Don.
Le duché, quelle idée de s'engager la dedans ?
Tiernvaël le lui avait dit, ne pas y aller à moins d'être complètement remontée à bloc ! Et bien non, il avait fallu qu'elle se lance à corps perdu dans cette aventure qui ne lui offrait aucune satisfaction. La dépression flirtait avec la pauvre duchesse.
Pire - en parlant de corps perdu - Dôn n'avait rien trouvé de mieux que de tomber éperdument amoureuse d'un de ses colistiers, mais vous la connaissez maintenant... Tomber amoureuse n'aurait pas été suffisant. Non, bien entendu. Il faut aller plus loin encore, s'enfoncer chaque jour un peu plus.
Et fricoter coûte parfois cher en représailles, car de celles-ci elle en tient une bonne ! Si son unique héritier ne lui suffisait pas, gâtée prochainement elle sera. (Admirez la mode Yoda)
Un second mais bien moins légitime celui-ci, était déjà en route.
Oooh, enfant du déshonneur ! Enfant de malheur !
Nous voilà bien.
Encore éprise de son défunt époux, il fallait tout de même admettre que le nouvel homme de ses nuits à défaut de sa vie prenait chaque jour un peu plus de l'importance dans celle ci. En son coeur aussi. Et sa tête... N'en parlons pas.
Si, parlons-en plutôt.
Le Salar n'en sortait pas, tant qu'il était difficile pour Dana de travailler sans rêvasser, impatience de le retrouver la nuit tombée, ou tout simplement en son bureau de bailli, ou au collège d'armes.
Mais si ces derniers temps, l'insouciance des premiers émois et le bonheur des retrouvailles discrètes entre deux baisers prenaient toute la place dans l'esprit de la Kerdraon, il était difficile d'oublier qu'Equemont était marié. A son impression - fausse - tous les bretons semblaient vouloir le lui rappeler. En passant du premier Tréglorieux croisé à son amie Amarante, les allusions allaient bon train. Les doutes de chacun semblaient tant gonfler à chacune de leur rencontre, qu'il était de plus en plus difficile de garder un tel secret.
Pourquoi ne pas se confier à Brélidy ? Une partie fut pourtant révélée. Quant à Tiernvaël son ami de toujours, il savait pour l'autre moitié de la confidence partielle.
Mais ce soir c'est différent. Aucun ami ne sera contacté. Non. Une étoile seulement.
Lien possible entre l'enfant des étoiles et celle qui bleue illumine de son éclat toute la ville indomptable ?
La baronne contemple le plafond qu'habituellement ses yeux observent les paupières closes. Sur son ventre, s'arrondissant légèrement, sa main gauche est posée. Cette même main qui dans quelques instants compte bien confier sur le vélin, toutes ces peines qui l'absorbent depuis ces dernières semaines.
Des peines dont les mots iront certainement à vau-l'eau. Des peines... Ou des espoirs.
Tiernvaël le lui avait dit, ne pas y aller à moins d'être complètement remontée à bloc ! Et bien non, il avait fallu qu'elle se lance à corps perdu dans cette aventure qui ne lui offrait aucune satisfaction. La dépression flirtait avec la pauvre duchesse.
Pire - en parlant de corps perdu - Dôn n'avait rien trouvé de mieux que de tomber éperdument amoureuse d'un de ses colistiers, mais vous la connaissez maintenant... Tomber amoureuse n'aurait pas été suffisant. Non, bien entendu. Il faut aller plus loin encore, s'enfoncer chaque jour un peu plus.
Et fricoter coûte parfois cher en représailles, car de celles-ci elle en tient une bonne ! Si son unique héritier ne lui suffisait pas, gâtée prochainement elle sera. (Admirez la mode Yoda)
Un second mais bien moins légitime celui-ci, était déjà en route.
Oooh, enfant du déshonneur ! Enfant de malheur !
Nous voilà bien.
Encore éprise de son défunt époux, il fallait tout de même admettre que le nouvel homme de ses nuits à défaut de sa vie prenait chaque jour un peu plus de l'importance dans celle ci. En son coeur aussi. Et sa tête... N'en parlons pas.
Si, parlons-en plutôt.
Le Salar n'en sortait pas, tant qu'il était difficile pour Dana de travailler sans rêvasser, impatience de le retrouver la nuit tombée, ou tout simplement en son bureau de bailli, ou au collège d'armes.
Mais si ces derniers temps, l'insouciance des premiers émois et le bonheur des retrouvailles discrètes entre deux baisers prenaient toute la place dans l'esprit de la Kerdraon, il était difficile d'oublier qu'Equemont était marié. A son impression - fausse - tous les bretons semblaient vouloir le lui rappeler. En passant du premier Tréglorieux croisé à son amie Amarante, les allusions allaient bon train. Les doutes de chacun semblaient tant gonfler à chacune de leur rencontre, qu'il était de plus en plus difficile de garder un tel secret.
Pourquoi ne pas se confier à Brélidy ? Une partie fut pourtant révélée. Quant à Tiernvaël son ami de toujours, il savait pour l'autre moitié de la confidence partielle.
Mais ce soir c'est différent. Aucun ami ne sera contacté. Non. Une étoile seulement.
Lien possible entre l'enfant des étoiles et celle qui bleue illumine de son éclat toute la ville indomptable ?
La baronne contemple le plafond qu'habituellement ses yeux observent les paupières closes. Sur son ventre, s'arrondissant légèrement, sa main gauche est posée. Cette même main qui dans quelques instants compte bien confier sur le vélin, toutes ces peines qui l'absorbent depuis ces dernières semaines.
