
- Je t'ai donné... beaucoup. Alors laisse moi au moins les contacts qui rassurent.
- Arrête ça..
Judas se redresse et se lève, le pas le plus assuré possible malgré sa blessure , et vient contre elle pour lui arracher le poignard litigieux. Dans un geste sec, elle resserre son poing fermement pour ne pas se le faire dérober, et attrape vivement Judas au menton de l'autre main.
- Ne joue pas avec moi !
Judas serre les mâchoires, zygomatiques frémissants. Elle persifle dents serrées, poigne vibrante d'un désespoir violent mais contenu:
- ELLE est là. Là quand toi tu n'es plus là !
Il se dérobe à son joug et arrache de force la lame.
- Oui ! ... Elle est là ...
Que peut-il dire de plus, au pied du mur ? Elle est là. Là depuis longtemps. Trop longtemps sans doute pour que la Roide ne le supporte encore.
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