Gabrielle_montbray
- « Set me free why don't you babe
Get out of my life why don't you babe
'Cause you don't really love me
You keep me hangin'on
No you don't really want me
You just keep me hangin' on
You claim you still care for me
But your heart and soul needs to be free »
- Kim Wilde, Keep Me HanginOn -
- - Une nuit Gabrielle et quelques solitudes partagées -
La veille, dans la nuit, on leur avait annoncé larrivée des deux blonds. Un homme et une femme. Un frère et une sur. Landri et Anya. Le palefrenier de Gabrielle et la maitresse dEnzo. Evidemment, la Comtesse avait pensé quils nétaient pas là par hasard et que son mari devait être pour quelque chose dans leur présence dans ce camp. La chose venanit pourtant de lui être démentie par Landri. Ils étaient venus de leur propre initiative, lun pour le goût de laventure, lautre peut-être bien pour le goût dautre chose. Celui dun baiser à la saveur dalcool normand. De ces baisers dont la douceur autoritaire savait si bien faire chavirer et dont, très certainement, la favorite blonde était gratifiée tout autant que Gabrielle. Lautre femme. Elle nétait même plus bien certaine davoir encore la première place dans le cur et lesprit de son mari. Si elle lavait eu un jour. Et elle ne savait plus vraiment si cela avait de limportance pour elle.
Citation:
Gabrielle,
- Rejoignez Désirée cette nuit. Espérant qu'elle soit chaude et douce et vous aidera à trouver le sommeil dans cette nuit loin de moi. Évitez de saccager la tente, voulez-vous ? Je vous promets un duel, si cela vous va, en échange.
Évitons-nous des mots en trop,
À demain,
Gabrielle fixa un instant le garde qui venait de lui remettre le parchemin. Mise à la porte de son domaine pour que la couche conjugale puisse accueillir des amours adultères. Rester digne. Toujours. Même quand lhumiliation était publique et que deux yeux verts féminins vous fixaient.
- Nous nous trompâmes
- Je le crains.
Que dire dautre ? Oui, Enzo avait dit à sa femme quelle devait passer la nuit sous leur tente et quil y serait également. Oui, Enzo avait dit quil ne passerait pas la nuit avec une autre. Et Gabrielle avait eu la bêtise immense dy croire. Et elle lavait dit à Haëlig. Imbécile quelle était. Double humiliation. Celle dy avoir cru et celle de devoir avouer que son mari la foutait dehors parce que ses envies de la nuit se portaient sur une autre. La Bretonne eut le bon goût de ne pas dire quelle était désolée. De ne pas la regarder avec ce regard que beaucoup avaient quand ils posaient les yeux sur elle. Non, si Haëlig avait eu pitié delle en cet instant, elle nen montra rien, sans rien nier pourtant de son empathie pour la Comtesse lui avait-il semblé. Rester digne. Toujours. Que faire dautre ? Haëlig lui avait dit quelle avait le droit dêtre en colère, le droit dêtre jalouse, le droit de tout détruire. Gabrielle avait répondu quun jour elle cesserait dêtre lâche et ne serait plus là.
Mais pour le moment, Gabrielle était entrée dans la tente de Désirée, puisque cest là que son mari lavait reléguée, déléguant à une autre ce quil était incapable de lui offrir. Chaleur et douceur. Protection et affection. La Comtesse quitta sa cape, son épée, ses bottes, ses braies, ses bas. Elle ne garda que sa chemise pour aller sallonger à côté de celle qui était devenue sa Lady-in-Waiting, sa Première Dame de Compagnie. Une amitié balbutiante et improbable. Gabrielle fixa un instant la silhouette de la blonde, repliée en chien de fusil. Elle hésita un instant avant de passer un bras autour du corps endormi. Ou qui faisait semblant peut-être. Gabrielle se serra contre Désirée, retenant une envie de fondre en larmes. Mais cela aurait été accorder bien trop dimportance à celui qui nen méritait pas tant. Les yeux secs, lâme en peine et le cur en berne, Gabrielle ferma les yeux. Cette nuit, elle veillerait sur la solitude dune autre en évitant de trop songer à la sienne.
Dans le brasero qui brûlait non loin de la tente de Désirée, une lettre écrite plus tôt dans la journée achevait de se consumer. Les mots ne servaient à rien.
Citation:
A vous, mon Mari
De moi, votre femme
Enzo,
Vous êtes encore pire que je nose me lavouer.
Et cest à moi que jen veux
De moi, votre femme
Enzo,
- Ne vous arrive-t-il donc jamais de penser à moi ? Juste un peu ? Juste un instant ? Nimaginez-vous jamais ce que je dois endurer pour vous ? Par vous ? Etes-vous si centré sur vous-même que ma peine et ma colère vous soient si étrangères ?
Elles sont trois. Trois de vos maitresses sont dans ce campement. Et une qui aurait aimé lêtre et que vous auriez aimé être vôtre.
Que cela me touche et minquiète, est-ce donc si difficile à comprendre ?
Ne voyez-vous pas, Enzo, que jai peur, que je me sens si faible et si seule face à elles. Et face à vous.
Ne comprenez-vous pas que jai peur de vous perdre, si ce nest pas déjà fait.
Je vais devoir croiser leur regard. Je vais devoir les regarder sourire et les entendre rire. Je vais devoir rester polie et aimable. Je vais devoir vous regarder assis à leur côté, leur demander si elles vont bien et faire comme si tout ceci ne me touchait pas. Voir vos regards et vos sourires, ceux qui ne sont que pour elles. Supporter vos absences et vos silences. Votre incompréhension.
Cette lettre, jaurais du ne pas lécrire peut-être
Il me semble que ces choses si évidentes vous devriez les voir et les comprendre par vous-même. Un peu naïvement, je vous prêtais quelques attentions à mon égard. Je me suis trompée.
Javais espéré autre chose que vos exigences indécentes et perverses à mes craintes et à mes tristesses.
Vous êtes encore pire que je nose me lavouer.
Et cest à moi que jen veux
Demain le soleil se lèverait encore.
Demain serait un autre jour.
Demain
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Traduction citation :
Pourquoi ne me laisses-tu pas tranquille ?
Pourquoi ne sors-tu pas de ma vie ?
Puisque tu ne m'aimes pas vraiment
Tu continues juste de t'accrocher à moi
Tu ne veux plus vraiment de moi
Mais tu continues de t'accrocher à moi
Tu affirmes que tu continues à te soucier de moi
Mais ton coeur et ton âme ont besoin d'être libres
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