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[RP délocalisé] La campagne, c'est bien pour penser à rien

Gabrielle_montbray
        « Oh its such a perfect day
        I'm glad I spend it with you
        Oh such a perfect day you just keep me hanging on
        You just keep me hanging on
        Just a perfect day
        Problems are left to know
        Just a perfect day
        You make me forget myself
        I thought I was someone else
        Someone good

        You're going to reap just what you sow »

        - Lou Reed, Perfect Day -



      - Dans les bois - Gabrielle, Enzo et Khah -


La campagne. Verte et silencieuse. Calme et déserte. Ennuyeuse presque. Mais pas quand on se déplace avec toute la maisonnée ou presque. Le Comte Impérial de Solms était en déplacement et l’immense convoi qui était le sien ne passait pas inaperçu. Le campement qui était le leur - puisqu’il avait été décidé de camper plutôt que de tenter de trouver des relais de campagne suffisamment grands pour tous les accueillir - avait été monté et les drapeaux aux couleurs du couple de nobles claquaient dans le ciel bleu de ce début de printemps.

Mais pour l’heure, Gabrielle et Enzo avaient quitté le campement, suivis par Khah, le géant nordique garde du corps d’Enzo, et s’étaient enfoncés dans la forêt. La Comtesse était restée relativement silencieuse, après tout ils étaient à la chasse et on n’approche pas le gibier en parlant en permanence. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle Gabrielle n’avait pas décliné l’invitation de son mari faite la veille avant qu’il ne découche et ne passe la nuit en d’autres bras. Elle aurait pu trouver mille excuses pour le fuir. Probablement même qu’il les aurait acceptées, faisant son mari généreux qui accorde à sa femme le droit de lui faire la gueule après une nuit d’infidélité. Une de plus. Mais Gabrielle n’avait rien dit. Elle s’était contentée de le toiser de son regard bleu sombre glacial un instant avant de monter sur sa monture et de se diriger vers les sous-bois. Depuis, ils n’avaient échangé que des banalités. Des informations techniques sur le pistage du gibier et de pathétiques amabilités sur la douceur de l’air de ce jour. Gabrielle n’avait pas demandé si sa nuit et sa matinée avaient été bonnes. La réponse certainement lui aurait déplu. Et Enzo semblait respecter son envie de ne pas parler. Il n’y avait de toute façon rien à dire. Il n’allait pas lui raconter sa partie de jambes en l’air, elle n’allait pas lui raconter sa misérable nuit de solitude et de peine. Et s’il le voulait, Khah ferait un interlocuteur tout à fait plaisant pour Enzo.

Ils avaient mis pied à terre et suivaient la piste indiquée par les chiens, les trois grands bleus de Gascogne d’Enzo, qui furetaient partout, la truffe au ras du sol, tournant et virevoltant dans la forêt. Puis au détour d’un virage sur la gauche, ils le virent. Il était là, magnifique et fier. Toute l’arrogance du maitre de la forêt. Gabrielle ignora Enzo et Khah, toute à sa contemplation du sublime animal. Elle fit un pas, délicat et léger, retenant presque sa respiration. Les chiens ne bougeaient plus, seules leurs queues s’agitant pus que d’ordinaire montraient leur excitation. La bête allait mourir. Gabrielle n’envisageait pas l’échec. Elle tira délicatement une flêche de son carquois, l’installa sur l’arc, et resta un instant concentrée, admirant les muscles puissants du cerf, ses bois, le port de tête digne de l’animal. Elle songea un instant qu’il y avait beaucoup de significations dans la flèche qu’elle allait décocher et la mort espérée. Le cerf était le symbole d’Enzo, l’animal qu’il avait choisit comme tenant pour ses armoiries. Noble et arrogant, beau et infidèle. Il n’aurait pu mieux choisir. Gabrielle banda son arc, retenant une grimace quand ses muscles douloureux se rappelèrent à elle. La veille, quand Enzo l’avait abandonnée sous le prétexte fallacieux de « raccompagner Célestina à sa tente », pour pouvoir mieux la baiser certainement, Gabrielle avait accepté la proposition de Thomas de se battre en duel. Et ce qui ne devait être qu’entrainement potache avait fini de manière plus violente. Gabrielle avait lâché sa colère, sa tristesse et sa frustration à coups de poings sur le corps du Raviné. Il l’avait laissée faire, semblant comprendre ce besoin de cracher sa rage dans la violence et de s’abimer le corps pour apaiser l’âme.

Il était là, au bout de sa flèche. Gabrielle visualisa le trajet du projectile dans sa tête, calculant le mouvement du cerf qui ne manquerait pas de prendre son élan dès qu’il entendrait l’arme fendre l’air calme de la forêt. Elle attendait le moment idéal, calculant la trajectoire parfaite pour ne point risquer de laisser s’échapper sa proie. La flèche partie dans un claquement sec. Le cerf tourna la tête vers eux et Gabrielle le jurerait, la dernière chose qu’il vit vu deux yeux bleu sombre qui le fixaient. Et déjà les chiens couraient vers l’animal agonisant.
La Comtesse tourna la tête vers les deux hommes et leur sourit légèrement. Sans un mot, elle sortit sa dague de son fourreau et la tendit à son mari.
Gabrielle avait sonné l’hallali. Enzo ferait sonner le glas.


------------------------
Traduction citation :

C'est une si belle journée
Je suis si heureuse de la passer avec toi
Une journée si parfaite, tu ne me laisses jamais seule
Tu ne me laisses jamais seule
Rien qu'une journée parfaite
Tous les soucis ont disparu
Rien qu'une journée parfaite
Avec toi je m'oublie
Je pense être quelqu'un d'autre
Quelqu'un de bien

Tu récolteras ce que tu as semé

Titre : Georges Wolinski

_________________
Khah
- Dans les bois - Gabrielle, Enzo et Khah -

Khah suivait le couple comtal. Ils avaient décidés de voyagé à cheval, lui à pied. Leur allure lui permettait aisément de les suivre. Aussi le silence avait gagné le petit groupe. Un silence lourd, pesant. Le Géant avait dégainé sa hache immense, qui reposait sur son épaule. Seuls quelques banalités en début de chemin avait fusé, puis depuis, plus rien. Seul le léger bruit de respiration des chevaux, leurs sabots contre le sol, et ses propres mouvement rompaient le silence. Dieu que c'était calme. Le mercenaire était habitué au silence, c'était une seconde nature chez lui, et quand on lui avait demander accompagné le couple comtal, il se doutait de l'ambiance qui règnerait, mais cela ne le dérangeait pas. C'est pourquoi le géant marchait avec eux, pas très loin.

Et puis, il entrèrent dans la forêt. Un endroit aussi dangereux que captivant, la forêt renfermait une histoire, un passé, un présent et un futur. Il était assez étrange de ce dire que la plupart de ces immenses arbres avaient vécu plus longtemps que vous, et vivraient très certainement bien après vous. La forêt.. Un lieu qui pouvait être un refuge, comme un piège mortel, une réserve inépuisable de nourriture, comme l'endroit regorgeant le plus de poison. La forêt.. Éternelle source d'inspiration des poètes, mais aussi éternel cimetière de corps, arraché de la vie par de fourbes êtres... La forêt... Toute une contradiction, en un seul mot. Oui, mine de rien, le barbare en avait dans la caboche, et ce, même si il avait du mal avec certains mots ou certaines expressions française.

