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[RP] Les appartements du Coms - Castel Narbonnais

Manon
Un soupir suivit la sortie de Sleiii tandis qu'un "bon courage" fut murmuré au Capitaine avant qu'il ne quitte la pièce. Manon ferma l'huis derrière eux et s'en revint vers son ami.
Son regard s'arrêta un court instant sur le double anneau à son doigt et son sourire glissa sur le visage du Castrais.


Accepterais tu d'être mon témoin?

Une question des plus banales.
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Evilkevin
Il sourit...

Tu veux faire plonger qui ? Je dois témoigner d'une agression ? Tu sais que ce que tu me demande, c'est hors la loi ?

Il ne pouvait imaginer son amie promise. Il l'avait vu repousser tant d'avances, et de tant de prétendants. Cela ne se pouvait. Elle le voulait comme témoin pour une affaire pénale, à coup sûre.
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Manon
Son visage s'éclaire d'un sourire amusé.

Tu sais que tu m'as promis de me rendre au centuple le service que je viens moi même de te rendre? Ecrit noir sur blanc de ta propre main.

Dans ses prunelles, une lueur de malice. Hors la loi? Tout comme l'on pourrait considérer ta missive comme une tentative de corruption.

Elle reprend plus sérieusement. Ma demande est afférente au mariage Kevin...

Il est vrai qu'elle avait le choix quant au potentiel témoin mais sans vraiment savoir pourquoi, elle souhaitait que ce soit lui plus qu'un autre.
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Evilkevin
Aouch... Il devait délirer.

Tu vas vraiment te marier avec cet homme. Il te fait quelques pressions abjectes pour t'obliger à cette union ?

Il sortit sa pipe. Perplexe, il avait besoin d'air. Il pensa de nouveau à la missive reçue il y a peu. Il avait pensé à une blague à l'époque. De mauvais gout certes, mais à une blague.

Si tu veux que je sois témoin, de cette folie, je le ferai car je suis ton ami.

Il se dit qu'assurément, la brune devait être prise en otage pour en arrivée là. Dans un volute bleu, il la fixa. Intensément. Pour y déceler un signe, un geste. Elle lui avait demandé de rester pour qu'il l'aide.
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Manon
Tout comme la folie dont ton épouse... la réplique fut stoppée dans son élan par un éclair de lucidité.

S'il y a bien une chose qu'elle ne comprenait pas, c'était comment Vera avait pu épouser un homme tel que lui. Et la conclusion s'imposa : pour les mêmes raisons qu'elle.

Son regard se plongea dans celui de Kevin qu'elle voyait désormais sous un nouveau jour. Car sous cet être qui se complaisait à se rendre détestable aux yeux des autres, se cachait en réalité une toute autre facette, bien plus agréable. Tout comme Julian.
Ils auraient détesté tout deux la comparaison aussi s'abstint elle de partager sa pensée.


Aucune pression, aucune folie.

D'un sourire. Et je t'en remercie, c'est important pour moi.
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Evilkevin
Perplexe il était. Enthousiasme pour son amie il n'était pas. Mais chaque homme et chaque femme mène sa vie comme il ou elle l'entends. Impossible à raisonner était la Brune albigeoise.

En tant que témoin, il m'incombe d'être présent à la cérémonie, mais tu ne m'a point parlé de date. J'attends donc votre missive.

Il prit congé en faisant une belle courbette devant la Régente. Il savait que ça l'énerverait et c'était là les sortie qu'il préférait, et de loin.
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Aryanna
« Ma chevelure vous irrite, je la laisserai pousser.
Mes actions, mes attitudes vous dérangent. Hé bien je les amplifierai.
Et quand, enfin, sous la pluie de vos sarcasmes, je resterai indifférent et que je pourrais enfin être celui que je dois être.
Hé bien, malgré ce dégout, malgré cette honte, vous m'aimerez
»


[Bureau de la Comtesse]


Elle était dans son bureau, au Castel, la noire. Comme tous les jours, comme presque à chaque instant du jour et de la nuit. Allongée à terre, nez froncé, plume à la main, elle réfléchissait. Ses onyx parcouraient une énième fois cette missive alors que sa plume caressait doucement sa joue, signe de réflexion. Allongée sur son petit coussin moelleux elle restait dubitative. Rayant certains mots, annotant par-ci par-là, avant de passer au parchemin suivant. Sa main libre tapotait doucement sa joue avant de revenir au vélin et de rayer un passage entier qu’elle réécrivait par ailleurs. Modifications, modifications, réécriture, écriture, tel était son lot de tous les jours. Toutefois, en ce début de soirée, l’oiselle, plutôt que de sortir de son bureau pour se rendre en salle commune du Conseil, comme elle le faisait d’habitude, n’en avait pas envie. La perspective de traverser l’ensemble des salles du Castel, unes à unes, puis de sortir au dehors pour se rendre en d’autres lieux, ne l’enchantait guère. Elle songeait à se reposer ce soir et pourtant autre chose accaparait son esprit.

