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[RP] Ciel, je me marie !

Elizabelle
C'était dis, c'était acquis ou presque. Elizabelle allait se marier.

Avec Aimeryc...

Alors qu'elle aimait Enzo...

Aimeryc qui allait reconnaître et faire passer pour sien le fils d'Enzo... Pour sauver son honneur à elle, justifier leur mariage... Donner un père à son enfant...

Comme la vie était compliquée parfois. Mais il fallait faire avec elle, et puis, elle apprenait peu à peu à connaître son promis imposé et parfois envahissant. Si cela faisait des étincelles, il lui arrivait aussi d'apprécier leurs quelques moments de complicité. La vie c'est compliqué, le mariage encore plus. Et quand on est une jeune fille un peu perdue dans ses sentiments, angoissée par son avenir, on se tourne vers sa famille. N'ayant plus de mère, Elizabelle se tournait donc vers celle qu'elle considérait comme tel. Et aussi vers sa cadette, car elle savait qu'elles deux ne voudraient que son bonheur. Prenant une plume, elle écrivit à chacune une lettre, différentes car toutes deux ne se ressemblaient pas.



A Axel Baccard, ma tante adorée,
D'Elizabelle d'Irissarri, votre nièce

Salutations

J'espère que cette lette vous trouvera en bonne santé, de même que mon plus jeune cousin. Je suis bien triste de n'avoir pas eu l'occasion de faire sa connaissance encore mais ma vie a été pour le moins mouvementée et la guerre... Enfin je ne m'étendrai pas.

Je me porte relativement bien pour ma part, excepté une blessure à la hanche qui me fait souffrir suite à un coup d'épée malheureux. Non, je n'ai pas pris part au combat, fort heureusement, mais j'ai jouté et mon adversaire, bien plus brillante que moi, m'a porté un coup d'épée alors que j'étais bien incapable de le parer. Je n'ai pour ainsi dire aucune formation en ce domaine... Enfin je me remet doucement et je pourrai bientôt chevaucher de nouveau sans problème.

Mais je ne vous écris pas seulement pour vous parler de cela... Je vous écris pour plusieurs choses... Je sais qu'il y a moins d'un an je vous annonçais la naissance de ma fille, Aelia D'Irissarri-Vandimion, fille de mon Suzerain Nerval... Fruit d'une liaison courte et arrivée par surprise dans nos vies. Il m'avait offert de m'aider à apprivoiser mon corps qui me dégouttait tant... Notre fille est un cadeau, preuve de notre affection et de notre respect l'un pour l'autre.

Seulement, depuis quatre mois, je suis la maman également d'un deuxième petit garçon... Alrik Ludwig d'Irissarri. J'aimerai que vous le fassiez enregistrer dans notre arbre familiale. Je sais... Un autre enfant hors mariage, mais celui là ne le restera pas. Car son père m'offre le mariage et c'est la deuxième raison pour laquelle je vous écris.

Je me marie donc... Avec Aimeryc de Courcy. J'aimerai vous le présenter, afin d'avoir votre bénédiction, et que vous entériniez notre contrat de mariage. Car vous êtes une mère pour moi, bien plus que celle qui m'a mise au monde car je l'ai peu connu, ou celle qui m'a renié pour n'avoir pu abandonner mon premier né... Votre avis est important pour moi, vos conseils aussi...

Je vous invite donc à venir me voir, ne pouvant voyager à cause de ma blessure, en ma demeure de Savoie. Je suis navrée que mon château ne soit pas en état de vous recevoir, les travaux sont en cours, je l'ai à ma grande honte négligé. Mais ma demeure est confortable et familiale. Il me fera grand plaisir de vous voir. Vous pouvez venir avec votre époux et vos enfants. Ce serait l'occasion de nous retrouver tous non ? Je vais inviter Jenifael également.

Je pense très fort à vous.

Que le Très Haut vous garde.

Elizabelle




A Jenifael Luna de Castelnau de Montmiral, ma soeur
D'Elizabelle d'Irissarri

Salutations

J'espère que tu te porte bien depuis notre dernière rencontre et que ton moral est meilleur. Je vais relativement bien pour ma part, hormis une blessure reçue lors de joute, mais elle finira bien par guérir. Je ne tiens pas à ce que tu t'en inquiète.

Je t’écris pour t'annoncer que je vais me marier. Je me doute que tu viens d'arrêter de respirer avant de lâcher quelques remarques peu dignes d'une Dame. Mais si, je t'assure, je vais me marier...