Puis la comtesse mis pied à terre. Le temps semblait s'être arrêté, si bien qu'il lui paru attendre une éternité avant qu'elle ne porte la main à une de ses flèches. Tous était captivé par l'animal mais pas un bruit ne se faisait entendre. La jeune femme banda l'arc, doucement. Le bruit de la corde, tirant sur le bois, se fit entendre, presque imperceptiblement. Khah assistait à la scène, le souffle retenu, attendant que le coup frappe la bête. Car il en était sur, le coup ferait mouche. C'était un de ces moments ou le doute laisse sa place à la certitude, une certitude qui ne laisse pas de place au doute. Et la flèche partie. Elle partie avec vitesse et force, le noble animal n'eut le temps que de tourner la tête, captant le regard de son bourreau. La flèche atteignit sa cible, et le Cerf tomba dans un bruit sourd. Khah, le souffle revenu, regarda la comtesse se retourner, un petit sourire aux lèvres. Il hocha la tête et comme pour la félicitée:


Joli coup, Adelskvinde.


Le coup était effectivement parfait. Aucun n'auraient pu faire mieux, même le plus grand maitre archer. Précis, puissant, rapide, la comtesse n'avait laissé aucune chance au noble animal.
Celestina.
[Au campement, Célestina avec ses pensées.]

Il n'y avait rien eu la nuit dernière. Célestina était toujours une pucelle en manque de sentiment, de chaleur et de réconfort. Aussi, à la lumière du jour, assise au campement, la di Leostilla lisait et relisait une lettre qui était destinée à son cousin. Lui annonçant qu'elle avait la somme, que la dette serait réglée. La jeune femme avait un instant songé après la nuit à partir sans demander son reste. Abandonnant le Comte et son accord. C'était à cet instant, lorsqu'assise elle pensait à ses actions. A ce qui l'avait amené là, a ce qui l'amenait à commettre cette folie. Aujourd'hui personne ne savait, sûrement que la Comtesse avait quelques doutes, ne lui avait-elle pas avoué un jour ? Le Comte savait. Seuls eux savaient et cela était légèrement réconfortant. Rien ne laissait penser en publique que la jeune femme avait une attirance pour le Comte, ce l'interdisant. Et pourtant, Célestina ne pouvait s'empêcher de penser à son retour en Savoie. César serait qu'elle ne serait plus vierge, pourrait-il encore en profiter ? Si le Duc de Nice l'apprenait en retour, si elle n'y perdait pas sa tête elle serait renvoyée en Italie. Offert en mariage à un bourgeois, un homme assez riche pour ne pas déshonorer la famille mais il ne serait pas un noble, il ne serait pas alors forcément regardant à sa pureté. C'était chiant d'être une trouillarde.

Cela aurait pu paraître futile. Après tout, la jeune femme s'était mise elle-même dans cette situation. Abandonnée, sa seule barrière avait été dans les dépenses. Robes, bijoux, tapisseries, livres, parfums, tout y passait pour combler le vide affectif qui régnait dans son coeur. Sans cesse à ressasser ce qui lui arriverait. Célestina avait le sommeil léger et dans le campement où certains bruits la réveillaient si vite. Que c'était débile d'être aussi dépensière.

Et puis le tournant des sentiments. Un coup, elle le voulait, un coup non. Un coup, elle voyait en lui le fait d'être une marchandise, un coup elle voyait en lui, une femme qu'on désire. Son cousin l'aimerait-il un jour lui ? L'aimait-il déjà ? Pour lui en vouloir ainsi pour quelques centaines d'écus elle en doutait. Pour conclure, c'était idiot son côté naïveté.

Pour aujourd'hui, la Savoyarde broyait du noir. A sa façon certes mais, elle était prise de doute, de peur, de remords, d'envie et en plus de ça, avait froid.
Desiree.
- A la Claire Fontaine, genre au bord du même ruisseau qu'Aliote, pas bien loin du camp -

    À la claire fontaine
    M'en allant promener
    J'ai trouvé l'eau si belle
    Que je m'y suis b...


Merde...
fût grommelé entre des dents serrées.

La place était prise, et par une jeune beauté blonde, avec ça. A n'en pas douter, une donzelle prochainement déflorée par Monsieur le Comte. Si ce n'était déjà fait.

En tout cas, pas question pour la balafrée de se baigner à côté d'une jeune fille en fleur, la comparaison serait trop douloureuse. C'est qu'on enfante pas deux fois après une vie de tapin, sans compter le passage sous les sabots d'un cheval, sans en porter quelques stigmates.

Bref, elle en serait quitte pour se débarbouiller ailleurs.

La blondine, son panier de flacons à la main, chercha donc un autre endroit, au bord du même petit cours d'eau. Cela ne lui prit que quelques minutes. C'est l'avantage, en rase campagne.
Un bosquet de bouleaux, une branche ou déposer avec soin sa robe de soie la plus simple à enfiler - celle avec des lacets uniquement devant et aux manches donc - une pierre plate où déposer son petit panier de simples. Un regard à droite, un à gauche, et un changement de chainse. Le luxueux coton va rejoindre la robe de soie, et le lin qui pique est enfilé sur la peau fragile. Les chaussures de cuir fin sont retirées, les bas de soie et leurs rubans aussi.

Il est grand temps de s'avancer dans le courant vif du ru. Un orteil, un frisson, un pied, un frisson, un second, un frisson. Ça pèle, quoi. Suffisamment pour que l'idée de battre en retraite avec le reste des "accompagnateurs" dans une auberge lui fasse envie !
Sauf que ça signifie aussi quitter "sa" Dame, et de cela, il ne devrait plus en être question.

Une inspiration plus loin, la voilà à genoux au milieu du courant vif, une éponge dans une main et un savon parfumé dans l'autre, piaillant tout bas contre le froid.

C'est con, hein ? Mais c'est toujours dans ces moments là qu'elle pensait à sa solitude. Quand on se gèle au fond d'un ruisseau ou d'un lit, et qu'on se dit que si on avait un corps chaud à enlacer, on aurait peut être pas la poitrine douloureusement pétrifiée.
Et la balafrée, elle, quand elle pense "corps chaud", elle pense "géant", Rose Pourpre et bon vieux temps, pas si lointain. Quelle connerie d'avoir choisi un savon à la rose !
Il sent toujours la rose, Thorvald. Et le musc, un peu, aussi, et l'homme, surtout après des ébats houleux.
Quel enfoiré !
Il n'avait même pas réagi quand elle a dit qu'elle partait.
Non ce n'est pas de l'eau dans ses yeux, c'est le savon, ça pique.
Quel enfoiré, bordel !
Elle n'avait aimé que lui et lui il ensemençait tout le royaume. Avant de se tirer au couvent. Il allait bien se démerder pour engrosser la moitié des nonnes et la Mère Supérieure, à tous les coups.
Quel enfoiré, d'oser se rappeler à elle quand elle essaye de prendre un bain glacé !
Et tout ça sous l’œil goguenard d'un rossignol qui se la pète sur une branche, à chanter gaiement.
Sans déconner, il croit que c'est le moment ? Il a le cœur à rire, elle l'a à pleurer.
Enfoiré de rossignol. Enfoiré de Thorvald.
Voilà, c'est dit, elle le hait, elle hait la terre entière, et le rossignol, elle va le caillasser.