Se redressant soudain, glissant sa plume dans ses cheveux avant de ramasser coussin et feuillets qu’elle posa sur son bureau, elle alla ouvrir la fenêtre. Regardant au dehors, tout en bas, elle songea un instant que si elle tombait il n’y avait possibilités de survie. Haussant imperceptiblement les épaules elle s’assit sur le rebord de la fenêtre tâchant de s’imprégner de l’atmosphère de Toulouse, sa vie en contrebas, l’effervescence qui y règne. Et c’est sans même s’en rendre compte qu’elle ouvrit la bouche pour appeler d’une voix forte :

«
Doppel, Gänger, j’ai besoin de Vos ! »

Nez toujours glissé au dehors, elle attendit un instant avant d’entendre la porte de son bureau s’ouvrir et se refermer et une voix fluette s’élever dans les airs.

«
Pardonnez-moi, Comtessa, mais ils ne sont pas là »

Les onyx reviennent vers l’intérieur et se pose sur… Rémi. Le cavaleur du castel, l’enfant coureur de marathon, ses yeux et ses oreilles lorsqu’elle était occupée ici et qu’on avait besoin d’elle ailleurs. Etouffant un énorme soupire parce qu’elle se demandait bien où ils étaient encore fourrés. Le lâché de porcelet au Castel avait été fait et n’était donc plus à faire ; le cassage d’oreilles à la mandoline avait eu lieu à de nombreuses reprises ; les courses poursuites derrière Amandine étaient réglées comme du papier à musique tous les jours entre deux et trois heure de l’après-midi, sauf le dimanche jour du seigneur oblige. Enfin tant pis, au moins elle savait qu’il fallait s’attendre à une nouvelle ânerie.

«
Pourriez-vos, Rémi, aller chercher le Capitani, por favor ?
Ou charger les deux ostrogoths de cette tâche si vous les croisez en route.
Mercé.
»

Après un sourire au petit homme, elle retourne à sa contemplation des toits toulousains, du monde d’en bas. Prise d’un instant de folie non-intellectuelle personnelle, alors qu’elle ramène ses cheveux, éternellement en bataille, ensemble refaisant grossièrement sa tresse.
Mais, au loin, une chose attire son attention. Un corbeau s’approche, un corbeau qu’elle connait bien… Pèire ?

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Sebastian.
" Ce soir c'est avec au coeur la fierté et l'amour [...] que je me présente à vous.
J'ai mis tout coeur, toute mon énergie, toute ma force, à son service, à votre service . "


Jacques Chirac.


Le blond languissait les pieds dans la Garonne, après une forte belle journée ensoleillée passée à gratter des parchemins à propos du conseil et de l'armée, lorsqu'on vint troubler son repos.
Les yeux rivés sur le reflet du soleil baissant petit à petit à l'Est, un jeune garçon accourait pour l’interpeller. Nul Tocsin, nul feu, aucun danger en la Capitale aujourd'hui, peut être qu'on venait le chercher pour la collation du début de soirée... Un rosé et de la saucisse sèche après cette après midi de dure paperasse au soleil lui ferait le plus grand bien. Se rechaussant, il se leva sans mot dire lorsque le jeune homme expliquait la raison de sa venue, et s'inquiétait de la diligence du blond à l'égard de son arrivée au Castel.

Mercé, j'accoure.

Épée au côté, les bottes qui claquaient sur le pavé rose de la plus belle des villes, le blond se dirigea vers le Castel, non sans faire un léger détour. C'était pas le tout, mais demain il partirait en patrouille avec ses troupes, et le plan devait être plié. Mais aucune Inquiétude pour Sébastian qui les regarda du haut des remparts s'affairer en périphérie de la ville.
C'est donc rassuré et fier d'eux qu'il allait vers sa douce, la Comtesse en somme, au moins si elle voulait des comptes pour l'armée, tout était carré et calé, ou presque.
Il monta rapidement les marches du Donjon mais ce n'était pas au bureau du Conseil qu'on le guida, mais bel et bien vers les appartements Comtaux, dans le bureau privé de Montfa. Il s’épousseta rapidement, réajusta sa cape et enleva son chapeau avant de se glisser dans le bureau de la noire.


