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[RP] Faites l’amour, pas la guerre

Daemon.watson
L’Anglois avait reçu un mot qu’il aurait qualifié d’appel au secours s’il avait du en parler, et comme il était loyal en amitié et qu’il tenait ses engagement, il avait fait le chemin en sens inverse sans réfléchir plus. Limoges-Dijon en canasson express, la guerre grondait paraît-il et puisqu’il était baron impérial, il irait prendre les armes, pour un régent inconnu, mais Christopher s’en foutait. Il se battait pour les Rois et les Empereurs, là où il le devait, avec un égal détachement et le même amour du travail bien fait.

Mais ce soir, la guerre était loin, il avait préparé ses affaires, il avait fait ses adieux à qui de droit et il ne lui restait qu’une personne à saluer, une qui comptait et qui n’avait de cesse que de le balader. Christopher avait trouvé ça amusant au début ces airs de femme innaccessible et il n’avait jamais dépassé les limites de la bienséance avec elle, se comportant en parfait gentleman, serviable et aimable. Il avait toujours été un beau parleur qui charmait les femmes honnêtes le jour et allait trouver un peu de chaleur monnayée entre les bras d’une catin d’un nuit.Il y avait eu des exceptions évidemment, rares, quelques femmes qu’il avait pu appeler maitresses, et d’autres, encore plus rares, qui avaient imprimé en lui une empreinte qui ne s’effaçait pas, celles-ci n’étaient que deux, une et demi peut-être.

Mais les catins n’amusaient plus l’Anglois, il était trop vieux pour passer ses nuits à boire dans des tavernes douteuses qui empestaient la pisse et la mauvaise eau de vie. Et il pensait à elle, à sa proposition idiote de mariage, à sa loyauté infinie envers la femme qui avait le plus compté pour lui. Et à force de penser il était arrivée devant sa porte, ce n’était plus le moment de se dégonfler et puis il savait faire tout de même, ce n’était pas comme si… Et sh*it. Il frappa.


« Désirée, let me in… »

And there he is: sleek, stylish... radiant with charisma. (..) And then he comes towards you... the moves of a jungle cat. Although you quite correctly sense that he is... british... like most devastatingly handsome single men of his age are, you think... what the hell. Life goes on. Maybe there won't be marriage... maybe there won't be sex... but, by God, there'll be dancing.

Dernier paragraphe : citation arrangée du film « My Best Friend Wedding » :

Et il est là : élégant, stylé… rayonnant et charismatique (…) Et il vient vers toi…la démarche féline. Evidemment, et tu t’en rends bien compte, il est… anglais… comme la plupart des sublimes célibataires de son âge le sont, et tu penses… et après tout. La vie continue. Peut-être qu’il n’y aura pas de mariage… peut-être qu’il n’y aura pas de sexe… mais, nom de Dieu, il y aura de la danse.


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Deuil impérial et tout et tout...
Desiree.
    I need a man that thinks it's right when it's so wrong
    Tonight, yeah baby
    Tonight, yeah baby
    Right on the limits where we know we both belong tonight

    It's hard to feel the rush
    To push the dangerous
    I'm gonna run right to, to the edge with you
    Where we can both fall over in love

    I'm on the edge of glory
    And I'm hanging on a moment of truth
    Out on the edge of glory
    And I'm hanging on a moment with you

    Lady Gaga, The edge of glory



Il y a tant à faire, quand on part à la guerre.
Surtout quand la dite guerre se déroule aussi dans la maisnie où l'on vit.
Une rupture. C'est bien la première fois que la blonde en vit une en tant qu'employée de maison.
Oh, elle sait bien qui elle suivra, c'est d'une logique imparable.
Mais en attendant, il faut penser à sauver les meubles. Les robes, d'ailleurs, surtout. Après tout, elles avaient été offertes par le comte. Donc elles appartenaient à la comtesse.
Qui allait cruellement manquer de fonds si elle quittait son époux.
La borgne avait d'abord évacué celles qu'elle avait elle même commandé. Que la Comtesse porterait toujours.
Puis quelques autres. Pas les plus riches. Elles étaient trop singulières pour être utiles. Et leur absence serait trop facile à remarquer.
Mais les robes simples, luxueuses sans être trop ostentatoires, celles-ci pourraient être vendues.