Un petit caillou bien pointu est ramassé au fond du ruisseau. Une petite main le serre bien fort avant de le jeter de toutes ses forces à l'oiseau.

Il lui faut finir de se laver à présent, elle a séjourné assez longtemps dans l'eau gelée. Et le contraste entre l'eau tiède de son visage et l'eau gelée sur ses cuisses est assez violent.
Saloperie de savon à la rose.
C'est la rose qui avait tout déclenché.
Ou bien Thorvald.
En tous cas si elle s'enrhumait, ça serait de sa faute à lui !

L'éponge savonneuse passe et repasse, jusque dans les cheveux qui avaient besoin d'un bon coup de dépoussiérage. Quel dommage qu'Ingrid ne soit pas là, elle aurait pu lui démêler les cheveux et la consoler de l'absence de Thorvald. Une gouvernante, c'est un peu comme une nounou, même quand on frise les trente balais.
C'est un peu ce qu'elle espérait faire pour sa Comtesse, aussi.
Alors il allait falloir qu'elle arrête de larmoyer pour un grand débile incapable de se remuer le cul pour ses enfants.
Voilà.
C'était dit et décidé, c'était la dernière fois qu'elle pleurait sur l'absence de son enfoiré de géant. Fi-ni.

Un dernier coup de rinçage, allongée dans le courant, et la voilà debout, à jurer à en faire rougir un marin, tordant ses longs cheveux blonds et retirant sa chainse trempée pour s'enrouler dans un drap.
Et après tout, il fait beau. Cette grosse pierre là est bien sèche.
Et il ne faut pas qu'elle retourne au camp avec des yeux rougis de larmes.
Alors autant prendre le temps de sécher au soleil, enroulée dans son drap.
Voilà.
Ça lui permettra de refouler son géant loin au fond de sa tête.

Il y a longtemps que je t'aime, jamais je ne t'oublierais. Enfoiré.

_________________

©Linda Ravenscroft, création Atelier des Doigts d'Or.
Daemon.watson
    [ Autour d’un feu au campement – L’Anglois ]


Là où le Lord allait, je le suivais, je ne demandais même pas pourquoi ni où, je suivais, fidèle et loyal, alors pourquoi pas au vert pour fêter l’arrivée du printemps, ça m’allait bien à moi, je pouvais chevaucher, passer du temps avec les gens de la mesnie et les invités du Lord et de la Lady dans un cadre différent, et surtout, je pouvais m’entrainer à l’arbalète sans risquer de crever un œil à quelqu’un qui aurait eu la malencontreuse idée de passer entre la cible et moi.

Je contemplais également les agitations du couple comtal à distance mais avec attention, un peu inquiet que j’étais à propos de la Lady, et je tenais compagnie au Lord, agité par quelques tentations, l’une blonde, l’autre brune, toutes deux présentes et illégitimes, et je me disais qu’il ne serait pas long avant que je me doive d’organiser quelques escapades au goût sulfureux d’adultère. Mais pour le moment tout était tranquille , le Lord et la Lady roucoulaient, ils étaient partis en forêt tous les deux et la présence de Khah ne me faisait pas craindre que la Lady enfonce une flèche dans le gosier de son mari. Ils finiraient de toute façon par s’envoyer en l’air, contre un arbre si leur garde du corps se montrait assez discret ou dans la chaleur de leur tente plus tard. Leur amour était ainsi fait, de grandes engueulades sonores suivies de retrouvailles au lit toutes aussi sonores, et c’était très bien ainsi, c’est quand la Lady sombrait dans le noir de ses pensées que je m’inquiétais le plus, les petites filles trop sages cachent toujours quelque chose.

C’était calme aujourd’hui, et j’avais envie de me laisser aller à la tranquillité d’une journée sans vice ni vertu, je m’étais donc installé près d’un des feux du campement, entretenus jour et nuit, je regardais les allées et venue des uns et des autres, et pour me donner une contenance autre que la glandouille, j’étais occupé à faire une beauté à mon arbalète et à faire briller le corbeau en métal qui la décorait.
Rastignac
    Au camp, là où il ne se passe rien, ou presque...


A dire vrai, les parties de chasse ne l'avaient jamais intéressé ; aussi avait-il prudemment décliné l'offre qu'on lui avait faite. D'une présence d'esprit contestable, il avait décidé de rester au camp sous prétexte de « se reposer ». En réalité, il escomptait d'avantage panser ses plaies à coups d'armagnac. Ces douleurs qui l'avaient saisi la nuit passée ne s'étaient pas calmées. Tout au contraire, semblaient-elles s'attiser d'heure en heure ; tel un feu qui prendrait en été. Situation délicate pour le coupe-jarret qu'il était ; car Dieu sait que corps estropié fait mauvais guerrier. Cependant, il n'était pas homme à se plaindre... ni d'ailleurs homme à vouloir se soigner. Aussi fallait-il lui trouver quelque chose pour l'occuper, pour lui permettre d'oublier ses souffrances fût-ce un infime instant.

Fort heureusement, le camp n'était sans distraction. Ce n'était d'ailleurs ni le lac ni la forêt qui suscitaient son intérêt, mais bien la forge, haut lieu de villégiature pour âmes endurcies, et amateurs de discussions « viriles ». Car outre, les diverses compagnies féminines qu'il se plaisait parfois (souvent) à tourmenter, le Rastignac cultivait un goût certain pour les dagues, épées, armures ou boucliers. Chacune de ces composantes constituait la parure idéale, d'un soldat accompli. Or, il n'était pour l'heure, faute de moyens, pour tout et pour tout doté que d'une simple épée, généreusement offerte par son « employeur ». A cette précarité certaine, il se devait de remédier.

Parti de sa tente, jusqu'à la forge, il suivait le sentier crotté, la mâchoire fermée et la démarche incertaine, pour ne pas dire chaloupée. Alcool et fièvre n'ont jamais fait bon ménage. Le chemin lui parut à ce titre plus qu'une éternité. Il arriva cependant jusqu'à la forge..., déserte. Un juron fusa cette-fois entre ses lèvres. Il était plutôt de nature solitaire et asociale, certes, mais un peu de compagnie ne le débectait jamais. En l'occurrence, celle d'un forgeron s’avérait, à bien des égards, utile et nécessaire. La frustration n'en fut que plus grande. Par chance, la meule était vide, et son épée mal au point. Maigre lot de consolation. Quitte à s'occuper, il s'installa pour l'aiguiser, sifflant un refrain, qui ne cessait de l'obnubiler. Infernale ritournelle.