Adishatz Comtessa.
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Aryanna
« Ce sont les cadets de Gascogne
De Carbon de Castel-Jaloux ;
Bretteurs et menteurs sans vergogne,
Ce sont les cadets de Gascogne !
Parlant blason, lambel, bastogne,
Tous plus nobles que des filous,
Ce sont les cadets de Gascogne
De Carbon de Castel-Jaloux.
»
      - Cyrano de Bergerac, Acte II, scène 7




[Pendant l’attente]

La noire avait récupéré Pèire, récupéré le pli qu’il tenait et l’avait décacheté avec empressement. Pour recevoir Pèire directement jusqu’à elle et non pas voir Cerièra, l’affaire devait être grave. Elle s’inquiétait légèrement, alors qu’elle n’avait vu la brune de la journée. Faute sans doute d’être sortie, direz-vous aussi. La lecture de la missive la fit pâlir, manquer un souffle et alors qu’elle s’était relevée pour accueillir Pèire et caresser sa tête emplumée, un vertige l’avait prise la faisant se rasseoir un instant. Quel crétin, mais quel crétin ! Et elle grognait assise sur cette fenêtre, elle sentait la colère poindre alors qu’elle revoyait Cerièra, quelques mois plus tôt, gisant inanimée au sol de sa maison après qu’elle ait défoncé la porte avec Manga.

«
Mais quel… quel… quel dindon ! »

Et elle pestait encore, alors que la colère l’assaillait de toutes parts. Au bout de quelques minutes elle se redressa donc de cette fenêtre salvatrice. Laissant Pèire la regarder dans l’attente d’une réponse. Ses yeux noirs d’emplumé plongés dans les siens, alors même qu’elle s’asseyait à son bureau pour la première fois de la journée. Préférant cette fois-ci le contact du bois plutôt que celui du sol. Prenant un vélin vierge, ainsi qu’une plume fraichement retaillée, elle hésita un instant avant de commencer à écrire prestement, portée par une impulsion incertaine. La plume filait sur le parchemin, alors qu’elle ne s’appartenait presque plus. Il était enfin temps d’exprimer tout ce à quoi elle songeait depuis bien des semaines en somme. Grommelant faiblement - «
Elle s’effondre » -, alors qu’elle écrivait à une rapidité presque effrayante. - « J’espère que vos savez ce que vos faites » -. Il fallait l’espérer parce qu’elle était bien décidée à faire ce qu’elle lui avait dit. Et de signer rapidement, plier le parchemin, se relever et aller le donner à Albert pour qu’il parte vers le Nord.

L’oiselle retourna ensuite auprès de Pèire qui attendait sur son bureau. «
Ne t’en fais pas, je réponds à ta maitresse ». Un sourire au corbeau et elle se remit à écrire, une lettre toute autre, bien plus émouvante et bien plus rassurante. Mais elle marmonnait toujours - « Ne désespères pas » -, alors que sa plume glisse sur le vélin, toujours aussi rapidement avant de conclure - « Sache que moi je t’aime » - et sur sa signature habituelle. Et tout en pliant le mot, elle regardait Pèire, laissant échapper un énième soupire avant de le lui remettre.

«
Prends garde à elle jusqu’à ce que je revienne.
Il n’est pas temps qu’elle s’effondre à nouveau, jamais.
»

Une nouvelle caresse sur la tête de l’emplumée et elle le laisse retourner auprès de la Griotte, alors même qu’elle songe qu’elle ne reviendra à Foix avant quelques temps et que le Castel n’est pas réellement le lieu le plus propice pour une discussion de ce genre, ni même une taverne toulousaine… Elle soupire encore, alors qu’elle songe à beaucoup de choses, au passé gâché, au futur incertain. Dire que même le présent est une chose bancale…



[Entrée du Capitani]

Elle reste songeuse, emportée dans un torrent de réflexions diverses. Qu’elle songe à l’avenir, au présent, au passé. Aux échecs, aux actes manqués, qu’elle grogne contre tous, qu’elle désespère presque. Ses mains glissées sur ses tempes qu’elle masse doucement, yeux fermés, tête baissée sur son bureau, elle se remet à soupirer alors qu’elle marmonne toujours – « Ils vont me la faner, tots » –. Et alors qu’un florilège de grossièretés défile dans sa tête, elle sursaute au salut prononcé.
Ses onyx se relèvent sur le nouvel entrant qu’elle regarde sans voir dans un premier temps, alors qu’il s’agit de Sébastian. Elle le regarde sans comprendre tout d'abord, puis se ressaisit, se rendant compte qu’elle l’avait fait appeler pour une toute autre affaire. Une toute autre affaire que celle à laquelle elle songeait encore quelques minutes auparavant. Aussi se redresse-t-elle, quitte son bureau pour en faire le tour, avant de s’y appuyer, toujours face à lui.

