Sofja
- ...c'est de les délivrer de la liberté.
De Simon Leys
- Lyon, une ville bien curieuse.
Une rencontre à un mariage.
Une visite dans une auberge.
Une Jagellon perturbée.
Cela faisait seulement quatre jours que Sofja avait retrouvé le Louvre suite au mariage dElizabelle et dAymeric. Cest en déballant ses malles quelle se rendit compte quil lui manquait son journal intime. Quen avait elle fait ? Alors quelle faisait les cents pas dans sa chambre, elle se remémora son dernier souvenir en compagnie du journal. Et tel un flash, le visage du Courcy sinstalla dans sa mémoire. Mais oui elle lavait surpris dans sa chambre de lauberge Lyonnaise. Il était en train de le lire alors quils ne se connaissaient même pas. Un simple rencontre des plus communes car il était le marié et elle, une amie de la mariée. Ils navaient pas échangé plus que ça, hormis quelques phrases de politesse. Elle navait pas compris pourquoi il était là. Dans sa chambre, à sintéresser à elle. Avait-il imaginé quelle serait une proie facile ? Car fallait pas quil se voile les yeux, qui ne connaissaient pas ses tendances sexuelles ? Au Louvre, on apprenait chaque secret sur chaque noble. Encore plus lorsque cela concerne les mi français, mi Impérial, vivant en Empire. Les demoiselles en manque de sexe en étaient friandes. Sans parler des révélations dEnzo, lex-fiancé dElizabelle, dans une taverne Bourguignonne. De quoi vous glacer léchine. Mais pourquoi son amie sétait-elle mariée à un tel homme ? Il narrivera jamais à sa hauteur et sera la cause de sa mort, pour sur !
Revenons-en à nos moutons La voilà convaincue que ce dernier avait discrètement volé son journal alors quelle linvitait à sortir de sa chambre. Ah cette arrogance, cela lavait mis hors delle. Il lui avait parlé comme si elle était sa maitresse. Surement une de ses femmes qui se soumette à volonté. Cela lui rappela cette rencontre, forcée, quelle avait vécu en Empire. Alors quelle combattait avec la Memento contre les Savoyards, elle sétait retrouvée prisonnière. Elle sétait éveillée, debout, attachée à un arbre. Impossible de se débattre tellement que les liens étaient serrés. Elle navait eu dautre choix que de subir les délires de son ennemi. Mais à sa grande surprise, il ne lavait en aucun moment violenté, mais il avait joué avec ses envies, ses pulsions, ses nerfs. Des heures de supplice à réveiller ses désirs. Épuisée par ce jeu, il lavait délivré et sétait éclipsé tel un prédateur satisfait. Et elle, parterre avec des millions de questions, de doute, de soif. Depuis, elle avait recherché à revivre cette expérience, à retrouver ce plaisir dans les bordels. Une obsession sans succès mais qui lavait rendu totalement accro, au point de se perdre, de se détruire à petit feu dans les bras des hommes.
Cétait elle qui choisissait qui, quant, quoi, comment. Et certainement pas un homme. Alors sil avait franchi le seuil de sa chambre avec cette intention, il était loin davoir saisi le personnage quelle était. Cela réveilla à nouveau sa colère, elle sempara dun parchemin et dune plume afin de récupérer son journal.
Citation:
De Sofja Jagellon, Vicomtesse de Bellegarde en Marche, Dame de Haut Parage de la Reyne Consort
A Aimeryc de Courcy, le voleur ?
Rédigé et scellé au Louvre.
De Sofja Jagellon, Vicomtesse de Bellegarde en Marche, Dame de Haut Parage de la Reyne Consort
A Aimeryc de Courcy, le voleur ?
- Respectueuses Salutations ou pas,
- Me voilà de retour à Paris mais avec un bien en moins. Il est du genre pas bien épais, rectangulaire. La couverture est marron claire, avec quelques enluminures colorées. Dedans, on retrouve des mots que jai pu inscrire. Des mots très privés.
Vous savez, ce petit livre dont je vous ai surpris en train de lire, dans MA chambre, dans MON auberge, sans MON autorisation. Et voilà que par magie, il disparait. Etes-vous magicien ou bien voleur Messire de Courcy ?
Vous me direz quêtre voleur en plus de violeur, il ny a quun pas ! Une mauvaise habitude quil serait bien de soigner, Messire.
Merci de me restituer mon journal dans les plus brefs délais.
Que Dieu vous garde ou pas !
Rédigé et scellé au Louvre.
- Une missive loin dêtre diplomate, à son image. Elle naimait pas tourner autour du pot.
_________________