Jutta.
- [*POUR NE PAS CHOQUER LES ÂMES SENSIBLES À LA TRADUCTION, NOUS DIRONS QU'IL S'AGIT DE CUISINE, D'UNE FILLE DE JOIE, & D'UNE PRESCRIPTION. VOILÀ VOILÀ.]
Tout est parti de là.
Une mésaventure comme une autre, en vérité, mais qui aurait suffit à la rendre à l'affût de n'importe quelle évocation de drogues, alcools forts, champignons & autres poudres de rêve. De fait lorsque quelques rencontres impromptues font référence à quelques ressources de chanvre, l'oreille fine se tend, le sang froid ne fait qu'un tour, la Vipère bondit. Ainsi, à celui qu'elle martyrisait quelques heures plus tôt, elle propose un marché, ou plutôt, accepte le sien.
Et là voilà déjà, assoiffée qu'elle est, à fouiller désespérément la cuisine de la seule bicoque Nashiesque encore debout à Annecy. Gants fourrés dans la poussière, mèche rebelle collée au front trempé de sueur, jugulaire nerveuse tressautant aux rythme des recherches, l'anguleuse s'est rappelée sa douleur & tremble de ne pouvoir la calmer à l'instant.
C'est que Jutta en a un usage thé-ra-peu-tique.
Pour de vrai.
Sa dextre, toute gantée de vert qu'elle est, cache en vérité un annulaire manquant et un majeur raccourci. Striée de part & d'autres, elle fait remonter brûlures, empreintes de fouet et autres armes blanches jusqu'à la saillance de la clavicule. Et si l'extérieur est bien peu reluisant, l'intérieur lui fait traîner une souffrance qui la rend exécrable.
Non, c'est vrai. Elle n'a pas besoin de ça pour devenir exécrable.
Soudain, elle sort la tête de la poussière, s'étouffe un coup, & laisse un *cling* cacophonique retentir dans la cuisine. C'est qu'après demi-heure de bataille, elle a enfin trouvé... Une marmite ! Dans une cuisine. Oui, oui. Et un - presque - nécessaire à distiller.
- Manque quelques pièces, mais s'en content'ra, l'rigolo, hein ?!
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