«
Bonjorn Sénher Capitani. »

Ses yeux noirs glissent sur lui, le détaillent, alors qu’elle pense au fait qu’elle ne l’a vu réellement depuis une éternité. Elle se remémore les dernières choses qu’ils se sont dites. Elle songe au fait qu’ils n’ont pas été aussi proches depuis plusieurs semaines, quand bien même ils se croisent au Castel et à l’Etat-Major. Elles sont bien loin les boutades échangées, les taquineries lancées à l’auberge durant les soirées castraises. Elle est bien loin cette promenade au bord de l’Agout qui s’est si mal terminée, ou même leurs échanges épistolaires journaliers. Tout est bien loin, presque trop loin, beaucoup trop loin. Ils sont bien loin les moments d’insouciances, d’échanges rieurs, de discussions exaltées. Leur dernière rencontre s’était soldée par leur première querelle, les mots avaient été durs, forts, fracassants.

Elle le fixe toujours, alors qu’il est face à elle, ses yeux clairs, son goatee, ses cheveux blonds découverts. Depuis combien de temps n’ont-ils pas pu se croiser un instant, seuls ensembles ? Elle songe à ce à quoi elle s’est préparée durant des jours, ce sur quoi elle a hésité avant de le faire appeler pour qu’il la rejoigne ici. Elle songe à ce papier, glissé sur son bureau, ce parchemin annonciateur du courroux ou de la réconciliation certaine, pleine et entière. Elle songe alors que ses onyx se noient dans les profondeurs abyssales de son regard. Et elle finit par se redresser légèrement, ne sachant réellement que faire, ne sachant si elle doit aller vers lui ou le laisser venir vers elle. Toutefois, elle se redresse tout à fait et fini par s’approcher de lui, à pas mesurés. Et, sans même qu’il ne s’y attende sans doute, la donzelle s’approche encore davantage, jusqu’à glisser ses bras autour de la taille du blond, jusqu’à glisser sa tête contre son torse, avant de souffler faiblement :

«
Vos m’avez manqué, Sébastian. »

Et elle reste là, contre lui, ne sachant si cette proximité le gêne ou l’ennui, guettant la moindre réponse de rejet pour s’éloigner, plus tard. Pour le premier acte spontané qu’elle ait témoigné à son égard, et ce complètement sobre, parce qu’elle fait des efforts. Parce qu’elle n’est ni indifférente, ni nonchalante, contrairement à ce qu’il croit. Et parce qu’elle a besoin de reprendre des forces pour se préparer à la discussion qui va suivre… Allez savoir l’issue, la réaction qu’il aura. Allez savoir beaucoup de choses…

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Sebastian.
" C'est cela l'amour, tout donner, tout sacrifier sans espoir de retour. "

Albert Camus ~ Les Justes.


Le Blond se tenait devant la Comtesse, attendant qu'elle réagisse. La noire semblait maugréer à voix basse lorsqu'il l'avait saluée. " Ils vont me la faner, tots" sûrement en train de ressasser les réussites de Ceriera avec le professeur. Sébastian pensait qu'elles étaient bien gentilles les deux sœurs, mais si la portaparaula n'avait pas été capable de lui montrer ou lui faire comprendre qu'elle avait des sentiments pour lui, elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle même... Après tout pourquoi blâmer quand on est le seul fautif.
Revenu de ses pensées lorsqu'elle leva le nez vers lui pour le saluer, il inclina doucement la tête à l'énoncé de son nom.
Voila bien des semaines qu'ils n'étaient pas ensemble en privés, car l'Etat-major naturellement n'était pas à eux, et parce qu’en taverne ses amies ne savaient pas se décoller d'elle une soirée. Le Capitani la regardait le dévisager comme à son habitude, après tout il en faisait de même. La dernière rencontre entre les deux s'est soldée par une dispute et du claquage de porte en taverne. Depuis il ne s'étaient vus que pour le conseil, et les échanges avaient été brefs et précis.
Alors que Sébastian la fixait en silence, il la vit se redresser pour venir vers lui, à pas mesurés, presque lents, avant de venir se glisser dans ses bras.
Apparemment la dispute ou la distance avait eu du bon, et la Brune se blottissait contre lui presque spontanément pour une fois.
Il l'entoura de ses bras temporairement en la resserrant contre lui quelques instants, Savourant sa présence et son geste. Le blond se demandait toutefois si ce n'était que pour ça qu'elle le faisait venir, sachant qu'il partait bientôt de la ville rose... Avait elle peur que le manque soit trop grand?
Il la relâcha doucement et se recula de quelques pas, pour connaître le pourquoi du comment, et savoir si il venait en amant, ou en Capitani.


