Maegorn55
[...]
La nuit est courte lorsqu'il n'y a plus de repère. Il ne lui a rien affirmé mais son esprit déjà se remémore les merveilleux moments qu'elle a vécu avec lui. Sa décision est une trahison silencieuse, qui lui meurtrit le coeur. Pourtant Cendre est un être tendre, sa trahison serait douce, maladroite, presque faite par erreur... Or ce choix lui glace l'âme et son coeur ne bat plus. Vous vouliez des cris, des pleurs, de la tragédie ? La révolte d'Antigone ? Il n'y aura rien. Il n'y aura jamais plus rien. Elle a appris ces derniers mois à ne plus dire, à ne plus émettre de sons quand le coeur ou le corps tremble sous une épreuve trop forte. Pire, Maegorn sait désormais qu'on peut survivre à tout. Là est le drame.
Et il vécut heureux, marié et eut pleins d'enfants. Voilà qu'elle serait la fin de l'histoire de Cendre. La sienne... Disons que le récit serait surement plus court et nettement plus sombre. Aucun parent ne souhaiterait un jour le raconter à un enfant.
Comme sur un marbre sculpté, la lumière baisse et revient. A-t-elle dormi ? Elle l'ignore. Son esprit est sur lui-même, l'extérieur importe peu.
Peut-être aurait-elle pu sursauter. Cela demande beaucoup d'énergie un sursaut. Cela demande de donner encore de l'attention au monde un sursaut. C'est un peu de vie qui se réunit en la peur d'un mouvement inattendu. C'est un réflexe. Un geste pour la survie. Non, il n'y a pas eu de sursaut.
-Tu devrais manger pardi, on a de la route aujourd'hui té. J'ai pas trop envie de trainer dans le coin pardi. On va finir de se soigner, on rassemble les affaires, et on s'en va, d'accord pardi ?
Oui, on va s'en aller Sam. "Tu es celle qui a su chercher et attendre, on ne sera pas désagréable à ton égard."
Le sourire doux de la guerrière crée-t-il une légère fissure dans l'Amertume qui l'habite ? Une hésitation naïve et le sentiment sombre reprend ses droits sur son corps.
-Je n'ai pas de plans pour la suite pardi. Que veux-tu faire té ? Où veux-tu aller pardi ? Il y a en tout cas un point non-négociable pardi, c'est que je t'accompagne té, et je ne te lâcherai que lorsque tu iras mieux té.
Ses oreilles écoutent, comme un animal attentif à la suite, à la situation qui évolue. De lopportunisme.
Je n'y vois pas d'inconvénient, allons à Alençon.
Le ton n'est pas dur, elle ne souhaite pas blesser son amie. Mais il est froid, calme et bas, dénué de toutes émotions. Doucement, ses membres se déplient et Maegorn se lève. Son corps fin est pâle. Sa peau est violacée par endroit, déchirée par d'autres mais la chair a séchée à l'air. Ses os tentent de percer l'enveloppe humaine. Cet état l'indiffère. Peut-être n'a-t-elle plus d'énergie, mais son corps ne tient qu'avec sa détermination. Elle n'a conscience du monde que dans la mesure nécessaire, pour atteindre son but.
Il me faudra des vêtements pour voyager. Je me nettoierai quand tu auras fini.
Soigner les apparences pour éviter qu'on ne la gêne, qu'on ne l'arrête. Maegorn retrouve son attitude dure d'autrefois. Les temps n'ont pas autant changés qu'on le dit.
La nuit est courte lorsqu'il n'y a plus de repère. Il ne lui a rien affirmé mais son esprit déjà se remémore les merveilleux moments qu'elle a vécu avec lui. Sa décision est une trahison silencieuse, qui lui meurtrit le coeur. Pourtant Cendre est un être tendre, sa trahison serait douce, maladroite, presque faite par erreur... Or ce choix lui glace l'âme et son coeur ne bat plus. Vous vouliez des cris, des pleurs, de la tragédie ? La révolte d'Antigone ? Il n'y aura rien. Il n'y aura jamais plus rien. Elle a appris ces derniers mois à ne plus dire, à ne plus émettre de sons quand le coeur ou le corps tremble sous une épreuve trop forte. Pire, Maegorn sait désormais qu'on peut survivre à tout. Là est le drame.
Et il vécut heureux, marié et eut pleins d'enfants. Voilà qu'elle serait la fin de l'histoire de Cendre. La sienne... Disons que le récit serait surement plus court et nettement plus sombre. Aucun parent ne souhaiterait un jour le raconter à un enfant.
Comme sur un marbre sculpté, la lumière baisse et revient. A-t-elle dormi ? Elle l'ignore. Son esprit est sur lui-même, l'extérieur importe peu.
Peut-être aurait-elle pu sursauter. Cela demande beaucoup d'énergie un sursaut. Cela demande de donner encore de l'attention au monde un sursaut. C'est un peu de vie qui se réunit en la peur d'un mouvement inattendu. C'est un réflexe. Un geste pour la survie. Non, il n'y a pas eu de sursaut.
-Tu devrais manger pardi, on a de la route aujourd'hui té. J'ai pas trop envie de trainer dans le coin pardi. On va finir de se soigner, on rassemble les affaires, et on s'en va, d'accord pardi ?
Oui, on va s'en aller Sam. "Tu es celle qui a su chercher et attendre, on ne sera pas désagréable à ton égard."
Le sourire doux de la guerrière crée-t-il une légère fissure dans l'Amertume qui l'habite ? Une hésitation naïve et le sentiment sombre reprend ses droits sur son corps.
-Je n'ai pas de plans pour la suite pardi. Que veux-tu faire té ? Où veux-tu aller pardi ? Il y a en tout cas un point non-négociable pardi, c'est que je t'accompagne té, et je ne te lâcherai que lorsque tu iras mieux té.
Ses oreilles écoutent, comme un animal attentif à la suite, à la situation qui évolue. De lopportunisme.
Je n'y vois pas d'inconvénient, allons à Alençon.
Le ton n'est pas dur, elle ne souhaite pas blesser son amie. Mais il est froid, calme et bas, dénué de toutes émotions. Doucement, ses membres se déplient et Maegorn se lève. Son corps fin est pâle. Sa peau est violacée par endroit, déchirée par d'autres mais la chair a séchée à l'air. Ses os tentent de percer l'enveloppe humaine. Cet état l'indiffère. Peut-être n'a-t-elle plus d'énergie, mais son corps ne tient qu'avec sa détermination. Elle n'a conscience du monde que dans la mesure nécessaire, pour atteindre son but.
Il me faudra des vêtements pour voyager. Je me nettoierai quand tu auras fini.
Soigner les apparences pour éviter qu'on ne la gêne, qu'on ne l'arrête. Maegorn retrouve son attitude dure d'autrefois. Les temps n'ont pas autant changés qu'on le dit.