Et qui êtes-vous, seigneur,
Pour que je doive m’incliner si bas ?
Rien qu’un chat d’une autre fourrure,
Voilà seigneur, votre vraie nature.
Fourré d’or ou fourré de rouge,
Un lion, Dites-vous, a toujours des griffes.
Sachez alors les miennes sont aussi longues et acérées que les vôtres.
Thomas.levrat
[Dans les bois, rivière. Pas loin de Désirée et Aliote, mais assez quand même]

Il s'était levé un peu après tierce, laissant la tiédeur et la douceur du corps de Casandre dans la couche qu'ils partageaient jusqu'à leur retour à Dijon et avait décidé de courir un peu - les bois donnant une certaine difficulté au parcours de par l'irrégularité du terrain. Il devait faire attention où il mettait les pieds tout en restant concentré sur son parcours et faire attention à ne pas se prendre une branche trop basse ou trop haute. Il remarqua un endroit proche de la rivière où il s'arrêterait sûrement une fois son tour terminé, histoire de se rafraîchir. Mais pour l'heure, il continua son chemin, à son rythme. Ne faisant pas de pause mais de petites foulées pour s'économiser, jusqu'à ce que son corps le somme d'arrêter. Il revint donc à l'endroit qu'il avait vu auparavant, soufflant lentement pour reprendre sa respiration et...

Et merde.

Une blonde, près de la rivière. A moitié nue. Ou juste avec une chaisne, mais c'était tout comme, tant le vêtement ne cachait pas grand chose des formes voluptueuses de sa propriétaire. Un rictus indéchiffrable se dessina sur sa gueule balafrée et il rebroussa prudemment chemin, essayant de ne pas faire craquer les branches, ni de trop les secouer.

Direction l'amon, histoire de se trouver un coin tranquille.

Et merde bis.

La balafrée était en train aussi de se foutre à poil, ses vêtements luxueux posés sur une branche. Il siffla entre ses dents, détournant les yeux, mais pas assez vite pour ne pas voir que la Désirée, sous sa gueule de bête de foire, était encore assez bien faîte de sa personne. Là encore, il tourna les talons, mais cette fois-ci en faisant du bruit. Et le rictus de se tordre un peu plus. Il en avait marre des blondes qui lui piquaient la place, plus encore lorsqu'elles avaient décidé de se baigner à l'endroit pile que lui avait choisi.

Il continua donc un peu plus loin, essayant toutefois de rester à distance raisonnable du campement. Il mit quelques arbres supplémentaires entre lui et la blonde pour se trouver un coin qui ferait largement l'affaire. Quelques rochers pour jouer au lézard et surtout, pas de blonde dans les environs.

Il se déshabilla complètement et laissa ses vêtements et ses bottes en tas près de la berge, gardant ses boucles d'oreilles – la crainte que quelqu'un de la mesnie voit son dos tatoué ayant disparue depuis quelques temps. Il tâtonna à la recherche de sa besace enfouie sous ses habits et en sorti un savon coupé en deux – astuce qu'Enzo lui avait donné un soir – qu'il posa sur la berge, en retenant une grimace. Il glissa ensuite sa main dans l'eau et se rafraîchit la nuque histoire de voir s'il pouvait plonger directement dedans.

C'était froid, mais il avait chaud.

Il plongea nu comme un vers et resta quelques secondes sous la surface, jusqu'à ce que ses poumons implorent grâce. Il sortit la tête de l'eau en s'ébrouant comme un chien avant de venir récupérer le savon et de se récurer de fond en comble, jusqu'aux cheveux. Il se frotta toutefois prudemment, surtout sur le flanc droit.

En effet, suite quelques coups échangés avec la Comtesse pour un entraînement qui avait tourné au pugilat, il avait récolté un coup de bâton plus fort que les autres dans les côtes. Mais si il avait plutôt bien encaissé le choc et que rien n'était cassé, un bleu avait toutefois prit naissance à cet endroit. Il aurait pu cesser le combat lorsque cela s'était transformé en défouloir. Il aurait même pu éviter de lancer ce duel. Mais il ne l'avait pas fait, car il avait vu dans les yeux de la Comtesse la même douleur que celle de Casandre la veille. Un sentiment d'abandon extrême, qui ne pouvait trouver pénitence que dans cette catharsis.

Alors, il l'avait laissé faire, même lorsque le bâton avait laissé place aux poings. Parce qu'il comprenait ce besoin de se défouler jusqu'à ne plus rien sentir, lorsque lui-même participait à ses combats clandestins.

Il grogna lorsque ses doigts appuyèrent un peu trop fort sur sa peau bleuie et se rinça ensuite en s'immergeant à nouveau, avant de rejoindre ladite berge. Il enfila uniquement son pantalon et, profitant d'un soleil dont les rayons n'étaient pas encore trop agressifs pour sa peau, s'étendit sur le sol, les mains croisées derrière la nuque, yeux fermés, sa besace sous sa chemise pour lui servir de coussin et ses bottes juste à côté.
Malycia
*Mais dans quel état j'erre....Que suis je venue faire dans cette galère!

Aux prises avec des sentiments contradictoires, la brune flamando_bretonne, qui n'était bretonne que par son titre, déambulait autour du campement comme un lionne qui flairait une proie...mouais surtout comme une lionne affamée dont l'estomac insatiable n'était pas satisfait du menu qu'on lui servait depuis quelques jours.
A la chasse on ne l'avait pas conviée, qu'à cela ne tienne elle tuerait le temps d'une autre façon, comme...oui comme quoi, si vous avez une idée je suis preneuse, car là la brune se faisait chier grave, rien à faire, même pas un vaurien à qui tanner le cuir, ou un petit animal à torturer, la lose quoi.
C'était donc sur la bouffe qu'elle avait décidé de se faire les dents, sauf que pour l'heure, les chasseurs n'étaient pas encore revenus....balançant un coup de pieds rageur dans une motte de terre elle se mit à songer à ce qui l'avait amenée là, et c'était pas brillant brillant.

"Commençons par le début, les Flandres, hum non là je remonte trop loin, donc la Bourgogne; une balade entre amis, des amis qui se font plus ou moins visibles, pour ne pas dire totalement invisibles, une soirée en taverne qui se transforme en invitation par un pot de miel, direction Dijon, pas terrible la transition, mais une invitation par un pot de moutarde ce n'est pas très glamour.
Pour la comparaison au pot de miel, c'est surtout en raison des mouches collées autour, et sont plutôt nombreuses...bref, elle se retrouvait là sans trop savoir pourquoi, on lui avait parlé d'Helvêtes, elle y avait vu ses désirs de vengeance s’exaucer, sauf que pour le moment elle piétinait surtout des fourmis, pareil que pour les mouches y en avait partout.
Pour la petite anecdote, pendant son séjour à Dijon, elle avait troqué sa hache contre une magnifique épée finement décorée, où elle l'avait trouvée?...dans la taverne des deux fères pardi, en visitant les lieux elle n'avait pu résister, quant à la propriétaire, elle n'était autre que Gabrielle...."

Autour du feu elle avait aperçu celui qu'Enzo nommait l'anglois ou son bras droit, mais elle ne l'avait vu que de loin, et ne l'avait jamais vraiment approché, comme une bonne partie du groupe qui composait la petite troupe.
Parmi eux elle ne se sentait pas à l'aise, sans évoquer le regard glacial que lui lançait l'épousée lorsqu'elle paraissait, ou d'autres qui percevaient assez mal sa présence et surtout les propos parfois acide qu'elle pouvait tenir...sauf l'avocat...l'avait il comprise lui, malgré la froideur dont il se vêtait lorsqu'ils étaient amenés à discuter.
Tout ça pour en revenir à dire qu'elle s'emmerdait..un peu..beaucoup...passss...vous l'aurez compris.