Il se nomme Aimeryc de Courcy. Je ne suis pas amoureuse mais je pense que je l'aime bien quand même. Et puis tu sais que l'amour n'est pas nécessaire au mariage... Il est attentionné avec moi la plupart du temps. Je pense que cette union sera profitable, du moins je l'espère. Enfin de toute façon j'ai accepté alors...

J'ai invité Tante Axel a venir chez moi en Savoie, pour le lui présenter. J'aimerai que tu viennes aussi. Nous pourrions nous retrouver tous ensemble. Cela est tellement rare...

J'espère que tu pourras te libérer.

Que le Très Haut te garde.

Tendrement

Elizabelle

_________________
Axel_baccard
On frappa à la porte du cabinet du recteur. La duchesse de la Val d'Oze, y officiait depuis plus de quatre années à présent et bien qu'elle avait du délaisser son poste durant de longs mois, elle avait retrouvé sa fonction avec l'entrain qui la caractérisait . La Précieuse leva le nez et vit apparaitre Léonie dans l'entrebaillement de la porte. La jeune et fragile fille qu'elle avait prit à son service il y avait de nombreuses années de cela, était à présent une femme dont les services et la discrétion n'étaient plus à prouver. Elle avait épousé le fils du palefrenier des Baccard et lui avait déjà donné une demi douzaine de rejetons, lui élargissant les hanches et épaississant la taille et la poitrine , allant jusqu'à faire disparaitre le souvenir de la pauvrette squelettique embauchée par la Irissarri.

- Madame , un pli de votre nièce d'Empire d'après le sceau.

- Elizabelle ? Celle-ci doit assurément vouloir des nouvelles de son ainé. Va me quérir Bréval nous lui ferons réponse ensemble.

- Bien, madame. Mais ... Je ne sais pas vraiment où se trouve le jeune monsieur cela prendra peut-etre un peu de temps avant que je ne puisse le conduire à vous.

- Je vois... Ce chenapan a encore faussé compagnie à HUgues j'imagine... et bien lorsque tu l'auras retrouvé , tâche de me le faire savoir au plus vite , et peut-être de lui faire prendre un bain avant que de me le présenter...

- Bien madame. Je vous laisse.

- Merci , Léonie.


D'un coup de dague , le scel fut rompu et le courrier déplié à la hâte. Axel aimait ses nièces comme ses propres enfants . Léane lui avait même reproché d'être parfois plus prompte à les aimer que sa propre fille. Mais le coeur d'une mère et celui de la blonde en particulier est bien assez grand pour accueillir tous ceux de son sang en son sein. Ainsi elle parcouru les quelues lignes joliment tracées avec célérité et surprise.
Non seulement, Elizabelle ne parlait pas de Bréval, mais en plus elle lui annonçait non seulement une blessure lors de joutes, mais surtout son mariage et également la naissance d'un fils ... Et dire que la venue précipitée du mini chevalier l'avait intriguée... A coup sûr le promis rodait déjà dans les parages et le garçonnet n'avait pas pu le supporter fuyant comme il se plaisait à le faire à chaque contrariété. Avec un peu de chance l'AYmeric en question était blond et cristallisait contre lui tout ce que détestait par dessus tout Bréval... A commencer par le fait de toucher sa mère.
La Précieuse avait toujours été ouverte d'esprit en ce qui concernait Elizabelle , et à dire vrai heureusement car la brunette n'avait pas épargné sa tante. Entre les grossesses hors mariage, les fiançailles rompues au dernier moment, les mariages avortés presque au pied de l'autel , elle n'avait pas chomé la petiote.
Cette fois , elle allait jouer son rôle de matriarche comme elle se le devait et cet Aymeric avait plutôt intérêt à être digne de la jeune Irissarri car il allait mordre la poussière en cas contraire. Et ce n'était pas parce qu'il était un géant (bien qu'en cet instant précis elle n'en sache rien) que ça allait changer quelque chose. Chez les Irissarri , les femmes minuscules savaient à la perfection comment gérer les montagnes de muscles et c'est pas Thibérian Baccard qui dirait le contraire. Enfin si justement il dirait exactement lecontraire mais cela a un nom : l'orgueil masculin ! , rien d'autre !

La Précieuse se saisit alors d'un minuscule morceau de vélin et de sa plume qu'elle trempa prestement dans l'encrier avant de tracer quelques lettres de son écriture de copiste.




Ma douce, j'arrive au plus vite.
Je vous aime.
Axel.