Une journée entière a trier, plier, faire porter des malles dans son hôtel particulier.
Les enfants y étaient déjà installés, en prévision du départ de leurs parents.

A l'hostel Montbray-Sempère, il ne restait qu'eux.

Elle finissait ses propres malles, les deux qui l'accompagneraient à la guerre. Elle avait déjà défait ses cheveux pour la nuit et ne portait plus que sa chainse de soie, sa préférée, usée mais confortable, parfaite pour la nuit.


Désirée, let me in...


Saint foutre.
Elle ne sait pas ce que veulent dire les mots anglais, mais la voix, elle la reconnaîtrait entre toutes.
Il est là. Juste derrière la porte.
Subitement, elle est terriblement consciente de l'air frais de la soirée sur sa nuque. Ou alors, c'est un frisson d'incertitude et de... peur ?
C'était si facile de le faire mariner quand elle était toute caparaçonnée dans ses robes de luxe, en public. Son armure à elle.
Mais là ?

Là ?
La porte est déjà ouverte, en grand. Le regard gris dévore malgré elle celui qui lui fait face.
Elle se tient là, un pied nu frottant l'autre cheville, incapable de dire les mots que suggèrent la porte largement ouverte sur la chambre presque vide.

I'm on the edge...

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©Linda Ravenscroft, création Atelier des Doigts d'Or.
Daemon.watson
Elle n’est pas belle, Désirée, ou plus vraiment, la faute à un sabot de cheval un peu salaud qui avait écrasé ce qui avait du être une jolie gueule. Elle n’est plus toute jeune non plus, sans être vieille encore, elle est à l’âge où les femmes deviennent émouvantes et intéressantes plus qu’excitantes. Désirée a été catin, et son corps n’est plus un sanctuaire inviolé depuis bien longtemps, elle a du tout voir, tout faire et tout subir, mais a-t-elle souvent fait l’amour ? A-t-elle souvent été embrassée comme toutes les femmes le devraient au moins une fois dans leur vie ?

Christopher n’en sait rien, il ne connaît pas grand chose de la vie de la blonde et il s’en fout, Désirée n’est pas la plus belle, ni la plus jeune des femmes sur lesquelles il a posé les yeux, mais elle est celle qu’il veut, celle à laquelle il se surprend à penser sans vraiment le vouloir.


«Désirée…»

C’est compliqué à prononcer comme prénom, Désirée, pour un anglois, il y a ces « é » qui sonnent toujours un peu bizarre dans sa bouche et ça sonne bien trop comme « disailleur » dirait le Lord avec son accent foireux. Lui, il ne le sent pas le vent frais du soir, il a chaud, à en avoir les mains un peu moites, et il se sent un peu comme un gamin qui mate la servante la plus jolie de la maisonnée. Sauf que Christopher n’est plus un gamin, que des femmes il en déshabillé et embrassé plus qu’il ne peut s’en souvenir, sauf que… pas celle-ci, et que celle-ci est un peu spéciale à ses yeux.

L’Anglois entre dans la chambre et referme la porte derrière lui. Il regarde Désirée et lui sourit, il la trouve belle sans toutes ses épaisseurs de tissu, sans ses coiffures élégantes, sans ce petit air un peu supérieur avec lequel elle semble aborder le gens et le monde. Il tend une main vers elle, vers ses cheveux blonds, et il repousse une mèche qui cache un peu ce visage abimé que pourtant il n’arrive pas à quitter des yeux.


«Et puis sh*it !»