Installée non loin du lieu où l'anglais nettoyait son arbalète, elle lorgnait l'objet comme un chat lorgne une souris, prête à bondir pour lui chiper.
L'arbalète; magnifique objet s'il en est pour une femme dont les armes n'ont presqu'aucun secret pour elle, n'est pas fille de général pour rien non plus.
Elle était habituée à manier depuis son plus jeune âge toutes les armes que son père avait pu lui mettre entre les mains, quand d'autres allaient au jardin d'enfant, elle c'était dans l'armurerie de son géniteur qu'elle faisait ses premiers pas.
Pour un peu elle en soupirerait, mais ses soupirs elle préférait les garder pour d'autres moments plus..hum..humm...hmmm...
Donc...d'ordinaire plus bravache elle ne se sentait pas l'aborder pour lui demander de lui prêter, vu le soin qu'il y apportait elle doutait fortement qu'il acceptât, surtout à une étrangère...
Sortant sa dague de sa botte elle commence alors à tailler la pointe de fines branches, à défaut d'arbalète pour tenter de chasser du petit gibier, elle se confectionnait des flèches, sans grande conviction, mais vu qu'il fallait s'occuper...sauf que la lame de sa dague semblait émoussée, à moins que ça ne soit le bois qui était trop dur pour sa lame qui avait déjà trop servi?


Vérole! comme dirait Quiou, j'ai vraiment la poisse moi! A croire que même les dieux sont contre moi aujourd'hui

Secouant sa chevelure d'ébène, elle grogne, râle, peste, jure aussi, mais là je l'auto censure, finit par se relever et quitter son observatoire à regret, c'est qu'il n'était pas si vilain l'anglois à reluquer.

Où trouver en ce lieu si loin de tout un rémouleur, c'est peut être à cet instant que les elfes des forets l'ont prise en pitié, un homme au pas incertain, pour ne pas dire chaloupé (pour paraphraser Rastignac^^) qui semblait surtout bourré s'éloignait dans un sentier son épée pendante à son côté.
Piquée par la curiosité elle le suit, de loin, mais pas trop pour ne pas le perdre de vue non plus, et bingo,elle n'est pas mécontente de l'avoir suivi lorsqu'elle découvre la meule qu'il commençait à faire tourner.
La dernière strophe de la chanson qu'il fredonne l'a fait sourire,et pour ne pas le surprendre par une entrée soudaine,elle n'était pas suicidaire non plus, elle entonne une chanson en flamand, bien qu'elle ne maitrise pas tellement l'accent.


Zij zullen hem niet temmen, de fiere Vlaamse Leeuw,
Al dreigen zij zijn vrijheid met kluisters en geschreeuw.
Zij zullen hem niet temmen, zolang een Vlaming leeft,
Zolang de Leeuw kan klauwen, zolang hij tanden heeft*.


Qu'elle continue en français dans le texte, histoire que l'homme comprenne pourquoi elle s'est mise à entonner cet hymne.
Le Lion....celui des Flandres, la fière.


Ils ne le dompteront pas, le fier Lion de Flandre,
Quoiqu'ils menacent sa liberté par des chaînes et des cris.
Ils ne le dompteront pas, tant qu'un Flamand vivra,
Tant que le Lion pourra griffer, tant qu'il aura des dents.


*écrit par le dramaturge Hippoliet Van Peene
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Enzo
    [ - La veille, Enzo et Célestina ]

Il l’avait raccompagnée, la pucelle blonde. Et pas que, même s’il s’était bien gardé d’en parler à quiconque, quoique les soupirs et peut-être bien les gémissements de la blonde n’avaient sans doute pas fait sourde oreille chez les gardes non loin. Surtout celui que le Comte avait mis devant la tente pour calmer les inquiétudes de la savoyarde. C’est d’ailleurs d’autres inquiétudes – selon Enzo – qu’il calmait sur la fourrure étalée sur la couche, les yeux vert dans ceux bleus de la jeune noble. Des mains qui touchent et caressent, des mains qui vont et viennent sur le corps dénudé de la jeune femme, des mains qui dessinent les agréables rondeurs, qui glissent sur de la cuisse, englobent un sein. Des mains qui découvrent et font éveiller l’envie et le plaisir chez Célestina. Et c’est une langue qui venait accompagner les gestes maintes fois faits chez d’autres, parfois pucelles, parfois pas, des gestes à la fois doux et conquérants, une langue mielleuse et indécente. Elle était sienne, jusqu’à ce qu’il se lasse, ou pas. Il aurait pu tout simplement accomplir son contrat, dans la contrainte et la douleur, dans le don par nécessité et non par choix, mais Enzo voulait qu’elle ait envie de lui, de son corps, qu’elle se crispe sous ses caresses et découvre que cela pouvait être bon et bien fait. Qu’elle a bien fait aussi de le choisir et qu’il laissera une marque dans l’esprit et le corps de Célestina. Etre plus que celui qui remboursa sa dette auprès de son cousin, être le premier, mais que cela soit une bonne chose, qu’elle s’accroche à ses épaules en murmurant un « Comte » langoureux. Alors il l’avait allumée, jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus, il lui avait fait découvrir la sensation du corps qui s’enflamme, le pouvoir des doigts et d’une langue. Puis alors qu’elle était rouge et soupirante, il l’avait regardée, souriant, avant de l’embrasser doucement, d’un baiser dont elle aurait peut-être voulu un peu plus, mais qui se voulait juste agréable, gentil et rassurant. Puis il s’était détaché, sans quitter son sourire, l’abandonnant là, le corps tremblant, les yeux troubles.

- « Bonne nuit, Célestina… »


    [ - Le même soir, Enzo et Aliote ]

- « Quelle petite salope ! »