Le billet fut replié avec soin et cacheté au soleil des Irissarri que la Précieuse n'avait pu se résoudre à abandonner lors de ses épousailles. Elle déposa le minuscule pli dans la corbeille et sonna pour que le page de service vint à sa rencontre. Elle avait toujours autant horreur des volatiles et n'approchait le pigeonnier qu'en cas d'extrême nécessité. Le jeune garçon qui se présenta fut chargé d'aller lui même faire l'envoi et de prévenir Suzanne, madame la faiser mander.
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Béanours forever!
Jenifael..luna
    Première étape : Hurler.
    Seconde étape : pester.
    Troisième étape : Trouver quoi mettre.

    La réaction de la jeune ... femme ! Fût en trois temps, trois temps pendant lesquelles les domestiques aux alentours partirent ... il faut dire que la jeune fille avait beau n'être pas très grande ou très épaisse, ses colères étaient craint en raison de son caractère froid et calme. Elle envoya à Espérance, sa cadette, un billet rapide, la priant de prendre part au voyage et ainsi elle partie en direction de la Savoie, chez sa sœur, accompagnée de son autre sœur.

    A l'entrée, elle demanda à se faire annoncer.

    "- Les sœurs d'Elizabelle et qu'ça saute ! "

    En colère? Toujours un peu, oui ...

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Esperance_
La neige avait endormi le monde, mais moi.. Je vivais. Aussi fragile que ma santé pouvait l'être, je ne pouvais me résoudre à restée cloîtrée sans mettre le nez dans la poudreuse. Aussi, dans les jardins du Louvre je m'étais perdue volontairement une heure durant. Ici, je faisais le plein de fraicheur et de renouveau. Ma vie ne serait jamais plus la même, maintenant que Jeni m'avait reprise auprès d'elle. J'avais beau n'être qu'une petite fille à ses yeux, comme aux yeux de tous, je savais me débrouiller. Il me fallait encore attendre une année de plus, l'hiver prochain, pour que je sois considéré comme une véritable jeune femme. Mes douze année de vie avaient été bercées de perte et d'éloignement, de maladies et de progrès. Je comptais bien prendre en main la treizième ! Ma famille, les Castelnau seraient autant fière qu'ils étaient fier de Jeni. Je me l'étais promis.

Damoiselle Espérance ! Damoiselle !

Ouvrant soudainement mes émeraudes, je me tournais pour voir la femme courir en ma direction, emmitouflée aussi chaudement que possible. Un sourire amusée étira mes pétales, alors que je venais la trouver, réduisant sa petite course. Ma dextre se posa amicalement sur le bras de la femme, alors que je l'entrainais sans même qu'elle n'eût le temps de dire quoi que ce soit.

Venez, vous tremblez.

Bien sûre je mourrais de froid aussi, et Jeni me réprimanderait si elle apprenait que j'étais restée là, dans les jardins sans rien faire ni bouger. J'aurais pu perdre une oreille !

Votre soeur, Dame Jenifael me fait vous donner ceci.

Le billet tendu en ma direction, le dépliait sans prendre la peine de me cacher. Tous savaient qu'elle et moi étions proche depuis mon retour, et même encore ; je ne pouvais vivre sans elle. Parcourant son écriture, mes sourcils se haussèrent. Elizabelle se mariait ?! Abandonnant la femme à mon côté, je pressais le pas. Il me fallait une robe !

Durant le trajet, je tentais de m'imaginer à quel point Eli avait pu changée. Et elle ? Me reconnaitrait elle ainsi vêtue ? Les perles habillait mes cheveux de Jais, dont j'avais attaché quelques mèches entres elles, le reste encadrant mon minois enfantin de jeune fille.
Leane
Quelques part mais pas trop loin de Dié, sur ses terres reculées


Léane se mirait. Le soleil était levé depuis longtemps. Mais sa nuit avait été encore mouvementé comme la précédente et la précédente avant elle et ... Cela faisait plusieurs semaines que cela durait. Elle ne savait pas. Elle ne savait plus. Elle en avait assez de s'emmitoufler dans des couches de vêtements et de faire serrer son corset au maximum jusqu'à l'étouffement. Il était clair que l'heure était grave. Il fallait qu'elle fasse un choix entre sortir voir ses amis et l'honneur. Elle n'avait personne à qui se confier. Elle avait fait cette promesse à sa mère. La seule, pour une fois... Elle ne voulait plus que ses amis s'en mêlent. L'Irissarri soupira.

- Mademoiselle m'a appelé?
- Oui Ermegonde. Aidez-moi s'il vous plait.

