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[RP] Les éccueils

Anaon
    « C'est ainsi que les dieux font l'amour, comme des rapaces fondant sur leur proies, comme des fauves assoiffés de sang frais. Ils ne caressent pas, ils broient. Ils n'embrassent pas, ils dévorent. »
      - Edouard Brasey " Le chant de la Walkyrie " -


      Il est de ces instants d'assoiffés où rien ne semble satisfaire. La transe des chairs, les sens qui déraillent, s'emballent. Ce besoin de surenchère. La paradoxale envie de l'achèvement quand le corps ne tient plus, et le désir que jamais il ne s'arrête. La luxure rend fou, mais fou est celui qui voudrait l'empêcher. Que Judas parle de son dieu, les siens n'ont toujours vécu que de chair et d'amour, de stupre et de ripailles. Broyeurs de cœurs, ravisseurs de cuisses, ils ont conté les histoires de couches, célébré sa volupté et pleuré sur les drames des passions déchirées au milieu des brames, sur des odeurs de musc. Incestes, bacchanales, animal, toutes les facettes du plaisir, ses vices et ses dérives. Ils ont tous raconté jusqu'à magnifier l'Interdit. Merlin et sa Viviane, les moines puritains n'ont pas voulu retranscrire leur gémellité.
    Ainsi naît la Vie si chère au monde, dans l'orgie de deux corps voués au licencieux. L'Homme a toujours vécu par la queue et par le cœur.

    Le palpitant comme un tambour de guerre. Chair et esprit qui ne sont plus scindés, simple « tout » noyé dans un magma d'émotion. Virulence et démence menant à la jouissance. A chaque fois avec Judas, le goût des nouvelles fois et du renouveau auquel l'on ne croyait plus. Ses gestes qui racontent inlassablement leur histoire, leurs déchirures et leurs plus folles luxures. Le poison si souvent déposé par la main même de celui qui l'exauce ne pourra jamais éroder les souvenirs brûlant de leurs instants. Des premiers assauts de Petit Bolchen, aux rencontres salées de Bretagne, des retrouvailles en Berry, aux aléas de l'Anjou. Les éphémérides de leurs vie gravées au fil de sa peau qui jamais n'oubliera.

    Estampillés à la moindre de ses cellules.
    Mémoire à vif.
    Cœur harponné.
    Les tatouages invisibles des baisers indélébiles.

    On y crèverait bien là, maintenant, entre ses deux mains, à le maudire et à en jouir.

    La porte cette fois-ci n'est pas restée ouverte, mais l'oreille indiscrète sans mal aurait pu entendre les éclats de voix qui de rage ont migré vers d'autres batailles. La vie entre eux n'a jamais été calme. Partout sur leur passage, ils ont laissé l'empreinte de leur passion et leur orage. On n'a de cesse de démentir : l'amour n'est ni naïf ni une mignonnerie.

    - Dis-le.

    L'insistance agace, mais fait céder. Anaon concède quand s'élève l'apothéose qui précède les saccades des corps rompant au summum du plaisir. Le cri qui vient du coeur.

    _ Da garout a ran, Judas !

    Voilà, entends ce que tu veux entendre. Ce que je dirais encore, même quand nous serons mort. Je n'aime que comme les lionnes, l'amour que je donne plus jamais je ne l'enlève. Malgré les absences, malgré les distances. Malgré les ruptures, même si un jour survient la dernière. Tu le sais, la mer peut bien se retirer de la berge, il faudra toujours qu'elle y revienne.

    Je t'aime.
    Je t'aime à m'en haïr. Je t'aime à te maudire. Je t'aime d'être mien, je t'aime, libertin. Je t'aime d'en avoir aimé tant d'autres, je t'aime, tes écorchures et tes injures. Je t'aime, loin, tout proche, absent, plein de reproches. Je t'aime, dans le pire et le meilleur, à l'ombre du bonheur. Je t'aime dans les bras des Maries, des Chimeras, marié, énamouré, dans tous tes péchés. Incube, tes colères, tes caprices, tes inconstances. Je t'aime, en tendresse, en ivresse, quand tu me détestes, quand tu me fais tienne, quand tu me rejettes. Je t'aime, dans tes caresses, dans ta crinière, dans ce rire trop rare qui m'est si cher. Je t'aime même quand de toi je ne veux plus, quand je dis que je n'en peux plus, quand sous tes mots je me fais ecchymose. Je t'aime amant, amour, frère et père. Toi, mensonge, serment, parjure, ma luxure.
    Je t'aime et j'en suis devenue folle.
    Je t'aime avec rage, car j'aime comme je ne voudrais plus aimer.
    A ne plus pouvoir m'en défaire, à ne plus pouvoir oublier.

    _ Da garout a ran... Te eo an hini a garan... Ma nemetañ, ma karv...Judas... Je t'aime.

      Je t'aime au point d'en vivre.
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