Avait-il lâché, frustré du râteau qu’il s’était pris. Il lui avait donné rendez-vous, plus tard, à la Vicomtesse, qu’elle le rejoigne alors que Célestina s’endormirait, le corps chaud, souriante l’espérait-il. Et elle n’était pas venue. Il l'avait attendue de bonne minutes dans un endroit discret, non loin du campement. Il s'était finalement résigné à rentrer au campement, ne sachant toujours pas s’il allait rejoindre son épouse ou pas. Devait-il rejoindre la blonde ? Ça n’était pas une bonne idée s’il voulait qu’elle le réclame et ait envie de nouveau de lui, de ses mains et sa langue, peut-être même un peu plus. C’est donc en ronchonnant qu’il avait légèrement rallongé la route du retour du campement, prenant un chemin qu'il n’avait pas l’habitude de prendre. Il s’arrêta toutefois soudainement, croyant entendre des soupirs. Observant autour, il remarqua la tente médicale puis fronça les sourcils, s’approchant d’une petite tente d’où venait les soupirs. Était-ce Aliote ? La main se tendit pour relever un pan de la tente mais il s’arrêta, soudainement indécis. Et si elle n’était pas seule ? Était-ce une bonne chose qu’il la voit se faire tringler par un autre ? Bien entendu qu’elle n’avait pas le droit – à moins que ce soit contre des écus – mais avait-il vraiment envie de voir rouge parce qu’elle se laissait aller avec un autre que lui ? Voulant finalement en avoir le cœur net, le Comte avait relevé la toile de l'entrée, et la vision du fessier relevé, les mains bien placées pour se faire plaisir, le fit sourire, après la minute d’étonnement. Il était donc rentré, observant sa jeune élève s’exercer avec application à l’art des plaisirs solitaires, la tête dans les coussins. Silencieusement, il était resté là de longues minutes avant de soupirer à son tour et à la faire sursauter. Et ils avaient terminé la nuit ensemble, faisant soupirer et gémir Aliote, en lui faisant découvrir les plaisirs interdits, lui faisant l’amour jusqu’à trois fois dans cette même nuit. Elle aimait ça, la petite et devenait douée, pour le plus grand bonheur du Lord. Au bout de la troisième fois, c’est alangui qu’il l’avait tenue dans ses bras, recommençant au petit matin avant de l’abandonner et de partir sans que Marccoul ne le croise.

    [ - Enzo et Malycia, au petit matin ]

Près d’un feu de camp, sur le chemin vers l’intendance du campement, le Comte était là, assis sur une bûche humide, l’épée positionnée de façon à l’aiguiser consciencieusement. À ses côtés étaient déposés un restant de miche, du fromage ainsi qu’un pot de confiture pratiquement vide qu’il avait pris pour se faire un petit déjeuner. Il n’aurait pas besoin de son épée pour la chasse, mais tant qu’à affuter la lame de sa dague, il avait décidé de faire de même à propos de Freja – froide en occitan – l’épée qui avait déjà vécu deux guerres. Ce sont les pas de la Vicomtesse qui le sortirent de ses songes et de son aiguisage minutieux. Savait-elle que le Comte n’aimait en temps normal mettre que des blondes dans son lit ? Ça n’avait toutefois peu d’importance, puisqu’il s’était pris un râteau la veille, ce qui lui avait profondément déplu. Ce qui avait fait germer l’idée de lui faire payer ce non qu’elle n’avait pas prononcé, mais qui lui semblait si évident au Comte. Peu de gens – et encore moins des femmes – pouvaient lui dire non de cette façon. Il se sentait humilié, comme si on s’était joué de lui et le Comte avait décidé de se venger de la jeune femme, accentuant la tentation qu’il était certain qu’elle avait pour lui. Avait-il vraiment envie d’elle ? C’était une question dont la réponse était difficile. Elle n’était pas blonde, elle avait sans doute couché avec plus d’hommes que lui avait retourné de femmes différentes – peut-être exagérait-il – elle n’était pas laide, mais elle avait cette façon de faire, un peu sauvage et dominatrice qui ne plaisait pas tout au Comte, habituel maitre de ses maitresses. Pourtant, il avait envie de cette tension entre eux qu’il sentait, qu’elle continue, il voulait continuer à jouer et toucher, à embrasser un peu, et la regarder en séduisant. Étudier ses réactions, sentir qu’elle avait véritablement envie de lui, prendre le pouvoir là où il se trouvait, dans la tentation. Et les langues s’étaient mélangées, un peu, les mains étaient touchées, elle l’avait même poussé, pour qu’il tombe à la renverse, sauvage lionne flamande. Et pourtant, une fois encore, il l’avait laissée sur sa faim.

    [ - Enzo, Gabrielle et Khah, à la chasse ]

La lame vint se planter et sectionner la gorge de l’animal, laissant le sang encore chaud se déverser et gicler sur lui, dans un sourire légèrement sadique. Ils l’avaient eu, leur cerf, et malgré la tension et les banalités échangées depuis le départ du campement, alors que l’animal se vidait de son sang, le Comte ne put s’empêcher de tourner la tête et de sourire à on épouse qui avait visé brillamment l’animal. Il n’avait rien dit quand il avait remarqué les légères marques sur les jointures de son épouse, ni sur sa soirée à elle et encore moins sur la sienne. Elle pensait qu’il l’avait passée avec Célestina, alors qu’il avait espéré – peut-être un peu – la passer avec Malycia, mais finalement avait terminé dans les bras d’Aliote, la blonde qui fut pucelle et pour qui il était mentor pour son futur métier de catin. Son épouse avait terminé quatrième dans ce lot d’abeilles qui tournaient autour du pot de miel et il était sans doute mieux pour lui de se taire à ce propos, le temps que les choses de tassent un peu, qu’ils se réconcilient de nouveau dans la colère et le foutre. Comme toujours. Mais le terrain devenait de plus en plus dangereux et les tentations si grandes. Il trouverait bien une façon de se faire pardonner...
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Finlams
    Désertion d'une nuit


Le vieil homme c'était enfuit discrètement du campement , disant aux quelques gardes en service qu'il allait "pisser" et que la montrer a tout le camps risquerait de faire de nombreux complexe ... Des pensées le taraudait comme bien souvent ... Des regrets , de la colère , des souvenirs et ... D'autre choses ... Le vieil homme secoue sa tête pour chasser ces mauvaises pensée en maugréant ... La route est encore longue avant de rejoindre une auberge qu'il a connu il y'a fort longtemps dans ces régions .

Ses seuls compagnons de route , outre ses regrets , sont les quelques rares animaux qu'il entend au loin... Ce qui n'aide pas a faire taire ses voix intérieurs ...Sa seule main libre gantelée dans de l'acier se plaque contre sa tempe pour essayer de faire taire ces rires , ces pleurs , ces horreurs ...

I' m'auront pas ... Jamais ... Chienne ... Laisse mo' oub'ier ...

Continuant de ruminer une colère face a ce qu'il ne peut toucher , il parvient enfin a la fameuse auberge qu'il a fréquenté plus jeune ... Un lieu calme , paisible ... Juste une écurie , une auberge ou les quelques locaux se réunissent pour manger et dormir avant de reprendre leurs vies de misère dans leurs champs ... Le vieux salopard pousse la porte avec son épaule en manquant de s'écrouler ... Les voix se font trop forte ... Ma tête ... Pose sa vouge bruyamment sur la table ...


D'vin !D'vinasse ! J'm'a fous de ce qu'c'est ! Sert mo' !


Le vieil homme pose ses deux mains sur ses temps en attendant son verre ... Ses souvenirs ... Sa jeunesse ... L'humiliation ... Ce sang ... Ces cris ... Sa guerre ... Le poing s'écrase sur le comptoir violemment pour presser l'aubergiste inquiet de voir un homme armé dans une auberge si isolée... A chaque chope , l'homme pose un écus sur le comptoir pour recevoir un autre verre ... Et encore ... Et encore ... Et encore ... jusqu’à ce que la fatigue et l'ivresse le rattrape

Il chancelle finalement de son tabouret en riant affreusement , une expression mauvaise au visage ... Avant de fermer les yeux et de s'endormir couché au sol

Je ne savais pas ...
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Enzo
    [ - Plus tard ]

L'Anglois lui avait demandé s'il avait une lettre à envoyer, puisqu'il voulait écrire à Désirée. Le Comte avait opiné, affirmant qu'il écrirait à Célestina et lui remettrait la lettre, pour qu'un seul coursier fasse le trajet, évitant en même temps d'utiliser celui de son épouse. Une simple lettre pour prendre des nouvelles, ne pas être juste celui qui l'avait faite devenir femme.