Il fallut deux servantes pour serrer le corset au maximum de sa capacité. Celui montra des signes de faiblesse. Puis, ce fut le tour des couches d'oignon. Ainsi parée, la baronne demanda à l'une qu'on prépare son coche et à l'autre de la coiffer.

Quand Léane fut prête, c'est avec les traits tirés qu'elle prit la route direction du bureau du recteur où sa mère devait se trouver. Elle se fit annoncer discrètement.
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Elizabelle
Elizabelle avait reçu des réponses positives à ses deux missives. Aussi annonça-t-elle la nouvelle avec toute sa subtilité habituelle à Aimeryc. Qui n'apprécia que moyennement l'idée de voir débarquer la famille au complet de sa promise. S'en suivit une discussion houleuse quand à la répartition des chambres pour les invités. La demeure était petite, le nombre de chambre limité, même si l'Ange ne doutait pas que son Suzerain Nerval accueillerait ses invités en son château de Beuil si elle le demandait. Mais comme c'était sa famille, elle tenait à les avoir avec elle... Même si cela ne plairait pas à Aimeryc, l'Ange décida de partager sa chambre avec Hélène, afin de faire de la place. Le fils d'Axel pourrait dormir dans la chambre d'enfant, comme cela Axel et son mari auraient un peu d'intimité. Aimeryc garderait sa chambre, Cira aussi, ce qui en laissait deux de libre, largement suffisant donc. Même s'il valait mieux prévoir large, sait-on jamais avec la famille...

D'ailleurs quelques jours plus tard, se présentèrent les premières arrivantes. Et au lieu d'une soeur, ce fut deux qui arrivèrent. La surprise était agréable. La servante qui remplaçait Susy à la tête de la maison en attendant son rétablissement alla leur ouvrir pour les faire entrer dans la pièce principale. Elizabelle portait pour l'occasion une robe offerte par Jenifael justement, cette dernière ayant des relations aux DO et ayant réussis à obtenir un sésame pour le travail de Jacques. Boitant bas en prenant appuis un peu sur cette maudite cane que le médecin avait insisté pour qu'elle utilise si elle tenait tant à marcher, elle alla accueillir ses cadettes en souriant chaleureusement.



Quel plaisir de vous voir ! Oh Espérance, comme tu as grandie. Il y a tellement d'année que nous ne nous sommes vu. Tu étais.... Au moins moitié moins grande... Tu ressemble beaucoup à Jeni.

En fait, elle n'avait pas revu Espérance depuis le jour où elle avait été renié, sa mère l'ayant privé de ses soeurs en même temps que de son nom... Faisant fi des beaux vêtements des unes ou des autres, elle alla les serrer l'une après l'autre dans ses bras.

Quand à toi Jeni, tu es splendide. Je ne regrette pas de t'avoir fais cette robe, elle te va à ravir. Tu ressemble de plus en plus à mère... Tu seras une femme splendide. Je suis si heureuse que vous soyez venu. Vous me manquiez.

Les invitant à venir se réchauffer devant l'âtre car il faisait froid en cette période dans les Alpes. Quoi qu'il était heureux qu'il ne neige pas encore.

Venez, mettez vous au chaud. Voulez vous une collation ? Susy, qui gère habituellement la maison et les enfants est malade, alors je dois m'occuper de demander.
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Aimeryc.
C’est installé dans la pièce qui servait de, petite, bibliothèque qu’Aimeryc apprit la nouvelle. La belle-famille allait débarquer. Ils n’étaient même pas encore mariés et il allait devoir se les farcir en plus que de très probablement devoir subir un interrogatoire de celle que sa future considérait comme sa mère malgré l’absence de lien du sang mais encore plus de la sœur adoptive de cette dernière. Celle qui devait occuper le poste équivalent en France d’Elizabelle s’il en croyait ce qu’il avait entendu lors de sa visite aux doigts d’Or en Bourgogne. Et naturellement, il fallait loger tout ce petit monde. Et naturellement, il se retrouvait confiné à sa chambre alors qu’il avait eu le mince espoir pendant un instant de pouvoir occuper la couche de l’ange avec toute son approbation mais non, il devait laisser la place à Hélène, la blonde qui servait de dame de compagnie à sa future épouse. Finissant par grogner de mécontentement, le normand laissa tout en plan pour aller s’enfermer dans sa chambre.