Vous m'avez fait mander Comtessa.

Il la fixait de ses yeux verts attendant une réponse, non sans espérer que ce fut à titre personnel, afin de savourer sa présence encore un peu.

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Aryanna
" Le cœur à ses raisons que la raison ne connait pas "



Ah qu'il est triste ce cœur, malmené, délaissé, ignoré.
Ah que la vie est complexe lorsque l'on cherche à se démener pour des choses qui vous paraissent avoir un sens, alors que l'alentour en a tout autant.
Leur dernière rencontre tous les deux avait commencé par une dispute, avait suivi par un poisson d'avril de mauvais goût alors que le premier du mois était passé depuis des lustres, pour finir sur une pseudo réconciliation. Réconciliation qui n'en était pas une. La discussion avait été close sur des mots durs, des mots fermes. La première fois qu'elle s'emportait et montrait sa désapprobation, alors même qu'elle n'avait haussé le ton. Depuis ils ne s'étaient revu, il n'avait répondu à sa dernière missive, depuis il était distant, froid, lointain...
Même sa tactique d'approche se révélait être un échec, échec lourd et cuisant, car déjà il se détachait d'elle. L'étreinte, seule marque d'affection dont elle était capable, avait été courte. Une poignée de secondes tout au plus. Déjà il s'éloignait, déjà il se reculait et la laissait seule avec elle-même. Les bras ballant momentanément vinrent rejoindre les poches de ses braies et, alors qu'elle réprimait un soupire, ses mains vinrent s'y glisser. Nonchalance... Ses yeux revinrent à ceux du blond, se noyant dans cette étendue verte envoûtante. Et alors qu'elle se sentait perdue dans ce bureau trop grand, perdue ici sans possibilités de départ précipité...
Et tout en se reculant à son tour, se retournant pour rejoindre son bureau et souffler sur ce coeur qui cogne, pleure, alors elle ouvre la bouche... Il est temps de parler. Elle se prépare au reste...

"
Que... ressentez-vos ? "

La question est claire, elle ne peut pas ne pas l'être. IL n'est pas obligé de répondre, il pourrait user d'une pirouette linguistique, elle le sait. Toutefois, impossible de se tromper. La situation ne peut que les concerner eux deux, car il s'éloigne, c'est comme ça qu'elle le ressent. Il s'éloigne et elle, elle se noie, elle s'enfonce... Et à cet instant elle se renferme en elle-même, elle essaie de ne pas couler alors même qu'elle a recouvrer l'air libre. Le courant trop fort, le chahut des vagues, tout, absolument tout la tirera vers le fond. Seule lui la fera décider de l'issue de la bataille, de cette lutte contre elle-même, contre sa réserve, contre sa timidité. Sinon, l'oiselle se laissera engouffrer dans ces profondeurs et n'en ressortira pas. Elle ne pourra pas. Elle laissera son cœur qui saigne, comme elle sait si bien le faire et se concentrera sur tout le reste. Quand on se sent vide de sens, quand on se sent rejeté, quand on se sent mal, il n'y a bien que la raison pour nous garder en vie. Mettre son cœur dans une boite, l'enterrer et la délaisser.
Selon sa réponse, selon les mots, selon beaucoup de choses elle pourra arriver à ce pour quoi elle l'a fait venir.

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Sebastian.
«Nos doutes nous assaillent et nous font échouer. Nous manquons le but que nous pourrions atteindre par crainte seulement de ne point l’atteindre»

– William Shakespeare


Sébastian se tenait là, devant elle, lorsque pour toute réponse à sa question, il en reçut une autre. C'est pas qu'il était chiant, mais répondre à des questions en en posant d'autres, ça avait le dont de l'énerver...
Il la scruta, appuyée sur le bureau, ne comprenant pas où elle voulait en venir. La noire avait le regard fuyant, scrutant le bureau par moment, relevant le nez pour fixer ses yeux ensuite, elle n'était pas comme d'habitude et malgré le geste qu'elle avait tenu quelques secondes avant, elle semblait perplexe. L'éloignement et le travail commençaient ils à avoir raison de leur relation, doutait elle? Avait-elle fait venir le blond pour y mettre un terme ?
Fort de nombreuses interrogations, le Capitani répondit à sa question.


Je me sens bien, que ce soit d'une manière générale ou lorsque je suis avec vos. Je sais que l'on se voit peu mais je tenais durant le mandat à garder l'armée en mouvement, et par ailleurs aussi nos charges ne nous permettent plus ce que l'on se permettait avant. Mais pour moi rien n'a changé, pourquoi?