Citation:

    À vous, Célestina di Leostilla,
      De nous, Enzo de Montbray-Sempère


    Adishatz,

      Comment allez-vous ? Je n’ai pu vous voir, après notre petite escapade, peut-être étiez-vous fatiguée ? Comment cela se passe-t-il en ville ? Ici, nous attendons tous le moment venu où nos lames cogneront sur celles de nos ennemis. L’atmosphère devient tendue, mais pour l’instant tout se passe bien. J’espère que vous ne vous ennuyez pas trop. Cela ne vous fait-il pas étrange d’être en Empire alors que vous semblez avoir fuit plus ou moins ces terres à cause de votre cousin ? Si je prends de vos nouvelles, ce n’est pas seulement pour vous faire la conversation, mais aussi pour connaître votre ressenti, depuis notre dernière rencontre. J’aurais aimé vous voir avant que vous ne partiez et vous dire de prendre soin de vous. Sachez que je ne l’ai pas fait que pour le contrat tacite qui nous lie. Cette journée me fut très plaisante et j’espère que pour vous aussi. J'aimerais vous revoir, resterez-vous à Dijon ? Quand comptez-vous partir vers le Sud ?

      J’espère que vous ne m’en veuillez pas.
      Prenez soin de vous,



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Finlams
Le vieil homme avait été traîné hors de la taverne pour "faire de la place" ... Le dos couché sur le mur de torchis puant l'urine et l'alcool rance il comatait en marmonnant des paroles voir même gesticuler de temps a autres ... Le soleil commençait a poindre a l'horizon derrières les quelques rares nuages et arbre qui le cache ... Pour le moment ... Un homme habillé de fourrure , saoul évidement , se rapproche en titubant du vieil homme ... Un sourire amusé aux lèvres ... D'un geste il baisse ses braies et ...

*Pshhhhhht*

Sentant le bras de ses braies se mouiller ... Et se réchauffer par la même façon... Le vieill homme secoue sa tête légèrement en grognant , par deux fois ouvre les yeux en essayant de se rappeler ou il est ... L'unique oeil du vieil homme lève les yeux vers l'homme devant lui avant de refermer les yeux ... Puis de les rouvrir en beuglant et lançant un coup de pied vers l'importun qui fuit a toute jambes , les mains sur la virilité et un rire idiot qui se disperse dans la forêt

R'v'int la , fils de chienne ! J'vais t'l'arracher ta pine et la donner a bouffer a m'chèvre *! T'entends ! Rev'int !

Le vieil homme se redresse difficilement en chancelant de temps a autre en s'aidant du mur de torchis et du banc a coté de lui... Sa vue se trouble encore et un affreux mal de tête le lance ... Se traînant comme un homme blessé le long du mur jusqu’à atteindre l'abreuvoir ou il se laisse chuter a genoux , tête directement dans l'abreuvoir ... Sa vue s'assombris de nouveau dans le mélange d'eau et de salive de chevaux ... Longuement ... Avant d'expirer longuement en rouvrant les yeux une fois sortie de sa courte léthargie et de s'extirper de l'abreuvoir en un soubresaut dont même le vieil homme lui même c'était étonné de la vivacité du mouvement

P'tain ... L'camps ... Merd' ...

Cette fois bien relevé , le vieil homme reprend sa route après avoir recherché sa vouge dans la taverne , en haussant la voix car le tavernier voulait faire croire qu'on l'avait volé, mais il l'avait de nouveau ... La marche vers le camps ... Serait de nouveau longue et ennuyeuse ...

* phrase favorite de shagga fils de Dolf (Game of throne)

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Escarilha
Une lettre qui part de Dijon vers... là où se trouve le Senhèr. Les lettres c'est bien, ça arrive toujours.


Citation:
Lo meu bèl amorós,

Pensi a vos força, escadajorns.

Mais quand-même je suis un peu fâchée parce que vous m’aviez dit que vous viendriez et que j’aurais droit à une nuit entière et en fait, j’ai rien eu du tout, même pas un adishatz, vous éxagérez. Et en plus même pas j’ai eu une lettre depuis. Si ça se trouve, vous êtes mort et j’en sais rien ! Et ça , c’est pas trop bien !

Mais je vais faire comme si en fait, vous êtes encore vivant, je préfèrerais.

Sinon, ici, bah ça va bien, mais c’est mort forcément vu que les gens intéressants sont partis. Mais du coup, comme ça, j’ai du temps avec Landri et ça c’est bien. Et puis je reste tranquille avec Estela et ceux qui sont là. Les enfants vont tous bien, il marche bien maintenant Zéphyr, il est mignon comme tout. Vous me ferez un autre bébé, Senhèr ? Un petit garçon ? Mais même une autre fille, je veux bien.

N’empêche que comme vous aviez promis et que vous avez pas fait et que ça fait longtemps que vous êtes parti, bah je crois que vous allez me devoir tout plein de nuits en fait. Au moins trois ou quatre. Mais comme je sais que c’est un peu compliqué pour vous, je veux bien les répartir comme vous voulez pour pas que vous ayiez d’ennuis, mais je les veux quand-même. Je me demande si je devrais pas vous demander une robe en plus aussi.

Je dois vous laisser, je crois que Asguéïr a pris Dragée en otage et ça fait tout un drame. Elle crie fort votre fille, Senhèr, je me demande qui elle tient ça.

Ai enveja vos, força, et vos esperi… Enzo.
Revenez vite et mourez pas.

Desiree.
    Tente Comtale, jour de tempête - intérieure - et catastrophe naturelle.


Un peu ? Doux euphémisme, pensait la blonde, plantée à l'ouverture de la tente comtale, les bras ballants, la bouche ouverte, l'oeil rond.

Bordel à foutre...

Le temps de reprendre ses esprits, et...

THOOOOOOOOOMAAAAAAAAAAAAAAAS !!!!


Il revenait de la rivière, les cheveux encore mouillés et en pagaille. Il s'était entraîné tout ce temps et la rivière était un moyen comme un autre de faire partir à la fois les courbatures et l'odeur de sueur qui émanait des pores de sa peau. Mais à peine un pied mis dans le campement, que déjà, un son bien particulier tinta à ses oreilles.

Désirée...

Si bien nommée, fut un temps, peut être. Avec une grimace, il se dirigea vers l'endroit d'où semblait venir le bruit et s'ébroua en prenant soin de faire tomber des gouttelettes sur elle.

J'ai rien fait ! Je reviens de l'entraînement.


Je sais bien que vous n'avez rien fait, grosse andouille ! Regardez !

D'un geste, elle écarta les pans de l'entrée de la tente, faisant signe au garde que Thomas pouvait approcher. Qui d'autre que lui ? Qui d'autre était son allié dans cette guerre qui se jouait ? Qui d'autre pouvait connaitre la douleur de Gabrielle ?