C’est seulement quelques jours après que le débarquement commença. Enfilant une de ses plus belles tenues, simple mais qui ferait l’affaire, il finit par descendre les escaliers en traînant le pas. Il n’avait déjà pas vraiment envie de tout cela, lui qui aurait voulu simplement vivre une vie bien tranquille mais quand on avait pas le choix, il fallait se jeter dans la gueule du lion. Il arriva tout juste après l’invitation pour se réchauffer devant l’âtre. Esquissant un sourire poli, détaillant les deux jeunes femmes qui se tenaient devant lui sans imaginer qu’il s’agissait des deux sœurs d’Elizabelle, il s’approcha pour se présenter poliment.

« - Bienvenue en Savoie, damoiselle. Comme vous devez vous douter, je suis Aimeryc le fiancé d’Elizabelle. C’est un plaisir de vous recevoir. »

Hypocrisie quand tu nous tiens… Mais pourtant son sourire était sincère.


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Jenifael..luna
    Elle sourit tendrement à sa sœur, et lui réclama un lait bouillant accompagné de miel, sa boisson préférée, puisque la jeune soeur d'Elizabelle, bien que plus formée, n'apprécier pas l'alcool. Puis vint un inconnu, alors elle vu âpre. Froide.

    "- Dames. Et en temps que chef de famille des Castelnau-Montmiral, dont ma sœur est issue par l'adoption, j'estime que vous n'avez pas à vous donner ce titre. "

    Les émeraudes, noisette au centre, restèrent figées glacialement sur l'homme. La jeune fille n'avait pas encore seize ans, mais elle avait son caractère trempé et un volonté d'acier malgré son jeune âge. Elle continua, toujours froide.

    "- Je suis Jenifaël Luna de Castelnau-Montmiral, Dame de Lazer et La Buisse, Grand-maître de la garde-robe de France."

    En bref ? Elle n'est pas d'humeur à rigoler. Elizabelle est un sujet sensible.

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Breval
Breval errait comme une âme en peine. Il s'ennuyait ferme... Sa grande amie et future femme (dans dix ans, on précise) était absente, sans raison. Il avait pris la fuite de chez sa mère, encore, pas à propos du fiancé dont sa tante venait d'apprendre l'existence mais à propos d'un autre normand qui avait envahis sa maison à l'époque... Les histoires d'amour de Maman, c'était toujours compliqué. Ce que c'était chiant d'être grand !

Du coup, le mini-Irissarri s'ennuyait, végétait même. Jouer au chevalier tout seul après avoir eu la copine parfaite, ce n'est plus drôle. Il se contentait donc de traîner ses guêtres dans le village, essayant d'éviter un maximum Leonie qui avait la même tendance que Tata à vouloir le rendre propre. Qu'Est-ce qu'ils avaient tous avec la propreté ? Être propre, c'était comme être un sans couillu ! Les chevaliers, ça vient des aventures, donc c'est pas propre, CQFD. Mais avec l'ennuie, Breval en devenait distrait, si bien qu'en rentrant chez Tata Axel, par la cuisine bien entendu, car s'il avait perdu son entrain, il n'avait pas perdu l'appétit. Seulement, alors qu'il se servait généreusement dans les biscuits tout frais, il fut cueillis, c'est le cas de le dire, par Hugues, son chaperon-garde gnouf attitré, secondé par la trop maniaque Leonie.

Malgré ses protestations véhémentes et son argumentation infaillible, Breval termina tête la première dans un bain. A ce rythme, c'est poisson qu'il allait devenir, pas chevalier ! Après un récurage poussé dans certains recoins sensibles de sa personne, le gamin fut habillé de propre et déposé sans plus de cérémonie devant le bureau de sa tante, et attaché je vous pris ! Par une corde ! Autour de sa taille ! Tenue par Hugues ! Histoire qu'il ne file pas à l'anglaise se resalir... Pffff Comme s'il en était capab.... Bon d'accord, mieux valait la corde....

Le hasard fit bien les choses car il arriva en fait en même temps que sa cousine chérie Léane. Il songea que comme Alix semblait avoir disparu, il aurait toujours la possibilité de la marier. Parce qu'il l'aimait beaucoup il faut dire, même si c'était une grande.

Tu vas voir Tata aussi Léane ? Tu te rend compte qu'on m'a donné un bain juste pour ça ?

Oui, le gamin se scandalisait de pas grand chose, enfin surtout de la propreté... N'ayant pas les réticences de sa cousine, il entra sans se faire annoncer dans le bureau rangé de sa presque comme deuxième maman. Enfin rangé, il le serait sans doute moins après le passage de la mini tornade, mais c'était un autre sujet.

C'est moi ! Y a Léane aussi. Et même que je suis propre.