Et là ?
Il se penche sur elle, une main dans ses cheveux blonds, l’autre sur sa joue et il l’embrasse, au risque de se prendre un refus, une gifle, un hurlement.Et qu’est-ce qu’il s’en fout, l’Anglois, demain, il part à la guerre, si Désirée lui claque la joue, ça sera peut-être son plus beau souvenir avant de crever. Let’s dance.

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Deuil impérial et tout et tout...
Desiree.
Dès que la voix grave avait appelé de l'autre côté de la porte, elle l'avait senti. Le frisson. La peur ? L'excitation, aussi. Le cœur qui bat plus vite, trop vite. La peau qui se hérisse. Le souffle qui s'accourcit.
Et puis tout de suite, il avait été si proche. Si près qu'elle pouvait sentir l'odeur mâle qui l'enveloppait. Si près qu'elle ne pouvait plus le regarder, juste le respirer. Et le goûter. Parce que c'est ce qu'il faisait. Penché sur elle, les mains sur elle, la bouche sur elle. Elle en tremblait. Elle en pleurerait, si elle n'était si occupée à poser ses mains sur lui.
Sur les hanches. Non, la taille. Le dos. Pourquoi diable les gens portaient-ils des vêtements, cela empêche d'accéder à leur peau. C'est parfaitement inutile. Les mains remontent le long du dos, cherchent la peau après la chemise. L'une crochète une épaule (c'est qu'il faut se stabiliser après s'être hissée à hauteur), l'autre trouve enfin la nuque et s'y plaque. Les doigts se plongent dans les boucles brunes.
Dieu ! C'est tellement bon d'avoir un corps chaud contre le sien.

Oh, des corps elle en avait connu, des tas. Des gros, des maigres, des durs, des doux. Même des tendres, parfois. Des malhabiles, beaucoup, parce que les puceaux étaient devenus sa spécialité, en quelque sortes.
Mais des corps d'amants, si peu. Un seul, pour tout dire. Massif. Géant. Puissant. Et assez habile, du corps et de l'esprit, pour déverrouiller les serrures de son âme. Et lui faire deux enfants, un à chaque rencontre, pour ensuite disparaître de la surface du monde.
Il y avait des mois déjà que dans son esprit les muscles herculéens étaient remplacés par ceux plus longs et délicat du corps pressé contre le sien. Que l'odeur du soldat remplaçait celle de la rose, et que les yeux gris s'effaçaient au profit d'un vert et d'un bleu.
Sans vraiment se l'admettre, sauf parfois au cœur de la nuit, quand les barrières de l'esprit s'effondrent, elle pensait beaucoup au baron imprononçable.

Et puis merde, ils partaient demain, chacun pour un camp différents, et ne se reverraient probablement jamais.
La main dans les boucles brunes se crispe un peu, et le baiser n'en est que mieux rendu, avant que les lèvres ne se descellent et que le front blond viennent s'appuyer au ceux d'une épaule.
Ne pas le regarder, pour ne pas rougir comme une pucelle. Pour ne pas penser à son visage défiguré, à son corps rendu malhabile, à l'image qu'elle renvoie d'elle, pour ne pas penser. Tout court.


Vous avez dit un gros mot.
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©Linda Ravenscroft, création Atelier des Doigts d'Or.
Daemon.watson
Christopher en avait embrassé des putains, des jeunes, des vieilles, des maigrichonnes, des potelées, des cageots et des canons. Suffisamment pour savoir que de Désirée la catin, il ne restait rien, et que c’était un baiser qui valait le coup, de ceux qui ne s’échangent qu’entre amants un peu fébriles et qui n’avait rien de froid et de professionnel. Il embrassa les cheveux blonds en serrant Désirée contre lui et sourit en l’entendant parler.

«Indeed. Je note que Gabrielle est un professeur de qualité, pour quiconque veut jurer comme un marin.»