J'ai besoin d'aide. La Comtesse m'a appelée pour du rangement. Elle...

... a ravagé ses possessions à lui pour ne pas retourner la lame contre elle ?

Une grimace répondit à l'insulte. Mieux valait ça, que des paroles. S'il s'écoutait vraiment, il serait vraiment très méchant. Il savait où frapper pour rabattre le caquet de la blonde et ce n'était pas vraiment le moment ni l'endroit. Il approcha et jeta un oeil à l'intérieur de la tente. Enfin, champ de bataille, plutôt. Tout était dévasté. Les coussins vomissaient leur rembourrage, la table était renversée et l'un de ses pieds brisé, le tapis était en lambeaux, de l'encre s'étalait sur le plancher, plancher qui absorbait le tout comme un soiffard impatient.

Il ne montra rien mais eu un pincement au coeur, imaginant très bien ce qu'il avait pu se passer. A n'en point douter, ce n'était pas le Comte qui était à l'origine de ceci, sinon Désirée ne l'aurait pas appelé. Il avança et commença à ramasser les vélins étalés au sol.


oui...

Elle le traitait d'andouille, mais c'était affectueux, il s'en rendrait vite compte. Les gens qu'elle n'aimait pas n'avait droit qu'à un silence méprisant. Si elle l'avait appelé, c'est parce qu'elle le respectait.

En silence, bouleversée, elle commença à ramasser. Les plumes des coussins avaient volé partout. Elle se prenait les pieds dans des lambeaux de tapis.

Dieu du ciel, pauvre Gabrielle.


Quel sale petit con.

Et là, les vélins étaient fichus, recouverts d'encre. Elle aussi, elle en avait plein les doigts.
Elle les essuya sur la soie déchiquetée d'un coussin.


Quel enfoiré !

Le pied de table est jeté dans le premier feu qu'elle aperçoit, là dehors, avec une brassée de plumes. Elle a de l'encre sur la joue, mais si un seul clampin ose le lui faire remarquer, elle lui fait manger un barreau de chaise. Ça tombe bien, il doit en rester quelques uns dans la tente.

Et de s'y rengouffrer.


Thomas, le tapis, vous... tu arriveras à le porter tout seul ? Celui ci est irrécupérable, mais l'autre, là bas, peut peut être être sauvé, par un bon tapissier... Mais le premier, il faut le brûler."

Il mis de côté le pot contenant l'encre, vide à présent, mais qui pourrait toujours servir. Il se servit des vélins qu'il avait récupéré pour ramasser ce qui ressemblait, en son temps, à une pomme. Il jeta ensuite le tout dans le feu et hocha la tête aux dires de Désirée. Il n'avait cependant pas relevé les injonctions de la jeune femme à l'encontre du Comte, mais n'en pensait pas moins. Surtout qu'il avait dit à Enzo, juste avant qu'ils ne partent pour ce voyage, que la Comtesse avait besoin de lui et qu'il fallait qu'il se calme. Pas en des termes aussi directs, mais le balafré s'était imaginé que le noble se serait calmé sur un temps relativement long. Pas juste pour quelques soirs. *

Le tapis ? Ça devrait aller oui.

Un sourire en coin - c'est que l'entraînement faisait sortir des muscles qui n'étaient qu'esquissés auparavant - et il roula ce qui restait du tapis de ses doigts rendus collants par l'alcool et la pomme, avant de le traîner en soufflant jusqu'au feu le plus proche, sous le regard vide d'un chien qui traînait dans le coin. Les hommes, eux, faisaient comme s'ils ne voyaient rien. A juste titre. Il retourna ensuite dans la tente, essuyant la sueur sur son front.


Fais attention, une bouteille s'est brisée, il y a du verre partout. Je crois que pour la couche, il va falloir finir le travail, pour la brûler. Quel gâchis.


Comme tu dis...

Gâchis. Le terme était si juste. Quel gâchis, de faire souffrir sa femme ainsi. Quel gâchis, de devoir accepter de souffrir ainsi.

Des miettes d'écritoire et une fourrure lacérée dans les bras, elle sortit de la tente à son tour et déposa son fardeau dans le feu.
De retour à la tente, après de multiples allez et retour jusqu'au feu de joie du dehors, elle finit par regarder l'intérieur.


C'est spartiate, mais l'essentiel y est, non ? Enfin... le comte devra se souvenir que les soldats dorment à même le sol. Heureusement que des fourrures ont été épargnées...


Un soupir ponctua la remarque. Annonçant la suivante.


Et je ne sais même pas où elle est...


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[post à 4 mains, merci JD Tomtom _________________

©Linda Ravenscroft, création Atelier des Doigts d'Or.
Celestina.
La jeune noble devenue femme ne savait pas vraiment si cela changeait vraiment quelque chose en elle d'avoir connu son premier. On lui avait fait une montagne d'un rien au final. Bien sûr, Enzo fut à la hauteur, plusieurs fois, sans doute cela venait-il d'elle. Non, rien en elle n'avait changé. Du moins c'était son avis. Le Comte avait dû partir peu après, la laissant seule avec ses souvenirs et tous les sentiments, qu'ils soient bons ou mauvais, qui la traversaient. Au moins n'aurait-elle pas à paraître devant la Comtesse avant un moment. Célestina n'aurait jamais pu le faire de suite. Oh bien sûr, maintenant que sa tête était saine et sauve cela lui faisait un plaisir extrême, il n'en demeurait pas moins qu'elle avait fait une chose très mal. Sans doute un jour se confesserait-elle. A un prêtre, pas à Gabrielle, il ne faudrait pas se retirer une épée pour s'en planter une autre, la jeune femme n'avait pas vraiment des envies de suicide.

Elle ne fut pas longtemps sans nouvelle. Une lettre lui était parvenue. De lui. A sa lecture, elle fut partagée entre réconfort qu'il ne l'oublie pas après, et un sentiment de mal à l'aise. Il lui demandait tellement de choses en si peu de mots. Elle ne put que se résoudre à lui répondre, lui mettre un vent n'aurait pas été très gentil pour son sauveur.


Citation:
A vous Enzo de Montbray-Sempère,
De nous, Célestina di Leostilla,

Salutations,

Avoir de vos nouvelles, votre Grandeur, me réjouit. Je pensais qu'après notre journée vous pourriez ne plus avoir envie de me revoir. Lire vos mots me réconforte. Me voilà en Empire, sans pour autant avoir envie de rentrer en Savoie. Vous pouvez penser que cela est à cause de vous, je vous l'accorde. Je n'ai nulle envie de retrouver mon cousin, celui-ci ne s'inquiétant de rien me concernant, je ne vois aucune raison d'y retourner.

Je dois vous faire un aveu. Je ne me trouve pas différente après notre journée. On m'avait dit que devenir une femme me changerait. Je ne trouve pas. Pensez-vous que j'ai changé ?

Partir dans le sud. Cela est dans mes projets oui. Je ne partirai pas avant d'avoir votre accord. Si vous voulez me revoir, alors je pense que j'aimerais rester un peu encore.

Ne mourrez pas.
CdL.


La lettre fut confiée à la personne qui lui avait apporté celle du Comte. Il ne restait plus qu'à attendre.
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