Passant sous silence la corde attaché à sa taille et le reliant à son boulet de gardien, à qui il lança un regard mauvais en coin avant d'afficher son plus beau sourire où il manquait toujours une dent. Les autres ayant repoussés. C'est beau la jeunesse !

Qu'est-ce qui se passe ? Pour les biscuits qui manque, c'est pas moi. Et c'est pas moi non plus le collier avec les cailloux verts qui manque.

C'est pas la vérité qui l'étouffe...
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Aimeryc.
La réponse ne se fit pas attendre. Glaciale. Elle annonçait la couleur des prochains jours. Si elles voulaient jouer à ce petit jeu, il saurait parfaitement y jouer et elle ne finirait certainement pas gagnante et ce peu importe sa position ou ses titres de pacotille. Titre qu’elle lui balança à la figure aussitôt après avoir entamé les hostilités. Comme si cela pouvait changer quelque chose. Glissant son regard sur Elizabelle et sur la deuxième sœur très probablement, il se mordilla la lèvre avant de répondre en tentant de modérer ses propos.

« - Estimez ce que vous voulez, ça ne changera rien à la situation. Elizabelle est ma fiancée. Elle a déjà acceptée et tout ce que vous pourrez dire ou faire ne changera rien à cet état de fait alors il vous faudra apprendre à vous y habituer car d’ici peu nous serons mariés que ça vous plaise ou non. Cela dit, je maintiens mes mots. Bienvenue en Savoie dame et damoiselle. »

Une était peut-être titrée comme dame mais la seconde ne l’était certainement pas alors elle restait une damoiselle et ce peu importe ce que la glaciale de sœur pouvait dire. Ça promettait pour les prochains jours à venir…
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Jenifael..luna
    Elle répondit.

    "- Elizabelle, vous n'êtes plus notre soeur, je vous renie. "

    Voilà, c'était dit, le cœur était glacial. Les yeux également. Il faut dire qu'elle-même avait eu affaire à ces menaces ou paroles durant toute sa vie et son coeur c'étaient brisé en morceaux il y a bien trop longtemps, si bien que la douceur d'Axel, n'avait réussi qu'à l'adoucir un peu, mais sans jamais le réparer.

    "- Il est titré, celui-ci ?"

    Elle désigna l'homme, puis reprit la parole une fois réponse obtenu.

    "- Au passage, je compte me marier avec un Castillan, double seigneur, investi, il à l'appui de l'Infante de Castille, Josselinière. Espérance, nous partons, nous n'avons rien à faire ici, je ne voit pas pourquoi on nous a demandé de venir ici. "

    Elle lança une œillade presque désoler à Elizabelle, se tourna et lâcha.

    "- Désoler qu'il soit aussi con. "

    Ah oui, son séjour angevin lui avait appris les gros mots et la grossièreté.

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Elizabelle
"Je vous renie"...

Comment en était-on arrivé là ? Tout allait bien. Elizabelle prenait plaisir à recevoir ses soeurs, à faire connaissance avec Espérance qui était presque une inconnue. Jenifael avait l'air heureuse d'être là, à l'aise, comme il se doit quand on est en famille. La collation commandée, elles se détendaient, renouaient les liens distendu par l'éloignement. Et puis Aimeryc était arrivé, se comportant comme le propriétaire des lieux, comme à son habitude en fait. L'Ange s'y était fait, avec le temps, de sorte qu'elle ne s'en offusquait plus, et puis après tout, il allait être le propriétaire bientôt... Par mariage... Seulement Jeni ne le voyait pas ainsi. Visiblement, le mariage de sa soeur ne lui plaisait pas. Pourquoi ? Peut-être par peur de la perdre un peu... Mais il n'était pas question de ça pourtant.

Castelnau de Montmiral... Ce nom, elle ne pouvait plus le porter depuis ce jour fatidique où elle avait tenue tête à sa mère adoptive. Où elle avait refusé de se voir enlever son fils, issus d'un viol pourtant, afin de cacher son déshonneur... Où à treize ans, encore enfant, elle avait pris sa première décision de femme, celle qui allait orienter toute sa vie. Et ces mots cruels qui l'avaient brisé à l'époque, elle les entendait de nouveau résonner, entre les murs de son refuge cette fois, au sein même de sa demeure, alors qu'elle avait voulu cette réunion de famille afin de se réjouir...