C’était émouvant de la tenir là comme ça dans ses bras, oui, il avait envie d’elle, de lui enlever le peu de tissu qui la recouvrait encore, de toucher son corps, de goûter sa peau, d’apprendre ce qu’elle aimait et ce qu’elle voulait, mais Christopher ne ressentait aucune hâte et là, il était bien, juste bien. Il la décolla un peu pour la regarder et parce qu’il devait lui parler avant, après, si les corps se laissaient aller, ce ne serait plus pareil, ça aurait moins de force et on ne pourrait pas le soupçonner de ne pas avoir les idées claires, alors qu’après…

«Désirée, je vais partir. Mais je vais revenir, je te le promets. Et je veux que tu m’attendes. Veille sur Gabrielle, elle est importante pour moi, très importante, mais tu le sais. Et quand je reviendrai, épouse-moi.»

Christopher n'avait jamais demandé aucune femme e mariage, il en avait épousé une une fois, pour de faux, dans une taverne angloise, entre deux catins et trois marins alcoolisés, il l'avait aimé cette femme là et il avait toujours pour elle des sentiments un peu troubles, amoureux et fraternels. Aucune ne rivaliserait, mais Désirée le savait que Gabrielle lui était unique et spéciale, et elle n'en serait pas jalouse, en tout cas il ne le pensait pas, elle était son passé et ce qu'il était advenue d'elle était pour l'Anglois un crève-coeur de tous les instants mais il ne pouvait rien y faire, et peut-être que les choses allaient enfin changer.

Il n'aimait pas Désirée, pas comme ça, c'était autre chose qu'il ne savait qualifier mais qui lui paraissait suffisamment important pour qu'il lui demande de l'épouser, ils se connaissaient, il s'appréciaient et ils s'estimaient, une bonne base pour un mariage selon l'Anglois qui avait suffisamment vu les ravages de l'amour et de la passion pour ne pas s'y risquer. Mais serait-ce suffisant pour Désirée?
Il lui sourit.


« S’il te plait ?»
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Desiree.
Elle ne rougit pas tant que ça finalement quand il la regarde, même si c'est pour l'accuser de ne connaître que des jurons de marins.
Elle lui sourit même, parce qu'elle est bien, là. C'est doux, c'est tendre, c'est calme malgré l'urgence.
L’œil unique peine un peu, ne sait où se poser, où regarder. Le bleu, le vert ? Ou la bouche, pourquoi pas ? Mais cela semblerait une invitation, un manque d’intérêt pour ce qu'il dit, alors qu'elle le sent bien, c'est sérieux. Sont-ce déjà des adieux ?
Non. C'est pire.


Je veille toujours sur elle.

Je ne m'endors pas tant qu'elle passe dans les bras de son mari violent, même si je sais qu'elle aime ça. Je dors par terre dans sa chambre quand elle manque de mourir en accouchant.
Je pars à la guerre avec elle quand la guerre a détruit mon visage et l'image que j'avais de moi.
Elle se tait. Elle ne dira pas pas tout ça.
Elle ne dira rien. Ou presque.

Je sais à quel point elle compte pour toi, oui.

Les premières amours, la passion dévorante, la fin. Enzo. Elle pense tout savoir. Elle n'en sait que quelques bribes, mais probablement assez pour comprendre. Elle avait un Thorvald, il avait une Gabrielle.

La fin de la phrase met quelque temps à se frayer un chemin dans les méandres de son cerveau. Parce qu'elle est totalement inattendue, même si longuement espérée, il faut bien l'admettre.
Les deux mains blanches glissent dans le cou mâle, encadrent le visage. Et l’œil unique scrute. Sonde, longuement. Se moque-t-il ? Il a l'air bien grave, pourtant. Elle hésite.
Raisonnablement, il faudrait dire non. Rien ne va dans le bon sens. Ils se quittent ce soir pour deux camps séparés. Ils servent deux personnes qui se séparent.
Mais il y a caché au fond de la blonde borgne une jeune fille qui s'inventait des histoires pour oublier les mains grasses qui se posaient sur elle, il y a des années. Une jeune femme qui a nommé ses enfants Artur et Iseult, d'après les histoires d'amour les plus populaires de l'époque. Alors finalement, les circonstances, on leur dit flûte, et le contexte, on l'oublie. Vite.