Des peines dont les mots iront certainement à vau-l'eau. Des peines... Ou des espoirs.
Citation:
De nous, Dôn ap Maëlweg de Kerdraon,
A vous Zakarine de l'Etoile bleue,
Quelle curiosité que ce courrier.
Si habituellement, nous entretenons correspondance avec votre cher et tendre Emeric, il est plus étonnant de nous voir vous écrire.
Oh, non pas que vous me soyez désagréable, d'ailleurs la suite de cette missive vous prouvera tout le contraire, mais nous n'avons pas eu la chance de nous apprécier davantage. La conséquence de mes déplacements fréquents et nos trop rares rencontres.
Si nous commencions par vous dire combien j'ai apprécié nos moments échangés à Tréguier, l'une à l'autre nous avions tant à nous dire, sans nous ennuyer. Nous avons aimé apprendre de notre mère, par votre bouche et nous confier sur ces peines qui peuvent tant secouer le coeur.
Venons-en au coeur.
Souvenez vous d'un sujet. Celui de la pauvre Carole, sans doute trop naïve pour se rendre compte que chaque jour qui passe, elle se réveillerait aux cotés d'un homme volage.
Nous avions affirmé que volage ne voulait pas dire ingrat, ou mal aimant.
Notre sincérité ne fut pas pleine à ce moment là. Si nous parlions avec autant de ferveur, de conviction, c'est qu'en arrière nos pensées étaient bien entendu dirigées vers un exemple basé sur notre propre expérience. C'était peut-être d'ailleurs flagrant.
Vous devez désormais vous demander où nous aimerions en venir.
Où j'aimerais en venir...
Je suis amoureuse Zakarine.
Un amour pur et vrai, un amour passionné mais sans doute destructeur.
S'il l'était seulement pour moi...
Vous êtes la seule à qui je dis ces mots, à qui j'ose délivrer mes sentiments. Même le principal interessé ignore la puissance avec laquelle je l'adore.
Avez-vous deviné désormais ? L'homme que j'évoque est marié. Trollement à ma propre personne, comme dirait Emeric. Mais officiellement, il est marié à Lanceline.
Je n'ignore pas qu'elle est votre amie. Je ne vous demande en aucun cas d'ailleurs de lui mentir, ou lui cacher quoique ce soit. Je ne demande qu'une seule chose, et vous devez déjà la deviner. De ne pas me juger.
J'ignore même pourquoi je me livre ainsi, ce soir si ce n'est pas pour l'être...
Peut être parce que votre intelligence sentimentale à fait écho en moi.
Peut être parce que la solitude pèse tant, qu'il faut chercher, trop souvent à tâtons, où sont les siens.
Avec trop de désarroi. Il est exagéré ? Quoiqu'il en soit, il est honnête.
J'ai honte désormais, il me faut vous laisser.
Veuillez m'excuser pour ce courrier trop personnel, et égoïste.
Rennes.
25.02.1464.
A vous Zakarine de l'Etoile bleue,
Quelle curiosité que ce courrier.
Si habituellement, nous entretenons correspondance avec votre cher et tendre Emeric, il est plus étonnant de nous voir vous écrire.
Oh, non pas que vous me soyez désagréable, d'ailleurs la suite de cette missive vous prouvera tout le contraire, mais nous n'avons pas eu la chance de nous apprécier davantage. La conséquence de mes déplacements fréquents et nos trop rares rencontres.
Si nous commencions par vous dire combien j'ai apprécié nos moments échangés à Tréguier, l'une à l'autre nous avions tant à nous dire, sans nous ennuyer. Nous avons aimé apprendre de notre mère, par votre bouche et nous confier sur ces peines qui peuvent tant secouer le coeur.
Venons-en au coeur.
Souvenez vous d'un sujet. Celui de la pauvre Carole, sans doute trop naïve pour se rendre compte que chaque jour qui passe, elle se réveillerait aux cotés d'un homme volage.
Nous avions affirmé que volage ne voulait pas dire ingrat, ou mal aimant.
Notre sincérité ne fut pas pleine à ce moment là. Si nous parlions avec autant de ferveur, de conviction, c'est qu'en arrière nos pensées étaient bien entendu dirigées vers un exemple basé sur notre propre expérience. C'était peut-être d'ailleurs flagrant.
Vous devez désormais vous demander où nous aimerions en venir.
Où j'aimerais en venir...
Je suis amoureuse Zakarine.
Un amour pur et vrai, un amour passionné mais sans doute destructeur.
S'il l'était seulement pour moi...
Vous êtes la seule à qui je dis ces mots, à qui j'ose délivrer mes sentiments. Même le principal interessé ignore la puissance avec laquelle je l'adore.
Avez-vous deviné désormais ? L'homme que j'évoque est marié. Trollement à ma propre personne, comme dirait Emeric. Mais officiellement, il est marié à Lanceline.
Je n'ignore pas qu'elle est votre amie. Je ne vous demande en aucun cas d'ailleurs de lui mentir, ou lui cacher quoique ce soit. Je ne demande qu'une seule chose, et vous devez déjà la deviner. De ne pas me juger.
J'ignore même pourquoi je me livre ainsi, ce soir si ce n'est pas pour l'être...
Peut être parce que votre intelligence sentimentale à fait écho en moi.
Peut être parce que la solitude pèse tant, qu'il faut chercher, trop souvent à tâtons, où sont les siens.
Avec trop de désarroi. Il est exagéré ? Quoiqu'il en soit, il est honnête.
J'ai honte désormais, il me faut vous laisser.
Veuillez m'excuser pour ce courrier trop personnel, et égoïste.
Rennes.
25.02.1464.
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