"Je vous renie"

Ces mots, exactement les mêmes que ceux d'Angèle. Alors que Jeni avait toujours refusé d'accepter l'officiel, avait toujours persisté à la considérer, à la traiter comme sa soeur quand bien même aux yeux de la Loi, elles ne l'étaient plus. Entendre ces mots dans sa bouche c'était comme recevoir un coup de poignard en pleins coeur. Pire même... Plus cruel encore... A choisir, Elizabelle aurait préféré la lame. Si elle n'avait pas été proche de la cheminée, suffisamment pour s'appuyer lourdement dessus alors que ses jambes lui faisaient défaut, elle se serait effondrée sur elle-même. Car à l'instant, il n'y avait plus ni orgueil, ni volonté pour la soutenir. Juste la pierre chauffée par le feu.

"Je vous renie"...

Le visage de l'Ange était livide, exsangue, décomposé. Les grands yeux gris si expressifs se remplirent de larme alors que la phrase faisait son chemin dans son esprit, dans son coeur, dans son âme, ravageant tout. Elle saignait en dedans.

Je...

Courage.... Commencer par prendre une inspiration tremblante, ne pas s'effondrer, pas maintenant, pas devant Espérance, pas devant Aimeryc. Leur cacher à quel point ces mots étaient dévastateurs, quand bien même une première larme vint à rouler sur la joue blafarde.

Bien... Comme vous voudrez...

Que dire d'autre... Elle ne savait plus, elle ne savait pas. Elle n'avait même pas le courage de leur proposer de rester au moins jusqu'à l'arrivée d'Axel, afin de ne pas repartir sur les routes seules, quitte à aller séjourner chez Nerval si elle ne voulait pas rester un instant de plus ici. Anéantie. Elle qui avait gagné avec tant de mal son équilibre, elle était détruite par trois mots. Pour ce qui était des titres d'Aimeryc, elle répondit du bout des lèvres. Non, il n'était pas titré, mais il offrait à ses fils un père, et c'était plus qu'elle ne pouvait en espérer de qui que ce soit d'autre... Quand au mariage prochain de sa soeur... Non... plus sa soeur... Simplement une cousine éloignée, un nom sur un arbre généalogique. Le coeur angélique se fendit un peu plus.

J'espère qu'il vous rendra heureuse... Je vous le souhaite...

Jeni ne voyait pas pourquoi elle les avait fais venir. Pour leur annoncer son mariage, pour le préparer avec sa famille, pour confier ses angoisses, pour se voir rassurer, elle qui avait eu tant de fiancé, jamais d'époux... Qui même si elle savait le mariage imminent doutait encore, d'elle, de lui, de tout. Les yeux emplis de larme ne captèrent même pas le regard navré, juste le dos tourné. "Je vous renie" puis je vous oublie, je disparais... Comme Angèle avant elle, qui lui avait arraché sa famille avant de mourir, tout brisé avant de disparaître. Elle n'entendit même pas la dernière phrase.

Elle ne voyait que ce dos tourné.

"Je vous renie".

Brisée. Arraché les ailes de l'Ange...

Ses jambes ne purent plus la soutenir et elle chuta.
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Aimeryc.
Si la gamine avait envie de jouer à l’adulte comme elle devait jouer à la poupée il y avait encore très peu de temps en tentant d’imposer sa volonté alors elle allait échouer. Aimeryc n’était pas de ces hommes à qui on pouvait imposer sa volonté sans s’en mordre les doigts. Mais pourtant, il avait été sage dans sa réplique. Pourtant, pour Elizabelle, il s’était retenu lui ainsi que son côté piquant et acerbe. Elles n’étaient là que depuis quelques minutes et déjà ils ne l’aimaient pas et ce même la petite qui n’avait pas encore pris la parole. Mais malgré sa retenue, il sembla que les quelques mots et l’affirmation de sa volonté ne fit pas plaisir à celle qui pétait plus haut que son cul car elle lâcha alors les mots fatidiques. Des mots qu’il ne pensait pas entendre à nouveau. Certes, ce n’étaient pas les mêmes et ils ne lui étaient pas adressés mais ces derniers le plongea dans ses souvenirs, lui rappelant son père qui l’avait banni de la famille. Ignorant la question de celle qui venait de commettre ce qu’il nommerait l’irréparable en reniant sa sœur, il se tourna vers Elizabelle pour jauger sa réaction.