Oui.

La passion, ça va bien quand on est jeune. A leurs âges, une solide amitié et un poil de désir pour pimenter la chose, c'est largement assez pour un mariage serein, et solide.
Mais elle le scrute encore. Elle n'a pas confiance. Elle se demande quand va apparaître le sourire narquois, l'ironie, la phrase qui retournera la situation. Les mots qui pourraient l'anéantir encore. Alors elle se blinde, elle se prépare, et elle attend.

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©Linda Ravenscroft, création Atelier des Doigts d'Or.
Daemon.watson
Oui. And so what ?
Qu’est-ce qu’on fait une fois que la lady a dit oui ? Là en fait, pour être honnête, Christopher se descendrait bien un ou deux verres de whisky bien servis, ça détend et ça met les idées claires avant de parler. Mais Désirée n’a pas de whisky, ni quoique ce soit qui brûle la gorge et vivifie le cerveau, il lui sourit donc, c’est bien aussi les sourires et il recule. Non, pas pour fuir, même si une petite partie de lui pourrait bien avoir envie de disparaître dans la nuit, mais pour poser ses fesses quelque part. Sur le lit par exemple, même si dès la chose faite il se dit que ça fait un peu invitation à une partie de jambes en l’air et que ce n’est vraiment pas son idée première.


« Je demanderai l’autorisation à Gabrielle… Ca se fait je crois. »

Et l’Anglois tend un bras, des fois que sa toute fraiche fiancée ait une envie de chaleur masculine, et de rien d’autre, parce qu’il est gentleman et qu’il ne voudrait pas que Désirée pense que c’est une manœuvre pour la mettre dans son lit.

« En attendant, soyons sage. L’idée d’une nuit de noce me motivera à rester vivant. »

Il veut même bien ne pas approcher les catins à soldats qui ne manqueront pas de trainer autour des armées, il veut même bien renoncer à ses nuits d’errance dans les bas fonds, ou en diminuer la fréquence à défaut de promettre une sobriété absolue dans ses écarts. Christopher la regarde et lui sourit.

« Avec les affaires du Lord et de la Lady, si Gabrielle persiste dans son choix, et je la connais suffisamment pour pouvoir être pratiquement certain que ce sera le cas, je me débrouillerais. J’imagine qu’elle n’envisage pas de rester à Dijon ? Une idée de où elle compte s’installer ? »

Ils ne leur simplifiaient pas la vie les deux, mais ainsi allait la vie, un mariage mourrait, un autre naissait. le plus difficile, Christopher le pressentait déjà allait être de ménager les amitiés et les loyautés d’un côté comme de l’autre.
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Deuil impérial et tout et tout...
Desiree.
Voilà, elle a dit oui et il recule. Pour mieux sauter dans l'inconnu, ou pour fuir à toute allure ? La borgne se raidit et se tend, juste histoire d'être prête. Au cas où...
Au cas où rien du tout. Il s'installe. Et tend un bras, où de soulagement elle voudrait se ruer. Pour en arracher la chemise.
Au lieu de quoi, elle commence par se détendre. Inspirer. Expirer. Desserrer ses petits poings. Espérer que ses ongles n'aient pas trop meurtri les paumes.
Soyons sages, dit-il. C'est malin. Être sage quand on a les émotions qui s'emballent aussi vite qu'une suite de Bach, il en a de bonnes.
Mais puisqu'il lui ouvre les bras, puisqu'il l'invite, elle y va. Elle se faufile et s'installe. Sur ses genoux, pas à côté. Ni comme une putain, ni comme une amoureuse. Quelque chose entre les deux, dans la zone floue.