Il la fixa, se posant désormais énormément de questions sur ce qui allait advenir, peut être que c'en était finit et qu'elle voulait amorcer la question en espérant que lui non plus ne puisse plus continuer, qui sait... Peut être qu'elle allait lui annoncer un long retranchent ou toute chose dans cet esprit à la fin du mandat.
Le blond se détendit donc et croisa les bras, attendant enfin qu'elle lui explique ses énièmes mystères, que sont sa convocation, et ses questions en guise de réponse au Capitani.
Il n'aimait pas les mystères le Gascon, et pour lui c'était carré dans la vie, noir ou blanc, pas gris, et surtout lorsqu'on lui posait une question, il faisait tout pour être concis et direct, pas de tortillage du cul, rien, seulement noir ou blanc.
Comprenant que la situation pouvait tourner à mal et qu'il semblait difficile à Aryanna de s'énoncer, il s'appuya à côté d'elle sur le bureau en passant un bras sur son épaule.


Quelle est la vraie raison de ma venue.
_________________
Aryanna
« La Raison parle, mais l'Amour chante »
      - Servitude et grandeur militaires, Alfred de Vigny



La noire avait fini par reposer séant contre son bureau. Elle tâche de le regarder mais n'y arrive pas tout à fait. Elle craint la réponse qu'il va lui donner, elle craint qu'en un seul mot il lui transperce le cœur et ne la laisse là, sur le sol de ce bureau, comme pour morte.
Elle ne s'est jamais posée autant de questions de toute sa vie. Sans amour la vie est pourtant si simple. Mais sans amour la vie peut paraître bien terne. Maintenant qu'elle a compris le sens de ce mot il lui est bien difficile de passer outre, de faire semblant de rien. Elle n'a jamais eu aussi peur de toute sa vie que depuis qu'elle aime et appréhender cette situation reste encore bien complexe pour elle.
Lorsqu'il fini par ouvrir la bouche et commencer à lui répondre elle ferme un instant les yeux, elle se crispe dans la crainte de cette réponse. Elle n'a jamais été aussi vulnérable que depuis qu'elle l'aime, depuis qu'elle ne le voit plus, qu'il ne lui répond plus. Depuis que dans cette taverne toulousaine il lui a fait le pire poisson d'avril de toute sa vie. C'est cette blague qui lui a fait réaliser ô combien elle était devenue vulnérable, ô combien elle avait besoin de Lui. Cette vulnérabilité grandissante ne lui convenait pas du tout, l'agaçait même. Car jamais elle ne s'était souciée du regard des autres, de la critique, des moqueries prononcées à son égard. Mais maintenant, lorsqu'il s'agissait de lui, tout prenait un sens bien différent. Car il était le seul à vouloir qu'elle s'améliore, car il la soutenait, il essayait de l'aider entre deux échanges de taquineries. Le blond était le seul pour qui elle voulait améliorer son incapacité totale à être spontanée, combattre sa retenue, sa timidité. Timidité qui pouvait être parfois bien pesante pour lui, à raison, étant donné qu'elle était incapable d'impulsivité puisque bien trop rigide sur ses agissements, contrairement à lui. Prévenant, gentil, patient, même si l'éloignement l'inquiétait elle.
Le laissant approcher d'elle alors que tous ces mots mis bout à bout commençaient à prendre tout leur sens, elle laissa échapper un léger soupire de soulagement, alors qu'il glissait une main sur son épaule. Posant sa tête sur la sienne d'épaule, elle finit toutefois par répondre à ce "Pourquoi"...

"
J'ai cru que Vos vos lassiez...
Vos ne répondez plus à mes courriers, vos restez loin, froid et disant les rares fois où nos nos croisons...
Et... cela m'affecte.
"

Voilà, c'était dit.
Libre à lui d'en faire ce que bon lui semblait. Tout ça n'était pas une question d'armée, tout ça n'avait rien à voir avec leurs charges respectives. Il n'y avait juste plus aucune communication entre eux, hormis sur les sujets militaires et les sujets afférents au Conseil Comtal. Ils n'avaient certes pas le temps de se croiser, il avait raison sur ce point, car quand elle arrivait à Toulouse il devait en partir, elle avait d'autres nécessités par ailleurs et lui aussi. Quand on a un emploi du temps de ministre, c'est souvent complexe. Mais cela n'empêchait pas de répondre aux courriers, ou d'en envoyer. Même si elle n'en envoyait pas des milliers non plus. Dans un sens, c'était un coup l'un, un coup l'autre. Avant La Flêche c'est elle qui n'avait pas répondu, après c'était lui.
Alors où était donc ce soutien mutuel nécessaire, soutien dont ils avaient tant parlé ? Elle ne pouvait le soutenir s'il ne parlait pas et la réciproque était évidemment vraie.
Se redressant toutefois de son épaule et de ce bureau contre lequel elle était appuyée, l'oiselle glissa ses onyx dans cette profondeur boisée, fronçant légèrement le nez d'appréhension. Elle fini par faire le tour, sortir un vélin plié de sous bon nombre de courriers et le poser au centre dudit bureau encombré...

