Phileas.
Quelques mois en arrière, Hiver 1464 - Cher Ami...
***
- Tu ne peux pas continuer ainsi blondinet.
- ...
- R'garde-toi, pour l'amour du Très Haut, je ne t'ai jamais vu aussi blafard, même si nous sommes sur la tablée la plus lointaine des curieux, j'ai l'impression qu'on t'épie comme si tu allais déchainer les pires malheurs.
- J'me souviens pas t'avoir connu pieux.
- Oui, bin en attendant j'me porte mieux sur mes gambettes, j'm'enferme moins dans une forteresse digne d'Grenade, et j'ai fait la Paix mon ami.
- Ne commence pas Phileas.
- Pourquoi pas ? Fiston, chaque soir, j'prie que tu sois assis sur cette même chaise, si tu n'as pas décidé d'aller tâter du pilori. Ou mieux, qu'enfin tu te décides à m'ouvrir chez toi pour que je te démontre qu'Elle n'est plus là.
- Tu as surtout eu une putain de chance.
- Que le Miséricordieux en soit loué. Et il peut aussi y avoir de la place pour toi... Écoute, combien de temps s'est-il écoulé depuis ? Pourquoi continuerait-elle encore ? Il n'y a plus aucune raison.
- Justement. Tu ne la connais pas. Elle a tout détruit.
- Et nous pouvons ainsi ficher l'camp de cette maudite ville, de ce pauvre royaume qui guerroie ta "Terre Sainte" angevine, refaire notre vie chez moi, repartir à zéro... Elle n'aura aucun moyen de passer plusieurs armées jusqu'à nous le temps d'arriver à Marseille ; Il n'restera plus qu'à prendre la mer, et ce sera terminé de cette folie !
- Absolument rien ne peut dire qu'Elle n'a pas juste décidée de rester là à attendre la première occasion pour se débarrasser de nous. Foutredieu, cette furieuse est entrée chez toi !
- Ne blasphème pas. Et qu'ai-je eu sinon des bleus, un sacré mal de crâne, la plus grande peur et bénédiction de toute ma vie ? Reprends tes esprits mon garçon, j'm'inquiète pour toi... On vient me chuchoter que tu appelles le Diable à ta porte.
- ...
- Je ne sais plus quoi faire pour que tu entendes enfin mes paroles. Viens avec moi, je souffre de ton absence et je ne peux te laisser agir tel un infidèle prêt à tout incendier pour le sort de..
- Ne. Prononce. Pas. Ce nom.
- Rien ne lui arrivera plus désormais, le petit est entre Ses mains, sous la houle des anges, en martyr.
- Il ne méritait pas ça. J'ai tout fait pour pouvoir le protéger de leurs yeux. Et alors que je m'apprêtais à même lui rendre sa liberté, la voilà qui... Il aurait pu vivre de noblesse et de joy, te rends-tu juste compte ? J'avais tout préparé uniquement pour son bien. Il n'aurait jamais dû... Je lui avais interdit de s'approcher d'Elle. Pourquoi Phileas... Pourquoi devons-nous enterrer nos enfants et prier ce... Ce Menteur !
- Je ne te comprends plus. Tu as bien trop changé. Je te conjure de revenir à la raison fiston... Cela doit s'arrêter avant un bain de sang inutile pour deux pauvres ères égarés. J'ai trop vu de morts à tes côtés... Promets-moi de venir à la maison demain, je m'occuperais de tout pour notre départ, tu n'auras qu'à enfin reposer ton esprit troublé et...
- Assez de tes sermons. Je trouverais moi même ma manière d'en finir, quitte à devoir tout sacrifier, je la préfère écartelée que proche d'un nouvel enfant.
- Je... J'ne peux pas te laisser te faire cela. Rumwald, je te supplie de venir. Cela n'a que trop duré. Que fera cette prochaine progéniture sans sa mère ?
- Qu'elle crève. Je n'en ai cure. Adieu mon ami, tu n'as que trop servi. Pars donc à Marseille, refais-y ta vie. Mais moi, je reste.
- Ayez Pitié Seigneur...
Ce RP peut inclure d'autres personnages, il suffit tout simplement de me MP pour que je donne la trame principale, rien n'est programmé à l'avance, merci !