Elle ne semblait pas en mener large. Les mots avaient eu un impact plus grand sur elle il semblerait car il pouvait facilement voir qu’elle tenait à peine sur ses jambes et qu’elle devait se tenir à la cheminée pour ne pas s’effondrer. Son visage était livide comme si elle allait faire un malaise. Attentif, il l’écouta prendre la parole avec beaucoup de difficulté. Il ne savait pas pourquoi ces mots l’affectaient autant mais pourtant, il comprenait. C’est quand les deux jeunes femmes se tournèrent pour partir qu’il se précipita vers Elizabelle en la voyant sombrer dans l’inconscience, arrivant juste à temps pour l’empêcher de se faire mal en tombant sur le sol. Et dire qu’il était en partie responsable de tout cela… Jamais ça n’avait été son but. Il n’avait voulu qu’affirmer qu’il était là pour rester que ça leur plaise ou non… Soupirant doucement, il souleva dans ses bras l’Ange pour venir l’étendre sur un des fauteuils large, glissant une main sur son front en demandant qu’on lui apporte un linge humide avant de passer celui-ci sur le front de sa fiancée sans se préoccuper des deux femmes qui auraient pu quitter la demeure que ça lui aurait fait ni chaud, ni froid. Il ne leur aurait que lancer un " Bon débarras et bon voyage en Enfer " avant de les voir quitter mais, elles ne semblaient pas quitter. Que pouvaient-elles vouloir de plus ? N'avaient-elles pas fait assez de mal ainsi ? Soupirant, il se concentra entièrement sur sa fiancée.

« - Elizabelle… Réveillez-vous… Tout ira bien, je suis là. »
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Leane
Léane était perdue dans ses pensées, emmitouflée dans plusieurs couches de vêtements et légèrement suffocante. Comment aborder le problème qui la tracassait sans se fâcher avec sa mère?

Tu vas voir Tata aussi Léane ? Tu te rend compte qu'on m'a donné un bain juste pour ça ?

L'Irissarri sursauta. Il faut dire qu'elle ne s'attendait pas à voir son petit cousin en ces lieux. Pour tout bonjour, elle lui sourit étant plutôt occupée à cacher quelque chose. On lui avait fait prendre un bain à son petit révolté. C'est que s'il était là, c'est qu'il se tramait quelque chose d'important. Elle se demanda quoi? Puis se rappela des raisons pour lesquelles elle, elle était présente. Ce n'était pas le moment d'une discussion sérieuse entre une mère et sa fille. Elle décida de reporter sa discussion. Elle commença à murmurer au chasseur de dragon:

Je repass...

Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase que le fripon était déjà entrain de s'annoncer à sa mère. Léane pesta dans sa barbe même si elle en avait pas. Il fallait qu'elle lui emboîte le pas maintenant. C'est dans un bruit de froufrous que le jeune blonde entra à la suite de Breval dans le bureau du recteur. Elle prit le soin de refermer la porte derrière elle. Elle essaya une dernière tentative d'évitement:

Bonjour mère. Si vous le souhaitez, je peux repasser plus tard. Je tiens à préciser que ce n'est pas moi qui ai volé les gâteaux pour les donner à Breval.

Ce qui était vrai, elle.
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Axel_baccard
Le temps que Bréval soit retrouvé et lavé,Axel avait déjà donné ordre à Suzanne de préparer les malles de tout le monde. Thib avait été prévenu et avait rassemblé une garde légèe pour le trajet. Aristote savait que les savoyards étaient pour la plupart un ramassis de bandits de grands chemin et il valait mieux voyager accompagné ! Chacun pouvait donc partir séance tenante même Léane pour laquelle la Précieuse conservait toujours quelques pièces de garde robe disponible. Il ne manquait plus qu'à la récupérer à Mévouillon en prenant la route. La blonde fut donc des plus surprises quand un Bréval en laisse lui annonça la présence de sa douce.

Léane , Bréval , vous êtes là ! mes enfants je suis ravie de vous voir. Il n'y a pas de plus tard qui tienne , nous partons sur l'heure pour la Savoie. Les coches sont prêts , les malles en cours de chargement, il ne manque que nous et le convoi pourra s'ébranler.
Et pas de discussion , nous allons tous rejoindre Elizabelle en son domaine, Jénifael doit nous y rejoindre sans doute aussi.
Il s'agit d'un important rassemblement familial et je vous veux tous deux dans la calèche dans moins de temps qu'il ne faut pour le dire

Il n'y avait dans le ton employé aucune dénégation ou protestation possible, le trajet allait durer une nuit et un jour , et au soir ils seraient chez l'Ange. La Irissarri était bien trop préoccuppée par ses pensées pour avoir relevé les excuses fallacieuses de ses enfants sur la disparition de biscuits et d'émeraudes... et déjà elle les pressaient vers la sortie, faisant signe à Léonie, et HUgues de les escorter.

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