Cela se fait oui, il faut le lui demander. Et au comte aussi, puisque vous êtes son vassal. Elle décidera pour moi, lui pour vous. Elle dira oui, il dira non. Il veut que tu épouses Justine et que tu éduques ses bâtards comme tes fils légitimes.

Son opinion sur le Comte n'est pas très objective, c'est certain. Et si elle sait que la favorite a fui, elle sait aussi qu'Enzo la retrouvera, et qu'elle reviendra, surtout avec la promesse de devenir comtesse à la place de Gabrielle. C'est fou comme elle croit tout savoir.


La comtesse a déjà suggéré que je te prenne comme amant. Parce que les maris sont trop contraignants. Je ne sais pas ce qu'elle pourrait penser à l'idée que son premier amour et amant épouse sa dame de compagnie de basse extraction.

Quant à où ils allaient vivre, ça...

Je n'en sais rien. J'aurais bien aimé à Valsiger, c'est joli et la mer n'est pas loin. Mais il paraît qu'on ne peut pas. Je ne sais pas ce qu'elle voudra faire, pour le moment elle souhaite voyager.


Elle ne put retenir une moue. Voyager, elle n'aimait pas. Il fallait laisser les enfants, subit les cahots dans la voiture – grands dieux, il n'y aurait plus de voiture, jamais Gabrielle ne pourrait entretenir un équipage ! Voyager en charrette, quelle infamie... Enfin, si Lancelot avait pu le faire pour Guenièvre, elle pourrait le faire pour Gabrielle, sans aucun doute.


Et je ne sais même pas par où elle veut commencer.


Elle, elle commencerait bien par retirer sa chemise à l'anglois, pour mieux découvrir ce qui se cache dessous. Mais puisqu'il voulait être sage, elle le serait.


Si on survit tous à cette guerre. Et si elle ne dure pas trop longtemps.


Ne plus faire de conjecture, ça fait penser à la guerre, aux chevaux, à leurs sabots parfois ferrés, aux lames et aux pointes. Se blottir contre un fiancé, c'est mieux. L'embrasser aussi, d'ailleurs.
Combien de temps ont-ils eu à partager avant de se séparer et de partir chacun vers une armée ?
Trop peu, probablement.

Et les journées suivantes sont trop longues.
Dormir sous la tente, déjà.
Subit les conversations tendues de désir de Gabrielle et du Comte d'Aubusson, passe encore.
Mais ne pas savoir où était son beau fiancé tout neuf, ça, c'était intenable.
Ça, et ne pas pouvoir parler.
C'est beau, pourtant, un secret. Surtout un comme ça. Ça réchauffe au cœur de la nuit.
Sauf quand on passe ses journées à se torturer pour savoir comment diable on pourrait faire passer un message entre les lignes ennemies.
Juste pour avoir des nouvelles. Juste savoir qu'il est en vie.

Alors forcément, quand un matin on trouve près de soi, au réveil, un message et une fleur sauvage, on en devient fébrile. Les mains tremblent en déroulant le mot. Et quel mot !



Citation:
Je n'ai pas voulu te réveiller.
La désertion, ce n'est pas très honorable, mais se battre contre ceux qui comptent l'est moins encore.

C.



Comment diable avait-il pu en arriver à déserter un camp, ça... Elle n'en savait rien. Son âme romantique voulait y voir Tristan abandonnant l'oncle Marc et sa place de favori à la succession pour Iseult, avec Enzo dans le rôle de Marc, forcément. Mais son côté terre à terre y voyait la loyauté sans faille qui avait toujours attaché le riche anglais à Gabrielle, seul et unique amour de sa vie.
Dans tous les cas, c'était romantique. Ça lui plaisait.

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©Linda Ravenscroft, création Atelier des Doigts d'Or.
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