"
Perqué je vos ai fait venir ? Hé bien... Per cela.
Venez, asseyez-vos, lisez et dites-moi ce que vos en pensez...
"

L'angoisse l'étreint, l'appréhension surtout.
Elle ne peut en dire, ne doit en dire davantage. Cela serait gâcher le "surprise", l'étonnement. Tout.
Récupérant son coussin moelleux avant de le laisser à sa lecture, la donzelle fini par aller ré-ouvrir la fenêtre et s'asseoir juste sur son rebord. Ce coussin serait vraiment très pratique pour lui occuper les mains et patienter pendant qu'il lirait La chose... Et, au lieu de regarder au dehors, elle ne cesserait de le fixer, de détailler les changements qui s'opèreraient sur son visage. Après tout, on ne demande pas un homme en mariage plusieurs fois dans sa vie. Et surtout pas comme ça...


Spoiler:
Citation:

Donné par copie

Contrat de Mariage entre les personnes de Sébastian de Franchimon Yachvili et Aryanna Vidal.
- Ébauche



A tous ceulx qui ces présents contrats verront et auront,
[nom], [fonction]
[nom] garde et tenant le scel de la Vescomtessa de Montfa, en la Prévosté de Montfa et Sénéchaussée de Tolosa, aux contrats établis, saluons le Très-Haut,

Savoir faisons que par devant notre ami et fidèle [nom], notaire et juré, auquel quant à ce que nos avons commis et commettons par ces présentes nos pouvoirs et autorités pour ouïr et recevoir en lieu de nous, toutes les choses en sesdites présentes contenues le jour de la date de ces présentes.
Ont été personnellement établi - Sébastian de Franchimont Yachvili, fils émancipé de Gustave de Franchimont Yachvili, fils fut aussi de feue France de Franchimont d’une part et Aryanna Vidal, Vescomtessa de Montfa, enfant illégitime de feu Enric Vidal et d’une italienne nommée Graziella dont l’identité complète reste inconnue, d’autre part, épouse future ladite Aryanna dudit Sébastian, en l’autorité et licence donnée par elle-même. Lesdites parties et chacune d’icelles ont connu et confessé que par le moyen d’aucuns de leurs amis et parents dudit côté et d’autre a été traité et attendu de faire mariage par parole de futur entre lesdits Sébastian et Aryanna, en telle manière que l’un d’eux a promis prendre l’autre par mariage au-devant du Très-Haut de la Sainte Eglise Aristotélicienne.

Présent contrat atteste les accords, promesses et convenances fixées pour ce mariage, selon les termes suivants.
Savoir faisons que ledit Sébastian de Franchimont Yachvili, futur époux de Aryanna Vidal s’est vu soumettre présent contrat par Monseigneur ; a tenu lesdites promesses, accords et convenances en présence de la susdite demoiselle.
Est à savoir que les commodités aux biens dudit mariage ont été consentis par les deux parties en présence. Aussi ceux-ci s’engagent à prendre l’un et l’autre pour époux au-devant du Très-Haut.

Ainsi qu’il est de bonne coutume en faveur et contemplation dudit mariage, afin qu’ils sortent pur et plein de la Sainte Église Aristotélicienne, lesdites parties dessusdites et par le moyen que dessus ont cogné le scel et la confesse, ont accordés les promesses et donations en la forme et manière qui s’ensuit.

Savoir faisons que ledit Sébastian de Franchimont Yachvili, époux en devenir dudit mariage, a voulu et consenti par ces présentes que s’il venait à passer de vie à trépassement sans enfant dudit mariage, ladite Aryanna Vidal survivant, elle jouira desdit biens et meubles ainsi que les sommes totales des bourses et comptes dudit Sébastian de Franchimont Yachvili, ainsi que du droit de reprendre époux.

Et, semblablement, a été convenu et consenti par ladite Aryanna Vidal, épouse en devenir dudit mariage, a voulu et consenti par ces présentes que si elle venait à passer de vie à trépassement avant ledit Sébastian de Franchimont Yachvili survivant, il prendra pleine possession des biens meubles et de la richesse de ladite Aryanna Vidal, ainsi que le droit de reprendre épouse.

De plus, a été convenu et accordé que ladite Aryanna Vidal, par les faveurs dudit mariage, devrait pourvoir à la descendance dudit Sébastian de Franchimont Yachvili.

Pour ce faire, et avant de concéder aux biens fondés dudit mariage, les deux parties se sont engagées et accordées les dots et promesses des biens suivants.

Ledit Sébastian de Franchimont Yachvili s’engage à ne jamais cacher une vérité ou une épreuve à ladite Aryanna Vidal, de toujours exprimer ses troubles et tracas, ainsi que l’honnêteté, la confiance et la complicité. En cas où sentiment viendrait à changer ledit Sébastian de Franchimont Yachvili devra l’énoncer clairement et intelligiblement à ladite Aryanna Vidal afin que relations courtoises et sereines puissent perdurer.

En échange, ladite Aryanna s’engage à octroyer la douce descendance mâle dudit Sébastian de Franchimont Yachvili ainsi que le bon entretien des biens meubles, bovins, financiers et affectueux. Ladite Aryanna Vidal est tenue à réponse positive aux mandes de chair dudit Sébastian de Franchimont Yachvili et à la bonne contemplation de son futur époux et ce par le bien dudit contrat de mariage.

Par les convenances, la règle de ne point forniquer avec d’autres donzelles a été établi et accordée par ledit Sébastian de Franchimont Yachvili qui devra, le cas échéant du non-respect de ladite règle, rembourser en donations la peine encourue par ladite Aryanna Vidal et par la volonté qui sera fixée par elle. Châtiments corporels et sévices qui plairont d’octroyer au pêcheur par ladite épouse chagrinée ont été établi et accordés par ledit Sébastian de Franchimont Yachvili.
Si fornication devait être établie, présent contrat deviendrait caduc en tant que ladite Aryanna pourrait refuser octroie de la douce descendance mâle. Ladite Aryanna pourrait décider prendre voile et se retirer en couvent de son choix, sans plus aucune vision et lien avec ledit Sébastian de Franchimont.
Cependant, en cas d’aveu d’un sentiment éteint, ladite Aryanna Vidal pourra consentir à ce que ledit Sébastian de Franchimont puisse se soustraire à ses pulsions impies par action de chair avec une femme choisit par ladite Aryanna Vidal.


Les deux parties jurent au Livre des Vertus, touchant le livre, tenir, attendre, garder, faire et accomplir toutes les choses susdites.
En témoin desquelles choses et en grande fermeté d’icelles, afin que soient établies et valables présent contrat, demandons à [nom], auquel donnons pleine foi, de mettre et apposer ledit scel que nous tenons.
Fait présent et par lesdits témoins appelés [nom, nom]

Et donné le [date]

Et signé dessous en marge [noms]

_________________
Aryanna
« Parce qu'avant même de vouloir sauver les meubles...




Assise sur ce rebord de fenêtre, coussin toujours dans les mains, la noire réalise. Elle réalise beaucoup de choses, voit presque sa vie défiler devant ses yeux. Mais presque seulement. Elle réalise tout ou partie du tout de ce qui arrive. Sébastian qui s'est approché, Sébastian qui va décacheter le vélin fermé par ce filet de cire rouge ténu. Elle réalise et blêmit.
Aussi elle saute de son rebord, relâche le coussin qu'elle balance à l'autre bout de la pièce pour faire diversion. Elle court, s'élance et intercepte le ballon récupère le parchemin plié.
Non. Il ne lira pas.

Telle la panthère qui a bondit sur sa proie, l'oiselle se recule tout aussi rapidement, pour rejoindre cette fenêtre. Là elle ouvre une petite boite posée sur le rebord en tire une allumette et * cratch *. La flamme glisse sous le vélin, lèche le papier petit à petit pour le
consumer. Et avant que le tout ne lui brûle les doigts, elle le jette par dessus bord. Qui a dit les femmes et les enfants d'abord ? Connais pas.
Le papier virevoltera, poursuivra sa combustion avant que le néant n'arrive au sol.

Aussi, elle se retourne vers le blond, évitera de laisser échapper un "Oups", comme si elle ne l'avait pas fait exprès, avant d'enfin ouvrir la bouche...

"
Finalement, vos me voyez au regret de Vos dire que je ne vos ai fait venir que per profiter de Vos avant votre départ.
Excusez-moi per ce déplacement inutile
"

Et elle incline doucement la tête, avant d'aller récupérer son petit coussin.
Elle réfléchit : ne lui faudrait-il pas un chat ? Ou un chien ? Hum... peut-être un hérisson ? ça fait boule à pics !




... il faut savoir les brûler. »
      - auto-citation stupide

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